Kitabı oku: «Pour cause de fin de bail», sayfa 6

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NOUVEAU TRAITEMENT DU VER SOLITAIRE

Au risque de passer pour un cosmopolite de bas étage, pour un sans-patrie, pour un Gannelon, je vais publier ici la lettre d'un Allemand.

En certains cas, la voix de l'humanité doit couvrir toute autre clameur, même celle de notre chère nation. N'est-ce point votre avis?

Et puis, il s'agit de médecine, question qui, tel l'art, ne comporte point de frontières.

Voici le principal fragment de la lettre en question de mon Bavarois.

(On voudra bien en excuser les légères incorrections grammaticales).

* * * * *

«Je voulais vous voir à mon passage dans Paris, mais le temps manque et je vous écris ce billet pour vous faire savoir le moyen qu'un de mes amis, qui est un médecin à Anspach, vient de trouver pour débarrasser ses malades du ver solitaire, si ils l'ont.

» Mon intention avait été de l'envoyer à ma revue de médecine de

Paris, si j'aurais écrit français mieux et comme un médecin ici.

» Comme on m'a dit que vous êtes très influent, peut-être vous pourriez le publier, ce serait un bon service à rendre pour l'humanité.

» Donc, Herr Professor Ruhlmann, mon ami, a chez lui un gros ver solitaire qu'il nourrit richement et qu'il est en train d'habituer.

» Si un malade en a un dans le corps, il ordonne une sévère diète pendant quatorze jours.

» Le ver du malade dépérit, il n'a plus bientôt aucune force.

» Alors H. Prof. Ruhlmann, fait avaler au malade le gros sien, la tête en avant, mais pas tout entier, car il garde la queue dans sa main.

» Le gros rencontre l'autre qui est très faible, il se bat avec lui et le mange.

» Puis, H. Prof. Ruhlmann le retire doucement en arrière et le malade est débarrassé.

» À la vérité, ce système a réussi mal au premier essai, parce que le gros s'est fixé dans l'intestin du malade et il n'a pas voulu sortir, le pauvre homme a fallu le garder complètement, de sorte que il en a deux maintenant.

» Mais c'était sans doute que le gros n'avait encore aucune habitude de ce qu'il devait faire et H. Prof. Ruhlmann fera un nouveau essai bientôt.

» Je vous ferai connaître le résultat.»

* * * * *

Je ne sais pas au juste ce que pensera l'Académie de Médecine de ce bien curieux procédé, mais je crois être l'interprète de tous nos lecteurs en remerciant Herr Professor Ruhlmann (de Munich) de son intéressante communication.

LA GRAPHOLOGIE MISE EN DÉFAUT PAR UNE SIMPLE JEUNE FILLE AMOUREUSE, IL EST VRAI

La graphologie, longtemps considérée comme une science à côté, prend aujourd'hui une éclatante revanche.

Ça durera ce que ça durera, mais, pour le moment, les graphologues sont bien contents.

La cause de cette agitation? Inutile, n'est-ce pas d'y insister; d'autres que moi s'en chargent, et j'ai juré de ne, tant que je serai vivant, écrire plus jamais le mot bordereau.

* * * * *

Ah! la graphologie!

J'ai raconté jadis qu'un graphologue fut poussé, par la conscience qu'il mettait à son art, jusqu'aux extrémités les plus regrettables.

Ayant un beau jour découvert dans sa propre écriture les signes indéniables auxquels on reconnaît l'assassin, le voilà qui s'en va vers le commissaire de police le plus voisin et le prie de le mettre en état d'arrestation.

–Vous arrêter, fait le magistrat, pourquoi?

–Parce que je suis un meurtrier.

–Vous avez tué quelqu'un?

–Pas encore, mais je tuerai.

–Qui?

–Je n'en sais rien, mais je tuerai. Je tuerai puisque je suis, graphologiquement et, à n'en point douter, un terrible assassin.

Le commissaire envoya coucher le maniaque.

Qu'arriva-t-il?

Il arriva que notre graphologue, irrité de n'être pas pris au sérieux, tua, en rentrant, son concierge, avec un fort couteau à découper et revint, couvert de sang, vers l'incrédule magistrat:

–Me croirez-vous une autre fois? disait-il d'un air triomphant.

Les histoires arrivées aux graphologues ne sont pas toutes d'aussi funèbre ton.

J'en connais une, entre autres, en laquelle il apparaît clair comme le jour que le plus subtil devin en écritures peut être roulé par une innocente fillette à peine ornée de vingt et un printemps.

Un vieux graphologue était le père de la délicieuse jeune fille en question.

À plusieurs reprises, la pauvre enfant avait éperdument adoré différents fiancés, mais, chaque fois, son vieux maboul de père lui avait fait le coup de l'écriture.

–Tu n'épouseras pas ce garçon-là, ma fille!

–Pourquoi, papa?

–Parce que, ma chérie, à sa façon de mettre les points sur les i, je devine qu'il ne tarderait pas à te mettre les siens sur la figure.

–Il a l'air si doux, pourtant!

–L'air n'est rien, l'écriture est tout.

La pauvre petite commençait à se désespérer sombrement, car douze fiancés avaient été balancés déjà.

Un treizième soupirant se déclara.

–Celui-là, décida la jouvencelle, celui-là, il n'y a pas de tonnerre de Dieu qui m'empêchera de l'épouser!

Et elle fit comme elle l'avait dit.

Un soir, le vieux têtu était à dîner en compagnie de sa charmante fille, quand la bonne apporta une lettre.

–Je n'ai pas mes lunettes, dit le bonhomme, lis-moi cette missive.

–Tiens!… C'est un mot de Monsieur Albert.

(Monsieur Albert était le nouveau fiancé.)

–Monsieur Albert, continua la jeune fille, s'excuse de ne pouvoir venir ce soir, comme il l'avait promis.

–Attends un instant, fifille, je vais quérir mes bésicles et étudier de près l'écriture de ce gaillard.

Fifille pâlissait.

Ce qui d'abord sautait aux yeux dans l'écriture de Monsieur Albert, c'en était l'extraordinaire déclivité.

Signe de dépression, de faiblesse, de manque d'énergie.

* * * * *

… De même que l'amour donne des ailes, il procure du génie.

Les trois ou quatre lignes de Monsieur Albert étaient tracées non point sur du papier à lettres, mais sur un de ces cartons dont se servent les personnes qui n'ont que quelques mots à écrire.

En quatre coups de ciseaux, pendant que le bonhomme cherchait ses toujours égarées lunettes, la jeune fille avait modifié la forme du carton de telle sorte que l'écriture du fiancé, au lieu de tomber au bas de la page, se relevait, au contraire, conquérante, luronne…

–À la bonne heure! fit le vieux papa. Voilà enfin l'écriture d'un lascar! Qui est-ce qui aurait dit ça, à le voir!

Ajoutons, pour rassurer toute la partie saine de nos lecteurs, que le mariage eut lieu peu après et que les deux jeunes gens, parfaitement heureux, rigolent beaucoup quand on parle chez eux de la graphologie infaillible.

SOURIS MYOPHAGES

Consultez nos excellentes ménagères, elles seront unanimes à vous affirmer que les souris sont la plaie des maisons et plaie ne me semble pas trop fort.

Mille procédés sont en usage en vue de supprimer ces intolérables parasites.

Quelques personnes arrivent à ce résultat en infligeant subrepticement aux souris une alimentation des plus toxiques, tord-boyaux, mort-aux-rats ou autres.

D'autres attirent insidieusement la gent trotte-menue en des pièges d'où elle ne sort que pour être livrée au trépas.

Le chat est également fort employé, son instinct le poussant à la destruction de nos petits ennemis.

Certains inventeurs ont préconisé différents systèmes qui se signalent surtout par leur originalité.

Rappellerai-je brièvement le procédé de M. de Gautier de la Hulinière, le célèbre créateur de l'air factice des montagnes (dont j'entretiendrai prochainement mes lecteurs)?

M. Gautier de la Hulinière fait périr ses souris, rats, cancrelats, punaises et autres nuisances au moyen d'un simple chaud et froid.

De grands feux allumés durant quelques jours par toute sa maison sont brusquement éteints un beau soir, les portes et fenêtres sont alors ouvertes à tous ballants et la pleurésie fait son oeuvre.

Quelle bête résisterait à ce régime?

(Inutile d'ajouter que ces messieurs et dames habitent, pendant cette expérience, un autre séjour.)

Évidemment, l'idée est ingénieuse, mais la pratique en est-elle bien commode? Je ne le crois pas.

Je travaille la question de la destruction des souris depuis bientôt un an, je la travaille sans relâche, et je puis affirmer que mon âme ignore le découragement autant que s'il était encore à naître.

Je crois modestement avoir réussi.

Le fruit de mes veilles, je vous le livre, sans espoir d'autre récompense que ma conscience satisfaite et la joie de nos ménagères enfin rassurées sur leurs provisions.

Le système consiste à capturer quelques souris qu'on enferme dans une boîte de fer blanc (autant que possible) et auxquelles on fait suivre un traitement spécial.

Pas de pain, pas de grain, en un mot rien de végétal dans leur alimentation.

De la viande, rien que de la viande.

La souris, qui, à l'état libre, est éminemment panphage, devient carnivore avec une facilité surprenante.

Non seulement carnivore, mais carnassière, dois-je dire, et cruellement carnassière.

Au bout d'un mois, toute souris soumise au régime exclusif de la viande s'est transformée en une sorte de petit animal féroce qui n'hésite pas à tuer ses congénères pour s'abreuver de leur sang et se repaître de leur chair.

C'est à ce moment qu'on remet en liberté ces inexorables barbares.

Alors, se produit un indicible carnage, un massacre général qui rappelle les plus tristes pages de notre histoire.

Puis, soudain, un grand silence.

Les vainqueurs repus s'endorment sur les cadavres mi-rongés des victimes: l'ordre règne à Varsovie.

Recommandation importante: Pour arriver à créer une race de ces souris fratricides il faut, bien entendu, se servir d'animaux des deux sexes, mais pour accomplir l'oeuvre de la destruction, ne lâcher que des femelles, beaucoup plus féroces que les autres et incapables ensuite de procréer des lignées de rongeurs qui se retourneraient un jour contre nous.

Si l'année prochaine, il subsiste une seule souris en France, avouez que ce ne sera pas de ma faute.

UTILISATION MILITARO-VÉHICULAIRE DU MOUVEMENT OSCILLATOIRE DU BRAS GAUCHE CHEZ LES TROUPES EN MARCHE

Ce titre seul, à la rigueur, me dispenserait d'en dire plus long, si mon contrat avec mon éditeur ne stipulait point, de ma part, un nombre minimum de lignes, et si, d'ailleurs et surtout, ma conscience exigeuse ne m'incitait à pousser davantage une aussi pâle ébauche.

La vérité, c'est que j'arrive de Montargis, bourgade dont le nom seul nous dispense d'en dire plus long sur le sublime dévouement de sa race canine.

Pour ce qui est de la Fidélité poussée jusqu'au Sacrifice, le chien de Montargis tient, sur l'échelle de l'estime générale, le même rang que l'oie du Capitole dans le domaine de la Vigilance.

(Et même—pourquoi ne le dirait-on pas puisque voici justement une parenthèse?—quels admirables résultats ne donnerait-il pas, le croisement de ces deux sortes de bestiaux pour la création d'une race spécialement applicable à la garde et à la défense des habitations isolées!)

Mais toutes ces considérations nous entraînent loin de notre sentier.

Ainsi que l'a dit notre digne maître Franc-Nohain:

Revenons

À nos moutons.

Or donc, pour employer la forte expression de Chincholle, j'assistai récemment, comme par une sorte de hasard prémédité, à une expérience des plus intéressantes accomplie au 89° d'infanterie sous les ordres et d'après l'inspiration du bien connu lieutenant Th. Machin.

… Les personnes qui habitent une ville de garnison ne sont point sans avoir remarqué le mouvement oscillatoire et même pendulaire, dirait l'ami Serpollet, qu'imprime la marche au bras gauche du vaillant petit pioupiou français.

Il va sans dire que si ces messieurs portaient l'arme sur l'épaule gauche, ce serait le bras droit qui profiterait de ce balancement.

Après une dizaine d'années d'un labeur opiniâtre, le lieutenant Th. Machin est arrivé à utiliser ce phénomène, et cela le plus ingénieusement du monde.

Des cordes tendues que les hommes tiennent de la main gauche, cordes qui correspondent à un treuil placé sur une voiture, lequel treuil met en mouvement des bielles, lesquelles bielles, finalement, actionnent les roues de la dite voiture.

C'est désormais la suppression des chevaux et mulets attelés aux voitures régimentaires: et voilà, du coup, une énorme économie réalisée sans que les hommes en aient le moins du monde à pâtir, car il est démontré qu'ainsi employé, le travail d'une trentaine d'hommes correspond, sans trace de fatigue pour ces derniers, à l'effort d'un cheval.

Pour plus de détails, consulter le numéro de l'Illustration de la semaine prochaine qui publiera, sur ce sujet, d'intéressants croquis et dessins avec le portrait du lieutenant Th. Machin.

SUPPRESSION DE LA BOUE PAR UN PROCÉDÉ FORT SIMPLE, MAIS AUQUEL IL NE FALLAIT PAS MOINS SONGER

J'ai raconté, dans le temps, à quelques centimètres de la place où vous lisez ces lignes, le curieux accident dont je fus témoin et auquel beaucoup de personnes ne crurent point devoir fournir la moindre foi.

Un immense chaland, relatais-je, chargé de papier buvard, s'étant heurté contre une des piles du Pont-au-Change, une voie d'eau se déclarait et aussitôt le chaland coulait, lui et sa marchandise, au fond de la Seine.

En moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, le chargement de papier buvard absorbait l'eau de la rivière, d'où brusque et énorme abaissement du niveau de la Seine, abaissement qui faillit un instant friser la dessication complète.

Mais bientôt arrivèrent les pompiers, et la Seine ne fut pas longue à reprendre son étiage normal.

Tel est le fait divers que j'avais fidèlement raconté à mon million et demi de lecteurs.

Beaucoup de ces messieurs et dames protestèrent.

Les uns m'accusèrent formellement d'être un «blagueur» (sic), et de relater à plaisir des désastres qui n'avaient lieu que dans mon imagination.

D'autres se refusèrent à croire que le papier buvard fut d'un emploi assez considérable pour provoquer à lui seul d'aussi fortes cargaisons.

L'épithète de «blagueur», je la renvoie à ceux qui m'en affublèrent.

Quant aux personnes qui m'accusèrent d'exagérer les transactions en matière de papier buvard, je les prie seulement d'assister aux expériences qui vont avoir lieu sur la chaussée des boulevards, à partir de lundi prochain.

Elles y verront de gigantesques rouleaux semblables, en plus grand, à ceux dont se servent les bureaucrates pour sécher l'encre de leur écriture.

Ces rouleaux, de 1m 80 de diamètre, traînés par des chevaux, seront promenés sur nos principales artères à seule fin d'éponger la boue qui les souille.

Dire qu'il a fallu quatre-vingt-trois ans (ce papier a été inventé en 1804 par le vénérable abbé Buvard qui lui donna son nom), pour penser à une application si simple et pourtant si avantageuse d'un produit tellement connu!

Ne récriminons pas trop, mais félicitons-nous au contraire d'en finir avec la boue, cet humide fléau qui souille nos souliers, le bas de nos pantalons et celui des jupes de nos compagnes.

Et pourquoi n'élèverait-on point une statue à feu Buvard, à ce modeste et utile citoyen?

LE CAMBRIOLAGE DE L'OBÉLISQUE

(Fait-Divers)

Dans la nuit de mercredi à jeudi, deux gardiens de la paix, opérant leur ronde, place de la Concorde, ne furent pas peu surpris en apercevant de la lumière qui filtrait à travers l'une des crevasses de l'Obélisque de Louqsor.

Tout d'abord, ils se crurent le jouet d'une illusion.

Mais, en s'approchant, aucun doute ne leur fut permis et les braves agents se virent forcés de se rendre à l'évidence: une lueur filtrait par la crevasse.

Positivement, une lueur filtrait.

Un peu ahuris, les agents firent le tour du monument et ne purent que se convaincre de cette étrange réalité: il y avait de la lumière dans l'Obélisque.

À grands pas, ils rentrèrent au poste, signalèrent le fait au brigadier qui n'hésita pas à envoyer quérir le commissaire de police.

Ce magistrat crut d'abord à une mystification.

–C'est probablement, dit-il en ricanant, le concierge de l'Obélisque qui aura oublié de souffler sa chandelle.

Sur l'insistance du brigadier, le commissaire se décida à se porter sur les lieux, et force lui fut bien de constater que les agents n'avaient point la berlue.

D'un bond, ces messieurs franchirent la grille et vinrent appuyer leur oreille contre la paroi extérieure de l'édifice.

Dans l'intérieur du vieux monument égyptien, résonnaient des bruits d'orgie, des chocs de verres, des propos sacrilèges et blasphématoires, des refrains populaciers, d'obcènes poésies.

Un rapide examen permit à ces messieurs de constater qu'aucune porte, dissimulée ou non, ne permettait l'accès dans l'Obélisque.

Les malfaiteurs avaient donc dû pénétrer par en dessous.

* * * * *

Ce n'est pas une petite affaire que de réveiller les agents du Service des Égouts à trois heures du matin.

Il le fallut bien, pourtant.

Ajoutons que ces braves fonctionnaires ne regrettèrent point leur repos interrompu, car le spectacle qu'ils eurent à contempler sortait véritablement du banal.

Partant d'une petite branche d'égout (rarement explorée), des malfaiteurs avaient pratiqué un long trou qui venait aboutir juste au-dessous de l'Obélisque.

De là, et verticalement, grâce à des instruments ad hoc, une patience inaltérable et une énergie qui, mieux appliquée, aurait produit de grandes choses, ces bizarres cambrioleurs avaient réussi à évider l'antique bloc de granit, ne lui réservant qu'une épaisseur d'un centimètre à peine.

* * * * *

Quand, précédés du commissaire ceint du son écharpe, les braves agents pénétrèrent dans l'Obélisque, quatre individus, deux hommes à face patibulaire et deux filles dites de barrière, s'y trouvaient, s'adonnant à la plus crapuleuse orgie.

Pour ne point mentir, ces personnages n'étaient point rangés autour d'une table circulaire.

L'exiguïté du local les avait contraints à s'espacer sur une échelle verticale en fer creux, dérobée dans un grand magasin non loin du pont Notre-Dame.

Pour se communiquer aliments ou breuvages, ces indélicats personnages employaient le système américain dit up and down, c'est-à-dire que celui d'en bas passait litre ou charcuterie variée à son voisin d'au-dessus, lequel en faisait autant, et ainsi de suite.

* * * * *

Tout ce joli monde a été envoyé au Dépôt.

GRANDE INTELLIGENCE D'UNE TOUTE PETITE CHIENNE

J'ai dit assez de mal des chiens, j'ai assez blâmé leur platitude et leur servilité, j'ai assez souvent bafoué ces pauvres cabots pour leur rendre, aujourd'hui, un semblant de tardive justice.

Je proclame donc que les chiens sont très intelligents et même plus intelligents qu'on ne croit.

Les exemples de chiens malicieux foisonnent dans les traités spéciaux où il est question de l'esprit des bêtes, mais je ne crois point qu'un cas pareil à celui qui suit ait jamais figuré dans un de ces recueils.

L'histoire m'en a été contée par une jeune femme dont l'excessive frivolité n'enlève rien au charme de son commerce.

Je laisse la parole à cette évaporée:

–Imaginez-vous, mon pauvre monsieur, que j'ai failli perdre Jip, ma petite Jijip, la petite Jijip à sa mémère (baisers répétés sur le noir et frais museau de Jip, dérisoire échantillon de la race canine).

Oui, monsieur, Jip avait pris la clef des champs. Oh la vilaine qui a fait de la peine à sa mémère! Jip s'était tiré des papattes, un beau matin, et sans son collier, encore!

Ah! mon pauvre monsieur, si vous m'aviez vue! Une folle, monsieur, une vraie folle!

Immédiatement, j'envoie tout mon monde dans les environs. Jip! Jip!

Jip!

Pendant toute la journée, on n'entendit que ce cri dans le quartier!

La nuit vient: pas de Jip!

Ah! mon pauvre monsieur, la nuit que j'ai passée! Je n'en souhaiterais pas une semblable à mes pires ennemis.

Dès le lendemain, on va chez l'imprimeur et on lui commande des tas d'affiches: «Il a été perdu une petite chienne, etc., etc., répondant au nom de Jip, etc., etc., le signalement, etc., etc., l'adresse, etc., etc., récompense, etc., etc.,» enfin, tout ce qu'il fallait pour retrouver cette petite horreur. (Baisers frénétiques comme plus haut.)

En deux heures, toutes ces affiches étaient collées sur les murs de

Paris (je croyais même que c'était plus long à exécuter, ce travail).

La journée se passe, nulle Jip! Le soir tombe, nulle Jip! Sur nous la nuit se prépare à étendre ses voiles, pas plus de Jip que sur la main!

Tout à coup, je pousse un cri d'horreur!

Mes yeux venaient de se fixer sur un spécimen de l'affiche en question: Il a été perdu… etc…

Cet imbécile d'imprimeur n'avait-il pas écrit Gyp au lieu de Jip, vous savez bien Gyp, comme le nom de cette dame qui écrit des choses si amusantes!

Tout était à refaire.

J'allais me jeter sur un canapé eu poussant des sanglots inarticulés quand voilà ma femme de chambre qui entre en criant: «Jip! Jip! Jip est retrouvée!»

Et cette abomination de Jip qui se jette à moi, folle de joie!

Dans l'antichambre, il y avait un homme mal mis, un individu, je crois, qui me dit avoir trouvé Jip dans un quartier perdu, du côté de la rue de Rivoli. Il l'avait reconnue d'après le signalement donné par l'affiche, l'avait appelée Gyp! Gyp! et rapportée docile à sa pauvre mémère en pleurs. Et voilà!

Ainsi, cette petite bête avait parfaitement compris, quand on l'appelait Gyp, qu'il se commettait une erreur, et que c'est bien d'elle, Jip, qu'il s'agissait.

Combien d'hommes qui s'appellent Durand ne se retourneraient pas si on les appelait Martin, même s'il s'agissait de leur salut!

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Litres'teki yayın tarihi:
07 mayıs 2019
Hacim:
120 s. 1 illüstrasyon
Telif hakkı:
Public Domain
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Metin
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