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Kitabı oku: «Parapilla, poëme en cinq chants», sayfa 3

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On n'entendit que le bruit des soupirs,
Tous précédés, ou suivis des plaisirs:
Un doux repos vint enfin les suspendre.
Mais quel réveil! quel trouble! quel moment!
L'ame, sans doute, a ses pressentiments!
Ah! c'est sa faute; elle fut fort peu sage,
Trop confiante, & connut mal le prix
D'un tendre Amant que l'on tient au logis,
Point indiscret, & sur-tout point volage;
Dont nul voisin ne disoit, le voilà;
Et qui, charmé de son doux hermitage,
Quand on vouloit, se trouvoit toujours là.
Mais à sa sœur elle a promis ce gage:
L'heure s'envole ainsi que les amours.
Adieu, dit-elle; & de l'œil & du geste,
Le caressant en personne modeste,
Elle l'enferme, il part, & pour toujours.
 

CHANT III

 
Mes chers amis, faites treve à vos larmes:
Si l'imprudente éprouve quelqu'ennui,
Elle eut huit jours de plaisirs, Dieu merci,
Sans nulle pause. En ce séjour d'allarmes
C'est un bon lot: hélas! tout nous apprend
Que le bonheur est chose fugitive;
D'un pied boîteux jusqu'à nous il arrive,
Se montre à peine, & s'échappe à l'instant.
 
 
Mais j'apperçois les murs de l'Abbaye,
Vaste édifice, où les Burneleschis,
Les Sartonis, par cent travaux exquis,
Ont de leur art épuisé le génie.
L'azur & l'or y mêlent leurs couleurs.
Là, dans le sein de la magnificence,
L'oisiveté, par des vœux imposteurs,
Se vante encor d'embrasser l'indigence.
La chasteté s'y garde comme ailleurs.
C'est un serrail de Sultanes jalouses,
Et qui par fois, pour charmer leur ennui,
D'un même Dieu se disant les épouses,
Font des enfants qui ne sont pas de lui.
Pour mon Héros, c'est l'isle de Cythere.
Que l'Aumônier va languir aujourd'hui!
 
 
Le saint dépôt arrive au Monastere:
L'oreille au guet, & qui n'est pas d'un sourd,
L'Abbesse est-là, marmottant sa priere:
Donnez, donnez, dit-elle à la Tourriere;
Hélas, ma sœur, le fardeau n'est pas lourd.
Et la voilà qui court à sa cellule,
A deux genoux invoquant sainte Ursule.
On mit le tout sur un petit Autel,
Puis on s'arma du livre aux exorcismes;
On parcourut le sacré Rituel,
Lisant tout haut, faisant cent solécismes,
Sans que jamais Belzébut, Astarot,
A son latin répondissent un mot,
Dieu soit loué, dit-elle, je suis sûre
Qu'il n'est point-là de démons malfaisants;
La chose vient du Ciel même en droiture,
Le doigt divin se trouve là-dedans.
En ce moment les clefs lui sont remises,
Elle ouvre, & crie en toute humilité.
 
 
Peindrai-je ici les nobles entreprises
Du fier vainqueur & son activité,
Lorsqu'il franchit de plein saut les obstacles,
Gages certains de la virginité.
Point ne faisons de semblables miracles,
Foibles mortels! La Nonne soupira
Et commençoit à prononcer Para…
Mais s'arrêtant sur la foi des Oracles,
Elle s'écrie: O Ciel, soyez béni!
La Nonne est chaste, il faut beaucoup de gases.
Abrégeons donc. La Dame Capponi
Eut des transports; l'Abbesse a des extases.
Il est certain qu'elle vit plusieurs fois
Le Paradis, tout comme je vous vois.
 
 
Hélas! parmi ses tendres agonies,
Elle oublia tout net d'aller au Chœur,
Où l'on chantoit les Vêpres, les Complies;
Et c'est de-là que vint tout le malheur:
Madame en tout donnoit le bon exemple,
Et se montroit fort assidue au Temple:
Par quel hasard n'avoir point assisté?..
 
 
Toutes les Sœurs, au sortir de l'Office,
Courent en foule, & Professe & Novice,
Pour s'informer de sa chere santé.
En tête sont deux des plus familieres,
Qui de sa porte ont franchi les barrieres.
Quoi! direz-vous, la porte à double tour
N'étoit pas close! hélas! non, je l'avoue;
Et le démon, qui des filles se joue,
A sa mémoire a fait ce mauvais tour;
Ou Gabriël, car on ne sait qu'en croire.
Quoi qu'il en soit, c'est un fait avéré.
Or, écoutez la suite de l'histoire.
 
 
Dans le moment que le couple est entré,
Sur ses lauriers se reposoit l'Abbesse;
Et n'allez pas la taxer de paresse:
Aux champs de Mars & dans ceux de Cypris,
La gloire coûte, & coûte trop peut-être;
Et c'est toujours aux dépens de son être
Qu'un grand courage a disputé le prix.
Vous le jugez, sans que je vous le dise,
Qu'alors la chose à l'écart étoit mise;
Même la boîte, où gît le beau Phénix,
Etoit ouverte aux pieds du Crucifix.
Agnès l'a vu, la voilà qui s'écrie…
A ses genoux le vainqueur a volé,
L'affaire est faite, autant de violé.
La forte, hélas! craint de perdre la vie;
Elle est sans art, ne sachant rien de rien.
L'Abbesse dit, que tout est pour son bien,
Mais vainement: & pour la faire taire,
Car à ses cris tout le monde accouroit,
Il fallut bien révéler le mystere,
Et les deux mots par qui tout s'opéroit,
Dont l'autre Sœur, très-habile écoliere,
Fort à propos sut faire son profit;
Car le grand mot par Agnès étant dit,
Le fier Tarquin soudain la répudie.
Sœur Madelon, qui ne craint pas le viol,
Le couche en joue & l'arrête en son vol:
L'oiseau s'abat; elle se l'approprie.
Et cependant interrogeant Agnès,
Toutes les Sœurs autour d'elle assemblées,
De Gabriël ont appris les secrets.
Les cris, les pleurs les avoient fort troublées;
Mais contemplant l'adresse & la valeur
De Madelon, & la grace divine
Dont à leurs yeux sa face s'illumine,
Ce noble exemple a ranimé leur cœur.
Elles n'ont vu jamais dans leur Eglise
Miracle aucun qui soit plus à leur guise:
Au don du Ciel, toutes prétendent part.
Toutes l'auront, l'Abbesse l'autorise.
Il le falloit; & sans plus de retard:
Ou c'étoit fait du vœu d'obéissance.
L'ordre est donné, les Sœurs sont en silence,
A deux genoux; & l'Abbesse commence.
 
 
Vous avez vu dans le saint temps Pascal
Un Directeur assis au Tribunal:
A droite, à gauche, un essaim de femelles
Est à l'affût, avançant pas à pas
L'une après l'autre; & si l'une d'entre elles
Est trop long-temps à débrouiller son cas,
Chacune dit: elle ne finit pas;
Quoi! tout te jour il faudra se morfondre!
Tel des Nonnains étoit l'empressement,
Plus grand cent fois, j'ose vous en, répondre.
Parapilla marchoit si lentement,
A chaque fois les ah font tel esclandre,
Sont si nombreux, si prompts, que bien souvent
Le Directeur ne sait auquel entendre.
Plusieurs disoient leur Benedicite,
En attendant, d'autres Veni Sancte.
Un beau spectacle, étoit la sous-Prieure
Se recueillant en fille intérieure,
Et soumettant, la chair à l'Eternel;
L'instant d'après une autre moins docile,
Pleine du Dieu, n'ayant rien de mortel,
Se débattoit, ainsi que la Sibylle;
L'autre s'enfuit avec le trait fatal;
La Mere Alix pensa le trouver mal:
Il est trop vrai que ses forces succombent,
Son œil se ferme, & ses lunettes tombent.
Sœur Madelon, déjà faite au péril,
 
Yaş sınırı:
12+
Litres'teki yayın tarihi:
25 haziran 2017
Hacim:
22 s. 1 illüstrasyon
Telif hakkı:
Public Domain
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