Kitabı oku: «La maison d'un artiste, Tome 2», sayfa 3
Parmi les trois grands théâtres, il n'y aura à nommer que la Galerie dramatique de Saint-Sauveur, petit ouvrage bien mal fait et dont les figures coloriées sont du dernier mauvais.
Parmi les biographies générales comprenant un théâtre, rappelons pour l'Opéra: le Vol plus haut, ou l'Espion des principaux théatres de la capitale. A Memphis, chez Sincère, libraire, réfugié au puits de la Vérité, 1784. Ce volume, malgré son titre, ne concerne que l'Opéra, et donne des biographies satiriques et libertines de Mlles Arnould, Guimard, Duplant, Levasseur, Laguerre, Saint-Huberty, Théodore, Peslin, Allard, la Prairie, Dervieux, Aurore. La Comédie-Française, elle, a la vie de ses acteurs et des actrices contée bien succinctement dans la «Galerie Historique» de Lemazurier et les «Lettres sur l'ancien théâtre par un vieil amateur». Il n'existe pas de biographie générale pour les acteurs et les actrices de la Comédie-Italienne.
Quant aux spectacles des boulevards, c'est une biographie, une biographie légèrement scandaleuse des acteurs et actrices du théâtre des Variétés Amusantes, de l'Ambigu-Comique, du spectacle des Grands Danseurs, sauteurs, voltigeurs du spectacle des Associés, dans deux volumes pas assez connus: le Chroniqueur désœuvré, ou l'Espion du boulevard du Temple, contenant les annales scandaleuses et véridiques des directeurs, acteurs et saltimbanques du boulevard, avec un résumé de leur vie et mœurs par ordre chronologique, Londres, 1782, et le Désœuvré mis en œuvre, ou le Revers de la médaille 1782, pour servir d'opposition à l'Espion du boulevard du Temple et de préservatif à la prévention, Paris, 1782. Sur les théâtres des boulevards, il existe encore deux petits volumes nés pendant la Révolution, et presque introuvables aujourd'hui, deux petits in-12 à la langue obscène comme les estampes qui les décorent, mais contenant au fond de leurs ordures quelques éléments de biographie. Ce sont: les Pantins des boulevards ou B… de Thalie, Confessions paillardes des tribades et catins des tréteaux du boulevard, recueillies par le compère Mathieu. A Paris, de l'imprimerie de Nicodème dans la Lune, 1791. Cette première série comprend le Théâtre Français et Lyrique, l'Ambigu-Comique, les Délassements-Comiques. Cette première série a pour suite, la même année, une seconde série, consacrée au théâtre de Nicolet, aux Associés, aux Beaujolais, sous les aimables sous-titres de: Obscénités triviales des Danseurs de cordes, Tréteaux gaillards et crapuleux des Associés, Passe-Temps orduriers des Comédiens de Baujollois.
C'est en dernier lieu le tour des biographies particulières9, telles que l'accumulis, pendant des années, des lettres autographes, des manuscrits, des brochurettes peu communes, des procès rares, les ont faites sur les planches de la bibliothèque.
OPÉRA
Mademoiselle Arnould (Sophie). – Fragment de mémoires autographes que j'ai donnés dans ma «Sophie Arnould» publiée chez Dentu en 1877.
Lettre autographe signée, à la date du 13 floréal an IX, où la chanteuse, déjà bien malade, écrit gaiement «qu'elle travaille à raccommoder son cuvier».
«Arnoldiana, ou Sophie Arnould et ses contemporains… Paris, 1813.»
Mademoiselle Bon10. – «Discours d'un ancien avocat général dans la cause du comte de (Suze) et la demoiselle (Bon), chanteuse de l'Opéra. Lyon, chez Sulpice Grabit, 1772.»
Il s'agit d'une obligation contractée en 1761 par le comte de Suze, au profit de la chanteuse, contrat de 50,000 livres, contre lequel le comte prenait des lettres de rescision.
Mademoiselle Camargo. – «Éloge de mademoiselle Camargo.» (Tiré du Nécrologe.)
Mademoiselle Cartou. – «Lettre de M. le Président D… à mademoiselle Cartou au sujet du code lyrique.»
Mademoiselle Carville. – «Sommaire signifié pour messire Jean Guillaume de Mazens, comte d'Arquian, chevalier des ordres royaux, militaires et hospitaliers de Notre-Dame de Mont-Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem, appelant contre Marie-Louise-Thérèse Carville, ci-devant danseuse à l'Opéra, intimée.»
Réclamation, par voie de rescision, du sieur d'Arquien contre deux contrats de rentes viagères de 600 livres chacun, «arrachés à la faiblesse du réclamant, dans le temps où la danseuse avait un pouvoir absolu sur son esprit», déclarant ledit réclamant, que «si la demoiselle Carville a eu des complaisances pour lui, elle a été payée par l'usage et la consommation de plus de 40,000 livres qu'il avait en effets».
Mademoiselle Coupée. – «Requeste présentée à Momus par les demoiselles Coupée et Desgranges, actrices de l'Opéra, tant pour elles que pour celles de leurs compagnes, qui se trouvent dans le cas de l'article XX du code lyrique ou règlement pour l'Opéra, imprimé au mois de juin 1743.»
Facétie faisant allusion au cas des requérantes, et commettant le sieur Soumain, le seul et unique accoucheur de l'Opéra, qui sera appelé à déclarer s'il doit être sursis aux exercices des requérantes.
Mademoiselle Dervieux. – Petite biographie manuscrite trouvée dans les papiers de Sophie Arnould.
– Une lettre autographe signée, adressée à madame Lacoste, dans laquelle elle dit:
«Madame et bien bonne amie, votre charmante lettre m'a fait éprouver le premier sentiment de plaisir que j'ai goûté depuis plus de huit mois. Une longue et cruelle maladie, suite des soins et des peines que Bellanger s'est donnés à l'occasion du mariage de M. le duc de Berry, l'a mis aux portes de la mort. Une fièvre catharale, bilieuse, quotidienne, etc., lui a fait garder le lit pendant trois mois; une rechute très grave et à sa suite une convalescence très longue, que le temps retardait encore, nous donnait encore les plus vives inquiétudes. Enfin, le ciel a exaucé mes vœux et je n'ai plus que des grâces à lui rendre pour le mieux sensible qu'éprouve mon mari…»
Le mari dont elle parle, est l'architecte Bellanger, l'ancien amant de Sophie Arnould, que la Dervieux lui avait enlevé.
La Duthé11. – Quatre lettres autographes, signées de la Duthé de 1786 à 1800, au banquier Perregaux.
Une danseuse appartenant plus à la grande prostitution qu'à l'Opéra12; une figure de courtisane dont j'étais tenté de faire, un jour, un médaillon, et sur laquelle j'avais réuni des notes, des lettres, des fragments de sa vie galante.
Un buste de Houdon (vu chez M. Miallet au mois de mars 1865) nous fait revoir, en un marbre de Paros, ses paupières lourdes, sa petite bouche en forme d'arc, son ovale grassouillet aux fossettes souriantes, sa figure ingénieusement bebête sous le désordre de cheveux, où un repentir se mêle à une coiffure grecque, et encore un bout de sein s'échappant d'une dentelle de chemise, maintenue par une bandelette, et un morceau de bras nu, sur lequel le sculpteur a posé un papillon.
Un tableau de la vente de la duchesse de Raguse (décembre 1857) nous la représente d'une manière plus intime. Près d'un bonheur du jour, sur lequel repose un petit Amour en marbre blanc, un doigt sur la bouche, sur une ottomane bleu de ciel, chargée de livres de musique, la Duthé est agenouillée d'un genou, en train d'accrocher un tableau sous le dais d'étoffe du canapé. La courtisane est toute blanche, un fichu de gaze autour du cou, et habillée d'un pierrot blanc aux petites basques retroussées et sans manches, et noué lâchement par de larges rubans d'un violet pâle, dénoués sur la poitrine. Elle a des bas avec deux raies cerise, et des souliers jaunes aux talons rouges. Ses cheveux, dans lesquels est piqué un nœud de ruban blanc, libres et flottants, semblent blonds sous leur œil de poudre, et on lui voit des sourcils châtains, des yeux noirs brillants et sourieurs, un petit nez au méplat charnu, une bouche retroussée, un front très bas13.
Or ce portrait de la vente de la duchesse de Raguse venait de son père, qui était le banquier Perregaux, de chez lequel, vendus autrefois à la livre, sont sortis les seuls documents qu'on ait sur l'existence de la maîtresse du comte d'Artois: les lettres que la Duthé écrivit à son tuteur pendant son long séjour en Angleterre.
O le curieux contraste entre l'élégante apparition de ce marbre, de cette toile, et la teneur et l'orthographe des lettres de la femme représentée!
Ce que vous ne voudrés pas croire, écrit-elle au mois d'avril 1786, lors de son passage en Angleterre, c'est que je suis viairge, depuis que j'ai quitté Douvre… Malgré toute la foule de courtisans, je suis très sage, je vous jure, et ne veux prendre personne jusqu'à nouvel ordre…
Dans cette traversée, prend cependant naissance la grande liaison de la Duthé avec sir Lée, et j'ai eu entre les mains la lettre où elle parle «d'un jeune benêt d'Anglais qui lui tient la tête et qu'elle a appris être très riche». Mais, sur cette liaison, donnons les notes que j'ai pu copier sur un mémorandum, fourni par M. Henry Pimberton, parent de M. Lée:
Liaison de la Duthé et de Lée, née sur le bateau de Calais à Douvres. Lée soigne la Duthé, quoique malade lui-même. Liaison qui finit deux ans avant le retour de la Duthé en France. Sans doute, la Duthé descendit à Londres chez M. Lée qui demeurait Dover-Street.
Grand train de la Duthé. Revenu de non moins de cent soixante mille francs. L'éclat était pour elle tout, la simplicité rien. Livrée bleu et jaune. Toilette extravagante, robes extravagantes, jusqu'à huit jupes. Recherche de grands laquais, – peu importait le service, – mais de six et même de sept pieds. Son luxe, quatre grands escogriffes derrière son carosse; elle! vêtue de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel 14 , souriant aux passants, ce qui dépitait Lée qui était très jaloux.
Elle voulut recevoir la haute aristocratie, mais certains refus, particulièrement du duc de Richmond, la dégoûtèrent de la ville, et pour la première fois elle alla passer six mois dans la campagne de M. Lée, où elle s'ennuya à la mort. Un jeune homme la consola; amourettes et rendez-vous pendant la chasse de Lée.
Elle revint à Londres et se mit en quête d'un autre entreteneur. Séduisit Sir Busham, un des plus nobles et des plus élégants cavaliers de Londres. Il lui donna une parure de diamants de 75,000 francs, six grands laquais, voiture, etc. Ça ne dura pas longtemps. Elle se mit à dépenser les restes de la générosité de Busham, soutenue d'ailleurs par ses revenus de France. Tantôt caprice avec un grand seigneur, tantôt avec un valet, Maison Clarges-Street. Grande prodigalité. Logeait dans sa maison trois ou quatre compatriotes, particulièrement une M lle Aurore, ancienne danseuse. Allait à l'Opéra et aux petits spectacles, quoiqu'elle ne comprît qu'imparfaitement la langue anglaise. M. Parks, peintre anglais distingué, fit son portrait, mais il le reprit, n'étant pas payé.
Le pied très mignon. Elle passait pour avoir une dent postiche, en ayant perdu une dans une rixe, à la suite d'une orgie, mais elle était si bien mise qu'on ne s'en apercevait pas. Le visage assez joli, mais les traits sans mobilité. Pas bête, mais l'esprit commun et n'excellant qu'à dire des grivoiseries, dont aurait rougi une fille du Ranelagh. Elle s'amouracha de Kemble au beau profil, qui la dédaigna; alors elle se consola avec un petit musicien d'Hay-Market, nommé Lewis.
Ce séjour en Angleterre, la Révolution et ses terreurs le prolongèrent de longues années, et, au mois d'août 1789, la peureuse courtisane écrivait avec une orthographe plus affolée que jamais:
Mon cher tuteur, malgré le desir que j'ai d'aller vous voir, je ne me sens pas assé Brave 15 pour m'i resoudre avant que vous ne m'ayé assuré que je puis m'i rendre sans dangé… J'ai mendé à Sanville que, si l'on trouvois six milles louis de ma maison, je la vendrois de bien Bon cœur, c'est-a-dir Argen comtent. Adieu mon bon tuteur. Je dérésonn à force de peure 16.»
Madame Gardel. – «Notice sur madame Gardel, par Amanton. Dijon, de l'imprimerie de Trautin, 1793.»
Mademoiselle de Lécluse. – «Mémoire pour messire Jean Louis de Lestandart, chevalier, marquis de Bully, Defendeur. Contre Edme-Élisabeth de Lécluse, dite de Mereuil, ci-devant actrice de l'Opéra. Demanderesse.» Un mémoire dans lequel la ci-devant actrice de l'Opéra fait tout à coup apparaître sur la scène un enfant de dix-huit ans, dont elle rapporte l'honneur de la paternité au marquis, factum spirituellement troussé, et donnant l'historique vrai d'une liaison de théâtre de ce temps, avec le premier souper, l'évanouissement feint ou fortuit de la demoiselle, ses apparentes velléités d'entrer au couvent, et finalement la tromperie de l'entreteneur avec son intendant.
Mademoiselle Lemaure. – «Manifeste de mademoiselle Lemaure, pour faire part au public de ses sentiments sur l'Opéra et des raisons qu'elle a de le quitter», manifeste dans lequel elle se plaint «de l'emprisonnement injurieux et tortionnaire de sa personne ès-prisons du Fort-l'Évêque».
– «Lettre au sujet de la rentrée de la demoiselle Le Maure à l'Opéra, écrite à une dame de province par un solitaire de Paris… A Bruxelles, 1740.»
La lettre raconte plaisamment la notification de la chanteuse à son directeur par laquelle elle se consacre à la piété, ses succès aux Ténèbres, sa conversion par l'abbé B… ses combats entre la dévotion et ses anciens goûts, enfin sa défaite par le diable, et sa rentrée triomphale à l'Opéra17.
Mlle Pélissier. – «Mémoires-anecdotes pour servir à l'histoire de M. Duliz et la suite de ses aventures après la catastrophe de celle de mademoiselle Pélissier, actrice de l'Opéra de Paris, Londres, 1739.»
Roman peignant, avec des traits connus des contemporains, la rapacité de la grande chanteuse de l'Opéra.
Mademoiselle Petit. – «Recueil de pièces pour et contre concernant l'affaire de mademoiselle Petit, actrice de l'Opéra de Paris. A Cythère, de l'imprimerie de Vénus, 1741.»
A propos de la révocation de cette danseuse, qui s'était laissé surprendre dans sa loge par sa camarade, mademoiselle Jaquet, dans le moment où elle avait des complaisances, la toile levée, pour un quidam.
Mademoiselle Prévost. – Mémoire pour la demoiselle Prévost en réponse à celui de M. l'ambassadeur de Malte (copie manuscrite du temps).
Le premier de ces mémoires, où la verve de style d'un avocat dans une affaire scandaleuse, commence à amuser la Cour, la ville et les provinces, et qui nous montre le coup de cœur du chevalier de Mesme devant la danse de Fanchonette, et son entrée dans la pauvre chambre où errent quatre chaises et une bergame, et son offre de se charger des mémoires du rôtisseur et du cabaretier. Puis changement de décoration. Voici le chevalier de Mesme, bailli de Malte, ambassadeur, et aussitôt beaux habits, bijoux, avec meubles et vaisselle plate, et maison montée, dont un jour Fanchonette, devenue Mlle Prévost, prie, d'un air digne, le bailli d'en sortir.
Saint-Huberty. – Papiers de famille.
– Recueil de lettres adressées à son amant et plus tard son mari, le comte d'Antraigues.
Ces papiers et lettres doivent paraître dans une biographie de la Saint-Huberty, sous presse.
COMÉDIE-FRANÇAISE
Mademoiselle Candeille. – Recueil de lettres du commencement du xixe siècle, relative à sa littérature, à ses romans. Une de ses lettres raconte qu'un moment, les jeunes élèves de David ont porté des barbes postiches de philosophes grecs, et cette lettre contient un post-scriptum de son mari Perié, s'inscrivant, pour son compte, contre le mot postiche.
Mademoiselle Contat. – Lettre autographe, signée de ses initiales (sans date), dans laquelle elle conjure un homme d'affaires de lui épargner une saisie «qui ferait un esclandre dans sa maison et lui causerait un chagrin mortel».
Mademoiselle Clairon. – Ordre de doubler la demoiselle Dangeville, signé du duc de Gesvres:
Nous duc de Gesvres, Pair de France, Premier gentilhomme de la chambre du Roi,
Voulant que chacun des acteurs et actrices de la Comédie-Française se prête à tout ce qui peut faire le bien du service, et connaissant la nécessité d'avoir plus d'une actrice pour remplir les rôles de soubrette, en expliquant en tant que besoin est l'ordre de réception donné à la demoiselle Clairon, lui ordonnons de se tenir prête à doubler la demoiselle Dangeville dans tous les rôles de son emploi.
Mandons à M. de Bonneval, Intendant des Menus Plaisirs, en exercice, de tenir la main à l'exécution du présent ordre.
Fait à Versaille le 30 décembre 1743.
– «Mémoire pour le sieur de Lanoue, la demoiselle Gaussin et consorts, opposants à la réception de la demoiselle Clairon.»
Ironie moquant les effarouchements de pudeur des vertus de la Comédie-Française: «Quelle humiliante rivalité pour la demoiselle Gaussin! L'innocence de ses mœurs n'aurait-elle pas dû la soustraire à de pareils accidents?» Et la brochurette rappelle l'humaine parole qu'elle avait souvent à la bouche: «Et comment en effet est-il possible de refuser un galant homme, qui se présente de bonne grâce et nous presse avec instance!»
– Histoire de mademoiselle Cronel, dite Fretillon, actrice de la Comédie de Rouen, écrite par elle-même. La Haye, 1758.
Roman allusif aux commencements de la tragédienne.
– «Mémoires de mademoiselle Clairon, actrice du Théâtre-Français, publiés par elle-même, 1822.»
Mademoiselle Dangeville. – «Lycée des arts. Éloge de la citoyenne Dangeville, ancienne artiste du Théâtre-Français. Fait et prononcé par le citoyen Molé, artiste du même théâtre, et membre du Directoire du Lycée des Arts, le 20 fructidor an II de la République Française une et indivisible. De l'imprimerie de Lenormant.»
Mademoiselle de la Motte. – «Éloge de mademoiselle de la Motte, de la Comédie-Française.» (Tiré du Nécrologe.)
Mademoiselle Duclos. – «Mémoire pour Marie-Anne de Chasteauneuf-Duclos. Demanderesse. Contre Pierre Chemin, tuteur de Pierre-Jacques Chemin, son fils, défendeur.»
C'est une pièce du procès de la vieille Duclos, demandant la nullité de son mariage avec un jeune mari de dix-sept ans, tombé, un jour d'incendie, dans sa chambre, en chemise.
– «Réponse au mémoire intitulé: Accusation de bigamie par une seconde femme contre un mari, dont la première femme a esté enlevée et déguisée pendant sept ans sous l'habillement d'homme, et est morte chez demoiselle Duclos, comédienne, et a été inhumée à Saint-Sulpice sous le nom de Chevalier de Morsan. Paris, 1734.»
Trouble et mystérieux procès, qui laisse indécise la question du sexe de l'individu mâle ou femelle, qui se cachait sous le lit ou dans la ruelle de la comédienne, quand quelqu'un entrait.
Mademoiselle Dumesnil. – «Lettre d'un négociant de Marseille à un de ses amis de Paris.»
A propos des représentations de la Dumesnil, au mois d'août 1753, à Marseille, pendant lesquelles le duc de Villars, gouverneur de la province, avait fait doubler les places, au profit de la tragédienne.
– «Mémoires de mademoiselle Dumesnil en réponse aux Mémoires d'Hippolyte Clairon par Dussault. Paris, 1829.»
Mademoiselle Durancy. – «Notice sur Mademoiselle Durancy.» (Tirée du Nécrologe.)
Mademoiselle Gaussin. – «Éloge de mademoiselle Gaussem», qui serait le vrai nom de l'actrice. (Tiré du Nécrologe.)
– «Réponse pour mademoiselle Gaussin à Mademoiselle d'Arimath, de l'Opéra-Comique, en forme d'une lettre, adressée à M. Fagon, sur sa nouvelle pièce, intitulée «l'Heureux Retour».
Madame Joly. – «Aux Mânes de Marie-Élisabeth Joly, artiste célèbre du Théâtre-Français, par Dulomboy, ancien capitaine de cavalerie, Paris, an VII de la République.»
Joli petit monument typographique, avec les deux figures dessinées par Dugoure, et la musique gravée de ses tristes romances, par l'ami, l'amant, l'époux de l'actrice.
Mademoiselle Lange. – Lettre autographe signée de son nom de femme mariée: Simon.
De Meudon, 18 fructidor.
Combien vous devez m'en vouloir! et combien vous avez raison. Je n'ai pas d'excuses à mes yeux, jugez aux vôtres. Je ne conçois pas ma négligence; elle ne vient pas cependant de mon cœur, je puis vous l'assurer.
Papa se porte à merveille, il est d'une égalité tout à fait aimable, pas un moment d'humeur, grâces vous soient rendues! Il me parle beaucoup de vous, ce n'est pas le moment où, à mon avis, il parle le moins bien. Je comptois beaucoup sur le plaisir de vous voir cette année, je n'y ai pas encore renoncé, mais je crains que ce ne soit pas tout de suite. Les plaisirs de Paris sont bien monotones: quelques concerts donnés dans des cafés en plein air, exécutés par de malheureux artistes si honteux ou si tristes d'en être réduits là, qu'ils se sont faits mettre en cage pour n'être pas vus. Plus de société, tout le monde est retiré à la campagne. Moi je suis triste, mais je ne m'ennuie pas, je travaille, je chante, Michel m'aime, je le lui rends, et le temps passe. Envoyez-moi donc, en parlant chanson, une petite romance dont l'accompagnement soit bien facile, afin que je vous montre, quand j'aurai le plaisir de vous voir, combien je suis savante. Parlez de moi à Pierre, et faites-moi le plaisir de lui dire pour moi mille choses. Adieu, Jules. Je ne vous recommande pas de ne pas m'en vouloir. Je connais votre cœur et je suis sûre que l'exorde serait inutile. Je vous embrasse de toute mon âme.
F. Simon.
Mademoiselle Lecouvreur. – «Lettre à mylord D*** sur Baron et la demoiselle Lecouvreur où l'on trouve plusieurs particularités théâtrales, par Georges Wink. Paris, 1730.»
– Notice sur Adrienne Lecouvreur, par Lemontey, in-4o, sans date; composée pour la Galerie française.
Mademoiselle Mezeray. – Lettre d'amour autographe de Mezeray avec son original cachet l'annonçant ainsi: C'est de moi.
Si je ne réponds pas à votre lettre aussi bien que je le voudrois, c'est à mon esprit qu'il faut le reprocher et non à mon cœur qui, je vous jure, n'en mérite aucun. Il ne recèle rien que je ne puisse vous ouvrir avec plaisir et franchise, et cela dans tous les temps de ma vie.
Votre lettre m'afflige, je vous dirai en quoi. Je remets à jeudi à vous dire ce que j'en pense. J'ai trop d'amitié pour vous, pour me plaindre du peu de justice que vous rendez à votre amie.
Bonjour, je ne puis vous en dire plus, ce qui me fâche… Mais à jeudi à dîner, peut-être vous verrai-je avant, je l'espère et le désire toujours.
Mademoiselle Quinault. – Lettre autographe (sans date) à madame de Graffigny, qui commence ainsi: Je ne sais pas si c'est de trop manger, mais j'ai la valeur de quatre indigestions, et elle termine en disant: Mes chats et moi nous vous baisons les pattes.
Mademoiselle Raucourt18. – «La Liberté, ou mademoiselle Raucourt. A toute la secte anandrine assemblée au foyer de la Comédie-Française. Se trouve dans les coulisses de tous les théâtres, 1791», avec une figure libre. Texte différent de celui publié dans «l'Espion anglais» sous le titre: «Apologie de la secte anandryne, ou Exhortation à une jeune tribade par mademoiselle de Raucourt, prononcée le 28 mars 1778»19.
Mademoiselle Sainval cadette. – «Lettres de madame la comtesse de Mal… à madame la marquise d'A… Paris, 10 mai 1779.»
– «Lettre de mademoiselle Sainval cadette à la Comédie-Françoise, du 14 janvier 1784.»
Deux brochures concernant la querelle de mademoiselle Sainval, soutenue par le public contre madame Vestris, protégée par le maréchal duc de Duras et les gentilshommes de la chambre.
– Lettre autographe signée, à la date du 11 août 1785, relative au duel entre les deux femmes qui dure jusqu'à la Révolution.
Monseigneur,
Je suis si touchée, si pénétrée de la manière pleine de bonté dont vous m'avez reçue que je ne puis taire tout le plaisir que j'ai eu, que j'ai encore, et que je dis à tout le monde.
Si les personnes, Monseigneur, qui vous indisposoient sans cesse contre moi, qui grossissoient mes torts, m'en donnoient toujours et mettoient un voile épais sur mes foibles qualités, m'avoient abandonné à votre bonté naturelle, les méchants qu'ils sont, m'auroient épargné bien des chagrins: puissent-ils être les derniers, et je leur pardonne de bon cœur.
Vous avez daigné, Monseigneur, écouter des détails, que j'ai abrégés, parce que je ne les faisois pas pour vous apprendre les torts de mes ennemis, mais je vous ai supplié, Monseigneur, de me permettre de vous rappeler ma conduite à la Comédie, celle que l'on a tenue avec moi, pour vous bien convaincre que je ne suis ni folle, ni méchante. Madame Vestris par des procédés et des vexations insupportables, pendant huit ans, étoit parvenue à me dégoûter de mon état, à me faire désirer de quitter Paris, préférant ma tranquillité à tout. Elle y a mis le comble en faisant à mon insçu imprimer une lettre écrite, dans un moment de douleur, à mes camarades, et qui ne devoit être connue que d'eux. Le libelle qu'elle y joignit, les mensonges qu'il contenoit, la cour, la ville, les provinces qui en ont été assaillies! Jugez-la, Monseigneur, et jugez-nous. Vous désirés maintenant pour le bien général, pour l'intérêt particulier, que je sacrifie mon juste ressentiment, que je regarde madame Vestris comme une femme ordinaire pour moi; je ne la hais plus, Monseigneur, mais je me rappelle, malgré moi, tout ce qu'elle m'a fait, tout ce qu'elle peut faire, et j'ai toujours peur… Je vous ai promis, Monseigneur, de jouer avec elle, puisque vous le désirés, et je ferai, pour vous seul, ce que la crainte ne pourroit obtenir de moi; mais, Monseigneur, que je puisse au moins dire au public: J'ai été vaincue par les bienfaits de monsieur le Maréchal de Duras…
Mademoiselle de Seine. – «Lettre de mademoiselle de Seine, comédienne ordinaire du Roy, à Messieurs de l'Académie françoise au sujet de la lettre de cachet décernée contre elle, sur la réquisition de messieurs les premiers gentilshommes de la chambre, 1735.» (Copie manuscrite du temps.)
Pamphlet dans lequel est surtout maltraité le marquis de Nesle, le père des sœurs maîtresses de Louis XV.