Kitabı oku: «Sous Surveillance », sayfa 12
— Est-ce que nous avions tort, Dr. Zimmerman ? Est-ce que nous aurions dû dire à tout le monde ce que nous pensions ? Je veux dire à propos du tueur. Qu'il était probable qu'il tue à nouveau.
Elle remarqua un éclair d'incertitude passer dans les yeux du Dr. Zimmerman.
Riley s'arrêta un moment, puis reprit.
— Est-ce qu'ils me soupçonnent ? Je veux dire les policiers ?
Zimmerman réfléchit un moment.
— Avez-vous vu un couteau dans la chambre ? demanda-t-il enfin. Le tueur a-t-il laissé l'arme du crime ?
Riley essaya de penser, avait-elle vu l'arme du crime ?
L'aurait-elle au moins remarquée si elle avait été là ?
— Je ne pense pas, dit-elle. Je ne suis pas sûre.
Zimmerman se gratta le menton.
— Nous verrons cela. Mais je veux vous sortir de là si c'est possible. Vous êtes encore en état de choc. Voulez-vous que je vous emmène à l'hôpital ?
Riley frissonna en s'imaginant passer la nuit dans un tel environnement froid et impersonnel.
— Non, dit-elle.
Zimmerman réfléchit à nouveau.
— Je pourrais vous emmener chez moi, juste pour la nuit. J'ai une chambre d'amis.
Riley eut du mal à se décider pendant quelques instants.
— J'imagine que ça pourrait aller, dit-elle alors.
Zimmerman l'aida à se relever du canapé.
— Allez, dit-il. Allons leur parler et voyons si vous avez le droit de partir.
Tandis que le Dr. Zimmerman prenait son bras et l'escortait hors de la salle commune, Riley se sentit nettement plus forte qu'elle ne l'était en arrivant. La présence de Zimmerman avait été de la plus grande aide. En fait, elle se demandait comment elle aurait pu s'en sortir s'il n'était pas arrivé.
Lorsqu'ils furent dans le couloir, elle constata que de nouvelles personnes étaient arrivées.
L'un d'eux se dirigeait à grand pas vers elle et le Dr. Zimmerman, un homme petit, vigoureux et à la poitrine large, qui semblait avoir la cinquantaine.
En s'approchant, il l’interpella.
— Est-ce que vous être bien Riley Sweeney ?
Celle-ci hocha la tête.
L'homme sortit un badge d'identification.
— Je suis l'agent spécial Jake Crivaro, FBI, dit-il.
Rilley s'arrêta dans une nouvelle vague d'inquiétude.
Je vais vraiment être arrêtée, pensa-t-elle.
CHAPITRE VINGT-TROIS
Riley s'attendait à voir l'agent du FBI sortir une paire de menottes et l'arrêter sur le champ. Le Dr. Zimmerman s'exprima alors.
— Agent Crivaro, je suis personnellement concerné par cette jeune personne. Elle vient de vivre un terrible traumatisme. Elle a déjà subit bien assez pour aujourd'hui et elle sera plus à même de répondre à des questions demain. J'aimerais vraiment la sortir d'ici.
Crivaro fronça les sourcils en direction du Dr. Zimmerman.
— Vous aimeriez, hein ? demanda-t-il. Et qui êtes-vous ?
— Dr. Dexter Zimmerman.
Crivaro écarquilla les yeux.
— Ça alors, dit-il. Le Dexter Zimmerman, le pathologiste criminel ? Ouais, maintenant je m'en souviens, vous enseignez ici à Lanton.
Zimmerman hocha la tête.
— Je dirige le département de psychologie, dit-il.
Crivaro lui secoua la main vigoureusement.
— Ben ça alors ! lança-t-il. Je dois avoir lu tout ce que vous avez écrit, Dr. Zimmerman. Je suis un de vos plus grands admirateurs. Mais qui au FBI ne l'est pas ?
— J'aurais souhaité que nous nous rencontrions dans de meilleures circonstances, dit Zimmerman. J'imagine que c'est maintenant du ressort du FBI. Comment êtes-vous arrivés si vite ?
— Mon équipe et moi sommes venus de Quantico en hélicoptère, dit Crivaro. Nous nous sommes posés sur le stade de football de la fac.
Crivaro regarda à nouveau Riley puis Zimmerman.
— Écoutez, dit-il à Zimmerman, cela vous dérangerait de rester avec moi un moment ? Je pourrais avoir besoin d'aide.
— J'en serai heureux, répondit Zimmerman.
— Où pourrions-nous aller tous les trois ? demanda Crivaro.
— La pièce commune, dit Zimmerman. Suivez-moi.
Riley marcha entre les deux hommes jusqu'à la salle commune, encore incertaine quant à ce qui se passait exactement. Est-ce que son arrestation était simplement retardée ?
Elle se sentait profondément soulagée que le Dr. Zimmerman reste avec elle, du moins pendant un moment.
Bientôt, ils furent assis tous les trois autour de la table dans la cuisine jouxtant la salle commune. Crivaro sortit un stylo et un carnet de note et se tint prêt à écrire.
— Mademoiselle Sweeney, dit-il, j'ai cru comprendre que vous étiez la colocataire de la victime.
Riley sursauta en entendant le mot « victime ».
— Oui, réussit-elle à dire. Trudy... était... ma meilleure amie.
— Et vous avez découvert le corps, c'est bien ça ?
Riley sursauta à nouveau au mot « corps ».
En fait, elle grimaça un peu.
Pourquoi ne peuvent-ils pas simplement l'appeler Trudy ? pensa-t-elle.
— C'est ça, dit-elle dans un murmure.
Crivaro leva les yeux de son carnet de note. Son expression s'adoucit, ainsi que sa voix.
— Je sais que c'est dur, mademoiselle Sweeney, mais j'ai besoin de réponses. Quand et comment avez-vous trouvé Trudy après qu'elle ait été assassinée ?
Riley fut étonnée du changement subtil de son ton.
Plus encore...
Il l'a appelée Trudy.
Crivaro avait-il remarqué son malaise aux mots « victime » et « corps » et essayait-il maintenant d'employer un peu plus de tact ?
Riley sentit soudainement que cet homme apparemment bourru pouvait être bien plus sensible que ce qu'il laissait normalement paraître aux gens, et probablement bien plus compliqué.
— Je l'ai trouvée quand je suis rentrée dans la chambre ce matin, dit-elle en réponse à sa question.
— A quelle heure ?
Riley lui donna l'heure, du mieux qu'elle pouvait s'en rappeler.
Crivaro loucha vers elle.
— Alors vous étiez dehors toute la nuit ?
Riley grimaça et acquiesça.
— Où et avec qui ? demanda Crivaro.
Riley eut du mal à déglutir. Allait-elle encore attirer des ennuis à Ryan ?
Elle se sentait également étrangement embarrassée à l'idée de ce que pourrait penser Crivaro du fait qu'elle passe la nuit dans l'appartement d'un garçon.
Cela semblait une inquiétude bizarrement inappropriée.
Pourquoi je devrais me soucier de ce qu'il pense ?
Il est qui, mon père ?
— Je suis rentrée avec Ryan Paige hier soir, un étudiant en droit.
Crivaro feuilleta son carnet de note.
— Ryan Paige, dit-il. Ouais, je vois que ce nom a déjà été cité auparavant, en rapport à la mort de Rhea Thorson. Quand avez-vous vu Trudy Lanier vivante pour la dernière fois ?
Riley pris une longue et lente inspiration et expliqua qu'elle avait convaincu Trudy de l'accompagner au Centaur's Den et qu'elle l'avait vue pour la dernière fois assise à un box avec Harry Rampling. A la mention du nom d'Harry, Crivaro parcouru à nouveau ses notes.
Le nom d'Harry a-t-il déjà été cité ? s'interrogea-t-elle.
Cela avait certainement du sens. Riley n'était sans doute pas la seule à avoir remarqué que Trudy et Harry avaient passé du temps ensemble.
Cela signifiait-il que Harry était à présent un suspect ?
Riley se rappela...
Je ne sais toujours pas si je suis moi-même un suspect.
Lorsque Riley eut fini de parler, Crivaro fit une pause et la fixa un moment, tapotant son stylo contre la table.
A quoi pense-t-il ? se demanda-t-elle.
Ensuite, le Dr. Zimmerman se tourna vers Riley. Il parla lentement et avec précaution.
— Riley, je pense que vous devriez parler de vos expériences à l'agent Crivaro.
— Expériences ? demanda Riley.
— Vous savez. Ces... moments dont vous m'avez parlé, lorsque vous...
Il ne finit pas sa phrase mais Riley comprenait à quoi il faisait référence.
Il faisait référence à ces deux moments lorsqu'elle s'était glissée dans l'esprit du tueur.
Riley était choquée par sa suggestion. Le Dr. Zimmerman était la seule personne au monde à qui elle avait parlé de ces moments. Pensait-il vraiment qu'elle devait les confier à un total inconnu ?
Elle regarda le Dr. Zimmerman et demanda silencieusement...
— Vous êtes sûr ?
Le Dr. Zimmerman acquiesça avec un sourire chaleureux et sympathique puis parla à Crivaro.
— Je pense que aurez envie d'entendre ce qu'elle a à dire.
L'agent Crivaro la regardait maintenant avec une vive curiosité.
Hésitante et avec précaution, Riley commença alors à tout lui raconter, tout d'abord, de quelle façon elle avait ressenti les pensées du tueur et avait retracé l'itinéraire qu'il avait pris en suivant Rhea, puis la façon dont elle avait reproduit la même chose dans la chambre de celle-ci, imaginant comment il se sentait en regardant son corps mort.
Mais lorsqu'elle eut fini, Crivaro la dévisageait avec un intérêt intense, la bouche légèrement ouverte.
Puis lui et le Dr. Zimmerman échangèrent un regard éloquent.
De toute évidence, ils pensaient la même chose.
Mais que pensent-ils ? se demanda Riley.
Quelque chose que lui avait dit le Dr. Zimmerman la première fois qu'ils avaient parlé lui revint en mémoire. Il avait dit qu'elle pourrait avoir un « talent unique », et...
« Ce n'est peut-être pas un talent que vous avez choisi, mais il peut s'avérer très précieux. »
L'agent Crivaro était-il en train de penser à la même chose, que Riley avait ce qu'il fallait pour faire un bon profileur de criminel ?
L'idée l'effraya presque autant que celle de se faire arrêter.
— Mademoiselle Sweeney, je ne peux pas vous pousser... dit finalement l'agent Crivaro.
Il s'arrêta et elle sentit un frisson glacé la parcourir.
— Mais j'aimerais que vous essayiez de rentrer dans cet état d'esprit à nouveau, ajouta-t-il.
— Oh non, dit Riley d'une voix tremblante.
Elle ne s'imaginait pas faire une telle tentative, pas tant qu'elle était si dévastée émotionnellement par la mort de Trudy.
Mais l'expression de Crivaro était pressante. Riley sentit qu'il n'allait pas accepter son refus.
— Je pense que vous devriez vraiment, dit finalement Crivaro. Deux jeunes femmes ont été assassinées et l'une d'elles était votre meilleure amie. Je n'en suis pas sûr mais... je pense réellement que vous pourriez être capable d'aider à traduire le tueur en justice.
Riley sentit un nœud de panique se former dans sa gorge. Comment pouvait-elle refuser ?
Elle hocha la tête légèrement.
— Je peux vous guider, dit Crivaro. Venez avec moi.
Sans un autre mot, les deux hommes se levèrent. Riley resta incertaine puis suivit le Dr. Zimmerman et l'agent Crivaro hors de la salle commune en direction du hall.
Les policiers locaux et les agents du FBI allaient et venaient ou restaient dans le coin à parler.
Crivaro leur aboya dessus.
— Je veux que la scène du crime soit dégagée de tout le personnel. Pas seulement la chambre, tout le couloir. Que tout le monde sorte et laisse cette fille et moi travailler.
Les agents du FBI se dirigèrent immédiatement vers la sortie, mais les policiers locaux restèrent sur place en le regardant avec surprise. L'officier Steele ne faisait pas mine de vouloir s'en aller.
— Vous m'avez entendu ? dit brusquement Crivaro. Bougez !
Surpris, Steele et les autres suivirent les agents du FBI hors du bâtiment.
Le Dr. Zimmerman posa une main sur l'épaule de Riley.
— Je ferais mieux de sortir aussi, dit-il. Ne vous inquiétez pas, je serai juste de l'autre côté de la porte.
Riley voulut le supplier...
« S'il vous plaît ! Ne partez pas ! »
Mais le Dr. Zimmerman se dirigea vers la sortie à son tour, laissant Riley et l'agent Crivaro seuls dans le hall.
Riley fut parcourue de frissons.
Qu'allait-il se passer maintenant ?
CHAPITRE VINGT-QUATRE
Pendants quelques instants, l'agent Jake Crivaro regarda la jeune femme effrayée, se demandant...
Est-ce que je ne fais pas une grosse erreur là ?
Il se trompait peut-être sur elle. Elle ne possédait peut-être pas cette rare intuition dont font preuve seulement une minuscule poignée de profileurs, lui y compris. Mais ce n'est pas ce que l'instinct de Jake lui avait dit. A la description qu'elle en avait faite, ses expériences semblaient réelles.
De plus, Dexter Zimmerman avait de toute évidence ressenti le même talent en elle, et c'était un génie reconnu lorsqu'il était question de ce genre de choses. Certains de ses écrits mentionnaient la capacité de quelques individus à pénétrer l'esprit d'un criminel.
Plus important encore, ses perceptions pourraient bien servir de raccourci pour épingler le tueur. Jake savait que la police locale avait déjà un gars en garde à vue, et peut-être que la fille pourrait l'aider à déterminer s'ils avaient le bon ou pas.
Mais Jake voyait plus loin que cette affaire seulement.
Il devait vraiment découvrir si sa capacité était réelle, et si c'était le cas, ce qu'elle pourrait en faire.
Il regarda autour de lui, se demandant où débuter l'exercice.
Près de l'entrée du dortoir, pensa-t-il.
Après tout, le tueur avait dû arriver par là, que ce soit en compagnie de la victime ou non, Jake ne le savait pas encore.
— Venez avec moi, dit-il à Riley.
Ils traversèrent le hall jusqu'à la porte d'entrée du dortoir. A travers ses vitres, Jake aperçu les policiers et les agents du FBI se promener dehors, n'ayant rien à faire pour le moment.
Ils se retrouveront au travail bien assez tôt, pensa-t-il.
Lui et Riley se trouvaient dans l'entrée.
— Je veux que vous fermiez les yeux, dit Jake.
La fille obéit.
— Maintenant, respirez pendant quelques instants, doucement et lentement, lui dit Jake d'une voix basse, régulière et apaisante. Prêtez attention à vos sensations physiques, à la sensation de l'air qui vous entoure, le sol sous vos pieds, l'odeur de cet endroit, les choses que vous ne remarqueriez pas normalement.
Riley Sweeney hocha la tête et respira. Jake pouvait voir qu'elle se glissait facilement dans l'état d'esprit qu'il attendait.
— Maintenant, dit-il, je veux que vous pensiez à l'expérience que vous avez eu lorsque vous avez traversé le campus cette nuit là, imaginant comment devait se sentir le tueur en suivant Rhea Thorson. Essayez de vous rappeler quelle sensation cela faisait d’être dans son esprit, même pour un bref instant ? Quel genre de pensées avez-vous partagées ? Essayez d'être lui à nouveau.
La fille prit une longue inspiration puis frissonna légèrement.
Ça fonctionne, pensa-t-il.
— Maintenant, revenez à cette nuit. Vous venez de rentrer. Comment avez-vous passé la porte ?
Riley ne dit rien pendant un long moment. Elle semblait se débattre avec la question. Puis son visage se tendit.
—Trudy... laisse-le... laisse-moi rentrer, dit-elle.
Jake fut surprit de l'entendre basculer à la première personne.
Il ne s'y était pas attendu. Cet exercice allait-il aller trop loin ?
Après tout, elle était une simple étudiante, pas un profileur chevronné.
Laisse-la suivre son instinct, se dit-il. Il l'arrêterait s'il perdait le contrôle de l’exercice.
— Pourquoi t'a-t-elle laissé rentrer ? demanda Jake.
Riley haussa légèrement les épaules.
— Parce que je lui ai demandé.
Elle hésita un moment.
— Elle savait qui j'étais.
Alors la victime connaissait son tueur, pensa Jake. Mais il se tempéra, pensant que dans un contexte comme celui-ci, c'était fort probable. Est-ce que cette fille ne faisait que deviner ou ressentait-elle vraiment quelque chose sur le tueur ?
— A quel point connaissait-elle le tueur ? demanda-t-il.
Les sourcils de Riley se froncèrent comme si elle faisait un effort mental.
— Je ne suis pas sûre. Je pense... non, je ne suis juste pas sûre.
— Respirez profondément, dit Jake. Dites simplement tout ce qui vous vient à l'esprit.
— Pas un ami proche, je ne pense pas, continua la fille. Suffisamment pour ne pas en avoir peur.
— Et comment vous sentez-vous par rapport à ça ? demanda Jake.
Un sourire sinistre se forma sur le visage de la fille.
Jake fut étonné. Il n'avait jamais vu un novice se plonger si profondément et si rapidement dans l'exercice.
Il se tempéra alors à nouveau.
C'est soit ça, soit elle en sait déjà plus sur le tueur qu'elle ne le devrait.
— Je me sens bien, dit Riley. Tout se déroule exactement comme je le veux.
Jake posa sa main sur son bras.
— Gardez les yeux fermés. Je vais vous aider à trouver votre chemin. Allez simplement où votre instinct vous emmène.
Jake garda la main sur le bras de Riley Sweeney tandis que celle-ci marchait à travers le hall, les yeux toujours fermés. Lorsqu'ils furent devant la chambre des filles, il la tira pour s'arrêter, incertain sur ce qu'il fallait essayer ensuite.
La porte était grande ouverte, et il ne voulait pas qu'elle ouvre les yeux et voit à quoi ressemblait la chambre en ce moment. Le corps avait été enlevé, mais il y avait encore du sang partout, et un trait de craie montrait la position de la victime au sol.
Mais Riley parlait à nouveau et elle semblait être immergée encore plus profondément dans l'état d'esprit.
— Elle déverrouille la porte et m'invite à rentrer. Je suis vraiment ravi. Je n'ai même pas à demander. Elle entre et je la suis...
Jake et la fille firent un pas dans la chambre. Mais à présent, elle semblait un peu incertaine.
— Je pense... dit Riley.
Elle hésita. Jake se demanda s'il était possible qu'elle émerge de l'expérience.
— Le téléphone sonne, dit-elle ensuite.
Riley devenait agitée, ses mains tremblaient. Jake était sur le point de mettre un terme à l’exercice lorsqu'elle laissa échapper...
— C'était son moment.
Jake nota la transition sur la troisième personne à nouveau. Il réalisa que peu importe ce que la fille vivait, cela allait être trop pour elle.
Il est temps d'arrêter maintenant, pensa-t-il.
Tout en tenant encore son bras, Jake dit doucement...
— Gardez les yeux fermés. Venez avec moi.
Mais avant qu'il n'ait pu la mener en toute sécurité hors de la chambre, le téléphone sonna réellement.
Les yeux de la fille se rouvrir brusquement. Sa tête se tourna et embrassa la scène macabre et elle laissa échapper un hoquet horrifié.
Trop tard, réalisa Jake.
Il la poussa rapidement hors de la chambre, dans le couloir. La fille s'adossa contre un mur et commença à sangloter.
Jake mit son bras autour d'elle pour la réconforter.
— Ça va aller, dit-il. Ça va aller.
A travers la porte ouverte de la chambre, il entendit le répondeur se mettre en route, la voix de sa colocataire, pas la sienne. Après le bip, il entendit une voix masculine.
— Salut Riley... tu es là ? C'est Ryan. Mon dieu, je viens d'apprendre ce qui est arrivé. Je ne peux pas y croire. Tu es là ? Tout va bien ? Tu es en sécurité ?
Sonnée, confuse et toujours en sanglot, la fille hocha la tête comme pour dire oui au garçon.
Après une pause, la voix continua.
— Écoute. Appelle-moi quand tu peux. S'il y a quoi que ce soit que je peux faire... quoi que ce soit...
La voix s'estompa et il raccrocha.
Riley respirait encore avec difficulté mais les sanglots s'étaient arrêtés.
Jake lui tapota l'épaule.
— C'était très bien, lui dit-il. C'était très bien.
Il réalisa qu'il le pensait vraiment. Il ne pensait plus qu'elle pouvait inventer, simplement reporter quelque chose qu'elle savait déjà.
Puis Jake entendit la porte du dortoir s'ouvrir et un bruit de pas se rapprocher. Il se tourna et vit un membre de sa propre équipe arriver.
— Walton, qu'est-ce que je vous ai dit ? lui lâcha Jake.
— Je suis désolé, monsieur, lui dit l'agent spécial Tyler Walton, mais j'ai pensé qu'il valait mieux venir pour le dire. Nous avons reçu un appel du poste. Il semblerait que le suspect qu'ils détiennent soit prêt à parler.
— A-t-il fait appel à un avocat ?
— Pas encore, répondit Walton. Il est assez sûr de lui, et il ne semble pas se préoccuper d'avoir un avocat.
Jake regarda Riley Sweeney dans les yeux.
— Écoutez. Je pense que vous pourriez nous être d'une grande aide là-bas aussi. Voulez-vous venir avec nous au poste ?
Celle-ci hocha la tête et le suivit à travers le couloir.
Tandis qu'ils sortaient du bâtiment, Jake revit à quel profondeur la fille semblait s'être glissée dans l'esprit du tueur.
Elle est douée pour ça, pensa-t-il.
Mais lui avait-il fait une faveur, en révélant cette capacité en elle ?
Jake frissonna tandis que son esprit était envahi des horreurs qu'il avait vu durant sa carrière, psychiques autant que physiques.
Il n'avait aucune idée du genre de futur que Riley envisageait, mais il était quasiment sûr d'une chose...
Une vie normale n'est pas au programme pour elle.