Kitabı oku: «La Fraternité Hiramique : Prophétie Du Temple Ezéchiel», sayfa 6
Par conséquent, pour Sami Hadawi et sa famille, la vie était un combat quotidien de survie sans aucun espoir de se sortir de la pauvreté ou d’espérer un meilleur avenir. Comme Sami n’avait pas de vrai métier, il gagnait un maigre revenu comme guide touristique. Tous les matins – sept jours par semaine – il marchait de Silwan à la Nouvelle porte de la Vieille Ville dans l’espoir d’être engagé par des touristes venus d’hôtels luxueux de Jérusalem-Ouest pour visiter la Vieille Ville. Durant les mois d’été, de juin à septembre, lorsque les touristes affluaient en grand nombre, il s’en sortait plutôt bien. Mais les temps étaient maigres le reste de l’année. C’était au cours du mois de septembre qu’il avait rencontré et s’était lié d’amitié avec Conrad Banner, qui devait revenir à Jérusalem. Il lui avait promis de l’employer pour le tournage de son documentaire. En ayant la garantie de bientôt gagner une belle somme d’argent, Sami et son épouse stoïque Miriam pourraient offrir à Noël quelques friandises nutritionnelles à leurs deux enfants, Anton et Hanan. La grande majorité des enfants palestiniens étaient privées de leurs droits humains fondamentaux, comme le demandait la Déclaration des droits de l’enfant de 1924.
Bien que la Déclaration ait affirmée : « alors que l’humanité doit à l’enfant ce qu’il y a de mieux à offrir, » la dure réalité était tout-à-fait le contraire. En 1960 – en l’espace d’une seule année – le décès de 18 900 000 enfants a dépassé de plus de trois fois le nombre de victimes juives de l’Holocauste. Cependant, comme il n’existe aucun « mouvement pour la moralité infantile » comparable au « mouvement pour l’Holocauste », le sort des enfants palestiniens a reçu relativement peu, voire aucune attention. Ainsi, lorsque l’humanité aime apaiser périodiquement sa conscience collective en réaffirmant sa préoccupation et son respect pour les morts en commémorant ceux qui sont morts dans leurs pays, leur préoccupation et respect pour les centaines de millions d’enfants morts dû à l’indifférence, la négligence, l’hypocrisie, les doubles standards et certainement les guerre immorales sont presque inexistants.
Pendant la seconde guerre mondiale – la guerre la plus sanglante de l’histoire de l’homme – on estime à 60 millions le nombre de morts qui, répartis sur six ans, font plus de 10 millions de morts par an. A cette époque, plus de 20 millions d’enfants mourraient chaque année, le taux de la mortalité infantile atteignant comparativement un taux bien plus meurtrier que la guerre la plus terrible de l’histoire. Actuellement, une bien triste excuse pour l’humanité – y compris les juifs choisis par Dieu qui après l’Holocauste avaient juré de « plus jamais » – qui a depuis près de sept décennies manifesté une indifférence amorale et criminelle face au nettoyage ethnique du peuple palestinien largement documenté et filmé, dont les enfants sont délibérément pris pour cible par les envahisseurs immigrants et qui, comme une invasion de sauterelles, ne laissent rien d’autre que la désolation et des ravages derrière eux.
L’une des responsabilités de Miriam – après que Sami soit parti pour sa longue marche vers la Nouvelle Porte – était d’accompagner leurs enfants dans l’expédition souvent dangereuse à l’école primaire de Silwan dans le quartier de Ras Al-Amoud. Cela impliquait « affronter » les forces de l’occupation israéliennes et les colons juifs illégaux qui se déployaient délibérément pour abuser verbalement, cracher, attaquer ou tenter d’empêcher les enfants palestiniens d’arriver à l’école. Ceci était une stratégie israélienne bien établie et calculée non seulement à Silwan, mais également sur tous les territoires palestiniens occupés.
A son retour à la maison, Miriam passait la majeure partie de sa journée à broder – une partie importante de l’identité palestinienne – avant de retourner au quartier Ras Al-Amoud pour récupérer ses enfants. En vendant des sacs-à-main et des porte-monnaie brodés à la main à un détaillant pour le prix de 15 à 25 nouveaux shekels israéliens, Miriam arrivait à augmenter les maigres revenus de la famille. Son application persistante à ce métier au milieu d’une existence de persécution, tragique et tumultueuse, les femmes palestiniennes contribuaient à maintenir la tradition et la beauté de la broderie palestinienne, dont l’unicité du style était particulière et facilement reconnaissable dans le monde entier comme étant d’origine palestinienne.
Des livres sur la broderie internationale étaient unanimes à reconnaître que la broderie traditionnelle palestinienne était le meilleur exemple des travaux émanant du Moyen-Orient. C’était un artisanat traditionnel qui s’était développé de la coutume traditionnelle palestinienne comprenant des faits historiques des siècles de développement textile-artistique dans la région, une forme d’art qui était en quelque sorte ancrée et qui a survécu jusqu’à nos jours. Si l’on considère l’ancienne coupe traditionnelle simple de la thobe, l’histoire des coiffes et des accessoires, la variété merveilleuse des styles de broderie, les variations de points ou l’origine ancienne des motifs et des dessins, on est alors profondément impressionné par la richesse historique d’un héritage datant de milliers d’années qui affirme l’antiquité de l’existence palestinienne et la survie d’un héritage ancien. En brodant, Miriam se livraient habituellement à la prière silencieuse – ce qu’elle appelait son temps avec Dieu – une chose à laquelle les pauvres désespérés recouraient fréquemment. Mais à quoi bon chercher le secours auprès d’un Dieu Tout-Puissant, qui soi-disant « avait choisi » les juifs et leur avait promis la Palestine et qui lui avait tourné le dos, à elle, à sa famille et à son peuple.
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Vendredi 11 décembre
Siège national de la police israélienne, Jérusalem-Est.
Le quartier général de la police israélienne se trouvait à Tel-Aviv. Mais après la guerre israélienne de vol à main-armée des territoires, Israël avait fait une déclaration en déplaçant le siège à un nouveau site à Jérusalem-Est – un complexe de bâtiments gouvernementaux nommés après l’ancien premier ministre Kiryat Menachem Begin – situés entre Sheikh Jarrah au nord, le mont Scopus à l’est et la colline Ammunition à l’ouest. Le seul fait que cette année ait vu l’arrivée et le départ de trois commissaires généraux de police avait obligé Abe Goldman à faire une nouvelle visite au quartier général de la police pour discuter du maintien de l’ordre au Mont du Temple avec le dernier commissaire - hâtivement amené de Shin Bet – nommé récemment par le premier ministre et le ministère de la sécurité publique. Le nouveau commissaire était en fait plus efficace que loyal.
Goldman espérait que l’expérience précédente du nouveau commissaire avec l’agence de sécurité intérieure d’Israël permettrait de doubler les efforts du contrôle des troubles palestiniens sur le Mont. Connu sous son acronyme hébreu ‘Shabak’, Shin Bet était l’une des agences de sécurité la plus puissante du monde avec des antécédents historiques de groupes paramilitaires sionistes utilisant continuellement la violence contre les palestiniens avant la création d’Israël. L’agence est devenue depuis tristement célèbre pour la torture et l’assassinat de détenus palestiniens. Le Comité des Nations Unies contre la torture l’avait condamnée pour avoir utilisé illégalement des techniques violentes d’interrogatoire qui sont encore utilisées à ce jour.
Bien que la rencontre avec le commissaire dodu, moustachu et vêtu de kippa ait été cordiale, Goldman n’avait pas été impressionné par l’homme, qui au cours de son court mandat s’était montré controversé en faisant une distinction entre les pertes juives et les pertes palestiniennes avec l’affirmation absurde et manifestement motivée par le racisme que « Israël sanctifie la vie, nos ennemis sanctifient la mort. »
De plus, il avait pris la décision de dissimuler au public une recommandation des enquêteurs de la police selon laquelle l’épouse du premier ministre aurait dû être inculpée pour des irrégularités dans la gestion du ménage. Goldman voulait le rencontrer pour s’assurer que la surveillance stricte du Mont du Temple soit maintenue, au besoin de redoubler la protection des juifs visitant le site : une politique délibérée d’une présence juive croissante qui favoriserait l’objectif principal de la Fraternité Hiramique du troisième Temple.
Goldman avait créé la Confrérie, une cellule escroc secrète de la franc-maçonnerie pour éviter les sanctions. Bien que les membres maçonniques de cette cellule se consacrent exclusivement à l’accomplissement clandestin de la construction du Troisième Temple – comme décrit dans le Livre d’Ezéchiel – leur dévouement est basé sur des récits bibliques discutables tels expliqués dans le Livre des commandements par Maimonide – un éminent philosophe juif sépharade, astronome et l’un des érudits de la Torah et médecins le plus prolifique et influent – qui contient des détails sur le commandement et des instructions données par Dieu Lui-même au peuple juif le lendemain de Yom Kippour (Le jour des expiations) sur le Mont Sinaï : « Le Créateur a ordonné d’ériger une maison choisie pour Son service, où des offrandes sacrificielles seront amenées continuellement. Des processions et des pèlerinages festifs s’y dérouleront trois fois par an. »
L’ordre de construire le Temple fut reconnu comme l’un des 613 mitzvot (commandements) et une obligation judaïque à remplir. Les grands sages judaïques avaient soutenu que la reconstruction du Saint Temple respectant les dimensions, les caractéristiques et les attributs du Second Temple, était un commandement ferme et précis au peuple d’Israël. Ces commandements bibliques discutables et probablement frauduleux ne constituent cependant pas une justification suffisante pour l’approbation illégale et invariablement brutale et destructive des terres et des propriétés palestiniennes. Il semblerait que chaque fois que les anciens scribes juifs veuillent améliorer ou légitimer la nature et l’histoire du peuple juif et de leurs agissements, ils n’ont aucun scrupule à attribuer faussement la source de leurs revendications auto-grandissantes à Dieu Lui-même.
Il fut affirmé par exemple que Haram al-Sharif/Mont du Temple dans la Vieille ville de Jérusalem était le site le plus sacré du judaïsme, les juifs le désignant comme le Mont du Temple ou le Mont Moriah (Har HaMoriya). Pour les musulmans, c’était le troisième site le plus sacré après La Mecque et Médine et ils l’ont appelé Haram Al-Sharif (La Sanctuaire Noble) et la mosquée sous le nom de ‘Mosquée la plus éloignée’, également connue sous le nom d’Al-Aqsa et ‘Bayt al-Muqaddas’ en arabe. Les musulmans considèrent que l’enceinte d’Al-Aqasa était sacrée parce qu’on leur avait enseigné que la mosquée était la première Qibla – la direction vers laquelle les musulmans se dirigeaient pour la prière – dans l’histoire de l’islam et que c’était l’endroit d’où le prophète Mahomet avait fait son Voyage nocturne d’Isra et Miraj de La Mecque à Jérusalem avant son ascension au paradis. Le récit affirme qu’il avait voyagé sur un cheval ailé jusqu’à la ‘Mosquée la plus éloignée’ où il mena la prière devant d’autres prophètes, tels que Moïse, Abraham et Jésus, impliquant clairement sa prééminence sur tous les autres prophètes abrahamiques. Au paradis, il rencontra, fait rare mais brève, Dieu qui lui avait donné des instructions à transmettre aux fidèles musulmans.
La bible hébraïque et les récits judaïques affirment que l’enceinte d’Al-Aqsa était associé à trois montagnes bibliques dont leurs emplacements, bien qu’indéterminés, étaient d’une importance primordiale : le mont Moriah où l’engagement d’Isaac aurait eu lieu (Genèse 22) ; le mont Zion (2 Samuel 5 :7) où se trouvait la forteresse d’origine de la tribu des jébuséens (une tribu cananéenne) et la ‘Cité de David’ ; et le Mont du Temple où le Troisième Temple devait être érigé sur le même lieu présumé que celui du Premier Temple de Salomon à Jérusalem qui en hébreu était appelé Yerushalayim et Qods/Qadas en arabe.
Le Premier Temple aurait été construit par le roi Salomon – qui avait régné de 967 à 931 av. J.-C. – au cours d’un prétendu ‘Âge d’or’ lorsqu’Israël avait connu son apogée. Salomon était l’homme qui, après avoir demandé et obtenu la sagesse de Dieu (1 Rois 3 :11-12), avait pris le pouvoir en prenant sept cent femmes et trois cents concubines (1 Rois 11 :3). En dépit de sa responsabilité envers un si grand nombre de femmes, Salomon apparemment trouvait encore le temps et l’énergie d’écrire. On pense qu’il fut l’auteur de nombreuses littératures de sagesse caractérisées par des proverbes destinés à enseigner à la fois la divinité et la vertu. En réalité, il n’y a aucune preuve d’un ‘Âge d’or’, aucune preuve que les israélites étaient une grande nation, aucune preuve que de grandes villes avec des structures magnifiques aient existées.
Le personnage de Salomon, ou du dieu Soleil On, était la version israélite du dieu soleil égyptien, Ré d’Héliopolis. Malgré le peu d’écrits sur Salomon, il n’existe aucun document contemporain de son règne. La bible hébraïque affirmait que la construction du Temple de Salomon avait été réalisée avec l’aide du roi Hiram de Tyr (une partie de l’actuel Liban) qui avait fourni des matériaux de qualité, des artisans qualifiés et le légendaire architecte Hiram Abiff. Pour cette bienveillance, Salomon fut obligé de payer au roi Hiram un tribu annuel de 100 000 boisseaux de blé et 110 000 gallons d’huile d’olive pure (1 Rois 5 :11). A ce jour, cependant, aucune preuve archéologique du Temple de Salomon n’a été découverte et la seule référence actuelle prouvant son existence supposée vient de la bible hébraïque. Même les descriptions architecturales de ce Premier Temple manquent d’informations spécifiques et semblent avoir été dressées sur la base de caractéristiques combinées d’autres temples en Egypte, en Mésopotamie et en Phénicie.
L’emplacement actuel de Haram al-Sharif/Mont du Temple et de l’état d’Israël sont donc idéologiquement basés sur des récits de la bible hébraïque, sa traduction frauduleuse en grec se trouvant à la célèbre bibliothèque d’Alexandrie – par 70 scribes juifs engagés par le roi Ptolémée II, le monarque grec d’Égypte de l’époque – qui comprend le transfert des récits bibliques du nord du Yémen et de l’Arabie du sud à l’Égypte et la Palestine. Qades, comme mentionné dans la bible hébraïque, était l’une des 179 montagnes du Yémen – faisant du pays la région la plus montagneuse de la péninsule arabe – 80 kilomètres au sud de la ville moderne de Taïz qui n’a aucun lien avec Jérusalem.
Dans le récit de la sagesse de Salomon offerte par Dieu et de l’âge d’or, la bible raconte la légende de sa sagesse si répandue et que Bilqis la reine de Saba était venue à Jérusalem pour apprendre de ce grand homme (1 Rois 10 :2). Bilqis faisait partie d’une longue lignée de reines matriarcales de Saba qui régnaient sur toute la péninsule du Sinaï et qui avaient connues un véritable ‘âge d’or’ avec de fabuleuses richesses rassemblées de la Route à caravane servant de route principale pour le transport d’encens, de myrrhe, de gomme, d’or, de textiles, d’ivoire et d’épices essentielles pour les cérémonies religieuses et funéraires, ainsi que la préservation des denrées alimentaires. Il est peu probable que Bilqis se soit abaissée à faire ce voyage pour rendre hommage à un autre monarque.
La véracité de ces affirmations doit donc être jugée selon la prétendue exode juive d’Égypte, leur errance dans le désert pendant 40 ans et le lien de ces événements avec la réalité de l’Israël sioniste actuel. Pour commencer, l’idéologie sioniste fondamentale se préoccupe avant tout du mot hébreu historiquement connoté Aliyah (ascension), qui signifie voyager ou migrer vers le haut, où la terre promise d’Israël était censée se trouver. Il ne serait donc pas insensé de conclure, selon les preuves disponibles et les recherches scientifiques récentes, que ces migrateurs juifs n’étaient pas venus d’Égypte – conformément aux concoctions flagrantes de la bible hébraïque – mais de quelque part du sud du Levant, où l’Arabie ancienne et le Yémen se situaient.
En réalisant assidûment la chronique de la géographie de l’Arabie ancienne et du Yémen et en étudiant les historiens arabes classiques des six premiers siècles de l’islam, il était clair aux érudits que le théâtre actuel des récits bibliques israélites s’était déroulé dans ces lieux arabes avec leurs montagnes, leurs vallées et leurs tribus. Il n’est pas nécessaire d’être un érudit ou un chercheur brillant pour découvrir que dans ses premières références à l’Égypte, la bible hébraïque utilisait le nom ‘Mizraim’, un petit village insignifiant situé le long de l’ancienne route de caravanes en Arabie du sud d’où les récits israélites, comme ceux de Moïse, ont été développés.
Des recherches plus approfondies ont également révélé que les anciens israélites n’étaient pas un peuple ayant fui l’esclavage d’Égypte et erré dans le désert pendant 40 ans pour ensuite conquérir la terre promise. Le fait est que, tout comme l’Arabie moderne est d’une importance stratégique due à sa richesse en pétrole et en gaz naturel, l’Arabie ancienne était aussi importante en raison de son emplacement stratégique sur l’ancienne Route des caravanes de l’Inde, Yémen et la Corne de l’Afrique de l’Est en Irak, Égypte, la côte méditerranéenne et la Grèce. Ni la Route des caravanes ni l’ancienne route de la soie – qui étaient les principales routes commerciales du monde antique – ne se terminaient, ni traversaient la Palestine.
En raison de son importance pour les caravanes de chameaux qui voyageaient pendant des semaines et des mois à travers la péninsule arabe, la Route des caravanes exigeait une protection et des services, qui étaient fournis par les tribus arabes résidant sur la côte sud et occidentale. Ces tribus arabes récoltaient de grands profits en échange de nourriture, d’eau et d’autres biens indispensables aux commerçants ambulants. Cependant, toutes les tribus arabes ne se trouvaient pas à proximité de la Route des caravanes, certaines tribus habitaient la région montagneuse du nord du Yémen où elles avaient beaucoup de difficultés à subvenir à leurs besoins. Par conséquent, ces tribus moins fortunées – dont les israélites – furent obligées d’attaquer fréquemment les caravaniers et de leur voler leurs précieuses cargaisons. De plus, la Route des caravanes avait également une valeur stratégique si importante pour les égyptiens à l’ouest et les assyriens et les babyloniens à l’est, que le contrôle de l’Arabie était devenu indispensable. L’Arabie était alors devenue la cible de la plupart des campagnes militaires égyptiennes et assyriennes.
Outre le doute sur l’origine des israélites, il y avait également des preuves – que de nombreuses personnes continuent à refuser obstinément de croire – que le Dieu israélite, YHWH, avait une conjointe alors que la religion israélite primitive adoptait uniquement le concept de monothéisme pendant la période de déclin de la monarchie israélite et pas tel revendiqué sur le Mont Sinaï. Ce fut une conséquence de l’historique peu flatteuse des anciens israélites qui a poussé les scribes hébreux à écrire une histoire qui prêterait l’autorité divine à un peuple désespéré pour une identité ethnique et une terre propre. Les chercheurs scientifiques dans les domaines interdépendants de la bible, de l’archéologie et de l’histoire du peuple juif ont maintenant convenu que la réalité relative à l’émergence des juifs en tant que peuple en Palestine est contraire au récit concocté, mais néanmoins le discours dominant d’Israël est d’essayer de renforcer ses croyances en exploitant l’archéologie pour dénier le peuple autochtone palestinien de son histoire et la remplacer par la leur.
L’archéologie en Palestine n’a commencé à se développer qu’à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, parallèlement à l’archéologie des cultures, telles que celles de l’Égypte, de la Mésopotamie, la Grèce et Rome. De nombreux archéologues – qui fouillaient pour avoir des preuves monumentales du passé au nom des principaux musées de Berlin, Londres et Paris – avaient tendance à malhonnêtement connecter et utiliser les découvertes archéologiques comme justification aux mythes bibliques.
Les conditions de l’ancienne Palestine n’ayant jamais favorisé l’émergence de vastes royaumes avec des palais, des sanctuaires et des temples impressionnants comme ceux découverts en Égypte et en Mésopotamie, les initiatives de musées n’en furent jamais passionnées. Les motifs religieux étaient les seuls à s’intéresser à la Palestine dans le seul but de prouver ses liens aux Saintes écritures.
Les fouilles avaient débuté à Jéricho et à Shechem (Naplouse) où des chercheurs bibliques espéraient trouver des vestiges des villes mentionnées dans la bible. Cette recherche archéologique fut éperonnée par les efforts d’un américain, William Albright (1891-1971) – un archéologue, érudit biblique, philologue et expert en céramique – dont l’approche stipulée était d’utiliser l’archéologie comme principal moyen scientifique pour réfuter les revendications critiques contre la véracité historique des récits bibliques, y compris ceux de l’école allemande de Wellhausen dont la critique de la Bible avançait l’idée que cela constituait un danger à la communauté juive allemande.
Cette école de la critique biblique – dont Julius Wellhausen était le principal représentant et qui fut créée pendant la seconde moitié du 19ème siècle – avait contesté l’historicité des récits bibliques et avait soutenu qu’ils avaient été délibérément conçus pendant l’exil babylonien. Les érudits de la bible, et particulièrement ceux d’Allemagne, affirmaient que l’histoire hébraïque était une série continue d’événements débutant à l’époque d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ; que le séjour en Égypte, la servitude et l’exode, la conquête de la terre et les colonies des tribus d’Israël n’étaient rien de plus qu’une reconstruction des événements d’un programme théologique pour un but précis.
D’un autre côté, Albright était d’avis que la bible était un document historique qui, malgré les multitudes étapes rédactionnelles et de traduction, était toujours un reflet fiable de la réalité antique. Il était certain, à un degré presque fanatique, que les fouilles des vestiges anciens de la Palestine fourniraient une preuve concrète de l’histoire juive sur cette terre. Par conséquent, l’archéologie biblique, qui avait suivi les traces d’Albright et de ses disciples, avait résulté à une série de fouilles élargies en respectant les écrits bibliques (monticules), y compris à Ai, une ville royale cananéenne qui selon le livre de Josué dans la bible hébraïque fut conquise par les israélites lors de la seconde tentative ; à Beil She’an, dont les ruines sont devenues le parc national de Beit She’an ; à Beil Shemesh, où la ville moderne israélite de Beit Shemesh fut fondée en 1950 ; à Gezer, anciennement une ville-état cananéenne au pied des montagnes de Judée ; à Gibeon, une ville cananéenne au nord de Jérusalem conquise par Josué ; à Jéricho, en Cisjordanie et maintenant sous occupation israélienne depuis 1967 ; à Tel Hazor, le site de l’ancienne Hazor située au nord de la mer de Galilée ; à Tel Lachish, aujourd’hui un site archéologique et un parc national israélien ; à Tel Megiddo, qui avec son importance historique exagérée est devenue le parc national de Megiddo comme site protégé du patrimoine mondial ; et Jérusalem, que les juifs revendiquent aujourd’hui comme étant la capitale éternelle d’Israël. Ainsi en adoptant avec enthousiasme une vision biblique des fouilles, les archéologues ont réussi à faire en sorte que chaque nouvelle découverte contribue d’une manière ou d’une autre au puzzle biblique du passé, y compris l’ère patriarcale d’Abraham, d’Isaac et de Jacob (Genèse 12-50).
Cette approche pas très honnête de l’archéologie a inévitablement amené une situation où la profusion de découvertes archéologiques – plutôt que de justifier les récits bibliques – servait plutôt à discréditer leur crédibilité en créant des anomalies inexplicables. Les chercheurs, par exemple, ont eu des difficultés à s’entendre sur la période archéologique correspondant à l’âge patriarcal, n’étaient pas d’accord sur l’ère d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, ni sur l’époque où le Tombeau des patriarches à Hébron fut acheté pour servir de sépulture aux patriarches et aux matriarches.
Selon la chronologie biblique, Salomon avait construit le Premier Temple environ 480 ans après l’exode d’Égypte (1 Rois 6 :1) auquel il a fallu ajouter 430 ans supplémentaires de vie en Égypte (Exode 12 :40). Cependant, aucune preuve n’existe à ce jour. Dans les années 1960, Albright suggéra que les errances devaient être attribuées à l’Âge de bronze (22ème – 20ème siècles av. J.-C.), mais Benjamin Mazar – autorité de la branche israélienne de l’archéologie biblique – avait proposé que le passé historique de l’ère patriarcale devrait dater du 11ème siècle av. J.-C. ‘la période d’implantation’. Ces propositions ont été rejetées par d’autres érudits, qui considéraient l’historicité des récits comme étant des légendes ancestrales racontées au temps du Royaume de Judée.
Quant à l’Exode d’Égypte, les errances dans le désert et le récit du mont Sinaï, aucun document égyptien ne confirmaient ces affirmations. Si des juifs avaient été expulsés de l’Égypte ancienne, il était très peu probable que le nombre d’expulsés ait été le nombre revendiqué par les scribes juifs. Un événement aussi important– 600 000 personnes à l’époque auraient représentées au moins un quart de la population égyptienne – aurait été sans aucun doute enregistré avec diligence ou au moins mentionné. De nombreux documents égyptiens mentionnent cependant la coutume des bergers nomades qui sont arrivés en Égypte pour camper sur le delta du Nil pendant les périodes de sécheresse et de pénurie de nourriture. Bien que de telles incursions inoffensives sur une période de plusieurs siècles fussent fréquentes, pourquoi n’auraient-ils pas rapporté des événements aussi exceptionnels.
De plus, les chercheurs se sont constamment efforcés à essayer de localiser le mont Sinaï et les campements désertiques des tribus nomades. Mais malgré leur acharnement, pas un seul site correspondant au récit biblique n’a été découvert. Les principaux événements historiques d’Israël n’ayant pas été prouvés par des découvertes archéologiques ou des documents non-bibliques, la plupart des historiens sont d’avis que le séjour en Égypte et les événements de l’exode pourraient avoir touché un nombre négligeable de familles nomades, dont l’histoire fut embellie pour répondre aux besoins d’une idéologie nationaliste.
Même le récit historiquement important sur la façon dont la terre de Canaan fut conquise par les israélites est contesté en raison des difficultés rencontrées à découvrir des preuves archéologiques pour soutenir cette affirmation biblique. Des fouilles de différentes expéditions à Jéricho et à Ai – des villes dont la conquête est concisément détaillée dans le Livre de Josué – n’ont abouti à rien qu’à la conclusion que pendant la période convenue pour la conquête à la fin du 13ème siècle av. J.-C., il n’y avait aucune ville aux deux endroits mentionnés et certainement pas de murs qui auraient pu ‘dégringoler’. Par manque de preuves, une variété d’explications peu convaincantes ont été offertes, y compris la suggestion que les murs de Jéricho avaient été emportés par la pluie.
Il y a presque un demi-siècle, les érudits bibliques avaient proposé l’idée que les récits de la conquête ne devraient être considérés que comme des légendes mythiques, car la découverte de plus en plus de sites avait prouvé que les endroits en question ont à différents moments tout simplement disparu ou ont été abandonnés. Il fut donc finalement conclu qu’il n’existait aucune preuve factuelle pour soutenir le récit biblique d’une conquête par les tribus israélites dans une campagne militaire dirigée par Josué.
Alors que le récit biblique exagère l’étendue – « grandes villes avec des murs célestes » (Deutéronome 9 :1) – des fortifications de la ville cananéenne conquise par les israélites, la réalité était tout autre sur les sites de fouilles où l’on a découvert que quelques vestiges d’habitations non-fortifiées en petit nombre qui pourraient difficilement être considérés comme des villes. Il était donc évident que la culture urbaine palestinienne de la fin du 13ème siècle av. J.-C. s’était désintégrée sur une période de plusieurs centaines d’années plutôt que d’être le résultat de la conquête militaire par les israélites.
De plus, soit les auteurs des descriptions bibliques ne connaissaient pas, soit ils ignoraient délibérément la réalité géopolitique de la Palestine. En effet, la Palestine fut soumise à la domination égyptienne jusqu’au milieu du 12ème siècle av. J.-C. Les centres administratifs égyptiens étaient situés à Gaza, à Japho (Jaffa) et à Beit She’an prouvés par de nombreux sites égyptiens sur les deux berges du Jourdain. Le récit biblique omet de mentionner cette présence égyptienne. Il est bien évident que les scribes ignoraient ou avaient délibérément omis une importante réalité historique des découvertes archéologiques prouvant que le scénario biblique des « grandes » villes cananéennes, des fortifications imprenables avec des « murs très hauts » et l’héroïsme de quelques conquérants israélites aidés par Dieu contre les cananéens plus nombreux, étaient toutes des reconstructions théologiques dépourvues de fondements factuels.
Même l’émergence progressive des israélites en tant que peuple était sujette au doute et au débat, car il n’y avait aucune preuve d’une conquête militaire spectaculaire de villes fortifiées, ni de preuves de l’identité réelle des israélites. Cependant les découvertes archéologiques ont indiqué qu’à partir de 1200 av. J.-C., identifiée à la période de ‘peuplement’, des centaines de petites colonies se sont installées dans la région centrale des collines où les agriculteurs travaillaient la terre et élevaient des moutons. Comme il avait déjà été établi que ces colons n’étaient pas venu d’Égypte, on proposa donc – dû aux tombes découvertes dans la région des collines – qu’ils étaient des bergers pastoraux qui avaient erré dans la région se livrant à une économie de troc avec les habitants de la vallée en échangeant de la viande contre des céréales. Avec la désintégration progressive des systèmes urbains et agricoles, ces bergers furent forcés de produire leurs propres céréales en créant de petites colonies permanentes.