Kitabı oku: «Rapport 2020-2021 de la BEI sur l'investissement - Principales conclusions», sayfa 4

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Comment la pandémie de COVID-19 a-t-elle modifié le paysage économique ?

Lorsque la pandémie est apparue, les investissements, précédemment élevés dans la majeure partie de l’Europe, ont brusquement commencé à marquer le pas. En 2019, le volume total des investissements dans l’Union européenne a augmenté d’environ 3 % par rapport à l’année précédente, soit un rythme supérieur à celui de la croissance du PIB réel. Le taux d’investissement à fin 2019 était supérieur à sa moyenne à long terme dans toutes les parties de l’Europe, à l’exception de l’Europe du Sud. Toutefois, l’exacerbation des différends commerciaux internationaux et l’affaiblissement des échanges mondiaux ont commencé à freiner cette progression. Lorsque le coronavirus a commencé à se propager, le ralentissement des économies axées sur les échanges commerciaux, notamment l’économie allemande, a suscité une inquiétude grandissante.

Formation brute de capital fixe (en termes réels) dans l’UE et contribution par type d’actifs (variation en % par rapport au même trimestre de l’année précédente)


Source : Eurostat et comptes nationaux des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques ; calculs BEI.

L’arrivée de la pandémie en Europe à la mi-mars a eu des conséquences immédiates et dramatiques sur les investissements :

L’activité d’investissement s’est brusquement contractée, de même que d’autres activités économiques, sous l’effet direct des restrictions liées au confinement. Cet effet a été ressenti plus particulièrement au deuxième trimestre de 2020, avec des investissements chutant de 19 % par rapport à l’année précédente, et compte tenu de la levée de la plupart des restrictions en été.

Le climat économique s’est fortement détérioré, les entreprises envisageant l’année à venir avec pessimisme. Déjà négative en 2019, leur perception de la conjoncture économique s’est encore dégradée avec l’arrivée de la pandémie. Les attentes globales concernant les perspectives d’activité pour les différents secteurs et la disponibilité de financements internes et externes sont également devenues négatives.

L’incertitude quant à l’avenir a grandi et est devenue un obstacle majeur à l’investissement. Les indicateurs d’incertitude sont montés en flèche au début de la pandémie. Bien que l’Europe soit parvenue à apaiser les craintes à court terme grâce à sa réponse économique décisive, un degré élevé d’incertitude persiste quant à l’évolution future de la pandémie et de la crise économique qui en résulte. Sans surprise, l’incertitude se distingue désormais comme l’entrave la plus importante à l’investissement, étant considérée comme telle par 81 % des participants à l’enquête EIBIS.

Les entreprises de l’UE ont revu leurs projets d’investissement à court terme à la baisse et adoptent une attitude attentiste. Quelque 45 % des entreprises prévoient de réduire leurs investissements au cours de l’année à venir, tandis que seulement 6 % pensent les augmenter. C’est là un revirement radical par rapport à l’optimisme relatif observé ces dernières années. Parmi les entreprises qui ont décidé d’investir moins en raison de la pandémie, la moitié ont décidé de reporter leurs investissements et 40 % de modifier leurs projets ou d’en revoir la taille.

Les investissements climatiques ne seront pas épargnés. 43 % des entreprises qui prévoient des investissements climatiques au cours des trois prochaines années considèrent que la pandémie aura une incidence négative sur leurs projets d’investissement. D’une manière générale, les projets à grande échelle (tels que les parcs éoliens) ne devraient pas être touchés dans l’immédiat, mais les investissements de plus petite dimension dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, qui dépendent en partie des dépenses des ménages et des entreprises, devraient diminuer.

Facteurs influant sur l’investissement dans l’Union européenne (% d’entreprises prévoyant une amélioration minoré du % d’entreprises anticipant une détérioration)


Source : enquêtes EIBIS 2016, 2017, 2018, 2019, 2020.

La pandémie a également suscité des attentes plus élevées parmi les entreprises quant à la nécessité de passer au numérique et d’innover pour s’adapter à l’avenir. Les entreprises restent convaincues de la nécessité de passer au numérique alors même qu’elles réduisent leurs investissements et que l’optimisme décline.

La moitié des entreprises européennes prévoient une augmentation de l’utilisation des technologies numériques à l’avenir comme conséquence spécifique de la pandémie. La proportion est encore plus élevée parmi les entreprises qui ont déjà adopté des technologies numériques.

Plus d’un tiers des entreprises considèrent que la pandémie aura des répercussions sur leurs chaînes d’approvisionnement ou sur les produits et services qu’elles proposent, mettant en lumière la nécessité de s’adapter et d’innover.

Quelque 20 % des entreprises prévoient une réduction permanente de l’emploi, ce qui suggère qu’un nombre considérable d’entreprises sont pessimistes quant à leur capacité à rebondir après la pandémie.

Conséquences de la pandémie sur les projets d’investissement de l’année en cours (% d’entreprises)


Source : enquête EIBIS 2020.

Évaluation par les entreprises des incidences à long terme de la pandémie (%)


Source : enquête EIBIS 2020.

Remarque : la question posée était la suivante : « Pensez-vous que la pandémie de coronavirus aura des incidences à long terme sur l’un des éléments suivants ? A. votre gamme de services ou de produits ; B. votre chaîne d’approvisionnement ; C. l’utilisation accrue des technologies numériques ; D. une réduction permanente de l’emploi. »

Les effets de la crise sur la situation financière des entreprises laissent présager des conséquences négatives sur l’investissement, la reprise et la transformation structurelle verte et numérique de l’Europe à moyen terme. Les mesures publiques mises en place pour faire face à la crise du coronavirus ont jusqu’ici permis de maintenir l’accès des entreprises au crédit à court terme. Toutefois, l’effondrement de la demande a fait chuter les recettes des entreprises, en particulier pendant les phases de confinement strict. Les petites et moyennes entreprises (PME) ont particulièrement souffert. Selon une estimation prudente, la perte de recettes nettes des entreprises représenterait près de 13 % du PIB au cours de la première phase de la crise. On estime que les entreprises pourraient couvrir 3 points de pourcentage de cette perte en utilisant les réserves de liquidités et d’autres actifs liquides qu’elles avaient constituées avant la pandémie. Mais, pour en couvrir l’intégralité, elles devront réduire leurs investissements ou emprunter davantage. Les données de l’enquête EIBIS montrent que les entreprises continuent de s’appuyer sur des ressources internes pour financer environ 60 % des investissements. Si ce schéma est maintenu, les investissements devraient diminuer dans des proportions correspondant à environ 6,4 % du PIB, ce qui équivaut à une diminution de 48,5 % des investissements des entreprises par rapport à 2019, leur dette enregistrant une hausse représentant 3,2 % du PIB d’après les estimations. Dans un autre scénario, la multiplication par deux de la dette des entreprises n’empêcherait pas un recul des investissements des entreprises de 25 %. La modélisation fondée sur l’évolution passée des investissements des entreprises face aux chocs de la demande et sur l’ampleur du choc résultant de la pandémie de COVID-19 suggère également qu’il faut s’attendre à une baisse comparable des investissements.

Incidence de la perte de recettes nettes due à la pandémie sur les liquidités, la dette et les investissements des entreprises dans l’UE, selon deux scénarios (% du PIB de l’UE)


Source : Eurostat, base de données Orbis du Bureau van Dijk et calculs de la BEI.

Remarque : l’estimation repose sur l’hypothèse d’une perte de recettes nettes pour les entreprises égale à 13 % du PIB, dans un scénario « favorable » prévoyant un soutien public accru et une période de trois mois pour un retour à la normale après la période initiale de confinement.

L’augmentation de la dette publique sous l’effet de la crise pourrait constituer une menace à moyen terme pour les investissements publics indispensables. Dans l’ensemble de l’Union européenne, la dette publique devrait atteindre 95 % du PIB d’ici fin 2021, soit une augmentation de 15 points de pourcentage depuis le début de la pandémie. Étant donné que les règles budgétaires du pacte de stabilité et de croissance de l’Union européenne sont temporairement suspendues et que les taux d’intérêt devraient rester très bas, les contraintes pesant sur les dépenses publiques restent limitées. Néanmoins, comme l’a démontré la crise financière mondiale, les périodes de forte relance budgétaire ont très souvent été suivies de périodes de forte correction budgétaire, qui tendent à avoir une incidence particulièrement forte sur l’investissement public.

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