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Kitabı oku: «Œuvres complètes de lord Byron, Tome 12», sayfa 2

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LETTRE CCCXLVII

À M. BANKES

Venise, 29 novembre 1819.

«Une fièvre tierce qui me tourmente depuis quelque tems et l'indisposition de ma fille m'ont empêché de répondre à votre lettre, qui n'en a pas été moins bien venue. Je n'ignorais ni vos voyages ni vos découvertes, et j'espère que votre santé n'aura pas souffert de vos travaux. Vous pouvez compter que vous trouverez tout le monde en Angleterre empressé d'en recueillir les fruits; et comme vous avez fait plus que les autres hommes, j'aime à croire que vous ne vous bornerez pas à parler d'une manière qui ne rendrait pas justice au tems et aux talens que vous avez employés dans cette dangereuse entreprise. La première phrase de ma lettre vous aura expliqué pourquoi je ne puis vous rejoindre à Trieste. J'étais sur le point de partir pour l'Angleterre, avant d'apprendre votre arrivée, quand la maladie de ma fille et la mienne nous ont mis tous deux à la merci d'un proto-medico vénitien.

»Il y a maintenant sept ans que vous et moi nous ne nous sommes vus, et vous avez employé ce tems d'une manière plus utile aux autres et plus honorable pour vous que je ne l'ai fait.

»Vous trouverez en Angleterre des changemens considérables, tant publics que particuliers. – Vous verrez quelques-uns de nos anciens camarades de collége qui sont devenus lords de la trésorerie, de l'amirauté, etc.; d'autres qui se sont faits réformateurs et orateurs; d'autres encore qui se sont établis dans le monde, suivant la phrase banale, et d'autres enfin qui en ont pris congé. De ce nombre sont (je ne veux plus parler de nos camarades de collége) Shéridan, Curran, lady Melbourne, Lewis-le-Moine, Frédéric Douglas, etc., etc.; – mais vous retrouverez M. *** vivant, ainsi que toute sa famille, etc. .........

»Si vous veniez de ce côté et que j'y fusse encore, je n'ai pas besoin de vous assurer du plaisir que j'aurais à vous voir. Il me tarde d'apprendre de vous quelque chose de ce que j'espère sous peu voir publier. Enfin, vous avez eu plus de bonheur qu'aucun voyageur qui ait tenté la même entreprise (excepté Humboldt), puisque vous voilà revenu sans accident; et après le sort des Brown, des Mungo-Park, des Buckhardt, il y a presque autant d'étonnement que de satisfaction à vous voir de retour.

»Croyez-moi à jamais votre très-affectueusement dévoué,

BYRON.

LETTRE CCCXLVIII

À M. MURRAY

Venise, 4 décembre 1819.

«Vous pouvez faire ce qu'il vous plaira, mais vous allez tenter une épreuve désespérée. Eldon décidera contre moi, par cela seul que mon nom se trouve sur le mémoire. Vous devez vous rappeler aussi que s'il y a un jugement contre la publication, d'après le chef dont vous parlez, pour cause de licence et d'impiété, je perds tous mes droits à la tutelle et à l'éducation de ma fille, enfin toute mon autorité paternelle et tout rapport avec elle, excepté… ......... On en décida ainsi dans l'affaire de Shelley, parce qu'il avait fait la Reine Mab, etc., etc.; – cependant vous pouvez consulter les avocats, et faire comme vous voudrez. – Quant au prix du manuscrit, il serait dur que vous payassiez quelque chose de nul; je vous le rembourserai donc, ce que je suis très en état de faire, n'en ayant encore rien dépensé, et nous serons quittes dans cette affaire. La somme est entre les mains de mon banquier.

»Je ne puis pas juger de la loi du chancelier, mais prenez Tom Jones et lisez sa Mrs Waters et Molly Seagrim; ou le Hans Carvel et le Paulo Purganti de Prior. – Dans le Roderick Random de Smollett, le chapitre de lord Strutwell et plusieurs autres; – dans Peregrine Pickle la scène de la Fille Mendiante; et pour les expressions obscènes, le Londres de Johnson où se trouvent ces mots… Enfin prenez Pope, Prior, Congreve, Dryden, Fielding, Smollett, et que le Conseil y cherche des passages; que deviendra leur droit d'auteur, si cette décision à la Wat-Tyler doit servir d'autorité! Je n'ai rien de plus à ajouter. – Il faut que vous soyez juge vous-même dans votre propre cause.

Je vous ai écrit il y a quelque tems. J'ai eu une fièvre tierce, et ma fille Allegra a été malade aussi. De plus, je me suis vu sur le point d'être forcé de fuir avec une femme mariée; mais avec quelques difficultés et beaucoup de combats intérieurs, je l'ai réconciliée avec son mari, et j'ai guéri la fièvre de mon enfant avec du quinquina, et la mienne avec de l'eau froide. Je compte partir pour l'Angleterre dans quelques jours en prenant la route du Tyrol; ainsi je désire que vous adressiez votre première à Calais. Excusez-moi de vous écrire si fort à la hâte, mais il est tard, ou plutôt matin, comme il vous plaira de le prendre. Le troisième chant de Don Juan est achevé; il a environ deux cents stances; et il est très-décent, je crois du moins, mais je n'en sais rien, et il est inutile d'en discourir avant de savoir si le poème peut ou non devenir une propriété.

»Ma résolution actuelle de quitter l'Italie était imprévue, mais j'en ai expliqué les raisons dans des lettres à ma soeur et à Douglas Kinnaird il y a une semaine ou deux: mes mouvemens dépendront des neiges du Tyrol et de la santé de mon enfant, qui est maintenant entièrement rétablie. – Mais j'espère m'en tirer heureusement.

»Votre très-sincèrement, etc.

»P. S. Bien des remercîmens de vos lettres. Celle-ci n'est pas destinée à leur servir de réponse, mais seulement à vous en accuser réception.»

On voit par la lettre précédente que la situation dans laquelle j'avais laissé Lord Byron n'avait pas tardé à en venir à une crise après mon départ. Le comte Guiccioli, à son arrivée à Venise, insista, comme nous l'avons vu, pour que sa femme retournât avec lui; et après quelques négociations conjugales dont Lord Byron ne paraît pas s'être mêlé, la jeune comtesse consentit avec répugnance à accompagner son mari à Ravenne, après avoir accédé à la condition que toute communication cesserait à l'avenir entre elle et son amant.

«Quelques jours après, dit M. Hoppner dans quelques renseignemens qu'il a bien voulu me donner sur notre noble ami, Lord Byron revint à Venise, très-abattu du départ de Mme Guiccioli et de mauvaise humeur contre tout ce qui l'entourait. Nous reprîmes nos promenades au Lido, et je fis de mon mieux pour ranimer son courage, lui faire oublier sa maîtresse absente, et l'entretenir dans son projet d'aller en Angleterre. Il n'allait dans aucune société; et ne se sentant plus de goût pour ses occupations ordinaires, son tems, lorsqu'il n'écrivait pas, lui paraissait fort long et fort pesant.

»La promesse que les amans avaient faite de ne plus entretenir de correspondance, fut, comme on aurait dû le présumer, bientôt violée; et les lettres que Lord Byron adressa à son amie à cette époque, quoiqu'écrites dans une langue qui n'était pas la sienne, s'élevaient quelquefois jusqu'à l'éloquence par la force seule du sentiment qui le dominait, sentiment qui ne pouvait pas être uniquement allumé par l'imagination, puisque, après une longue jouissance de la réalité, cette flamme brûlait encore. Je prendrai sur moi, en vertu du pouvoir discrétionnaire dont je fus investi, de donner au lecteur un ou deux courts extraits de la lettre du 25 novembre, non-seulement comme objet de curiosité, mais à cause de la preuve évidente qu'on y trouve des combats que se livraient en lui la passion et le sentiment du bien.

«Tu es, dit-il, et seras toujours ma première pensée; mais dans ce moment je suis dans un état affreux et ne sais à quoi me décider. – D'un côté je crains de te compromettre à jamais par mon retour à Ravenne et ses résultats; et de l'autre je tremble de te perdre, toi et moi-même et tout ce que j'ai jamais connu ou goûté de bonheur, si je ne dois plus te revoir. Je te prie, je te supplie de te calmer et de croire que je ne puis cesser de t'aimer qu'avec la vie.» – Il dit dans un autre endroit: «Je pars pour te sauver, et je laisse un pays qui m'est devenu insupportable sans toi. Tes lettres à la F… et même à moi font injure à mes motifs, mais avec le tems tu reconnaîtras ton injustice. – Tu parles de douleur, je la sens, mais les paroles me manquent pour l'exprimer. Ce n'est pas assez qu'il me faille te quitter pour des motifs qui t'avaient persuadée il n'y a pas long-tems; ce n'est pas assez d'abandonner l'Italie le coeur déchiré, après avoir passé tous mes jours, depuis ton départ, dans la solitude, le corps et l'ame malades; mais je dois encore supporter tes reproches sans y répondre et sans les mériter. Adieu, dans ce mot est compris la mort de mon bonheur.»

Tous ses préparatifs de départ pour l'Angleterre étaient faits; il avait même déjà fixé le jour, lorsqu'il reçut de Ravenne les nouvelles les plus alarmantes sur la santé de la comtesse; le chagrin de cette séparation avait fait de tels ravages en elle, que ses parens eux-mêmes, effrayés des résultats, avaient cessé de s'opposer à ses voeux, et maintenant, avec le consentement du comte Guiccioli lui-même, ils écrivaient à son amant pour le prier de se rendre promptement à Ravenne. Comment devait-il se conduire dans cette position difficile? Déjà il avait annoncé son arrivée à plusieurs de ses amis en Angleterre, et il sentait que la prudence et cette fermeté de résolution dont un homme doit donner l'exemple lui prescrivaient également le départ. Tandis qu'il flottait entre le devoir et la passion, le jour qu'il avait fixé pour quitter l'Italie arriva. Une amie de Mme Guiccioli qui le vit dans cette circonstance, trace d'après nature, le tableau suivant des irrésolutions de Lord Byron: «Il était tout habillé pour le voyage, ayant son bonnet et son manteau, et même sa petite canne à la main. On n'attendait plus que de le voir descendre, son bagage étant déjà déposé dans sa gondole. En ce moment Lord Byron, qui cherchait un prétexte, déclare que si une heure sonnait avant que tout fût prêt (ses armes étaient la seule chose qui ne le fût pas encore entièrement), il ne partirait pas ce jour-là. L'heure sonne et il reste!»

La même dame ajoute: «Il est évident que le courage de partir lui manqua. Les nouvelles qu'il reçut de Ravenne le lendemain décidèrent son sort; et lui-même, dans une lettre à la comtesse, lui annonce la victoire qu'elle a remportée.

«F*** t'aura déjà dit, avec sa sublimité ordinaire, que l'amour a triomphé. Je n'ai pu recueillir assez de courage pour quitter le pays que tu habites sans du moins te voir encore une fois. Il dépendra peut-être de toi-même que nous ne nous séparions plus. Quant au reste, nous en parlerons en nous revoyant. Tu dois à présent savoir ce qui est le plus nécessaire à ton bonheur, de ma présence ou de mon éloignement. Pour moi, je suis citoyen du monde, et tous les pays me sont indifférens.

»Tu as toujours été, depuis que je t'ai connue, le seul objet de mes pensées. J'avais cru que le meilleur parti que je pusse prendre pour ton repos et celui de ta famille était de partir et de m'éloigner de toi, puisqu'en restant ton voisin, il m'était impossible de ne pas te voir; cependant tu as décidé que je dois revenir à Ravenne, j'y reviendrai donc, et je ferai, je serai tout ce que tu peux souhaiter. Je ne puis davantage.»

En quittant Venise, il prit congé de M. Hoppner par une lettre courte, mais pleine de cordialité. Avant de la rapporter, je crois ne pouvoir lui donner de meilleure préface qu'en transcrivant les paroles dont cet excellent ami du noble lord en accompagna la communication. «Je n'ai pas besoin de dire avec quel sentiment pénible je vis le départ d'un homme qui, dès les premiers jours de notre connaissance, m'avait témoigné une bienveillance invariable, qui plaçait en moi une confiance que mes plus grands efforts ne pouvaient parvenir à mériter, et qui, m'admettant à une intimité à laquelle je n'avais aucun droit, écoutait avec patience et avec la plus grande bonté les observations que je me permettais de lui faire sur sa conduite.

LETTRE CCCXLIX

Mon Cher Hoppner,

«Les adieux ont toujours, quoiqu'on fasse, quelque chose d'amer, c'est pourquoi je ne me hasarderai pas à vous en faire de nouveaux. Présentez, je vous prie, mes respects à Mrs. Hoppner, et assurez-la de ma constante vénération pour la bonté remarquable de son coeur: elle ne reste pas sans récompense, même dans ce monde; car ceux qui sont peu disposés à croire aux vertus humaines, en découvriraient assez en elle pour prendre meilleure opinion de leurs semblables, et ce qui est plus difficile encore, d'eux-mêmes, comme appartenant à la même espèce, quelque inférieurs qu'ils soient à un si noble modèle. Excusez-moi aussi le mieux que vous pourrez pour avoir mis de côté la cérémonie des adieux. Si nous nous revoyons, je tâcherai d'obtenir mon pardon; sinon, rappelez-vous tous les bons souhaits que je forme pour vous, et oubliez, s'il se peut, toute la peine que je vous ai donnée.

»Votre, etc.»

LETTRE CCCL

À M. MURRAY

Venise, 10 décembre 1819.

«Depuis ma dernière lettre, j'ai changé de résolution, et je n'irai pas en Angleterre. Plus je réfléchis sur cette idée, plus j'éprouve d'éloignement pour ce pays et pour la perspective d'y retourner. Vous pouvez donc m'adresser vos lettres ici comme de coutume, quoique j'aie l'intention de me rendre dans une autre ville. J'ai fini le troisième chant de Don Juan; mais ce que j'ai lu et entendu m'a tout-à-fait découragé au sujet de la publication, du moins pour le moment. Vous pouvez essayer de faire plaider l'affaire; mais vous la perdrez. Il n'y a qu'une voix, c'est à qui criera au scandale. Je ne ferai aucune difficulté à vous rendre le prix du manuscrit, et j'ai écrit à M. Kinnaird à ce sujet par ce même courrier: parlez-lui-en.

»J'ai remis à Moore, et pour Moore seul, qui a aussi mon Journal, mes Mémoires écrits à dater de 1816, et je lui ai permis de les montrer à qui bon lui semble, mais non pas de les publier pour rien au monde. Vous pouvez les lire et les laisser lire à W***, si cela lui plaît, non que je me soucie de son opinion publique, mais de son opinion particulière; car j'aime l'homme et m'embarrasse fort peu de son Magazine. Je désirerais aussi que lady B*** elle-même pût les lire, afin qu'elle eût la faculté de marquer ou de relever les méprises ou les choses mal représentées; car, comme ces Mémoires paraîtront probablement après ma mort, il serait bien juste qu'elle les vît, c'est-à-dire si elle le désire.

»Peut-être ferai-je un voyage chez vous au printems; mais j'ai été malade, et je suis indolent et irrésolu, parce que peu d'objets m'intéressent. On m'a d'abord maltraité à cause de mon humeur sombre, et maintenant on est furieux parce que je suis ou cherche à être plaisant. J'ai un tel rhume et un si violent mal de tête, que je vois à peine ce que je griffonne: les hivers ici sont perçans comme des aiguilles. Je vous ai écrit assez longuement sur mes affaires italiennes; aujourd'hui je ne vous dirai autre chose, sinon que vous en apprendrez sous peu davantage.

»Votre Blackwood m'accuse de traiter les femmes durement: cela se peut; mais j'ai été leur martyr; ma vie entière a été sacrifiée à elles et par elles. Je compte quitter Venise sous peu de jours: mais vous adresserez vos lettres ici comme à l'ordinaire. Quand je m'établirai autre part, je vous le ferai savoir.»

Peu de tems après cette lettre à M. Murray, il partit pour Ravenne, d'où fut datée sa correspondance pendant les dix-huit mois suivans. À son arrivée, il alla demeurer dans un hôtel, où il resta quelques jours; mais le comte Guiccioli ayant consenti à lui louer une enfilade d'appartemens dans le palais Guiccioli même, il se trouva encore une fois logé sous le même toit que sa maîtresse.

LETTRE CCCLI

À M. HOPPNER

Ravenne, 31 décembre 1831.

«Il y a une semaine que je suis ici, et le soir même de mon arrivée, j'ai été obligé de me mettre sous les armes, pour aller chez le marquis Cavalli, où il y avait deux ou trois cents personnes de la meilleure compagnie que j'aie vue en Italie. Plus de beauté, plus de jeunesse et plus de diamans qu'il n'en a paru depuis cinquante ans dans cette Sodome de la mer6. Je n'ai jamais vu une telle différence entre deux endroits sous la même latitude (ou, si vous voulez, platitude). La musique, la danse et le jeu, tout était dans la même salle. Le but de la G*** paraissait être de faire parade autant que possible de son amant étranger, et, ma foi! si elle semblait se glorifier de ce scandale, ce n'était pas à moi d'en être honteux. Personne n'avait l'air surpris; toutes les femmes, au contraire, paraissaient comme enchantées d'un si excellent exemple. Le vice-légat et tous les autres vices étaient de la plus grande politesse; et moi, qui m'étais tenu d'abord sur la réserve, je fus bien obligé de prendre enfin ma dame sous le bras et de jouer le rôle de sigisbé aussi bien qu'il me fut possible avec si peu de tems pour m'y préparer, sans parler de l'embarras d'un chapeau à cornes et d'une épée, que je trouvai beaucoup plus formidables qu'ils ne le paraîtront jamais à l'ennemi.

Note 6: (retour) Géhenne des eaux; ô toi, Sodome de la mer! Marino Faliero

»Je vous écris en grande hâte, mettez-en autant à me répondre. Je n'entends pas grand'chose à tout cela; mais on dirait que la Guiccioli aurait passé dans le public pour avoir été plantée là, et qu'elle était décidée à montrer que ce n'était pas; car être plantée là est ici la plus grande des calamités morales. Au surplus, ce n'est qu'une conjecture; je ne sais rien de ce qui en est, excepté que tout le monde lui fait beaucoup d'accueil et se montre fort poli avec moi. Le père et tous les parens ont l'air agréable et satisfait.

»Votre à jamais.

»P. S. Mes très-humbles respects à Mrs. H***.

»Je vous ferais bien les complimens de la saison; mais la saison elle-même, avec ses pluies et ses neiges, est si peu complimenteuse, que j'attendrai les rayons du soleil.»

LETTRE CCCLIII7

A M. HOPPNER

Ravenne, 20 janvier 1820.

«Je n'ai encore rien décidé au sujet de mon séjour à Ravenne; j'y puis rester un jour, une semaine, un an, toute ma vie, tout cela dépend de ce que je ne puis deviner ni prévoir. Je suis venu parce que j'ai été demandé, et je partirai dès que je m'apercevrai que mon départ est convenable. Mon attachement n'a ni l'aveuglement d'un amour naissant, ni la clairvoyance microscopique qui termine ces sortes de liaisons; mais le tems et l'événement décideront du parti que je prendrai. Je ne puis encore en rien dire, parce que je n'en sais guère plus que ce que je vous en ai dit.

Note 7: (retour) La lettre 352e, adressée à Moore, a été supprimée.

»Je vous ai écrit par le dernier courrier au sujet de mes meubles; car il n'y a pas moyen de trouver ici un logement avec une table et une chaise; et comme j'ai déjà à Bologne des objets de ce genre, que je m'étais procurés l'été dernier pour ma fille, j'ai donné ordre qu'on les transportât ici, et je désire qu'il en soit de même de ceux de Venise, afin que je puisse sortir de l'albergo imperiale, qui est impériale dans toute l'étendue du mot. Que Buffini soit payé de son poison. J'ai oublié de vous remercier, ainsi que Mme Hoppner, pour tout un trésor de joujoux envoyés à Allegra avant notre départ; c'est bien bon à vous, et nous vous en sommes bien reconnaissans.

»Votre triage de la société du gouverneur est fort amusant. Si vous ne comprenez pas les exceptions consulaires, je les comprends, moi; et il est juste qu'un homme d'honneur et une femme vertueuse en jugent ainsi, surtout dans un pays où il n'y a pas dix personnes de bien. Quant à la noblesse, il n'y a pas en Angleterre de réellement nobles que les pairs; les fils de pairs même n'ont pas de titre; quoiqu'on leur en accorde un par courtoisie. Il n'y a pas de chevaliers de la jarretière, à moins qu'ils n'appartiennent à la pairie, de sorte que Castlereagh lui-même aurait de la peine à subir l'examen d'un généalogiste étranger avant la mort de son père.

»La neige a ici un pied d'épaisseur. Il y a un théâtre et un Opéra. On nous donne le Barbier de Séville. Les bals commencent. Veuillez payer mon portier, quoique ce soit pour ne rien faire. Expédiez-moi mes meubles, et faites-moi savoir par vous-même ou par Cartelli comment vont mes procès; mais ne payez Cartelli qu'en proportion du succès. Peut-être, si vous allez en Angleterre, nous y reverrons-nous ce printems. Je vois que H*** s'est mis dans un embarras qui ne me plaît guère; il n'aurait pas dû s'avancer autant avec ces gens-là sans calculer les conséquences. Je me croyais autrefois le plus imprudent de tous mes amis et de toutes mes connaissances; mais maintenant je commence presque à en douter.

Yaş sınırı:
12+
Litres'teki yayın tarihi:
03 temmuz 2017
Hacim:
390 s. 1 illüstrasyon
Tercüman:
Telif hakkı:
Public Domain

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