Kitabı oku: «Œuvres complètes de lord Byron, Tome 10», sayfa 22
LETTRE CLXXXII
À M. MOORE
23 mai 1814.
«Je ne puis résister au désir de vous faire passer le numéro du 3 juillet 1813, de la Gazette du gouvernement de Java, que Murray vient de m'envoyer. Que pensez-vous de nous voir, vous et moi, exciter les combats des journalistes dans les mers des Indes? Cela ne ressemble-t-il pas à de la gloire? cela n'a-t-il pas une sorte d'odeur de postérité? C'est quelque chose de divertissant de savoir qu'à cinq mille milles de nous de pauvres écrivains se font la guerre à notre sujet, tandis que nous sommes ici de si bon accord. Rapportez ce journal dans votre poche; nous en rirons ensemble comme j'en ai ri seul.
»Toujours tout à vous,»
BYRON.
Il parle souvent de cette circonstance dans le journal qu'il tint étant à l'étranger. Voici entre autres un passage des pensées détachées, où l'on verra que, par un léger manque de mémoire, il dit qu'il me montra cette gazette pour la première fois quand nous allions dîner.
«En 1814, Moore et moi allions ensemble dîner chez lord Grey, in Portman-Square, quand je tirai de ma poche une Gazette de Java, que Murray m'avait envoyée, et dans laquelle se trouvait une longue controverse sur notre mérite relatif comme poètes. Il était assez amusant de nous voir aller dîner bras dessus bras dessous, tandis qu'ils se disputaient à cause de nous, et guerroyaient en notre honneur dans les mers de l'Inde; il est vrai que cette feuille avait six mois de date, et que les colonnes en étaient pleines de critique batavienne. Voilà ce que c'est que la renommée!»
LETTRE CLXXXIII
À M. MOORE
31 mai 1814.
«Comme probablement je ne vous verrai pas aujourd'hui, je vous écris pour vous prier, si cela ne dérange pas trop vos projets, de rester ici jusqu'à dimanche, sinon pour m'obliger moi-même, du moins pour faire plaisir à beaucoup d'autres personnes, qui seront bien fâchées de vous perdre. Quant à moi, je le répète encore, j'aimerais mieux que vous fissiez de plus longs séjours ici, ou que vous n'y vinssiez pas du tout; car ces courtes apparitions ne font que me rendre ensuite votre absence plus pénible.
»Vous croyez, j'en suis presque sûr, que je n'ai pas assez rendu justice à ce petit chef-d'œuvre de beauté avec lequel vous vouliez me marier. Mais si vous réfléchissez à ce que sa sœur a dit à ce sujet, vous vous étonnerez moins que mon amour-propre se soit alarmé, d'autant plus que je n'ai eu avec votre héroïne que les rapports les plus simples et les plus généraux de la société. Si lady *** avait paru le désirer, ou même ne pas s'y opposer, j'aurais poussé ma pointe, et j'aurais pu me marier, si toutefois l'autre partie eût été consentante, avec la même indifférence qui a glacé la mer de presque toutes mes passions. C'est cette même indifférence qui me rend si irrésolu, et qui me donne l'air capricieux. Ce n'est pas empressement pour de nouveaux objets: c'est que rien ne fait assez impression sur moi pour me fixer. Je n'éprouve pas non plus de dégoûts: je suis seulement indifférent à tout. La preuve en est que les obstacles, même les plus légers, sont sûrs de m'arrêter. Je ne saurais attribuer cela à de la timidite, car j'ai fait dans mon tems des choses assez impudentes; et, généralement parlant, les obstacles sont des aiguillons pour tout le monde. Il n'en est pas ainsi de moi; et si un brin de paille s'opposait à mon passage, je n'aurais pas l'énergie de me baisser pour le ramasser ou l'écarter.
»Je vous écris cette longue tirade, parce que je ne voudrais pas vous laisser supposer que je me moque de propos délibéré de vous ou de qui que ce fût. Si vous avez cette idée, au nom de saint Hubert, patron des chasseurs et des bêtes à cornes, mariez-moi à qui vous voudrez; n'importe, pourvu que cela convienne à un tiers, et que cela ne me prenne pas trop de tems pendant le jour.
»Toujours tout à vous, etc.»
LETTRE CLXXXIV
À M. MOORE
14 juin 1814.
«Je pourrais bien faire de la sensibilité maintenant, mais je ne le veux pas. La vérité est que j'ai essayé toute ma vie de m'endurcir le cœur, sans y réussir entièrement, quoique je sois en bon chemin; eh bien! vous ne sauriez croire combien je suis peiné de votre départ. Ce qui ajoute à mes regrets, c'est de vous avoir si peu vu au milieu de ces assemblées si nombreuses qu'elles en deviennent comme des déserts, et où il faudrait s'habituer, comme le chameau, à supporter la chaleur et la soif. Le printems dure si peu, et il est généralement si laid!
»Les journaux vous diront tout ce qu'on peut dire des empereurs, rois, etc. Ils ont dîné, soupé, et montré leurs figures communes dans tous les lieux publics et dans divers salons. Leurs uniformes sont assez bien, mais un peu écourtés aux basques; et leur conversation est un catéchisme, pour les demandes et les réponses duquel je vous renvoie à ceux qui l'ont entendu.
»J'ai dessein de quitter bientôt Londres pour Newsteadt. Dans ce cas, je ne serai pas loin de votre hermitage; et, à moins que Mrs. Moore ne vous retienne à la maison en vous donnant un nouvel héritier, nous pourrons vous voir. Vous viendrez chez moi, ou j'irai chez vous, comme vous voudrez, pourvu que nous nous voyions. J'ai reçu une invitation d'Aston, mais je n'ai pas dessein d'y aller. J'ai eu aussi des nouvelles de ***. Je serais bien aise de la revoir, car il y a des années que je ne l'ai vue; et quoique le feu qui ne saurait se rallumer soit éteint en moi, je ne sais si un de ces délicieux sourires d'autrefois ne pourrait me faire oublier un moment la monotonie du fleuve de la vie.
»Je vais chez R*** ce soir, à l'un de ces soupers qui devraient être des dîners. Je ne l'ai pas vu une seule fois, et sa femme très-rarement depuis votre départ. Je vous disais bien que vous étiez l'anneau principal de la chaîne qui nous liait. Quant à ***, nous n'avons pas échangé une parole depuis. Le départ du courrier ne me permet pas de continuer ce griffonnage. Je vous en dirai davantage une autre fois.
»Toujours tout à vous, mon cher Moore.
»P. S. Gardez le Journal 117. Je me soucie peu de ce qu'il peut devenir; s'il a pu vous amuser, je suis charmé de l'avoir écrit. Lara est fini: je le copie pour mon troisième volume, que l'on prépare en ce moment, mais plus de publication séparée.»
Note 117: (retour) Le Journal dont j'ai donné précédemment des extraits.(Note de Moore.)
À M. MURRAY
14 juin 1814.
«Je vous renvoie votre paquet de ce matin. Avez-vous entendu dire que Bertrand soit revenu à Paris avec la nouvelle que Buonaparte a perdu la tête? Ce n'est qu'un bruit; mais si cela est vrai, je puis, comme Fitzgerald et Jérémie, de lamentable mémoire, élever des prétentions au titre de prophète pour avoir dit qu'il devait devenir fou, et cela dans l'avant-dernière strophe d'une certaine ode, qui, ayant été trouvée absurde par plusieurs critiques profonds, a d'autant plus de prétentions à l'inspiration qu'elle est plus inintelligible.
»Toujours tout à vous, etc.»
LETTRE CLXXXV
À M. ROGERS
19 juin 1814.
«Je suis toujours obligé de venir vous tourmenter par suite de mes balourdises: en voici une nouvelle. M. Wrangham s'est présenté plusieurs fois pour me voir, et j'ai perdu l'occasion de faire sa connaissance, ce dont je suis bien fâché; mais vous qui connaissez mes habitudes étranges et variables, vous n'en serez pas étonné; et, j'en suis sûr, vous n'attribuerez pas cette maladresse à aucun dessein d'offenser une personne qui m'a montré beaucoup de bienveillance, et dont la réputation et les talens lui donnent des droits à l'estime générale. Je me lève très-tard; je passe ensuite la matinée à faire des armes et à boxer, et à une infinité d'autres exercices très-salutaires, mais qui n'auraient rien d'agréable pour mes amis, que je suis forcé de ne point recevoir pendant ce tems-là. Je ne sors jamais que le soir; et je n'ai pas eu le bonheur de rencontrer une seule fois M. Wrangham, chez lord Lansdowne ou chez lord Jersey, où j'espérais lui présenter mes respects.
»Je voulais lui écrire; mais quelques mots de vous feront plus d'effet que tous les sesquipedalia verba dont j'aurais pu m'aviser en cette occasion. Qu'il me suffise de dire que, sans le vouloir, je trouve moyen de désobliger tout le monde, et que j'en suis désolé après.
»Toujours tout à vous, etc.»
Les billets suivans, non datés, et adressés à M. Rogers, doivent avoir été écrits vers cette époque.
Dimanche.
«Je suis charmé que vous n'alliez pas chez Corinne, car je venais, à l'instant, d'envoyer une excuse; je ne me sens pas assez bien pour y aller ce soir. Je ne crois pas avoir besoin d'en envoyer une autre à Shéridan pour son invitation de mercredi, que je suppose avoir bien entendu de la même manière que vous. Avec lui, il ne faut pas prendre au pied de la lettre l'axiome de Mirabeau, les mots sont des choses.
»Toujours tout à vous.»
«Je viendrai vous voir à sept heures moins un quart, si cela peut vous convenir. Je vous renvoie Sir Proteus 118; je vous en dirai seulement comme disait Johnson à quelqu'un: Et nous sommes encore vivans après cela.
»Croyez-moi toujours, etc.»
Note 118: (retour) Pamphlet satirique dans lequel tous les écrivains de l'époque étaient attaqués.(Note de Moore.)
Mardi.
«Shéridan était d'abord trop sobre hier pour se rappeler votre invitation; mais il en a retrouvé le souvenir au fond de la troisième bouteille. Mme de Staël a accablé Withbread à force de parler; Shéridan s'est moqué d'elle; elle a confondu sir Humphry, et mis absolument votre serviteur à la torture. Le reste, grands noms cependant sur le livre rouge, n'étaient là que de purs segmens du cercle. Mademoiselle a dansé une sarabande russe avec beaucoup de force, de grâce et d'expression.
»Toujours, etc.»
A M. MURRAY
21 juin 1814.
«Je suppose que Lara est allé à tous les diables, ce qui n'est pas grand dommage; seulement, laissez-le moi savoir, ce qui m'évitera la peine de copier le reste, et, ce reste, jetez-le au feu. Cela ne me tourmente pas du tout; je ne serais pas fâché de n'avoir pas à continuer la copie qui va très-lentement. Ainsi, vous voyez que vous pouvez parler avec franchise; si toutefois je me trompais, dites-le moi encore, afin que je sois moins paresseux.
»Tout à vous, etc.»
LETTRE CLXXXVI
A M. ROGERS
27 juin 1814.
«Vous ne pouviez me faire un présent plus agréable que Jaqueline; elle est pleine de grâce, de douceur et de poésie. Il y a surtout tant de poésie, qu'on ne remarque pas la faiblesse de la fable, qui est simple, mais cependant suffisante. Je m'étonne que vous ne nous donniez pas plus souvent des compositions de ce genre. J'aime assez les affections douces, encore que ce ne soit pas mon fort; et personne ne saurait les peindre avec autant de vérité et de bonheur que vous. J'avais presque envie de vous payer en nature, ou, pour mieux dire, d'une manière bien dénaturée 119; car je viens de digérer deux chants d'horreurs et de sombres mystères.
Note 119: (retour) Il ne nous a pas été possible de traduire plus exactement le jeu de mots anglais in kind et unkind.(N. du Tr.)
»Allez-vous chez lord Essex ce soir? Dans ce cas, voulez-vous que je vous vienne prendre à l'heure qu'il vous conviendra? J'ai dîné hier avec toute la famille Holland chez lord Cowper; lady C. a été très-gracieuse, ce qui lui est plus aisé qu'à personne, quand elle le veut bien. Je n'ai pas été fâché de les revoir; car je ne saurais oublier qu'ils ont eu toute sorte de bontés pour moi.
»Toujours bien sincèrement votre, etc.
BYRON.
»P. S. Y a-t-il quelque chance ou quelque probabilité d'un rapprochement avec lord Carlisle? je suis disposé à faire tout ce qui sera raisonnable ou même déraisonnable pour y parvenir. Je l'aurais tenté plus tôt sans le Courrier, et la crainte qu'à cette époque, on ne se méprît sur mes motifs. Voyez, examinez.»
Pendant un autre voyage de courte durée que je fis à cette époque à Londres, je trouvai son poème de Lara, qu'il avait commencé à la fin de mai, entre les mains de l'imprimeur et, pour ainsi dire, prêt à paraître. Avant de partir pour la campagne, il m'en avait, un soir que nous nous rendions à quelque réunion, récité les cent vingt premiers vers qu'il avait composés la veille, en même tems il m'avait donné une idée générale de la fable et des principaux caractères.
Ses petits billets à M. Murray, pendant l'impression de cet ouvrage, sont aussi singuliers et aussi pleins d'impatience que ceux que j'ai déjà cités; mais des matières plus importantes nous pressent, et je ne m'arrêterai pas à les transcrire en entier. Dans l'un d'eux il dit: «Je viens de corriger les plus infernales balourdises qui se puissent fourrer dans une épreuve.» Dans un second: «J'espère que la prochaine épreuve sera meilleure; celle-ci eût consolé Job, si c'eût été celle du livre de son ennemi.» Un troisième contient seulement ces mots: «Mon cher monsieur, vous voulez de nouvelles batailles, en voici. Tout à vous, etc.»
Les deux lettres suivantes me furent adressées à Londres à cette époque.
LETTRE CLXXXVII
À M. MOORE
8 juillet 1814.
«Je suis revenu à Londres hier soir, et j'espérais vous voir aujourd'hui. Je serais allé chez vous si, quoiqu'effroyablement en bonne santé du reste, je n'avais un petit mal de tête, suite de ce qu'on appelle mener joyeuse vie: je suis maintenant au moment glacial de redevenir plus rangé. Naturellement, je serais bien fâché que nos parallèles ne déviassent pas en une intersection avant votre redépart pour la campagne, après la conclusion de ce procès 120 dont les journaux nous ont entretenus; mais si vous êtes trop occupé, et que le tems ou les affaires s'opposent à ce que nous nous voyions, je ne vous en garderai pas rancune.
Note 120: (retour) Il fait allusion à un procès en contrefaçon intenté à l'un de ses confrères par l'éditeur de mes œuvres musicales, M. Power, dans lequel j'avais été cité comme témoin.(Note de Moore.)
»Rogers et moi nous sommes ligués ensemble contre le public. Que notre volume paraisse ou non, c'est ce que je ne sais pas encore. Je crains que Jaqueline, qui est vraiment très-belle, ne se trouve là en mauvaise compagnie 121; mais, dans ce cas, ce n'est pas elle qui en souffrirait le plus.
Note 121: (retour) Lord Byron me proposa ensuite de me joindre à eux pour cette publication; mais cet honneur me parut trop dangereux, et je le refusai.(Note de Moore.)
»Je vais du côté de la mer, et de là en Écosse. Je n'ai rien fait, ou du moins je n'ai rien fait de bon, et suis toujours bien sincèrement, etc.»
LETTRE CLXXXVIII
À M. MOORE
«Ne vous ayant pas vu, je suppose que la philosophie de ma dernière lettre et le silence que j'avais gardé avant vous ont mis de mauvaise humeur, ou vous y ont laissé. N'importe, cela n'en vaut guère la peine.
»J'ai reçu aujourd'hui de mon homme d'affaire avis que M. Claughton, mon acquéreur, n'a pas encore exécuté son paiement, et qu'il est peu vraisemblable qu'il le fasse jamais. Il ne sait que faire, ni quand il pourra payer, ainsi voilà tous mes projets et toutes mes espérances terrestres au diable. Lui (l'acquéreur, le diable aussi, pour le cas que j'en fais), mon conseil et moi devons avoir une conférence demain, le susdit acquéreur ayant eu grand soin de s'informer avant si je promettais de le voir sans m'emporter. Certainement; la question est bien simple: il s'agit pour moi de rompre le marché, ce qui équivaut à ma ruine; ou de me laisser encore amuser de nouveaux délais, ce qui est pire encore. Comme dit le proverbe: «J'ai mené mes porcs sur un marché musulman.» Si j'avais seulement une femme maintenant, et des enfans de la paternité desquels je me crusse sûr, je serais aussi content, aussi heureux que Candide ou Scarmentado. Cependant, si vous ne venez pas me voir, je croirai que la banque de Samuel a sauté aussi, et qu'y ayant vos fonds placés, vous ne sauriez en retirer plus d'une piastre à la livre sterling 122.
»Toujours tout à vous, etc.»
Note 122: (retour) La portion de dette que paie un failli ne s'exprime pas en Angleterre par son rapport à cent, comme 15, 25 p. 100; mais par son rapport à la livre sterling, qui contient 20 shillings, et le shilling 12 pences. Ainsi l'on dit qu'un négociant donne un shilling pour dire 5 p. 100, ou 4 shillings pour dire 20 p. 100. Or la piastre espagnole valant généralement 4 shillings 3 ou 4 pences, c'est donc ici à peu près 21 p. 100 qu'il faut entendre.(N. du Tr.)
À M. MURRAY
11 juillet 1814.
«Vous aurez l'un des portraits. Je voudrais que vous envoyassiez ce soir l'épreuve de Lara à M. Moore, n° 33, Bury Street, parce qu'il quitte Londres demain et désire le lire avant de partir; de mon côté, je serais bien aise de profiter de ses observations 123.
»Toujours, etc.»
Note 123: (retour) Dans un billet que je lui écrivis le lendemain avant de partir, je lui disais: «J'ai reçu Lara à 3 heures du matin; je l'ai lu avant de m'endormir: j'en suis charmé. J'emporte l'épreuve avec moi, etc.»
À M. MURRAY
18 juillet 1814.
«Je crois que vous serez plus que content de nos amis du Nord 124, et je ne veux pas vous priver plus long-tems de ce que je crois devoir vous faire plaisir; quant à moi, je dois me taire, par modestie ou par vanité.
Note 124: (retour) Il parle ici d'un article qui venait de paraître sur le Corsaire et la Fiancée d'Abydos, dans le N° XLV de la Revue d'Édimbourg.(Note de Moore.)
»P. S. Si vous pouviez vous en passer une heure pendant la soirée, je vous serais obligé de l'envoyer à Mrs. Leigh, votre voisine, London hotel, Albemarle-Street.»
LETTRE CLXXXIX
A M. MURRAY
23 juillet 1814.
«Je suis fâché de vous dire que la gravure 125 n'a pas été approuvée des personnes qui connaissent l'original et le tableau d'après lequel cette planche a dû être faite. Je soupçonne qu'elle aura été gravée d'après une copie, et non d'après le tableau exposé; dans cette idée, je vous serais obligé, sinon d'y renoncer tout-à-fait, du moins de ne pas vous presser de placer ce portrait en tête des volumes dont vous voulez affliger le public.
Note 125: (retour) Son portrait gravé par Agar, d'après le tableau de Philipps.
»Quant à Lara, ne vous hâtez pas trop non plus; je ne suis pas encore bien décidé, je ne sais même que dire ou que faire jusqu'à ce que j'aie de vos nouvelles, et M. Moore m'a paru dans la même indécision. Je ne sais s'il ne vaudrait pas mieux le garder pour l'édition complète que vous méditez, que de le hasarder seul; ou même soutenu de la charmante Jaqueline. J'ai été en proie à toute sorte de doutes, etc., depuis que j'ai quitté Londres.
»Donnez-moi, je vous prie, de vos nouvelles, et croyez-moi, etc., etc.»
LETTRE CXC
A M. MURRAY
24 juillet 1814.
«La minorité doit l'emporter dans ce cas, et je désire qu'il en soit ainsi; je ne donnerais pas six pences de toutes les opinions que vous me citez, quant à ce sujet du moins, et il faut que P*** soit un âne pour s'y être rangé. Je ne trouve personnellement pas de grands défauts à ce portrait; mais puisque Mrs. Leigh et ma cousine, qui sont les meilleurs juges de la ressemblance, n'en sont pas satisfaites, je n'en veux à aucun prix.
»M. Hobhouse a raison quant à sa conclusion; mais je nie les prémisses. Il n'y a que le nom d'espagnol 126; la scène n'est pas en Espagne, mais en Morée.
Note 126: (retour) Le nom de Lara.
»Waverley est le roman le meilleur et le plus intéressant que j'aie lu depuis je ne sais combien de tems. Je l'aime autant que je déteste*** et*** et*** et tout ce bavardage féminin dont nous sommes inondés depuis quatre mois. C'est outre cela une lecture qui m'est fort aisée, parce que j'ai été fort long-tems en Écosse; quoique je fusse bien jeune alors, je me reconnais au milieu de ce peuple des montagnes et des plaines, et le langage m'en est encore familier.
»Une petite note suffira pour rectifier ce que M. Hobhouse regarde comme une erreur, par rapport au système féodal en Espagne… La scène ne se passe pas en Espagne. Si donc il veut mettre quelque part une petite note en prose à cet effet, ce sera tout ce qu'il faut.
»J'ai reçu l'invitation de venir voter; je n'irai pas: tout ce bavardage ne mène à rien; ce sont des actions qu'il faudrait pour amener certains résultats. Si vous avez quelque chose à me dire, écrivez-moi.
»Je vous salue, etc.»