Kitabı oku: «Le Look Idéal», sayfa 2

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Garland se pencha en arrière dans le box et remonta ses lunettes. Il paraissait perdu dans ses pensées.

– Garland, dit Jessie en chuchotant presque, Bolton Crutchfield essaie de créer un monstre à son image et il le fait avec une fille traumatisée. Ce serait assez terrible, même si elle n’était pas la seule famille qu’il me reste, une sœur dont j’ai tout juste fait la connaissance. Cependant, Crutchfield fait ça volontairement pour jouer avec moi ; c’est un autre de ses jeux sadiques sans fin. Je comprends ce qui se passe. Je le vois clairement. Cependant, si vous pensez que comprendre la situation signifie que je vais pouvoir éviter m’en mêler à cause d’une directive de mon supérieur, vous vous trompez gravement. Si vous refusez, je m’en occuperai moi-même sans penser aux conséquences. Je vous demande votre aide, en partie parce que vous êtes meilleur que moi dans ce domaine, mais aussi en partie pour échapper à moi-même. Je ne veux pas faire dans le dramatique et dire que mon avenir est entre vos mains … Pourtant, mon avenir est bel et bien entre vos mains. Qu’en pensez-vous ?

Garland resta assis en silence pendant un moment. Alors, il se pencha vers Jessie pour répondre. Soudain, le téléphone portable de Jessie sonna. Elle y jeta un coup d’œil. C’était Ryan. Elle le laissa enregistrer un message audio et releva les yeux vers le vieil homme assis devant elle. Alors, elle sentit une vibration. Quand elle baissa les yeux, elle vit un SMS de Ryan qui disait simplement « 911 », leur code pour « Décroche ». Une seconde plus tard, le téléphone sonna à nouveau. Elle décrocha.

– Je suis occupée, dit-elle.

– Il y a eu un homicide au Bonaventure Hotel, dit Ryan. Decker nous a attribué l’affaire. Il dit qu’il remet à plus tard notre réunion avec lui et qu’il veut qu’on aille sur les lieux le plus vite possible. Je viens te chercher maintenant. Je serai là dans deux minutes.

Il décrocha avant qu’elle ait pu répondre. Elle se tourna vers Garland.

– On vient de me dire d’aller sur une scène de crime. L’inspecteur Hernandez vient me chercher. J’ai besoin d’une décision. Que dites-vous, Garland ?

CHAPITRE TROIS

Dans la voiture, Jessie tenait la poignée comme si elle s’attendait à un accident.

Ryan avait allumé la sirène et fonçait dans les rues du centre-ville en prenant ses tournants de façon brusque. Apparemment, les médias savaient déjà qu’on avait trouvé un cadavre dans un hôtel chic et une foule se formait à l’extérieur. Ryan voulait y arriver avant que l’endroit ne devienne trop chaotique.

Bousculée dans la voiture, Jessie était silencieuse et satisfaite de n’avoir mangé que des toasts au petit-déjeuner. Elle était chamboulée mais, malgré cela, elle ne retenait qu’une chose. Garland Moses avait dit oui.

Cela signifiait que, si elle pouvait se forcer à profiter au maximum de son implication, elle ne serait pas obligée de s’inquiéter de la disparition de Hannah à tout moment d’inactivité. À présent, elle avait quelqu’un qui s’y intéressait et elle avait confiance en cet homme pour qu’il progresse et la tienne réellement au courant de la progression de l’affaire. Pour ne pas perdre la tête, il faudrait qu’elle lui accorde sa confiance et évite d’en faire une obsession permanente.

Ce qui était tout aussi important si elle voulait se rendre utile dans cette affaire au Bonaventure, ou dans celles qui suivraient, c’était qu’elle garde les idées claires. Quelle que soit l’identité de la victime qui se trouvait dans cette chambre d’hôtel, Jessie devrait fournir son analyse la plus pertinente et la plus épurée qui soit. Comme s’il avait lu dans ses pensées, Ryan prit la parole.

– Ce n’était pas mon idée.

– Que veux-tu dire ? demanda-t-elle.

– J’avais pensé que nous devrions reprendre le travail tranquillement en passant au moins un jour ou deux à rattraper des tâches bureaucratiques et barbantes, mais le capitaine Decker a insisté pour que tu m’accompagnes.

– Ça ne lui ressemble pas, précisa-t-elle.

– En temps normal, non, convint-il, mais il a dit très précisément qu’il tenait à ce que tu travailles immédiatement sur une affaire pour que tu sois occupée. Il ne veut pas que tu t’intéresses à l’affaire Dorsey et il a considéré que la meilleure façon d’empêcher que ça n’arrive était de t’occuper.

– Il a dit ça ? demanda Jessie.

– Plus ou moins. En fait, je pense qu’il voulait que je te le dise, un peu comme un avertissement.

– OK, c’est noté, dit Jessie en se demandant brièvement s’il fallait qu’elle parle à Ryan de son entretien avec Garland Moses.

Ryan savait que Hannah était sa demi-sœur, mais pas grand-chose de plus. De plus, Jessie n’avait pas dit à Ryan qui elle était allée voir ou pourquoi. Il semblait supposer qu’elle était allée retrouver Kat Gentry et Jessie n’avait pas corrigé son erreur. Elle craignait qu’il soit en danger d’un point de vue professionnel s’il savait qu’elle tentait de se renseigner sur l’affaire de Hannah. Elle ne voulait pas qu’il soit obligé de mentir au patron pour la protéger si sa tentative était révélée.

Cependant, d’un autre point de vue, si elle ne disait rien à Ryan, cela ressemblerait à une sorte de trahison personnelle. Elle jeta un coup d’œil à Ryan Hernandez, son aîné de deux ans, et elle se demanda silencieusement ce qu’elle lui devait. Après tout, même s’il était inspecteur et elle profileuse, ils travaillaient ensemble sur la plupart des affaires et étaient des associés informels, même si ce n’était pas officiel.

Au-delà de ça, pendant les quelques dernières années, leur relation avait évolué. De purement professionnelle, elle était devenue professionnellement amicale, authentiquement amicale puis, maintenant, c’était autre chose. Quelques mois auparavant, la femme de Ryan avait demandé le divorce après six ans de vie en couple et, après quelques ambiguïtés linguistiques embarrassantes, Ryan avait récemment avoué à Jessie que ce qu’il ressentait pour elle dépassait la sphère professionnelle.

Jessie ressentait la même chose depuis assez longtemps, mais elle n’était jamais passée à l’action. Elle l’avait trouvé séduisant dès qu’elle l’avait rencontré, le jour où il avait donné une conférence en tant qu’invité à un cours auquel Jessie avait assisté. À ce stade, elle n’avait pas encore connu son pedigree impressionnant en tant qu’inspecteur dans une unité d’élite de la division vols-homicides de la Police de Los Angeles nommée la Section Spéciale Homicide ou SSH. La SSH traitait les homicides à profil élevé ou qui bénéficiaient d’une grande attention des médias, souvent avec plusieurs victimes ou avec des tueurs en série.

Tout cela ne faisait que lui prêter encore plus de charme. Ryan mesurait un mètre quatre-vingt-deux et pesait quatre-vingt-dix kilos de muscles durcis par la rue. Et pourtant, sous ses cheveux noirs courts, ses yeux marron dégageaient une chaleur inattendue.

Maintenant que seuls leurs problèmes personnels les empêchaient d’aller plus loin, ils s’observaient mutuellement. Ils s’étaient embrassés une fois, mais ça s’était arrêté là. Pour être honnête, Jessie ne savait pas s’ils étaient prêts à aller plus loin.

– Parle-moi de l’affaire, dit-elle en décidant de ne pas lui parler de son entretien avec Garland Moses, ou du moins pour l’instant.

– Je ne sais pas grand-chose pour l’instant, dit Ryan. Le corps a été découvert par une femme de chambre il y a moins d’une heure ; c’est un homme de la quarantaine, nu. Le portefeuille était vide : ni carte d’identité ni cartes de crédit ni liquide. La cause initiale du décès semble être la strangulation.

– Ne peuvent-ils l’identifier en cherchant qui a réservé la chambre ?

– C’est un peu bizarre, ça aussi. Apparemment, la carte qui a été utilisée pour réserver la chambre est celle d’une société écran. Quant au nom inscrit sur le registre, c’est John Smith. Je suis sûr qu’on trouvera qui c’est mais, pour l’instant, nous avons une victime inconnue.

Ils arrivèrent au grand Bonaventure Hotel, avec ses plusieurs tours et ses célèbres ascenseurs extérieurs, qui avaient été rendus célèbres par le film Dans la ligne de mire. Ryan montra son badge pour passer la barricade des policiers et s’arrêta près de l’entrée du quai de chargement.

Un agent de police en uniforme les accueillit, les emmena au monte-charge et, de là, dans l’énorme hall central. Quand ils le traversèrent pour se rendre aux ascenseurs principaux, Jessie ne put s’empêcher d’être stupéfiée par la taille et le nombre d’atriums, de halls et d’escaliers qui se croisaient les uns les autres. C’était comme si l’endroit avait été expressément conçu pour qu’on s’y perde.

Suivant Ryan et l’agent de police, elle prit son temps, laissa partir les complications de la matinée et se concentra sur sa tâche actuelle. Son travail était de profiler ce crime, de déterminer quels pouvaient être les coupables potentiels. Cela signifiait qu’il fallait qu’elle prenne conscience du cadre dans lequel le crime avait eu lieu, pas juste la chambre mais aussi l’hôtel. Il était possible qu’il s’y soit passé une chose qui, bien qu’ayant eu lieu hors de la chambre, aurait pu avoir une influence sur les événements qui s’étaient déroulés dans cette chambre. Elle ne pouvait rien ignorer.

Ils passèrent un groupe de touristes qui, excités, se dirigeaient vers une sortie dans une tenue qui suggérait qu’ils allaient à un parc d’attractions célèbre. Juste derrière eux, dans un open bar circulaire qui s’appelait le Lobby Court, plusieurs hommes en costume commençaient à boire tôt. Quelques hommes costauds en blazers bleus identiques allaient çà et là. Avec leurs oreillettes, ils appartenaient manifestement à la sécurité. Jessie ne put décider si leur but était d’être authentiquement discrets ou juste d’en donner l’impression.

Quand ils atteignirent les ascenseurs, un des hommes en blazer se joignit à eux et attendit en silence qu’un autre arrive.

– Comment se passe votre matinée ? lui demanda joyeusement Jessie, incapable d’accorder à l’homme la solennité qu’il cherchait visiblement à inspirer.

Il hocha la tête mais ne dit rien.

– Vous finissez votre service ou vous le commencez ? insista-t-elle d’un ton plus sévère, agacée qu’il ne réponde pas.

Il la regarda, puis regarda Ryan, qui le contempla froidement. Alors, il répondit à contrecœur.

– J’ai commencé à six heures. Nous avons reçu l’appel de la femme de chambre à sept heures, dit-il pour répondre à la question implicite de Jessie.

– Pourquoi les femmes de ménage sont-elles allées dans la chambre si tôt ? demanda Jessie. Y avait-il une demande de nettoyage sur la poignée de porte ?

– Elle a dit qu’une odeur venait de la chambre.

Jessie se tourna vers Ryan, qui avait une expression résignée.

– Quel début de matinée, dit-elle en lisant dans ses pensées.

L’ascenseur arriva et ils y entrèrent. Le garde les accompagna au quatorzième étage. Quand ils montèrent, Jessie ne put s’empêcher de s’émerveiller devant la vue. L’ascenseur faisait face à Hollywood Hills et, par cette matinée assez claire, le panneau blanc « Hollywood » leur renvoyait son éclat et donnait l’impression d’être assez proche pour qu’on le touche. L’Observatoire Griffith était niché aux alentours, au sommet d’une colline du parc. Divers studios d’enregistrement parsemaient l’espace intermédiaire et il y avait des milliers de véhicules dans les rues embouteillées.

Un ding mélodieux la remmena au moment présent et Jessie sortit, suivant le garde et Ryan vers le fond du hall. Alors qu’ils n’étaient qu’à mi-chemin, Jessie sentit ce qui avait dû attirer l’attention de la femme de chambre.

C’était l’odeur de gaz putrides et pleins de bactéries qui, venant du corps de la victime, s’accumulaient puis en sortaient, souvent avec des liquides tout aussi malodorants. Même si c’était toujours désagréable, Jessie s’y était quelque peu habituée. Elle ne pensait pas qu’une femme de chambre connaîtrait aussi bien cette odeur ou la tolérerait aussi facilement.

Un agent de police qui attendait devant la porte reconnut Ryan et tendit, à lui et à Jessie, des pantoufles en plastique. Alors, il souleva le ruban de la police pour qu’ils puissent entrer. Jessie ressentit une satisfaction dont elle reconnut la petitesse quand l’agent de police refusa de laisser entrer le garde de la sécurité de l’hôtel.

Une fois à l’intérieur, elle resta à côté de la porte et examina la scène. Plusieurs techniciens de la scène de crime prenaient des photos et relevaient les empreintes digitales présentes dans la chambre. Plusieurs petites marques dans la moquette avaient été notées et on leur avait attribué des numéros de preuves.

Le corps gisait sur le lit, nu, gonflé et découvert. La description initiale de la victime semblait exacte. L’homme paraissait avoir une quarante d’années. Quand Jessie se rapprocha, elle constata clairement qu’il avait effectivement été étranglé. Des marques de doigts violacées et bleuâtres lui couvraient le cou, même si l’on remarquait qu’il n’y avait ni marques ni coupures susceptibles de suggérer que l’assassin y avait planté les ongles.

L’homme était en un état décent, si l’on oubliait le gonflement. Il était visiblement riche. Ses ongles des doigts avaient été récemment manucurés, une greffe de cheveux avait été effectuée à grand-peine pour placer un peu de gris au milieu de ses cheveux noirs et on voyait aussi quelques injections apparemment artisanales de Botox près de ses yeux, de sa bouche et de son front.

Ses chaussettes, qui souffraient maintenant sous l’excès de fluides qui s’accumulait à ses chevilles, s’accrochaient tristement à ses pieds. Ses chaussures se trouvaient à côté du lit. Ses vêtements, qui comprenaient un costume visiblement cher, un caleçon et un tee-shirt, étaient soigneusement pliés sur le dossier d’une chaise de bureau.

Dans la chambre, on ne voyait pas d’autres affaires personnelles, pas de valise, pas de vêtements supplémentaires, ni montre ni lunettes sur la table de nuit. Jessie jeta un coup d’œil dans la salle de bain et y vit la même chose : pas d’affaires de toilette, pas de serviettes mouillées, rien qui suggère que cet homme ait passé beaucoup de temps dans la chambre.

– Téléphone portable ? demanda Ryan à l’agent de police qui se tenait dans le coin.

– Nous l’avons trouvé dans la poubelle, lui dit l’enquêteur de la scène de crime. Il était en morceaux, mais les techniciens pensent qu’ils pourront récupérer ses données. La carte SIM était encore à l’intérieur. On l’emmène au labo en ce moment.

– Portefeuille ? demanda Ryan.

– Il était par terre près du lit, dit l’enquêteur, mais il avait été vidé. Presque tout ce que l’on aurait pu identifier avait disparu : pas de cartes de crédit ou de permis de conduire. Il y avait quelques photos d’enfants. Je suppose qu’on pourra s’en servir pour trouver l’identité. Cependant, je soupçonne que le téléphone portable nous rendra ses résultats plus vite.

Jessie se rapprocha du corps en s’assurant d’éviter tous les marqueurs de preuves présents sur la moquette.

– Pas de blessures défensives visibles, remarqua-t-elle. Pas d’égratignures sur ses mains. Pas de bleus aux doigts.

– J’ai du mal à imaginer qu’il se soit allongé là et s’y soit étouffé tout seul, à moins que ça n’ait fait partie d’un jeu sexuel. Bien sûr, on connaît ce cas de figure, dit Ryan en faisant allusion à une affaire compliquée comprenant des éléments de sadomasochisme qu’ils avaient résolue récemment.

– Ou on l’a peut-être drogué, répliqua Jessie en désignant le verre vide qui se trouvait sur le bureau près d’un autre marqueur de preuve. Si quelqu’un a mis quelque chose dans sa boisson, ça l’a peut-être empêché de se battre.

– Donc, je suppose que nous pouvons écarter l’hypothèse du suicide, dit Ryan en approchant du corps.

– S’il s’était fait ça, ce serait extraordinaire, dit Jessie.

Elle regarda l’expression de Ryan passer de l’amusement à la curiosité.

– Qu’y a-t-il ? demanda-t-elle.

– Je pense que je reconnais ce gars.

– Vraiment ? dit Jessie. Qui est-ce ?

– Je n’en suis pas sûr. Je pense qu’il pourrait être un politicien local, peut-être à la mairie.

– Nous devrions comparer sa photo à celle des politiciens locaux et des autres officiels, suggéra Jessie.

– Exact, convint-il. Si ça se confirme, alors, nous devrons envisager un mobile politique.

– C’est vrai. Peut-être quelqu’un a-t-il désapprouvé un de ses votes récents ou prévus. Bien sûr, on penserait que lui montrer des photos de lui-même drogué et nu dans une chambre d’hôtel aurait été tout aussi efficace.

– Bien vu, concéda Ryan. Peut-être cela devait-il servir de message à l’intention de quelqu’un d’autre.

– C’est une autre possibilité, dit Jessie en regardant dans la chambre au cas où quelque chose lui aurait échappé, mais je trouve que, en matière de message, deux balles dans la nuque auraient eu plus d’impact. Je pense qu’il faut que nous trouvions qui est ce gars avant de pouvoir tirer de vraies conclusions.

Ryan approuva d’un hochement de tête.

– Et si on allait à la réception ? dit-il. Voyons ce qu’ils peuvent nous dire sur John Smith.

*

Le réceptionniste qui avait inscrit John Smith de City Logistics au registre avait fini son service à six heures du matin et il fallut le rappeler. Pendant qu’ils attendaient qu’il arrive, Ryan ordonna au bureau de la sécurité de fournir toutes les vidéos qui montraient l’enregistrement et toutes les utilisations de la carte électronique de la porte de la chambre d’hôtel louée par l’homme mort.

Jessie s’assit dans le hall avec Ryan et attendit en regardant passer les clients et le personnel de l’hôtel. Certaines personnes quittaient l’hôtel, mais la majorité des gens étaient des touristes qui s’affairaient çà et là ou des gens en costume d’affaires qui sortaient pour, semblait-il, se rendre à des réunions réservées aux magnats de l’industrie.

Jessie repéra le réceptionniste dès son arrivée. Vêtu d’un jean et d’une chemise décontractée, ce jeune homme d’une vingtaine d’années au visage couvert d’acné donnait l’impression qu’on l’avait réveillé d’un sommeil profond et qu’il avait tout juste eu le temps de s’habiller et encore moins de se peigner. Il avait aussi une autre caractéristique qui semblait l’envelopper comme un manteau invisible : la peur.

Jessie tapota l’épaule à Ryan et désigna le jeune homme. Ils se levèrent et le rejoignirent juste au moment où il approchait du bureau. Il fit signe à un directeur, qui lui indiqua d’aller au bout du comptoir, loin des clients.

– Merci d’être venu, Liam, dit le directeur.

– Pas de problème, Chester, dit le jeune homme, qui avait pourtant l’air contrarié. Vous avez dit que c’était urgent. De quoi s’agit-il ?

– Certaines personnes ont quelques questions à vous poser, dit Chester en suivant les instructions de Jessie, qui lui avait demandé de ne pas préciser pourquoi il avait appelé Liam.

– Qui a des questions à me poser ? demanda Liam.

– Nous, dit Ryan derrière lui.

Surpris, le jeune homme sursauta un peu.

– Qui êtes-vous ? demanda Liam, essayant en vain de passer pour un dur.

– Je m’appelle Ryan Hernandez. Je suis inspecteur à la Police de Los Angeles. Je vous présente Jessie Hunt. Elle est profileuse criminelle pour notre division. Et si nous allions à un endroit tranquille pour y parler librement ?

L’espace d’un instant, Liam donna l’impression qu’il allait s’enfuir. Alors, il sembla retrouver son courage.

– Oui, d’accord, pourquoi pas ?

– Il y a une petite salle de conférence au bout de ce hall, dit Chester, le directeur. Vous devriez y être tranquilles.

Quand ils furent dans la salle de conférence, eurent fermé la porte et furent tous assis, Liam sembla se crisper à nouveau. C’était peut-être à cause de ces deux agents de l’ordre qui le regardaient fixement, ou parce qu’il ne savait pas pourquoi on l’interrogeait, ou à cause de l’étrange bruit blanc que l’on entendait dans cette pièce autrement silencieuse. Jessie soupçonnait que c’était une combinaison de tous ces éléments. Quelle qu’en soit la raison, Liam ne pouvait pas se maîtriser.

– Est-ce à propos des caisses de bière ? laissa-t-il échapper. On m’a dit que c’était du stock excédentaire et qu’on allait le jeter. Si je les ai prises, où est le mal ?

– Non, Liam, dit Ryan. Il ne s’agit pas des caisses de bière. Il s’agit d’un meurtre.

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Litres'teki yayın tarihi:
02 eylül 2020
Hacim:
272 s. 4 illüstrasyon
ISBN:
9781094306148
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