Kitabı oku: «Fundamental Philosophy, Vol. 2 (of 2)», sayfa 40
ON CHAPTER IV
The denial of all succession in eternity, and making it all present, without any past or future, must not be regarded as a vain subtlety of the schools. Long before the scholastics this had been taught by the most eminent authors. St. Augustine says:
"Idipsum enim tempus tu feceras: nec præterire potuerunt tempora antequam faceres tempora. Si autem ante cœlum et terram nullum erat tempus, cur quæritur quid tunc faciebas? Non enim erat tunc, ubi non erat tempus; nec in tempore tempora præcedis; alioquin non omnia tempora præcederes.
"Sed præcedis omnia tempora præterita, celsitudine semper præsentis æternitatis: et superas omnia futura; quia et illa futura sunt; et cum venerint præterita erunt; tu autem idem ipse es, et anni tui non deficient. Anni tui nec eunt, nec veniunt: isti autem nostri, et eunt, et veniunt, ut omnes veniant. Anni tui omnes simul stant, quoniam stant; nec euntes à venientibus excluduntur, quia non transeunt: isti autem nostri omnes erunt cum omnes non erunt. Anni tui dies unus: et dies tuus non quotidie, sed hodie: quia hodiernus tuus non cedit crastino neque succedit hesterno. Hodiernus tuus æternitas; ideo coæternum genuisti, cui dixisti: Ego hodie genui te. Omnia tempora tu fecisti, et ante omnia tempora tu es, nec aliquo tempore non erat tempus." (Conf. Lib. XI., cap. xiii.)
In another place we find the same doctrine in these terms:
"Anni Dei æternitas Dei est. Æternitas ipsa Dei substantia est, quæ nihil habet mutabile. Ibi nihil est præteritum, quasi jam non sit; nihil est futurum, quasi nondum sit. Non est ibi, nisi est. Non est ibi, fuit et erit, quia et quod fuit jam non est; et quod erit nondum est; sed quidquid ibi est, non nisi est." (In Psal. 101; Serm. 2, num. 10.)
Plato was not ignorant of this truth, and the holy fathers have constantly taught it. When the scholastics adopted the definition of Boëthius, that eternity is interminabilis vitæ tota simul et perfecta possessio, they only embraced a doctrine as solid as it was universal.
It is difficult to explain these sublime ideas in a more lofty or a more profound manner than Fenelon does in his Treatise on the Existence of God.99
"C'est retomber dans l'idée du temps, et confondre tout, que de vouloir imaginer en Dieu rien qui ait rapport à aucune succession. En lui rien ne dure, parce que rien ne passe: tout est fixe; tout est à la fois; tout est immobile. En Dieu rien n'a été, rien ne sera; mais tout est. Supprimons donc pour lui toutes les questions que l'habitude et la faiblesse de l'esprit fini, qui veut embrasser l'infini à sa mode étroite et raccourcie, me tenterait de faire. Dirai-je, ô mon Dieu, que vous aviez déjà une éternité d'existence en vous-même avant que vous m'eussiez créé, et qu'il vous reste encore une autre éternité, après ma création, où vous existez toujours? Ces mots de déjà et d'après sont indignes de celui qui est. Vous ne pouvez souffrir aucun passé et aucun avenir en vous. C'est une folie que de vouloir diviser votre éternité, qui est une permanence indivisible: c'est vouloir que le rivage s'enfuie, parce qu'en descendant le long d'un fleuve, je m'éloigne toujours de ce rivage qui est immobile. Insensé que je suis! Je veux, ô immobile vérité, vous attribuer l'être borné, changeant et successif de votre créature! Vous n'avez en vous aucune mesure dont on puisse mesurer votre existence; car elle n'a ni bornes ni parties; vous n'avez rien de mesurable: les mesures même qu'on peut tirer des êtres bornés, changeants, divisibles et successifs, ne peuvent servir à vous mesurer, vous qui êtes infini, indivisible, immuable et permanent. Comment dirai-je donc que la courte durée de la créature est par rapport à votre éternité? N'étiez-vous pas avant moi? Ne serez-vous pas après moi? Ces paroles tendent à signifier quelque vérité; mais elles sont à la rigueur indignes et impropres. Ce qu'elles ont de vrai, c'est que l'infini surpasse infiniment le fini; qu'ainsi votre existence infinie surpasse infiniment en tout sens mon existence, qui, étant bornée, a un commencement, un présent et un futur. Mais il est faux que la création de votre ouvrage partage votre éternité en deux éternités. Deux éternités ne feraient pas plus qu'une seule: une éternité partagée, qui aurait une partie antérieure et une partie postérieure, ne serait plus une véritable éternité: en voulant la multiplier, on la détruirait, parce qu'une partie serait nécessairement la borne de l'autre par le bout où elles se toucheraient. Qui dit éternité, s'il entend ce qu'il dit, ne dit que ce qui est, et rien au delà; car tout ce qu'on ajoute à cette infinie simplicité l'anéantit. Qui dit éternité ne souffre plus le langage du temps. Le temps et l'éternité sont incommensurables, ils ne peuvent être comparés; et on est séduit par sa propre faiblesse toutes les fois qu'on imagine quelque rapport entre des choses si disproportionnées. Vous avez néanmoins, ô mon Dieu, fait quelque chose hors de vous; car je ne suis pas vous, et il s'en faut infiniment. Quand est-ce donc que vous m'avez fait? Est-ce que vous n'étiez pas avant que de me faire? Mais que dis-je? Me voilà déjà retombé dans mon illusion et dans les questions du temps. Je parle de vous comme de moi, ou comme de quelque autre être passager que je pourrais mesurer avec moi. Ce qui passe peut être mesuré avec ce qui passe; mais ce qui ne passe point est hors de toute mesure et de toute comparaison avec ce qui passe: il n'est permis de demander ni quand il a été, ni s'il était avant ce qui n'est pas, ou qui n'est qu'en passant. Vous êtes, et c'est tout. O que j'aime cette parole, et qu'elle me remplit pour tout ce que j'ai à connaître de vous! Vous êtes celui qui est. Tout ce qui n'est point cette parole vous dégrade. Il n'y a qu'elle qui vous ressemble. Eu n'ajoutant rien au mot d'être, elle ne diminue rien de votre grandeur. Elle est, je l'ose dire, cette parole, infiniment parfaite comme vous. Il n'y a que vous qui puissiez parler ainsi, et renfermer votre infini dans trois mots si simples. Je ne suis pas, ô mon Dieu, ce qui est. Hélas! je suis presque ce qui n'est pas. Je me vois comme un milieu incompréhensible entre le néant et l'être. Je suis celui qui a été; je suis celui qui sera; je suis celui qui n'est plus ce qu'il a été; je suis celui qui n'est pas encore ce qu'il sera; et dans cet entre-deux que je suis, un je ne sais quoi qui ne peut s'arrêter en soi, qui n'a aucune consistance, qui s'écoule rapidement comme l'eau; un je ne sais quoi que je ne puis saisir, qui s'enfuit de mes propres mains, qui n'est plus dès que je le veux saisir ou l'apercevoir; un je ne sais quoi qui finit dans l'instant même où il commence; en sorte que je ne puis jamais un seul moment me trouver moi-même, fixe et présent à moi-même, pour dire simplement: Je suis. Ainsi, ma durée n'est qu'une défaillance perpétuelle. O que je suis loin de votre éternité qui est indivisible, infinie, et toujours présente tout entière! Que je suis même bien éloigné de la comprendre! Elle m'échappe à force d'être vraie, simple et immense; comme mon être m'échappe à force d'être composé de parties, mêlé de vérité et de mensonge, d'être et de néant. C'est trop peu que de dire de vous que vous étiez des siècles infinis avant que je fusse. J'aurais honte de parler ainsi; car c'est mesurer l'infini avec le fini qui est un demi-néant. Quand je crains de dire que vous étiez avant que je fusse, ce n'est pas pour douter que vous existant, vous ne m'ayez créé, moi qui n'existais pas: mais c'est pour éloigner de moi toutes les idées imparfaites qui sont au-dessus de vous. Dirai-je que vous étiez avant moi? Non; car voilà deux termes que je ne puis souffrir. Il ne faut pas dire, vous étiez; car vous étiez marque un temps passé et une succession. Vous êtes: et il n'y a qu'un présent, immobile, indivisible et infini que l'on puisse vous attribuer, pour parler dans la rigueur des termes. Il ne faut point dire que vous avez toujours été, il faut dire que vous êtes; et ce terme de toujours, qui est si fort pour la créature, est trop faible pour vous; car il marque une continuité et non une permanence. Il vaut mieux dire simplement et sans restriction, que vous êtes. O Etre! ô Etre! votre éternité, qui n'est que votre être même, m'étonne; mais elle me console. Je me trouve devant vous comme si je n'étais pas; je m'abîme dans votre infini; et loin de mesurer votre permanence, par rapport à ma fluidité continuelle, je commence à me perdre de vue, à ne me trouver plus, et ne voir en tout que ce qui est; je veux dire vous-même. Ce que j'ai dit du passé, je le dis de même de l'avenir. On ne peut point dire que vous serez après ce qui passe; car vous ne passez point. Ainsi, vous ne serez présent en parlant de vous. On ne dit point d'un rivage immobile, qu'il devance ou qu'il suit les flots d'une rivière: il ne devance ni ne suit; car il ne marche point. Ce que je remarque de ce rivage par rapport à l'immobilité locale, je le dois dire de l'être infini par rapport à l'immobilité d'existence. Ce qui passe a été et sera, et passe du prétérit au futur par un présent imperceptible, qu'on ne peut jamais assigner. Mais ce qui ne passe point existe absolument, et n'a qu'un présent infini: il est, et c'est tout ce qu'il est permis d'en dire: il est sans temps dans tous les temps de la création. Quiconque sort de cette simplicité, tombe de l'éternité dans le temps."
NOTE TO BOOK EIGHTH
(3) Perhaps some of my readers, who are not well acquainted with the history of philosophy, may think that I have extended the explanation of the idea of the infinite to too great length, and consider these questions as serving rather to subtilize, than to acquire solid knowledge. This is a great mistake. At all times the philosophical questions of the idea of the infinite have held a prominent position, and at the present time there is scarcely any which require to be more carefully examined, if we wish to stay the progress of pantheism. I shall not cease to repeat that a great many of the most serious errors have their birth in a confusion in their fundamental ideas; if one is well grounded in these ideas, he has nothing to fear from certain works whose secret in leading one astray, consists in using incomprehensible words, or in giving a false sense to those which can be understood. However this may be, I would remind those who believe these questions mere scholastic cavils, that they must regard as cavillers the most eminent philosophers of ancient and modern times.
NOTE TO BOOK NINTH
(4) I know that some modern philosophers, and more especially M. Cousin, reject the accusation of pantheism, and explain in their own way those passages of their works in which this error is professed. As it is not possible for me to examine at any length, a question which would require the insertion of long extracts, I merely refer the reader to what I have said in the body of the work, and with respect to M. Cousin, to the extracts which I have made in my Letters to a Skeptic in Matters of Religion, Letter I. It is not the fault of M. Cousin's adversaries that he has used such clear expressions that no man of sound judgment can doubt that they contain a full profession of pantheism. Leaving to the philosopher the responsibility of his intentions, I shall only beg our young men not to judge lightly of the disputes of the neighboring kingdom, which are not always received here through faithful organs; and to withhold their faith from those who would attempt to persuade them that there is no ground for the alarms of men of sound philosophical doctrine.