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Kitabı oku: «Les Rues de Paris, tome troisième», sayfa 21

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ST-GERMAIN-DES-PRÉS (ÉGLISE DE)

Cette église est sans contredit une des plus anciennes de Paris, puisqu'elle fut construite par le roi Childebert au retour de son expédition en Espagne. Quoique pas très-heureux dans cette campagne, le roi des Francs en avait rapporté de grands trésors enlevés aux Visigoths de l'Ebre, et, ce qu'il regardait comme plus précieux, la tunique de saint Vincent, à lui donnée par les habitants de Sarragosse. L'église, destinée à recevoir la sainte relique, fut élevée, vers la fin de son règne, par Childebert, et consacrée sous la vocable du saint. «L'édifice était magnifique, dit un docte écrivain moderne; il avait la forme d'une croix latine; il était soutenu par de grandes colonnes de marbre, percé de nombreuses fenêtres, et couvert d'un lambris doré. Des peintures à fond d'or embellissaient les murs; une riche mosaïque formait le pavé, et des lames de cuivre doré, qui formaient la toiture, jetaient un si vif éclat que le peuple ne tarda pas à surnommer cette basilique Saint-Germain le Doré77

Le nom de Germain lui était donné, concurremment avec celui de Vincent, à cause de Germain, le saint évêque de Paris, enterré dans cette église près de laquelle s'éleva un monastère qui, par diverses donations des rois et des particuliers, devint une des abbayes les plus considérables de France. Les religieux qui l'habitaient et que saint Germain avait fait venir d'Autun, suivaient d'abord la règle de saint Antoine et de saint Basile, à laquelle fut substituée celle de saint Benoît le grand réformateur de la vie monastique en Occident.

Dans cette église fut enterré Childebert et jusqu'à la fondation de l'abbaye de Saint-Denis au septième siècle, elle servit de sépulture aux rois et reines de la dynastie mérovingienne.

Lors des grandes invasions des pirates normands, l'église de Saint-Germain et Saint-Vincent fut, en 853, le jour même de Pâques, pillée par les barbares qui, de plus, avant de s'éloigner, y mirent le feu; mais il put être éteint par les religieux cachés dans les environs, et qui promptement accoururent. En 886, l'église fut de nouveau envahie et pillée par les Normands, «et, dit un vieil historien, mise quasi rès pied rès terre.» Elle se releva cependant grâce au zèle et à la piété des religieux, aidés par le roi de France, mais s'appela dès lors du nom de saint Germain seul «Saint-Germain-des-Prés, à cause qu'elle est située proche des prés que l'on nommait des Prés-aux-Clercs.»

Au neuvième siècle, d'après un inventaire laissé par Irmion, abbé de Saint-Germain-des-Prés, l'abbaye comptait dans ses domaines ou manses plus de 10,000 personnes qui relevaient d'elle, hommes libres, colons, lides (demi-serfs), serfs et esclaves, ces derniers au nombre de six cents seulement. Les sujets de l'abbaye n'avaient pas à se plaindre de leur condition, relativement très-heureuse, car comme le dit très-bien l'écrivain déjà cité: «Alors que l'Église exerçait sur le pauvre une autorité pleine de mansuétude et disputait le terrain aux envahissements de la force brutale et du sabre, cette grande puissance territoriale attestait, quoiqu'on puisse dire, un incontestable progrès social. L'Église, en effet, assurait seule aux masses un peu de sécurité et de paix; elle stipulait pour le faible et pour l'opprimé, et ne cessait de transformer l'esclavage en servage, le servage en colonat.»

L'église Saint-Germain-des-Prés, restaurée assez récemment à l'intérieur, est ornée de remarquables peintures d'Hippolyte Flandrin à qui, par reconnaissance, un petit monument commémoratif, orné du buste de l'artiste, a été érigé dans une travée latérale (celle de gauche).

Disons un mot, avant de terminer, du fameux Pré-aux-Clercs, dont il est fort parlé dans les vieilles histoire et qui a donné son nom à l'une de nos rues. Le Pré-aux-Clercs était un grand terrain appartenant à l'abbaye Saint-Germain-des-Prés et qui d'abord, se déroulant en forme de plaine, occupait tout l'espace compris entre la rue Mazarine et les Invalides. Il fut réduit peu à peu par les constructions qui s'élevèrent de divers côtés; dans le champ qui restait, très-vaste encore, les étudiants de l'Université avaient pris l'habitude de se donner rendez-vous «pour s'esbattre» et par le long temps, une sorte de prescription s'établit en leur faveur. Ce qui n'était qu'une tolérance devint un droit que l'abbaye Saint-Germain-des-Prés volontairement et gracieusement leur reconnut.

SAINT EUSTACHE (ÉGLISE)

«C'était, dit Sauval, une chapelle dédiée à Sainte-Agnès et qu'avait fait édifier Jean Alais à qui la conscience reprochait d'avoir mis un impôt d'un denier sur chaque panier de poisson.»

Cette chapelle existait avant le XIIe siècle, puisque, sous Philippe-Auguste, elle devint une annexe de St-Germain l'Auxerrois; ce ne fut que longtemps après, au XVIe siècle, qu'on l'érigea en paroisse sous le vocable de St-Eustache. Mais la chapelle, tombant en ruines, avait fait place à la magnifique église que nous admirons encore aujourd'hui, et qui fut rebâtie en 1532, «d'une architecture gothique mais délicate et fort exhaussée. Il semble que David n'en était pas le premier architecte et ait voulu faire revivre l'architecture gothique que nous avons vue mourir en France» dit Sauval, ayant contre ces merveilles du moyen-âge tous les préjugés de son temps. Car il ne parle pas autrement que La Bruyère, et chose plus inconcevable que Fénelon, dont le savoir égalait la piété, doué au plus haut degré du sens artistique, et qui pourtant, tout à fait aveugle relativement à cet admirable art gothique, écrivit sur ce sujet des énormités.

Faut-il s'étonner après cela d'entendre Sauval nous dire sentencieusement: «Du Breul, Corrozet et les bonnes gens disent merveilles tant de son architecture que des piliers grêles et chargés de colonnes en l'air. Cette grande élévation de colonnes et un tas de moulures qu'ils ne voient point ailleurs, cette prodigieuse longueur de pilastres et exhaussement des voûtes, qui sont toutes les parties vicieuses de l'architecture (sic), les ont surpris. Véritablement il y a quelques chapiteaux de colonnes au portail de l'aile droite dont les feuilles sont fort tendres et qui seraient des plus beaux de Paris et des meilleurs, s'ils n'étaient un peu gothiques par en haut. Il y en a de pareille manière et aussi bonne au côté gauche; et c'est la seule bonne chose qui se trouve dans cette église.»

Voilà! et ces sottises, l'honnête Sauval, qui n'était point un sot certes, les débite en toute sûreté de conscience et de l'air le plus content du monde. À quel point le préjugé, sucé dès l'enfance, peut-il épaissir ce bandeau que la cécité nous met sur les yeux, puisque Sauval les fermait complètement alors à ce qui nous semble aujourd'hui «niais d'évidence» comme eût dit Toppffer! Qui de nous, maintenant, en entrant dans cette magnifique basilique, n'est saisi d'une émotion religieuse mêlée d'admiration et presque de stupeur, devant cette immensité, j'allais dire cette vastitude de l'édifice, ces colonnes qui montent à une si prodigieuse hauteur, soutenant des voûtes qui semblent plus près du ciel que de la terre? Dirai-je la majestueuse simplicité du style et ce je ne sais quoi de mystérieux, qu'on sent partout dans l'enceinte et que favorise la lumière vague et voilée tamisée par les vitraux. Cette impression profonde que de fois ne l'ai-je pas ressentie dans cette église qui fut longtemps ma paroisse, impression de recueillement et de piété qu'on ne s'attend pas à éprouver à la vue de cette déplorable façade d'un style si différent et qui jure tellement avec tout le reste. Il avait été question naguère de faire disparaître cet anachronisme grossier et de mettre la façade en harmonie avec le style de l'édifice. Combien n'est-il pas à regretter que, par des motifs d'économie sans doute, ce projet si raisonnable n'ait pu être réalisé.

Il paraît qu'anciennement dans l'église on voyait le tombeau du fondateur de la chapelle et que sur la pierre sépulcrale on lisait cette curieuse épitaphe que nous n'avons pas retrouvée:

 
Ci gist Alain de la rue de Grenelle,
À qui Dieu doint (donne) vie sempiternelle
En paradis, où sont harpes et luts,
Non en enfer où damnés sont bouluts.
Que dirons-nous de ce grand purgatoire?
Il en est un, ouy dà, tredame voire (vraiment)!
 

On remarque, dans cette église, le grand autel du chœur en marbre blanc artistement travaillé, et la chapelle de la Sainte-Vierge, une des plus belles qu'on voie à Paris, même en dépit de peintures assez étranges, faites, à ce qu'on prétend, pour l'orner.

NOTRE DAME ET L'HOTEL-DIEU

I
NOTRE DAME

«Ce chef-d'œuvre d'architecture gothique, dit un judicieux historien, est situé dans l'île de la Cité, à la place d'une chapelle consacrée à la Vierge, à St-Denis et à St-Étienne, mais dont l'origine est inconnue. Un second temple, qui y avait été élevé au VIe siècle par les soins de Childebert, fut réduit en cendres par les Normands en 867. Robert dit le Pieux résolut la reconstruction de Notre-Dame; son fils, Henri, commença l'exécution de ce projet, et, en 1161, Maurice de Sully, évêque de Paris, aidé des fidèles, fit poursuivre les travaux avec diligence. Continuée par ses successeurs, l'église arriva enfin à son achèvement vers 1257 ou 1259: les constructions en étaient alors dirigées par l'architecte Jean de Chelles. On croit que le pape Alexandre III en a posé la première pierre. Bâtie en forme de croix latine, l'église Notre-Dame a 390 pieds de long dans œuvre, 144 pieds de large et 104 pieds de haut; 120 gros piliers soutiennent les voûtes principales. La nef et le chœur sont accompagnés de doubles bas-côtés écrasés par de spacieuses galeries qui règnent tout autour de l'édifice. La façade principale se fait remarquer par son imposante architecture, son élévation, sa sculpture pleine de détails. Elle est terminée par deux grosses tours carrées ayant 280 pieds de haut: on y monte par 380 degrés, et les deux tours sont liées entre elles par deux galeries hors d'œuvre que soutiennent des colonnes gothiques d'une délicatesse surprenante. Dans la tour du sud est la fameuse cloche nommée bourdon qui pèse près de 32 milliers. Fondue en 1682 et refondue en 1685, elle eut Louis XIV et la reine pour parrain et marraine. Son battant pèse 976 livres. Il faut 16 hommes pour la mettre en branle. La façade de l'église est percée de trois portes, pratiquées sous des voussures en ogives et chargées de sculptures78».

Quelques passages de cet article tendraient à faire croire que Maurice de Sully ne fit que donner une impulsion plus vive aux travaux tandis qu'en réalité c'est à lui que Paris doit sa cathédrale; car, pendant les 33 années de son épiscopat, il ne cessa de consacrer tous ses soins à cette grande entreprise. L'édifice sans doute ne s'acheva que sous Eudes ou Odon, son successeur, et même certaines parties ne furent construites que plus tard, mais ce qui ne paraît pas moins certain, c'est que déjà l'on couvrait le chœur lorsque Maurice de Sully mourut dans l'abbaye Saint-Victor qu'il habitait depuis quelques mois seulement.

Ce prélat se distinguait entre les plus pieux et les plus savants de son temps, et ses contemporains avaient en très grande estime ses vertus, encore qu'il n'ait pas joué un rôle important dans les affaires de l'époque et que la construction de la cathédrale ait surtout donné l'illustration à son nom. Voici un trait de sa vie qu'on nous saura gré de rappeler et qui est tiré d'un sermon attribué par quelques-uns à saint Bonaventure et par d'autres à un théologien du XVe siècle nommé Godescal Hollen:

Maurice était né de parents très pauvres dans le village de Sully (Solliaco) sur les bords de la Loire. Réduit dans son enfance et sa jeunesse à vivre d'aumônes, il trouva moyen, en mendiant, de gagner Paris où, d'abord étudiant émérite, il ne tarda pas à monter lui-même dans l'une des chaires comme professeur et ses éclatants succès dans l'enseignement lui valurent un canonicat à Bourges, puis à Paris même, où il fut promu également à la dignité d'archidiacre. C'est alors qu'eut lieu l'évènement auquel il est fait allusion plus haut.

Un matin, une femme âgée, vêtue d'une robe de bure usée et rapiécée, un bâton blanc à la main, arrive dans la capitale et s'informe où demeurait le docteur Maurice dont elle se déclare la mère. Sans doute elle en fournit la preuve; car de pieuses dames s'empressèrent de lui donner l'hospitalité, et, craignant que l'archidiacre ne fût humilié s'il voyait sa mère dans un si pauvre costume, ils habillèrent la voyageuse de vêtements neufs couverts d'un manteau également neuf, puis, dans cet état, la conduisirent à son fils. Mais à leur grande stupéfaction, celui-ci, quoiqu'il eût paru vivement ému d'abord, se remit vite et froidement il répondit:

– Que me voulez-vous et que prétend-on? Je ne connais point cette femme et je ne saurais l'avouer pour ma mère; car ma mère, qui se fait gloire de la pauvreté si chère à Notre-Seigneur, ne porta jamais que des vêtements grossiers et dédaigne tous les vains ornements du siècle.

Puis, non sans qu'il parût lui en coûter, baissant les yeux et détournant la tête, il s'éloigna pendant que l'étrangère, interdite, le regardait avec une stupeur douloureuse; bientôt de ses yeux on vit couler des larmes et les sanglots gonflaient sa poitrine.

– Ne pleurez pas ainsi, bonne et digne femme, reprit l'une des dames qui l'accompagnaient. Ne croyez pas surtout que le docteur rougit de vous, non, pas plus qu'il ne vous méconnaît. Son émotion d'abord en vous voyant a trahi son cœur de fils. Mais, par sa grande vertu et sa haute sagesse, dominant même les mouvements les plus vifs de la nature, il a voulu sans doute nous donner une leçon, à nous, mais non pas à vous, sa mère. Venez, nous lui prouverons que nous avons compris.»

La voyageuse suivit ses protectrices qui, après lui avoir fait reprendre ses premiers et humbles vêtements, en lui rendant son bâton, la ramenèrent vers Maurice qu'elles trouvèrent au milieu d'une nombreuse et brillante assemblée. La pauvre femme tremblait plus que jamais en approchant de ce cercle composé des personnages les plus importants de la ville; mais du plus loin que Maurice l'aperçut, quittant sa place et courant à elle à travers la foule, il la serra tendrement dans ses bras et s'écria avec l'accent d'une émotion profonde:

– Oh! cette fois, je la reconnais, c'est bien ma mère, ma chère bonne et vénérable mère!

D'après les auteurs qui croient authentique cette anecdote, elle contribua tout particulièrement à rendre populaire l'archidiacre et à lui mériter le plus grand nombre des suffrages lorsque le siége de Paris devint vacant par la mort de l'évêque Pierre Lombard (1160).

Un mot encore avant de terminer relatif aux constructions de l'église Notre-Dame. «L'évêque Maurice, dit Sauval, la rehaussa sur treize grandes marches qu'on fut contraint d'enterrer sous Louis XII et tout de même de rehausser la rue de la Juiverie sitôt que le Petit-Pontet le pont Notre-Dame qu'on rebâtissait eurent été achevés. Jusque-là Paris n'avait été qu'une ville fort basse et sujette en hiver à souffrir beaucoup de l'eau quand la rivière était haute.»

Corrozet, le bon vieil auteur, avait sans doute fourni ce renseignement à Sauval, car on lit dans sa Fleur des antiquités et singularités de la ville de Paris (1552): «On montait jadis treize degrés pour entrer dans cette église, lesquels sont sous le pavé à cause que les rues de la cité ont été haussées pour obvier à l'inondation de la Seine.»

Il nous dit de l'église: «Ce temple est la merveille de France pour sa grandeur et sa forme… Au plus haut se présentent en vue deux hautes tours carrées, de grandeur merveilleuse, mieux ressemblantes à deux forteresses de défense sur un rocher qu'à des clochers lesquelles ont trente-quatre toises de hauteur. Les cloches sont si grosses qu'il faut dix-huit ou vingt hommes pour ébranler la plus matérielle appelée Marie, le son de laquelle en temps coi et de nuit se peut entendre de sept lieues loin de la ville.

«À l'entour des deux tours sont doubles galeries à deux étages dont la plus haute est soutenue de colonnes ayant leur piédestal dessus la première; tout au plus haut il y a une plate-forme le regard de laquelle en bas fait sembler les hommes aussi petits qu'un oiseau… Brief, c'est le spectacle le plus grand et le mieux bâti de la chrétienté.» Est-il besoin de rappeler, que pendant la Commune, ce monument des vieux âges n'a échappé que par miracle et grâce au dévoûment des internes de l'Hôtel-Dieu, à l'incendie allumé par des mains sacriléges.

II
L'HOTEL-DIEU

La fondation de cet hospice est attribuée à saint Landry d'après une légende insérée au Bréviaire de 1492, mais qui, paraît-il, ne s'appuie sur aucun document très-certain. Il y a plus.

«Saint Landry est mort vers l'an 656, et tout porte à croire, dit le judicieux Saint-Victor79, qu'à cette époque l'Hôtel-Dieu n'existait point encore. On trouve même qu'en 690, il y avait sur l'emplacement où il est situé un monastère de filles dont Landetrude était abbesse. Alors c'était la maison de l'évêque qui était l'asile des malheureux, de la veuve et de l'orphelin. Le pauvre et le malade y trouvaient des secours et des consolations; elle servait encore de retraite aux pèlerins et aux voyageurs; et les annales de l'église, celles de la monarchie, les actes, les récits les plus authentiques nous représentent les évêques de Paris, dignes successeurs des apôtres, livrés par dessus tout à ces pieux devoirs. On les voyait, excitant le clergé par l'ardeur de leur zèle et de leur charité, se faire un plaisir et une gloire de recevoir tous ceux que leur affliction ou leurs besoins conduisaient vers eux, leur laver les pieds, les servir eux-mêmes à table, leur administrer les sacrements et leur prodiguer ainsi tous les secours de l'âme et du corps.»

Tel était saint Landry, qu'il ait ou non fondé l'hospice connu depuis sous le nom de l'Hôtel-Dieu qui certainement existait déjà sous le règne de Charlemagne puisque nous voyons, par un acte de l'an de grâce 829, que l'évêque Inchade assigne à cette maison les dîmes des biens dont il avait gratifié son chapitre, ce qui prouve que l'Hôtel-Dieu existait antérieurement et que l'évêque et son chapitre y avaient certains droits soit pour l'avoir fondé, soit pour avoir contribué à le doter.

Le nombre des pauvres et des malades allant en augmentant avec la population, l'établissement dut s'accroître en proportion. Nous voyons qu'en 1217, d'après les nouveaux statuts dressés par Étienne, doyen de Paris, de concert avec le chapitre, il est établi, pour l'administration de cette maison, quatre prêtres, quatre clercs laïques, et vingt-cinq sœurs; tous doivent garder la chasteté, vivre dans la pauvreté et en commun, soumis au Chapitre, aux proviseurs et à celui des prêtres que l'on qualifiait du titre de Maître de la maison de Dieu.

Au commencement du seizième siècle, l'hôpital ou l'hospice (car il fut longtemps l'un et l'autre) fut mis sous la direction des chanoines réguliers de saint Augustin et dès lors desservi par des sœurs dites augustines dont le nombre, dans le siècle suivant, s'élevait à plus de cent «occupées à soigner les malades de tout âge, de toute condition, de tout pays, de toute religion qui y étaient admis» dit un écrivain du temps; il s'en trouvait d'ordinaire plus de 3,000 sans les pauvres. Voici l'admirable portrait qu'un témoin oculaire (Helyot) nous fait de ces saintes filles:

«Le cardinal de Vitry a sans doute voulu parler des religieuses de l'Hôtel-Dieu lorsqu'il dit qu'il y en avait qui se faisaient violence, souffraient avec joie et sans répugnance l'aspect hideux de toutes les misères humaines et qu'il lui semblait qu'aucun genre de pénitence ne pouvait être comparé à cette espèce de martyre.

«Il n'y a personne qui, en voyant les religieuses de l'Hôtel-Dieu, non-seulement panser, nettoyer les malades, faire leurs lits, mais encore, au plus fort de l'hiver, casser la glace de la rivière qui passe au milieu de cet hôpital, et y entrer jusqu'à la moitié du corps pour laver leurs linges pleins d'ordures et de vilenies, ne les regarde comme autant de saintes victimes qui, par un excès d'amour et de charité pour secourir leur prochain, courent volontiers à la mort qu'elles affrontent, pour ainsi dire, au milieu de tant de puanteur et d'infection, causées par le grand nombre des malades.»

Grâce au ciel et à de continuelles améliorations, ce tableau dans certaines parties n'est plus exact et l'on ne respire aujourd'hui ni puanteur ni infection dans ces vastes salles de l'Hôtel de Dieu dont le visiteur ne se lasse pas d'admirer la merveilleuse propreté. Comme au siècle d'Helyot d'ailleurs, il voit au chevet des malades les bonnes religieuses augustines, vigilantes, empressées, souriantes, donner l'exemple de l'abnégation et du zèle, et, s'il le faut, comme dans les temps d'épidémie, l'exemple du plus héroïque dévoûment.

77.Gabourg: Histoire de Paris, t. 1er.
78.Louvet.
79.Tableau historique et pittoresque de Paris.
Yaş sınırı:
12+
Litres'teki yayın tarihi:
25 haziran 2017
Hacim:
390 s. 1 illüstrasyon
Telif hakkı:
Public Domain
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