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Kitabı oku: «Œuvres complètes de lord Byron, Tome 1», sayfa 22

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136. Cette heure n'a pas encore sonné pour nous, mais vous l'entendrez, et comme dans l'extase de votre rénovation vous auriez peine à croire la vérité de ce qui se passe aujourd'hui, je juge à propos de l'écrire pour votre instruction. Mais plutôt en périsse entièrement la mémoire! – et si par hasard vous vous rappelez notre siècle, méprisez-nous plus profondément que nous ne méprisons les sauvages. Ceux-là peignent, il est vrai, leurs membres nus, mais ce n'est pas avec du sang.

137. Et quand vous entendrez les historiens parler de trônes et de ceux qui les remplissent, reportez-vous aux pensées qu'inspirent les os gigantesques de Mammoth269; demandez-vous ce que l'ancien monde pouvait faire de pareils objets, ou comparez-les aux hiéroglyphes égyptiens, ces piquantes énigmes offertes aux âges futurs, et sur lesquelles on fait tant de conjectures chimériques pour expliquer le but heureusement caché de la construction des pyramides.

138. Lecteur! j'ai tenu ma parole, – du moins tout ce que je vous avais promis dans le chant cinquième. Vous avez eu des esquisses d'amour, de tempête, de voyage et de guerre: – le tout, vous en conviendrez, dessiné avec soin et digne de l'épopée, si ma véracité n'était pas un motif d'exclusion. J'ai beaucoup moins délayé mon thème que mes prédécesseurs en poésie. Je chante avec négligence, mais Phébus daigne de tems en tems me présenter une corde

139. Qui tour à tour exprime sous mes doigts les accens de la harpe, du luth ou du violon270. Pour ce qui advint ensuite au héros de cette grande intrigue poétique, il ne tiendrait qu'à moi de vous le raconter tout au long; mais j'aime mieux faire une pause tout au beau milieu de ma course, après m'être fatigué à battre les opiniâtres murs d'Ismaïl. Et cependant Juan est chargé d'une dépêche dont on attend impatiemment l'arrivée à Pétersbourg.

140. Cet honneur lui fut conféré en récompense de son courage et de son humanité; – car les hommes finissent par rendre hommage à cette vertu, après avoir long-tems suivi, par vanité, leurs inspirations féroces. Juan reçut quelques complimens pour avoir sauvé d'un délire de carnage son innocente petite captive, et je suis sûr qu'il eut plus de joie de la voir préservée de la mort, que de son nouveau ruban de Saint-Vladimir.

141. L'orpheline musulmane suivit son protecteur, car elle n'avait plus d'asile, de maison, de ressources. Tous ceux qui l'avaient aimée, semblables à la triste famille d'Hector, avaient péri sur les murs ou dans l'enceinte de la ville, et sa patrie elle-même n'était que le spectre d'elle-même. Désormais le muezzin271 ne devait plus appeler les citoyens à la prière; – Juan pleurait, et jurait de défendre sa jeune orpheline. Il ne fut pas parjure.

SUPPLÉMENT AUX NOTES DU CHANT VIII

STROPHE 6.

«La nuit était obscure; un brouillard épais ne nous permettait de distinguer autre chose que le feu de notre artillerie, dont l'horizon était embrasé de tous côtés. Ce feu, partant du milieu du Danube, se réfléchissait sur les eaux et offrait un coup-d'œil très-singulier.» (Manuscrit du duc de Richelieu.)

STROPHE 7.

«À peine eut-on parcouru l'espace de quelques toises au-delà des batteries, que les Turcs, qui n'avaient point tiré pendant toute la nuit, s'apercevant de nos mouvemens, commencèrent, de leur côté, un feu très-vif, qui embrasa le reste de l'horizon. Mais ce fut bien autre chose lorsque, avancés davantage, le feu de la mousqueterie commença dans toute l'étendue du rempart que nous apercevions. Ce fut alors que la place parut à nos yeux comme un volcan dont le feu sortait de toutes parts.» (Ibid.)

STROPHE 8.

«Un cri universel d'Allah! qui se répétait tout autour de la ville, vint encore rendre plus extraordinaire cet instant, dont il est impossible de se faire une idée.» (Ibid.)

STROPHE 9.

Toutes les colonnes étaient en mouvement; celles qui attaquaient par eau, commandées par le général Arseniew, essuyèrent un feu épouvantable et perdirent, avant le jour, un tiers de leurs officiers. (Histoire de la Nouvelle Russie.)

STROPHE 10.

Le prince de Ligne fut blessé au genou, le duc de Richelieu eut une balle entre le fond de son bonnet et sa tête. (Ibid.)

STROPHE 11.

Le brigadier Marcow, insistant pour qu'on enlevât le prince blessé, reçut un coup de fusil qui lui fracassa le pied. (Ibid.)

STROPHE 12.

Trois cents bouches à feu vomissaient sans interruption, et trente mille fusils alimentaient sans relâche une grêle de balles. (Ibid.)

STROPHE 15.

Les troupes déjà débarquées se portèrent à droite pour s'emparer d'une batterie, et celles débarquées plus bas, principalement composées des grenadiers de Fanagorie, escaladaient le retranchement et la palissade. (Ibid.)

STROPHE 31.

«N'apercevant plus le commandant du corps dont je faisais partie, et ignorant où je devais porter mes pas, je crus reconnaître le lieu où le rempart était situé: on y faisait un feu assez vif, que je jugeai être celui de la seconde colonne de terre, aux ordres du major général de Lascy.» (Manuscrit du duc de Richelieu.)

STROPHE 37.

«Je me dirigeai du côté que je jugeai être celui de la seconde colonne, et appelant ceux des chasseurs qui étaient autour de moi en assez grand nombre, je m'avançai…» (Ibid.)

STROPHE 44.

«Les Turcs, de derrière les travers et les flancs des bastions voisins, faisaient un feu très-vif de canon et de mousqueterie. Je gravis, avec les gens qui m'avaient suivi, le talus intérieur du rempart.» (Ibid.)

STROPHES 46 ET 47.

«Ce fut dans cet instant que je reconnus combien l'ignorance du constructeur des palissades était importante pour nous; car, comme elles étaient placées au milieu du parapet, il y avait de chaque côté neuf à dix pieds sur lesquels on pouvait marcher, et les soldats, après être montés, avaient pu se ranger commodément sur l'espace extérieur et enjamber ensuite les palissades, qui ne s'élevaient que d'à peu près deux pieds au-dessus du niveau de la terre.» (Ibid.)

STROPHE 56.

Le général Lascy voyant arriver un corps si à propos à son secours, s'avança vers l'officier qui l'avait conduit, et le prenant pour un Livonien, lui fit, en allemand, les complimens les plus flatteurs. Le jeune militaire, qui parlait parfaitement cette langue, y répondit avec sa modestie ordinaire. (Note de M. de Castelnau, Histoire de Russie.)

STROPHE 70.

Parmi les colonnes, une de celles qui souffrirent le plus était commandée par le général Kutusow. Ce brave militaire… marche au feu avec la même gaîté qu'il va à une fête; il sait commander avec autant de sang-froid qu'il déploie d'esprit et d'amabilité dans le commerce habituel de la vie. (Histoire de la Nouvelle Russie.)

STROPHE 71.

Le brave Kutusow se jeta dans le fossé, fut suivi des siens et ne pénétra jusqu'au haut du parapet qu'après avoir éprouvé des difficultés incroyables. Les Turcs accoururent en grand nombre: cette multitude repoussa deux fois le général jusqu'au fossé, qu'il ne repassa qu'après avoir perdu presque tous ses officiers et un grand nombre de soldats. – Le brigadier de Ribeaupierre perdit la vie dans cette occasion; il avait fixé l'estime générale, et sa mort occasiona beaucoup de regrets. (Ibid.)

STROPHES 72 ET 73.

Quelques troupes russes, emportées par le courant, n'ayant pu débarquer sur le terrain qu'on leur avait prescrit, longèrent le rempart après la prise du cavalier, et ouvrirent la porte dite de Kilia aux soldats du général Kutusow. (Ibid.)

STROPHES 74, 75, 76 ET 77.

Il était réservé aux Cosaques de combler de leurs corps la partie du fossé où ils combattaient. La première partie de leur colonne fut foudroyée par le feu des batteries, et parvint néanmoins au haut du rempart. Les Turcs la laissèrent un peu s'avancer dans la ville et firent deux sorties par les angles saillans des bastions. Alors, se trouvant prise en queue, elle fut écrasée. Cependant, le lieutenant-colonel Yesouskoï, qui commandait la réserve, composée d'un bataillon du régiment de Polozk, traversa le fossé sur les cadavres des Cosaques, et extermina tous les Turcs qu'il eut en tête: ce brave homme fut tué pendant l'action. (Ibid.)

STROPHE 78.

C'est ici le lieu de placer une observation que nous prenons dans les Mémoires qui nous guident; elle fait remarquer combien il est mal vu de donner beaucoup de cartouches aux soldats qui doivent emporter un poste de vive force, et, par conséquent, où la baïonnette doit principalement agir. Ils pensent ne devoir se servir de cette dernière arme que lorsque les cartouches sont épuisées; dans cette persuasion, ils retardent leur marche, et restent plus long-tems exposés au canon et à la mitraille de l'ennemi. (Histoire de la Nouvelle Russie.)

STROPHES 79, 80 ET 81.

La jonction de la colonne de Meknop ne put s'effectuer avec celle qui l'avoisinait que lorsque celle-ci eut fait la plus grande partie du chemin: une fois réunies, ces colonnes attaquèrent un bastion et éprouvèrent une résistance opiniâtre. Le bastion est emporté; le séraskir défendait cette partie: un officier de marine anglais veut le faire prisonnier et reçoit un coup de pistolet qui l'étend roide mort. Les Russes passent trois mille Turcs au fil de l'épée; seize baïonnettes percent à la fois le séraskir. (Ibid.)

STROPHES 91, 92, 93, 94, 95 ET 96.

«Je ne puis m'empêcher, pour servir d'adoucissement au souvenir de tant de malheurs, de raconter que je sauvai la vie à une fille de dix ans, dont l'innocence et la candeur formaient un contraste bien frappant avec la rage de tout ce qui m'environnait.

«En arrivant sur le bastion où le combat cessa et où commença le carnage, j'aperçus un groupe de quatre femmes égorgées, entre lesquelles cet enfant, d'une figure charmante, cherchait un asile contre la fureur de deux Cosaques qui étaient sur le point de la massacrer. Ce spectacle m'attira bientôt, et je n'hésitai pas, comme on peut le croire, à prendre entre mes bras cette infortunée que les barbares voulurent y poursuivre encore. J'eus bien de la peine à me retenir et à ne pas percer ces misérables du sabre que je tenais suspendu sur leur tête: je me contentai cependant de les éloigner, non sans leur prodiguer les coups et les injures qu'ils méritaient, et j'eus le plaisir d'apercevoir que ma petite prisonnière n'avait d'autre mal qu'une coupure légère que lui avait faite au visage le même fer qui avait percé sa mère.» (Manuscrit du duc de Richelieu.)

STROPHES 104 À 119.

Le sultan périt, dans l'action, en brave homme, digne d'un meilleur destin: ce fut lui qui rallia les Turcs lorsque l'ennemi pénétra dans la place; ce fut lui qui marcha contre les Russes, trop avides de pillage, et qui, dans vingt occasions différentes, combattit en héros. Ce sultan, d'une valeur éprouvée; surpassait en générosité les plus civilisés de sa nation: cinq de ses fils combattaient à ses côtés, il les encourageait par son exemple; tous cinq furent tués sous ses yeux, il ne cessa point de se battre, répondit par des coups de sabre aux propositions de se rendre, et ne fut atteint du coup mortel qu'après avoir abattu de sa main beaucoup de Cosaques des plus acharnés à sa prise. Le reste de sa troupe fut massacré. (Histoire de Russie.)

STROPHES 120, 121 ET 122.

Quoique les Russes fussent répandus dans la ville, le bastion de pierre résistait encore: il était défendu par un vieillard, pacha à trois queues, et commandant les forces réunies à Ismaïl. On lui proposa une capitulation: il demanda si le reste de la ville était conquis; sur cette réponse, il autorisa quelques-uns de ses officiers à capituler avec M. de Ribas, et, pendant ce colloque, il resta étendu sur des tapis placés sur les ruines de la forteresse, fumant sa pipe, avec la même tranquillité et la même indifférence que s'il eût été étranger à tout ce qui se passait. (Ibid.)

FIN DU PREMIER VOLUME
269.Voyez la note de la strophe 38 du chant IX.
270.«Encore le bon mot trivial qui gâte l'idée noble.
(Note de M. A. P.)  Cette note du premier traducteur est fort injuste. Il n'y a dans le texte anglais ni trivialité, ni bon mot, ni prétention à l'idée noble; la pensée de Byron est claire, simple et vraie. Le mot fiddle, violon, est en anglais fort poétique, et l'on ne peut même expliquer pourquoi notre poésie en dédaigne l'emploi. Je remarquerai, à ce sujet, que chez nous presque tous les mots qui expriment des idées modernes ne sont pas admis dans la poésie noble. J'en citerai pour exemple fusil, baïonnette, violon, canon, etc. Rien ne montre mieux l'asservissement de notre prosodie aux routines de l'antiquité.
271.Nom du prêtre qui tous les jours appelle les vrais croyans à la prière du haut de la galerie extérieure des minarets. «Quand le muezzin a une belle voix, dit Byron, dans les notes du Giaour, l'effet produit par les derniers mots qu'il prononce, Allah! Hu! est plus solennel et plus imposant que celui des meilleures cloches chrétiennes.»
Yaş sınırı:
12+
Litres'teki yayın tarihi:
26 haziran 2017
Hacim:
440 s. 1 illüstrasyon
Tercüman:
Telif hakkı:
Public Domain