Kitabı oku: «Programme des Épouses Interstellaires Coffret»

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Programme des Épouses Interstellaires Coffret
Tomes 5-8
Grace Goodwin


Table des matières

Bulletin française

Le test des mariées

Prise par ses partenaires

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Accouplée à la bête

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Accouplée aux Vikens

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Apprivoisée par la bête

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Chapitre 15

Chapitre 16

Contenu supplémentaire

Le test des mariées

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Le test des mariées
Programme des Épouses Interstellaires

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Prise par ses partenaires

Copyright © 2017 by Grace Goodwin

Tous Droits Réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite ou transmise sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, électronique ou mécanique, y compris photocopie, enregistrement, tout autre système de stockage et de récupération de données sans permission écrite expresse de l’auteur.

Publié par Grace Goodwin as KSA Publishing Consultants, Inc.

Goodwin, Grace

Prise par ses partenaires

Dessin de couverture 2020 par KSA Publishing Consultants, Inc.

Images/Photo Credit: Deposit Photos: amoklv, sdecoret

Note de l’éditeur :

Ce livre s’adresse à un public adulte. Les fessées et toutes autres activités sexuelles citées dans cet ouvrage relèvent de la fiction et sont destinées à un public adulte. Elles ne sont ni cautionnées ni encouragées par l’auteur ou l’éditeur.

1


Jessica Smith, Centre de Recrutement des Epouses Interstellaires, Terre

L’odeur mystérieuse et musquée du corps de mon amant envahit mes sens tandis que j’enfouis mon visage dans son cou. J’ai les yeux bandés mais je le reconnais. Nul besoin de le voir pour savoir que c’est lui. Je reconnais sa peau. Je reconnais ses cheveux blonds soyeux sous mes doigts et sa grosse bite qui me dilate et me baise vigoureusement. Je reconnais ses bras musclés qui me soulèvent et m’empalent sur lui, je vais hurler lorsqu’il me donnera la permission de jouir.

J’enroule mes jambes autour de ses hanches et rejette ma tête en arrière tandis qu’il me pénètre à fond. C’est un vrai guerrier, grand et fort, et j’aime ça.

J’effectue des mouvements de va-et-vient sur son membre raidi. Je sens d’autres mains, mon second partenaire me touche doucement, il caresse le collier autour de mon cou. Je reconnais ses mains, il peut être tendre et doux, mais également inébranlable et exigeant.

Je sais qu’ils aiment bien voir mon sexe béant et mon cul nu. Son désir germe dans mon esprit via le lien mental créé par le collier. Mon premier partenaire me pénètre profondément, cette moiteur chaude me rend folle de désir. Les muscles de mon vagin l’enserrent, son désir se fait plus présent à en juger par ses coups de boutoir bestiaux.

Je ressens leurs émotions et leurs désirs physiques ; la connexion générée par les colliers que nous portons tous les trois est intense et totalement spontanée. Le mensonge n’a pas sa place, tout comme la frustration, les besoins ou les envies. Tout n’est que vérité, amour et plaisir. Beaucoup de plaisir.

« Tu acceptes que je te pénètre, partenaire ? Te livres-tu librement à moi et à mon second ou souhaites-tu choisir un autre partenaire principal ? »

La voix grave exige une réponse, je frémis, mon vagin se contracte brutalement sur sa bite. Il pousse un grognement de plaisir et je me mords la lèvre pour réprimer un sourire de contentement. Mon premier partenaire a le droit de pénétrer mon vagin jusqu’à ce que je tombe enceinte, qu’en est-il de mon second partenaire ? Il attend, il attend patiemment que mon corps soit prêt pour une pénétration simultanée par mes deux partenaires.

Apparemment, mon second partenaire n’a pas envie d’attendre la réponse, il embrasse mes omoplates, caresse mes fesses, s’aventure dangereusement près de cet orifice qu’il aimerait tant sodomiser. Son autre main s’enroule doucement autour de ma nuque, je suis sans défense, totalement à leur merci. « Tu as envie qu’on te baise tous les deux mon amour ? Ou pas ? »

Mon vagin se contracte à nouveau et mon premier partenaire pousse un juron, il m’empale d’un air déterminé sur son sexe, j’en meurs d’envie.

« Oui. J’accepte votre accouplement, mes guerriers. » Je prononce cette phrase solennelle en soupirant et ondule des hanches afin de frotter mon clitoris sur le corps de mon premier partenaire, tout en offrant mon cul au second. « J’ai envie de vous deux. Sachez-le. »

Je crache ces mots qui ne sont pas les miens. Je ne maîtrise pas les sensations de cette femme qui m’habite, je ne peux que regarder, écouter … et ressentir.

Mon partenaire se raidit sous moi et je gémis en sentant qu’il stoppe net ses coups de boutoir dans mon sexe languissant. « Je te pénètre selon le rituel du nom. Tu es mienne, je tuerai tout guerrier qui osera te toucher. »

Je me fiche complètement qu’il tue quelqu’un, j’ai juste envie de lui appartenir pour toujours.

Mon second partenaire continue d’embrasser mon dos, ses mots ne sont dictés par aucun rituel, c’est à moi qu’ils s’adressent. À moi et à moi seule.

« Tu m’appartiens, partenaire. Je tuerai tout guerrier qui osera te regarder. » Ceci étant dit, il introduit doucement son doigt enduit d’huile dans mon anus et je pousse un hurlement. Je sens que ça va aller vite, notre passion est trop torride pour attendre.

J’ai envie qu’ils me baisent, j’ai envie de sentir leur sperme. Je veux me retrouver seule et totalement nue dans nos appartements avec mes partenaires. J’ai envie de prendre le temps avec eux. J’ai envie de me frotter contre leurs corps, les baiser, les goûter et les découvrir jusqu’à ce que nos odeurs ne fassent qu’une, jusqu’à ce que mon corps soit trop douloureux pour continuer nos ébats.

Je reviens à moi un bref instant, je m’aperçois que nous ne sommes pas seuls dans la pièce. Une douce mélodie scandée par des voix masculines s’insinue dans mon esprit. J’étais si concentrée sur mes partenaires que je les ai jusqu’à présent complètement ignorés, leurs voix mêlées emplissent la chambre, ils parlent à l’unisson.

« Que les Dieux vous soient témoins et vous protègent. »

Mon second partenaire retire son doigt de mon anus, sa bite au gland dilaté se fraye un passage dans mon orifice vierge, j’oublie complètement les autres. Il me pénètre et m’écartèle … en grand … à fond … encore plus, leurs deux bites me pénètrent, ils me baisent complètement.

« Mademoiselle Smith. »

Non, il ne s’agit pas de mes partenaires. Je balaie mentalement cette voix dans ma tête.

« Mademoiselle Smith. »

Encore cette voix. Une voix féminine et sévère.

« Jessica Smith ! »

Je sursaute, je suis concentrée sur les deux hommes qui m’entourent pour… non, aucun homme ne m’entoure. Je me trouve dans la salle de recrutement. Aucune bite dans le cul ou le vagin. Aucun homme ne m’entoure. Je ne peux ressentir leur chaleur ou respirer leur puissante odeur. Mon cou ne porte pas de collier.

J’ouvre et cligne des yeux. Une fois, deux fois. Ah oui. La gardienne Egara. Cette femme guindée et solennelle est penchée sur moi.

« Votre test est terminé, vous avez été accouplée. »

Je lèche mes lèvres sèches et essaie de calmer mon cœur qui s’emballe. Je sens encore les hommes, mais la sensation tend à disparaître. Je veux les toucher, les retenir, m’accrocher désespérément à eux. C’est la première fois que je me sens en sécurité et protégée, aimée et désirée. Ces hommes ne sont même pas mes partenaires.

Je ris sèchement et la gardienne arque un sourcil brun.

Ce rêve est la seule fois où je me suis sentie en sécurité. La réalité. Saloperie de réalité.

« C’est terminé ? » demandais-je. Ma voix est éraillée à force d’avoir hurlé de plaisir pendant mon rêve. Mon Dieu, j’espère que non. C’est comme ronfler avec un nouvel amant, mais pire. Cent fois pire.

Elle a l’air satisfaite vue l’expression sur son visage, elle hoche la tête et retourne s’asseoir à table. Elle s’installe sur une chaise métallique, je suis toujours sanglée dans le fauteuil de recrutement, je porte une simple blouse d’hôpital de couleur grise arborant le motif répétitif du logo du Programme des Epouses Interstellaires. Je baisse les yeux, mes tétons sont dressés à travers le tissu fin. La gardienne s’en est forcément aperçue mais ne dit rien.

« Veuillez décliner votre nom, pour le dossier, s’il vous plaît.

– Jessica Smith. » Je m’agite sur le fauteuil, ma blouse est trempée au niveau des fesses.

« Mademoiselle Smith, êtes-vous ou avez-vous été mariée ?

– Non.

– Avez-vous des enfants ?

– Vous connaissez déjà les réponses.

– Effectivement, mais un enregistrement verbal est exigé avant de procéder au transfert. Répondez à la question je vous prie.

– Non, je n’ai pas d’enfants. »

Elle tapote sur son écran à plusieurs reprises sans me regarder. « Je suis tenue de vous informer, Mademoiselle Smith, que vous avez trente jours pour accepter ou refuser le partenaire qui vous a été attribué par nos protocoles d’accouplement. » Elle me jette un coup d’œil. « Vous êtes la troisième Terrienne envoyée sur cette planète. Hmm. »

Le test et l’accouplement me laissent dubitative. Aucun homme ne s’est jamais intéressé à moi sur Terre, c’est légèrement déprimant de songer qu’il faille parcourir tout l’univers pour en trouver un.

Mais d’où sortent ces deux hommes dans le rêve du test ? Ce rêve prouve que j’ai un problème ? Je ne pense que mon partenaire apprécierait que je fasse des rêves cochons avec deux mecs.

« Sachez qu’en cas d’insatisfaction, aucun retour sur Terre n’est envisageable. Vous pouvez demander un nouveau partenaire à l’issue des trente jours … toujours sur Prillon Prime. Le processus peut se poursuivre jusqu’à ce que vous trouviez un partenaire acceptable.

– Prillon Prime ? »

Je n’en ai jamais entendu parler, ce nom ne me dit rien. Je ne connais pas les autres planètes ni les races qui les habitent. J’étais trop accaparée par mon travail sur Terre pour penser à l’espace. Mais ça change vachement vite.

« J’ai l’impression d’être prisonnière. Pourquoi suis-je attachée ? » Je me tords les poignets et serre les poings.

« Vous n’êtes pas sans ignorer que la majeure partie de nos volontaires sont des prisonnières.

– Dans ce cas ce ne sont pas vraiment des volontaires, » rétorquais-je.

Elle pince les lèvres. « On ne va pas discuter sémantique Mademoiselle Smith, mais vue votre expérience militaire antérieure, vous savez pertinemment que certaines personnes doivent parfois être attachées pour leur bien. Pendant le test, les femmes sont souvent … agitées. Nous devons assurer votre intégrité.

– Et maintenant ? »

Elle regarde mes poings. « Maintenant, vous allez rester bien sage le temps qu’on prépare votre organisme aux modifications nécessaires et préalables au transfert.

« Des modifications corporelles ? Gardienne, ôtez-moi ces liens immédiatement. » Ma voix est tranchante, j’espère qu’elle a compris que je ne plaisante pas.

Elle ne bronche pas. « Ne vous inquiétez pas, vous serez inconsciente. Vous avez déjà signé les documents et l’accouplement est validé, Mademoiselle Smith. Vous n’êtes plus une citoyenne de la Terre, mais l’épouse d’un guerrier de Prillon Prime, en tant que telle, vous êtes assujettie aux lois et coutumes en vigueur dans votre nouveau monde.

– Etre entravée en fait partie ? »

Elle incline la tête sur le côté. « C’est au bon plaisir de votre partenaire.

– J’ai pas envie d’être en couple avec un homme qui va me ligoter !

– Jessica, vous avez été accouplée à un valeureux guerrier de cette planète. Vous devriez être fière de vous soumettre.

– Vous croyez que je vais faire carpette parce que c’est un soldat ? Et moi alors ? J’ai combattu. J’ai tué même. »

La gardienne se lève et fait le tour de la table.

« Je sais, il est parfois extrêmement difficile pour une femme forte de trouver un partenaire assez dominateur pour répondre à ses … hummm … besoins. »

Merde alors, elle rougit ? La gardienne aux lèvres pincées vire du rose au rouge. Mais à quoi pense-t-elle ?

« Rappelez-vous, Jessica, c’est avec vous qu’il est accouplé. Il vous donnera ce que vous voudrez. C’est son droit, son devoir, et plus important encore, son privilège. » Elle sourit, l’air mélancolique. « Plus besoin de vous cacher. Vous n’allez pas vous laisser faire mais je vous promets qu’il en vaut le coup.

– Quel coup ? » Elle m’envoie où, bordel ? Je n’ai jamais donné mon accord pour subir une quelconque domination masculine. Mon vagin se contracte lorsque je repense à cette main vigoureuse sur ma gorge durant le processus de simulation, mais je n’ai pas encore rencontré d’homme assez fort capable de me posséder, de me faire plier. Je doute qu’un tel homme existe.

« Laissez tomber. » Tout en parlant, la gardienne appuie sur un bouton situé au pied du fauteuil, une ouverture bleutée apparaît dans la paroi. Je suis toujours solidement attachée, une très longue aiguille reliée à un long bras métallique sortant du mur se profile, j’essaie de bouger, de lutter, tout mouvement est impossible.

« Ne résistez pas, Jessica. Il ne vous sera fait aucun mal. L’appareil va simplement vous implanter des neuro-processeurs permanents. »

L’aiguille pique ma tempe, c’est tout. Une autre aiguille sortant du mur opposé fait de même sur mon autre tempe. Je ne ressens aucun effet et inspire profondément. Le fauteuil s’abaisse, comme chez le dentiste, je suis immergée dans une sorte de bain chaud, baignée par cette lumière bleue.

« À votre réveil, Jessica Smith, votre corps aura été préparé pour répondre aux règles en vigueur relative à l’accouplement sur Prillon Prime et aux exigences de votre partenaire. Il vous attendra. » Elle énonce par cœur, comme si elle avait répété ce texte maintes et maintes fois.

Prillon Prime. « Maintenant ?

– Oui, maintenant. »

Le ton sec de la gardienne Egara est la dernière chose que j’entends, hormis le léger bourdonnement des équipements électriques et de l’éclairage. « Le processus débutera dans trois… deux … »

Je me raidis, j’attends la fin du compte à rebours mais une lumière rouge s’allume au-dessus de moi, elle incline la tête et regarde un écran situé hors de mon champ de vision.

« Non. Ce n’est pas possible. » Elle passe de l’état de choc à la perplexité, tandis que j’attends, toute nue, dans cette putain d’eau bleue—pourquoi suis-je nue et où est passée ma blouse ?—j’ai l’impression d’être saoule.

« Qu’est-ce qui se passe ?

– Je ne sais pas, Jessica. C’est la première fois que ça arrive. » Elle regarde sa tablette d’un air renfrogné, ses doigts volent littéralement sur l’écran, comme si elle tapait un message très long et compliqué.

« Qu’est-ce qui se passe ? »

Elle secoue la tête, les yeux ronds, totalement perplexe. « Prillon Prime rejette votre transfert. »

Ça veut dire quoi putain ? Mon transfert est refusé ? Ils veulent que j’y aille comment, en navette spatiale ? Leur navette est en panne ou n’a plus de batterie ?

« Je ne comprends pas.

– Moi non plus. Le protocole est achevé en ce qui les concerne. Ils ne valident pas votre arrivée, ni votre droit à prendre un partenaire. »

2


Jessica

Attachée sur la table, je ne peux que regarder la gardienne Egara pianoter sur sa tablette d’un air concentré. Je me débats pour me libérer, même si c’est parfaitement inutile. La boîte de réception n’arrête pas de sonner à chaque nouveau message, elle fronce encore plus les sourcils, ses doigts se déplacent à tout allure en mouvements brefs, comme si elle voulait frapper celui avec lequel elle parle à l’autre bout de l’espace.

J’ai appris la patience à la dure durant mes années en tant que soldat, et plus tard, en tant que journaliste d’investigation. Je peux traquer ma proie pendant plusieurs jours sans jamais m’en lasser. Je sais quand il faut attendre et lorsqu’il faut tirer. Dans ce cas de figure en particulier, mon agressivité ne m’apportera rien, même si ma frustration est si grande que je pourrais arracher les liens du fauteuil comme l’Incroyable Hulk.

« Gardienne, je vous en prie, dites-moi ce qui se passe. »

Oui, ça sonne bien. Vive moi.

La gardienne se mord la lèvre inférieure, elle ressemble soudainement à la femme d’une vingtaine d’années qu’elle est au naturel. Ses épaules sont voûtées, comme si elle portait un poids et une lourde responsabilité. C’est peut-être le cas. Il lui incombe de faire en sorte que toutes les femmes—peu importe la raison—soient accouplées de façon satisfaisante et arrivent saines et sauves à destination, quelque part dans l’univers. Elle lève enfin les yeux, je sais immédiatement en voyant son regard sombre que les nouvelles ne sont pas bonnes, du moins celles me concernant.

Une terreur sourde m’envahit.

« Ils vous ont expressément rejetée, contrairement à toutes les autres volontaires en provenance de la Terre. » Elle soupire, j’ai l’impression qu’on vient de m’annoncer que je suis la fille la plus moche de toute la classe. Ouais, la sensation est toujours aussi cuisante. J’ai déjà ressenti ça, plusieurs fois, quand c’est moi qui ait été rejetée. Par des amis, des amants, le boulot, la famille. Je devrais y être habituée mais ce n’est pourtant pas le cas. L’espoir rend stupide. Je ne m’étais pas rendue compte à quel point j’avais envie de rencontrer quelqu’un, quelqu’un qui serait là pour moi, jusqu’à ce qu’on m’envoie balader. Comme d’habitude.

« Un autre transfert est en approche depuis notre Centre de Recrutement des Epouses situé en Asie, le problème n’est donc pas inhérent au système. Pour une raison que j’ignore, vous n’avez pas pu embarquer. Le Prime a envoyé le message en personne. »

Le Prime ? Putain c’est quoi un ‘prime’ ?

« Vous voulez dire mon partenaire ? »

Elle secoue la tête d’un air absent. « Non. Le Prime. Le souverain de leur planète. Le souverain de Prillon Prime. »

Elle a énoncé son titre avant même le nom de sa planète, il m’a personnellement rejetée. Génial.

« Un peu comme un roi ? » Merde alors. Leur souverain refuse que je prenne un partenaire ? Je n’ai jamais rencontré le guerrier avec lequel j’ai été accouplée, il était censé m’appartenir et me voilà interdite de séjour, envolée la petite lueur d’espoir. Merde. Mon espoir s’amenuise et s’évanouit. Ça fait mal.

« Oui. Il règne sur plusieurs planètes, il commande toute la flotte interstellaire, » grommelle-t-elle en détournant les yeux, incapable de soutenir mon regard.

J’ai un mouvement de recul involontaire, ses paroles me donnent la nausée. J’ai été rejetée par le roi extraterrestre de la planète entière ? Je suis si nulle que ça ? Je suis autoritaire et un peu chiante sur les bords. J’ai un caractère bien trempé pour une femme mais quelle femme n’aime pas se frotter à des méchants garçons et les dégommer ? Merde. Le Prime exige une demoiselle raffinée pour son alter ego sur Prillon. Ça doit être ça. Vraiment ?

J’ai l’esprit confus, je lui pose la seule question qui me vient à l’esprit. « Pourquoi ? Ils me prennent pour un trafiquant de drogue ? »

Il vaut mieux que l’accès me soit refusé pour trafic de drogue que pour mon côté garçon manqué.

« Mademoiselle Smith, ils ne vous prennent pas pour un trafiquant de drogue. Ils savent que vous êtes inculpée de trafic de drogue. Pourtant, j’ai déjà envoyé des filles coupables de meurtre. J’ignore ce qui leur prend. »

Elle secoue tristement la tête et appuie sur une série de boutons sur sa tablette. Je sors de l’eau, la lumière douce m’empêche de me concentrer, je m’aperçois alors que je n’ai plus un seul poil sur tout le corps. Les nouveaux implants dans mon crâne me donnent une horrible migraine, ma tête bourdonne, on dirait un bruit de parasites dans un haut-parleur.

Mon corps est à nouveau placé sur le fauteuil d’examen, la gardienne Egara me couvre avec une couverture grise. « Je suis sincèrement désolée, Jessica. C’est la première fois que ça arrive. Je vais envoyer une requête officielle à la Coalition Interstellaire pour savoir ce qui s’est passé. »

Je suis nue et je dégouline d’eau bleutée, la couverture me gratte et je suis toujours attachée à cette foutue table. Est-ce possible que ça soit pire ? « Ça va prendre combien de temps ? » Le bourdonnement dans ma tête augmente.

« Au moins plusieurs semaines. » Sa voix est amplifiée comme si un mégaphone était situé à un centimètre de mon oreille et je grimace.

Elle penche la tête en me voyant grimacer et me laisse un moment, elle revient avec une piqûre qu’elle m’injecte dans le cou. Je tressaille.

La piqûre surprise en valait la peine, la douleur dans ma tête s’évanouit en l’espace de quelques secondes.

« Je suis désolée pour cette sensation pénible. La majeure partie des épouses s’endorment pendant le processus d’intégration des neurostimulateurs. » Elle me regarde d’un air affable, je ne l’ai jamais vue ainsi. Je cligne des yeux devant une telle volte-face, il ne s’agit pas d’inquiétude, mais de pitié. Je ne peux même pas être transférée sur une autre planète sans qu’il y ait un truc qui plante.

« C’est quoi un neurostimulateur ?

– C’est un implant neurologique qui permet à votre cerveau d’intégrer des nouvelles langues et des nouvelles coutumes. D’ici quelques minutes, vous serez désormais en mesure de comprendre et de parler n’importe quelle langue sur Terre. Cette technologie ne concerne que les personnes effectuant un voyage interstellaire, mais vu que vous restez, c’est toujours bon à prendre. »

Je cligne des yeux et essaie d’assimiler ce qu’elle me dit. C’est toujours bon à prendre ? C’est mon lot de consolation, comprendre et parler n’importe quelle langue ? « N’importe quelle langue ? »

Elle hoche la tête, visiblement satisfaite par la technologie, mais perplexe et déçue que j’ai été recalée. « Absolument. Sur Terre ou dans la coalition. »

Puisque je ne pars plus sur une planète de la coalition, j’en ai un peu rien à foutre. J’ai une sorte de super-puce dans le crâne qui va permettre de comprendre les chaînes étrangères ou les étrangers à l’aéroport. Génial. J’en ai toujours rêvé. J’aurais préféré une nouvelle voiture ou un voyage à Hawaii. Ou du fric même.

Le top aurait été d’être transférée et de vivre le rêve de ma vie, le rêve du recrutement avec ces deux hommes vigoureux sur moi, en train de me baiser comme si j’étais la femme la plus désirable qu’ils n’aient jamais rencontrée, je me serais sentie belle. Désirée. Aimée.

Mais non. À la place, j’ai un décodeur à la con dans le crâne.

J’ai échoué avec mes potes journalistes, j’ai échoué avec mes potes flics, j’ai échoué à prouver mon innocence au tribunal, je ne suis même pas digne d’un extraterrestre qui n’aspire qu’à se taper une bonne chatte qui mouille, alors qu’ils acceptent des voleuses ou des criminelles sans même les avoir rencontrées. Des centaines de criminelles ont transité via le Programme des Epouses Interstellaires ces dernières années. Les femmes qui ont été arrêtées et recrutées de tous les horizons. Des toxicos, des traîtresses. Des voleuses, des meurtrières.

Toutes ces femmes ont traversé la galaxie, fondé des foyers et eu droit à un nouveau départ parmi des hommes extraterrestres recherchant désespérément des épouses via le programme. Ces femmes ont été blanchies, ont eu droit à une nouvelle vie.

Et moi ? Non. Ma candidature a été rejetée pour un crime que je n’ai pas commis, je n’ai pas été rejetée par mon partenaire, mais par ce putain de souverain de la planète entière ?

C’est pas mon jour.

« Je fais quoi maintenant ? »

La gardienne Egara baisse la tête et soupire. « Votre enrôlement volontaire dans le programme des épouses a satisfait à toutes les exigences requises pour la peine criminelle. C’est la première fois qu’une personne est rejetée, il s’agit d’une faille qui devra être rectifiée. Je m’assurerai à l’avenir qu’une femme qui soit refusée retourne en prison. Aucune règle n’existe concernant une sentence de substitution, puisque vous avez satisfait à toutes les exigences de la sentence. »

– Vous voulez dire que—

– Vous êtes libre, Mademoiselle Smith. »

Elle soulève la couverture et essuie quelques gouttes du liquide bleu au coin de mon œil, elles coulent sur mes joues telles des larmes.

Je suis libre. Pas de sentence. Pas de prison. Pas d’extraterrestre torride.

« Rentrez chez vous. »

Je ne veux pas rentrer chez moi. Je n’ai pas de maison. Pas de travail, pas d’amis, pas d’avenir. J’étais censée partir à l’autre bout de la galaxie, mes comptes bancaires ont été soldés, ma maison vendue. Lorsqu’une femme quitte la planète dans le cadre du programme des épouses, ses biens sont cédés, comme si elle était morte. Morte et enterrée, sans espoir de retour. Personne ne réclamera mon grille-pain ou mon vieux canapé, je présume que tout partira dans une vente de charité.

Je suis la première épouse renvoyée chez elle comme un chien, la queue entre les jambes, je ne suis même pas digne d’un partenaire extraterrestre.

Et si je franchissais les portes du centre de recrutement et allais faire un tour en ville ? Les sales types qui m’ont dénoncée vont envoyer leurs gros bras terminer ce qu’ils ont commencé. S’ils apprennent que je suis toujours sur Terre, je ne vais pas faire de vieux os.

Je ne suis pas une chochotte. J’ai un sac de voyage, des vêtements propres et de l’argent liquide grâce à un ami qui bosse pour les renseignements à l’étranger, il m’avait conseillé de prendre le minimum vital. J’ai suivi son conseil grâce à Dieu. Je n’ai plus qu’à aller au garde-meuble et recommencer de zéro.

Je suis libre. Célibataire. Malheureuse. Blessée. Désormais libre de mes mouvements… Et de dénoncer notamment une cohorte de gradés et de politiciens véreux.

Ces bâtards fourbes me croient partie sur une autre planète. Ce n’est plus leur problème. C’est sûrement le seul truc de bien qui me soit arrivé aujourd’hui.

Je fais pivoter mes jambes sur le côté de la table et souris, soudain pleine d’allégresse. Je suis peut-être pas assez bien pour une partie de jambes en l’air extraterrestre, mais très calée avec un téléobjectif. C’est mon sniper à moi. Une photo parfaite suffira à ruiner leur réputation, étaler leurs mensonges au grand jour, ruiner leur vie. Si mon appareil était une arme, la liste des hommes à abattre serait longue comme le bras. Si de plus je suis devenue un fantôme, une personne qui n’est plus censée être sur Terre, c’est encore mieux.

Je saute de la table, agrippe la couverture mais me calme lorsque la pièce se met à tourner. La gardienne Egara tend les bras pour me retenir et je lui adresse un signe de tête en guise de remerciement.

Je vais y aller, mais mon côté maso me rend curieuse. Si je dois laisser tomber la chance que m’offrait cette planète, alors je veux savoir. « Il s’appelait comment ? »

La gardienne Egara fronce les sourcils. « Qui ça ?

– Mon partenaire ? »

Elle hésite, comme si elle divulguait un secret d’état, et finit par hausser les épaules. « Prince Nial. Le fils aîné du Prime. »

Je rigole franchement, si j’avais quitté la Terre, je serais devenue une princesse. Accouplée à un prince extraterrestre, j’aurais porté des robes du soir et des chaussures ridicules, mes longs cheveux blonds ne seraient plus lissés en une simple queue de cheval mais rehaussés de pierres précieuses et bouclés, comme l’aurait exigé mon statut royal. Mon Dieu, il aurait fallu que je mette du mascara et du rouge à lèvres, ma peau claire est belle au naturel, sans maquillage.