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Kitabı oku: «Œuvres complètes de lord Byron, Tome 10», sayfa 9

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LETTRE CXXI

À M. MURRAY

Maidenhead, 13 juin 1812.

«J'ai lu les Légères observations; elles sont raisonnablement méchantes, mais pas trop. Il y a une note à la fin contre Massinger; ainsi, je ne puis me plaindre d'avoir été mis en mauvaise compagnie. L'auteur a découvert quelques métaphores incohérentes dans un passage des Poètes anglais et des Journalistes écossais, page 23, dit-il, mais sans citer quelle édition. Faites les changemens au seul exemplaire qui vous reste, c'est-à-dire, de la cinquième édition, afin que je profite, quoiqu'un peu trop tard, de ses remarques. Au lieu d'instinct infernal, mettez brutal instinct; félons au lieu de harpies; chiens d'enfer au lieu de chiens du sang 44. C'étaient là de vilains vers, et ceux que nous y substituons ne sont guère plus doux; mais, comme je n'ai pas envie de réimprimer cet ouvrage, ces corrections ne sauraient être de grande importance, et sont une satisfaction pour moi, puisque ce sont autant d'amendemens. Le passage critiqué n'a pas plus de douze vers.

Note 44: (retour) Dans un article sur cette satire, écrit pour le Cumberland-Review, mais non imprimé, défunt M. le révérend William Crome avait noté en ces termes l'incohérence de ces métaphores:

«Dans l'espace de trois ou quatre strophes, il transforme un homme en autant d'animaux différens. En trois vers, il va vous le métamorphoser de loup en harpie; et trois autres vers plus bas, il vous en fera un chien du sang.»

Il y a aussi, dans cette critique manuscrite, quelques exemples de légèreté ou d'ignorance relevés dans cette satire, tels que poisson de l'Hélicon; les fleurs attiques exhalent des parfums d'Aonie, etc., etc.

»Vous ne me répondez pas au sujet du livre de H***; j'ai besoin de lui écrire, et je ne voudrais rien lui dire de désagréable. Si vous m'écrivez poste-restante à Portsmouth, j'enverrai chercher votre réponse. Vous ne m'avez jamais parlé de la critique de Colombus, qui va paraître; cela n'est pas juste, je ne crois pas qu'on en ait bien agi envers l'auteur des Plaisirs: cet ouvrage devait le placer plus haut que ne l'ont pensé les écrivains de la Quarterly; mais je ne veux point attaquer les décisions de ces infaillibles invisibles; après tout, l'article est fort bien écrit. L'horreur qu'on a généralement pour les fragmens me fait trembler pour le sort du Giaour; mais vous avez voulu l'imprimer, et peut-être à présent n'êtes-vous pas sans vous en repentir. Enfin j'ai donné mon consentement, et, quoi qu'il arrive, nous n'aurons pas de querelle là-dessus, pas même si je les voyais servir d'enveloppe à la pâtisserie; mais ce ne sera pas sans une appréhension de quelques semaines, en développant chaque pâté.

»J'emporterai les livres qui pourront être marqués G. O. Connaissez-vous les Naufrages de Clarke? Il y avance, m'a-t-on dit, que le premier volume de Robinson Crusoé a été composé par lord Oxford, premier du nom, quand il était prisonnier à la Tour, et donné par lui à De Foe; c'est une anecdote curieuse, si le fait est vrai. Avez-vous redemandé le manuscrit de lord Brooke? Qu'en dit Héber? Écrivez-moi à Portsmouth.

»Tout à vous, etc.»

N.

À M. MURRAY

18 juin 1813.

Mon Cher Monsieur,

«Voulez-vous vous charger de faire parvenir à son adresse la lettre ci-jointe, en réponse à la plus aimable que j'aie jamais reçue. Je ne puis exprimer à M. Gifford, ni à personne, tout le plaisir qu'elle m'a fait.

»Tout à vous, etc.»

N.

LETTRE CXXII

À M. W. GIFFORD

18 juin 1813.

Mon Cher Monsieur,

«Je suis toujours embarrassé de vous écrire sur quoi que ce soit, bien plus encore le suis-je de vous remercier comme je le devrais. Si vous saviez quelle vénération j'ai toujours eue pour vous, même avant de former la plus simple espérance de me lier avec vous, comme auteur ou comme homme, mon embarras ne vous surprendrait pas.

»Tout avis de votre part, même sous la forme plus amère d'un passage de votre Mœviade, ou d'une note à votre édition de Massinger, eût été reçu avec obéissance: j'aurais essayé de profiter de vos censures; jugez si je dois être moins disposé à profiter de vos bontés. Il ne m'appartient pas de renvoyer des éloges à mes anciens et à ceux qui valent mieux que moi; éloges qui, pour être sincères, n'en seraient pas mieux accueillis. Je reçois donc votre approbation avec reconnaissance; et ne vous rendrai pas du cuivre pour de l'or, en essayant d'exprimer les sentimens d'admiration dont je suis pénétré pour vous.

»J'aurai le plus grand égard à ce que vous me conseillez sur les matières religieuses; peut-être le mieux serait-il de les éviter tout-à-fait. Ce que j'en ai écrit et que l'on a blâmé a été interprété à toute rigueur. Je ne suis point un bigot d'incrédulité; je n'ai pas cru que, pour avoir douté de l'immortalité de l'ame, on dût m'accuser d'avoir nié l'existence de Dieu. C'est en comparant le néant de nos individus et le peu d'importance de notre monde, au grand tout dont il n'est qu'un atome, que j'ai d'abord été porté à imaginer que nos prétentions à l'éternité pourraient bien être vaines.

»Cette idée, jointe au dégoût d'avoir été, pendant dix ans que j'ai passés dans une école calviniste écossaise, traîné de force à l'église, m'a donné cette maladie; car, après tout, c'est une maladie de l'esprit, comme tous les autres genres d'hypocondrie 45. ........................ ........................

Note 45: (retour) Il paraît que le reste de cette lettre s'est perdu.(Note de Moore.)

LETTRE CXXIII

À M. MOORE

22 juin 1813.

«… Hier j'ai dîné avec *** l'Épicène, dont les idées politiques sont misérablement changées. Elle est pour le Dieu d'Israël et lord Liverpool, déplorable antithèse de méthodisme et de torysme; elle ne parle que de dévotion et de mystère, et s'attend, j'en suis sûr, que Dieu et le gouvernement vont lui accorder une pension…

»Le prince des libraires et des papetiers, Murray, a des desseins sur vous. Il veut faire de vous la colonne et l'éditeur gagé d'un ouvrage périodique. Qu'en dites-vous? Êtes-vous prêt à vous engager, comme Kit Smart, à fournir, pendant quatre-vingt-dix-neuf ans, des articles au Visiteur Universel? Sérieusement, il parle de centaines de livres sterling par an, et quoique je déteste traiter de ce misérable signe représentatif, ses propositions peuvent vous rapporter honneur et profit. Pour nous, je suis sûr que nos plaisirs ne sauraient qu'y gagner.

»Je ne sais que dire de l'amitié. Je ne me suis jamais livré à ce sentiment, qu'une fois, à l'âge de dix-neuf ans, et il m'a causé autant de peines que l'amour. Je crains, comme disait l'aïeul de Whitbread au roi, qui voulait le faire chevalier, je crains d'être trop vieux. Néanmoins, personne ne vous souhaite plus d'amis, de gloire et de bonheur que

»Votre, etc.»

Renonçant à son projet d'accompagner la famille de lord Oxford, en Sicile, il songea de nouveau à retourner dans le Levant, comme on le verra par les lettres suivantes; et s'y préparait si bien, qu'il avait acheté, pour en faire présent à ces anciennes connaissances en Turquie, une douzaine environ de tabatières, chez Love, le bijoutier de Old-Bond-Street.

LETTRE CXXIV

À M. MOORE

№ 4, Bénédictine-Street, Saint-James's, 8 juillet 1813.

«Votre silence me fait présumer qu'il faut que j'aie fait quelque grosse balourdise en répondant à votre dernière. Je vous prie donc de recevoir ici l'expression de mes regrets, que vous appliquerez à telle partie, ou à la totalité de cette malencontreuse épître. Mais si je me trompe dans cette conjecture, c'est vous qui me devez des excuses pour avoir tenu si long-tems notre correspondance en quarantaine. Dieu sait ce que je puis avoir dit; mais si, comme les déités nonchalantes de Lucrèce, il n'est pas trop indifférent à ce qui regarde les mortels, il sait aussi que vous êtes la dernière personne que je voudrais offenser. Si donc, je l'ai fait, pourquoi diable ne le dites-vous pas tout de suite, et ne soulagez-vous pas votre bile?

»Rogers est à la campagne avec Mme de Staël, qui vient de publier un Essai sur le Suicide, qui ne saurait manquer, je présume, de décider quelqu'un à se brûler la cervelle, comme le sermon prêché par Blinkensop, pour prouver la vérité du christianisme, et dont un de mes amis sortit complètement athée, après y être entré on ne peut plus orthodoxe. Avez-vous trouvé une résidence? Avez-vous fini ou commencé quelques nouvelles poésies? Si vous ne voulez pas me dire ce que j'ai fait, dites-moi du moins ce que vous avez fait, ou ce que vous n'avez pas fait vous-même. Je me dispose toujours pour mon voyage, et désire vivement avoir de vos nouvelles avant de partir; désir que vous devriez satisfaire d'autant plus vite, qu'une fois parti, je ne penserai plus à vous, à ce que vous dites. Je démentirai cette calomnie par cinquante lettres datées de l'étranger, particulièrement de toutes les villes où régnera la peste, sans une goutte de vinaigre ou une bouffée de vapeur de soufre pour vous sauver de la contagion. Écrivez-moi, je vous prie. Je suis fâché d'avoir à vous dire que......... ........................

»Les Oxford se sont embarqués il y a quinze jours environ, et ma sœur est ici, ce qui m'est une grande consolation, car ne nous étant que rarement trouvés ensemble, nous en sommes naturellement plus attachés l'un à l'autre. Je suppose que maintenant les illuminations ont dû arriver jusque dans le comté de Derby ou partout ailleurs que vous soyez. Nous sommes tout frais encore du bruit, des lampions, des transparens et de toutes les absurdités que la victoire amène à sa suite. Drury-Lane offrait en verres de couleur un M et un W, que quelques-uns pensaient signifier maréchal Wellington; que d'autres traduisaient Manager Whitbread (directeur Whitbread): tandis que les dames du voisinage et du foyer comprenaient que c'étaient elles que la dernière lettre désignait 46. Je laisse ce problème aux lumières des commentateurs. Si vous ne répondez pas à la présente, je ne dirai pas ce que vous méritez, mais il me semble que je mérite bien une réponse. Croyez-vous donc qu'il n'y ait pas au monde d'autre poste que la petite poste?.. Que le diable m'emporte si votre conduite n'est pas épouvantable.»

Note 46: (retour) W est l'initiale et souvent l'abréviation d'un mot très-énergique en anglais pour signifier courtisane. – Le nombre de ces demoiselles aux environs de Drury-Lane est réellement effrayant.(N. du Tr.)

LETTRE CXXV

À M. MOORE

13 juillet 1813.

«… Votre lettre m'a fait beaucoup de bien: en vérité, avec la susceptibilité que l'on vous prête, je craignais d'avoir dit, je ne sais quoi qui vous eût offensé, ce dont j'aurais été désespéré; quoique je ne voie pas de quoi peut s'offenser un homme qui a une belle femme, des enfans à lui, du repos, de la réputation, une honnête aisance et des amis. Je gagerais bien que vous en avez mille, et je ne voudrais pas jurer que j'en aie un seul.

»Dites donc, Moore, savez-vous que je suis étonnemment enclin, remarquez que je ne dis qu'enclin, à devenir sérieusement amoureux de lady A. F., mais *** a ruiné tous mes projets. Quoi qu'il en soit, vous la connaissez; a-t-elle des talens, de la sensibilité, ou un bon caractère? L'un de ces avantages suffirait (j'avais mis suffira, je l'efface). Je ne vous fais point de questions sur sa beauté, je l'ai vue. Mes affaires pécuniaires s'améliorent, et si mon avenir ne s'obscurcissait pas sous d'autres rapports, je prendrais une femme, et celle-là me conviendrait fort si j'avais quelque chance de l'obtenir. Je ne la connais pas encore beaucoup, mais toujours un peu plus qu'avant…

»Je brûle de m'en aller, mais j'éprouve de grandes difficultés pour obtenir mon passage à bord d'un bâtiment de guerre. Ils feraient mieux de me laisser partir, le patriotisme est à l'ordre du jour, mais s'ils montent ainsi sur leurs grands chevaux, je pourrais bien y monter comme eux. Que faites-vous dans ce moment? Vous écrivez, sans doute, quelque chose; nous l'espérons tous, dans notre propre intérêt. Rappelez-vous que vous devez être l'éditeur de mes œuvres posthumes, que vous publierez avec une vie de l'auteur, pour laquelle je vous enverrai des confessions, datées du lazaret de Smyrne, de Malte, ou de Palerme; on peut mourir également partout.

»Nous aurons mardi ce qu'on appelle une fête nationale. Le régent et *** y seront et tous ceux qui peuvent dépenser assez de shillings, pour ce qui coûtait autrefois une guinée. Le Vauxhall est le lieu choisi; on a réservé six billets pour des dames honnêtes, il y en aura au moins trois de reste. Quant aux passeports pour celles d'une vertu moins sévère, ils sont innombrables.

»P. S. Hier soir, Mme de Staël a dirigé sur moi une furieuse attaque: elle a dit que je n'avais pas le droit de faire l'amour; que j'en avais usé comme un barbare à l'égard de ***, que je n'avais pas d'ame, que j'étais et avais toujours été insensible à la belle passion. J'en suis charmé, mais je ne m'en étais pas encore douté. Donnez-moi promptement de vos nouvelles.»

LETTRE CXXVI

À M. MOORE

25 juillet 1813.

«Je ne connais pas assez les femmes célibataires pour faire beaucoup de progrès dans la carrière matrimoniale…

»J'ai dîné toute cette semaine comme le dragon de Wautley; j'ai mal à la tête d'avoir tant bu, et ma cervelle n'est plus que de la lie de vin. J'ai rencontré vos amis, les deux époux D***s. Elle a chanté si bien une de vos romances, que j'aurais volontiers pleuré, si je n'avais craint que cela n'eût un air d'affectation. Il me rappelle Hunt, mais en beau, et avec une ame plus musicale peut-être; je voudrais pour beaucoup qu'il pût guérir de son étrange maladie. La partie supérieure de la figure de sa femme est très-belle, et elle lui paraît fort attachée. Il a raison de vouloir quitter ce pays malsain, précisément à cause d'elle; le premier hiver lui enlèverait infailliblement la beauté de son teint, et le second probablement tout le reste.

»Il faut que je vous conte une anecdote. M. M***, dont vous ne vous souciez pas plus que moi, dînait l'autre jour en ville et se plaignait de la froideur du prince régent, à l'égard de ses anciens amis. D***, le savant Israélite, l'accablait de questions… Pourquoi ceci et pourquoi cela? «Pourquoi le prince agit-il ainsi? – Monsieur, à cause de lord ***, qui devrait en mourir de honte? – Pourquoi le lord *** devrait-il en mourir de honte? – Monsieur, parce que le prince… – Mais, monsieur, pourquoi le prince vous a-t-il battu froid? – Eh! ventrebleu, monsieur, parce que je n'ai pas voulu renoncer à mes principes. – Et pourquoi, monsieur, n'avez-vous pas voulu renoncer à vos principes?»

»Cette dernière question n'est-elle pas impayable, surtout adressée à celui à qui elle l'était? M*** a failli en mourir. Peut-être trouverez-vous tout cela stupide; mais, comme Goldsmith le disait de ses pois, c'était une fort bonne plaisanterie, quand je l'ai entendue d'un témoin oculaire; c'est moi qui la gâte en la racontant.

»La saison s'est terminée par un bal de dandies; mais il me reste quelques dîners avec Harrowbys, Rogers frères et Mackintosh; j'y boirai, en silence, à votre santé, et j'y regretterai votre absence jusqu'à ce que le vin des Canaries m'enlève votre souvenir, ou qu'il le rende inutile en vous faisant apparaître assis devant moi, et de l'autre côté de la table. Canning a licencié sa troupe dans un discours prononcé du haut de ****, le vrai trône d'un tory. Représentez-vous-le les renvoyant avec une harangue formelle, et leur disant de songer chacun à leurs intérêts.

J'ai conduit mes coupe-jarrets dans un endroit où ils sont tous bien poivrés. Ils ne sont que trois des cent cinquante restés vivans, et bons pour courir les faubourgs de la ville.

Falstaff n'a-t-il pas voulu désigner le magistrat de Bow-Street? J'oserais parier que l'édition posthume de Malone adoptera cette interprétation.

»Depuis ma dernière, je suis allé à la campagne; j'ai voyagé de nuit; point d'incidens ou d'accidens, si ce n'est une alarme de mon valet, assis à l'extérieur de la voiture, qui, en traversant Epping-Forest, a, je crois, littéralement, jeté sa bourse au pied d'une borne milliaire effrayé par un ver luisant placé sur le second caractère du chiffre romain XIX, et prenant le tout pour un voleur et sa lanterne sourde. Je ne puis m'expliquer ses craintes, que comme suite du cadeau que je lui avais fait d'une paire de pistolets tout neufs; il crut qu'il fallait montrer sa vigilance en m'appelant chaque fois que nous passions devant quelque objet locomotite ou non. Imaginez une course de dix milles avec une alerte tous les cent pas. Je vous ai écrit une lettre effroyablement longue; il faut que cette feuille reste blanche, et serve seulement d'enveloppe pour déjouer la curiosité des commis de la poste. Vous vous plaigniez autrefois que je n'écrivais pas; je vous mettrai des charbons sur la tête, en ne me plaignant pas que vous ne lisez pas.

»Toujours tout à vous, mon cher Moore,»

BYRON.

LETTRE CXXVII

À M. MOORE

27 juillet 1813.

«La première fois que vous imiterez le style de Tacite, que ce soit celui du Tacite de moribus Germanorum. Votre dernière équivaut à un silence barbare; c'est la lettre d'un homme des bois; j'attribue votre style laconique à votre isolement sauvage dans Mayfield-Cottage. Si vous établissez notre balance, vous trouverez que vous restez mon débiteur d'une lettre et de la valeur de plusieurs feuilles de papier. Je vous intenterai une action; et si vous ne payez, vous ferez connaissance avec mon procureur. J'ai fait passer votre lettre à Rugiero; mais ne me prenez plus pour facteur, de peur que je ne sois tenté de violer le secret de votre correspondance et de rompre votre cachet.

»Je suis, avec indignation, votre, etc.»

LETTRE CXXVIII

À M. MOORE

28 juillet 1813.

«Ne sauriez-vous être satisfait des angoisses de jalousie que vous me faites éprouver, sans me rendre l'infâme entremetteur de votre intrigue épistolaire avec Rogers? Voilà la seconde lettre que vous lui adressez sous mon couvercle, quoique je vous aie fait, moi, une réponse prodigieusement longue; plus, deux ou trois autres plus courtes. Si vous y revenez, je ne puis dire jusqu'où pourra aller ma furie. Je vous enverrai des vers, de l'arsenic, ou tout autre chose malfaisante; quatre mille couplets sur autant de feuilles séparées, au-delà du poids accordé, franc de port, par mon privilége de pair d'Angleterre; privilége dont vous vous prévalez sur un sénateur trop susceptible, pour faire parvenir les chefs-d'œuvre de votre esprit à tout le monde, excepté à lui-même. Je ne veux plus rien affranchir de vous, pour vous, ou à vous, le diable m'emporte, à moins que vous ne changiez de manière d'agir. Je vous désavoue, je renonce à vous; et par toute la puissance d'un éloge, je vais écrire votre panégyrique, ou vous dédier un in-4°, si vous ne me dédommagez amplement.

»P. S. Je dois dîner ce soir avec Shéridan chez Rogers. J'ai quelque rancune contre ce dernier, à cause de l'amitié que vous lui portez; j'ai dessein de faire de copieuses libations de son vin de Bordeaux. Voilà vraisemblablement ma dernière, ou mon avant-dernière lettre; mes préparatifs sont terminés; il ne me reste plus qu'à obtenir mon passage à bord d'un bâtiment de l'état. Peut-être attendrai-je Sligo quelques semaines; ce sera si je ne puis faire autrement.»

Désirant aller en Grèce, il s'était adressé à M. Croker, secrétaire de l'amirauté, pour obtenir son passage à bord d'un vaisseau du roi, partant pour la Méditerranée. Sur l'ordre de celui-ci, le capitaine Barlton du Boyne, qui devait renforcer sir Edward Pellew, consentit à recevoir Lord Byron dans sa chambre. Voici la réponse que fit Lord Byron à la lettre qui lui annonçait cette nouvelle.

LETTRE CXXIX

À M. CROKER

Br. – str., 2 août 1813.

Mon Cher Monsieur,

«J'ai reçu l'honneur de votre inattendue 47 et obligeante lettre au moment où j'allais quitter Londres, ce qui m'a empêché de vous en témoigner toute ma reconnaissance aussitôt que je l'aurais désiré. Je fais tous mes efforts pour être prêt avant dimanche, et même, si je n'y réussissais pas, je n'aurais à me plaindre que de ma lenteur, ce qui ne diminuerait en rien le sentiment de la faveur que je reçois. Je n'ai plus qu'à vous demander pardon d'abuser ainsi de votre tems et de votre patience, et à vous offrir mes vœux sincères pour vos succès dans vos affaires publiques et particulières. J'ai l'honneur d'être bien sincèrement,

»Votre très-obligé et très-obéissant serviteur,»

BYRON.

Note 47: (retour) Il appelle la lettre de M. Croker inattendue, parce que, dans la correspondance et les entrevues qu'il avait eues précédemment à ce sujet avec ce gentleman, celui-ci ne lui avait point fait entrevoir la possibilité d'un passage si prompt et dans une aussi agréable compagnie. (Note de Moore.)

Dès l'automne de cette même année, il devint nécessaire de donner une cinquième édition du Giaour, et son imagination infatigable lui fournit de nouveaux matériaux. Les vers commençant par ces mots,

 
On entend le bruit des clochettes des chameaux qui vont broutant…
 

et les quatre pages qui suivent le vers,

 
Oui, l'amour est une lumière du ciel…
 

furent tous ajoutés lors de cette édition. Toutefois en la comparant avec le poème tel que nous le possédons aujourd'hui, on remarque d'autres additions encore, et entr'autres celle des quatre beaux vers suivans:

C'était une forme de vie et de lumière qui, aperçue une fois, devient comme une partie de ma vue; et de quelque côté que je tournasse les yeux, se représentait comme l'étoile du matin de ma mémoire.

On pourra juger par les lettres et les billets ci-joints, adressés à M. Murray pendant l'impression de cette nouvelle édition, du génie irrésistible qui lui fournissait à chaque instant de nouvelles pensées.

«Si vous ne finissez pas de m'envoyer des épreuves, je ne finirai jamais cette infernale histoire; ecce signum: trente-trois nouveaux vers que je vous envoie pour désespérer tout-à-fait l'imprimeur, et je le crains bien, sans tourner fort à son avantage.»

B.

10 heures et demie du matin, 10 août 1813.

Mon Cher Monsieur,

«Je vous en prie, suspendez le tirage, mon mal me reprend; j'ai quantité de choses à ajouter en vingt endroits. Tout à vous,

B.

»P. S. Vous aurez cela dans le courant de la journée.»

Yaş sınırı:
12+
Litres'teki yayın tarihi:
25 haziran 2017
Hacim:
412 s. 4 illüstrasyon
Tercüman:
Telif hakkı:
Public Domain