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Kitabı oku: «Recherches nouvelles sur l'histoire ancienne, tome I», sayfa 17

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Page 444. «Les auteurs principaux n'étant point d'accord sur la monarchie des Mèdes, nous devons, par amour de la vérité, comparer leurs différents récits. D'une part, Hérodote, qui fleurit au temps de Xercès, raconte que l'empire des Assyriens sur l'Asie avait duré 500 ans lorsqu'il fut renversé par les Mèdes; qu'après cet événement, le pays n'eut point de rois pendant plusieurs générations, et que chaque ville ou canton se gouverna démocratiquement. Plusieurs années s'étant ainsi écoulées, ajoute-t-il, Kyaxarès, homme devenu célèbre par sa justice, fut élevé à la royauté par les Mèdes. Ce premier roi soumit à son pouvoir les peuples voisins, et commença de former un puissant empire. Ses descendants continuèrent d'en reculer les limites jusqu'au règne d'Astyages qui fut vaincu par Kyrus, chef des Perses. Nous n'indiquons en ce moment que la substance des faits; nous en développerons les détails par la suite en lieu convenable. D'après Hérodote, l'élection de Kyaxarès par les Mèdes correspond à l'an 2 de la 17e olympiade258 (711 avant J.-C.).

«Mais cet historien est contredit par Ktésias, qui vécut lors de la guerre de Kyrus le jeune contre Artaxerces son frère, et qui, après avoir été fait prisonnier du roi, acquit ses bonnes grâces par son habileté en médecine, et passa 17 ans à sa cour, très-considéré. Ktésias, consultant les archives royales, dans lesquelles les Perses, d'après une loi positive, écrivent tout ce qui s'est passé dans les temps anciens, a recherché avec soin tous les faits, et après les avoir mis en ordre, il en a transmis la connaissance aux Grecs. Or cet écrivain soutient que les Mèdes, après avoir dépossédé les Assyriens, régirent à leur tour l'Asie sous le commandement suprême d'Arbâk, vainqueur de Sardanapale, comme nous l'avons dit; mais qu'après avoir eu 28 ans de règne, Arbâk laissa l'empire à son fils Mandauk qui régna 50 ans. A celui-ci succéda Sosarmus, 30 ans; puis Artoukas, 50; Arbian, 22; et Artaios, 40.

«Sous le règne de ce dernier s'alluma, entre les Mèdes et les Cadusiens, une violente guerre dont voici le motif. Un Perse, nommé Parsodas, qui par sa vaillance, son habileté et ses autres vertus, était l'objet de l'admiration publique, d'ailleurs très-aimé du roi, et ayant la plus grande influence dans le conseil (d'état); Parsodas, dis-je, se trouvant offensé d'un jugement que le roi avait rendu à son égard, passa chez les Cadusiens avec 3,000 hommes de pied et 1,000 hommes de cheval, etc., etc.—Il s'ensuivit une guerre à outrance. Parsodas arma tous les Cadusiens, au nombre de près de 200,000 hommes, battit Artaios qui en avait amené 800,000, fut créé roi des Cadusiens, et avant de mourir, les engagea, par serment, à ne jamais faire la paix avec les Mèdes. Ce qui a en effet duré jusqu'au temps où Kyrus fit passer aux Perses l'empire de l'Asie.

«Après Artaios, régna Artynes pendant 22 ans, puis Altibaras pendant 40. De son temps, les Parthes refusèrent l'obéissance, et livrèrent la province et leur ville (forte) aux Sakas. De là une guerre de plusieurs années, sous la direction de la reine des Sakas, appelée Zarina, (les Grecs prononcent Tsarina), femme d'une habileté et d'une beauté extraordinaire: la paix se conclut, à condition que les Parthes rentreraient dans le devoir, et que les Mèdes et les Sakas seraient amis ou alliés, rentrant chacun dans leurs anciennes limites. Astibaras, par la suite, accablé de vieillesse, mourut à Ekbatane, et eut pour successeur Aspadas son fils, que les Grecs appellent Astyages; le Perse Kyrus l'ayant vaincu, l'empire de l'Asie passa aux Perses. Nous en avons dit assez sur la domination des Assyriens et des Mèdes.»

Tel est le récit que Diodore nous donne comme un extrait de Ktésias; d'autre part Photius nous apprend que les six premiers livres de cet historien traitent des Assyriens et des autres peuples antérieurs à l'empire des Perses, et que les 17259 autres étaient consacrés à cette nation depuis l'avènement de Kyrus. Ici deux observations se présentent.

D'abord, lorsque Diodore concentre en quelques pages la substance de plus de deux livres de Ktésias260, il est évident qu'il a dû introduire beaucoup d'expressions de son chef, par conséquent altérer le coloris propre de l'original; et cependant ce fragment porte une physionomie orientale, frappante pour tout lecteur qui connaît les mœurs de l'ancienne Asie. Le fond des faits doit être vrai, l'erreur volontaire ou préméditée ne peut avoir lieu que pour les dates; et en effet cette erreur est saillante dans la durée prétendue de l'empire assyrien; car, 1° ces 1306 ans, si on les répartit sur 30 générations, donnent un terme moyen de 43 ans pour chaque règne, ce qui est inadmissible, comme nous le dirons ailleurs.

2° Il serait possible que dans cette partie, comme dans toute autre, Diodore eût considérablement altéré l'exposé de Ktésias; nous allons dans l'instant avoir la preuve d'une insigne falsification qu'il commet sur le texte d'Hérodote. Commençons par examiner les passages de ce dernier concernant les Assyriens; ils sont laconiques, peu nombreux, et par cette raison le commentaire précédent était plus nécessaire.

§ III.
Exposé d'Hérodote

«La ville de Babylone», dit Hérodote (lib. 1°, § CLXXXIV), «a eu un grand nombre de rois, dont je ferai mention dans mon histoire d'Assyrie.» Et au § CVI (même livre Ier):—«Quant à la manière dont Ninive fut prise (par Kyaxarès), j'en parlerai dans un autre ouvrage (qui est évidemment cette même histoire d'Assyrie).»

Par conséquent Hérodote s'était spécialement occupé des Assyriens; il n'en a pas traité légèrement, et lorsqu'il va nous donner de grands résultats, il les aura établis avec connaissance de cause.

Après avoir décrit comment Kyrus détruisit le royaume des Lydiens, voulant remonter à l'origine de la puissance de ce conquérant, et montrer comment il avait renversé l'empire des Mèdes qui avait succédé à l'empire des Assyriens; il dit:

«Mais quel était ce Kyrus qui détruisit l'empire de Krœsus? comment les Perses obtinrent-ils l'empire de l'Asie? Ce sont des détails qu'exige l'intelligence de cette histoire. Je prendrai pour guide quelques Perses qui ont moins cherché à relever les actions des Kyrus qu'à écrire la vérité, quoique je n'ignore pas qu'il y ait sur ce prince trois autres sentiments.»

Ainsi, ce n'est pas seulement l'opinion et les calculs d'Hérodote que nous trouvons dans son ouvrage, ce sont les calculs des Perses savants et impartiaux. Il continue:

§ XCV. «Il y avait 620 ans que les Assyriens étaient les maîtres de la Haute-Asie, lorsque les Mèdes commencèrent les premiers à se révolter. Ayant combattu avec courage et constance contre les Assyriens, pour la liberté, ils l'obtinrent et brisèrent le joug. Les autres nations imitèrent les Mèdes.»

Voilà une durée de 520 ans bien différente des 1306 de Ktésias; et cependant l'on ne peut pas dire qu'Hérodote ait désigné d'autres époques d'origine et de fin; car cette fin opérée par les Mèdes, est bien celle de Sardanapale dont notre historien cite le nom dans une anecdote tout-à-fait convenable à ce prince261. Et cette origine est bien celle qui eut lieu sous Ninus, puisque la durée des rois lydiens, en remontant de Candaules à Agron, fils de Ninus, cadre parfaitement avec le calcul présent, comme nous l'allons voir. Poursuivons.

«Alors tous les peuples du continent se gouvernèrent par leurs propres lois. Mais voici comment ils retombèrent sous la tyrannie: il y avait chez les Mèdes un sage nommé Deïokès, fils de Phraortes: ce Deïokès, épris de la royauté, suivit ce plan de conduite pour y parvenir. Les Mèdes vivaient divisés par bourgades. Deïokès considéré depuis du temps dans la sienne, y pratiquait262 la justice avec d'autant plus de soin, que dans toute la Médie les lois étaient méprisées, et qu'il savait que ceux qui sont injustement opprimés détestent l'injustice: les habitants de sa bourgade, témoins de ses mœurs, le choisirent pour juge, etc., etc.» Hérodote raconte ensuite comment les autres bourgades l'élurent aussi, comment il feignit d'abdiquer et fut élu roi par toutes les tribus des Mèdes; enfin, comme il bâtit la ville d'Ekbatane aux sept enceintes, et constitua un gouvernement sage et vigoureux: «Or Deïokès, ajoute-t-il (§ CI), réunit tous les Mèdes en un seul corps (de nation), et il ne régna que sur eux

§ CII. «Après un règne de 53 ans, Deïokès mourut; son fils Phraortes lui succéda. Le royaume de Médie ne suffit point à son ambition; il attaqua d'abord les Perses, et ce fut le premier peuple qu'il assujettit; avec ces deux nations, l'une et l'autre très-puissantes, il subjugua ensuite l'Asie, etc., etc.»

Voilà le texte d'Hérodote; comparons-lui la citation qu'en fait Diodore.

Hérodote dit que les Assyriens régnèrent 520 ans. Diodore lui fait dire 500, et suppose l'interrègne de plusieurs générations. Hérodote, au contraire limite cet interrègne à un temps très-court. Il appelle Deïokès le roi élu; Diodore y substitue Kyaxarès, trompé par l'identité du nom de leurs pères, les deux Phraortes, dont l'un fut roi et l'autre plébéien; ce qui prouve que Diodore a cité de mémoire avec une excessive légèreté: enfin il attribue au roi élu (Deïokès) les conquêtes qui ne furent faites que par ses successeurs. Avec de si fortes méprises quelle confiance peut mériter un abréviateur? Mais à qui attribuerons-nous l'erreur grossière de placer Ninive sur l'Euphrate? erreur répétée à trois reprises, et qui ne saurait venir des copistes. Diodore ne peut s'en laver, mais Ktésias en est-il bien pur? S'il eût écrit le Tigre, Diodore ne l'eût-il pas copié? Un second fragment de Ktésias, relatif aux Perses263, nous présente deux autres erreurs, qui dans leur genre ne sont guère moins graves que celle-ci; car il va seul contre toutes les notions de l'antiquité, lorsqu'il donne dix-huit ans de règne à Cambyse, qui n'en régna que sept et demi, et 31 à Darius, qui en régna 36. Non-seulement il est démenti par la liste officielle des rois chaldéens, dite Kanon de Ptolomée264, et par Hérodote, mais encore par les chronologies égyptienne et grecque, dont les rapports avec Xercès, Darius, Cambyse et Kyrus, sont établis d'une manière certaine, sur les époques de Salamine, de Platée, du passage de Xercès, du combat de Marathon, de la mort d'Amasis, de Polycrate, de Kyrus, de Pisistrate, etc.; de manière que si les deux nombres de Ktésias étaient admis, tout serait disloqué. Ainsi tout concourt à prouver que Ktésias en général a été peu-soigneux, et que dans les matières scientifiques, l'on ne peut lui accorder qu'une confiance très-circonspecte; actuellement il s'agit d'analyser le plan d'Hérodote, et de fixer d'abord l'époque de la révolte des Mèdes et de la ruine des Assyriens, afin de trouver, 520 ans plus haut, la date de leur fondateur Ninus.

§ Ier.
Calculs d'Hérodote comparés à ceux des Hébreux; dissonance qui en résulte

D'après Hérodote, ou plutôt d'après les savants perses, dont il reçut ses documents sur Kyrus et sur ses ancêtres, les Mèdes, depuis leur révolte contre les Assyriens jusqu'à leur asservissement par les Perses, n'eurent que 4 rois qui, de père en fils, se succédèrent dans l'ordre suivant:


La royauté dura donc 150 ans; or, puisque la dernière année d'Astyag fut l'an 561 avant notre ère, la première année de Deïokès arriva l'an 710 avant notre ère.

Mais, d'autre part, Hérodote, après avoir raconté comment Astyag perdit sa couronne265, ajoute ces mots remarquables:

«Les Mèdes, qui avaient possédé la domination de la Haute-Asie, jusqu'au fleuve Halys, pendant 128 ans, sans y comprendre le temps que dominèrent les Scythes (lequel fut de 28 ans), furent assujettis aux Perses de Kyrus.»

Ici 128 plus 28 font 156: voilà une différence de 6 ans introduite entre la durée de la royauté et celle de la domination nationale, avec cette remarque, que c'est la domination qui a duré les 6 ans plus que la royauté. Hérodote serait-il ici en contradiction? ou serait-ce une faute des manuscrits? La plupart des chronologistes ont cru l'un ou l'autre; mais la confrontation d'un autre calcul fournit une puissante raison de n'être pas de leur avis, et de penser que ces 6 ans sont le temps qui s'écoula depuis l'affranchissement des Mèdes par Arbâk, jusqu'à l'élection de Deïokès, comme roi: de manière que cet affranchissement daterait de l'an 716, et la ruine de Sardanapale, de l'an 717. En effet, à l'article des Lydiens, Hérodote a dit que depuis la mort de Candaules, dernier roi héraclide, en remontant jusqu'à Agron, fils de Ninus, il s'était écoulé 505 ans juste, en 22 générations. Ces 505 ans partent (comme nous l'avons vu) de l'an 728 inclusivement; par conséquent la première année d'Agron, fils de Ninus, tombe en l'an 1232. Actuellement cet auteur nous dit que, selon les calculs mèdes et assyriens, l'empire de Ninus avait duré 520 ans, lorsqu'il fut renversé l'an 717: or ces deux sommes jointes donnent 1237, pour époque de la fondation par Ninus: ce qui établit un synchronisme complet. Remarquez qu'ici Hérodote et Ktésias se trouvent d'accord sur la conquête de la Lydie par Ninus, en sorte que le fait paraît authentique, en démentant Ktésias, seulement quant à la date.

Ce calcul de notre historien, ainsi confirmé, il nous faut le comparer et confronter à notre grand régulateur, le calcul hébreu, qui seul, dans ces siècles reculés, nous donne une série de temps continue.

Suivant, ce calcul, la onzième année de Sédéqiah, dernier roi de Jérusalem, fut la 18e de Nabukodonosar: l'incendie du temple ordonné par ce monarque, l'année suivante, arriva dans sa 19e. Le Nabukodonosar des Hébreux est bien reconnu pour être le Nabokolasar de la liste chaldéenne, ou Kanon de Ptolomée, qui, comme les Hébreux266, lui donne 43 ans de règne. Il régna donc 25 ans depuis la onzième de Sédéqiah. Ses successeurs en régnèrent 23, jusqu'à la prise de Babylone par Kyrus. L'année de cette prise, ou plutôt l'année première de Kyrus, comme roi de Babylone, date de l'an 538. Ajoutez à 538 les 48 années écoulées depuis l'an 19 inclusivement de Nabukodonosar, vous avez l'an 585; donc l'an onze de Sédéqiah, 18e de Nabukodonosar, fut l'an 587 avant notre ère.

Or, en remontant de cette année 587 jusqu'à l'an 716 ou 717, nous avons la série suivante des rois juifs:



De ce tableau, il résulte que la première année d'Ézéqiah tombe à l'an 725; par conséquent sa neuvième à l'an 717: or de là naissent de grandes difficultés contre Hérodote: car à cette époque les annales juives nous montrent les rois de Ninive au comble de leur puissance. L'un d'eux, Salman-Asar, cette année-là même, prenait Samarie après 3 ans de siége: déja son prédécesseur avait enlevé les sujets de ce petit royaume, qui vivaient à l'est du Jourdain: lui, Salman, enleva ceux de l'ouest et acheva de déporter les dix tribus d'Israël en Assyrie, dans les pays de Halah, de Gauzan, de Kabour267, et dans les villages des Mèdes. Donc les Mèdes étaient encore soumis au monarque assyrien; bien plus, pour repeupler le royaume de Samarie, le roi de Ninive, Salman, déporta et y amena des naturels de Babylone, de Kouta, d'Aoua, de Hamat, et des Saphirouim; donc il était le maître absolu ou suzerain de Babylone, comme le dit Ktésias, ainsi que des pays désignés: or les Kutéens, selon Josèphe268, étaient des montagnards perses, les Cossæi de Danville. Aoua était le pays d'Ahouaz, au sud-ouest de Suze. Hamat est en Syrie sur l'Oronte, et les Saphirouim sont les Saspires d'Hérodote, près de la Colchide. Ainsi l'empire assyrien était dans sa force: mais les déportations violentes annoncent de la part de ses rois des craintes et des précautions contre des sujets mécontens et disposés à la révolte.

Peu après cet événement, l'an 14 de Hezqiah269, 712 ans avant J.-C., paraît Sennacherib, dont Hérodote a cité très-correctement le nom, et conté l'histoire selon les Égyptiens qui, en cela, diffèrent peu des Juifs. Ce monarque, irrité de ce que le roi de Jérusalem a refusé le tribut et invoqué le secours de l'Égypte, attaque et prend toutes les villes fortes de Juda, menace la capitale, et envoie à Hezqiah ce message très instructif dans notre question:

«N'as-tu donc pas appris ce que les rois d'Assur ont fait à tous les pays, en les détruisant… et toi; tu te sauverais (de mes mains)?… Les dieux ont-ils sauvé ceux que mes pères ont détruits, les peuples de Gauzan, de Haran, de Ratsaf, les habitants d'Adan en Talachar (Cilicie)? Où est le roi de Hamat, le roi d'Arfad, et ceux de la ville des Saphirouim, de Hanah et d'Aoua?»

Remarquez que les généraux de Sennacherib, en parlant de lui, l'avaient désigné par le titre de Grand-Roi, qu'affectaient les souverains de Ninive.

Ainsi le pays de Gauzan, de Haran et de Ratsaf en Mésopotamie, d'Adan en Cilicie, près de Tarsous et Anchiale, de Hamat sur l'Oronte, siége d'un royaume dès le temps de David: d'Arfad, qui doit être Aruad (Aradus); des Sapires, près de la Colchide, de l'île de Anah dans l'Euphrate, et de Aoua au bas du Tigre; tous ces pays venaient d'être détruits ou conquis par les pères de Sennacherib, c'est-à-dire:

1° Par Phul ou Phal qui, le premier des rois assyriens mentionnés par les Hébreux, parut en Syrie du temps de Manahem, roi de Samarie, qu'il soumit au tribut, 30 ou 40 ans avant Hezqiah.

2° Par Teglat-Phal-Asar qui, au temps d'Achaz, vint, à la prière de ce roi, détruire Damas, où Achaz alla lui rendre ses hommages, et d'où il apporta une foule d'objets de luxe et de culte assyrien inconnus en Judée; des modèles d'autels, de chars consacrés au soleil; un cadran horizontal sur lequel Isaïe opéra la fameuse rétrogradation par un mouvement plus simple que celui du soleil.

Et ce Teglat enleva les tribus de l'est du Jourdain.

3° Par Salmanasar qui, selon l'historien Ménandre traducteur des Annales de Tyr270, conquit toutes les villes phéniciennes, excepté cette ville.

Ainsi depuis Phul l'empire assyrien n'avait cessé de s'accroître, surtout vers le couchant, et il menaçait l'Égypte au temps de Sennacherib. Ce qui, d'une part, dément en partie Ktésias, relativement aux conquêtes attribuées par lui à Ninus, et prouve, de l'autre, qu'Hérodote était mieux instruit, lorsqu'il restreignait l'empire assyrien à la Haute-Asie, qui est proprement le pays élevé que limite le mont Taurus au midi. D'où il faut conclure que la dynastie de Ninus n'avait point encore subi d'interruption; que le règne de Sardanapale n'était point encore passé; sans quoi il faudrait le rejeter au-dessus de Phul, à une époque inconnue; et alors comment concevoir que Ninive, détruite par les Mèdes ou Babyloniens, se trouvât tout à coup la capitale florissante, maîtresse et suzeraine de ces deux nations, et agrandissant ses dépendances par de nouvelles conquêtes? Sardanapale n'a donc pu venir qu'après Sennacherib. Or ce dernier, épouvanté des ravages de la peste et de l'arrivée du roi d'Ethiopie, Taraqah, s'enfuit à Ninive, cette même année 712, 14e d'Ézéqiah. Il y fut tué, très-peu de temps après, par ses deux fils aînés; et remplacé par le plus jeune, Asar-Adon ou Asar-Adan.

Guidés par l'ensemble de ces faits, quelques chronologistes ont cru reconnaître dans ce dernier prince assyrien, le Sardanapale des Grecs:

D'abord, parce qu'immédiatement après l'avénement d'Asar-Adon, les Juifs, jusqu'alors tourmentés par les Assyriens, restent dans une tranquillité profonde; leurs chroniques ne disent plus un seul mot de Ninive, et au contraire l'on voit bientôt après l'empire des Chaldéens ou de Babylone occuper exclusivement la scène, et finir par subjuguer le reste de la Phénicie et de la Syrie, jusqu'au désert d'Egypte.

2° Parce que tous les éléments du nom grec se présentent dans le nom chaldéen: car en supprimant les deux a, comme ont dû le faire les Grecs, l'on obtient Sardan; et si l'on remarque que Phul ou Phal fut son aïeul ou bisaïeul, on trouve que, d'après un usage oriental, il dut s'appeler Sardan, fils de Phal (Sardanapal.)

Mais alors comment concilier son règne qui, selon les annales juives, s'ouvre en l'an 712, avec le calcul d'Hérodote qui le termine en l'an 717? Voilà le grand obstacle, le véritable nœud gordien, qui jusqu'à ce jour a déconcerté tous les chronologistés: barrés ici dans leur marche, ils se sont jetés à l'écart dans des hypothèses toutes vicieuses par leur base, toutes réfutées victorieusement l'une par l'autre. L'on pourrait en cette occasion comparer les chronologistes à des chasseurs qui, ayant perdu la trace du gibier, divaguent de divers côtés sur de fausses voies, et malgré eux sont toujours ramenés au lieu circonscrit où la piste leur a échappé. Instruits par leur exemple, et convaincus par l'ensemble des faits, que la solution du problème se tenait ici cachée sous quelque incident matériel et grossier, nous résolûmes de sonder de toutes parts le terrain, et, au lieu d'hypothèses compliquées, de faire une supposition très-simple, qui ne troublât rien. Nous nous dîmes:

258.Tout ce prétendu extrait d'Hérodote est faux, comme nous l'allons voir ci-après.
259.Par conséquent, 23 livres, qui, avec celui des Indiens, font 24, en imitation d'Homère.
260.Voyez page 433 [%%N° page]. Pour la fin du règne de Sardanapale, il cite Ktésias en son livre second: les Mèdes ont dû commencer avec le livre III.
261.«J'avais ouï dire qu'il s'était fait quelque chose de semblable à Ninive, ville des Assyriens. Quelques voleurs, instruits du lieu souterrain où Sardanapale, roi de Ninive, conservait d'immenses sommes d'argent, formèrent le complot de les enlever. Pour cet effet, après avoir bien mesuré leur distance au palais du roi, ils ouvrirent une mine dans la maison qu'ils habitaient, et pendant la nuit, jetant les terres provenues de leur fouille dans le Tigre, qui baigne Ninive, ils finirent par arriver au but qu'ils désiraient.» Hérodote, lib. II, § CL.
262.Larcher a traduit: y rendait la justice; ce terme ne se dit que d'un juge déja constitué: Deïokès, encore simple particulier, la pratiquait; il ne la rendit que lorsqu'ensuite il fut élu juge.
263.Voyez Photius, Biblioth. historica, pages 114 et 115.
264.Cambyse règne 8 ans, dans le Kanon, parce que cette liste, qui n'admet point de fractions, lui donne les 5 mois de Smerdis.
265.Lib. I, § CXXX.
266.Ihouïkin, disent leurs annales, fut tiré de prison l'an 37 de sa captivité, première année d'Aouil-Mérodak:or il y avait été jeté l'an 8 de Nabukodonosar; donc, etc.
267.Kalakène, Gauzanitèz et Kaboras de Ptolémée. Ces deux derniers situés en Mésopotamie, à 50 et 60 lieues de Ninive. Le Kalakène est à l'est du Tigre, sur le Grand-Zab, ou Lycus.
268.Joseph. Antiq. judaic., lib. XI, n° 2, initio.
269.Reg. II, chap. 18.
270.Voyez Josèphe, contre Appion, lib. I.
Yaş sınırı:
12+
Litres'teki yayın tarihi:
30 haziran 2018
Hacim:
426 s. 27 illüstrasyon
Telif hakkı:
Public Domain