Kitabı oku: «Le Visage du Meurtre», sayfa 3

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CHAPITRE CINQ

Shelley prit le volant, un événement rare quand elle se déplaçait avec sa partenaire. Shelley savait que normalement, Zoe avait le mal des transports, mais aujourd’hui elle était tellement préoccupée par ses équations qu’elle semblait à peine remarquer les routes qui se succédaient rapidement. Elle ne s’était même pas agrippée à sa ceinture, sa façon à elle de manifester son inconfort.

Shelley lui jeta un coup d’œil à chaque fois qu’elle en avait l’occasion –aux carrefours ou arrêtée dans les bouchons. Ce que Zoe griffonnait frénétiquement sur plusieurs pages de son calepin n’avait aucun sens pour elle. Cela aurait très bien pu être des hiéroglyphes.

Zoe avait un réel talent en matière de chiffres, mais il y avait également d’autres aspects liés à cela. Une obsession tenace pouvait parfois s’emparer d’elle, comme à présent. Autant Shelley aurait voulu l’aider, elle n’avait aucune idée de ce qu’il fallait faire – et Zoe n’allait pas le lui dire. Et elle était ainsi bien souvent. Silencieuse, renfermée. Shelley avait entendu des histoires sur ses anciens partenaires et il n’était pas difficile d’en déduire que Zoe avait peut-être renoncé depuis bien longtemps à confier ses pensées aux autres.

Zoe avait l’habitude de travailler seule. C’était sa façon de fonctionner. Shelley allait changer cela. Seulement, cela risquait de prendre un bon moment. Cependant, elle devait continuer à la motiver et à lui rappeler de partager ses pensées.

Peut-être pas seulement à propos des mathématiques. Shelley pouvait lui faire confiance de travailler là-dessus toute seule.

Le professeur d’anglais avait habité de l’autre côté de la ville, dans l’une des banlieues chics avec ces maison blanches dotées de vastes pelouses et des clôtures blanches assorties. Shelley gara la voiture devant, coupa le moteur et attendit que Zoe s’en rende compte.

Elle ne leva même pas la tête.

Il y avait des moments où Shelley sentait qu’elle devait marcher sur la pointe des pieds autour de Zoe – de la considérer avec précaution. Avec des pincettes. Ce qui était assez ironique, sachant que Shelley passait tout son temps à être un parent à la maison. Plus d’une fois, elle eut l’impression de faire la même chose au travail, bien que Zoe fût la plus âgée entre elles.

« Nous y sommes, » dit Shelley doucement, ne voulant pas interrompre Zoe en plein milieu de ses calculs.

Le stylo de Zoe se figea et elle leva enfin son regard. Elle semblait surprise de se retrouver ailleurs que sur le parking du bureau médico-légal. « Je dois juste finir… »

Shelley leva un sourcil. « Z, est-ce que ça va te prendre encore deux minutes pour finir ? Sinon, ce serait mieux d’aller parler à la femme du professeur et reprendre l’équation plus tard. »

Zoe poussa un profond soupir, mais elle semblait être d’accord. Elle rangea son calepin dans une poche et descendit de la voiture, ce que Shelley interpréta comme un signal à faire de même. Elle révisa son précédent jugement ; gérer Zoe n’était pas exactement pareil que gérer un enfant. Plutôt un adolescent parfois bourru.

Mme Henderson semblait les attendre, ou du moins attendre quelqu’un. Elle était bien habillée dans une robe foncée à fleurs, les couleurs ternes évoquant ce qu’elle était en train de vivre. Ses yeux étaient cernés de rouge, mais grands ouverts et perçants, notèrent en quelques instants Shelley et Zoe dès leur rencontre sur le seuil de la porte.

« Je suis l’Agent Spécial Shelley Rose et voici l’Agent Spécial Zoe Prime. Nous souhaiterions entrer et parler de votre mari, Mme Henderson. »

La femme fit un signe de tête, les invitant à entrer, tout en s’écartant afin de fermer la porte derrière elles. La maison était meublée dans un style classique discret, tout en bois sombre, des coussins confortables et des couvertures. Mme Henderson les conduisit dans un coin salon, où Shelley accepta volontiers le café qui lui avait été offert, ainsi qu’à Zoe.

« Elle le prend très bien, » chuchota Shelley, jetant un coup d’œil tout autour de leur nouvel environnement. Il était bien rangé, aucun objet déplacé. Pas de poussière ni sur la table basse en marbre, ni sur le buffet foncé surchargé de pense-bêtes et de babioles. Quelques morceaux de fruits frais se trouvaient dans un bol poli au milieu de la table. Cela ressemblait davantage à un plateau de télévision qu’à une maison habitée pour de vrai.

Peut-être que la façon pour Mme Henderson de vivre son deuil était de nettoyer et ranger la maison, prête à recevoir. Cela n’aurait pas été totalement étrange. Shelley l’avait déjà vu. C’était lié à la négation – l’idée selon laquelle, si elle s’assurait que tout était parfait, son mari pourrait rentrer par la porte.

La charge de travail reportait aussi le deuil.

Une photographie encadrée était posée sur la cheminée – le professeur et sa femme à une époque plus heureuse. Shelley la regarda et essaya de ne pas voir le désastre terrifiant auquel avait été réduite la tête du professeur.

« Dix-sept figurines, » marmonna Zoe. Shelley suivit son regard en direction du buffet et sut que Zoe faisait ce qu’elle faisait toujours : chercher des chiffres. Dans ce cas, pourtant, elles avaient déjà pris un autre sens. Elle cherchait un indice qui pouvait faire avancer les équations.

La maitresse de la maison revint après seulement quelques minutes, portant un plateau chargé de trois tasses de café chaud. Le délicat modèle de la tasse en porcelaine de Mme Henderson contrastait avec la simplicité pratique des deux autres. Deux personnalités s’exerçant sur le contenu d’une maison. Peut-être un message indiquant que les visiteurs qu’elle recevait aujourd’hui n’étaient pas dignes de la meilleure porcelaine.

« Cela a dû être un vrai choc pour vous, » dit Shelley tout en levant sa tasse et soufflant doucement la surface du café avant de le siroter. Ces questions ou affirmations, ouvertes et chaleureuses, encourageaient souvent le dévoilement de plus d’information. Le genre d’information auquel on n’aurait même pas pensé autrement.

« Oh, oui, » soupira profondément Mme Henderson, s’installant de nouveau dans le fauteuil qui devait être sa place habituelle. « J’ai encore du mal à y croire. Mon Ralph, parti juste comme ça. Et si violemment, en plus. Je ne peux pas comprendre.

– Pouvez-vous penser à la raison qui se cache derrière le niveau de violence, Mme Henderson ? »

La femme âgée ferma un instant ses yeux, une main s’agitant jusqu’à son front. Elle était encore ornée d’une alliance simple en or, aux côtés d’un mélange plus élaboré, composé de petits diamants.

Peut-être la bague de fiançailles, vieilles de plusieurs décennies. « Au départ, j’ai cru qu’ils avaient voulu voler quelque chose. Sa voiture ou son porte-monnaie. Mais la police a dit que rien ne manquait.

– Les psychologues nous disent que l’on y retrouve les traces d’une grande rage. Le genre de rage qui, et bien, vient habituellement du fait de connaître personnellement la victime. Y a-t-il quelqu’un auquel vous penseriez ? Quelqu’un qui pourrait être fâché contre votre mari, assez pour vouloir lui faire mal ? »

Un mouchoir brodé vint tamponner ses yeux, sa main annelée se levant pour balayer une mèche de ses cheveux châtain clair. « Je ne peux pas l’imaginer. Je veux dire, Ralph était – c’était Ralph. Il n’aurait pas fait de mal à une mouche. Il s’entendait bien avec ses collègues, il était apprécié par les étudiants. Nous avons quelques amis dans le quartier qui venaient chez nous pour le dîner de temps en temps. Il ne s’était jamais disputé avec des inconnus. Il n’y avait rien de controversé à son sujet. Tout le monde l’aimait !

– D’accord, donc pas d’ennemis connus, » dit Shelley, faisant des signes de tête de manière encourageante même si elle se sentit frustrée par la réponse. Il était toujours mieux de savoir vers où aller ensuite. « Tout au long de sa carrière, vous pensez ? Il n’a jamais eu d’ennuis ? »

Mme Henderson renifla, haussant ses épaules. « Et bien, il y avait toujours un petit quelque chose, » dit-elle, bien que sa voix indiquât qu’elle pensait que cela était insignifiant. « Il était professeur. Il y avait des étudiants qui n’étaient pas d’accord avec leurs notes. Ou ceux qui étaient recalés car ils n’avaient pas participé aux cours, ou n’avaient pas rendu leurs essais à temps. Ils pensent tous qu’ils méritent un traitement spécial. Mais c’est normal. Cela fait partie du boulot. Personne ne tuerait pour une note, n’est-ce pas ? »

Shelley remarqua que Mme Henderson posait vraiment la question – elle cherchait à être rassurée. Malheureusement, Shelley savait qu’elle ne pouvait pas le faire. Les gens tuaient pour toutes sortes de raisons. Il n’y avait pas toujours de logique derrière. Parfois, ce n’était que la goutte d’eau qui les faisait craquer, en plus du reste.

C’était peut-être une idée qui méritait d’être explorée. Un jeune riche gâté, à qui on a tout donné dans la vie, qui commence soudainement à échouer pour la première fois ? Qui pète les plombs, guidé par le sentiment d’impunité ? Ou un étudiant sans le sou n’ayant plus de raison de vivre – parents récemment décédés, largué par sa copine, licencié de son boulot à mi-temps et puis une mauvaise note pour couronner le tout ? C’était quelque chose à considérer en tout cas.

« Espérons que non, » s’aventura-t-elle avec un léger sourire qui avait pour but d’exprimer sa compassion. « Vous rappelez-vous autre chose d’inhabituel qui aurait pu se passer au cours des derniers jours ou semaines – voire ces derniers mois ? »

Mme Henderson secoua la tête, tamponnant de nouveau ses yeux. « J’y ai pensé, encore et encore. Tout était tout simplement… normal. C’est pour cela que ça a été si choquant. Totalement à l’improviste. Je ne sais absolument pas pourquoi quelqu’un aurait voulu faire du mal à mon Ralph. »

La femme devenait de plus en plus bouleversée. Il était peut-être plus prudent de terminer l’interrogatoire et la laisser tranquille. « Y a-t-il quelque chose d’autre que vous pourriez nous dire – vraiment rien d’autre ? Cela peut ne pas vous paraître important, mais la moindre information est une autre pièce du puzzle. »

Mme Henderson secoua sa tête, d’un air impuissant.

« D’accord, une dernière question. Vous souvenez-vous avoir entendu votre mari parler d’un étudiant qui s’appelle Cole Davidson ?

– Pas avant que son nom soit dans les journaux, » dit Mme Henderson. « Le pauvre garçon. Vous pensez… vous pensez qu’ils soient liés ? Ils doivent l’être, n’est-ce pas ? Deux meurtres en si peu de temps ?

– Ce n’est pas utile pour nous d’émettre des hypothèses à ce stade. » Shelley but une dernière gorgée de son café, regrettant de devoir abandonner la moitié de ce que fut une bonne tasse de café. « Mais nous resterons en contact, si nous pouvons vous en dire davantage. »

Shelley se leva, puis hésita tandis que Zoe la rejoignit. « Mme Henderson, avez-vous quelqu’un pour vous tenir compagnie aujourd’hui ? »

Elle acquiesça doucement d’un signe de tête, tout en se levant pour les accompagner à la porte. « Ma fille a pris un vol. Elle devrait être à la maison ce soir. »

Cela réconforta Shelley. Laisser une femme seule avec son deuil la perturbait toujours, peu importe le nombre de familles qu’elle avait déjà interrogées. « Alors nous restons en contact, Mme Henderson. En attendant, essayez de vous reposer un peu. »

Une fois de retour dans la voiture, Zoe sortit tout de suite son calepin et commença à griffonner de nouveau. Shelley se demanda si elle avait écouté un seul mot de l’interrogatoire ou si elle l’avait immédiatement ignoré, le considérant inutile, et avait passé tout ce temps à penser aux chiffres.

Quoi qu’il en fût, Shelley ne pouvait pas se fâcher. À présent, les équations étaient la seule vraie piste qu’elles avaient. Sur le chemin de retour, Shelley ne put s’empêcher de s’inquiéter du fait qu’elles ne trouveraient plus rien d’important qui pourrait résoudre l’affaire. Avec Zoe tellement préoccupée par les chiffres, c’était à Shelley de trouver quelque chose d’autre qui ferait une différence.

Le problème était de savoir où chercher.

CHAPITRE SIX

Zoe détesta chaque seconde du temps perdu à traverser le bâtiment, du parking jusqu’à la salle qu’elles avaient réservé pour leur enquête. Une distance d’environ cinq cents pas qui aurait pu être passée à travailler. Aussi agréable que cela pouvait l’être de travailler sur quelque chose qui s’était passé dans leur propre jardin, comme l’avait dit Shelley, Zoe commençait déjà à être irritée. Les équations refusaient de lui révéler leurs secrets, restant fermées et opaques.

Dès qu’elles atteignirent la table, Zoe s’assit et reprit ses notes, essayant de reprendre chaque élément de l’équation du professeur, étape par étape. Après tout, la sienne était celle qu’elles avaient vue en vrai, celle dont elles pouvaient être sûres qu’elle était complète.

« Je vais vérifier son compte email de l’Université, » annonça Shelley, tout en jetant son sac sur une chaise et en en sortant son portable.

« Est-ce nécessaire ? » demanda Zoe en plissant son nez. Il n’y avait pas de raison à se précipiter vers de ce genre de piste. La réponse était dans les équations et non pas dans la vie personnelle du professeur. C’était forcément ainsi. Il n’y avait aucun lien entre Cole Davidson et ce professeur d’anglais, si ce n’est les équations.

« Je ne suis pas douée en maths, donc je ne peux pas t’aider à déchiffrer les équations cette fois-ci », souligna Shelley. « Quelque chose que Mme Henderson a dit me fait réfléchir. Il peut toujours s’agir d’un étudiant. Quelqu’un qui s’est senti offensé en quelque sorte. Il est possible que beaucoup de personnes du campus aient aussi bien connu Cole que le Professeur Henderson.

Zoe hésita, retenant ses objections sur le bout de sa langue. Elle trouvait que c’était une perte de temps de se mettre à fouiller dans les emails d’un homme mort. Mais qu’importe ? Shelley avait raison – elle ne pouvait pas l’aider avec les équations. Et c’était peut-être le moment que Zoe lui fasse confiance pour analyser les choses à sa manière.

Il serait peut-être bien aussi pour Zoe que l’affaire soit résolue grâce à un email mécontent plutôt que par les chiffres. Après que Shelley ait fait remarquer à leur supérieurs hiérarchiques le talent de Zoe pour les mathématiques, Zoe ne se donnait plus vraiment de mal à le prouver. D’ailleurs, ce serait mieux si cela pouvait passer cela pour de la confiance déplacée de la part de sa partenaire.

Mais, bien sûr, pas si cela compromettait l’affaire. Arrêter le criminel était toujours la chose la plus importante.

Zoe reporta son attention sur les équations tandis que Shelley appela l’Université pour obtenir l’accès dont elle avait besoin. Le problème était qu’elle était allée aussi loin qu’elle le pouvait – avec les deux. Certes, il y avait toujours la possibilité que l’on ait oublié quelque chose sur le corps de l’étudiant, mais elles avaient vérifié le professeur elles-mêmes.

Alors, qu’est-ce qui lui échappait ?

Il y avait encore une possibilité, bien sûr : qu’elle n’était tout simplement pas suffisamment douée pour la résoudre. Il y avait une différence entre être capable de voir les chiffres – distances, dimensions, angles – et être capable de résoudre des problèmes de mathématiques quantiques. Cela nécessitait d’autres aptitudes que certaines personnes développaient durant toute une vie. Zoe avait un don, mais elle l’avait mis au profit de la traque des criminels, pas à l’étude des mathématiques.

Ce qui fit germer une nouvelle idée dans sa tête.

Elle se leva, quittant Shelley encore au téléphone avec un réceptionniste, et porta une liasse de photographie au bout du couloir, en direction de l’ascenseur. Deux étages plus haut, un couloir identique à celui qu’elle venait de quitter – exception faite que les pièces à cet étage transpiraient davantage le pouvoir.

Zoe prit sa respiration avant de frapper à la porte de son chef. Combien de fois fut-elle convoquée ici pour se faire réprimander d’avoir encore perdu un partenaire ou d’avoir déchargé son arme ?

Mais ce n’était pas l’un de ces moments et une fois conviée, elle entra en essayant de ne pas être nerveuse.

Avec son corps imposant et sa musculature plus large que la moyenne, il était facile de comprendre pourquoi l’Agent Superviseur Maitland pouvait être intimidant sur le terrain. Les criminels l’auraient toisé avant de s’enfuir.

Zoe s’efforça de ne pas faire de même.

« Monsieur, » dit-elle, hésitant sur le seuil de la porte.

Maitland leva les yeux de ses papiers, puis continua à gribouiller sa signature en bas d’une demande. « Allez-y, Agent Spécial Prime. Ne restez pas dans le couloir toute la journée. »

Zoe s’avança, laissant la porte se refermer derrière elle avec un peu de réticence. Pourtant, elle redressa ses épaules et lui fit face, le dos droit comme elle se sentait toujours le devoir de se maintenir en sa présence. « Monsieur, il s’agit de l’affaire sur laquelle nous travaillons l’Agent Spécial Rose et moi. L’étudiant et le professeur, retrouvés avec des équations écrites sur leur corps. »

Malgré le grand nombre de dossiers qui devait forcément passer par le bureau de Washington, Maitland n’hésita pas. « Je connais l’affaire. De quoi avez-vous besoin ?

– Les équations sont très complexes, » dit Zoe, ayant l’impression d’être une ratée en avouant simplement qu’elles l’étaient trop pour elle. Pourtant, il le fallait. Fixant du regard tout ce qui était bien rangé dans un angle de quatre-vingt-dix degrés sur le bureau de Maitland, au lieu de scruter sa réaction, elle alla de l’avant. « Je pense que nous devrions faire appel à un expert en la matière. Quelqu’un qui pourrait travailler sur les équations de façon professionnelle. »

Maitland acquiesça d’un signe de tête, puis s’arrêta d’écrire, comprenant qu’elle avait fini. « Pensez-vous à quelqu’un en particulier ? L’Agent Spécial Rose nous a rappelé que vous aviez étudié les mathématiques par le passé.

– Oui, monsieur.

– Bien. » Maitland retourna à sa paperasse, sans lui porter davantage attention. « Autorisation accordée. Retournez-moi le formulaire au plus vite.

– Oui, monsieur. » Zoe fit demi-tour et s’enfuit presque, ravie d’avoir obtenu un résultat aussi positif. En aucune manière elle n’allait traîner et risquer qu’il change d’avis.

Il y avait du travail à faire – et quelqu’un de très important à mettre sur l’affaire.

***

Zoe attendit impatiemment, observant sa mentor examiner les images.

« Elle sont…troublantes. » La Dr. Applewhite secoua sa tête, coinçant sa lèvre inférieure entre ses dents durant trois secondes, tandis qu’elle glissait la photo à l’arrière du paquet qu’elle tenait à la main, et examina la suivante. « Parfois j’oublie que tu dois regarder ce genre de choses jour après jour. Cela doit peser lourd. »

Zoe haussa les épaules. « Les morts sont morts. C’est de ne pas résoudre les affaires qui me dérange.

– Et celle-ci, tu n’as pas encore pu la résoudre. » Ce n’était pas une question. Zoe avait déjà annoncé à la docteur qu’elle avait besoin d’aide. La Dr. Applewhite savait que c’était une affaire en cours et qu’elle avait dû solliciter la permission pour qu’elles puissent ne serait-ce qu’avoir cette conversation. Elle comprit également que le temps était compté. Au fil des heures, il devenait de moins en moins probable qu’ils allaient retrouver le coupable.

Le problème avec les homicides est que les premières vingt-quatre heures sont essentielles. Tout le monde le savait. Vingt-quatre heures sans une arrestation et on commençait à évoluer en terrain miné. Le genre d’affaires qui allait se transformer en épisodes d‘émissions télévisées de fin de soirée.

L’étudiant était mort depuis bien plus de quarante-huit heures.

« J’ai besoin de savoir ce que ça veut dire, » expliqua Zoe. « À présent, c’est la seule piste que nous avons. Il ne semble pas y avoir de lien entre le professeur et l’étudiant, au-delà de l’endroit où ils ont été trouvés. Pas de témoin, pas d’enregistrement sur les caméras de surveillance. Nous devons comprendre quel genre de message le tueur essaie de transmettre si nous voulons l’arrêter. »

La Dr. Applewhite fronça les sourcils en regardant les photos et les posa à côté des notes de Zoe pour revoir les calculs que Zoe avait déjà faits.

« Ton raisonnement me semble solide, » dit-elle après un certain temps. « Je ne vois pas d’autre possibilité que tu n’aies pas déjà explorées. C’est très avancé – au-delà même du niveau auquel je travaille. »

Zoe sentit son cœur chavirer dans sa poitrine. Elle était certaine, tellement certaine que la Dr. Applewhite aurait les réponses. Désormais, il semblait que ces espoirs étaient anéantis.

Elle pensait déjà à d’autres alternatives, essayant de trouver quoi dire à Shelley, lorsque la Dr. Applewhite parla de nouveau.

« Je connais des gens qui pourraient t’aider, » dit-elle. « Des professeurs. Quelques mathématiciens qui travaillent dans d’autres domaines. Si je pouvais leur montrer cela, je pourrais aller plus loin avec. C’est le genre de défi que tous adorent, alors nous allons forcément avoir quelques esprits brillants à nos côtés. »

Zoe acquiesça d’un signe de tête. « Ça nous rendrait service. »

La Dr. Applewhite dégagea son carré grisonnant derrière une oreille et leva les yeux, fixant maintenant Zoe avec ce même regard curieux. « Comment t’en sors-tu avec celle-ci ? Ce n’est pas souvent qu’un problème de maths surgit et te laisse perplexe. »

Zoe envisagea un instant mentir, mais relâcha ensuite ses épaules. « Un peu comme une ratée. C’est mon point fort. Je devrais au moins pouvoir trouver la solution. Si je ne peux pas, qui va le faire au FBI ? »

Venant de la bouche de quelqu’un d’autre, cela aurait pu paraître de la vantardise. Pour Zoe, c’était purement factuel. Les analystes et leurs semblables passaient toute la journée à travailler avec des chiffres, mais ils n’avaient pas cette compréhension instinctive qu’elle possédait. Ils ne pouvaient pas regarder une équation sur une page et voir la réponse aussi clairement que si elle était écrite à côté. Du moins, c’était ainsi pour elle d’habitude.

Celle-ci était différente.

« On ne peut pas attendre que tu résolves tout. Aucun agent FBI, dans toute l’histoire du Bureau, n’a eu un taux d’affaires résolues de 100%. »

Zoe esquissa un sourire pâle. « Je suis sûre qu’il a eu des précédents. Des agents qui ont été tués ou qui sont partis à la retraite juste avant la résolution de leur première affaire, par exemple. »

La Dr. Applewhite leva ses yeux au ciel. « Il n’y a que toi pour trouver une faille. Écoute, je vais passer quelques coups de fil et soumettre ces équations à certains de mes collègues. Je ne leur dirai pas de quoi il s’agit – juste que c’est urgent et que c’est un gros défi. Cela devrait les intriguer suffisamment pour les faire travailler dessus. Je te préviendrai si quelqu’un fait une découverte.

– Ou toute autre chose, aussi, » lança Zoe, rapidement. « Si quelqu’un trouve une erreur ou la trace qu’il manque quelque chose. Nous n’avons pas pu vérifier intégralement le premier corps pour vérifier si le photographe avait raté un élément. Gardez à l’esprit que nous ne savons pas non plus s’il s’agit d’une seule équation ou de deux problèmes séparés.

– Entendu. » La Dr. Applewhite reposa les photographies sur le bureau devant elle, cinq centimètres vers la droite, à proximité de son ordinateur portable. Un geste qui rassura Zoe de son intention de commencer à travailler dessus dès que possible. « Maintenant, qu’en est-il des recommandations de la Dr. Monk ? As-tu repensé au… »

La sonnerie du téléphone de Zoe retentit dans sa poche, accompagnée d’un fort vrombissement. Sauvée par le gong, pensa-t-elle tout en affichant une grimace d’excuse, et répondit.

« Agent Spécial Prime.

– Z, c’est moi. J’ai trouvé une piste dans les mails du professeur.

– J’arrive, » lui dit Zoe, raccrochant et bondissant de sa chaise en saluant sa mentor d’un signe de tête. Quoi que ce fut, cela devait être plus prometteur que le vide qu’elles avaient déjà.

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Litres'teki yayın tarihi:
02 eylül 2020
Hacim:
252 s. 5 illüstrasyon
ISBN:
9781094306308
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