Kitabı oku: «Espoir et force dans les Balkans occidentaux», sayfa 3
FLEUVE VARDAR, SKOPJE, MACÉDOINE DU NORD
L’ACTIVITÉ DE LA BEI DANS LES BALKANS OCCIDENTAUX
En 2018, la BEI a octroyé un prêt de 100 millions d’euros destiné à assurer la navigabilité du Danube et de la Save en Serbie. Chargée de sens, cette opération a contribué à la construction d’une Europe forte et solidaire. Comme l’a écrit l’universitaire et écrivain triestin Claudio Magris dans son livre Danube en 1986, ce fleuve est au centre de la Mitteleuropa germano-magyaro-slavo-judéo-romane qui, ensemble, a contribué à la défaite du Troisième Reich. Longtemps après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le financement de ce projet allait permettre le retrait d’un certain nombre d’épaves de navires nazis coulés en 1944, lors de la contre-offensive de l’Armée rouge soviétique le long du Danube. Surtout, la modernisation des infrastructures fluviales contribuera à relier plus étroitement l’Europe à la Serbie en permettant l’acheminement de marchandises de manière plus efficace et plus écologique que le transport routier par des poids lourds. Toutefois, le fossé entre l’Union européenne et les Balkans occidentaux est encore trop vaste. Le PIB moyen par habitant de la région est souvent inférieur à un tiers de celui de l’Allemagne. Des études économiques indiquent qu’au taux de croissance économique actuel, tant en Europe que dans les Balkans occidentaux, il faudra au moins deux générations pour parvenir à une convergence complète. La pollution de l’air dans des villes comme Pristina au Kosovo, Skopje, Tetovo ou Bitola en Macédoine du Nord et Zenica, Tuzla ou Sarajevo en Bosnie-Herzégovine est encore souvent trois fois plus élevée que dans les villes les plus polluées d’Europe. Les indices de développement des infrastructures comme la densité ferroviaire, la capacité de production d’électricité installée et la couverture du haut débit sont en moyenne inférieurs de moitié à ceux de l’Europe. Sur le plan des réglementations et de leur application, l’État de droit (marchés publics, autonomie de l’administration publique, indépendance et efficacité du système judiciaire, lutte contre la corruption, etc.) reste, en fin de compte, difficile à faire respecter par rapport aux normes européennes.
LE PONT QUI ENJAMBE LA SAVE RELIE LES VILLES DE BOSANSKI ET SLAVONSKI BROD ET DEUX PAYS : LA BOSNIE-HERZÉGOVINE ET LA CROATIE.
Dans ce contexte, c’est avec un enthousiasme fougueux que je constate que l’engagement de la BEI en faveur de la région demeure intact. Depuis le lancement de l’initiative Résilience économique pour les pays voisins du Sud de l’UE et les Balkans occidentaux en 2016, la Banque a intensifié son action afin d’améliorer la vie des citoyens de la région.
L’assistance technique proposée aide à mieux investir et contribue à combler les lacunes en matière d’infrastructures sociales et économiques et à stimuler la croissance et la création d’emplois portées par le secteur privé afin de rendre les économies de la région plus résilientes. La Banque concentre actuellement ses actions sur les investissements locaux destinés à améliorer les conditions de vie et à moderniser les infrastructures dans les secteurs de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement, de la gestion des déchets, etc. Des fonds sont également mis à disposition sous la forme d’aides non remboursables. Des pays comme la Bulgarie, la Croatie, l’Italie, la Lituanie, le Luxembourg, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie et le Royaume-Uni ont donné des capitaux pour alléger le coût d’infrastructures d’une importance vitale dans des pays aux capacités financières limitées. La ville de Skopje, par exemple, a bénéficié d’un don de 10 millions d’euros pour financer sa première station d’épuration.
La Banque a ajouté 68 millions d’euros et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) 58 millions d’euros pour réaliser cet ambitieux projet en collaboration avec les autorités de Macédoine du Nord.
Cette station répondra aux besoins des quelque 500 000 habitants de Skopje, améliorera sensiblement la durabilité de la ville et mettra un terme au déversement direct des eaux usées non traitées dans le fleuve Vardar. Elle apportera des avantages réels et substantiels aux citoyens du pays dans leur vie quotidienne. Un fleuve plus propre représente des améliorations sur le plan de l’assainissement, de la santé publique et de l’environnement, dont les effets se feront également sentir par-delà la frontière puisque le Vardar poursuit son cours dans le nord de la Grèce.