Kitabı oku: «Si elle entendait», sayfa 3
Et elle se retrouvait au même point, mais vingt ans plus tard et avec Michael. Elle avait l’occasion de faire les choses correctement, cette fois-ci.
Et une fois que tout ça serait terminé, elle sut que c’était ce qu’elle allait faire.
CHAPITRE CINQ
Le bar n’en était pas vraiment un. C’était plutôt un coin pour prendre un verre à l’intérieur d’un snack. Il y avait un jeu de fléchettes et même une sorte de jukebox, mais le snack en lui-même était la raison d’être de l’endroit. La zone du bar était à l’arrière, comme si le propriétaire cherchait à le dissimuler. Mais quand Kate et DeMarco y entrèrent à 17h45 pour rencontrer les amies de Kayla Peterson, ça leur parut un endroit plutôt agréable – bien que légèrement démodé.
Trois jeunes femmes étaient assises dans le box du fond. Kate vit tout de suite qu’aucune d’entre elles ne buvait de l’alcool, sûrement parce qu’elles avaient moins de vingt et un ans. Deux d’entre elles buvaient de l’eau, tandis que la troisième avait commandé un Sprite. Les trois filles remarquèrent tout de suite les agents du FBI. Elles n’avaient pas l’air effrayées en soi, mais certainement un peu nerveuses. Kate se demanda combien de temps il leur faudrait après l’interrogatoire pour essayer de se procurer de l’alcool par des moyens illicites.
DeMarco prit la parole dès qu’elles s’approchèrent de la table. « Est-ce que vous êtes bien Claire Lee, Tabby Amos et Olivia Macintyre ? »
« Oui, c’est nous, » dit la fille qui était assise au milieu. Elle avait de magnifiques cheveux roux et une silhouette élancée. Elle se leva pour leur tendre la main. « Je suis Tabitha Amos, » dit-elle. « Mais tout le monde m’appelle Tabby. »
« Et moi, c’est Claire Lee, » dit la fille sur la gauche. Elle était également très jolie, mais de manière plus ordinaire. Elle portait un sweat à capuche dans lequel elle avait l’air à l’aise. Elle n’était visiblement pas le genre de fille à ressentir le besoin d’être sur son trente et un à chaque fois qu’elle sortait de chez elle.
« Ce qui fait de moi Olivia Macintyre, » dit la dernière fille. Elle avait des cheveux blond foncé qui avaient presque l’air bruns sous l’éclairage tamisé du bar. Elle portait des lunettes élégantes et elle avait un air un peu timide.
« Nous sommes les agents DeMarco et Wise, » dit DeMarco. Elle montra discrètement son badge, en s’approchant de la table. « Est-ce qu’on peut se joindre à vous ? »
Les trois filles se serrèrent un peu pour laisser de la place à Kate et à DeMarco. Au moment où elles s’assirent, une serveuse s’approcha d’elles pour prendre leur commande. Elles commandèrent de l’eau et, vu qu’elles n’avaient pas eu le temps de déjeuner, elles prirent un cheeseburger à emporter. Les filles eurent l’air un peu surprises et Kate sut tout de suite que DeMarco avait eu raison de décider de les retrouver ici.
« J’imagine que le shérif Gates vous a déjà prévenues, » dit DeMarco, « mais nous voudrions vous parler de Kayla Peterson. Et tout particulièrement de cette dernière soirée que vous avez passée ensemble. »
Les filles se regardèrent d’un air triste. Elles étaient visiblement bouleversées par ce qui était arrivé, mais elles paraissaient avoir les idées claires. Kate ne fut pas surprise de constater que Tabby Amos était la porte-parole du groupe. C’était celle qui avait l’air la plus sûre d’elle. Elle avait également été la première à se lever pour se présenter.
« Eh bien, c’était mon idée. On était très proches au lycée. Puis Kayla et Claire sont parties à l’université et on ne se voyait presque plus. La dernière fois qu’on s’est vues, c’était à Noël dernier… c’est la dernière fois qu’on s’est retrouvées toutes les quatre ensemble. J’ai pensé que ce serait chouette de se revoir avant le mariage. »
« Quel jour a lieu le mariage ? » demanda Kate.
« Samedi prochain, » dit Olivia.
« Qui se marie ? »
« Mon frère, » dit Olivia.
« C’était un peu notre grand frère à nous toutes quand on était au lycée, » dit Tabby. « Il prenait toujours notre défense si certains types insistaient pour sortir avec nous, alors qu’on leur avait dit non. »
« Je suis l’une des demoiselles d’honneur, » dit Olivia. « Et bien entendu, j’ai invité toutes mes amies. »
« Mais on s’est dit que ce serait stupide de faire une soirée le jour avant le mariage, » dit Tabby. « Alors, on a décidé de se voir samedi soir. »
« Qu’est-ce que vous avez fait ? » demanda DeMarco.
« On est resté chez moi, » dit Claire. « Enfin… chez mes parents. Mais ils étaient partis pour le weekend. Ils savaient que j’avais envie de voir mes amies et ça ne leur posait aucun problème qu’elles viennent chez nous. On a regardé des films, on a bu du vin et on a mangé des pizzas. »
« Est-ce que vous êtes sorties à un moment ou à un autre ? »
« Je suis sortie avec Kayla pour aller acheter du vin au magasin de Glensville, » dit Olivia.
« Où se trouve Glensville ? »
« À une vingtaine de minutes de Harper Hills. »
« Et vous ne pouviez pas acheter du vin ici ? » demanda Kate.
« Non, » dit Tabby. « On a moins de vingt et un ans et tout le monde se connait dans cette ville. »
« Oui, » dit Olivia. « En plus, il y a ce type à Glensville avec lequel je sortais. Il a quelques années de plus que moi et il connaît le gérant du magasin de Glensville. » Elle s’arrêta un instant, avant d’ajouter : « Merde. Ils ne vont pas avoir des ennuis, j’espère ? »
« Ils devraient, » dit DeMarco. « Mais c’est un détail par rapport à l’affaire qui nous occupe. Maintenant… est-ce qu’il s’est passé quoi que ce soit de spécial à Glensville ? »
« Rien, » dit Olivia. « On est entrées, on a acheté trois bouteilles de vin et on est parties. »
« Est-ce qu’il y a eu des tensions avec votre ancien petit-ami ? »
« Non. On s’est à peine parlé. Il était accompagné de sa nouvelle petite-amie, de toute façon. Il avait l’air plutôt pressé de partir. »
« Est-ce que l’une d’entre vous a bu un peu de trop ce soir-là ? » demanda Kate.
« Toutes les quatre, » dit Tabby. « J’étais un peu fâchée quand j’ai remarqué que Kayla était partie. La maison de sa mère ne se trouve qu’à dix minutes de celle des parents de Claire, mais tout de même… C’était irresponsable de sa part de conduire en ayant bu. Mais après ça, j’ai appris qu’elle avait été tuée et… »
« Qu’est-ce que vous voulez dire par quand j’ai remarqué que Kayla était partie ? » demanda DeMarco.
« Eh bien, vers minuit, Claire a sorti les bouteilles d’alcool de ses parents, » dit Tabby. « On a bu un peu de trop et j’ai sombré vers une heure du matin. »
« Et moi, je me suis effondrée peu après, » dit Claire.
« Oui, » ajouta Olivia. « Moi et Kayla, on était les dernières à tenir le coup. Mais je ne pense pas qu’elle ait bu un seul verre d’alcool fort. Bien sûr, elle était un peu pompette, mais elle n’était pas morte saoule. En tout cas, pas quand j’ai fini par sombrer. »
« Alors vous pensez qu’en voyant que tout le monde s’était endormi, elle a tout simplement décidé de rentrer chez elle ? » demanda DeMarco.
« Oui, c’est ce qu’on a pensé, » dit Claire.
« Et elle ne vous a pas envoyé de message au moment de partir ? » demanda Kate. « Elle ne vous a pas laissé de mot ? »
« Non, rien, » dit Olivia.
« J’ai pensé qu’elle était peut-être mal à l’aise, » dit Tabby. « Elle n’a jamais été une grande buveuse et je ne pense pas que ça ait changé avec l’université. Ou peut-être qu’elle était juste gênée de se retrouver avec des amies qui avaient décidé de ne pas faire d’études et de rester à Harper Hills. Je ne sais pas. »
« Est-ce que vous avez trouvé qu’elle se comportait de manière différente ? » demanda Kate.
« Non, et c’est ça le plus bizarre, » dit Claire. « C’était la même Kayla de toujours. Avec l’esprit ouvert, sincère. C’était comme si rien n’avait changé depuis le lycée. »
DeMarco posa encore quelques questions sur les conversations qu’elles avaient eues ce soir-là. Pendant ce temps-là, Kate observa le comportement et l’attitude des trois filles. Elle n’avait aucune raison de penser qu’elles lui cachaient quelque chose, mais son attention fut tout de même attirée par le comportement d’Olivia. Elle avait l’air nerveuse et légèrement agitée.
Il n’y a qu’elle qui s’est retrouvée seule avec Kayla le soir où elle est morte, pensa Kate. Peut-être qu’elle pourrait nous fournir davantage d’informations si les deux autres filles n’étaient pas là.
La serveuse leur apporta leurs hamburgers et DeMarco posa une dernière question, avant de donner à chacune d’entre elles une carte de visite, en leur disant de l’appeler si elles se rappelaient quoi que ce soit.
« Qu’est-ce que tu en penses ? » demanda DeMarco à Kate, au moment où elles se dirigeaient vers leur voiture.
« Je pense qu’Olivia nous en aurait dit plus, si ses amies n’avaient pas été là. Elle avait l’air nerveuse. Et c’est la seule à avoir passé du temps en tête à tête avec Kayla. »
« Tu penses qu’il est arrivé quelque chose quand elles sont parties acheter les bouteilles de vin ? »
« Je ne sais pas. Mais même si ce n’est pas le cas, peut-être qu’elles ont parlé de quelque chose qui pourrait avoir un lien avec ce qui lui est arrivé par la suite. Ce ne sont que des spéculations, mais… »
« Non, j’ai aussi remarqué qu’elle avait l’air un peu mal à l’aise. »
La nuit était occupée à tomber et, bien que la journée ait été longue, Kate savait qu’elle n’était pas encore terminée. DeMarco avait toujours été un oiseau de nuit et elle avait pour habitude de travailler jusqu’à des heures tardives.
Et ce n’était pas plus mal. Parce qu’au fur et à mesure que cette journée avançait, Kate était de plus en plus certaine que ça allait probablement être sa dernière enquête. Et si c’était le cas, elle comptait bien se donner à fond.
CHAPITRE SIX
DeMarco faisait tout son possible pour ne pas trop réfléchir. Mais il fallait aussi qu’elle soit honnête avec elle-même. Pendant un bref instant, elle avait été légèrement agacée quand Duran lui avait dit que Kate la rejoindrait sur cette affaire. Mais la déception avait très vite fait place à de la joie. Sa collaboration avec Kate Wise avait commencé comme une sorte d’apprentissage. Mais au fur et à mesure qu’elles avaient appris à se connaître, ça s’était transformé en amitié. Mais il n’empêche que DeMarco avait toujours eu la sensation d’être un agent débutant… quelqu’un qui apprenait les ficelles du métier, en espérant impressionner Kate tout en développant ses propres compétences.
DeMarco savait que c’était son enquête. Kate l’avait rejoint à la dernière minute et elle faisait tout son possible pour rester en retrait. Bien que DeMarco apprécie ce geste, ça la mettait mal à l’aise. Kate était une meneuse née et ça faisait bizarre qu’elle lui laisse le contrôle.
DeMarco se demanda ce qui pouvait bien se passer dans la tête de sa coéquipière. Comment est-ce que Kate voyait sa carrière, maintenant qu’elle était devenue cette fameuse Mère miracle et qu’elle était revenue travailler ?
DeMarco n’en était pas tout à fait sûre, mais elle avait l’impression qu’elle en saurait plus dès que cette affaire serait résolue. Mais bien entendu, il fallait d’abord la résoudre.
Elle se gara sur le parking du Bowling Larry à 18h15. Le parking était presque vide et baigné d’une lueur rouge venant du néon de l’enseigne. DeMarco se gara tout près de l’entrée. Elle ne savait pas exactement où le corps de la première victime avait été retrouvé. Au moment où elle entra dans le bowling en compagnie de Kate, DeMarco se remémora le contenu du rapport, qu’elle avait mémorisé la veille, avant d’aller se coucher.
La victime s’appelait Mariah Ogden et elle avait dix-neuf ans. Elle avait été retrouvée par le propriétaire du bowling à 22h40, mercredi soir. Elle gisait sur le sol, derrière sa voiture. Le rapport du médecin légiste mentionnait des hématomes au niveau de son cou et une pression importante appliquée au niveau de sa trachée. Mariah, tout comme Kayla, avait été étranglée par quelqu’un qui semblait avoir beaucoup de force. Pour l’instant, il n’y avait aucune piste et personne n’avait vu ce qui s’était passé.
DeMarco et Kate s’approchèrent du comptoir de location de chaussures, où un homme d’une soixantaine d’années se tenait devant une petite télé. Il avait l’air de s’ennuyer. En jetant un coup d’œil aux quinze pistes derrière elle, DeMarco constata que seules deux d’entre elles étaient occupées – l’une par cinq femmes d’âge mûr et l’autre, tout au bout de la salle, par un homme seul.
L’homme qui se trouvait derrière le comptoir les salua d’un signe de tête, en les regardant d’un air bizarre. Sur le badge accroché à sa chemise, il était écrit LARRY. « Je peux vous aider ? »
DeMarco prit les devants, avant qu’une gêne s’installe entre elle et Kate. Elle montra son badge et dit, « Agents DeMarco et Wise du FBI. Nous voudrions vous poser quelques questions concernant Mariah Ogden. »
« J’ai déjà dit à la police tout ce que je savais, » dit Larry. « Mais si ça peut vous aider à retrouver le type qui assassine ces jeunes filles, je veux bien tout vous répéter. »
« Vous avez parlé de filles au pluriel, » dit Kate. « Est-ce que ça veut dire que vous êtes au courant concernant la deuxième victime ? »
« Ce genre de nouvelles se propage très vite dans une ville aussi petite. Oui… Kayla Peterson, c’est bien ça ? Elle était rentrée pour un mariage, d’après ce qu’on m’a dit. »
« Larry, pouvez-vous nous raconter comment vous avez découvert le corps de Mariah ? » demanda DeMarco.
« J’avais fermé le bowling. Je suis sorti en direction de mon pickup et j’ai vu qu’il y avait encore une voiture garée sur le parking, tout au bout. Il arrive parfois que des adolescents trainent un peu plus longtemps sur le parking, après avoir joué au bowling. Alors je suis allé voir ce qui se passait. Je me suis dit que quelqu’un avait peut-être laissé sa voiture là pour partir avec un ami. Mais quand je suis arrivé plus près, j’ai vu une basket. Puis j’ai vu une jambe. C’était Mariah Ogden… couchée sur le sol, derrière sa voiture. »
« Elle était déjà morte ? »
« Oui, mais la mort ne devait pas remonter à très longtemps. J’ai entendu dire qu’elle avait des hématomes au niveau du cou. Mais je ne les ai pas vus au moment où j’ai découvert son corps. »
« Est-ce qu’elle était venue jouer au bowling ce soir-là ? »
« Non, pas ce soir-là. Mais elle venait de temps en temps avec ses amis. »
Il allait ajouter quelque chose, mais il fut interrompu par le bruit de quilles et des cris de joie venant du groupe de femmes. Quand le bruit se fut un peu calmé, Larry se remit à parler.
« C’était une fille vraiment charmante. Polie et bien élevée. »
« Est-ce que vous connaissez certains des amis avec lesquels elle avait l’habitude de venir ? » demanda DeMarco.
« Non, pas vraiment. Mais vous pouvez peut-être lui demander, à lui. » Il fit un geste de la tête en direction de l’homme qui jouait tout seul, au fond de la salle.
« Qui est-ce ? »
« Il s’appelle Dwayne Patterson. Il accompagnait parfois le groupe avec lequel Mariah venait jouer. Un garçon un peu timide. Il vient souvent, parfois tout seul, mais il arrive de temps en temps qu’il se joigne à d’autres groupes. Je n’en suis pas tout à fait sûr, mais la manière dont il regardait parfois Mariah et comment il riait à chacune de ses blagues… j’ai l’impression qu’il avait un faible pour elle. »
« Merci, Larry, » dit Kate.
Il leur fit un clin d’œil et elles partirent en direction de la piste qui se trouvait tout au fond à gauche. Au moment où elles s’approchaient, elles virent Dwayne Patterson faire tomber 7 quilles d’un coup. Il pencha la tête sur le côté, comme s’il avait espéré un autre résultat et s’approcha de la machine pour récupérer sa boule. Alors qu’il l’attendait, il vit DeMarco et Kate s’approcher de lui. Il était clair qu’elles venaient lui parler et il eut soudain l’air d’un animal pris au piège.
« Monsieur Patterson, » dit DeMarco, en s’approchant de lui. « Larry nous a dit que vous pourriez peut-être nous fournir des informations concernant Mariah Ogden. »
Patterson se demandait visiblement s’il devait avoir peur ou pas. Il les regarda d’un air sceptique et demanda : « Et qui êtes-vous, au juste ? »
Cette fois-ci, DeMarco et Kate sortirent leur badge en même temps, comme si c’était un tour de passe-passe. « Agents DeMarco et Wise, du FBI. Est-ce que vous pourriez répondre à nos questions de manière un peu plus agréable ? »
Patterson s’assit lentement derrière la machine qui enregistrait les scores. « Désolé. Je ne savais pas. Hum… oui, bien sûr, je la connaissais. Mais pas spécialement super bien. »
« Quel âge avez-vous, monsieur Patterson ? » demanda Kate.
« Dix-neuf ans. »
« Est-ce que vous étiez ami avec Mariah ? »
« Oui. On est amis depuis le lycée. Mais pas non plus des super amis, vous voyez ? »
« Oui, bien sûr, » dit Kate. « Qu’en est-il de mercredi soir ? Est-ce que vous l’avez vue ce soir-là ? »
« Oui, c’est le soir où elle est morte. J’étais ici, je jouais au bowling avec un ami. Quand on est parti, j’ai vu que Mariah était sur le parking avec quelques-uns de ses amis. »
« C’était quelque chose qu’elle faisait souvent ? »
« Pas souvent, non. Mais de temps en temps. Il n’y a pas grand-chose d’autre à faire dans le coin, vous savez ? »
DeMarco voyait très bien ce qu’il voulait dire. Elle avait grandi dans une petite ville où la seule chose à faire le soir, c’était trainer sur le parking du supermarché, à fumer des cigarettes et à se bécoter.
« Est-ce que vous les avez rejoints ? » demanda DeMarco.
« Juste pendant un moment. J’ai ramené mon ami chez lui, puis je suis repassé pour voir si tout allait bien. »
« Comment ça, pour voir si tout allait bien ? » demanda Kate.
Patterson fronça les sourcils, en ayant l’impression de s’aventurer sur un terrain dangereux. Il fit de son mieux pour essayer de s’expliquer. Il y avait de la nervosité dans sa voix, mais aussi autre chose. Des regrets, peut-être ? DeMarco n’en était pas tout à fait sûre.
« Eh bien, elle était avec ses amis de toujours… ceux qu’elle avait au lycée. Et aussi une nouvelle fille, qu’elle avait rencontrée à l’université de Charlotte. Mais il y avait également cet autre type avec eux. Un type que j’avais déjà vu et qui… je ne sais pas… que j’ai toujours eu tendance à essayer d’éviter. Je suis revenu un peu plus tard pour voir s’il était encore là. »
« Pourquoi est-ce que vous évitiez ce type ? » demanda DeMarco.
« Il y a quelque chose de malsain en lui. C’est le genre de type qui traîne sur le parking du lycée, alors que ça fait des années qu’il en est sorti. Il doit avoir au moins vingt-cinq ans. »
« Et quel âge ont les amies de Mariah ? »
« Entre dix-neuf et vingt et un ans. Au risque d’avoir l’air d’avoir des préjugés, ce type, c’est un peu un ringard. En tout cas… ce soir-là, il était visiblement saoul. Il parlait fort et il était un peu agressif, vous voyez ? »
« Quel est le nom de ce type ? » demanda Kate.
« Est-ce qu’il va savoir que c’est moi qui vous ai parlé de lui ? »
« Non, ce n’est pas nécessaire qu’il le sache. »
« Il s’appelle Jamie Griles. » Il y avait maintenant de la colère dans sa voix. « Beaucoup pensent qu’il va aux fêtes de lycée pour saouler les filles et coucher avec elles. Alors quand je l’ai vu traîner avec Mariah et ses amies, ça m’a paru vraiment glauque. »
« Et est-ce qu’il était toujours sur le parking quand vous êtes revenu ? »
« Non, il était déjà parti. Une des amies de Mariah a dit qu’il y avait une fête quelque part et elle a même plaisanté en disant que Jamie y était parti parce qu’il y avait des filles plus jeunes là-bas. »
« Jamie Griles est un gars du coin ? » demanda DeMarco.
« Oui. Il est né et il a grandi ici. Et c’est sûrement ici qu’il finira sa vie. C’est typique de ce genre de ringard. » Patterson eut un petit rire et secoua la tête. « Enfin, c’est un garagiste de dix-neuf ans qui joue tout seul au bowling un lundi soir qui vous le dit. »
« Avez-vous parlé à la police ? »
« Non. Personne n’est venu me poser de questions. Comme je vous l’ai dit… on n’était pas non plus très proches. Je suis juste… un type qui la connaissait. »
À la manière dont il avait dit ça, DeMarco sut que Larry avait probablement raison. Dwayne Patterson avait sûrement des sentiments pour Mariah Ogden. Elle se demanda s’il le lui avait dit. Elle n’avait pas l’impression que c’était le cas – il avait sûrement gardé ses sentiments pour lui.
« Vous n’avez pas pensé à parler de Jamie Griles à la police ? » demanda Kate.
« Eh bien, je n’ai jamais pensé qu’il pourrait être l’assassin. Oui, c’est un ringard et un type un peu glauque, mais je ne pense pas qu’il soit capable d’un meurtre. »
« Vous avez dit qu’il parlait fort et qu’il était un peu agressif, » dit DeMarco. « Est-ce que vous savez s’il était agacé par quelqu’un en particulier ? »
« Aucune idée. »
DeMarco regarda autour d’elle, comme si elle cherchait d’autres questions à lui poser. Quand il fut clair qu’ils en avaient terminé, elle lui tendit une de ses cartes de visite. « N’hésitez pas à nous appeler si vous vous rappelez quoi que ce soit qui pourrait nous être utile. »
« Je le ferai, » dit Patterson, en mettant la carte de visite en poche. « Merci. »
Son merci était un peu bizarre, mais DeMarco pouvait voir à l’air résigné qu’il avait sur le visage qu’il était content d’avoir pu les aider, même si c’était avec un détail minime. Au moment où DeMarco et Kate tournèrent les talons, il reprit sa boule en main pour essayer de faire tomber les trois quilles qui lui restaient.
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