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Kitabı oku: «Letters From Rome on the Council», sayfa 37

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Appendix II

Letters on the Council from French Bishops.160

I

Votre judicieuse dissertation est pleine de sens et de la meilleure critique; mais c'est bien de cela qu'il s'agit aujourd'hui! On veut se tromper et tromper; le reste importe peu. Ce qui importe le plus, ce qui nous sauvera, je l'espère, mieux que toutes discussions avec des gens de mauvaise foi ou de parti pris, c'est d'établir des bases incontestables et de faire que la saine opinion publique soutienne les vrais intérêts de l'Église.

1. Le Gallicanisme n'est pas une doctrine, pas même une opinion, c'est une simple négation de prétentions nées au onzième siècle, et une résistance à ces prétentions, au nom de la tradition ancienne et constante des Églises. L'ultramontanisme, au contraire, est une doctrine, une opinion qui est venue s'entre sur le vieux tronc et qui a poussé des jets de croyances positives. Muselée au Concile de Florence, écartée au Concile de Trente, cette opinion reparaît furieuse au Concile du Vatican.

2. Le Gallicanisme est improprement nommé. Son veto appartient à toutes les nations Catholiques. L'Espagne en soutenait la force antique, Saint François de Sales en vengeait les droits au nom des privileges de la maison de Savoie, et aujourd'hui, nous autres Français, nous l'avons trouvé faible chez nous, en comparaison de sa vitalité en Allemagne, en Autriche, en Hongrie, en Portugal, en Amérique, et jusqu'au fond de l'Orient.

3. Notre faiblesse, en ce moment, ne vient ni des Écritures, ni de la tradition des Pères, ni des monumens des Conciles Généraux et de l'histoire. Elle vient de notre défaut de liberté, qui est radical. Une minorité imposante qui représente la foi de plus de 100 millions de Catholiques, c'est-à-dire de presque la moitié de l'Eglise universelle, est écrasée par le joug imposé de règlemens restrictifs et contraires aux traditions conciliaires. Par des députations que nous n'avons pas réellement choisies et qui osent introduire dans le texte discuté des paragraphes non discutés, par une commission pour les interpellations imposée par l'autorité; par le défaut absolu de discussion, réplique, objection, interpellation; par des journaux que l'on encourage pour la traquer, pour soulever contre elle le clergé des diocèses; par les nonciatures qui viennent à la rescousse, quand les journaux ne suffisent pas pour tout bouleverser, c'est-à-dire pour ériger en témoins de la foi les prêtres contre les évêques, et ne plus laisser à ces juges divins que le rôle de députés du clergé secondaire avec mandat impératif, et blâme si on ne répond pas au mandat. La minorité est écrasée surtout par tout le poids de la suprême autorité qui fait peser sur elle les éloges et encouragemens qu'elle adresse, par brefs, aux prêtres, et par toutes les manifestations à Dom Guéranger contre M. de Montalembert et autres.

4. La majorité n'est pas libre; car elle se produit par un appoint considérable de prélats qui ne sauraient être témoins de la foi d'Églises naissantes ou mourantes. Or, cet appoint, qui se compose du chiffre énorme de tous les vicaires apostoliques, du chiffre relativement trop fort des évêques Italiens et des États Pontificaux, cet appoint n'est pas libre. C'est une armée toute faite, toute acquise, endoctrinée, enrégimentée, disciplinée, que l'on menace, si elle bronche, de la famine ou de la disponibilité, et l'on a été jusqu'à donner de l'argent pour ramener quelques transfuges. Donc, il est évident qu'il n'y a pas de liberté suffisante. – La conclusion ultérieure est qu'il n'y a pas œcuménicité nette et plausible. Et ceci n'infirme en rien les vrais principes: l'Église est et reste infaillible dans les Conciles Généraux; seulement il faut que les conciles présentent tous les caractères d'œcuménicité; convocation légitime, liberté pleine pour les jugemens, confirmation par le Pape. Si une seule de ces conditions manque, tout peut être révoqué en doute. On a eu le Brigandage d'Ephèse, ce qui n'a pas empêché d'avoir eu ensuite un vrai Concile de ce nom. On pourrait avoir Ludibrium Vaticanum; ce qui n'empêcherait pas de tout réparer dans de nouvelles et sérieuses assises…

Vous pourrez répandre ces réflexions, je crois que le grand remède aujourd'hui nous doit venir du dehors …

II

Je n'ai point parle une seule fois, je ne parlerai pas davantage dans la suite. Je n'aime ni les gens qui posent, ni les choses complétement inutiles. J'agis depuis quatre mois, et je crois avoir rendu quelques services par ce moyen qui en dépit de toutes les entraves, nous a donné trois représentations, une commission internationale, des commissions de nations et 137 signataires161 qui succomberont avec honneur et horions, si l'on continue à nous traiter aussi mal.

Je crois inutiles tous efforts pour résister à l'aveuglement de l'orgueil moyen-âge, toutes Notes diplomatiques, toutes menaces qui ne sauraient aboutir, et dont je déplorerais le premier l'exécution, si elle était possible. Le remède n'est pas là; on se jouera de tout, et on ira triomphalement aux abîmes.

Quand on a affaire à des gens qui ne craignent qu'une chose, il faut se servir de cette chose, – c'est-à-dire de l'opinion publique.

Il faut par ce moyen établir ce qui est vrai – point d'autorité parceque point de liberté. Le défaut de liberté. Le défaut de liberté, gros comme des montagnes, crève les yeux; il repose sur des faits notoires, appréciables pour tous, et sa constatation publique est la seule planche de salut dans la tourmente inouïe que subit l'Église.

A notre arrivée, tout était fait sans nous. Toutes les mailles du réseau étaient serrées, et les jésuites qui out monté le traquenard ne doutaient pas un instant que nous y serions pris. Ils voulaient nous faire poser par enchantement la pierre angulaire de leur fronton, et se seraient charges ensuite, sans nous, de bâtir le portail de leur édifice en un clin d'œil.

Nous avons donc trouvé un règlement tout fait, – c'est-à-dire des menottes. Pour faire droit à nos plaintes, on a serré de plus belle, et nous jouissons de l'ancien brodequin que Louis xvi. a supprimé. Pour être vrai, il faut dire que les tourmenteurs out fait la chose avec toute la grâce imaginable. Nous avons trouvé une majorité toute faite, très compacte, plus que suffisante en nombre, parfaitement disciplinée et qui a reçu au besoin instructions, injonctions, menaces, prison, argent. Le système des candidatures officielles est distancé de 100 kilomètres.

Une commission, la plus utile, celle où l'on peut adresser ses réclamations, a été créée et imposée d'office.

Mais il faut dire à sa louange qu'elle ne fonctionne pas, parce qu'elle ne répond jamais ou qu'elle ne repond qu'aux membres de la majorité. Nous avons été libres de nommer les autres commissions, c'est-à-dire que la majorité fictive a pu les créer à l'aide de listes dressées et lithographiées.

Restait la parole; mais à quelles conditions? Défense de répliquer un mot, de discuter, d'éclairer. Si on voulait parler, il fallait se faire inscrire, et le lendemain, ou deux jours après, quand tout était refroidi, on pouvait venir ennuyer l'assemblée par un discours. Défense alors de sortir du thème donné aux écoliers (excepté pour MM. de la majorité) et quand on a tenté de parler de liberté, de règlement, de commission, d'acoustique, de décentralisation, de désitalianisation, on a vu se produire les scènes tumultueuses qui ont démoli les Cardinaux Rauscher et Schwarzenberg, les Évêques de Colocza, de Bosnie, d'Halifax, tandis qu'on trouvait bon que Moulins, Belley et d'autres introduisissent de force la grande question à propos de la vie des clercs.

La pauvre petite minorité est en butte aux injures, aux calomnies, et traquée par la Civiltà, l'Univers, le Monde, l'Union, l'Osservatore et la Correspondance de Rome. Ces journaux sont autorisés et encouragés. Ils soulèvent contre nous le clergé de nos diocèses, et ce clergé applaudi. Un de nous a osé écrire contre son collègue, est il n'a pas reçu un blâme officiel.

Mais voici ce qui achève d'opprimer notre liberté: elle est écrasée de tout le poids du respect que nous portons à notre chef.

La question est pendante; elle n'est pas même à l'ordre du jour, les juges de droit divin sont réunis et attendent pour la traiter. Or, en pleines assises, le chef se sert de sa haute et divine autorité pour blâmer devant les prêtres qui lui sont présentés leurs évêques mineurs. Il fait l'éloge funèbre de M. de Montalembert devant 400 personnes; il écrit à Dom Guéranger, à l'Abbé de Cabrières de Nîmes, qui s'est dressé devant l'Évêque d'Orléans, aux diocèses dont les prêtres font des Adresses pour forcer la main à leurs mandataires; et il fait tout cela en termes tels que la Gazette du Midi et tutti quanti déclarent qu'il n'est plus permis ni aux évêques ni à personne de soutenir le contraire; et on appelle cela de la liberté!

On nous menace de passer par-dessus une minorité imposante, contrairement à toute la tradition, de fouler aux pieds la règle suprême de saint Vincent de Lerins: Quod ubique, quod semper, quod ab omnibus. On prêche que l'unanimité morale n'est pas nécessaire, que le chef est maître de tout, et que nous devons rendre des services et non point des sentences, faire de l'affection quand il s'agit de la foi. Voilà notre liberté! Un Cardinal me disait pour conclusion: “Mon cher, nous allons aux abîmes.”

Tout cela est capable d'ébranler les faibles, de désagréger ce qui tient à si peu.

Je crois vous avoir peint la position ce qu'elle est. Priez pour nous, faites valoir la chose, parce qu'elle est vraie, parce que je crois servir l'Eglise en vous la révélant.

Après mes souffrances de cet hiver, je ne pense pas pouvoir affronter les chaleurs… D'ailleurs, Dieu seul peut nous sauver.

Appendix III

Difficultés de la Situation a Rome.162

I

La question de l'infaillibilité pontificale, devenue, contre l'attente universelle, l'objet capital du Concile du Vatican depuis son ouverture, ne semble pas toucher encore à une solution immédiate. Cette grave question qui devait, au dire de certains hommes, être définie par acclamation dès les premières séances du Concile, puis le jour de l'Epiphanie, puis, après de courts débats, pour la fête de Saint Joseph ou le 25 Mars jour de l'Annonciation; différée de jour en jour à raison des énormes difficultés qu'elle rencontre, à la grande surprise des partisans de l'infaillibilité, doit enfin, nous dit-on, être, sans nouveau délai, résolue solennellement le 29 Juin, jour de la fête du Prince des Apôtres. Si telle est véritablement la pensée des Présidents du Concile, il semble difficile qu'elle puisse se réaliser. Quelques jours seulement nous séparent de cette solennité, et près de cent orateurs sont inscrits pour traiter cette question devant le Concile. Dans cette situation, il faut qu'on choisisse entre trois partis: ou supprimer toute discussion, ou proroger le Concile, ou exiger qu'il poursuive ses travaux jusqu'à ce qu'enfin toutes les difficultés soient pleinement éclaircies, et que tous les Pères puissent donner leur suffrage en parfaite connaissance de cause.

Supprimer, ou du moins restreindre la discussion de telle sorte que la conscience d'un nombre considérable de Pères qui sentent vivement toute la gravité de la question et les difficultés de tout genre dont elle est hérissée, ne soit pas pleinement satisfaite, ce serait violer toutes les règles des délibérations conciliares que nous voyons de siècle en siècle pratiquées avec la liberté et la maturité la plus complète. Rien ne saurait dispenser d'un examen approfondi, lorsqu'il s'agit d'imposer un dogme nouveau à la croyance des fidèles; et, au dire des théologiens, toute définition rendue sans une discussion préalable qui porte jusqu'à l'évidence le caractère de doctrine révélée dans le point mis en délibération, demeure par cela même frappée de nullité. Il suffit de parcourir rapidement les actes des Conciles Œcuméniques pour se convaincre des patientes recherches, de la sage lenteur qu'ils out apportées à leurs délibérations; et il est incontestable que les questions à résoudre dans ces grandes assemblées étaient loin de présenter les difficultés qui se rencontrent dans celle qui s'agite en ce moment. Le monde Chrétien n'ignore pas cela, et il ne verrait pas d'un œil indifférent un jugement solennel, en une matière qui touche à la constitution même de l'Eglise, prononcé à la hâte et par un coup de majorité.

Sans doute ceux qui tiennent dans leurs mains la direction du Concile, se persuadent que la question est depuis longtemps assez discutée pour qu'on sache à quoi s'en tenir sans de plus amples recherches; et, parce qu'à leurs yeux l'infaillibilité du Pape est une vérité, ils regardent toute nouvelle discussion comme une pure formalité que rien ne commande impérieusement. Mais par cela même que la question est discutée depuis plusieurs siècles, et que l'on discute encore avec science, érudition et bonne foi, il faut conclure évidemment que la lumière n'est pas encore faite à ce point qu'on puisse dire que telle est incontestablement la tradition antique et universelle.

Si à leurs yeux l'infaillibilité du Pape est une vérité certainement révélée, et qu'ils tiennent à précipiter la définition par égard pour certaines impatiences, ils ont un moyen bien simple de les satisfaire, sans commettre une violation des lois conciliaires. Dans le système ultramontain, le Pape étant infaillible, et, du consentement de tous les catholiques, l'Église universelle ne pouvant jamais accepter l'erreur et y adhérer, toute définition ex cathedrâ sera immanquablement suivie de l'assentiment de tout le corps de l'Église. Pie ix., assure-t-on, est profondément convaincu de son infaillibilité comme Pontife suprême. Eh bien! de deux choses l'une: ou il faut que le concile agisse en concile, et par conséquent avec circonspection, pesant avec une attention scrupuleuse les raisons graves, les faits, les textes allégués de part et d'autre; ou le Pape, en vertu de son autorité apostolique, par un acte des plus solennels, doit trancher toutes les difficultés et définir lui-même le dogme de cette infaillibilité qu'il croit être un apanage essentiel de la dignité suprême dont il est revêtu. Pourquoi ne pas tenter cette expérience? Si l'Église adhère à sa décision, son infaillibilité est très canoniquement établie: si elle n'adhère pas, il est évident qu'il ne peut prétendre à ce privilège. La question est alors définitivement établie, et toute dispute cesse. Jusqu'ici, aucune décision nette, précise et solennelle sur ce point n'a été donnée; hésiter sur l'emploi de ce moyen, ne serait-ce pas douter de cette infaillibilité? Et si, en l'écartant on veut que le Concile prenne lui-même la responsabilité d'une définition dogmatique, il est alors de toute convenance, de toute justice, de toute nécessité qu'il ne prononce qu'après l'examen le plus approfondi.

L'état des esprits dans le Concile et hors du Concile, les discours prononcés, les écrits nombreux publiés de part et d'autre, prouvent évidemment, aux yeux de quiconque juge sans parti pris et avec une parfaite impartialité, que la question, depuis 1682, pour ne pas remonter plus haut, n'a pas encore fait un seul pas; elle en est toujours au même point. L'étude la plus attentive de la Tradition n'a pas donné de nouvelles lumières à ceux qui sont capables de ces études, et sans doute l'état de la question dans cette sphère mérite une attention tout exceptionnelle, et bien différente de celle que prétend attirer sur soi un enthousiasme factice ou irréfléchi.

II

La prorogation du Concile serait done la mesure la plus rationelle et la plus prudente. Mais les impatiences provoquées, enflammées de plus en plus par toute sorte de manœuvres, comment les contenir? Ces feuilles, ces écrits, cette propagande pieuse, qui les excitaient par la promesse d'une satisfaction prochaine, tout cela ne va-t-il pas devenir l'objet d'un mépris universel, pour avoir leurré si longtemps les âmes honnêtes et religieuses d'une espérance si lente à se réaliser? Mais que faire! Telle est la difficulté de la situation qu'on a si imprudemment créée. S'il faut que le Concile décide, il ne reste plus qu'à le proroger, pour qu'il puisse un peu plus tard reprendre ses travaux avec toute la patience et la liberté d'esprit qu'ils réclament: ou bien il faut qu'il les poursuive actuellement sans désemparer, jusqu'à ce qu'enfin tout soit mûr pour le jugement à prononcer.

Mais ici deux tristes réflexions se présentent à l'esprit. D'abord, quelle rigueur, – le mot n'est pas excessif, et on l'a entendu sortir de la bouche de bonnes femmes Romaines, au moment où les vénérables Pères faisaient cortège au Sauveur du monde porté en triomphe à la procession solennelle de la Fête-Dieu; – quelle rigueur ne serait-ce pas de retenir plus longtemps, dans cette saison de chaleurs accablantes, sous un climat que les Romains eux-mêmes se hâtent de fuir à cette époque de l'année, des vieillards épuisés par l'âge, par les infirmités, par les fatigues de tout genre, fatigues du corps, fatigues de l'esprit, angoisses de l'âme en présence des plus terribles dangers pour leurs troupeaux particuliers, pour l'Église universelle, pour la société tout entière; des vieillards qui sentent le poids énorme de cette responsabilité, qui entendent tous les jours la voix de l'opinion publique, et la voix plus puissante et plus pénétrante de la religion alarmée; des vieillards, parmi lesquels plusieurs ont déjà succombé, plusieurs autres sont atteints de maladie, tous sont privés de l'air vivifiant du pays natal, des soins particuliers que ne sauraient donner des mains étrangères, des consolations qu'un pasteur fidèle trouve toujours au milieu d'un peuple qui l'aime.

Les séances en Congrégation Générale, continuées presque tous les jours sans interruption, durent, depuis huit heures et demie du matin jusqu'à une heure de l'après-midi. Le devoir de la prière, la récitation de l'office canonial, la méditation des matières à discuter, la préparation des discours à prononcer, rien de tout cela ne peut être suspendu. Des jeunes gens robustes ne résisteraient pas longtemps à ce travail si multiplié, si continu, à l'effort d'une attention soutenue pendant les longues heures des séances conciliaires sur des questions qui ne pèsent pas uniquement sur la pensée, mais aussi et plus encore sur la conscience, et enfin à l'action accablante des fortes chaleurs, dont l'intensité, par l'agglomeration de six cents prélats, redouble sans mesure dans une salle d'ailleurs extrêmement incommode sous tous les rapports. On entend les plus vigoureux de corps et d'esprit déclarer qu'ils sont à bout de forces. Et l'on persisterait encore à les retenir!

Mais il y aurait encore là quelque chose de plus grave. Retenir les évêques jusqu'à ce qu'une définition de l'infaillibilité pontificale ait pu être rendue après une discussion parfaitement libre, et aussi longue qu'on doit l'augurer du nombre des orateurs inscrits et des questions graves et nombreuses qui se rattachent à cette définition, c'est leur dire: évêques, il faut vous résoudre à mourir ou à bâcler en toute hâte un jugement duquel dépendent les destinées de l'Église et du monde. Oui, mourez, accablées par l'ennui, la fatigue, le climat dévorant, l'âge et les infirmités; ou, si vous tenez à vivre encore, foulez aux pieds les règles les plus sacrées des conciles, sacrifiez votre conscience, et avec la vôtre celle de plusieurs millions d'âmes!

Sous le rapport de la liberté de discussion, bien des choses dans le Concile du Vatican ne ressemblent pas aux anciens Conciles Généraux, toujours vénérés dans l'Église. Au dedans, au dehors, un parti a exercé sur les Pères une pression toujours croissante. Au dedans, des règlements mal faits, des interruptions sans cause, dont le résultat inévitable était de décourager les hommes les plus fermes, et d'empêcher ou d'affaiblir la manifestation de la vérité; une certaine fraction de l'assemblée, turbulente, impétueuse, arrêtant par des murmures les prélats les plus vénérables dont la doctrine ne se pliait pas à ses idées; les présidents fermant les yeux sur ces faits et n'ayant de sévérités que pour les adversaires de l'infaillibilité; la discussion brusquement arrêtée au gré de ceux qu'elle déconcertait. Au dehors, des journalistes qui ne cessaient de prodiguer l'insulte aux évêques contraires à leurs opinions.

Rome est tout émue d'un fait récent concernant l'un des membres les plus éminents du Concile, le Cardinal Guidi, Archevêque de Bologne, précédemment religieux Dominicain, et très célèbre professeur de théologie dans la capitale du monde Chrétien. Il avait parlé dans le Concile sur la question de l'infaillibilité, exigeant pour celle des définitions pontificales le concours de l'épiscopat. Le jour même, il est mandé et admonesté du ton le plus sévère. “Saint-Père, a répondu le cardinal, j'ai dit aujourd'hui ce que j'ai enseigné au grand jour pendant plusieurs années à votre collège de la Minerve, sans que jamais personne ait trouvé cet enseignement repréhensible. L'orthodoxie de mon enseignement avait dû être attestée à votre Sainteté lorsqu'elle daigna me choisir pour aller à Vienne combattre certains docteurs allemands dont les principes ébranlaient les fondements de la foi catholique. Que mon discours d'aujourd'hui soit soumis à l'examen d'une commission de théologiens; je ne redoute pas ce jugement.” Des paroles menaçantes pour le cardinal ont terminé cet entretien. Le matin, après la séance, un prélat domestique disait dans la salle même du Concile: après un pareil discours, le cardinal devrait etre enfermé pendant dix jours dans un couvent pour y vaquer aux exercices spirituels.

La puissance absolue du Pape, son opinion visible, le pouvoir arbitraire qu'exercent les présidents, la pétulance de certains prélats, trop notoirement passionnés et violents; tout cela pèse sensiblement sur les membres les plus sages de l'assemblée qui ne peuvent s'empêcher de s'en plaindre avec tristesse dans des entretiens intimes. Faut-il s'étonner que plusieurs, le fait est très certain, expriment le désir d'un vote secret, s'il était possible?

C'est avec une douleur profonde que nous racontons toutes ces choses. Mais la situation de l'Église en ce moment est telle qu'on ne peut se dispenser de parler. Au Concile du Vatican se traite une question de l'ordre le plus élevé Chacun a le droit de savoir comment est conduit ce grand procès, qui est le procès de tous. Il s'agit de la paix du monde, il s'agit aussi de choses qui sont au-dessus de tous les intérêts périssables, de la foi, de la conscience et du salut éternel des âmes.

160.These letters are taken from the Journal des Débats of May 6 and 11. The Bishops of Marseilles and Montpellier are said to be the writers.
161.Lire: spartiates.
162.From the Gazette de France of June 28. The Vicar-General of an eminent French Bishop, who had been at Rome, is the reputed author.
Yaş sınırı:
12+
Litres'teki yayın tarihi:
28 ekim 2017
Hacim:
660 s. 1 illüstrasyon
Telif hakkı:
Public Domain
Metin
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