Kitabı oku: «Tous Les Moyens Nécessaires», sayfa 17

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Chapitre 45

23h57

Académie Navale des États-Unis – Annapolis, Maryland

C'était un endroit étrange pour une rencontre.

Luke était entièrement habillé de noir. Il portait des gants noirs. Et une cagoule noire était fourrée dans sa poche.

Le sombre terrain de football du stade Memorial du corps des Marines s'étendait devant lui. Les vastes gradins déserts le surplombaient. L'inscription GO NAVY était peinte en énormes lettres au niveau du dernier étage des sièges. Dans l'obscurité de la nuit, les mots semblaient de couleur blanche mais il savait que durant la journée ils étaient de couleur jaune sur fond bleu foncé.

Il hésitait, s'attardant dans l'ombre de la rampe. Il regarda la sombre cabine de retransmission en haut du stade, épiant le moindre signe de mouvement. S'il y avait un tireur embusqué, il se trouverait là.

Un homme traversait le terrain et venait dans sa direction. Petit à petit, l'homme devint plus net. Il était grand, costaud, marchant comme s'il portait plus de poids qu'il en avait eu dans le passé. Il portait un long pardessus. Il se rapprocha et Luke put voir le costume foncé sous le pardessus de l'homme et les traits doux, presque ramollis, de son visage.

Il pénétra dans l'obscurité de la rampe.

Luke bougea légèrement. “Monsieur le Secrétaire?”

L'homme sursauta, juste un brin. Il était évident qu'il n'avait pas vu Luke. Ses yeux furent immédiatement attirés par le Glock noir mat que Luke tenait en main. Luke le rengaina afin de mettre l'homme à l'aise.

“Oui,” dit l'homme. “Je suis Dave Delliger.”

“Je suis Luke Stone.”

“Je sais qui vous êtes. J'ai eu le Président au téléphone aujourd'hui. Vous êtes l'homme qui lui avez sauvé la vie.”

“Temporairement,” dit Luke.

“Oui.”

“Je suis désolé que les choses se soient passées ainsi.”

Delliger hocha la tête. “Moi aussi.”

“Je n'aime pas vous poser cette question, monsieur. Mais est-il possible qu'on vous ait suivi jusqu'ici?”

Delliger hocha la tête à nouveau. “C'est tout à fait possible. Il y a deux heures, j'assistais à la prestation de serment du nouveau Président au site R. J'ai pris un hélicoptère de la Navy jusqu'ici. Le site R se trouve à cent cinquante kilomètres, dans les montagnes. De nuit, avec ma vision nocturne défaillante, ça m'aurait pris jusqu'à demain matin pour arriver.”

Luke se colla de nouveau contre le mur. Ce n'était pas la bonne réponse. En tout cas, certainement pas celle qu'il espérait.

“Ne vous tracassez pas,” dit Delliger. “Il n'y a rien d'anormal. Ils n'ont aucune raison de me soupçonner. C'est mon alma mater ici, j'y ai enseigné pendant de nombreuses années. J'y ai toujours un bureau et une chambre sur le campus. La Navy me le permet car ils sont très fiers de moi. Je suis un peu une institution ici. J'ai dit aux gens du site R que si on allait tous mourir, je préférais que ce soit ici plutôt que dans un trou sous terre.”

“J'ai cru comprendre,” dit Luke, “que vous étiez camarade de chambre avec le Président Hayes à Yale.”

“École de droit,” dit Delliger. “Oui, effectivement. Et nous étions vraiment meilleurs amis, comme tout le monde le dit. Mais c'était plus tard, après mon service militaire.” Il leva les bras et fit un geste en direction de ce qui les entourait. “Ça, c'est ma véritable maison.”

“Le Président Hayes a été assassiné,” dit Luke.

“Je sais. C'était un coup d'état. J'étais présent quand Bill Ryan a prêté serment. Tout le monde avait l'air assez content, croyez-moi. Maintenant, nous allons avoir une guerre avec l'Iran. Ryan va faire la déclaration ce soir, s'il ne l'a pas déjà faite. Pourquoi attendre le Today Show? Et puisque la plupart des membres du Congrès sont morts, ça n'a pas de sens de leur demander de la déclarer. Je me demande ce que les Russes font en penser.”

“On peut l'arrêter,” dit Luke.

“Quoi, la guerre?”

“Le coup d'état.”

“Monsieur Stone, autant que je sache, le temps ne va que de l'avant. Vous ne pouvez pas arrêter quelque chose qui est déjà arrivé.”

Luke était silencieux.

“Le Président et la Vice-Présidente sont morts,” dit Delliger. “Les deux suivants en ligne de succession sont Bill Ryan et Ed Graves, tous les deux des rapaces, tous les deux bien vivants. Après ça, toute la ligne de succession a disparu. Ils étaient tous à Mount Weather. Si vous voulez arrêter ça, en assumant que ce soit possible, et renverser Bill Ryan, vous allez le remplacer par qui? Qui est l'héritier légitime du trône?”

“Je ne sais pas,” admit Luke.

Toute la journée, il avait été tellement concentré sur le fait d'empêcher que ça arrive qu'il n'avait pas encore réalisé que toute l'affaire était déjà terminée. Il commençait seulement à comprendre l'ampleur de l'opération. Don avait dit à luke qu'il était de la poudre aux yeux, mais c'était faux. Il n'était pas de la poudre aux yeux. Il était l'insecte sur le pare-brise.

Durant un instant, l'esprit de Luke retourna à sa rencontre de ce soir avec Paul.

Paul avait décrit Luke comme un kamikaze écrasant un jouet sur un porte-avions. Ça aurait l'air spectaculaire, mais ce serait en fait pathétique.

“Je ne sais pas non plus,” dit Delliger. “Mais ça n'a pas vraiment d'importance, n'est-ce pas? Ils ont des gens partout. Vous imaginez qui a dû être impliqué pour que ça arrive? Vous voyez à quel niveau ça va? Si vous étiez d'une manière ou d'une autre capable de défaire ce qui a été fait, à qui pourriez-vous encore faire confiance? Il vous faudrait déraciner les conspirateurs de chaque département et de chaque agence. Ce gouvernement est un cadavre criblé d'asticots.”

Il fit une pause. “J'aurais aimé savoir tout ça il y a cinq ans. Je n'aurais jamais accepté ce poste. J'aurais remercié Thomas pour l'honneur fait, décliné poliment et continué ma vie. Secrétaire à la Défense? C'est une blague. Ils m'ont fait plaisir. Je n'ai jamais été responsable de rien.”

“On peut trouver des preuves,” dit Luke. “On pourrait intenter une action. N'importe quoi, une prise, quelque chose à offrir aux médias. Vous êtes toujours à l'intérieur.”

Delliger secoua la tête doucement. “J'ai été informé que le Président Ryan attendait ma démission pour demain matin. S'il la reçoit, il me remerciera publiquement  pour mes services et mon dévouement. S'il ne la reçoit pas, il me virera pour incompétence. C'est mon choix.”

Luke était pensif. “Pourquoi avez-vous accepté de me rencontrer?”

Delliger haussa les épaules. “Je pense que vous êtes un homme bien et vous êtes à l'évidence un homme courageux. J'ai pensé que je devais vous dire que s'il n'était pas trop tard, vous devriez vous éloigner de tout ça. Éloignez-vous. Peut-être qu'ils vous laisseront tranquille. La vie est une belle chose, monsieur Stone. Et elle a plus à offrir que de mener des batailles que vous ne pourrez probablement pas gagner.”

Luke prit une profonde inspiration. Ce n'était pas la peine de dire à cet homme qu'il était déjà trop tard, en tout cas pour Luke.

“C''est ce que vous allez faire?” dit-il. “Vous éloigner?”

Delliger sourit. C'était un sourire plein de tristesse et de chagrin. “Je vais aller à mon bureau maintenant et rédiger ma démission. Et demain je retournerai à ma vie d'avant. Vous savez que je suis assez bon jardinier? C'est mon hobby préféré, et je n'ai pas pu m'y consacrer depuis des années. Je n'ai pas eu le temps. Je sais, on est déjà en juin, j'ai pris un peu de retard cette année. Mais la saison de croissance est longue et clémente dans cette région du pays.”

Luke hocha la tête. “D'accord. Au revoir, Monsieur Delliger.”

“Au revoir, Monsieur Stone. Et bonne chance à vous, quoi que vous décidiez.”

Delliger se retourna et commença à retraverser le terrain. Luke resta appuyé contre le mur. Il regardait Delliger diminuer au loin. Quand Delliger atteignit la ligne des cinquante mètres, un coup de feu retentit.

CRAC.

Il résonna sur les tribunes du stade et à travers les rues bordées d'arbres de la zone environnante.

Les yeux de Luke scrutèrent le stade désert, esssayant de repérer le tireur. Il n'avait pas remarqué d'éclair, même pas un éclair étouffé, donc le coup de feu ne venait pas de la cabine de retransmission. Il l'aurait vu du coin de l'oeil. Il réalisa que la balle pouvait venir de loin. Les meilleurs tireurs pouvaient réussir ce coup à deux cents mètres de distance, même plus. L'armée américaine entraînait certains des meilleurs tireurs au monde.

Il regarda à nouveau à travers le terrain. Le corps de Delliger gisait là-bas, une protubérance sombre à la moitié du chemin. Il réalisa qu'ils n'avaient pas pris la peine d'utiliser un silencieux. Ils auraient pu mais ils ne l'avaient pas fait.

Luke retira la cagoule noire de sa poche et l'enfila. La seule chose visible était ses yeux. Il glissa le long du mur en béton vers le hall. Un instant plus tard, il avait disparu dans l'ombre.

Chapitre 46

6 juin

00h03

Sur la route

Le monde autour de lui était sombre.

L'homme était un camionneur longue distance conduisant de nuit. Il était en-dessous de Florence, Caroline du Sud, dans cette partie de l'état où les sorties étaient peu fréquentes et éloignées les unes des autres. La sombre autoroute s'étalait devant lui dans le reflet de ses phares. Il avait l'intention d'atteindre le nord de la Floride avant de quitter la route, peut-être Jacksonville ou Saint Augustine s'il parvenait à arriver aussi loin.

Ça avait été une journée horrible, peut-être même la pire dont il se souvienne. Mais la vie continuait. Il transportait un chargement de conserves de produits de porc de Virginie, destiné aux docks de Port Everglades. Ils n'allaient pas y arriver tout seul.

Il alluma une cigarette et tourna le bouton de la radio. Le nouveau Président, un homme dont le camionneur n'avait jamais entendu parler avant ce soir, venait juste de prendre ses fonctions. Il allait faire une déclaration.

Le camionneur soupira. Il espérait que celui-ci n'allait pas exploser.

“Mes concitoyens américains,” dit le Président.

“Hier, le cinq juin, les États-Unis d'Amérique ont été subitement et délibérément attaqués par des agents et provocateurs clandestins de la République Islamique d'Iran. Les États-Unis étaient en paix avec cette nation et poursuivaient les discussions avec son gouvernement, en vue de maintenir la paix au Moyen-Orient.

“Moins de vingt-quatre heures avant l'attaque par drone iranien sur notre Maison Blanche, l'ambassadeur iranien aux Nations Unies delivra à notre ambassadeur aux Nations Unies une réponse officielle à un récent message américain. Et, bien que cette réponse stipulait qu'il semblait stérile de continuer les négociations diplomatiques existantes, il ne contenait aucune menace ou indice de guerre ou d'attaque armée.

“Vous noterez que la nature de l'attaque rend indéniable qu'elle était délibérément planifiée depuis des jours, des semaines ou même des mois. Entre-, le gouvernement iranien a délibérément cherché à tromper les États-Unis avec de fausses déclarations et expressions d'espoir de conciliation.

“L'attaque de ce soir a provoqué des dégâts importants au centre des opérations d'urgence de Mount Weather, où l'ancien Président, la Vice-Présidente et de nombreux autres membres du gouvernement en exercice s'étaient rassemblés. Je suis au regret de vous informer que de nombreuses vies américaines ont été perdues. Le nombre exact n'est pas encore connu mais nous anticipons la confirmation, dans les jours à venir, d'au moins trois cents morts américains.

“L'Iran a donc entrepris une attaque surprise sur le territoire américain. Les faits d'hier et d'aujourd'hui parlent d'eux-mêmes. Le peuple des États-Unis s'est déjà fait une opinion et comprend bien les implications sur la vie et la sécurité de notre nation.

“En tant que Commandant en chef de l'armée et de la Navy, j'ai ordonné à ce que toutes les mesures soient prises pour notre défense. Peu importe le temps qu'il faudra pour surmonter cette attaque préméditée, le peuple américain gagnera jusqu'à la victoire absolue. Je suis sûr d'interpréter le désir du peuple quand j'affirme que nous nous défendrons jusqu'au bout, mais aussi que nous nous assurerons que cette forme de traîtrise ne puisse plus jamais nous mettre en danger.

“Des hostilités existent. Il n'y aucun doute dans le fait que notre peuple, notre territoire et nos intérêts sont en grand danger. Avec la confiance en nos forces armées et avec la détermination de notre peuple, nous obtiendrons le triomphe inévitable, avec l'aide de Dieu. Je vous informe par conséquent que depuis les attaques lâches et injustifiées du cinq juin, un état de guerre existe entre les États-Unis et l'Iran.”

Chapitre 47

***

00h35

Comté de Queen Anne, Maryland – Côtes est de la baie de Chesapeake

Luke arriva à la maison en sachant qu'il arrivait trop tard.

Il faisait nuit. La proximité de l'eau semblait ajouter de l'électricité dans l'air.

Au début, il avait garé sa voiture à une centaine de mètres de la propriété. Il éteignit les phares, puis attendit en observant. Il n'y avait pas de mouvement sur la route. Les lumières d'une télé vacillaient dans une maison au loin à sa gauche. Plus près, à cinq cents mètres, la maison des Thompson était dans le noir.

Son sens de l'appréhension était si fort qu'il avait l'impression qu'il allait vomir. Depuis le début, il avait fait des erreurs, et maintenant il était probable qu'elles coûtent la vie à Becca et à Gunner. Il aurait dû parler à Becca depuis bien longtemps des risques que son boulot comportait. Laisse tomber! Premièrement, il n'aurait jamais dû fréquenter Becca, ou qui que ce soit d'ailleurs.

Il laissa rouler la voiture jusqu'à la maison en bas de la colline. La volvo de Becca était là. Il se gara à côté d'elle. Il sortit de la voiture et jeta un œil à la portière de la volvo. Il n'essayait pas de se cacher. Il préférait qu'ils s'attaquent à lui plutôt que d'assassiner sa famille. Il aurait aimé avoir fait cet échange quand il en avait eu l'occasion. Il savait que c'était un mensonge, mais…

La volvo n'était pas fermée à clé. Elle ne verrouillait jamais sa voiture ici. Il n'y avait rien dans l'habitacle. Il ouvrit le coffre et se prépara à ce qu'il pourrait y trouver. Rien. Un cric, un démonte-roue, une pompe à air et deux raquettes de tennis.

Il marcha vers la maison. La porte n'était pas fermée à clé. Il entra.

Il n'y avait personne.

Il pouvait sentir le vide de la vieille maison. La lumière de la salle de bains était allumée, jetant des ombres à travers le salon. La table basse s'était effondrée, comme si quelqu'un avait aterri dessus. C'était le seul signe de lutte qu'il put voir.

Il s'immobilisa un instant, retenant sa respiration, observant et écoutant.

Pas un bruit. Pas un seul.

Sa respiration ressemblait à un long et grave gémissement. Maintenant qu'il était ici, il pouvait prendre un moment pour lui, rassembler ses émotions et fouiller le reste de la maison. S'il y trouvait quelqu'un, ce seraient des morts.

Je suis vraiment désolé, Becca.

Il resta immobile pendant quelques instants. Au loin, à travers la fenêtre arrière, un bateau passait sur les eaux sombres. Il ne pouvait pas voir le bateau mais il savait qu'il était là grâce à la lumière rouge de la poupe.

Il commença à fouiller. Il traversa distraitement les pièces, jetant un œil au reste de la maison. Des ombres planaient tout autour de lui. Il rentra dans la chambre à coucher principale. Il fouilla la salle de bains et le placard. Becca n'y était pas. Quoi qu'ils aient fait d'elle, ils n'avaient pas laissé son corps derrière eux.

Il se rendit dans la chambre de Gunner. Un poster de zombie taille réelle était accroché au-dessus de son lit. Il sursauta de surprise. Durant une fraction de seconde, il crut qu'un homme se tenait là. Le zombie couvert de sang, vêtements en loques, la bouche ruisselante, l'accusait:

Tu as assassiné l'enfant. Oui tu l'as fait.

Il n'y avait rien que Luke puisse dire pour sa propre défense.

Une douleur intense le déchira. Ça n'avait rien à voir avec la violence qu'il avait vécue aujourd'hui. C'était la douleur de la séparation, la peur impuissante pour leur sécurité. Ils avaient été arrachés à lui et il n'avait aucun moyen de les récupérer.

Ses pensées s'affolaient. Il n'arrivait plus à respirer.

Il pourrait appeler Don. Il pourrait le supplier. Ce serait un sentiment extrêmement désagréable. Juste une faveur impossible en souvenir du bon vieux temps. Luke ferait n'importe quoi, absolument n'importe quoi, pour échanger sa place avec eux. Mais Don ne le ferait jamais. Il connaissait Don. Quand Don donnait un ultimatum, c'était fini. Pas de retour en arrière. En fait non! Don ne pourrait probablement rien y changer même s'il le voulait. Il n'avait probablement aucun contact avec les kidnappeurs et les kidnappeurs eux-mêmes fonctionnaient sûrement sous cloche. Une fois qu'ils étaient en mouvement, ils terminaient leur tâche sans contact ultérieur.

Becca et Gunner étaient probablement déjà morts.

Luke allait de nouveau se mettre à pleurer. Ce n'était pas grave. Il n'y avait aucune raison de ne pas le faire. Et il n'y avait plus rien d'autre à faire.

Son téléphone sonna. Il décrocha.

Une voix de femme résonna. “Luke?”

“Trudy.”

“Luke, la Vice-Présidente est en vie.”

En quelques secondes, Luke était sorti de la chambre de Gunner et descendait les escaliers en bondissant. Il se retrouva à l'extérieur, dans l'air de la nuit, marchant rapidement vers sa voiture. C'était instinctif. Son corps réagissait avant sa tête. La Vice-Présidente Susan Hopkins, et tout ce qu'elle représentait, était sa seule chance de pouvoir sauver sa famille.

“Raconte,” dit-il .

“ECHELON,” dit Trudy. “Recherchait tout signe de vie à partir des téléphones portables, des adresses email, des tablettes, et de tous les dispositifs de communication associés aux personnes qui se trouvaient à Mount Weather. Il y a une dizaine de minutes, il détecta un signal, celui du téléphone portable d'un agent des services secrets appelé Charles Berg. Il s'agit d'un membre du contingent chargé de la sécurité de Susan Hopkins. Le système a alerté le portail d'accès régional en temps réel aux QG de la NSA et ils ont écouté un appel passé par Berg.”

Luke démarra la voiture, enclencha la vitesse et appuya sur l'accélérateur. Les pneus crissèrent lorsqu'il sortit de l'allée.

“J'écoute,” dit-il.

“Berg a appelé un agent des services secrets à la retraite, du nom de Walter Brenna. Il y eut un temps où ils ont travaillé ensemble. Pour faire court, Berg est en compagnie d'Hopkins. Elle est blessée mais vivante et il la ramène à Washington. Il ne compte pas parler de ça à qui que ce soit. Apparemment, Brenna était médecin dans le corps des Marines avant de rejoindre les services secrets. Je te parle d'il y a trente ans. Berg va amener la Vice-Présidente à la maison de Brenna dans la banlieue est pour voir s'ils peuvent la soigner. Puis ils comptent la cacher.”

“Quelle est l'étendue de ses blessures?”

“Ce n'est pas clair. La conversation n'a duré qu'une minute.”

“Où vit Brenna?”

“Euh attends, j'ai l'info. Ils ont tracé l'appel à une ligne fixe. Il vit à Bowie, Maryland, au 1307 de la 3ème rue.”

Luke était déjà occupé à introduire l'adresse dans le GPS sur son tableau de bord. Il vit le GPS lui dessiner une carte d'itinéraire. Ce n'était qu'à trente minutes, voire moins s'il appuyait sur le champignon.

“Où sont Berg et la Vice-Présidente maintenant?”

“Pas très clair non plus. Le téléphone de Berg a cessé de se déplacer sur une route de campagne dans l'est de la Virginie. Toutes les tentatives d'appel ont été infructueuses. Des agents de différentes organisations se déplacent vers l'endroit mais la localisation comprend un rayon de deux cents mètres. Les données satellites montrent une zone herbeuse et boisée le long de la route. Il n'y a aucune voiture garée à proximité. Il semblerait que Berg ait passé ce seul coup de fil à Brenna, puis ait jeté le téléphone par la fenêtre. Personne ne sait quel véhicule Berg conduit.”

Luke hocha la tête. L'homme était fûté. Il savait qu'il était possible qu'il soit surveillé. Ce qu'il ne savait pas, c'était combien de personnes le surveillaient et dans quelle mesure.

“Est-ce que Don est au courant?”

“C'est très étrange. Il est au courant. Il est parti sur des chapeaux de roue quand l'info est arrivée. Don n'est pas lui-même.”

“Est-ce qu'il a dit quelque chose à mon sujet?”

“Il a dit qu'il t'avait parlé et que vous vous étiez disputés. Tu lui aurais dit que tu allais dormir. Il a dit de ne pas te déranger mais je savais que tu ne dormais probablement pas. Je ne pense pas t'avoir jamais vu t'endormir pour quelque raison que ce soit.”

“Trudy, Don essaie de m'éliminer.”

Les mots étaient sortis de sa bouche avant même qu'il ne s'en rende compte. Une fois prononcés, il se sentit bien. C'était un fait et Trudy était une grande fille. Il ne pouvait pas la protéger des faits. Il y eut un long silence sur la ligne.

Luke passa à toute allure à côté d'un panneau indiquant le pont de la baie de Chesapeake à huit kilomètres. Dans dix minutes, il passerait à proximité du cadavre de David Delliger.

“Trudy?”

“Luke, de quoi parles-tu?”

“Si je te racontais, ta vie serait en danger.”

“Raconte-moi,” dit-elle.

Alors il lui raconta. Quand il eut fini, le silence était encore plus intense. Luke roulait vite sur la rampe du pont, à cent quarante kilomètres à l'heure. Les routes étaient désertes. Il n'avait pas vu un flic à l'horizon.

“Tu me crois?” dit-il.

“Luke, je ne sais pas quoi croire. Je sais que Don et Bill Ryan étaient amis au Citadel. Ils partaient régulièrement en vacances en famille ensemble.”

“Trudy, ils ont pris ma femme et mon fils.”

“Quoi?”

Il lui raconta. Il essaya de garder la voix ferme. Il se contenta de raconter les faits, les choses qu'il savait de manière sûre. Il ne pleura pas. Il ne cria pas.

“C'était un coup d'état,” dit Luke. “Il y a des gens aux renseignements et à l'armée qui veulent la guerre. Probablement aussi les entrepreneurs de la défense. Don était sur le coup. Un peu joueur, mais il en faisait néanmoins partie.”

La voix de Trudy trembla. “Il y a un peu plus d'une demi-heure, Bill Ryan a déclaré la guerre à l'Iran. Immédiatement après, les ondes se sont affolées. ECHELON, toutes les stations d'écoute, Fairbanks, Menwith Hill, la base Air Force de Misawa au Japon, et beaucoup d'autres… ont recueilli des communications russes. Les Russes ne l'ont pas encore annoncé mais ils se préparent à traiter une attaque sur l'Iran comme une attaque sur la Russie. Ils préparent des missiles. Je ne peux pas croire que c'est ce que Don voudrait qu'il arrive.”

“Écoute, voilà ce que je voudrais que tu fasses,” dit Luke. “Appelle Swann… Swann est toujours là?”

“Swann ne rentre jamais chez lui,” dit-elle.

“Demande à Swann d'accéder à l'ordinateur de Don. Qu'il cherche toutes les infos prouvant que Don était au courant à l'avance concernant les attaques. Emails, dossiers, n'importe quoi. Don n'a pas organisé les attaques mais il savait qu'elles allaient arriver.”

“À quoi ça servirait, même si on trouvait quelque chose?”

“Ça peut nous donner un angle d'attaque pour intenter une action contre Ryan et contre tous ceux qui sont derrière tout ça. Si on coince Don, alors on peut peut-être coincer Ryan, et le suivant et ainsi de suite. On les abat comme des dominos. Si on peut maintenir la Vice-Présidente en vie, on peut forcer Ryan à abdiquer. Et quand il l'aura fait, il ne sera plus protégé par son poste. Si nous avons des preuves contre lui, il est bon pour le tribunal.”

“OK, Luke. Je vais demander à Swann de voir ce qu'il peut trouver.”

“Je suis sûr qu'il trouvera quelque chose,” dit Luke. “Appelle-moi dès que c'est le cas.”

“Autre chose?”

“Ouais. Appelle Ed Newsam et dis-lui de se préparer. Je ne peux pas le laisser au lit à un moment pareil.”

“Qu'est-ce que tu vas faire?”

“Moi? Je vais sauver la Vice-Présidente si c'est toujours possible.”

Yaş sınırı:
16+
Litres'teki yayın tarihi:
10 eylül 2019
Hacim:
340 s. 1 illüstrasyon
ISBN:
9781632916327
İndirme biçimi:
Metin
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