Kitabı oku: «Mémoires inédits de Mademoiselle George, publiés d'après le manuscrit original», sayfa 16
NOTES SUR QUELQUES ARTISTES NOMMÉS DANS LA PRÉFACE
Voici quelques notes sur les artistes nommés dans la préface. Nous espérons qu'elles ne paraîtront pas trop hors de propos à la fin de ce volume, et que le lecteur nous pardonnera de les insérer, avec quelques souvenirs personnels se rattachant à la vie théâtrale.
HAREL
Jean-Charles Harel était né à Rouen en 1790; il mourut en 1846, à Châtillon, près Paris. Auditeur au Conseil d'État, puis secrétaire de Cambacérès, il avait été, à la fin de l'Empire, nommé sous-préfet. Il défendit Soissons avec beaucoup de courage contre les armées alliées. George raconte dans quelles circonstances il obtint de Charles X le privilège du second Théâtre-Français en 1829. Il le conserva jusqu'en 1831. Il se consacra ensuite à la direction de la Porte-Saint-Martin. Il avait écrit autrefois un éloge de Voltaire. Il fit jouer à son théâtre, en 1837, un mélodrame intitulé la Guerre des servantes, fait en collaboration avec Théaulon et Alboise; George y remplissait le principal rôle. C'est à la Porte-Saint-Martin qu'Harel a monté les drames romantiques les plus retentissants: la Tour de Nesle, Richard Darlington, Lucrèce Borgia, Marie Tudor. C'est sous sa direction que George et Frederick Lemaître eurent leurs plus beaux succès. Au fond, il était un peu classique; il n'aimait pas la littérature romantique.
Il avait connu George à Bruxelles, où il s'était réfugié comme proscrit, après Waterloo. George y vint donner des représentations. Il fut bientôt son amant: cette liaison a duré jusqu'à la mort d'Harel. C'était un causeur d'un esprit étincelant. Comme directeur, il avait des habiletés invraisemblables pour préparer le succès d'une pièce, pour emprunter de l'argent, pour faire patienter ses créanciers. Il y avait du Mercadet en lui. Il était d'une saleté proverbiale. Dumas raconte dans ses Mémoires qu'Harel avait fini par installer dans son appartement à lui, dans la maison qu'habitait George—devinez quoi? un cochon. Il l'avait surnommé Piaf-Piaf. Il avait pour son cochon une tendresse incroyable: il l'embrassait du matin au soir. Quand George et son entourage, Janin, Dumas et autres, décidèrent la mort de Piaf-Piaf, quand ils le firent égorger pendant une absence d'Harel, celui-ci fut d'abord inconsolable. Il se répandit en lamentations. Mais son appétit, qui était de premier ordre, finit par l'emporter. Il mangea sans remords une partie des côtelettes et des boudins qu'on avait préparés avec les débris funèbres du pauvre Piaf-Piaf.
J'ai entendu raconter sur Harel l'anecdote suivante qui met bien en relief la finesse et un peu la rouerie de l'impresario.
Il était un jour, avec Frédérick Lemaître, dans son cabinet directorial à la Porte-Saint-Martin. Il reçoit la visite du marquis de Custine, qui voulait faire représenter un drame. Harel obtient des sommes relativement élevées pour les décors, les costumes: il se fait faire des avances pour payer son personnel et ses créanciers. Le marquis de Custine, qui veut être joué à tout prix, consent à tout. Enfin Harel ne trouve plus rien à demander, et le marquis ouvre la porte pour se retirer. Harel se précipite, et veut le remercier. Frédérick lui saisit le bras et le retient en lui disant avec cette voix et ce geste qui n'appartenaient qu'à lui: «Malheureux! vous le laissez partir! Et il a encore sa montre46!»
FRÉDÉRICK LEMAITRE
Frédérick Lemaître, né au Havre le 21 juillet 1800, est mort à Paris, rue de Lancry, en 1876.
Il a été, à mon avis, le plus grand comédien qui ait existé. Qui n'a pas vu Frédérick dans Trente ans ou la Vie d'un joueur, dans Kean, dans Don César de Bazan, dans Robert Macaire, dans le Crime de Faverne, ne peut concevoir jusqu'où peut aller la puissance du comédien. La beauté du geste et des attitudes, la puissance et les modulations merveilleuses de la voix, les envolées de lyrisme, les cris de passion, la chaleur communicative de l'émotion, étaient au-dessus de tout ce qu'on peut imaginer. La salle entière frémissait; Frédérick Lemaître faisait passer parmi les spectateurs des frissons d'enthousiasme et de terreur.
J'ai dit combien son caractère était bizarre et difficile. Il était extraordinairement fantasque dans la vie de chaque jour.
Les représentations de Paillasse avaient rapporté à Frédérick beaucoup d'argent. Il se donna le luxe d'une voiture, mais il ne voulut plus porter à la ville que des chaussons de lisière. Je le vis arriver un jour avec ses chaussons chez Alexandre Dumas. L'auteur de Kean lui demanda: «Est-ce que tu as mal aux pieds?—Non, répondit Frédérick avec cette voix étonnante qu'il a gardée jusqu'à la fin; mais, maintenant que j'ai une voiture, je n'ai plus besoin de porter des bottes!»
M. Porel, directeur du Vaudeville, a raconté devant moi qu'il avait été un jour invité à déjeuner chez Frédérick avec quelques artistes. Frédérick avait à ce moment-là pour maîtresse une jeune comédienne charmante, qu'il bousculait, qu'il maltraitait, qu'il rendait horriblement malheureuse. Devant ses invités, à propos de rien, il lui fit une scène épouvantable; il la força à quitter la table et à se réfugier dans sa chambre, où elle se rendit fondant en larmes. Puis Frédérick se lança dans des divagations politiques qui n'avaient ni queue ni tête, sur l'avenir et la régénération de la France. Les invités ne savaient où il voulait en venir. Tout d'un coup, il abandonne la politique; il se met à parler théâtre, à disserter sur l'art du comédien. «Pendant près d'une heure, disait Porel, il parla avec une éloquence merveilleuse. Nous étions muets d'admiration.»
Frédérick vécut longtemps avec une actrice de talent, Clarisse Miroy. Il était effroyablement jaloux; il lui fit tant de scènes qu'elle finit par le quitter. Elle prit pour amant un jeune et très beau garçon, A…, comédien lui-même, qui faisait fureur parmi les comédiennes. Frédérick, la rage au cœur, allait voir jouer Clarisse et son jeune amant. Il se plaçait au premier rang des fauteuils d'orchestre, il fixait sur son heureux rival des regards chargés de haine, puis, à la fin du spectacle, il se retirait en disant: «Oh! les femmes! Encore, si ce misérable avait du talent!»
Un jour, pendant une scène de jalousie, il se mit à maltraiter Clarisse Miroy d'une façon indigne; il la rouait de coups. La mère de Clarisse voulut s'interposer «Misérable, lui criait-elle, frappez-moi donc aussi!»—Frédérick s'arrêta, et, dans une pose admirable, avec une de ces intonations dont il avait le secret, il lui dit: «Vous? madame! pourquoi vous battrais-je? Est-ce que je vous aime?»
Nous hésitons un peu devant une dernière anecdote, un peu risquée; mais elle peint si bien l'excentricité énorme et rabelaisienne de cet artiste génial que nous demandons à nos lecteurs la permission de les choquer un peu. Frédérick se trouvait, à une certaine époque, avoir pour directeur un comédien doué, dans son genre, d'un certain talent, qui joua d'une façon très remarquable le rôle de Rodin, dans le Juif errant, M. de Chilly. Froid et correct d'allures, Chilly était souverainement antipathique à Frederick. Un jour que celui-ci avait fait je ne sais quelle excentricité, un employé du théâtre vint le prier de se rendre dans le cabinet de M. de Chilly. Frederick le regarde, et répète le nom en appuyant sur la particule: «M. de Chilly! de Chilly.» Il paraît réfléchir un instant. «Au fait, pourquoi pas? on dit bien: «De la m…»
Frédérick jugeait George avec quelque sévérité. Il l'accusait de hauteur, d'amour du faste et de la réclame.
RACHEL
Élisabeth. Félix, dite Élisa.—Née à Mumph ou Numf, près d'Aarau, canton d'Argovie (Suisse), le 28 février 1820.—Salle Molière.—Théâtre du Gymnase.—Débute le 12 juin 1838 à la Comédie-Française.—Sociétaire le 1er avril 1842.—Pensionnaire en 1849.—Voyage d'Amérique, 1855.—Séjour de santé au Caire, 1856.—Morte au Cannet (Var) le 4 janvier 1858.—Relâche le 5.—Ramenée à son domicile parisien de la place Royale, et inhumée le lundi 11 au cimetière israélite du Père-Lachaise.—Deuxième relâche47.
Nous parlerons du génie tragique de Mlle Rachel, d'une façon complète, lorsque nous publierons l'intéressante correspondance que nous avons le bonheur de posséder.
GEFFROY
Geffroy (Edmond-Aimé-Florentin).—Né à Maignelan (Oise) le 29 juillet 1804.—Débute le 17 juin 1829.—Sociétaire le 1er juillet 1335.—Retraité le 1er avril 1865.—Rentré pour Galilée en 1867.—Odéon, 1872-1878.—Décédé à Saint-Pierre-lez-Nemours le 8 février 1895.
Geffroy était un comédien d'une haute conscience artistique, d'une belle fierté d'attitude, composant ses rôles avec une science consommée. Il était admirable dans le Misanthrope; dans le Richelieu, de Diane, d'Augier; dans don Salluste, de Ruy-Blas.
Il avait travaillé dans l'atelier d'Ingres et possédait un réel talent de peintre. Le foyer de la Comédie-Française a de lui deux toiles intéressantes: le Foyer de la Comédie en 1840, qui fut exposé au Salon de 1841, sous le no 803, et le Foyer en 1864, qui fut exposé au Salon de la même année, sous le no 780.
MÉLINGUE
Mélingue était un très beau comédien, d'allures très distinguées, doué d'un talent de sculpteur et de peintre; un très galant homme. Il a joué avec un grand éclat les rôles principaux des drames qu'Alexandre Dumas a donnés au Théâtre-Historique: Lorin du Chevalier de Maison-Rouge, d'Artagnan, Monte-Cristo, Urbain Grandier, Catilina, le comte Hermann; puis Benvenuto Cellini, de Paul Meurice. Il avait une émotion communicative, beaucoup de noblesse et une grande action sur le public. Je crois que c'est dans la reprise de Ruy Blas, à l'Odéon, qu'il parut pour la dernière fois en scène. Il y jouait d'une façon remarquable le rôle de don César de Bazan.
Mélingue était né à Caen en 1808. Il est mort à Paris en 1875.
LAFERRIÈRE
Je n'ai jamais entendu un jeune premier jouer une scène d'amour comme Laferrière. Il avait des gestes, des intonations, un art délicieux pour parler aux femmes. Il a joué tous les rôles d'amoureux dans les pièces de Dumas: Antony, Buridan, le Chevalier de Maison-Rouge, le chevalier d'Harmenthal, Karl de Florsheim, dans le Comte Hermann. Il avait plus de soixante ans quand il a créé les Sceptiques, de Félicien Malle fille, au Théâtre-Cluny. Il était encore un amoureux incomparable. Il avait été très aimé de Virginie Déjazet.
Né à Alençon en 1800, il est mort à Paris en 1877.
ROUVIÈRE
Philibert Rouvière était un artiste bizarre, inégal, mais d'un talent bien personnel, et qui composait ses rôles d'une façon curieuse. Il a été très remarquable dans le Charles IX de la Reine Margot, dans l'Hamlet, de Dumas et Paul Meurice, dans le rôle du médecin Sturler du Comte Hermann. Je l'ai revu plus tard à l'Odéon, dans Maître Favilla, de George Sand. Après cette création, il fut engagé à la Comédie-Française, où il joua Néron de Britannicus, le comte Gormas du Cid, et Jacques dans Comme il vous plaira, de George Sand (12 avril 1856). Il n'eut à la Comédie que des demi-succès et ne put s'y maintenir.
Il faisait de la peinture avec talent. C'était un très galant homme, un artiste convaincu et visant à un idéal très élevé.
Il est mort le 19 octobre 1856, à cinquante-six ans.
FECHTER
Fechter était d'origine anglaise, et pouvait jouer avec une égale facilité en anglais et en français. C'était un beau jeune premier, qui avait une distinction toute britannique. Il avait été remarquable dans les Frères corses de Dumas père, et il a créé avec un éclat inoubliable le rôle d'Armand Duval dans la Dame aux camélias, de Dumas fils.
LES BROHAN
Brohan (Joséphine-Félicité-Augustine), femme d'Edmond de Gheest.—Née à Paris le 2 décembre 1824.—Débute le 19 mai 1841.—Sociétaire le 1er février 1843.—Retraitée le 1er janvier 1868.—Morte à Paris, rue Lord-Byron, no 5, le 15 février 1893.
Brohan (Madeleine), mariée à Mario Uchard le 7 juin 1873—Née à Paris le 21 octobre 1833.—Engagée le 1er septembre 1850.—Débute le 15 octobre 1850.—Sociétaire le 1er janvier 1852.—1855 en Russie.—Retraitée le 1er mai 1885.
Augustine Brohan, dans sa carrière de comédienne, a surtout personnifié l'esprit. Il était impossible de se montrer plus spirituelle, plus incisive, plus mordante dans l'interprétation des soubrettes de Molière. Elle était encore admirable dans Rosine du Barbier de Séville, dans Suzanne du Mariage de Figaro. Elle eut dans son temps une très grande action sur le public.
Sa sœur, Madeleine, était merveilleusement belle, lorsqu'elle débuta au Théâtre-Français, et parut dans les Demoiselles de Saint-Cyr et les Contes de la Reine de Navarre. Elle avait hérité de l'esprit de la famille, et devint une comédienne de grande allure. On se rappelle sa haute distinction, son ton persifleur de grande dame dans le rôle de la Duchesse de Réville, du Monde où l'on s'ennuie, et dans la marquise d'Humières, de l'Étrangère de Dumas.
J'étais encore un gamin lorsque, au moment de la reprise des Demoiselles de Saint-Cyr sous la direction d'Arsène Houssaye (8 septembre 1851), j'eus la bonne fortune de déjeuner à Monte-Christo, chez Alexandre Dumas, avec Mmes Augustine et Madeleine Brohan, Arsène Houssaye, et Mme Isabelle C…, qui était alors l'amie de Dumas.
A cette époque, je commençais à aller au Théâtre-Français. C'est alors que j'entendis Tartufe, le Misanthrope, les Précieuses ridicules, Mademoiselle de Belle-Isle, les Demoiselles de Saint-Cyr, Cinna et Diane (19 février 1852), avec Rachel.
Alexandre Dumas me donnait de temps à autre une lettre pour le secrétaire général du théâtre, Verteuil, et j'allais demander des places, que j'obtenais sans difficulté d'ailleurs. Dumas ne manquait jamais de me dire: «Avant de remettre ma lettre, n'oublie pas de caresser la levrette de Verteuil. Il l'aime comme un fou. Si la levrette te fait bon accueil, tu auras de lui tout ce que tu voudras.»—Je partais avec ma petite frimousse d'enfant, ma petite veste de velours, la lettre de Dumas dans ma poche. Je me faisais conduire au cabinet de Verteuil. Après avoir salué, et avant de remettre ma lettre, je m'écriais en voyant la levrette couchée sur un fauteuil: «Oh! la jolie bête! Comme elle est gentille! Est-ce qu'on peut la caresser?» Verteuil, ému, répondait: «Je crois bien qu'on peut la caresser! Elle est si douce! Elle est si bonne!» Et il exaltait toutes les qualités, toutes les vertus de sa chienne. Il me disait que les chiennes étaient meilleures, plus fidèles que les femmes; et moi, qui n'avais alors que dix à douze ans, je trouvai» ces discours un peu obscurs et sans portée. Après avoir joué avec la chienne, je donnais ma lettre, et Verteuil me disait d'un air attendri: «Alors, mon petit ami, c'est deux fauteuils que vous voudriez?—Oui, monsieur, pour ma mère et pour moi.—Eh bien, mais, est-ce que vous n'aimeriez pas mieux une bonne loge?—Oh! je crois bien, monsieur; je serais bien content.»—Et Verteuil me remettait le coupon de la loge.
Il en allait ainsi au Théâtre-Français, en 1852. On était heureux d'offrir une loge, car le théâtre ne faisait recette que les soirs où jouait Rachel. Les lendemains, il n'était pas de bon ton d'aller à la Comédie-Française. Et les artistes d'alors s'appelaient Geffroy, Samson, Provost, Régnier, Monrose, Brindeau, Maillard, Augustine Brohan, Madeleine Brohan, Nathalie, Judith, Bonval, etc. C'est M. Perrin qui a appris au public à venir au Théâtre-Français. Il a été un directeur incomparable à la Comédie, comme il l'avait été à l'Opéra. Les sociétaires d'aujourd'hui récoltent ce qu'il a semé; ils lui doivent une fameuse reconnaissance. Leurs aînés de 1850 n'ont pas connu d'aussi belles recettes; ils jouaient devant une salle à peu près vide.
Puisque j'ai parlé des Brohan, ma pensée se reporte involontairement vers leur adorable nièce, Jeanne Samary, qu'une mort cruelle a enlevée en 1890, en pleine jeunesse, en pleine floraison de talent et de beauté.
Je l'ai connue pendant l'Exposition de 1878. C'était une nature tellement attirante, tellement franche et droite, que la sympathie avec elle était instantanée. Au bout de dix minutes, nous nous sentions de vieux amis. Notre amitié a duré sans une défaillance jusqu'à sa mort.
Quand la Comédie-Française alla donner des représentations à Londres (2 juin-12 juillet 1879), je m'y rendis, et j'ai fait alors avec Jeanne et Marie Samary des promenades et des excursions délicieuses.
Nous avions parfois avec nous Blanche Baretta, la Victorine sans égale, la Rosine incomparable du Barbier de Séville.
Jeanne Samary et Blanche Baretta étaient deux comédiennes de premier ordre, deux femmes remarquablement intelligentes, très bien équilibrées, parfaitement honnêtes l'une et l'autre, décidées à se marier. On les aurait ennuyées d'une façon cruelle en leur faisant la cour, en leur débitant des fadeurs. J'avais assez de bon sens pour le comprendre. Aussi, quelle confiance, quelle cordialité, quelle bonne et franche amitié il y avait entre nous! Et quelles heures ravissantes nous avons passées en Angleterre!
Aujourd'hui, Mme Baretta-Worms est mariée à un grand comédien; elle est sociétaire retirée de la Comédie-Française, mère de famille, toujours jeune et charmante comme autrefois.
Quant à Jeanne Samary, qui s'était mariée, elle aussi, à un homme qu'elle aimait, elle est morte à trente-trois ans. Il y a déjà seize ans qu'elle nous a quittés. J'entends encore sa belle voix vibrante, son beau rire clair et sonore; je vois ses yeux étonnés de myope, toute sa personne si vive, si gaie, si allante, d'une bonne humeur si communicative.
Au moment de clore ce livre, consacré à la glorification d'une comédienne, je ne puis me défendre d'un sentiment de tristesse, en traçant ces lignes, inspirées par le souvenir de cette artiste exquise, de cette femme d'élite, de cette amie sûre et dévouée, qui fut Jeanne Samary.
Octobre 1906.
FIN
Dans son acte de décès, Tom Harel, qui avait débuté à l'Odéon, dans les Macchabées, le 14 juin 1822, est indiqué comme fils de Jean-Charles Harel et de dame Weymer, dont on n'a pu indiquer les prénoms.Tom Harel était-il le fils de George, qu'il a toujours appelé sa tante? Était-il le fils de George cadette, qui a joué avec sa sœur à la Porte-Saint-Martin et au Théâtre-Historique, et qu'on avait surnommée Bébelle? Je n'ai pu parvenir à établir exactement la filiation