Kitabı oku: «Tous Les Moyens Nécessaires», sayfa 12

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Il cria à Jacob. “Quand tu veux!”

L'hélico vira à gauche et descendit en altitude. Ils se retrouvèrent au-dessus des véhicules. Ils étaient descendus de trente mètres en quelques secondes. Ils arrivaient à toute vitesse. Plus que cent mètres du sol. Soixante mètres maintenant. Un tireur sortit la tête d'une vitre arrière de la Range Rover. Il pointa son fusil sur l'hélico.

“Fous une raclée à ce connard!” cria Luke.

Ed se lâcha, le fusil gronda. La porte de la Range Rover s'effondra, comme une canette de bière écrasée par une main invisible. La tête du type explosa dans un jet de sang. Il lâcha son arme et s'effondra en arrière. Le fusil s'écrasa le long de la route.

“En plein dans le mille. Maintenant amène-moi plus près.”

L'hélico descendit rapidement, se déplaçant le long de la route. Il tourna, la porte faisant face à la Navigator. Luke grimpa sur la banquette, de l'autre côté d'Ed. L'hélico descendit encore un peu, rebondit sur le toit de la Navigator, s'éleva d'un mètre et redescendit.

Le moment était venu.

Luke sauta.

Chapitre 31

Luke tomba sur les mains et sur les genoux, et s'accrocha aux barres du toit.

Le chauffeur avait dû entendre Luke toucher le toit. La Lincoln commença à virer follement de droite à gauche à travers les bandes, essayant de jeter Luke en bas du toit. Luke s'agrippa aux barres de toutes ses forces, la partie inférieure de son corps roulant de gauche à droite.

L'hélico devança les véhicules et vira à gauche pour se retrouver en travers de leur route. Ed se trouvait à la porte, face à eux. Luke baissa la tête juste au moment où le canon d'Ed commença à cracher du feu.

Une rafale de balles pulvérisa l'avant de la voiture. Luke rampa vers l'avant. Le côté droit du pare-brise s'était effondré à l'intérieur. Il se pencha et donna un coup aux restes de verre, les forçant à rentrer dans la voiture. À l'intérieur, une femme se mit à crier. Un enfant pleurait.

La moitié du pare-brise s'effondra dans la voiture. Luke se retourna, poussa ses jambes à travers et se glissa sur le siège avant passager. Il aterrit sur les genoux d'un homme mort. Le chauffeur cherchait son arme. Il la pointa dans la direction de Luke qui agrippa son poignet et le frappa contre le tableau de bord.

L'homme lâcha le revolver sans tirer un coup de feu. Il tomba entre ses jambes sur le sol du côté chauffeur. L'homme quitta les yeux de la route et chercha à le récupérer. Luke sortit son propre revolver.

Soudain, un coup de feu retentit depuis le siège arrière. Le son était assourdissant dans les confins clos de la voiture.

BOUM.

Des gens hurlaient sur le siège arrière. Luke se baissa et la tête de l'homme mort explosa.

Les oreilles de Luke sifflaient. Il regarda derrière lui, jetant un oeil entre les sièges. Ali Nassar était assis là avec une femme et une petite fille. Leurs yeux étaient grands ouverts, terrifiés, paniqués. La petite fille était assise au milieu. Derrière eux, au troisième rang, était assis un homme robuste armé d'un revolver.

L'homme s'abaissa derrière la tête de la petite fille. Son revolver pointait au-dessus de son épaule, juste à côté du visage de la fille.

C'était son opportunité d'en finir avec tout ça. De sauver sa vie et d'attraper Nassar.

Mais Luke ne parvenait pas à se décider à tirer. Il ne voulait pas prendre de risque. Pas avec la petite fille.

“Ali!” cria Luke. “Attrape ce flingue! Arrête-le!”

Ali Nassar fixa Luxe d'un regard terne.

BOUM. L'homme tira à nouveau.

La fille hurlait maintenant. Tout le monde sur le siège arrière criait.

La balle toucha le centre de l'homme mort. Il ne faudrait pas longtemps pour que ces balles finissent par briser le siège et le corps de cet homme.

Le chauffeur avait retrouvé son flingue.

Il n'y avait plus grand chose à faire. Luke retourna son propre revolver. Il tenait le canon dans sa main et brandissait la poignée. Il frappa la tête du chauffeur avec.

Une fois. Deux fois. Trois fois.

Il se baissa alors qu'un autre coup de feu traversait la voiture.

BOUM.

Le tableau de bord en plastique se brisa, des éclats volèrent partout. Luke en sentit la morsure dans sa chair.

La voiture commença à virer vers la gauche, en-dehors de l'autoroute et en travers de l'accotement. Le chauffeur était inconscient au volant. La voiture descendit un remblai d'herbe. Elle pencha sur la gauche, s'inclinant de plus en plus… sur deux roues. Luke chercha à atteindre le volant.

Trop tard. La voiture fit un tonneau. Luke se frappa la tête contre le tableau de bord. Puis la voiture se retrouva sur le toit. Il s'écrasa violement contre le plafond, à une vitesse folle. Il finit par se retrouver sur le dos. Il haletait dû à la violence des coups.

Les airbags se déclenchèrent autour de lui.

La voiture fit un autre tonneau. Il était projeté de gauche à droite comme une marionnette. Il tomba du plafond. La dernière chose qu'il sentit, ce fut sa tête heurter le volant. Puis tout devint sombre.

Chapitre 32

Ed Newsam avait tout vu depuis le Petit Oiseau.

La Navigator avait fait deux tonneaux et avait aterri sur le côté gauche sur un tas de terre le long de l'autoroute. Ses pneus avaient éclaté. Son pare-brise avait disparu. De la fumée sortait de plusieurs endroits de la voiture.

La deuxième Range Rover se rabattit sur l'accotement. Trois hommes en sortirent et descendirent en courant le remblai herbeux vers la Navigator démolie, revolvers au poing.

L'hélico se déplaçait rapidement, de côté et vers la gauche. Ed essaya d'aligner les hommes mais c'était peine perdue. L'hélico tremblait. Il tira une rafale quand même. Deux des hommes se mirent à l'abri dans les herbes. Le troisième continua à courir.

“Mayday, mayday,” disait la voix de Jacob. “Prenez position en prévision du crash.”

Ed était attaché à la banquette avec des liens en cuir et l'installation était loin d'être sécurisée. Une douleur aigüe perçait sa hanche droite. Le reste de son corps était traversé de déchirures, de coupures et de vives douleurs. De l'autre côté de la porte, se trouvait la cabine cargo avec ses attaches sécurisées. Il était impossible qu'il arrive jusque là et qu'il s'attache à temps. Il glissa le fusil par la porte, se baissa et s'accrocha à la banquette aussi fort que possible. C'était sa position en prévision du crash.

Devant lui, le sol s'approchait rapidement. Si l'hélico faisait un tonneau, il allait être éjecté. Il ne parviendrait pas à rester en place. Il serait emporté dans le même tourbillon que les lames du rotor. Il secoua la tête. Ce n'était pas une bonne nouvelle.

La terre se rapprochait à une vitesse hallucinante. Ils n'étaient plus qu'à six mètres du sol.

La voix de Jacob retentit, comme s'il commandait une pizza: “Impact dans trois, deux…”

Ed s'agrippa à la banquette aussi fort que possible. Il ferma les yeux.

S'il te plaît, pas de tonneaux. S'il te plaît, pas de tonneaux. S'il te plaît, pas de…

*

Il fallut quelques secondes à Luke pour que ses yeux voient clair.

Il était toujours à l'avant de la voiture. Son front avait violemment cogné le volant et il était presqu'aveuglé par la douleur. Les airbags s'étaient dégonflés mais une poussière blanche flottait dans l'air. Sa tête reposait sur les jambes du chauffeur. Ses propres jambes reposaient sur l'homme mort du siège passager. Les hommes portaient leur ceinture de sécurité. Luke avait volé dans les airs. Eux n'avaient pratiquement pas bougé du tout.

Luke tâtonna de la main sous le siège du chauffeur et autour de ses pieds. Il trouva le revolver de l'homme et s'en empara. C'était un Glock neuf millimètres, parfait! Il était confortable en main. Il se redressa en position assise. Le verre brisé du pare-brise était éparpillé sur tout l'avant. Le chauffeur était toujours inconscient, la tête penchée contre sa ceinture de sécurité.

À l'extérieur de la voiture, deux hommes s'approchaient prudemment en position accroupie, leurs Uzis sortis.

Luke jeta un coup d'oeil au siège arrière. Ali Nassar et sa famille étaient vivants et réveillés, mais hagards et étourdis. Nassar avait un grand plâtre blanc à la main droite.

La petite fille était mignonne, avec son ruban vert vif retenant ses cheveux noirs. Elle avait de grands yeux bruns. La femme était mince comme un roseau et éthérée. Aux yeux de Luke, elle ressemblait à ce genre de femmes qui passaient ses journées à lire des magazines de mode ou de nouvelles concernant la famille royale britannique. Elle s'était probablement réveillée ce matin en pensant qu'elle avait tout vu dans sa vie.

Plus maintenant. Elle regardait fixement devant elle. Luke avait de nombreuses fois vu des gens dans cet état auparavant. La femme était en état de choc.

Luke grimpa sur le siège du conducteur et les rejoignit à l'arrière. Il se tenait accroupi, au cas où l'un des tireurs à l'extérieur perdait son sang-froid. Il se cala aux pieds de la petite fille.

“Vous êtes fou,” dit Nassar.

Luke l'ignora. Il regardait la petite fille mais aussi derrière elle.

L'homme à l'arrière s'était violemment cogné la tête. Il était soit inconscient, soit mort.

“Comment tu t'appelles?” demanda Luke.

La petite fille était terrifiée mais elle répondit. “Sofia.”

“Chut! Ne parle pas à cet homme!”

“Sofia, c'est un très joli prénom pour une très jolie petite fille. OK Sofia, je veux que tu fasses quelque chose pour moi. C'est très facile. Je veux que tu détaches ta ceinture et que tu viennes vers moi.”

Nassar bougea pour détacher sa propre ceinture. “N'y pense même pas…”

Luke pointa le revolver sur sa tête. “Dis encore un mot.”

“S'il vous plaît, ne lui faites pas de mal,” dit Sofia. Des larmes coulaient sur ses joues.

“Je ne vais pas lui faire de mal, Sofia, mais je veux que tu viennes vers moi.”

La petite fille obéit. Elle détacha sa ceinture de sécurité et vint gracieusement vers Luke, tel un minuscule animal. Il l'entoura gentiment de son bras comme si elle était sa propre enfant.

À l'extérieur de la voiture, les tireurs s'étaient rapprochés. Ils se trouvaient tous les deux du côté gauche de la voiture. Ils pointaient leurs flingues à travers la vitre. La vitre arrière était brisée. Il suffisait que l'un d'entre eux perde son sang-froid. Ce serait un vrai carnage dans le véhicule.

“C'est assez prêt!” cria-t-il aux hommes. “Il y a une femme et une enfant ici. Si vous tirez, vous allez tous nous tuer.”

Ils n'en avaient que faire. À l'extérieur, l'un des hommes glissa son Uzi derrière le dos. Il sortit une arme de poing et la pointa à travers le trou béant laissé par la vitre.

BOUM!

Le verre se brisa sous le coup de feu.

La petite fille hurlait dans les bras de Luke et il vit l'impact de balle dans le siège en cuir, à deux centimètres de sa tête. Heureusement, ils avaient raté leur coup. Il savait qu'il était possible qu'elle n'ait pas autant de chance la prochaine fois. Luke se tracassait davantage pour la petite fille que pour lui-même.

Du coup, lorsque l'un d'entre eux leva à nouveau son flingue et s'approcha, c'est à la petite fille que Luke pensa en premier. Il aurait pu tirer. Il aurait pu les tuer tous les deux. Mais il ne voulait pas prendre le risque. Pas avec elle dans le chemin.

BOUM!

Luke attrapa Sofia et la retourna, la protégeant de son corps une fraction de seconde avant le coup de feu.

Il sentit une douleur insoutenable au moment où la balle pénétra son bras. Du sang gicla. Mais il savait d'expérience qu'il ne s'agissait que d'une blessure superficielle. C'était un petit prix à payer pour sauver la vie de Sofia.

Sa mère hurla et Nassar cria: “ARRÊTEZ DE TIRER, VOUS ÊTES FOUS?”

Luke entendit les hommes lever leurs flingues et sentit qu'ils le tenaient en ligne de mire. Il savait que c'était sa dernière opportunité.

Il se retourna, agrippa un genou et tira deux coups. Il savait qu'il fallait que ce soit des tirs parfaits, sinon il était mort. Il n'aurait pas le temps de tirer une troisième fois.

BOUM. BOUM.

Luke ne vit aucun mouvement, tout était calme. Et vint le silence. Il regarda à l'extérieur et vit les deux hommes morts, une balle dans la tête.

Il soupira de soulagement.

“Vous êtes fou!” répétait Nassar à nouveau, la voix tremblante et chevrotante.

Luke se retourna vers lui et le fusilla du regard. Il se pencha et l'attrapa par la chemise.

“Je veux qu'elles sortent,” dit-il. “Ta fille et ta femme, je les veux loin d'ici. D'autres personnes sont sur le point d'arriver et elles pourraient être blessées. Et c'est entre toi et moi maintenant.”

Nassar hocha la tête vers sa femme, mais elle gémit profondément.

“ALI!” cria Luke en pointant le flingue sur sa tête. “MAINTENANT!”

La femme se mit à hurler et la petite fille à pleurer.

Nassar se pencha, agrippa sa femmes par les épaules et la secoua violemment. “Irina! Reprends-toi! Emmène Sofia loin d'ici.”

La femme détacha sa ceinture de sécurité. Elle sortit de la voiture et emporta la petite fille. Elles couraient et bientôt se retrouvèrent à une trentaine de mètres. Puis à une cinquantaine. Durant un moment, Luke les regarda s'enfuir. Il inspira profondément. S'il avait un jour une fille, il se demandait si elle lui ressemblerait.

Nassar fit un mouvement pour sortir de la voiture. Trop tard. Luke l'agrippa par la chemise et le retint. Il claqua la porte et pointa son flingue sur la tempe de Nassar.

Nassar fixait Luxe d'un regard féroce.

“Maintenant, tu m'écoutes,” dit Luke. “Je veux tout savoir. Pour qui tu travailles? Comment tu as fait? Quand ça a commencé? C'est quoi la suite? Tout! Tu m'entends? Si je sens l'ombre d'un mensonge, je te jure devant Dieu que je te descends.”

“Si tu me descends, je peux te promettre que c'est la dernière chose que tu feras.”

“Parle! Je vais compter jusqu'à trois, comme la dernière fois. Tu te rappelles? Mais cette fois-ci, à trois, je t'explose la cervelle.”

“Tu es fou! Tu sais ça? Tu es fou! Tu es…”

“Un,” dit Luke.

De l'autre côté de la vitre, des hommes en uniformes descendaient le talus en courant. Des flics de New York, des agents de l'état, une foule de policiers. Des hommes en costume les accompagnaient, probablement des types de l'Équipe d'Intervention Spéciale. C'était bientôt terminé.

Le temps lui était compté.

“Deux…”

Nassar ne tint pas plus longtemps. “Arrête! Je vais te dire ce que tu veux savoir.”

“Qui est responsable?” dit Luke. “Pour qui tu travailles? L'Iran?”

Les épaules de Nassar s'affaisèrent. Sa force vitale semblait lui échapper. Il haussa les épaules.

“Je travaille pour vous.”

Chapitre 33

16h50

Commissariat du 116ème – Queens, New York

Il fallut plus d'une heure pour enregistrer Ali Nassar et le ramener en bas.

En attendant, Luke parlait au téléphone avec Becca.

“Tu es un homme merveilleux.”

Luke appuya le front contre le mur sale du sous-sol du commissariat et écoutait le son mélodieux de la voix de sa femme. Un poste de police était un endroit rude. Les néons fluorescents du plafond étaient trop lumineux. Les voix et les bruits de pas résonnaient autour de lui. Un rire se fit entendre au bout du couloir, plutôt comme un gloussement de cinglé.

“Je ne me sens pas vraiment merveilleux,” dit-il.

“Mais tu l'es. Tu as sauvé la vie du Président aujourd'hui. C'est incroyable, c'est un miracle.”

Luke soupira. Il ne sentait pas l'étoffe d'un héros. Et ça n'avait rien d'un miracle. On aurait plutôt dit un cauchemar qui ne faisait que débuter.

“Tu es juste très fatigué, Luke. C'est pour ça que tu te sens déprimé. C'est quand la dernière fois que tu as dormi? Il y a plus de trente heures? Écoute, Gunner et moi sommes tous les deux très fiers de toi. Dès que tu rentres à Washington, pourquoi tu ne vas pas à la maison te reposer un peu et venir nous rejoindre après ça? Il fait magnifique ici. On prendra quelques jours de congé, on arrêtera les pendules et on sera tous ensemble. Qu'est-ce que tu en penses?”

“Ça me paraît parfait!”

“Je t'aime tellement,” dit-elle.

Luke aimait Becca aussi et il avait envie de la voir. Il avait envie de passer quelques jours au calme dans la maison de campagne avec elle et Gunner. Mais bien qu'il le désirait intensément, il ne voyait vraiment pas comment ça allait être possible.

Il ne pouvait rien lui dire. Tout ce qu'il lui avait dit, c'était qu'après la réunion avec le Président, il était retourné à New York pour suivre une autre piste. Il ne lui raconta pas l'attaque par hélicoptère. Il ne lui raconta pas avoir sauté sur le toit d'une voiture roulant à cent-cinquante kilomètres à l'heure. Il ne lui a pas dit qu'il avait tué deux hommes. Il ne lui dit pas que cette affaire était loin d'être terminée.

Un jeune détective aux cheveux fins, la cravate nouée de travers et les manches retroussées, s'approcha de Luke dans le couloir.

“Agent Stone?”

Luke hocha la tête.

“Ils vont commencer l'interrogatoire.”

Luke termina sa communication avec Becca et suivit le détective dans la salle d'observation. La pièce était sombre et remplie d'une demi-douzaine d'hommes. Luke était content de se retrouver dans l'obscurité après les lumières trop vives du couloir.

Le détective présenta Luke à trois hommes en costumes sombres et cravates.

“Vous serez probablement contents de rencontrer ces types. Voici l'agent Stone du FBI et voici les agents Stern, Smith et Wallace.”

“Nous sommes de la Sécurité Nationale,” dit l'un des hommes en serrant la main de Luke.

“Begley vous a envoyés?” demanda Luke.

Le sourire de l'homme faiblit quelque peu. “Begley?”

“Oui. Ron Begley.” Luke mima la forme d'un ballon de basket avec ses mains. “Un gars rondouillet? Il gère une unité chez vous mais ne me demandez pas laquelle. Nous avons eu un léger différend ce matin concernant le fait de savoir si Ali Nassar valait la peine ou non d'être poursuivi. J'imagine qu'il a changé d'avis.”

Les trois hommes se mirent à rire. “Nous ne travaillons pas pour Ron Begley.”

“Tant mieux pour vous. Vous êtes certainement plus heureux ainsi.”

De l'autre côté d'un grand miroir sans teint, Ali Nassar était assis à une table en métal. Il buvait d''une grande tasse à café blanche. Sa cheville était menottée au pied de la table qui était elle-même boulonnée au sol. Ça n'avait pas vraiment d'importance. Ali Nassar n'avait pas l'air d'avoir envie d'aller quelque part.

Il était complètement ébouriffé. Sa chemise était déchirée et froissée, déboutonnée à moitié jusqu'au ventre. Ses cheveux étaient dressés sur sa tête. Il avait de larges cernes sous les yeux. Sa mâchoire pendait et ses mains tremblaient lorsqu'il portait la tasse de café à ses lèvres.

Un détective des services de police de New York faisait pression sur lui. Le détective était robuste, musclé, style roux irlandais. Le silence se fit dans la salle d'observation quand Nassar commença à parler.

“Où sont ma fille et sa mère?” demanda-t-il.

Le flic secoua la tête. “Elles vont bien. Ne te tracasse pas pour elles. On les a ramenées à la mission iranienne. Elles n'ont rien fait de mal et elles n'ont aucune idée de ce qui se passe. Personne ne s'intéresse même à elles.”

Nassar hocha la tête. “Tant mieux.”

“OK,” dit le flic. “tout va bien et elles sont en sécurité. Maintenant, fais abstraction d'elles le temps d'un instant. Je veux en savoir plus sur toi.”

Maintenant Nassar secouait la tête. “Vous n'avez pas le droit de me garder ici. Je veux parler à un avocat.”

Le flic sourit. Il était détendu. Luke reconnut le type de gars qui avait l'habitude de cette requête et savait comment la contourner.

“Pourquoi?” demanda le flic. “Tu as quelque chose d'autre à cacher? Tu as déjà parlé à l'agent du FBI dans la voiture.”

“Il m'a mis un flingue à la tempe.”

Le flic haussa les épaules. “Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. C'est la première fois que j'en entends parler. Et de toutes façons, je n'étais pas là, alors qu'est-ce que j'en sais?”

“Vous me retenez ici de manière illégale,” dit Nassar.

“Ali, il faut que tu saches une chose. Nous ne te retenons pas. Tu n'es pas sous mandat d'arrêt. Nous ne pourrions pas t'arrêter même si on le voulait et tu le sais. On t'a attaché à cette patte en métal pour ta propre sécurité. Les couloirs ici sont peuplés de violents criminels. Et parfois ils se libèrent. Crois-moi, tu es plus en sécurité dans cette pièce. Mais si tu veux partir, tu es libre de le faire à tout moment.”

On aurait dit que Nassar allait dire quelque chose. Il hésita, s'attendant à un mauvais tour.

Le flic leva sa main charnue. “Maintenant, laisse-moi t'expliquer pourquoi partir serait une mauvaise idée,” dit-il. “Tu es impliqué dans une sale affaire. On le sait tous les deux, donc ça ne sert à rien de faire semblant. Il y a des gens qui m'ont dit que tu as fait sauter la Maison Blanche. Je ne sais pas si les croire ou non.”

“Ce n'est pas moi,” dit Nassar.

Le flic pointa un doigt sur lui. “Exactement et c'est ce que je crois aussi. Je crois que tu n'es pas responsable. Mais on dirait que tu sais qui sont les responsables. Et si j'étais ces types, tu sais ce que je chercherais à faire maintenant? Éliminer les inconnues. Si tu passes cette porte, combien de temps tu crois que tu vas vivre? Douze heures, si tu as de la chance? Personnellement, je doute que tu survives aussi longtemps.”

Nassar le fixa du regard.

“Tes amis de la mission iranienne?” dit le flic. Il secoua la tête. “Je ne pense pas qu'ils vont revenir te chercher. Ils ont perdu quatre hommes aujourd'hui en essayant de t'amener à l'aéroport. Tu es une responsabilité pour eux. Tu es embarrassant. S'ils reviennent, je pense que c'est pour te tirer une balle ici.”

Le flic tapota le front de Nassar.

Nassar secoua la tête. “Ils étaient impliqués. Ils n'ont aucune raison de me tuer.”

“Ouais, c'est ce que tu as dit au type du FBI.” Le flic jeta un oeil à ses notes sur son presse-papier. “Tu lui as dit que tu travaillais pour une agence du gouvernement des États-Unis, appelée Boîte Rouge. Tu ne penses pas que le gouvernement iranien te descendrait s'ils savaient que tu travaillais pour les Américains? Allez, je pense que tu es un peu plus intelligent que ça.”

Les yeux de Nassar s'élargirent brièvement.

Le flic hocha la tête. “Oui, je suis sûr que tu es assez intelligent pour le savoir, Ali. Il ne te reste plus beaucoup d'amis.”

Luke se rappela ce moment dans la voiture. Les flics les entouraient. “Je travaille pour vous,” avait dit Nassar. Puis il avait parlé de la Boîte Rouge. Luke s'en rappelait à peine. Il venait de sauter d'un hélico. Il avait provoqué le crash d'une voiture. Il avait tué deux hommes d'une balle dans la tête quelques secondes auparavant. Il était aussi en état de choc. À ce moment-là, il parvenait à peine à enregistrer ce que Nassar lui racontait.

Nassar et le flic se fixèrent du regard pendant un long moment.

“Il y a autre chose que j'ai envie que tu saches,” dit le flic. “Je sais exactement ce que tu traverses. J'ai un jeune frère. Il y a environ quinze ans, il s'est retrouvé impliqué dans le même genre d'affaire que toi. C'était une erreur, comme toi, et ça l'a dépassé. Il faisait de la contrebande d'armes pour l'armée républicaine irlandaise à partir d'un bar dans le Bronx. Je lui ai dit, Mikey, tu es idiot. Tu n'es pas Irlandais. Tu es Américain. Mais c'était déjà trop tard, tout le monde était à ses trousses. Le gouvernement américain le recherchait, tout comme le gouvernement anglais. Et si ses potes de l'IRA le retrouvaient, je peux te dire qu'ils allaient le faire disparaître. C'était nécessaire. Qu'est-ce qu'ils allaient faire d'autre, le laisser parler?”

Quelques flics dans la salle d'observation se mirent à rire. Luxe les fixa du regard.

“Ce type et ses jeunes frères,” dit l'un des flics. “Mon frère le violeur. Mon frère le pyromane. Mon frère le terroriste. Tu veux savoir la vérité? Il a trois soeurs et elles sont toutes plus âgées que lui.”

À l'intérieur de la salle d'interrogation, Ali Nassar dit, “Je pense que je suis en mauvaise posture.”

Le flic hocha la tête. “Je dirais même que tu es en très mauvaise posture. Mais je peux t'aider. Il suffit juste que tu me racontes ce qu'il se passe.”

Nassar semblait avoir pris une décision. Il secoua la tête. “Boîte Rouge n'est pas une agence. C'est un programme, une opération. Opération Boîte Rouge. Je n'en connaissais pas le but. Mais je savais ce qu'ils voulaient que je fasse et c'était tout. Ils voulaient que j'achète des drones depuis la Chine. Ils m'ont demandé de payer quelques jihadistes, des hommes prêts à se suicider pour Dieu. J'ai effectué les payements à partir d'un compte offshore qu'ils ont ouvert pour moi. Ce n'était pas mon compte. Je n'ai pas engagé ces hommes. Je ne savais même pas ce qu'ils allaient faire jusqu'à il y a deux jours.”

“Tu parles d'ils, ils, ils,” dit le flic. “ Mais peux-tu être plus spécifique? Qui sont-ils?”

Ali Nassar soupira. “La CIA. C'est eux qui m'ont engagé. Un type de votre CIA.”

Un halètement presque silencieux traversa la pièce et Luke ressentit une douleur aigüe au niveau du ventre. C'était comme si son corps s'était empalé sur une pique. Il regarda les hommes autour de lui. Ils avaient tous, flics, agents de la Sécurité Nationale, absolument tous l'air conternés. C'était comme une conversation muette. La CIA avait engagé Nassar pour aider à attaquer la Maison Blanche? La CIA?

Le monde de Luke commença à tourner autour lui. Ça avait l'air vrai. Luke pouvait toujours dire quand quelqu'un mentait et Nassar ne mentait pas. Soit la CIA l'avait engagé, soit il avait sincèrement cru qu'ils l'engageaient. Luke se demanda en titubant si ça pouvait être vrai. Si c'était le cas, il ne pourrait plus regarder de la même manière les gens qui l'entouraient. À qui pourrait-il encore faire confiance?

“C'était il y a un an,” dit Nassar. “Il est venu me rendre visite dans ma chambre d'hôtel à Londres. Au début, il l'appelait Opération Boîte Rouge. Puis un mois plus tard, il est venu me dire qu'il avait fait une erreur et que ce n'était pas l'Opération Boîte Rouge. Et qu'il ne fallait plus jamais qu'on parle de l'Opération Boîte Rouge. Qu'il ne fallait même plus en prononcer les mots. Mais je n'ai pas oublié. Je suis sûr du nom mais je ne sais pas ce qu'il signifie. Si vous voulez en savoir davantage sur l'Opération Boîte Rouge, ne me demandez pas à moi. Demandez plutôt à votre directeur de la CIA.”

“Qui s'occupe de lui après ça?” demanda Luke. “Qui va le garder en détention?”

L'un des types de la Sécurité Nationale leva la main. “Quand les services de police de New York en auront fini avec lui, c'est nous qui le prendrons en charge.”

Luke hocha la tête. “OK. Surveillez-le bien.”

Il commença à marcher vers la porte.

“Où vas-tu?” demanda l'un des hommes.

Luke ne se retourna même pas.

“Je retourne à Washington. Il y a quelqu'un à qui il faut que je parle.”

Yaş sınırı:
16+
Litres'teki yayın tarihi:
10 eylül 2019
Hacim:
340 s. 1 illüstrasyon
ISBN:
9781632916327
İndirme biçimi:
Metin
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