Kitabı oku: «Sketch of the History of the Knights Templars», sayfa 5
DEATH AND FUNERAL OF ADMIRAL SIR WILLIAM SIDNEY SMITH, G.C.B
&c. &c. &c
Sir William Sidney Smith died on Friday Morning, the 26th May 1840, at his residence, No. 9, Rue d'Aguisseau, in the 76th year of his age. Honoured by his Sovereign, and decorated with the Orders of almost every State in Europe, he was, in private life, beloved and respected by all who had the pleasure of his friendship or acquaintance. His chivalrous and lofty bearing, his cheerful and animated conversation, his unbounded fund of anecdote, suavity of temper, and invariable benevolence, rendered him a most welcome and instructive companion. – It has been truly written by his Biographer,
"Than Sir Sidney Smith, no one ever inscribed on the pages of History, and even of Romance, more emphatically deserved the title of Hero."
The mortal remains of this Gallant and Illustrious Admiral were interred, May 29, in the Cimetiére de l' Est, or Eastern Division of the Great Cemetery of Pére la Chaise. The body was taken from his late residence in the Rue d'Aguisseau to the English Episcopal Church in the same street, followed by his relatives, William and Herbert Smith, Esquires, Nephews, Captain Arabin, and – St. Clair, Esquire, Sons-in-law of the deceased, with Vice Admiral Sir Charles Rowley, Bart. Lieut. – General Lord Aylmer, General Count Excelmans, Peer of France, and the French Admiral Bergeret, as supporters of the Pall, besides many of the principal English residents in Paris, among whom were several officers of high rank in the British Navy. – The introductory part of the service was performed in the Church by the Right Reverend Bishop Luscombe, and two assistants, and the body was then borne to the Cemetery, attended by a long cortége of mourning and private carriages. On the Coffin was placed the Hat, Sword, and Uniform of the deceased, and on a cushion his epaulettes and numerous orders. Over the foot of the coffin was spread the British Union Jack. At the conclusion of the burial service, which was most impressively read by Bishop Luscombe, three orations were delivered – the first by Monsieur Jullien, of Paris, who gave a short but comprehensive recapitulation of the services of Sir Sidney, from his first entering the British Navy at the age of 13, and also expatiated largely on his amiable and philanthrophic qualities. The next speaker, M. Caille, Advocate of the Cour Royale of Paris, after pronouncing a general panegyric on the character of the deceased as a warrior, proceeded to eulogise him for his active and generous exertion in promoting the objects of several philanthropic societies of which he was a member, and to which his advice, his practical and scientific acquirements, and his inventions, were so invaluable. Both speakers were loud in their praise of Sir Sidney, for his having been almost the first to interfere for the suppression of European slavery in Africa, and for his indefatigable and strenuous exertions in that humane cause. The third gentleman, M. Raoul, Advocat of the Court of Cassation, spoke in a similar strain of eulogium of the character of Sir Sidney as a citizen of the world, ever ready to aid the cause of humanity. No stronger testimony to his worth could, however, have been shewn, than to hear his eulogium pronounced solely by members of a Nation against which, in his career of arms, he had so successfully and gloriously fought. Sir Sidney Smith was Prince Magistral and Regent of the Order of the Temple, and a Member of the Legion of Honour.
The following two Discourses pronounced upon the melancholy occasion, were, in the kindest and most handsome manner, contributed by M. Jullien, the learned author of many valuable works. —
DISCOURS PRONONCE AUX FUNERAILLES DE L'AMIRAL SIR SIDNEY SMITH, PAR M. JULLIEN, DE PARIS,
Son ancien ami et son Collègue, comme membre et président honoraire de plusieurs Sociétés Savantes ou Philantropiques, le 29 Mai 1840.
Messieurs,
L'homme respectable auquel nous venons adresser un dernier adieu, ne fut pas seulement un marin et un guerrier célèbre; il fut surtout un ami constant, dévoué et chevaleresque de l'humanité. Dans sa longue et aventureuse carrière qu'il a parcourue avec tant d'éclat, il s'est moins distingué encore par sa brillante valeur que par une loyauté et une générosité qui lui ont conquis les coeurs, même de ses ennemis. Né a Londres le 21 Juin 1764, entré au Service en 1777, avant l'âge de 13 ans, comme simple novice (élève de marine,) a bord d'une frégate stationnée sur les côtes de l'Amérique, pendant la guerre de l'indépendance, il passa, en 1779, sur le Sandwich, vaisseau de 90 canons, sur lequel l'Amiral Sir George Bridges Rodney arbora son pavillon de Commandement-en-Chef, et fit voile, le jour de noël de cette même année, pour Gibraltar, et ensuite pour les Indes Occidentales, Sidney Smith fut successivement Lieutenant de vaisseau et Capitaine de corvette. Il prit part à tous les combats qui eurent lieu dans cet hémisphère jusqu'à la paix de 1783.
En 1788, Sidney Smith passa en Suède, alors en guerre avec la Russie, ostensiblement comme volontaire auxiliaire, mais en réalité comme Aide-de-Camp honoraire et intime du roi Gustave III. Après avoir rendu, en cette qualité, les plus brillant et les plus utiles services à la Suède, il reçut des mains mêmes de ce monarque chevaleresque, la décoration de première classe de l'ordre de l'epée. A cette époque, ces distinctions honorifiques n'étaient point prodiguées et prostituées, comme elles l'ont été depuis, et elles avaient un véritable prix, n'étant accordées qu'au mérite et aux services réels.
En 1793, le jeune Smith se rendit comme volontaire en Turquie, où il conduisit avec lui plusieurs constructeurs de vaisseaux. Peu après, il était chargé d'un commandement dans la Croisière Anglaise sur les côtes de France. Le 18 Avril 1796, ayant abordé un vaisseau Français à la hauteur du Ilaîre, obligé par le courant de remonter la Seine, il fut fait prisonnier par des forces supérieures qui l'attaquérent; puis amené à Paris, ou il resta deux ans dans le prisons de l'Abbaye et du Temple. Echappé de sa prison par l'intervention d'amis dévoués, il rejoignit la flotte Anglaise en 1798. La même année, appellé à commander les forces auxiliaires que La Grande-Bretagne mettaìt à la disposition de la Turquie, où son frère Sir Spencer Smith, était Ministre Plénipotentiaire, auprès de là Porte Ottomane, il se trouve le 1 Mars 1799, jusqu'au 20 Mai suivant, au siège mémorable de Saint Jean d'Acre, et co-opère puissamment à la défense de cette place.
Nous ne devons, en présence d'un cercueil, rappeler que des souvenirs compatibles avec notre unanime sympathie pour notre illustre ami, Bornons-nous à dire que Sidney Smith se montra grand et magnanime envers les Français faits prisonniers; il sut les garantir, par son énergique volonté, des violences et de la barbarie Turques; il mérita leur estime et leur affection; et la loyautè Française aime à reconnâitre que sa conduite, lors même qu'il était l'allié de nos ennemis, fut noble et généreuse envers ceux que le sort des armes mettait en sa puissance. Les généraux Kleber et Desaix, qui entrèrent en négociation avec lui après le départ de Bonaparte, ont apprécié sa droiture et son humanité, et lui ont rendu justice.
Sidney Smith, après avoir sauvé la vie de nos compatriotes, rendit intactes aux savans de l'expédition les caisses contenant les papiers et les cartes qui devaient servir à écrire l'histoire de la campagne d'Egypte. Aussi, à la paix le gouvernement Français, sur la proposition de la commission de l'institut Egyptien lui a offert un exemplaire de ce magnifique ouvrage, comme un témoignage de la reconnaissance publique.
Après les événemens d'Egypte es de Syrée, où Sidney Smith avait contribué à ménager à l'armée Française des conditions honorables pour revenir dans sa patrie, il quitta lui-même les parages de l'Orient, et se rendit en Angleterre où il fut élu membre de la Chambre des Communes, par la ville de Rochester, en 1802.
Nous le voyons reparaître, en 1803, avec un commandement sur les côtes de la France et de la Hollande. En 1807, il commande la flotte chargée de défendre la Sicile. En 1806, il est envoyé à Constantinople où il force les Dardanelles, au mois d'Octobre 1807, il commande les forces Anglaises mises à la disposition du Portugal; et le 29 Novembre suivant, une partée de sa flotte accompagne au Bresil la famille royale, qui va chercher au-delà des mers un asyle dans ses possessions Americaines.
Dans ses relations avec les Rois et avec les princes souverains, comme avec les peuples et dans tous les pays où le conduisit sa destinée aventureuse, Sidney Smith contracta d'honorables et d'illustres amitiés. Ce fut principalement en 1814, au Congrès de Vienne, qu'il fixa l'attention de tous les grands personnages réunie alors pour poster les vases de la Paix Européenne, et qu'il reçut de tous sans exception les hommages, d'une estime respectueuse. Il conçut alors la pensée philantroprique de fonder, avec le concours des Monarques alliés, et de tous les hommes de bien qui partageaient ses vues, une institution anti-pirate, en association des chevaliers libérateurs des esclaves blancs et noirs en Afrique. Car, il avait souvent déploré, dans ses commandement sur les différens points de la Mediterranée, les actes cruels de la piraterie barbaresque, trop longtems tolérée par les puissances Chrétiennes, et il s'était promis d'y mettre un terme. Plus de cent noms illustres remplirent les listes de souscription qu'il avait ouvertes. Il entretint, pendant plusieurs années, une vaste et active correspondance, au moyen de laquelle il contribua puissamment à faire cesser les malheurs d'un grand nombre de victimes, des actes de piraterie qui jusqu'alors s'étaient commis impunément et presque librement sous les yeux de l'Europe civilisée.
Pendant les 25 années de paix générale qui ont précédé sa mort, le grand homme de guerre que nous pleurons aujourd'hui se montra constamment homme pacifique et bienfaisant, véritable cosmopolite, ami sincère de l'humanité, en prenent ce mot dans sa plus complète acception.
Par une singularité nouvelle de sa destinée, Sidney-Smith meurt en France, où il reçoit les regrets et les hommages de ses compatriotes, et de ses concitoyens d'adoption, au moment même où l'Angleterre, sa patrie, restitue à la France les cendres de Napoléon. La nation Anglaise paie un tribute d'admiration à ce même Empereur qu'elle n'a cessé de combattre pendant sa vie. La terre Française reçoit les dépouilles mortelles de l'Amiral Britannique qui employa longtems contre elle ses talens et son courage, qui depuis a consacré 25 années à servir, au milieu des Français et avec leur co-opération, la cause sacrée de l'humanité et celle du malheur.
Au nombre des titre de gloire de l'Amiral, nous ne devons pas omettre la louable persévérance avec laquelle il s'est occupé de perfectionner les moyens de sauvetage et sa grande part à la fondation de la socièté générale des naufrages, qui a donné un plus grand dèveloppement à ses vues bienfaisantes. Ainsi les passions humaines s'éteignent en présence d'un tombeau. Ainsi les nations abjurent de cruelles et injustes antipathies qui les ont trop longtemps divisées. Ainsi tous les hommes de bien, quelle que soit leur terre natale, se réunissent pour honorer l'homme qui, par ses vertus et ses actions, a servi avec dévouement les grands intérêts de la famille humaine.
DISCOURS PRONONCÉ SUR LA TOMBE DE SIR WILLIAM SIDNEY SMITH, AMIRAL DE LA FLOTTE ROUGE D'ANGLETERRE,
Lors de ses obsèques, dans le cimetière de l'Est, à Paris, le 29 Mai 1840,
PAR M. CAILLE,
Avocat à la Cour Royale de Paris
Messieurs,
Invité depuis quelques instans seulement, par la famille de l'Amiral William Sidney Smith, á exprimer de justes regrets sur sa tombe, je ne puis apporter qu'un bien faible tribut d'admiration à sa mémoire, surtout après l'éloge que vient de prononcer au nom de l'Ordre du Temple, dont cet illustre Anglais était le régent, l'un des dignitaires de cet ordre, et lorsqu'une notice historique de sa vie vous a été présentée par l'un des litterateurs les plus distingués de la France.
L'histoire transmettra à la postérité les exploits du célèbre marin, de l'habile négociateur, du généreux philanthrope, dont nous déplorons la perte. C'est exclusivement sous le rapport moral et philosophique que j'essaierai de vous retracer quelques épisodes de sa carrière entièrement consacrée au bonheur de ses semblables, et l'influence politique qu'il exerça sur les états, avec lesquels il fut mis en rapport par son gouvernement.
Sidney-Smith, comme vous le savez, comptait déjà dix-huit années de services militaires distingués, lorsque, à l'âge de trente-quatre ans, il fut chargé par le ministère Anglais, en qualité de commodore, de la station maritime de [Pg xxxviii] l'Archipel du Levant, en 1798; c'est-à-dire à l'époque de la conquête de l'Egypte, par l'armée de la république Française, sous les ordres du général Bonaparte.
Je ne vous peindrai pas sa lutte héroïque avec le géant du siècle, à Saint-Jean-d'Acre, dont il fit lever le siège après soixante jours de tranchée: je me hâte de vous signaler un service qui devait être incalculable dans ses conséquences politiques, et que Sidney-Smith rendit à la sublime Porte, dont il releva le courage par ses succès: il sut profiter du crédit obtenu par sa victoire de Saint-Jean-d'Acre, auprès du sultan Selim III, et de Kléber, général de l'armée Française en Egypte, depuis le retour de Bonaparte en France, pour négocier le fameux traité d'El-Arich, du 24 janvier 1801, traité qu'il considérait comme le préliminaire de la paix entre les puissances belligérantes. Il y stipula que l'armée française évacuerait l'Egypte, avec armes et bagages, et serait transportée en France.
Sidney-Smith signa ce traité avec les pleins pouvoirs du ministère Britannique, dont il était revêtu: le grand-visir et le général Kléber le signèrent, au nom de leurs gouvernemens respectifs.
Je ne puis trop insister, messieurs, sur cette époque où Sidney-Smith arbora l'olive de la paix entre trois camps ennemis; il avait prévu les nouvelles destinnées de la France, et sa haute sagesse avait préféré de traiter avec elle, dans l'intérêt de la Sublime Porte, et de gouvernement Britannique lui-même, et surtout dans l'intérêt de l'humanité, plutôt que de courir la chance faillible des combats.
Mais le ministère Anglais, qui ne lui avait donné qu'à regret des pouvoirs et des instructions pacifiques, informé que l'armée du grand visir était forte de 80,000 hommes, tandis que celle de Kléber ne l'était que de 8000, crut l'occasion favorable d'anéantir la puissance Française en Egypte, il refusa de ratifier le traité d'El-Arich, et osa donner l'ordre à l'amiral Keith d'exiger que l'armée Française mît bas les armes et se rendît prisonnière de guerre. Sidney-Smith fut profondément affligé de cette violation des lois de la guerre et du droit des gens.
Dés-lors les hostilités recommencèrent. L'armée Française combattit avec ce sentiment de l'indignation qui décuple le courage: elle défit entièrement l'armée ottomane á Héliopolis. Le grand-visir, qui la commandait, ne dut son salut qu'à la fuite, en laissant aux vainqueurs ses bagages, et un immense butin.
Ce ne fut q'une année après cette victoire que l'Egypte fut rendue aux Turcs, par le traité d'Amiens, de 1802; tandis qu'ils l'auraient recouvrée, sans de nouvelles pertes, dès 1801, si le traité de Sidney-Smith eût été ratifié, comme il aurait dû l'être, puisqu'il n'avait fait que se conformer strictement aux instructions de son gouvernement.
Vous connaissez, messieurs, la brillante réception qui fut faite à Londres, à Sidney-Smith, lors de son retour dans sa patrie, en 1802; il y fut accueilli avec le plus grand enthusiasme; le surnom de Dieu marin lui fut décerné par le peuple. La ville de Rochester s'empressa de l'élire pour son représentant au Parlement, où il siéga dans les rangs de l'opposition, entre Shéridan et Fox.
J'appellerai votre attention sur un autre genre de services rendus à la nation Ottomane, par Sidney-Smith. Pendant son séjour à Constantinople, il avait acquis une grande influence sur Mahmoud-Kan II, qui, en 1808, succéda au sultan Mustapha IV, son frère. Sidney-Smith, par ses conseils, a puissamment contribué aux importantes révolutions politiques que Mahmoud-Kan II a introduites dans ses états, et notamment à la charte constitutionnelle que sous le titre de Hatti-Shériff de Gulaneh, cet immortel sultan a donnée au peuple Ottoman, charte dont le vice-roi d'Egypte, Méhémet-Ali, vient d'ordonner l'application, pour la révision de l'horrible procès intenté, dans la ville de Damas, par le fanatisme de secte, contre d'honorables Juifs, faussement accusés du meurtre d'un prêtre catholique.
Il est un plus grand service encore rendu a l'humanité, et auquel Sidney-Smith a eu la gloire de participer très-activement, c'est l'abolition de l'esclavage, dans toutes les colonies de la Grande-Bretagne. Grâce a l'ascendant irrésistible de l'opinion publique, les gouvernemens de l'Europe seront forcés d'imiter ce sublime exemple, et de proscrire irrévocablement cet abominable trafic d'hommes, arrachés a leur patrie, pour être vendus, comme un vil bétail.
Je ne dois pas oublier que, dès l'année 1817, Sidney-Smith infatigable dans son dévouement a l'humanité, avait établi, a Londres et a Paris, une association anti-pirate, dont l'objet était de faire cesser la traite des blancs, exercée impunément, en présence de l'Europe civilisée, par les corsaires d'Alger, de Maroc et de Tunis.
Dans les dernières années d'une vie illustrée par tant d'actes mémorables, Sidney-Smith s'occupa de la recherche des moyens de sauvetage, pour les navires exposés aux tempêtes de la mer. Il a eu l'honneur d'être dans cette découverte l'un des inventeurs qui out le plus approché de la solution du problème de la garantie contre les naufrages.
Telle a été, messieurs, la carrière de Sidney-Smith, promu successivement à tous les grades de la marine, et jusqu' à celui d'Amiral de la Flotte Rouge d'Angleterre, que lui conféra le roi Guillaume IV; il a été de plus décoré de tous les ordres des souverains de l'Europe, en reconnaissance des nombreux services qu'il leur a rendus.
A la vue du triste cercueil, qui contient les restes de Sidney-Smith, nous bornerons-nous au stérile récit de ses nobles actions? Non, messieurs. Le vénérable évêque de l'église Anglicane, qui préside avec tant de dignité, à ces funérailles, vient d'invoquer, dans sa prière, le texte de l'Evangile, sur l'immortalité de l'âme, qu'il me soit permis d'ajouter à cette révélation du Christianisme, que les progrès de la science out démontré cette vérité, sans lui faire rien perdre du charme de l'espérance.
En effet, dans ce cercueil, que la tombe n'a point encore dérobé à nos regards, que reste-t-il? Des débris d'organes inanimés. Mais ces nerfs, cette membrane qui les enveloppa, cette pulpe cérébrale qui les pénétra, qu'étaient-ils? de la matière! Ah! de ces organes matériels, à la Sensation, il y a un abîme! Et de la Sensation à la Pensée, un nouvel abîme! Elle est donc immatérielle, cette Pensée, qui distingue si éminemment notre espèce, des autres êtres organisés!
N'est-ce pas la Pensée qui créa les arts et les sciences, qui, s'élevant jusqu'à la cause première, terme de ses conquêtes, y découvrit la Divinité, dont elle établit le culte universel, comme le plus puissant mobile de la civilisation?
Combien n'est-il pas consolant, au milieu des parens et des nombreux amis qui entourent cette tombe, d'y professer, d'y confirmer le dogme de l'immortalité de l'âme, et de pouvoir y proclamer que Sidney-Smith n'est pas mort tout entier?
Oui, messieurs, le principe intellectuel qui nous anime, est incontestablement un être, et cet être est immortel. Pourrait-il donc s'anéantir, quand les organes matériels de nos corps sont eux-mêmes éternels dans leurs élémens?
L'orateur qui vient de retracer avec tant de talent, la carrière de l'illustre Amiral, vous a signalé la restitution des cendres de l'empereur Napoleon a la France, par le gouvernement Britannique, comme un gage de la parfaite harmonie, heureusement rétablie entre les deux nations. Je partage ce favourable augure, et tel fut le vœu le plus intime de Sidney-Smith, qui ne cessa de répéter que la civilisation du monde tenait essentiellement à l'alliance de la France et de l'Angleterre.
A l'aspect des restes de Napoléon, traversant l'Océan pour recouvrer un tombeau dans sa patrie, j'aime à prévoir que les restes de Sidney-Smith seront pareillement réclamés par son gouvernement, et qu'à leur tour, ils traverseront la mer, pour être déposés à Westminster, dans le lieu consacré à la sépulture des rois et des reines, ainsi qu'à celle des grands hommes de l'Angleterre.