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Kitabı oku: «Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. I», sayfa 28

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«Oh! pa! fit miss Nupkins, d'un ton de reproche;» et elle se mit également à pleurer.

«N'est-ce pas trop fort, sanglotait Mme Nupkins, n'est-ce pas trop fort de me reprocher que je suis la cause de tout ceci, quand c'est lui-même qui a attiré ce ridicule sur notre famille!

– Comment pourrons-nous jamais nous remontrer dans la société? murmura miss Nupkins.

– Comment pourrons-nous envisager les Porkenham?

– Ou les Grigg?..

– Ou les Slummintowkens? Mais qu'est-ce que cela fait à votre papa? qu'est-ce que cela lui fait, à lui!» A cette terrible réflexion, l'angoisse mentale de Mme Nupkins ne connut plus de bornes, et miss Nupkins poussa des soupirs déchirants.

Les pleurs de Mme Nupkins continuèrent à jaillir avec grande vitesse, jusqu'au moment où elle eut décidé dans son esprit que la meilleure chose à faire, était d'engager M. Pickwick et ses amis à rester chez elle jusqu'à l'arrivée du capitaine. Si l'imposture de celui-ci était alors avérée, on l'exclurait de la maison sans divulguer la véritable cause de ce renvoi; et l'on dirait aux Porkenham, pour expliquer sa disparition, que le capitaine, grâce à l'influence de sa famille, était nommé gouverneur général de Sierra-Leone, ou de Sangur-Point, ou de quelque autre de ces pays salubres, dont les Européens sont ordinairement si enchantés qu'ils n'en reviennent presque jamais.

Quand Mme Nupkins eut séché ses larmes, miss Nupkins sécha aussi les siennes, et M. Nupkins s'estima fort heureux de terminer l'affaire comme le lui proposait son aimable moitié. En conséquence, M. Pickwick et ses amis, ayant lavé toutes les traces de leur rencontre, furent présentés aux dames, et peu de temps après au dîner. Quant à Sam Weller, le magistrat, avec sa sagacité particulière, reconnut en un clin d'œil que c'était le meilleur garçon du monde, et le consigna aux soins hospitaliers de M. Muzzle, avec l'ordre spécial de l'emmener en bas, et d'avoir le plus grand soin de lui.

– Comment vous portez-vous, monsieur? dit Muzzle à Sam Weller, en le conduisant à la cuisine.

– Hé! hé! il n'y a pas grand changement depuis que je vous ai vu si bien redressé derrière la chaise de votre gouverneur, dans la salle.

– Je vous demande excuse de ne pas avoir fait attention à vous pour lors. Vous voyez que mon patron ne nous avait pas présentés, pour lors. Dame! il vous aime bien, monsieur Weller!

– Ah! c'est un bien gentil garçon.

– N'est-ce pas?

– Si jovial!

– Et un fameux homme pour parler! Comme ses idées sont coulantes, hein?

– Étonnant! elles débondent si vite qu'elles se cognent la tête l'une sur l'autre que c'en est étourdissant, et qu'on ne sait pas seulement de quoi il s'agit.

– C'est le grand mérite de son style d'éloquence… Prenez garde au dernier pas, monsieur Weller. Voudriez-vous vous laver les mains avant de rejoindre les ladies? Voilà une fontaine, et il y a un essuie-mains blanc accroché derrière la porte.

– Je ne serai pas fâché de me rincer un brin, répliqua Sam, en appliquant force savon noir sur le torchon. Combien y a-t-il de dames?

– Seulement deux dans notre cuisine. Cuisinière et bonne. Nous avons un garçon pour faire les ouvrages sales et une fille de plus; mais ça dîne dans la buanderie.

– Ah! ça dîne dans la buanderie!

– Oui, nous en avons essayé à notre table quand c'est arrivé; mais nous n'avons pas pu y tenir; les manières de la fille sont horriblement vulgaires, et le garçon fait tant de bruit en mâchant, que nous avons trouvé impossible de rester à table avec lui.

– Oh! quel jeune popotame!

– C'est dégoûtant! voilà ce qu'il y a de pire dans le service de province, monsieur Weller; les jeunes gens sont si tellement mal élevés… Par ici, monsieur, s'il vous plaît.» Tout en parlant ainsi et en précédant Sam avec la plus exquise politesse, Muzzle le conduisit dans la cuisine.

«Mary, dit-il à la jolie servante, c'est M. Weller, un gentleman que notre maître a envoyé en bas pour être fait aussi confortable que possible.

– Et votre maître s'y connaît. Il m'a envoyé au bon endroit pour ça, ajouta Sam en jetant un regard d'admiration à la jolie bonne; si j'étais le maître de cette maison ici, je serais toujours où Mary serait.

– Oh! monsieur Weller! fit Mary en rougissant.

– Eh bien! et moi, donc! s'écria la cuisinière.

– Ah! cuisinière, je vous avais oubliée, dit M. Muzzle. Monsieur Weller, permettez-moi de vous présenter.

– Comment vous portez-vous, madame? demanda Sam à la cuisinière. Très-enchanté de vous voir, et j'espère que notre connaissance durera longtemps, comme dit le gentleman à la banknote de cinq guinées.»

Après les cérémonies de là présentation, la cuisinière et Mary se retirèrent dans leur cuisine pour chuchoter pendant dix minutes, et lorsqu'elles furent revenues toutes minaudantes et rougissantes, on s'assit pour dîner.

Les manières aisées de Sam et ses talents de conversation eurent une influence si irrésistible sur ses nouveaux amis, qu'à la moitié du dîner il était déjà avec eux sur un pied d'intimité complète, et les avait mis en pleine possession des perfidies de Job Trotter.

«Je n'ai jamais pu supporter cet homme-là, dit Mary.

– Et vous ne le deviez pas non plus, ma chère, répliqua Sam.

– Pourquoi cela?

– Parce que la laideur et l'hypocrisie ne va jamais d'accord avec l'élégance et la vertu. C'est-il pas vrai, monsieur Muzzle?

– Certainement.»

A ces mots Mary se prit à rire et assura que c'était à cause de la cuisinière, et la cuisinière, assurant que non, se prit à rire aussi.

«Tiens, je n'ai pas de verre, dit Mary.

– Buvez avec moi, ma chère, reprit Sam, mettez vos lèvres sur ce verre ici, et alors je pourrai vous embrasser par procuration.

– Fi donc! monsieur Weller!

– Pourquoi fi, ma chère?

– Pour parler comme ça.

– Bah! il n'y a pas de mal. C'est dans la nature. Pas vrai, cuisinière?

– Taisez-vous, impertinent,» répliqua celle-ci avec un visage de jubilation. Et là-dessus la cuisinière et Mary se prirent à rire encore, jusqu'à ce que le rire et la bière et la viande combinés eussent mis la charmante bonne en danger d'étouffer. Elle ne tut tirée de cette crise alarmante qu'au moyen de fortes tapes sur le dos et de plusieurs autres petites attentions, délicatement administrées par le galant Sam.

Au milieu de ces joyeusetés, on entendit sonner violemment, et le jeune gentleman qui prenait ses repas dans la buanderie, alla immédiatement ouvrir la porte du jardin. Sam était dans le feu de ses galanteries auprès de la jolie bonne; M. Muzzle s'occupait de faire les honneurs de la table, et la cuisinière ayant cessé de rire un instant portait à sa bouche un énorme morceau, lorsque la porte de la cuisine s'ouvrit pour laisser entrer M. Job Trotter.

Nous avons dit pour laisser entrer M. Job Trotter, mais cette expression n'a pas l'exactitude scrupuleuse dont nous nous piquons. La porte s'ouvrit et M. Job Trotter parut. Il serait entré, et même il était en train d'entrer, lorsqu'il aperçut Sam. Reculant involontairement un pas ou deux, il resta muet et immobile à contempler avec étonnement et terreur la scène qui s'offrait à ses yeux.

«Le voici! s'écria Sam, en se levant plein de joie. Eh bien! je parlais de vous dans ce moment ici, comment ça va-t-il? pourquoi donc êtes-vous si rare? Entrez.» En disant ces mots, il mit la main sur le collet violet de Job, le tira sans résistance dans la cuisine, ferma la porte et en passa la clef à M. Muzzle, qui l'enfonça froidement dans une poche de côté, et boutonna son habit par-dessus.

«Eh bien! en voilà une farce! s'écria Sam. Mon maître qui a le plaisir de rencontrer votre maître là haut, et moi qui a le plaisir de vous rencontrer ici en bas. Comment ça vous va-t-il? Et notre petit commerce d'épiceries, ça marche-t-il bien? Véritablement, je suis charmé de vous voir. Comme vous avez l'air content! C'est charmant. N'est-il pas vrai, M. Muzzle?

– Certainement.

– Il est si jovial!

– De si bonne humeur!

– Et si content de nous voir! C'est ça qui fait le plaisir d'une réunion. Asseyez-vous, asseyez-vous.»

Job se laissa asseoir sur une chaise, au coin du feu, et dirigea ses petits yeux d'abord sur Sam, pois sur Muzzle; mais il ne dit rien.

«Eh bien! maintenant, reprit Sam, faites-moi l'amitié de me dire devant ces dames ici, si vous croyez être le gentleman le plus gentil et le mieux éduqué qui a jamais employé un mouchoir rouge et les hymnes n° 4.

– Et qui a jamais été pour être marié à une cuisinière, le mauvais gueux! s'écria la cuisinière avec une sainte indignation.

– Et pour mener une vie plus vertueuse et pour s'établir dans l'épicerie, ajouta la bonne.

– Jeune homme? vociféra Muzzle, enragé par ces deux dernières allusions; écoutez-moi-z-un peu maintenant. Cette lady ici (montrant la cuisinière) est ma bonne amie. Et quand vous avez le toupet de parler de tenir une boutique d'épiceries avec elle, vous me blessez, monsieur, dans l'endroit le plus sensible où un homme pût en blesser un autre. Me comprenez-vous, monsieur?»

Ici Muzzle, qui, comme son maître, avait une grande idée de son éloquence, s'arrêta pour attendre une réponse, mais Job ne paraissant pas disposé à parler, Muzzle poursuivit avec solennité.

«Il est très-probable, monsieur, qu'on n'aura pas besoin de vous là-haut d'ici à quelque temps, parce que mon maître est en train de faire l'affaire de votre maître, monsieur: ainsi, vous aurez le temps de me parler un petit peu en particulier, monsieur. Me comprenez-vous, monsieur?»

M. Muzzle se tut encore, attendant toujours une réponse, et M. Trotter le désappointa de nouveau.

«Eh bien, pour lors, reprit-il, je suis très-fâché d'être obligé de m'expliquer devant ces dames, mais la nécessité du cas sera mon excuse. L'arrière-cuisine est vide, monsieur, si vous voulez y passer, monsieur, M. Weller sera témoin, et nous aurons une satisfaction mutuelle jusqu'à ce que la sonnette sonne. Suivez-moi, monsieur.»

En disant ces mots le vaillant domestique fit un pas ou deux vers la porte, tout en ôtant son habit afin de ne point perdre de temps.

Mais aussitôt que la cuisinière entendit les dernières paroles de ce défi mortel, aussitôt qu'elle vit M. Muzzle se préparer pour le combat singulier, elle poussa un cri déchirant, et se précipita sur M. Trotter, qui se leva vainement, à l'instant même; elle souffleta, elle égratigna son large visage, et entortillant ses mains dans les cheveux plats du nouveau Job, elle en arracha de quoi faire cinq ou six douzaines de bagues. Ayant accompli cet exploit avec l'ardeur que lui inspirait son amour dévoué pour M. Muzzle, elle chancela et tomba évanouie sous la table, car c'était une dame douée de sentiments fort délicats et fort excitables.

En ce moment la sonnette retentit.

«C'est pour vous, Job Trotter,» dit Sam, et avant que celui-ci pût résister ou faire des remontrances, avant même qu'il eût étanché le sang qui coulait de ses blessures, Sam le prit par un bras, Muzzle par l'autre, et le premier le tirant, le second le poussant, ils lui firent monter les escaliers et l'introduisirent dans le parloir.

La scène qui s'y passait était remplie d'intérêt. Alfred Jingle, esquire, autrement le capitaine Fitz-Marshall, était debout près de la porte, son chapeau à la main, avec un sourire sur son visage, et une physionomie qui n'était nullement émue par sa désagréable situation. En face de lui se trouvait M. Pickwick, qui, évidemment, lui avait inculqué quelque leçon d'une haute morale, car sa main gauche était cachée sous les pans de son habit, et sa main droite, étendue en l'air, comme c'était son habitude quand il prononçait un discours destiné à faire impression. Un peu en arrière on voyait M. Tupman, bouillant d'indignation, mais soigneusement retenu par ses deux jeunes amis. Enfin, à l'extrémité de la chambre se tenaient M. Nupkins, Mme Nupkins et miss Nupkins, tous avec un air hautain et sombre, plein de menaces et de vexations.

Au moment où Job fut amené, M. Nupkins déclamait avec une dignité magistrale:

«Qui m'empêche, disait-il, de faire détenir ces individus comme des fripons et des imposteurs? Pourquoi céder à une folle compassion? Qui m'en empêche?

– L'orgueil, vieux camarade, l'orgueil, répliqua Jingle d'un air calme. Mauvais effet – attrapé un capitaine! Ha! ha! – l'excellente charge! – bon parti pour notre fille. – A trompeur trompeur et demi! – Rendre cela public? – Pas pour un empire; – on en dirait trop, beaucoup trop.

Misérable! s'écria Mme Nupkins, nous méprisons vos basses insinuations.

– Je l'ai toujours détesté, ajouta Henriette.

– Oh! nécessairement. – Grand jeune homme, – vieux adorateur. – Sidney Porkenham, – riche, joli garçon. – Pas si riche que le capitaine, malgré ça… eh! son congé. – On fait tout au monde pour le capitaine, – le capitaine n'a pas son pareil. – Toutes les demoiselles folles de lui, eh! Job, eh?»

Ici M. Jingle se mit à rire de tout son cœur, et Job, frottant ses mains avec délices, laissa échapper le premier son qu'il se fût encore permis, depuis qu'il était entré dans la maison; c'était un ricanement sans bruit, retenu, qui semblait indiquer qu'il en jouissait trop pour en laisser évaporer aucune partie en vaines démonstrations.

«M. Nupkins, dit l'aînée des deux dames, voilà une conversation que les domestiques n'ont pas besoin d'entendre. Faites éloigner ces deux misérables.

– Certainement, ma chère. – Muzzle.

– Votre Vénération…

– Ouvrez la porte.

– Oui, Votre Vénération…

– Quittez cette maison, misérables! s'écria M. Nupkins d'une manière emphatique.»

Jingle sourit et se dirigea vers la porte.

«Arrêtez,» dit M. Pickwick.

Jingle s'arrêta.

«J'aurais pu, poursuivit M. Pickwick, j'aurais pu me venger davantage du traitement que vous m'avez fait éprouver, de concert avec votre ami l'hypocrite… (Ici Job salua avec la plus grande politesse, en posant la main sur son cœur.) Je dis, continua M. Pickwick, en s'échauffant graduellement, je dis que j'aurais pu me venger davantage; mais je me contente de vous démasquer, car c'est un devoir envers mes semblables. Je me flatte, monsieur, que vous n'oublierez pas cette modération. (En cet endroit Job Trotter, avec une facétieuse gravité, appliqua sa main à son oreille comme pour ne pas perdre une syllabe de ce que disait M. Pickwick.) Je n'ai plus qu'une chose à ajouter, continua le philosophe, tout à fait irrité: c'est que je vous regarde comme un fripon… et un… un coquin… le plus mauvais coquin que j'aie jamais rencontré… excepté ce pieux vagabond en livrée violette!

– Ha! ha! ha! ricana Jingle. Bon garçon, – Pickwick; bon cœur! – vieux gaillard solide! – mais il ne faut pas être si colère, – mauvaise chose. – Adieu, adieu; vous reverrai quelque jour. – Ne vous chagrinez pas. – Job, trotte!»

En prononçant ces mots, M. Jingle enfonça son chapeau à sa mode et s'éloigna d'un pas mesuré. Job s'arrêta, regarda autour de lui, sourit, puis, adressant à M. Pickwick un salut sérieusement moqueur, et à Sam un coup d'œil dont l'audacieuse malice surpasse toute description, il suivit les pas de son estimable maître.

«Sam, dit M. Pickwick, en voyant que son domestique prenait le même chemin.

– Monsieur.

– Restez ici.»

Sam parut incertain.

«Restez ici, répéta M. Pickwick.

– Est-ce que je ne pourrais pas rabattre un peu ce Job Trotter dans le jardin?

– Non certainement.

– Est-ce que je ne peux pas le reconduire à coups de pied, monsieur?

– Non, sous aucun prétexte.»

Pendant un moment, pour la première fois depuis son engagement, Sam eut l'air mécontent et malheureux. Mais sa contenance s'éclaircit immédiatement, car le rusé Muzzle, qui s'était caché derrière la porte, en sortit vivement à l'instant précis, et parvint fort habilement à faire rouler Jingle et son acolyte le long des escaliers, et jusque dans les aloès américains, qui les attendaient en bas.

«Maintenant, monsieur, dit M. Pickwick à M. Nupkins, maintenant, monsieur, ayant accompli notre dessein, mes amis et moi, nous allons vous faire nos adieux, et tout en vous remerciant pour l'hospitalité que nous avons reçue, permettez-moi de vous assurer, en leur nom comme au mien, que nous ne l'aurions pas acceptée, et que nous n'aurions pas consenti à sortir ainsi de la situation où nous nous trouvions, si nous n'y avions pas été incités par un vif sentiment de devoir. Nous retournons à Londres demain matin: votre secret est en sûreté avec nous.»

Ayant ainsi protesté contre ce qui s'était passé dans la matinée, M. Pickwick fit un profond salut aux dames, et malgré les sollicitations de la famille, quitta la chambre avec ses amis.

«Prenez votre chapeau, Sam, dit-il à son domestique.

– Il est en bas, monsieur,» répliqua Sam, et il courut le quérir dans la cuisine.

Le chapeau étant égaré, Sam fut obligé de le chercher et Mary, qui se trouvait là toute seule, l'éclaira. Après avoir regardé de tous les côtés, la jolie bonne, dans son anxiété pour trouver le chapeau perdu, se mit sur ses genoux et retourna tous les objets entassés dans un petit coin derrière la porte. C'était un petit coin fort incommode. On ne pouvait y arriver sans commencer par fermer la porte.

«Le voilà, dit enfin la jolie bonne, n'est-ce pas cela?

– Voyons,» fit Sam.

Mary avait posé la chandelle sur le plancher, et, comme elle éclairait fort peu, Sam fut obligé de se mettre aussi à genoux pour voir si c'était réellement son chapeau. Le recoin était remarquablement petit, et ainsi, sans qu'il y eût de la faute de personne, excepté de l'architecte qui avait bâti la maison Sam et la jolie bonne se trouvaient nécessairement fort près l'un de l'autre.

«C'est bien lui, dit Sam, adieu.

– Adieu, répondit la jolie bonne.

– Adieu, répéta Sam, et en disant cela il laissa tomber le chapeau qu'il avait eu tant de peine à trouver.

– Comme vous êtes maladroit! dit Mary. Vous le perdrez encore si vous n'y prenez pas garde.» Et pour qu'il ne se perdit plus, elle le lui mit sur la tête.

Le visage de la jolie bonne paraissait plus joli encore, étant ainsi levé vers Sam: or, soit à cause de cela, soit par une simple conséquence de leur juxtaposition, il arriva que Sam l'embrassa.

«J'espère que vous ne l'avez pas fait exprès! s'écria-t-elle en rougissant.

– Non, ma chère, mais je vais la faire exprès à présent;» et il l'embrassa une seconde fois.

«Sam! cria M. Pickwick par-dessus la rampe.

– Voilà, monsieur, répondit Sam, en montant les marches quatre à quatre.

– Vous avez été bien longtemps.

– Il y avait quelque chose derrière la porte, qui nous a empêchés de l'ouvrir pendant tout se temps-là, monsieur.»

Tel fut le premier chapitre des amours de Sam.

CHAPITRE XXVI.
Contenant un récit abrégé des progrès de l'action Bardell contre Pickwick

Ayant accompli le principal objet de son voyage en démasquant l'infamie de Jingle, M. Pickwick résolut de retourner immédiatement à Londres, afin de savoir quelles mesures Dodson et Fogg avaient prises contre lui. Exécutant cette résolution avec toute l'énergie de son caractère, il monta à l'extérieur de la première voiture qui quitta Ipswich, le lendemain du jour où se passèrent les mémorables événements que nous venons de rapporter, et arriva dans la métropole le même soir, en parfaite santé, accompagné de ses trois disciples et de Sam.

Là, nos amis se séparèrent pour quelque temps. MM. Tupman, Winkle et Snodgrass se rendirent à leurs domiciles, afin de faire les préparatifs nécessaires pour leur voyage prochain à Dingley-Dell: M. Pickwick et Sam s'établirent dans un hôtel fort bon quoique fort antique, le George et Vautour, George Yard, Lombard-street.

M. Pickwick avait dîné et fini sa seconde pinte d'excellent porto; il avait enfoncé son mouchoir de soie sur sa tête, et posé ses pieds sur le garde-feu; enfin il s'était renversé dans sa bergère, lorsque l'entrée de Sam avec son sac de nuit le tira de sa tranquille méditation.

«Sam, dit-il.

– Monsieur?

– Je pensais justement que j'ai laissé beaucoup de choses chez mistress Bardell, rue Goswell, et qu'il faudra que je les fasse prendre avant de repartir.

– Très-bien, monsieur.

– Je pourrais les envoyer pour le moment chez M. Tupman. Mais avant de les faire enlever, il faudrait les mettre en ordre. Je désirerais que vous allassiez jusqu'à la rue Goswell et que vous arrangeassiez tout cela, Sam.

– Tout de suite, monsieur?

– Tout de suite. Et… attendez, Sam, ajouta M. Pickwick en tirant sa bourse. Il faut payer le loyer. Le terme n'est dû qu'à Noël, mais vous le payerez pour que tout soit fini. Je puis donner congé en prévenant un mois d'avance. Voici le congé. Donnez-le à Mme Bardell. Elle mettra écriteau quand elle voudra.

– Très-bien, monsieur. Rien de plus?

– Rien de plus, Sam.»

Sam se dirigea à petits pas vers l'escalier, comme s'il eût attendu encore quelque chose. Il ouvrit lentement la porte, et étant sorti lentement, l'avait doucement refermée, à deux pouces près, lorsque M. Pickwick cria:

«Sam!

– Oui, monsieur, répondit Sam, en revenant vivement et fermant la porte après soi.

– Je ne m'oppose pas à ce que vous tâchiez de savoir comment Mme Bardell semble personnellement disposée envers moi, et s'il est réellement probable que ce procès infâme et sans base soit poussé à toute extrémité. Je dis que je ne m'oppose pas à ce que vous essayiez de découvrir cela, si vous le désirez, Sam.»

Sam fit un léger signe d'intelligence et quitta la chambre. M. Pickwick enfonça de nouveau le mouchoir de soie sur sa tête et s'arrangea pour faire un somme.

Il était près de neuf heures lorsque Sam atteignit la rue Goswell. Une paire de chandelles brûlaient dans le parloir, et l'ombre d'une couple de chapeaux se distinguait sur la jalousie. Mistress Bardell avait du monde.

Sam frappa à la porte. Après un assez long intervalle, pendant lequel mistress Bardell tâchait de persuader une chandelle réfractaire de se laisser allumer, de petites bottes se firent entendre sur le tapis et master Bardell se présenta.

«Eh bien! jeune homme, dit Sam, comment va c'te mère?

– Elle ne va pas mal, ni moi non plus.

– Eh bien! j'en suis charmé. Dites-lui que j'ai à lui parler, mon jeune phénomène.»

Master Bardell, ainsi conjuré, posa la chandelle réfractaire sur la première marche de l'escalier, et disparut, avec son message, derrière la porte du parloir.

Les deux chapeaux dessinés sur les carreaux étaient ceux des deux amies les plus intimes de mistress Bardell. Elles venaient d'arriver pour prendre une paisible tasse de thé et un petit souper chaud de pommes de terre et de fromage rôti; et tandis que le fromage bruissait et friait devant le feu, tandis que les pommes de terre cuisaient délicieusement dans un poêlon, mistress Bardell et ses deux amies se régalaient d'une petite conversation critique concernant toutes leurs connaissances réciproques. Master Bardell interrompit cette intéressante revue en rapportant le message qui lui avait été confié par Sam.

«Le domestique de M. Pickwick! s'écria mistress Bardell en pâlissant.

– Bonté divine! fit mistress Cluppins.

– Eh bien! réellement je n'aurais pas cru ça, si je n'y avais pas t'été,» déclara mistress Sanders.

Mistress Cluppins était une petite femme vive et affairée; mistress Sanders une personne grosse, grasse et pesante. Toutes les deux formaient la compagnie.

Mistress Bardell trouva convenable d'être agitée, et comme aucune des trois amies ne savait s'il était bon d'avoir des communications avec le domestique de M. Pickwick, autrement que par la ministère de Dodson et Fogg, elles se trouvaient prises au dépourvu. Dans cet état d'indécision, la première chose à faire était évidemment de taper le petit garçon pour avoir trouvé M. Weller à la porte. La tendre mère n'y manqua pas, et il se mit à crier fort mélodieusement.

«Ne m'étourdissez pas les oreilles, méchante créature! lui dit mistress Bardell.

– Ne tourmentez pas votre pauvre chère mère! cria mistress Cluppins.

– Elle en a assez des tourments, ajouta mistress Sanders avec une résignation sympathisante.

– Ah! oui, l'est-elle malheureuse! pauvre agneau!» reprit mistress Cluppins.

Pendant ces réflexions morales, master Bardell hurlait de plus en plus fort.

«Qu'allons-nous faire maintenant? demanda mistress Bardell à mistress Cluppins.

– Je pense que vous devriez le voir, devant un témoin, s'entend.

– Deux témoins, serait plus légal, fit observer mistress Sanders, qui, ainsi que son amie, crevait de curiosité.

– Peut-être qu'il vaudrait mieux le faire venir ici,» reprit mistress Bardell.

Mistress Cluppins adopta avidement cette idée. «Bien sûr! s'écria-t-elle. Entrez, jeune homme, et fermez d'abord la porte, s'il vous plaît.»

Sam saisit l'occasion aux cheveux, et se présentant dans le parloir, exposa, ainsi qu'il suit, sa commission à mistress Bardell:

«Très-fâché de vous déranger, madame, comme disait le chauffeur à la vieille dame en la mettant sur le gril; mais comme je viens justement d'arriver avec mon gouverneur et que nous nous en allons incessamment, il n'y a pas moyen d'empêcher ça, comme vous voyez.

– Effectivement le jeune homme ne peut pas empêcher les fautes de son maître, fit observer mistress Cluppins, sur laquelle l'apparence et la conversation de Sam avaient fait beaucoup d'impression.

– Non certainement, répondit mistress Sanders, en jetant un regard attendri sur le petit poêlon, et en calculant mentalement la distribution probable des pommes de terre, au cas où Sam serait invité à souper.

– Ainsi donc, poursuivit l'ambassadeur, sans remarquer l'interruption, voilà pourquoi je suis venu ici: primo, d'abord, pour vous donner congé: le voilà ici; secondo, pour payer le loyer: le voilà ici; troiso, pour dire que vous mettiez toutes nos histoires en ordre, pour donner à la personne que nous enverrons pour les prendre; quatro, que vous pouvez mettre l'écriteau aussitôt que vous voudrez. Et voilà tout.

– Malgré ce qui est arrivé, soupira mistress Bardell, je dirai toujours et j'ai toujours dit que, sous tous les rapports, excepté un, M. Pickwick s'est toujours conduit comme un gentleman parfait; son argent était toujours aussi solide que la banque, toujours.»

En disant ceci, mistress Bardell appliqua son mouchoir à ses yeux… et sortit de la chambre pour faire la quittance.

Sam savait bien qu'il n'avait qu'à rester tranquille et que les deux invitées ne manqueraient point de parler; aussi se contenta-t-il de regarder alternativement le poêlon, le fromage, le mur et le plancher, en gardant le plus profond silence.

«Pauvre chère femme! s'écria mistress Cluppins.

– Pauvre criature!» rétorqua mistress Sanders.

Sam ne dit rien; il vit qu'elles arrivaient au sujet.

«Riellement je ne puis pas me contenir, dit mistress Cluppins, quand je pense à une trahison comme ça. Je ne veux rien dire pour vous vexer, jeune homme, mais votre maître est une vieille brute, et je désire que je l'eusse ici pour lui dire à lui-même.

– Je désire que vous l'eussiez, répondit Sam.

– C'est terrible de voir comme elle dépérit et qu'elle ne prend plaisir à rien, excepté quand ses amies viennent, par pure charité, pour causer avec elle et la rendre confortable, reprit mistress Cluppins en jetant un coup d'œil au poêlon et au fromage. C'est choquant.

– Barbaresque! ajouta mistress Sanders.

– Et votre maître, qu'est un homme d'argent, qui ne s'apercevrait tant seulement pas de la dépense d'une femme. Il n'a pas l'ombre d'une excuse. Pourquoi ne l'épouse-t-il pas?

– Ah! dit Sam. Bien sûr, voilà la question.

– Certainement, qu'elle lui demanderait la question, si elle avait autant de courage que moi, poursuivit mistress Cluppins avec grande volubilité. Quoi qu'il en soit, il y a une loi pour nous autres femmes, malgré que les hommes voudraient nous rendre comme des esclaves. Et votre maître saura ça à ses dépens, jeune homme, avant qu'il soit plus vieux de six mois.»

A cette consolante réflexion, mistress Cluppins se redressa, et sourit à mistress Sanders, qui lui renvoya son sourire.

«L'affaire marche toujours,» pensa Sam, tandis que mistress Bardell rentrait avec le reçu.

– Voilà le reçu, monsieur Weller, dit l'aimable veuve, et voilà votre reste. J'espère que vous prendrez quelque chose pour vous tenir l'estomac chaud, quand ça ne serait qu'à cause de la vieille connaissance…»

Sam vit l'avantage qu'il pouvait gagner, et accepta sur-le-champ. Aussitôt mistress Bardell tira d'une petite armoire une bouteille avec un verre; et sa profonde affliction la préoccupait tellement qu'après avoir rempli le verre de Sam, elle aveignit encore trois autres verres et les remplit également.

«Ah ça! mistress Bardell, s'écria mistress Cluppins, voyez ce que vous avez fait!

– Eh bien! en voilà une bonne! éjacula mistress Sanders.

– Ah! ma pauvre tête?» fit mistress Bardell, avec un faible sourire.

Sam, comme on s'en doute bien, comprit tout cela. Aussi s'empressa-t-il de dire qu'il ne buvait jamais, avant souper, à moins qu'une dame ne bût avec lui. Il s'ensuivit beaucoup d'éclats de rire, et enfin mistress Sanders s'engagea à le satisfaire et but une petite goutte. Alors Sam déclara qu'il fallait faire la ronde, et toutes ces dames burent une petite goutte. Ensuite la vive mistress Cluppins proposa pour toast: Bonne chance à Bardell contre Pickwick; et les dames vidèrent leurs verres en honneur de ce vœu: après quoi elles devinrent très-parlantes.

«Je suppose, dit mistress Bardell, je suppose que vous avez appris ce qui se passe, monsieur Weller?

– Un petit brin, répondit Sam.

– C'est une terrible chose, monsieur Weller, que d'être traînée comme cela devant le public; mais je vois maintenant que c'est la seule ressource qui me reste, et mon avoué, M. Dodson et Fogg, me dit que nous devons réussir, avec les témoins que nous appellerons. Si je ne réussissais pas, je ne sais pas ce que je ferais!»

La seule idée de voir mistress Bardell perdre son procès affecta si profondément mistress Sanders qu'elle fut obligée de remplir et de vider son verre immédiatement, sentant, comme elle le dit ensuite, que si elle n'avait pas eu la présence d'esprit d'agir ainsi, elle se serait infailliblement trouvée mal.

«Quand pensez-vous que ça viendra? demanda Sam.

– Au mois de février ou de mai, répliqua mistress Bardell.

– Quelle quantité de témoins il y aura! dit mistress Cluppins.

– Ah! oui! fit mistress Sanders.

– Et si la plaignante ne gagne pas, MM. Dodson et Fogg seront-ils furieux, eux qui font tout cela par spéculation, à leurs risques! continua mistress Cluppins.

Yaş sınırı:
12+
Litres'teki yayın tarihi:
01 kasım 2017
Hacim:
590 s. 1 illüstrasyon
Tercüman:
Telif hakkı:
Public Domain
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