Kitabı oku: «Avant qu’il ne tue», sayfa 4

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CHAPITRE SIX

Mackenzie arriva finalement chez elle à 22h45. Elle était exténuée. La journée avait été longue et épuisante mais elle savait déjà qu’elle ne s’endormirait probablement pas tout de suite. Toutes ses pensées étaient concentrées sur la piste que Kevin Lizbrook lui avait fournie. Elle avait passé l’information à Nelson qui lui avait assuré qu’un de ses hommes appellerait le club de strip-tease ainsi que le cabinet d’avocats avec lequel Hailey Lizbrook avait obtenu son injonction restrictive.

Sans cesser d’y penser, Mackenzie mit un peu de musique, prit une bière dans le frigo et se fit couler un bain. Elle n’était pas vraiment fan des bains mais ce soir tous les muscles de son corps avaient besoin de se relâcher. Pendant que la baignoire se remplissait, elle se balada à travers la maison en rangeant les affaires que Zack avait laissées traîner, attendant probablement encore la dernière minute avant de partir bosser.

Elle et Zack avaient emménagé ensemble il y avait un peu plus d’un an, s’efforçant de passer par toutes les étapes de leur relation afin de postposer le mariage le plus longtemps possible. Mackenzie se sentait prête à se marier mais Zack était terrifié à l’idée. Ils étaient ensemble depuis trois ans maintenant et les deux premières années avaient été fantastiques. Mais cette dernière année avait surtout été marquée par la monotonie et la peur que Zack ressentait à l’idée d’être seul ou d’être marié. S’il pouvait rester quelque part entre ces deux états, avec Mackenzie en tant que tampon, il serait vraiment heureux.

Cependant, pendant qu’elle ramassait deux assiettes sales laissées sur la table du salon et enjambait un disque Xbox qui traînait au sol, Mackenzie se demanda si elle n’en avait pas un peu assez de n’être qu’un tampon. En plus de ça, elle n’était pas vraiment sûre qu’elle accepte de se marier avec Zack, même s’il lui faisait sa demande demain. Elle ne le connaissait que trop bien. Elle avait vu à quoi pouvait ressembler sa vie mariée avec lui et franchement ce n’était pas très tentant.

Elle était coincée dans une relation sans issue, avec un partenaire qui ne l’appréciait pas à sa juste valeur. De la même manière, elle se rendit compte qu’elle était coincée dans un boulot avec des collègues qui ne l’appréciaient pas beaucoup non plus. On aurait dit que toute sa vie était coincée. Elle savait qu’elle devait y changer quelque chose mais ça lui semblait une tâche énorme. Et puis avec son état avancé de fatigue, elle n’en avait juste pas l’énergie.

Mackenzie se rendit dans la salle de bains et arrêta le robinet. Des volutes de vapeur s’échappaient de la surface de l’eau. C’était comme une invitation à y entrer. Elle se déshabilla en se regardant dans le miroir et se rendit d’autant plus compte qu’elle avait gâché trois ans de sa vie avec un homme qui n’avait absolument aucune envie de s’engager avec elle. Elle se trouvait attrayante, avec son style naturel. Son visage était joli (peut-être même encore un peu plus quand elle attachait ses cheveux) et elle avait une silhouette solide, mince et musclée. Son ventre était plat et dur, tellement dur que parfois Zack plaisantait en disant que ses abdos l’intimidaient.

Elle se glissa dans la baignoire et posa la bière sur une petite table à côté d’elle. Elle respira profondément et laissa l’eau chaude faire son oeuvre. Elle ferma les yeux et se détendit autant que possible mais elle ne parvenait pas à oublier les yeux de Kevin Lizbrook. La profonde tristesse qui s’y lisait avait été presqu’insupportable. Elle lui rappelait la douleur qu’elle avait un jour ressentie mais qu’elle était parvenue à repousser au plus profond d’elle-même.

Elle ferma les yeux et somnola, sans que cette image ne la quitte. Elle sentit une présence palpable, comme si Hailey Lizbrook était avec elle dans la pièce, l’exhortant à résoudre l’affaire de son meurtre.

*

Zack rentra à la maison une heure plus tard, après son quart de douze heures dans une usine de textile du coin. À chaque fois que Mackenzie sentait l’odeur de crasse, de sueur et de graisse sur lui, ça lui rappelait combien Zack avait peu d’ambition. Mackenzie n’avait rien contre ce boulot en soi. C’était un travail respectable fait pour des hommes qui voulaient se consacrer au dur labeur. Mais Zack avait un diplôme de licence qu’il avait eu l’intention d’utiliser afin d’obtenir une place dans un programme de maîtrise pour devenir professeur. Il avait abandonné cette idée il y a cinq ans et il était depuis lors coincé dans un poste de chef de quart à l’usine de textile.

Mackenzie en était à sa deuxième bière au moment où il rentra. Elle était assise sur le lit à lire un bouquin. Elle avait pensé s’endormir vers trois heures du matin afin d’avoir cinq heures de sommeil derrière elle avant de se rendre au boulot à neuf heures le lendemain matin. Elle n’avait jamais vraiment eu besoin de beaucoup dormir et les nuits où elle avait dormi plus de six heures, elle avait été complètement léthargique et à moitié endormie toute la journée du lendemain.

Zack entra dans la chambre avec ses vêtements miteux de travail. Il lança ses chaussures à côté du lit et l’observa. Elle portait un débardeur et un short cycliste.

« Salut, chérie, » dit-il, la dévorant des yeux. « C’est agréable de rentrer à la maison et de voir un tel spectacle. »

« Comment s’est passée ta journée ? » demanda-t-elle, en levant à peine les yeux de son livre.

« Ça a été, » dit-il. « Puis je suis rentré à la maison et je t’ai trouvée dans cette tenue et d’un coup tout a été beaucoup mieux. » Il disait cela tout en rampant sur le lit dans sa direction. Sa main toucha le côté de son visage alors qu’il cherchait à lui donner un baiser.

Elle laissa tomber son livre et s’éloigna brusquement. « Zack, tu as perdu la tête ? » demanda-t-elle.

« Quoi ? » dit-il, visiblement déconcerté.

« Tu es tout sale et dégoûtant. Non seulement j’ai prix un bain mais en plus tu es occupé à tacher les draps de crasse, de graisse et de que sais-je encore. »

« Ah, fait chier, » dit Zack, visiblement contrarié. Il roula en-dehors du lit, en faisant exprès de toucher les draps autant que possible. « Pourquoi tu es aussi coincée ? »

« Je ne suis pas coincée, » dit-elle. « Je n’ai juste pas envie de vivre dans une porcherie. Au fait, merci pour avoir rangé et ramassé tes affaires avant d’aller travailler. »

« C’est vraiment chouette de rentrer à la maison, » ricana Zack, en se dirigeant vers la salle de bains et en fermant la porte derrière lui.

Mackenzie soupira et avala le reste de sa bière cul sec. Elle regarda alors en direction des bottines sales que Zack avait laissées traîner au sol. Elle savait qu’elles y resteraient jusqu’à ce qu’il les enfile le lendemain. Elle savait également que lorsqu’elle se lèverait demain matin et se rendrait dans la salle de bains pour se préparer, elle y trouverait ses habits sales empilés sur le sol.

Au diable tout ça, pensa-t-elle, en se penchant à nouveau sur son bouquin. Elle ne lut que quelques pages tout en entendant Zack qui prenait sa douche dans la salle de bains. Elle mit le livre de côté et retourna jusqu’au salon. Elle ramassa son porte-document, le ramena dans la chambre et en sortit les dossiers les plus actualisés sur le meurtre Lizbrook qu’elle avait récupérés au commissariat avant de rentrer à la maison. Même si elle avait vraiment envie de se reposer, ne serait-ce que quelques heures, elle n’y parvenait pas.

Elle examina les dossiers, à l’affût de tout détail qu’ils auraient éventuellement négligé. Une fois qu’elle fut certaine que tout avait été traité, elle revit de nouveau les yeux remplis de larmes de Kevin et ça la motiva à reprendre de nouveau les dossiers.

Mackenzie était tellement absorbée par ses dossiers qu’elle ne remarqua pas que Zack entrait dans la pièce. Il sentait bien meilleur maintenant et avec seulement une serviette autour de la taille, il était bien plus attirant aussi.

« Désolé pour les draps, » dit Zack sur un ton un peu absent, tout en laissant tomber sa serviette et en enfilant un boxer. « Je… Je ne sais pas… Je ne me rappelle plus à quand date la dernière fois où tu as fait un peu attention à moi. »

« Tu veux parler de sexe ? » demanda-t-elle. Elle venait de se rendre compte qu’elle était étonnamment d’humeur à faire des galipettes. Peut-être que c’était tout ce dont elle avait besoin pour finalement se relaxer et s’endormir.

« Pas seulement le sexe, » dit Zack. « Je me réfère à tout type d’attention. Je rentre à la maison et je te trouve soit déjà endormie, soit à lire des comptes-rendus d’affaires. »

« Ça, c’est après avoir ramassé toute la merde que tu as laissée traîner toute la journée, » dit-elle. « Tu vis comme un petit garçon qui s’attend à ce que sa maman range derrière lui. Alors oui, des fois je me replonge dans le boulot, histoire d’oublier combien tu peux être frustrant parfois. »

« De nouveau la même chose ? » demanda-t-il.

« Quelle même chose ? »

« Tu utilises de nouveau ton travail comme un moyen de m’ignorer ? »

« Je ne l’utilise pas comme un moyen de t’ignorer, Zack. Mais là maintenant, je suis plus préoccupée par le fait d’attraper l’homme qui a brutalement assassiné la mère de deux enfants plutôt que de m’assurer que tu aies toute l’attention dont tu as besoin. »

« Ça, c’est exactement la raison pour laquelle je ne suis vraiment pas pressé de me marier. Tu es déjà mariée avec ton boulot, » répondit Zack.

Elle aurait pu lui répondre d’une centaine de manières différentes mais Mackenzie savait que ça n’en valait pas la peine. Elle savait qu’au fond, il avait raison, d’une certaine façon. La plupart du temps, elle trouvait les comptes-rendus d’affaires qu’elle ramenait à la maison plus intéressants que Zack. Elle l’aimait toujours, bien sûr, mais il ne lui apportait rien de neuf, aucun défi.

« Bonne nuit, » dit-il sur un ton amer, en se glissant dans le lit.

Elle regarda son dos nu et elle se demanda si, d’une certaine manière, elle ne devrait pas lui accorder plus d’attention. Ça ferait d’elle une meilleure petite amie, non ? Est-ce que ça ferait d’elle un meilleur investissement pour un homme qui était terrifié à l’idée du mariage ?

Avec la possibilité du sexe définitivement enterrée, Mackenzie haussa tout simplement les épaules et se remit à lire les dossiers de l’affaire.

Si sa vie personnelle devait disparaître en arrière-plan, et bien tant pis. Cette vie, la vie à l’intérieur de cette affaire, lui semblait de toutes façons bien plus réelle à ses yeux.

*

Mackenzie rentra dans la chambre de ses parents et avant de passer le seuil, elle sentit une odeur qui lui retourna l’estomac. C’était une odeur qui lui piquait au nez et qui lui rappelait l’intérieur de sa tirelire, c’était comme une odeur métallisée.

Elle entra dans la chambre et vit l’extrémité du lit, un lit où sa mère n’avait plus dormi depuis plus d’un an. Un lit bien trop grand pour son père tout seul.

Elle le vit allongé sur le lit, les jambes pendant sur le côté, les bras étendus comme s’il allait s’envoler. Il y avait du sang partout : sur le lit, au mur et même jusqu’au plafond. Il avait la tête tournée vers la droite, comme s’il évitait de la regarder.

Elle sut tout de suite qu’il était mort.

Elle s’avança vers lui, ses petits pieds de fillette de sept ans s’avançant à pas feutrés dans une marre de sang. Elle n’avait pas vraiment envie de s’approcher mais elle en avait besoin.

« Papa, » murmura-t-elle, en pleurs.

Elle tendit la main, terrifiée, mais attirée comme un aimant.

Soudain, il se retourna et la fixa. Il était toujours mort.

Mackenzie hurla.

Mackenzie ouvrit les yeux et jeta un regard autour de la pièce dans une sorte de confusion totale. Les dossiers de l’enquête étaient étalés sur ses genoux. Zack dormait à côté d’elle, en lui tournant toujours le dos. Elle inspira profondément, essuyant la sueur de son front. Ce n’était qu’un rêve.

Puis elle entendit un grincement.

Mackenzie s’immobilisa. Elle regarda vers la porte de la chambre et sortit lentement du lit. Elle avait entendu le plancher du salon grincer, un son qu’elle n’avait entendu que lorsque quelqu’un marchait dans le salon. Bien sûr, elle dormait et s’était réveillée en plein cauchemar, mais elle l’avait entendu, ce grincement.

Ou pas ?

Elle sortit du lit et s’empara de son arme de service qui se trouvait sur le haut de la commode où elle laissait également son badge et son sac à main. Elle contourna silencieusement le seuil de la chambre et s’avança dans le hall. La lueur ambiante des réverbères filtrait à travers les persiennes du salon, révélant une pièce déserte.

Elle entra dans la pièce en levant son arme. Son instinct lui disait qu’il n’y avait personne mais elle se sentait toujours secouée. Elle savait qu’elle avait entendu le plancher grincer. Elle s’avança jusqu’à cet endroit précis du salon, juste devant la table basse, et elle entendit le plancher grincer.

Le visage de Hailey Lizbrook surgit de nulle part et envahit ses pensées. Elle vit les lacérations sur le dos de la femme et les traces au sol. Elle frissonna. Elle regarda silencieusement l’arme qu’elle tenait en main et essaya de se rappeler la dernière fois qu’une enquête l’avait autant affectée. Mais à quoi avait-elle pensé ? Que le tueur était rentré dans son salon pour l’observer ?

Irritée, Mackenzie retourna dans la chambre. Elle reposa doucement l’arme sur la commode et retourna au lit.

Elle se sentait toujours un peu effrayée et envahie par les souvenirs de son rêve. Mackenzie se recoucha, ferma les yeux et essaya de se rendormir.

Mais elle savait que de durs moments l’attendaient. Elle se savait rongée par l’image des morts et des vivants.

CHAPITRE SEPT

Mackenzie n’avait jamais vu le commissariat aussi frénétique. La première chose qu’elle vit en arrivant, ce fut Nancy qui courait dans le hall vers le bureau de quelqu’un. Elle n’avait jamais vu Nancy se déplacer aussi vite. Et au-delà de ça, les visages de tous les policiers qu’elle croisa en se rendant vers la salle de conférence étaient remplis d’angoisse.

Ça allait être une matinée pleine d’événements. Il y avait une forme de tension dans l’air qui lui rappelait la lourdeur précédant une violente tempête d’été.

Elle avait elle-même ressenti un peu de cette tension avant même de quitter la maison. Elle avait reçu le premier appel à 7h30, l’informant qu’une action allait être entamée dans les prochaines heures, suite à la piste qu’elle avait trouvée. Apparemment, pendant qu’elle dormait, la piste qu’elle avait obtenue de Kevin s’était avérée très prometteuse. Un mandat avait été obtenu et un plan d’action avait été mis en place. Une chose était déjà sûre par contre : Nelson voulait que ce soit elle et Porter qui ramènent le suspect.

Les dix minutes qu’elle passa au commissariat passèrent en coup de vent. Pendant qu’elle se versait une tasse de café, Nelson aboyait des ordres à tout le monde pendant que Porter restait assis gravement sur une chaise à la table de conférence. Porter avait l’air d’un enfant boudeur cherchant à obtenir de l’attention. Elle savait que ça le travaillait que cette piste soit venue d’un garçon avec lequel Mackenzie avait parlé. Un garçon dont il avait pensé qu’il n’offrirait pas de nouveaux indices.

Mackenzie et Porter allaient mener l’opération et deux autres voitures furent affectées pour leur apporter de l’aide si nécessaire. C’était la quatrième fois dans sa carrière qu’on lui assignait une telle mission et la montée d’adrénaline était toujours bien présente. En dépit de l’élan d’énergie qui l’animait, Mackenzie restait calme et posée. Elle sortit de la salle de conférence avec aplomb et sang-froid. Elle commençait à avoir le sentiment qu’il s’agissait maintenant de son enquête, peu importe que Porter souhaite qu’il en soit autrement.

Alors qu’elle se dirigeait vers la sortie, Nelson s’approcha d’elle et lui prit doucement le bras.

« White, je peux te parler un instant ? »

Il l’emmena de côté, la guidant vers la salle des photocopieuses avant qu’elle n’ait eu le temps de répondre. Il regarda autour de lui, d’un air conspirateur, s’assurant que personne ne pouvait les entendre. Quand il fut certain qu’ils étaient hors d’écoute, il la regarda d’une manière qui lui fit penser qu’elle avait fait quelque chose de mal.

« Écoute, » dit Nelson. « Porter est venu me voir hier soir et il m’a demandé pour être réassigné. Je lui ai catégoriquement refusé. Je lui ai également dit qu’il serait bête de laisser tomber cette affaire maintenant. Tu sais pourquoi il voulait être réassigné ? »

« Il pense que j’ai empiété sur ses plates-bandes hier soir, » dit Mackenzie. « Mais il était clair que les enfants refusaient de lui répondre et qu’il n’allait pas s’efforcer davantage pour communiquer avec eux. »

« Oh, pas besoin de m’en dire plus, » dit Nelson. « Je pense que tu as fait un sacré bon boulot avec ce jeune adolescent. Le garçon a même dit à d’autres types qui sont venus par la suite, y compris à ceux des services sociaux, qu’il t’avait vraiment appréciée. Je veux juste que tu saches que Porter est furieux aujourd’hui. S’il te crée des problèmes, viens me voir. Mais je ne pense pas qu’il le fera. Bien qu’il ne soit pas ton plus grand fan, il m’a tout de même avoué qu’il avait du respect pour toi. Mais ça, ça reste entre nous, OK ? »

« Oui, monsieur, » répondit Mackenzie, surprise par ce soutien et cet encouragement si soudain.

« Bon d’accord, » dit Nelson, en lui donnant une légère tape dans le dos. « Va attraper notre type maintenant. »

Mackenzie se précipita vers le parking où Porter l’attendait déjà, assis derrière le volant de leur voiture. Alors qu’elle se dépêchait pour rejoindre le véhicule, il lui jeta un regard lourd de mais qu’est-ce que tu foutais. Dès qu’elle fut dans la voiture, Porter démarra de la place de parking sans même attendre que Mackenzie ait fermé la portière.

« J’imagine que tu as reçu le rapport complet sur notre type ce matin ? » demanda Porter alors qu’il s’engageait sur l’autoroute. Deux autres voitures les suivaient, avec Nelson et quatre autres policiers en renfort si nécessaire.

« Oui, » répondit Mackenzie. « Clive Taylor, quarante et un ans, délinquant sexuel connu. Il a passé six mois en prison pour agression sur une femme en 2006. Il travaille dans une pharmacie du coin mais il effectue également des travaux de menuiserie dans un petit hangar situé sur sa propriété. »

« Ah, alors tu as dû rater le dernier mémo envoyé par Nancy, » dit Porter.

« Ah bon ? » dit-elle. « Qu’est-ce que j’ai raté ? »

« Le salaud a plusieurs poteaux en bois coupés derrière son hangar. Les infos montrent qu’ils ont exactement la même taille que ceux trouvés dans ce champ de maïs. »

Mackenzie fit défiler ses emails sur son téléphone et vit que Nancy avait envoyé le mémo il y avait à peine dix minutes.

« On dirait que c’est notre type, alors, » dit-elle.

« Tout à fait, » dit Porter. Il parlait comme un robot, comme s’il avait été programmé pour dire certaines choses. Il ne la regarda pas une seule fois. Il était clair qu’il était furieux mais ça ne dérangeait pas Mackenzie. Tant qu’il utilisait cette rage et cette détermination pour attraper le suspect, alors elle s’en moquait pas mal.

« Je vais te parler franchement, » dit Porter. « J’étais vraiment furieux quand tu as pris les rennes hier soir. Mais je dois avouer que tu as opéré une sorte de miracle avec ce gosse. Tu es plus intelligente que je ne veuille bien le reconnaître. Je l’admets. Mais le manque de respect… »

Il s’arrêta net, comme s’il ne savait pas vraiment comment terminer sa phrase. Mackenzie ne dit rien en retour. Elle regardait devant elle et essayait de digérer le fait qu’elle venait juste de recevoir ce qui pourrait presqu’être considéré comme des compliments de la part de deux personnes parmi les moins probables durant les quinze dernières minutes.

Elle eut soudain l’impression que ça pouvait être vraiment une très bonne journée. Peut-être qu’à la fin de cette journée, ils auraient arrêté l’homme responsable de la mort de Hailey Lizbrook et de nombreux autres meurtres non résolus durant les vingt dernières années. Si c’était ça la récompense, elle pouvait certainement parvenir à supporter l’humeur sombre de Porter.

*

Mackenzie regardait autour d’elle et se sentit déprimée en voyant les quartiers changer devant ses yeux, au fur et à mesure que Porter avançait dans les banlieues les plus défavorisées d’Omaha. Les belles subdivisions firent place aux immeubles d’appartements à loyer modéré, puis aux quartiers vraiment sordides.

Ils atteignirent assez vite le quartier de Clive Traylor, constitué de maisons pour faibles revenus, avec des pelouses inexistantes et des boîtes aux lettres tordues en bord de route. Les rangées de maisons semblaient ne jamais se terminer, chacune ayant l’air encore plus abandonnée que la précédente. Elle ne savait pas ce qui était le plus déprimant : leur état négligé ou leur monotonie.

Le quartier de Clive était calme et lorsqu’ils y arrivèrent, Mackenzie sentit une montée familière d’adrénaline. Elle se redressa involontairement, se préparant à affronter un meurtrier.

Selon l’équipe de surveillance qui avait l’oeil sur la propriété depuis trois heures du matin, Traylor était toujours à la maison. Il ne devait pas aller travailler avec treize heures.

Porter ralentit en s’avançant dans la rue et se gara juste en face de la maison de Traylor. Puis il regarda Mackenzie pour la première fois de la journée. Il avait l’air un peu à cran. Elle devait probablement l’être aussi. Cependant, en dépit de leurs différends, Mackenzie se sentait en sécurité au moment de se diriger avec lui vers une situation potentiellement dangereuse. Macho sexiste ou pas, c’était un pro chevronné qui savait ce qu’il faisait la plupart du temps.

« Tu es prête ? » lui demanda Porter.

Elle hocha de la tête et sortit le micro de l’unité radio du tableau de bord.

« Ici White, » dit-elle dans le micro. « On est prêt à intervenir dès votre signal. »

« Allez-y, » répondit simplement Nelson.

Mackenzie et Porter sortirent lentement de la voiture, pour éviter que Traylor se sente menacé s’il regardait par la fenêtre et voyait deux étrangers traverser sa pelouse. Porter passa devant au moment où ils montèrent les marches branlantes du porche. Le porche était recouvert de peinture blanche écaillée et de cadavres d’innombrables insectes. Mackenzie se sentait tendue, prête à l’action. Qu’est-ce qu’elle ferait quand elle verrait le visage de l’homme qui avait assassiné toutes ces femmes ?

Porter ouvrit la porte moustiquaire et frappa à la porte d’entrée.

Mackenzie se tenait à ses côtés, attendant avec le coeur battant. Elle sentit la sueur envahir la paume de ses mains.

Quelques secondes passèrent avant qu’elle n’entendit des pas s’approcher. Puis le bruit d’un verrou se fit entendre et la porte s’ouvrit de la largeur d’une fente. Clive Traylor était là et les regardait d’un air déconcerté, puis vraiment inquiet.

« Je peux vous aider ? » demanda Traylor.

« Mr. Traylor, » dit Porter, « je suis le détective Porter et voici la détective White. Si vous avez un instant à nous accorder, nous souhaiterions vous parler. »

« C’est à quel sujet ? » demanda Traylor, tout de suite sur la défensive.

« Au sujet d’un crime qui a été commis il y a deux jours, » dit Porter. « Nous avons juste quelques questions à vous poser et si vous nous répondez de manière honnête, nous n’en aurons que pour cinq à dix minutes. »

Traylor eut l’air de réfléchir durant un instant. Mackenzie était presque certaine de savoir la logique à l’œuvre dans son esprit. C’était un délinquant sexuel connu et toute résistance à aider la police lorsqu’elle le demandait pourrait attirer l’attention et peut-être même de nouvelles enquêtes sur les activités actuelles de Traylor.

Et c’était la dernière chose qu’un homme comme Clive Traylor souhaitait.

« OK, rentrez, » finit par dire Traylor, visiblement ennuyé par la situation. Il ouvrit la porte et les laissa entrer dans la maison qui ressemblait plutôt à un dortoir universitaire.

Des bouquins étaient empilés un peu partout, des cannettes vides de bière éparpillées ici et là et des piles de vêtements placées de façon sporadique sur toutes les surfaces disponibles. L’endroit sentait comme si Traylor avait récemment fait brûler quelque chose sur la cuisinière.

Il les accompagna jusque dans le salon et Mackenzie analysa rapidement tout ce qui l’entourait afin de déterminer si cette maison pouvait être celle d’un tueur. Il y avait encore des vêtements en tas sur le divan et la table de salon était recouverte de vaisselle sale et d’un ordinateur portable. En voyant un tel désordre, Mackenzie pensa que les habitudes de vie de Zack n’étaient peut-être pas si terribles que ça. Traylor ne leur proposa pas de s’asseoir et c’était tant mieux car il était impensable que Mackenzie s’asseye où que ce soit dans cette maison.

« Merci de nous accorder un peu de votre temps. » dit Porter. « Comme je vous le disais, un crime a été commis il y a deux jours, un meurtre en fait. Nous sommes ici car vous avez un passé plutôt houleux avec la victime. »

« C’était qui ? » demanda Traylor.

Mackenzie l’observa attentivement, étudiant ses expressions faciales et son language corporel, espérant y trouver des indices. Tout ce qu’elle pouvait dire pour l’instant, c’était qu’il n’était pas du tout à l’aise d’avoir des policiers chez lui.

« Une femme du nom de Hailey Lizbrook. »

Traylor eut l’air d’y réfléchir un instant, puis il hocha la tête.

« Je ne connais personne qui s’appelle comme ça. »

« Vous êtes sûr ? » demanda Porter. « Nous avons la preuve qu’elle avait placé une injonction restrictive à votre encontre l’année dernière. »

Il réalisa soudain de qui il parlait et il leva les yeux au ciel.

« Oh. Elle. Je ne connaissais pas son nom. »

« Mais vous saviez où elle vivait ?” demanda Mackenzie.

« Oui, » dit Traylor. « Je l’ai suivie quelques fois jusque chez elle depuis le Runway. Des policiers sont venus ici et m’en ont parlé. Et depuis, je n’ai jamais enfreint l’injonction restrictive. Je le jure. »

« Vous ne niez donc pas que vous l’avez traquée à un certain moment ? » demanda Porter.

Mackenzie vit la gêne envahir Traylor et son coeur se mit à battre à tout rompre. Elle était presque certaine qu’il ne s’agissait pas de leur homme.

« Non. Je l’admets. Mais après l’injonction restrictive, je suis restée loin d’elle. J’ai même arrêté de fréquenter ce club de strip-tease. »

« OK, » dit Porter. « Pouvez-vous me dire où vous vous trouviez la soirée d’avant-hier ? »

« J’ai travaillé jusqu’à vingt et une heures, puis je suis rentré à la maison. J’ai regardé la télé et je suis allé me coucher vers minuit. »

« Vous pouvez le prouver ? » demanda Porter.

Traylor avait l’air d’être pris de court et essayait de trouver une réponse satisfaisante. « Euh, je ne sais pas. Je me suis connecté à mon compte en banque en ligne. C’est une preuve pour vous ? »

« Oui, » dit Porter, en pointant du doigt vers l’ordinateur portable posé sur la table de salon. « Montrez-nous. »

Traylor semblait être soudainement aux prises avec un doute. Il se dirigea lentement vers l’ordinateur puis il hésita. « C’est tout de même une violation de ma vie privée. Revenez avec un mandat et je… »

« Il ne faut pas me prendre pour un novice, » dit Porter. « Il y a d’autres policiers qui attendent dehors et en trente secondes, ils seront ici. Nous avons déjà un mandat. Alors faisons les choses de la manière la plus civilisée qu’il soit et montrez-moi votre historique de navigation. »

Traylor était en sueur maintenant. Mackenzie était certaine qu’il ne s’agissait pas du tueur mais il cachait très certainement quelque chose.

« C’est quoi le problème ? » demanda Mackenzie.

« Vous devrez obtenir cette information directement de ma banque, » dit-il.

« Pourquoi ? »

« Parce qu’il n’y a aucune trace de mon historique sur cet ordinateur. »

Porter fit un pas en avant et répéta le même ordre qu’il avait énoncé précédemment. « Montrez-nous. »

Mackenzie et Porter se tenaient debout de chaque côté de Traylor. Mackenzie observait attentivement et remarqua que Traylor avait très rapidement sorti la page de son navigateur. Mais Mackenzie avait vu son écran d’accueil et elle était convaincue qu’elle en avait vu assez.

Elle s’éloigna de Traylor pendant qu’il montrait à Porter que son historique de recherche était à zéro. Elle l’entendit également expliquer à Porter qu’il effaçait toujours son historique de navigation afin d’éliminer les cookies de son cache. Elle laissa Porter discuter avec lui de cette excuse vieille comme le monde et elle jeta un coup d’œil dans le hall. Il n’y avait aucune photo aux murs, seulement du désordre par terre. Parmi le fouillis, elle vit une boîte vide qui attira son attention.

Mackenzie rentra à nouveau dans le salon alors que la conversation entre Porter et Traylor commençait un peu à chauffer.

« Excusez-moi, » dit-elle, en parlant plus fort qu’eux. « Mr. Traylor, je ne doute pas de vous. Je suis sûre que vous n’avez rien à voir avec le meurtre de Hailey Lizbrook. Je dois dire que de nombreux facteurs pointaient dans votre direction, jusqu’aux poteaux empilés derrière votre hangar. Mais non, je ne pense pas que vous ayez tué qui que ce soit. »

« Merci, » dit-il d’un ton sec et sarcastique.

« White, » dit Porter, « qu’est-ce que vous… »

« Mais il va falloir que vous me disiez dans quelles autres affaires illégales vous êtes impliqué. »

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Yaş sınırı:
16+
Litres'teki yayın tarihi:
10 ekim 2019
Hacim:
251 s. 2 illüstrasyon
ISBN:
9781632918987
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