Kitabı oku: «Programme des Épouses Interstellaires Coffret», sayfa 3

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Les neurostimulateurs vibrent au niveau de mes tempes et je secoue la tête pour les faire taire. Ça recommence, plus fort cette fois-ci, un bruit étrange que je n’ai jamais entendu auparavant, comme si des machines communiquaient.

Je recule, Clyde se lève et s’accroupit, profitant de ma distraction.

Merde. Il y a un truc qui cloche. J’appuie sur ma tempe et gémis. Je dois sortir d’ici. Tout de suite.

Trop tard. La douleur me vrille les tempes et je tombe à genoux. Le flingue se fracasse par terre tandis que je me plie et geins, j’essaie de rester consciente.

Clyde s’empare de l’arme et esquisse un pas dans ma direction lorsque la porte vole en éclats et sort de ses gonds. Trois créatures gigantesques font irruption dans le salon de Clyde. Ce ne sont pas des humains. Leurs corps sont entièrement métalliques, mais pas en métal dur et brillant, semblable aux clés à molette de mon grand-père ; c’est doux, on dirait que le métal est malléable, il épouse leur peau, comme s’il était vivant. Leurs yeux sont couleur argent mais au centre, à la place des pupilles, on aperçoit des points noirs et des traits, comme dans un ordinateur. Ils ont des paupières mais ne cillent pas lorsqu’ils pénètrent dans la pièce et se dirigent vers l’homme qui les met en joue.

On les dirait tout droit sortis d’un film. Des robots vivants. Des extraterrestres. Ce ne sont pas des humains.

Clyde leur tire dessus, je prends ma caméra et me carapate sous la table de la cuisine, près de la porte du fond. J’ai un mal de crâne atroce mais je sais que ces hommes—quels qu’ils soient—ne sont pas là pour une visite de courtoisie. S’ils veulent Clyde, je le leur laisse.

Le tir de chevrotine rebondit sur leur armure et crépite dans la pièce. Je serre les dents et me tais tandis qu’un éclat de chevrotine me touche à l’épaule et à la jambe.

J’ai vu pire, c’est rien comparé à ma migraine.

Je me réfugie dans le patio lorsque Clyde se met à hurler. J’entends des pas lourds, le martèlement de bottes métalliques résonne sur le parquet, l’un des monstres se dirige vers moi.

J’abandonne ma pseudo-cachette, me redresse et cours, mettant en pratique le plan que j’avais imaginé, non pas de fuir avec ma vidéo comme initialement prévu, mais de sauver ma peau. Clyde continue de hurler à l’agonie mais je ne me retourne pas. Je cours, une créature à mes trousses. Je perds le compte du nombre de fois où je fais des détours, prends des raccourcis ou essaie de me cacher. Il me suit, comme s’il était équipée d’un radar…

Merde. Je touche les cicatrices sur mes tempes et maudis le sort, Dieu et le prince extraterrestre qui m’ont abandonnée. C’est une balise de reconnaissance. C’était censé être un putain de traducteur linguistique ! Le bruit des parasites s’est atténué mais il est toujours présent, il s’agit de leur langage. Comme promis par la gardienne Egara, je comprends de mieux en mieux au fur et à mesure que j’écoute. Sauf qu’ils ne parlent pas à haute voix comme des gens normaux, mais via une sorte de fréquence que mes nouveaux implants comprennent. Ce n’est pas de l’anglais, mais je les comprends à la perfection.

« Trouvez la femme. On doit la ramener chez nous.

– Elle se trouve à vingt mètres environ par rapport à notre position. On la capturera dans trente-trois secondes et demie.

– L’homme humain est mort. Attrapez la femme. On doit ficher le camp de cette planète avant que la coalition ne repère notre vaisseau.

– Dix-neuf secondes si on se base sur sa position et vitesse actuelles.

– Augmentez la vitesse.

– On augmente de cinquante pour cent. »

Je pense brièvement à la gardienne Egara et à ses affirmations concernant la maîtrise de la langue grâce aux implants. Elle avait raison. Si je survis, je lui adresserai un mot en guise de remerciement.

Dix-neuf secondes avant que cette chose me capture ? Je cours plus vite que je n’ai jamais couru de toute ma vie, heureusement que je me suis efforcée de courir cinq jours par semaine, je percute une immense poitrine de plein fouet. Etourdie, je lève la tête, plus haut, sa peau est argentée, je pousse un hurlement.

4


Prince Nial, Terre

La femme dans mes bras lève les yeux vers mon visage et pousse un hurlement, comme si elle était aux mains des hordes de la Ruche. Elle se débat, elle me frappe et me tape, je suis soulagé. Je l’ai reconnue grâce au dossier du protocole des épouses que le Docteur Mordin a reçu avant son transfert. Avant son transfert avorté. C’est ma partenaire, ma femme. Ça ne fait aucun doute. Je sais qu’elle m’appartient, même sans l’avoir jamais vue. Elle est terrifiée mais vivante. Et incroyablement belle.

Je sens l’odeur riche en fer de son sang, la colère coule dans mes veines, une bataille fait rage, c’est la première fois que ça m’arrive. Une fois encore, c’est la première fois que je protège ma partenaire. Elle est effrayée et blessée. J’ignore l’état de ses blessures. Il faudra que je la déshabille et que j’inspecte le moindre centimètre carré de son corps au plus vite.

La simple idée de la toucher, de découvrir ses formes, me donne une érection. Je me remémore le rêve de la cérémonie d’accouplement et sais instinctivement ce dont elle a besoin, mais ce n’est pas le moment. Le danger qu’elle a encouru m’a presque rendu fou, mon corps s’emballe en sentant la douce odeur de sa peau et le parfum fleuri de ses cheveux blonds et brillants. Ces longues mèches ne sont pas blond foncé comme celles de mon peuple, mais beaucoup plus claires, on dirait du soleil liquide. Ma lumière dans l’obscurité. Tout ce que je sais, c’est qu’elle sera à même de dompter le monstre que les implants cyborg voulaient faire de moi.

En parlant de monstre, la créature qui la pourchassait n’a plus longtemps à vivre. J’entends les éclaireurs de la Ruche discuter, ils parlent un étrange langage fait de bips et de bruits, on dirait des insectes bourdonnant sous mon crâne.

J’ai jamais aimé ce bruit, mais là je l’adore. Il nous a guidés, Ander et moi, vers ma partenaire.

Je me penche et la regarde droit dans ses yeux bleu clair, semblable au ciel de son pays. « Jessica Smith, n’ayez crainte. Il ne vous sera fait aucun mal.

– Comment connaissez-vous mon nom ? Vous faites partie de la bande ? » Elle écarquille les yeux, arrête de se débattre et regarde brièvement mon pantalon et mon t-shirt noirs, ainsi que la veste en cuir que j’ai achetée pour dissimuler mes armes terriennes. Ces armes sont totalement inutiles contre un cyborg. Je le réduirai en pièces de mes propres mains. J’ai plutôt hâte qu’il arrive en fait.

Elle regarde par-dessus son épaule, elle tremble mais ne panique pas, ses petites mains agrippent mes énormes biceps, elle me tire pour me forcer à bouger. « Il arrive… dans dix secondes. Neuf. Merde. Il faut partir d’ici. »

Je fais non de la tête et l’abrite derrière moi. « Je ne fuis pas face à la Ruche. Je vais le tuer pour toi. »

Si j’arrive à l’impressionner avec ma force et mes aptitudes au combat, elle me permettra peut-être de la posséder sans être influencée par le collier de partenaire Prillon. Nos colliers de mariage nous attendent à bord du cuirassé du commandant, ils ne nous serviraient à rien ici sur Terre. Jusqu’à ce qu’on rentre, seule l’essence d’accouplement contenu dans mon sperme peut persuader Jessica de m’accepter, mais pour que ça marche, il va falloir que je m’approche d’elle et enduise sa peau de sperme.

Des bruits de bottes me tirent de ma rêverie de baiser ma partenaire, je pousse un rugissement pour prouver que je suis prêt à affronter le soldat de la Ruche qui vient de se pointer à l’angle même où je me trouvais. Il s’arrête net et me dévisage.

Leur conversation augmente d’intensité mais je n’en ai cure, tandis que j’avance vers mon ennemi.

Derrière moi, ma partenaire se prend le front à deux mains et s’agenouille. Elle pousse un gémissement de douleur.

Leur communication la fait souffrir. Je fonce sur le cyborg, je vais le couper en deux, mais il prend ses jambes à son cou comme un trouillard. Je ne peux pas me lancer à sa poursuite, pas avec une partenaire effrayée, affaiblie et vulnérable. Je m’agenouille et elle s’agrippe à ma chemise, comme si j’étais son sauveur, son partenaire.

Je ressens son profond besoin de moi, je suis déterminé à gagner sa confiance et son affection. Je veux qu’elle me saute dessus par choix et envie, non par crainte de la Ruche. J’ai envie qu’elle me touche parce que je le sens dans son sang, ce n’est pas un simple besoin de survie de sa part. Mais ce lien fragile me suffit pour le moment. Elle me permet de prendre soin d’elle, de la mettre en sûreté et de panser ses blessures.

Frustré d’avoir laissé échapper ma proie mais déterminé à m’occuper de ma partenaire, j’ai laissé l’éclaireur s’échapper, je n’ai pas oublié sa tête, je finirai bien par tomber sur lui. Il va mourir ; c’est une simple question de temps.

J’inspecte la zone pour m’assurer qu’aucune menace ne pèse aux alentours avant de prendre ma partenaire dans les bras. Elle se blottit contre ma poitrine, seul le fin tissu des vêtements terriens empêche la chaleur de ses formes voluptueuses de pénétrer mon corps glacé. Je regarde ses seins, je sens sa peau chaude, un désir irrépressible m’envahit. J’ai une érection douloureuse et pousse un grognement en guise d’avertissement, tandis qu’elle s’agite. J’embrasse son sein sous son chemisier et elle se fige.

« Qu’est-ce qui vous prend ? Lâchez-moi ! »

J’ai pas envie de renoncer à ses seins ronds, je me force à lever la tête. J’ignore ses protestations et me dirige vers le point de rendez-vous dans un parc avoisinant dont on a convenu avec Ander. On y a garé la voiture de la gardienne Egara. Dès notre arrivée au centre de transport, la gardienne nous a aidé à nous procurer des vêtements et des moyens de télécommunications primitifs que les humains appellent téléphones portables. Le mien vibre dans la poche de ma veste.

J’enclenche l’appareil bizarre que la gardienne a programmé pour chacun de nous et attends un changement de bruit, signifiant que l’appareil de télécommunications est activé.

« J’écoute. »

J’entends distinctement Ander. « Deux éclaireurs de la Ruche sont venus au domicile de l’humain. Je les ai tués tous les deux.

– Parfait. J’en ai vu un mais j’ai pas pu me lancer à sa poursuite.

– Il va revenir chercher les autres. Je vais l’attendre et le suivre jusqu’à son vaisseau. » La voix grave d’Ander s’entend nettement et ma partenaire a arrêté de gigoter pour écouter notre conversation.

« Parfait. Trouve son vaisseau et tue-le. Prends son processeur. Je veux savoir ce qu’ils fichent sur Terre.

– Je vais le déchiqueter, comme les autres. »

J’envie la satisfaction qui se lit dans la voix d’Ander. Il a vécu le plaisir suprême de déchiqueter le corps d’un éclaireur. Je meurs d’envie de ressentir ce soulagement. Seule

l’annihilation totale de notre ennemi viendra à bout de la colère qui fait rage dans mes veines.

Ou copuler comme une bête avec une femme consentante, expurger toute ma colère en pilonnant violemment son sexe humide et accueillant…

Ma partenaire se trémousse, inspire brièvement, je la regarde, mes envies de sexe cèdent la place à la stupeur. « Brûlez les corps. Il faut les détruire. Leur vaisseau idem. »

J’écarquille les yeux.

« Pourquoi ? » Détruire les corps de la Ruche est un processus long et compliqué. Leurs pièces métalliques mettent des heures à fondre sans les incinérateurs adéquats. Leur vaisseau n’est pas un problème. S’il ne s’autodétruit pas, on fera en sorte qu’il percute l’étoile de la Terre et se consumera instantanément. Si le vaisseau de la Ruche se trouve dans les parages, on mettra les corps à l’intérieur et on organisera un beau feu d’artifice.

« Mon peuple ne dispose pas de leur technologie. Nos ingénieurs sont brillants. Ils peuvent absolument tout rétro-concevoir. Ces choses doivent être entièrement détruites. »

Je soupire, résigné à me ranger à l’avis de notre partenaire. La Terre est un nouveau membre de la coalition, elle est considérée comme une planète primitive. Ils n’ont pas encore libre accès aux armes ou à la technologie de la coalition. En fait, ma présence sur Terre viole l’accord instauré par la coalition pour protéger la Terre de la Ruche. La Terre se trouve hors des limites de portée des hommes politiques et des ingénieurs de la coalition œuvrant avec les gouvernements sur Terre. Les humains ont du mal à intégrer que leur petite planète soit pour le moins insignifiante, parmi plus de deux cents systèmes solaires. La race humaine est peu nombreuse et pourtant, ils se chamaillent pour un rien, sous-estiment leurs femmes et n’ont aucun respect pour leur planète.

« Tu as raison, Jessica Smith. On ne peut pas faire confiance aux humains. » Donner libre accès à la technologie de la Ruche aux gouvernements humains serait bien trop dangereux. Les humains n’auraient de cesse de s’entretuer, malgré la menace que représente la Ruche. Ils ne sont pas prêts à gouverner.

J’appuie à un endroit de ma chemise.

« J’ai fait en sorte que Jessica puisse nous entendre, Ander. Faisons ce qu’elle dit, on va charger les corps sur leur vaisseau et l’envoyer dans les étoiles. De façon à ne laisser aucune trace à leurs ingénieurs. »

La voix d’Ander me parvient via un petit haut-parleur intégré dans ma chemise. « Qui est cette femme, pour oser donner des ordres aux guerriers Prillon ? »

Jessica pousse un cri de surprise en entendant la question d’Ander, mais ce n’est rien comparé au choc que produisent mes paroles.

« Notre partenaire. »

Ander garde le silence plusieurs secondes, le pouls de Jessica va crescendo tandis qu’il s’adresse directement à elle. « Sois la bienvenue, partenaire. Je suis Ander, ton second ; anéantir tes ennemis est un devoir et un privilège. Je te rejoins. Le plaisir que tu éprouveras en voyant leurs têtes séparées de leurs corps sera ma plus belle récompense. »

Mon second a des talents de poète ?

Je regarde la réaction de Jessica face au vœu solennel d’Ander. La perplexité la plus totale se lit sur son visage.

Un groupe de tueurs de la Ruche a tenté de la tuer. Je la tiens dans mes bras—j’ai l’air tout aussi menaçant que les gars de la Ruche—et je lui annonce qu’elle est notre partenaire. Ander va tuer ses ennemis et la posséder, sa récompense sera son soulagement. Ça fait beaucoup de données à intégrer, même pour une femme Prillon. Mais pour une terrienne ? Il est surprenant qu’elle ne se soit pas encore évanouie.

On sent qu’elle est touchée, mais pas comme je m’y attendais. Je sens son excitation aussi nettement que le sang de ses blessures. L’odeur de sa chatte humide est une drogue qui m’irradie jusqu’à ma verge en érection. Si elle n’était pas blessée, je l’aurais prise là, maintenant. Pour qu’elle soit à moi pour toujours.

Elle se mord la lèvre, j’ai trop envie de la goûter, j’ai du mal à me concentrer sur ce qu’elle dit.

« Je ne comprends pas ce qui se passe. »

Pas étonnant.

Elle est perplexe, ses sourcils se rapprochent en une forme adorable, j’ai déjà vu cette expression sur le visage de Dame Deston, quand elle se disputait avec ses partenaires. J’aimerais me pencher et embrasser le sillon qui se creuse entre ses sourcils mais je reste immobile tandis qu’elle m’examine avec un intérêt tout nouveau.

« Tu leur ressembles. Quel est ton peuple ? Pourquoi l’ont-ils tué ? ton ami parle d’un second ? C’est quoi ce bordel ? Vous avez fait le serment de tuer mes ennemis. Je ne connais aucun extraterrestre, et je ne me connais pas d’ennemis. Et sa récompense ? Je ne comprends pas de quoi il parle, que ça va me procurer du plaisir et… »

Elle s’interrompt et me dévisage à nouveau.

« Il voulait dire baiser ? » Je la soupçonne de lire le désir dans mes yeux, je ne fais rien pour m’en cacher. Elle doit prendre conscience de notre connexion, de l’envie viscérale que j’ai d’elle. Ce programme d’accouplement est vraiment incroyable, c’est bien ma partenaire, ça ne fait aucun doute. Je l’ai su dès que je l’ai vue. Ça s’est confirmé quand je l’ai prise dans mes bras. Notre connexion sera effective lorsque la cérémonie d’accouplement sera terminée. Je n’ai pas besoin de porter un collier virtuel autour du cou pour savoir qu’on est liés, c’est dans l’ordre des choses. C’est tout simplement incroyable.

Mon Dieu, j’ai une envie folle de la pénétrer et de la faire hurler. J’ai envie de voir ses seins se balancer. J’ai envie qu’elle devienne folle à force d’orgasmes. J’ai envie que sa chatte dégouline, j’ai envie de la branler avec ma langue, j’ai envie d’enfoncer mes doigts dans son cul, qu’elle ne puisse plus tenir en place, me supplie et s’abandonne.

« Oui, baiser. Entre autres. »

J’avais complètement oublié Ander à l’autre bout du fil, sa douce réponse me fait rugir de désir. Elle écarquille les yeux mais Ander se reprend, sa voix est posée quand il reprend.

« Prends le véhicule et occupe-toi de notre partenaire. Je vais m’assurer qu’il n’y ait pas de danger, on se rejoint près du moyen de transport. »

Il se déconnecte, j’intime l’ordre à mon sexe de se calmer. Ma partenaire est dans mes bras, elle saigne. Je lui expliquerai quel est son nouveau statut après avoir soigné ses blessures, ses cours seront émaillés de plaisir.

J’ai bien fait de choisir Ander pour second. Il n’a peur de rien, il est fort, le serment qu’il a fait à Jessica prouve qu’il mettra un point d’honneur à se débarrasser de ses ennemis. Je lui fais confiance pour éliminer les corps et le vaisseau de la Ruche. Nous ne commettrons pas l’erreur de prendre le contrôle de leur vaisseau, son maniement est bien trop perfectionné pour qu’on s’en sorte, on tomberait tout crus dans les mains de la Ruche.

Plus jamais. Plutôt mourir que permettre à un autre membre de leur race de me toucher.

Non, Ander va détruire leur vaisseau, je vais ramener notre partenaire au centre de recrutement des épouses humaines et à la gardienne Egara. Si mon père n’a pas déjà verrouillé les stations relais dans l’espace, comme je le subodore, ma partenaire sera bientôt en sûreté à bord du navire de guerre du Commandant Deston.

Je me tape un petit footing, je me fiche qu’on me voit—mi-homme, mi-machine, les Terriens du moins—mais la nuit est calme. Je passe telle une ombre devant un grand quartier d’habitation. Des voitures, les véhicules de prédilection sur Terre, stationnent dans la rue. De grands arbres cachent la lune de la Terre, des lampadaires fixés aux maisons diffusent une clarté qui retombent sur la façade des bâtiments, seul point lumineux.

L’air est chaud, il avoisine la température régnant dans le navire de guerre climatisé, mais humide. Le fond de l’air est humide, c’est… étrange. Je n’ai pas l’intention de rester sur Terre assez longtemps pour me pencher sur cette curiosité. Je préfèrerais plutôt me pencher sur—

Jessica pousse un cri et je la regarde. Elle a mal quand je cours. Je stoppe net, m’apprêtant à la poser par terre, la déshabiller et panser ses plaies si nécessaire. « Je sens l’odeur de ton sang, partenaire. »

Elle remue la tête contre ma poitrine.

« Tu le sens ? » demande-t-elle, surprise.

Les autres ne sentent donc pas le sang de leur partenaire, je serai donc le seul concerné, eu égard aux améliorations que la Ruche a effectué sur moi ?

« C’est une simple égratignure. J’ai eu pire. Tu peux me poser maintenant. Je t’en prie. Merci pour ton aide mais tu peux y aller. » Ses mains tremblent et je la fusille du regard, j’essaie d’imaginer dans quelles circonstances une femme a subi d’aussi graves blessures au point que d’avoir son vêtement trempé de sang—son épaule est toute poisseuse de sang coagulé—passe pour une égratignure.

« Y aller ? Tu vas me suivre, partenaire. Je vais m’occuper de toi. Il est de mon devoir de m’assurer que tu ailles bien. »

Elle secoue de nouveau la tête. « Non. Ça peut pas attendre. Pose … pose-moi s’il te plaît. Je dois me tirer d’ici avant que d’autres … choses n’arrivent. »

Elle tire sur l’étrange objet noir qu’elle porte autour du cou. Je croyais que c’était un téléobjectif ou autre, j’ignorais qu’il s’agissait en fait d’une arme. Si s’agit bien d’une arme, elle s’en est certainement servie sur l’éclaireur de la Ruche lancé à sa poursuite. Je raffermis ma prise sur ses formes. Je ne la lâcherai pas. Jamais. Mais je comprends sa peur et fais de mon mieux pour l’apaiser et la rassurer.

« Ander va tous les anéantir. N’aie pas peur. Ils ne reviendront pas.

– Ils ? Qui ça, ils ? »

Je me contracte, je m’attendais à ce qu’elle me sorte, Qui es-tu ? Mais non. Elle a dû sentir que j’étais inoffensif. Elle a senti que j’étais son partenaire, le mec idéal, mais je doute qu’elle me croit, du moins pour le moment.

« Je vais tout expliquer, mais pas ici, pas maintenant. »

Elle détourne le regard et refuse de croiser le mien, ses mains tiennent fermement la boîte noire pendue à son cou. « Je dois vraiment y aller. S’il te plaît, inutile que tu te retrouves impliqué dans mes problèmes. Fais-moi confiance. Ces machins ne sont pas les seuls sales types à vouloir ma peau. »

Ma partenaire a des secrets, ça m’intrigue. « Des ennemis ? »

Elle hoche la tête.

« Si tu as des ennemis, partenaire, dis-moi qui c’est. Je les élimine sur le champ. »

Elle secoue la tête et soupire. « Tu ne peux pas tuer tout le monde.

– Oh que si. » Elle écarquille les yeux devant ma voix assurée. « Les humains sont petits et faibles. Leurs os sont fragiles, ils se cassent comme des brindilles. » Cette femme a besoin de protection. Elle est petite et apeurée. Fragile. Belle, mais faible. « Je me ferai un plaisir de détruire tes sales types pendant qu’Ander s’occupera des autres. »

Elle me sourit, comme si je plaisantais. « Là n’est pas le problème.

– Dis-moi qui sont tes ennemis, femme. Je les détruirai. » La frustration prend le pas sur la fierté et je la regarde de travers. Elle va m’empêcher de la protéger ? Je suis indigne de ce droit le plus élémentaire ?

Elle recule, rejette la tête en arrière et lève les yeux vers moi. « Cet ersatz d’homme est réel ? Qui es-tu exactement, et pourquoi tu m’appelles partenaire ? Tu viens d’Australie ? Tu as l’air loin de chez toi. » Elle me repousse. « Pose-moi maintenant. Je suis pas une poupée.

– Je ne viens pas d’Australie. Je suis le Prince Nial de Prillon Prime, ton partenaire. »

Elle se fige et écarquille les yeux, j’y lis une émotion nouvelle. « Mais … mais—c’est une plaisanterie ? C’est pas drôle. »

Son air fougueux me fait sourire, mes lèvres la touchent presque et je murmure, « Tu n’es pas un jouet mais tu m’appartiens, je te posséderai. Tu es douce et voluptueuse. Ton odeur me fait bander, j’ai la tête qui bourdonne. Je sens ton sexe, je suis content de constater que tu mouilles à l’idée que mon second élimine tes ennemis. Je suis moi aussi en droit de te protéger et de veiller sur toi, comme tu le mérites. Tu es une partenaire de choix. Tu as été accouplée et possédée, Jessica. Tu te souviens du rêve de la cérémonie d’accouplement, celui avec les deux mecs qui dominaient leur partenaire ? Je vois dans tes yeux que tu sais parfaitement de quoi je parle. C’est ce qui nous unit. Je sais ce dont tu as besoin. Ander va y remédier. On te procurera du plaisir, ensemble. J’ai traversé la galaxie pour toi, partenaire. Je ne te lâcherai pas. Tu m’appartiens. »

Jessica Smith fait mine d’argumenter et je l’embrasse avidement, j’ai une envie folle de la baiser. Je ne lui laisse pas le temps de respirer. Je ne veux pas qu’elle respire. Je veux qu’elle ressente la chose, qu’elle en meurt d’envie, qu’elle obéisse.