Kitabı oku: «Mémoires touchant la vie et les écrits de Marie de Rabutin-Chantal, Volume 2», sayfa 26
On trouve dans les lettres de Scarron quelques détails curieux sur les rapports de madame Scarron avec les grandes dames ses protectrices, dont quelques-unes ont été depuis protégées par elle. Scarron, t. I, p. 92, écrit au maréchal d'Albret: «Madame Scarron a été à Saint-Mandé. Elle est fort satisfaite de la civilité de madame la surintendante (madame Fouquet); et je la trouve si férue de ses attraits, que j'ai peur qu'il ne s'y mêle quelque chose d'impur. Mais comme elle ne va que quand ses amis la mènent, faute de carrosse, elle ne peut lui faire sa cour aussi souvent qu'elle le souhaite.»—Il dit encore au maréchal d'Albret: «Votre carrosse rendait ma petite porte vénérable à tous les habitants de la rue Saint-Louis.»—Dans sa lettre au duc d'Elbœuf, il se plaint que madame de Montchevreuil lui a enlevé madame Scarron.
CHAPITRE XXXV
Page 479, avant-dernière ligne: Dans le grenier d'une maison voisine.
Le maître de la maison dans laquelle Marigny s'était retiré ne sut que longtemps après qu'il avait donné refuge à un criminel d'État, et les soins que sa servante lui avait rendus. C'est presque aussitôt après s'être évadé de Paris, et au commencement de l'année 1655, que Marigny écrivit de Bruxelles cette lettre à Gaston, qui depuis a été imprimée, et où il lui parle de toutes les beautés que le prince avait eu occasion de fréquenter autrefois pendant son séjour dans la capitale de la Flandre. Cette lettre nous apprend que la comtesse flamande qui envoya un médaillier à Gaston, dont parle mademoiselle de Montpensier, mais qu'elle ne nomme pas, était la marquise de Lédé.
CHAPITRE XXXVI
Page 488, ligne 19: Nulle femme n'a jamais su mieux qu'Anne d'Autriche tenir un cercle.
Saint-Simon dit que Louis XIV, élevé dans les cercles brillants de la reine sa mère, aurait voulu les faire revivre, mais qu'il ne put y parvenir. Ces cercles finirent avec elle.
Page 490, ligne 24: Toutes les fois qu'on donnait le Cid.
On représenta le Cid aux noces de mademoiselle de Schomberg, et il eut alors un succès extraordinaire.
Page 492, lignes 16 et 17: Dans son château de Saint-Fargeau, qu'elle agrandissait.
Ce fut Le Vau, architecte du roi, qui fit les nouvelles constructions du château de Saint-Fargeau. MADEMOISELLE y dépensa plus de 200,000 fr., valeur de cette époque (400,000 fr.). Elle avait avec elle dans son exil la vieille comtesse de Fiesque, puis sa belle-fille la comtesse de Fiesque la jeune, et madame de Frontenac. Elle eut de fréquentes querelles avec ces deux dernières: elle n'en était guère aimée, et leur rendait le change. La vieille madame de Fiesque voulut introduire dans le château mademoiselle d'Outrelaise, qu'à cette occasion Loret nomme la divine. Nous reviendrons sur cette expression, et sur mademoiselle d'Outrelaise, lorsque madame de Sévigné, qui fait mention d'elle, nous en fournira l'occasion.
Page 492, ligne 19: Sa naine.
Loret, dans sa gazette, annonce sa mort et fait son épitaphe. Il dit qu'en la mettant dans une petite balance, avec sa robe, sa chemise et sa coiffure, elle ne pesait pas plus qu'un louis d'or. Si le fait était rigoureusement vrai, il resterait à déterminer quel était le poids d'un louis d'or en 1653.
Page 492, ligne 20: Entretenait une troupe de comédiens.
Nous avons dit qu'on ne donnait pas une grande fête, pas un grand repas, sans le secours des comédiens. Ainsi lorsque le président Tubœuf régala toute la cour dans son château de Ruel, qui avait appartenu au cardinal de Richelieu, il fit représenter, avec des décorations de Beaubrun, la pastorale d'Amarillis, qui avait eu tant de succès l'année précédente. Beaubrun était un fameux peintre de portraits, qui mourut en 1692, à quatre-vingt-huit ans. Loret a décrit le repas donné au mois d'août à MONSIEUR par Mazarin, et où se trouvèrent le roi, les deux reines, c'est-à-dire la reine mère et la reine d'Angleterre, avec les princes ses fils, le prince et la princesse de Galles, le duc d'York et le duc de Glocester, qui venait d'arriver; et dans cette description le gazetier n'oublie pas de nous dire
Qu'après les friands aliments
Vinrent les divertissements,
Savoir, d'excellentes musiques
Et de beaux spectacles comiques.
Loret nous apprend que le service fut fait en argent ou porcelaine. La porcelaine était donc alors en usage. Voyez Loret, liv. IV, p. 97, et liv. V, p. 24.
Loret, en décrivant le repas donné par le duc d'Arpajon, dit:
Tout y fut assez jovial,
Car la comédie et le bal
Qui suivirent cette abondance
Divertirent fort l'assistance.
Et aussi, lors du festin pour les noces du marquis de Bade:
Enfin, après ce grand repas
Si semé de plats et d'appas,
On ouït quelque mélodie,
Et sur le soir la comédie.
Voyez Loret, liv. V, p. 19, lettre en date du 7 janvier 1654, et p. 24, lettre en date du 21 février 1654. Je pourrais multiplier ces exemples.
Page 493, ligne 25: Et celui du Petit-Bourbon.
Loret nous apprend ce fait dans sa gazette du 30 août 1653:
Une troupe de gens comiques
Venus des climats italiques,
Dimanche dernier, tout de bon,
Firent dans le Petit-Bourbon
L'ouverture de leur théâtre.
Page 494, ligne 19: Ayant pour titre la Nuit.
La description de ce ballet de la Nuit fut imprimée chez Ballard; mais il en existe une copie manuscrite in-folio à la bibliothèque de l'institut, avec les dessins de tous les personnages revêtus de leurs costumes, peints à l'aquarelle. Ces costumes étaient riches en couleurs, chargés d'or et d'argent, de galons, et de paillettes brillantes, bizarres et fantastiques.
Je remarque que, dans la prolixe description qu'il a donnée de ce ballet, Loret parle de Villequier (probablement le duc de Villequier) qui distribuait des billets, et faisait placer tout le monde. La rue qui passait devant le théâtre du Petit-Bourbon, et qui était une continuation de la rue actuelle des Poulies, se nomme Villequier sur le plan de Paris de Berey de 1654; et je crois que ce nom a échappé à Jaillot, et à tous les laborieux scrutateurs des origines de Paris.
Page 496, lignes 12 et 13: La suite en fit voir de déplorables conséquences.
Philippe de France ou MONSIEUR, frère de Louis XIV, naquit le 21 septembre 1640; Louis XIV, le 5 septembre 1638. Les preuves abondent sur les goûts dépravés de MONSIEUR, qui inspiraient à son frère une juste aversion. Saint-Simon, à l'endroit cité, dit: «Le goût de MONSIEUR n'était pas celui des femmes, et il ne s'en cachait pas.» A ce ballet de la Nuit, le duc de Buckingham, fils de celui qui excita si vivement la jalousie de Louis XIII par ses attentions pour Anne d'Autriche, représenta le démon du feu. (Benserade, t. II, p. 57.)
Je remarque dans les diverses descriptions de ce ballet que certains objets de luxe étaient alors d'une cherté qu'on a peine à concevoir aujourd'hui: ainsi Loret nous apprend qu'une orange de Portugal coûtait cinq livres, c'est-à-dire dix livres de notre monnaie actuelle. (Loret, liv. IV, p. 59.)
Page 497, lignes 11 et 12: Monsieur et madame de Montausier étaient occupés à solliciter.
La marquise était venue à Paris la première, pour solliciter Mazarin. Son mari ne vint l'y rejoindre qu'après la paix de Bordeaux, le 31 juillet.
Page 498, lignes 20 et 21: Ne sont pas toujours exemptes d'obscénités.
Voyez, p. 74 de ce recueil de Sercy, une pièce intitulée A une demoiselle tourmentée de vents, dont je ne puis rien citer. Cela se dédiait à un aumônier du roi, et s'imprimait avec privilége du roi. Le privilége est du 19 janvier 1653. Le livre fut achevé d'imprimer le 24 mars de la même année.
Page 498, note 1: Poésies choisies, etc.
C'est dans ce recueil de Sercy qu'on trouve aussi pour la première fois imprimés les vers pour la Guirlande de Julie, et les épigrammes, rondeaux et impromptus auxquels la dispute des sonnets de Job et d'Uranie a donné lieu.
CHAPITRE XXXVII
Page 505, note 1: CORBINELLI, Histoire de la maison de Gondi.
L'histoire généalogique de la maison de Gondi a été composée par Corbinelli, en commun avec Ant. Pezay. La duchesse de Lesdiguières en fit les frais. C'est un ouvrage magnifique, pour la beauté des portraits. Des Anciens Historiens réduits en Maximes, il n'y a d'imprimé que les extraits de Tacite.
Page 505, ligne 11: Il se logea dans le quartier du Marais du Temple.
Saint-Simon nous apprend qu'au sujet des différents quartiers de Paris, et des statues de nos rois qui s'y trouvaient, on disait: Henri IV avec son peuple sur le Pont-Neuf, Louis XIII avec les gens de qualité à la place Royale, et Louis XIV avec les maltôtiers à la place des Victoires. Sur quoi Saint-Simon ajoute: «Celle de Vendôme, faite longtemps depuis, ne lui a guère donné meilleure compagnie.»
Page 506, ligne 3: Il l'acheta 270,000 livres.
Bussy dit quatre-vingt-dix mille écus. C'était l'écu de 1641, qu'on appelait louis blanc; mais alors le louis d'or ne valait que 12 f., ou plutôt 11 f. 05. Voyez l'Extrait de tous les Édits et déclarations sur les Monnaies, 1643, in-4o. Bussy, dans l'histoire qu'il adonnée de cette charge de mestre de camp de la cavalerie légère, remonte jusqu'à sa première formation, due à un seigneur albanais nommé George Castriol, sous Charles VIII. Le prix de ces charges était énorme. Ainsi le marquis de Soyecourt vendit 400,000 liv. (800,000 fr.) la charge de maître de la garderobe au duc de Roquelaure, qui se maria ensuite à la belle du Lude (Loret, Muse historique, liv. IV, p. 106 et 107). Beringhen acheta le même prix de Saint-Simon (le père de l'auteur des Mémoires), alors en disgrâce, la chaire de premier écuyer, et de plus 20,000 fr. de pension sa vie durant. De tels prix ne pouvaient provenir que des droits et priviléges lucratifs attachés à ces charges. Mais ce qu'on a plus de peine à comprendre, c'est le haut revenu des gouverneurs des petites places de guerre. Celle de Doullens une des moindres, valait à son gouverneur vingt mille écus (120,000 fr. monnaie actuelle).
Page 507, ligne 26: La vicomtesse de Lisle.
Cette madame de Lisle, dont parle Bussy, était probablement belle-fille du comte de Lisle qui en 1654 servait sous Conti, à l'armée de Catalogne. Voyez Histoire de la Monarchie Françoise sous le règne de Louis le Grand, 1697, in-12, t. II, p. 66, 4e édit.
Page 513, ligne 1: Madame de Précy s'aperçut qu'elle était jouée.
Dans les éditions de 1710 (p. 337), comme dans l'édition de 1754, le récit de Bussy finit ainsi: «J'en avertis madame de Monglas, ce qui fut cause qu'elles rompirent ensemble, et que dans la suite cette belle eut toutes les raisons du monde de croire que j'avais véritablement de l'amour pour elle.» Dans les deux éditions de Liége sans date, page 69 de l'une, page 207 de l'autre, on lit pour cette fin: «Le grand jour obligea la compagnie à se séparer, et la fin de cette histoire mit fin à l'entretien des quatre illustres pénitents, qui après une si belle préparation s'en retournèrent à Paris faire leurs pasques.» Au lieu de cette fin, qui est une dérision, on lit ce qui suit dans le manuscrit de l'Institut: «Mais madame de Monglas, qui était prévenue de ses artifices, lui battit froid là-dessus; et c'est là où finit cette plaisante affaire, à cause que la fonction de ma charge m'obligea d'aller à l'armée.»
CHAPITRE XXXVIII
Page 515, ligne 8: Le nombre de mariages.
Les principaux mariages qui eurent lieu pendant cet hiver dans la noblesse furent ceux du marquis de Bade et de la princesse de Savoie, et du comte d'Orval. Le grand maître de l'artillerie donna un dîner au roi; les religieuses même s'en mêlèrent. Il y eut un repas magnifique donné à la reine par l'abbé de Saint-Antoine, qui coûta 3,130 écus, ou environ 18,760 francs de notre monnaie actuelle.
Page 517, note 1: Description particulière du grand ballet de Pélée et Thétis, etc.
Dans cet ouvrage les costumes de chaque rôle sont décrits; on donne les noms de tous les acteurs, au nombre desquels étaient le roi de France, le duc d'York, la princesse d'Angleterre. Les figures de l'exemplaire qui est à la bibliothèque de l'Institut sont sur papier, mais peintes ou enluminées, et collées sur vélin. Le roi (Louis XIV) s'y trouve avec son costume d'Apollon. Ainsi que je l'ai déjà dit, ces costumes n'ont rien d'antique; ils sont bizarres, de mauvais goût, seulement éclatants par la richesse.
Le ballet de Pelée et Thétis fut joué alors, pour la dernière fois, en mai 1654. Cependant ce goût des ballets dura longtemps: dans un beau tableau de Mignard, que nous possédons, madame de Thianges est représentée en Thétis, tenant par la main le duc du Maine, âgé d'environ douze ans, costumé en guerrier, et figurant Achille adolescent. Loret nous apprend que des particuliers, à l'exemple du roi, firent jouer chez eux des ballets en action. Un sieur Maréchal fit représenter chez lui un ballet intitulé les Plaisirs de la Vie.
Page 518, ligne 8: Par les révélations de La Porte.
Voltaire a très-bien jugé ce fait, et bien apprécié la conduite de La Porte. La haine contre le cardinal l'aveugla; il crut avoir trouvé occasion de le perdre par la plus absurde des accusations. Mais La Porte était de bonne foi dans cette accusation.
Page 518, ligne 24: Cette gentille Henriette.
Louis XIV, à qui Henriette d'Angleterre plut peut-être trop par la suite, ne l'aimait pas dans sa jeunesse; ou plutôt encore adolescent, et dans la première effervescence des sens, l'instinct de la nature lui faisait préférer les femmes formées à celles qui étaient à peine sorties de l'enfance. En 1645, dans un bal où se trouvait la princesse d'Angleterre, il se disposait à commencer la danse avec Olympe Mancini: l'impétueuse Anne d'Autriche, qui était présente, devint rouge de colère, arracha à son fils la nièce du cardinal, qu'il tenait à la main, et le força d'aller prier la princesse d'Angleterre. Elle lui fit sévèrement sentir qu'étant roi, c'était à lui, plus qu'à tout autre, de donner l'exemple du respect et des honneurs dus au sang royal, et que la jeunesse de la princesse, comme lui issue de Henri IV, et sa parente, ne le dispensait pas de ce devoir. (Voir Motteville, t. XXXIX, p. 367-368.)
Page 519, note 4: MONMERQUE.
Le savant biographe donne sur ce sujet des détails curieux, et auparavant inconnus. Il rapporte une épître de Godeau, évêque de Vence, à Conrart, en date du 22 janvier 1655, qui prouve que la première partie de Clélie a dû paraître en 1654. Cependant l'exemplaire que j'ai vu porte pour cette première partie 1656. Est-ce un titre renouvelé, ou une réimpression?
Page 520, ligne 21: La mort du marquis de La Vieuville.
La Vieuville mourut le 2 janvier 1654.
Page 522, ligne 14: Ses châteaux de Vaux et de Saint-Mandé.
La bibliothèque que Fouquet avait réunie à Saint-Mandé était une des plus belles de l'Europe.
Page 523, ligne 25: De celle qu'il venait d'épouser.
Turenne s'était marié en 1653, à Charlotte de Caumont, fille du maréchal de La Force, riche héritière, qui mourut sans enfants.
CHAPITRE XXXIX
Page 528, ligne 13: Ce nom de Saint-Nectaire.
Dans la gazette de Loret il est parlé «du bonhomme Senetaire, raffiné courtisan, vieil ami de maint partisan.» Ainsi Bussy, Loret, les Mémoires de madame de Motteville et ceux de Retz nous donnent des exemples de la transformation successive de ce nom de Saint-Nectaire en Senectaire, Senetaire, et Senneterre.
Page 533, lignes 3 et 4: «Si l'on pouvait avoir de vos poulets, madame, on ne ferait pas tant de cas de vos lettres.»
Le mot poulet signifiant un billet galant n'est pas fort ancien; il ne se trouve ni dans Nicot, ni dans Cotgrave. Il vient évidemment de l'usage d'appeler amoureusement une jeune fille poulette. Du temps de Voiture, qui s'est rendu célèbre par l'élégance de ses poulets, ce mot était fort en usage. Il l'était encore lorsque Bussy écrivait sa lettre à madame de Sévigné; mais, vingt-cinq ans après, Richelet remarqua dans son Dictionnaire (1699, in-4o, t. II, p. 199) que «le mot poulet en ce sens (de petite lettre d'amour ou galante) n'est pas si en usage qu'il était autrefois.» Cependant l'Académie Française n'a pas cessé dans toutes les éditions de son Dictionnaire, depuis la première jusqu'à la dernière (1694-1835) de mettre le mot poulet avec la signification donnée par Richelet, sans reproduire sa remarque, qui n'a pas cessé d'être vraie.
Page 536, ligne 16: La marquise d'Uxelles lui plaisait plus par son esprit que par sa beauté.
La lettre du 20 juin 1672 nous apprend que la marquise d'Uxelles était devenue fort grasse, et qu'elle avait eu une intrigue avec le fils du duc de Longueville. La lettre du 14 août 1676 prouve son étroite intimité avec un nommé La Garde, dont le mariage la contrarie si fortement.
Page 536, ligne 10: Déjà mariée en secondes noces.
Anne-Élisabeth, comtesse de Lannoi, fut mariée en premières noces à Henri-Roger du Plessis, comte de La Roche-Guyon. Elle fut mariée en secondes noces au duc d'Elbeuf, le 7 mars 1648, et mourut à vingt-huit ans, le 3 octobre 1654.
Page 537, lignes 6 et 7: Ne comptait pas une année de mariage.
Il résulte des deux lettres citées de Loret que le mariage de la duchesse de Roquelaure a eu lieu entre le 20 et le 26 septembre 1653. Dans la première lettre de Loret il est parlé des fiançailles de la duchesse de Roquelaure, et nous y apprenons que le duc de Roquelaure donne à sa fiancée douze bourses parfumées, contenant six mille pièces d'or de onze livres dix sous chacune, faisant 69,000 livres monnaie de cette époque, ou 138,000 fr. valeur actuelle.
Page 538, avant-dernière ligne: La cour entière fut attristée par sa mort.
D'après la dernière lettre de Loret que nous citons, nous voyons que cet accouchement, à la suite duquel mourut la duchesse de Roquelaure, était au moins le second, et que le premier accouchement avait été également difficile. Loret en annonçant cette mort de la duchesse de Roquelaure,
Plus fraîche et plus belle que Flore
ajoute:
Quand au Louvre on sut le trépas
De cet objet rempli d'appas,
Une tristesse générale
S'empara de la cour royale;
Et les cœurs les plus généreux,
Qui sans doute étaient amoureux
De ses vertus et de ses charmes,
Versant abondance de larmes,
Firent bien voir que cette mort
Les touchait et les blessait fort.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
O fleurs d'une aimable jeunesse,
Vous êtes charmantes et belles,
Mais vous n'êtes pas immortelles.
DEUXIÈME PARTIE
CHAPITRE I
Page 3, ligne 13: Le 7 juin.
Deux jours après, le jeune roi toucha les écrouelles.
Page 4, ligne 17: Quand tout paraissait perdu, il sauva tout.
Ce sont les expressions mêmes de la lettre de Philippe IV à Condé: «Mi primo, he intendido toto estava perdido, V. A. ha conservado toto.»
Page 8, ligne 2: Il s'était servi de l'abbé Fouquet.
L'abbé Fouquet fut soupçonné d'avoir profité de la confiance que lui accordait Mazarin, et des vilaines fonctions dont il l'avait chargé, pour assouvir ses vengeances particulières. Un jour le gardien de la Bastille témoignait son étonnement à la vue d'un lévrier qui se trouvait dans la cour, et demandait pourquoi il était là: «C'est, lui répondit un prisonnier, parce qu'il aura mordu le chien de l'abbé Fouquet.»
Page 8, ligne 4: Ses intrigues avec les anciens frondeurs.
Le président Le Coigneux, qui avait été un des plus violents dans le parlement contre Mazarin, fut un des premiers corrompus.
Page 8, lignes 10 et 11: Après la mort de son oncle.
L'oncle du cardinal de Retz mourut le 21 mars 1654.
Page 9, lignes 7 et 8: Dans le château de Nantes.
Le cardinal de Retz sortit de Vincennes pour aller à Nantes, le 30 mars 1654.
Page 11, ligne 4: Il s'évada en plein jour.
Retz se sauva de Nantes le samedi 8 août, à cinq heures du soir. Il arriva à Belle-Isle le 14 août.
Page 12, ligne 6: dans l'île Majorque.
Retz pour traverser la Méditerranée s'embarqua au port de Vivaros en octobre 1654.
Page 13, ligne 2: Que pour venir à temps.
Le cardinal de Retz fit son entrée dans Rome le 28 novembre 1654.
Page 13, lignes 5 et 6: Un souverain pontife.
Innocent X mourut le 7 janvier 1655.
Page 14, ligne 22: Soit à Belle-Isle.
Je pense que ce fut de Machecoul ou de Belle-Isle, et non d'Espagne, comme le croit M. Monmerqué, que Retz écrivit à madame de Sévigné. D'abord on doit supposer que Retz, dont l'honneur se trouvait compromis par sa fuite, devait être empressé de faire parvenir au maréchal les motifs qui pouvaient l'excuser. De plus, les Mémoires de Joly prouvent (t. XLVII, p. 322) que Retz aborda à Belle-Isle le vendredi 14 août, et en Espagne le 12 septembre (t. XLVII, p. 330). La lettre de madame de Sévigné est du 1er octobre; par conséquent celle de Retz a dû lui parvenir le 29 septembre au plus tard, puisqu'elle dit l'avoir envoyée au maréchal le 30. Il est difficile de croire qu'une lettre partie d'Espagne, pays avec lequel on était en guerre, soit parvenue à Paris, et ensuite envoyée en Bretagne, et remise au château des Rochers, où était madame de Sévigné, dans un espace de quinze à seize jours, à une époque où les communications étaient difficiles et lentes. Encore même, pour qu'il y ait quinze à seize jours d'intervalle, faut-il supposer que la lettre de Retz a été écrite et est partie d'Espagne le lendemain ou le surlendemain de son débarquement, et que Ménage l'a transmise à madame de Sévigné le jour même où il l'a reçue.
CHAPITRE II
Page 18, ligne 5 du texte: Et son vicaire Chassebras.
La sentence du parlement qui bannit à perpétuité Chassebras, vicaire de la Madeleine, est du 27 septembre 1652.
Page 18, ligne 8 du texte: Le retour du jeune roi dans sa capitale.
Loret (livre VI, page 106) dit qu'il y avait cent six carrosses à cette entrée.
Page 19, ligne 7: D'une des demoiselles de Mortemart.
Cette demoiselle de Mortemart, qui fut marquise de Thianges, était la sœur de celle qui fut depuis connue sous le nom de duchesse de Montespan.
Page 19, ligne 9: Celui de Loménie de Brienne.
Les fiançailles de Loménie de Brienne eurent lieu en décembre 1654, et le mariage seulement en janvier 1656. Ces détails, qui nous sont donnés par Loret, ont été ignorés par le spirituel éditeur des Mémoires de Loménie de Brienne, qui parle de ce mariage sans en donner la date.
Page 19, ligne 12: Non-seulement le jeune monarque.
Le roi et son frère furent de toutes les fêtes données par Mazarin, par le duc d'Amville, par le chancelier Seguier. Le roi dansa dans le ballet qui fut donné par le chancelier Seguier. Loret (liv. V, p. 77) fait la description d'une magnifique fête donnée par Hesselin, dans son palais d'Essone. Loret le nomme.
Goinfre du plus haut étage,
Rare et galant personnage.
Madame de La Sablière était une demoiselle Hesselin, et cet Hesselin était peut-être son père.
Je remarque que Loret, au milieu de ces descriptions de fêtes et de divertissements, liv. VI, t. II, p. 159, dans la lettre en date du 16 octobre, fait mention d'une attaque de cholera-morbus dont fut subitement attaqué un nommé Coquerel, directeur des carmélites, pendant qu'il était à Marseille:
Et quoique ce mal fût mortel,
Son bonheur cependant fut tel,
qu'il en réchappa. Ainsi dès cette époque le cholera-morbus était connu par son vrai nom et dès cette époque aussi il était considéré comme mortel.
Page 19, ligne 16: Il y fit jouer trois nouveaux ballets.
Louis XIV représentait dans le ballet des Plaisirs le génie de la danse, un berger et un débauché; mais ce dernier rôle n'était introduit que pour motiver des vers contre la débauche. (Benserade, t. II, p. 117, 131, 137.) En février 1656, lors de la visite de la princesse d'Orange, Mazarin donna à dîner à toute la famille royale, et l'on entendit la fameuse La Barre et la signora Bergerota. Créqui donna à dîner au frère du roi en février (Loret, t. VII, p. 32), et Seguier à toute la famille royale (t. VII, p. 33 ). Mazarin donna une fête au duc de Mantoue, le 18 septembre. Loret dit qu'il y eut cette année
..... Plus de mille assemblées
En des maisons fort signalées.
Page 21, lignes 7 et 8: Composèrent dès lors des tragédies latines.
Loret, qui assistait à ces représentations, dit que ces pièces latines furent écoutées par plus de sept mille auditeurs. Le naïf gazetier avoue qu'il n'a jamais su le latin. Les jésuites commencèrent d'abord par composer des pièces chrétiennes. On joua cette année, au collége de Navarre, une tragédie intitulée Sainte Julienne. Loret nous apprend que le jeune marquis de Bretoncelle joua admirablement le rôle de l'impératrice, et que les jeunes d'Humières, La Vallière, Colbert, Menardeau, Beauvais, s'attirèrent également les applaudissements de la docte assemblée. Il y eut une autre tragédie latine, jouée au collége de Clermont (aujourd'hui le collége Louis le Grand), sur un plus vaste théâtre; mais le sujet en était national, et tiré de l'histoire de la maison de Foix.
Page 23, ligne 9: Le carrousel que le roi.
Le roi avait pris pour devise, dans ce carrousel, un soleil avec ces mots: Ne più, ne pari; c'est en langue italienne la fameuse devise adoptée dans les médailles, un soleil avec ces mots: Nec pluribus impar.
Page 28, ligne 7: Jusqu'à Lésigny.
Lésigny est dans le département de Seine-et-Marne, près Brie-sur-Yères.
CHAPITRE III
Page 32, ligne 26: La princesse de Condé, douairière.
La princesse de Condé douairière mourut en 1650; le récit de sa mort, dans madame de Motteville, est plein d'intérêt. On n'a pas assez remarqué combien les Mémoires de Madame de Motteville font honneur à son talent d'écrivain. Son style offre moins d'imagination que celui de madame de Sévigné; mais il est plus pur, plus travaillé; et c'est par cette raison peut-être qu'il a moins de charme. Elle dispose admirablement toutes les parties d'un récit. Ce qui est plus rare que son talent, c'est sa belle âme, son bon cœur, et son amour pour la vérité. C'est ce qui a nui à sa réputation. Comment dans le siècle où nous sommes, et dans celui qui l'a précédé, peut-on se résoudre à admirer une femme qui avec beaucoup d'esprit est pieuse, ennemie de la médisance, et qui se croit tenue de défendre la mémoire de sa maîtresse auprès de la postérité, quoique cette maîtresse fût une reine?
Page 35, ligne 3: Qui eussent été servies de tous.
Lenet en servait une: c'était une fort jolie Anglaise, nommée mademoiselle Gerbier. Bourdelot, médecin du prince de Condé, si connu par ses relations avec la reine Christine et tous les beaux esprits de son temps, était alors à Chantilly en même temps que Lenet, ainsi qu'un certain abbé de Massé, aimable et brillant d'esprit.
Page 35, ligne 6: La marquise de Gouville.
Le nom de la marquise de Gouville était Lucie Cotentin de Tourville, femme de Michel d'Argouges, marquis de Gouville.
CHAPITRE IV
Page 40, ligne 17: Ce fut Prudhomme.
Chavagnac arrive à Paris avec le duc de Candale, et dit: «Nous mîmes pied à terre chez Prudhomme, baigneur de réputation, où arriva dans le moment le maréchal d'Albret, qui vint l'embrasser [le duc de Candale], en lui disant qu'en quittant la botte il fallait aussi quitter l'altesse.»
Page 40, ligne 20: La Vienne devint par la suite…
Le passage des Mémoires de Saint-Simon, relatif à La Vienne est tronqué dans les œuvres de Saint-Simon données par Soulavie. Dans les Mémoires Saint-Simon dit: «La Vienne avait passé sa vie avec les plus grands seigneurs, et n'avait jamais pu apprendre le moins du monde à vivre. C'était un gros homme noir, frais, de bonne mine, qui gardait encore sa moustache comme le vieux Villars; rustre, très-volontiers brutal; pair et compagnon avec tout le monde; n'ayant d'impertinent que l'écorce; honnête homme, même bon homme et serviable.»
Page 42, ligne 6: Datée de Paris le 19 juillet.
Il n'y a que cinquante lieues de Paris à Landrecies, où était Bussy; cependant cette lettre de madame de Sévigné, datée du 19 juillet, ne parvint à Bussy que le 7 août, et fut par conséquent dix-sept jours en route, tant le service des postes était alors lent et mal organisé.
Page 43, ligne 2: Que son cousin s'était distingué à Landrecies.
Monglat indique la prise de Landrecies au 14 juillet. Le même raconte le revers qu'essuya Bussy, et comment il se laissa prendre ses drapeaux. Sur cette déroute, voyez Bussy, Mém., t. II, p. 37. La tranchée devant Landrecies avait été ouverte du 26 au 27 du mois précédent. «Le 29, dit l'auteur de la Monarchie Françoise, le sieur de Bussy-Rabutin, mestre de camp général de la cavalerie, releva la tranchée, et au signal de deux coups de canon il commença sur la palissade un logement capable de contenir deux cents hommes, après avoir chassé les ennemis de la contrescarpe.» Bussy se distingua encore au siége de Condé le 10 août: voyez les Fastes des Rois de la maison d'Orléans et celle de Bourbon (par le père du Londel), 1697, in-8o, p. 195.
Page 46, ligne 19: Une petite lettre en galopant.
Les contre-vérités que renferme le commencement de cette lettre sont prises au sérieux par M. G. de St.-G., éditeur des Lettres de Madame de Sévigné, quoique le sens ironique fût fort clair, et explicitement annoncé par Bussy lui-même, qui dans sa lettre du 13 août dit: «J'ai bien ri en lisant vos contre-vérités.» Bussy, Mém., t. II, p. 32.
CHAPITRE V
Page 50, ligne 26: Il séduisit la femme de chambre.
Dans le grand nombre de passages des Mémoires du temps où le nom de Bartet se trouve, il est souvent défiguré, par la faute des imprimeurs ou copistes, qui mettent Barlet ou Baret. Le conseiller au parlement de Navarre chez lequel était la femme de chambre qu'épousa Bartet se nommait Giraud.
Page 53, ligne 7: Candale avait rendu de grands services.
Certaines aventures du duc de Candale sont d'une nature si extraordinaire et si tragique, qu'elles pourraient fournir la matière de plusieurs romans. Un jour il court à franc étrier de Paris à Bordeaux, pour aller joindre une maîtresse qui l'attendait; il arrive à sa maison; il monte précipitamment les escaliers, trouve toutes les portes ouvertes, se précipite dans sa chambre, préoccupé du plaisir qu'il va éprouver en la serrant sur son sein. Là, il est frappé à la vue du cadavre de celle qu'il aimait, posé sur un drap mortuaire, entouré de six cierges, sur lequel se penchaient deux chirurgiens, qui considéraient avec attention les entrailles déjà séparées du corps, tandis que la tête, ensanglantée et défigurée, était d'un autre côté. Deux religieux étaient auprès, et récitaient des prières. (Voyez Chavagnac, Mém., t. I, p. 210.) Le portrait que Saint-Évremond nous a laissé du duc de Candale est un des meilleurs morceaux de ce spirituel écrivain. Sur ses amours avec madame d'Olonne, on peut consulter Bussy. Madame de Saint-Loup avait été sa première maîtresse. Il a terminé sa carrière galante par une intrigue avec la marquise de Gange, objet d'un attentat qui surpasse ce que les romanciers ont inventé de plus atroce.