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Kitabı oku: «Œuvres complètes de lord Byron, Tome 12», sayfa 23

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LETTRE CCCCLIX

A M. MOORE

29 septembre 1821.

«Je vous envoie deux pièces un peu dures, l'une en prose, l'autre en vers; elles vous montreront, l'une, l'état du pays, l'autre, celui de mon esprit, à l'époque où elles ont été écrites. Elles n'ont pas été envoyées à leur adresse, mais vous verrez par le style, qu'elles étaient sincères comme je le suis en me signant,

»Tout à vous pour toujours et de coeur.»

B.

De ces deux pièces, incluses dans la lettre précédente, l'une était une lettre destinée à lady Byron, relativement à l'argent que Byron avait dans les fonds publics: j'en donnerai les extraits suivans.

Ravenne, Ier mars 1821.

«J'ai reçu, par la lettre de ma soeur, votre communication sur la sécurité de l'Angleterre, etc. Il est vrai que telle est l'opinion sur ce point, mais telle n'est pas la mienne. M. *** mettra des obstacles à toutes les tentatives de ce genre, jusqu'à ce qu'il ait accompli ses propres desseins, c'est-à-dire, qu'il m'ait fait prêter ma fortune à quelque client de son choix.

»À cette distance, – après une si longue absence, et avec mon ignorance extrême dans les affaires d'intérêt, – avec mon caractère et mon indolence, je n'ai ni les moyens ni l'intention de résister…

»Avec l'opinion que j'ai sur les fonds publics, et le désir d'assurer après moi une fortune honorable à ma soeur et à ses enfans, je dois me jeter sur les expédiens.

»Ce que je vous ai dit s'accomplit: – la guerre napolitaine est déclarée. Vos fonds tomberont, et je serai par conséquent ruiné, ce qui n'est rien, – mais mes parens le seront aussi. Vous et votre enfant vous êtes pourvus. Vivez et prospérez, – c'est ce que je vous souhaite à toutes deux. Vivez et prospérez, – vous en avez le moyen. Je ne songe qu'à mes vrais parens, à ceux dont le sang est le mien, – et qui seront peut-être victimes de cette maudite filouterie.

»Vous ne songez pas aux conséquences de cette guerre; c'est une guerre de l'humanité contre les monarques; elle se répandra comme une étincelle sur l'herbe sèche des prairies désertes. Ce que c'est pour vous et vos Anglais, vous n'en savez rien, car vous dormez. Ce que c'est pour nous ici, je le sais; car nous avons l'incendie par-devant, par-derrière, et jusqu'au milieu de nous.

»Jugez combien je déteste l'Angleterre et tout ce qu'elle renferme, puisque je ne retourne pas dans votre pays à une époque où non-seulement mes intérêts pécuniaires, mais peut-être ma sécurité personnelle, exigeraient mon retour. Je ne puis en dire d'avantage, car on ouvre toutes les lettres. En peu de tems se décidera ce qui doit s'accomplir ici, et alors vous en serez instruite sans être troublée par moi ou ma correspondance. Quoi qu'il arrive, un individu est peu de chose, pourvu que le succès de la grande cause soit avancé.

»Je n'ai rien de plus à vous dire sur les affaires, ou sur tout autre sujet.»

La seconde pièce ci-dessus mentionnée consistait en quelques vers, que Byron composa en décembre 1820, en lisant l'article suivant dans un journal. «Lady Byron est cette année dame patronnesse du bal de charité que l'on donne annuellement à l'Hôtel-de-Ville, à Hinckly, dans le Leicester-Shire, et sir G. Crewe, baronnet, est le principal commissaire.» Ces vers respirent une vive indignation, – chaque stance finit par ces mots: bal de charité, et la pensée qui domine percera dans les huit premiers vers.

 
Qu'importent les angoisses d'un époux ou d'un père,
Que pour lui les ennuis de l'exil soient pesans ou légers;
Cependant, la sainte s'entoure de gloires pharisiennes,
Et se fait la patronne d'un bal de charité.
 
 
Qu'importe-qu'un coeur, fautif, il est vrai, mais sensible,
Soit poussé à des excès qui font trembler; -
La souffrance du pécheur est chose juste et belle,
La sainte réserve sa charité pour le bal.
 

LETTRE CCCCLX

A M. MOORE

Ier octobre 1821.

«Je vous ai envoyé dernièrement de la prose et des vers, en grande quantité, à Paris et à Londres. Je présume que Mrs. Moore, ou la personne quelconque qui vous représente à Paris, vous fera passer mes paquets à Londres.

»Je vais me mettre en route pour Pise, si une légère fièvre intermittente commençante ne m'en empêche pas. Je crains qu'elle ne soit pas assez forte pour donner beaucoup de chances à Murray… ......

............ .....................

»J'ai un grand pressentiment que (sauf le chapitre des accidens) vous devez me survivre. La différence de huit ans, ou à-peu-près, entre nos âges, n'est rien. Je ne sens pas (ni, en vérité, je ne me soucie de le sentir) – que le principe de vie tende chez moi à la longévité. Mon père et ma mère moururent jeunes, l'un à trente-cinq ou trente-six ans, l'autre à quarante-cinq; et le docteur Rush, ou quelque autre dit que personne ne vit long-tems, si au moins un de ses parens n'est parvenu à une grande vieillesse.

»Certes, j'aimerais à voir partir mon éternelle belle-mère, non pas tant pour son héritage, qu'à cause de mon antipathie naturelle. Mais la satisfaction de ce désir naturel est au-dessus de ce qu'on doit attendre de la Providence, qui veille sur les vieilles femmes. Je vous fatigue de toutes ces phrases sur les chances de vie, parce que j'ai été mis sur la voie par un calcul d'assurances que Murray m'a envoyé. Je pense réellement que vous devez avoir davantage si je disparais au bout d'un tems raisonnable.

«Je m'étonne que mon Caïn soit parvenu sans malencontre en Angleterre. J'ai écrit depuis environ soixante stances d'un poème, en octaves (dans le genre de Pulci, dont les sots en Angleterre attribuèrent l'invention à Whistlecraft, – et qui est aussi vieux que les montagnes en Italie), intitulé: La Vision du Jugement, par Quevedo-Redivivus, avec cette épigraphe:

 
Un Daniel ici pour le jugement, – oui-un Daniel;
Je te rends grâce, Juif, de m'avoir rappelé ce mot.
 

«J'ai intention d'y placer l'apothéose de Georges sous un point de vue whig, sans oublier le poète lauréat pour sa préface et ses autres démérites.

»Je viens d'arriver au passage où saint Pierre, apprenant que le royal défunt s'est opposé à l'émancipation catholique, se lève, et interrompt la harangue de Satan pour déclarer qu'il changera de place avec Cerbère plutôt que de laisser entrer Georges dans le ciel, tant qu'il en aura les clefs.

»Il faut que je monte à cheval, quoique avec un peu de fièvre et de frisson. C'est la saison fiévreuse; mais les fièvres me font plutôt du bien que du mal. On se sent bien après l'accès.

»Les dieux soient avec vous! – Adressez vos lettres à Pise.

»Toujours tout à vous.»

»P. S. Depuis mon retour de la promenade, je me sens mieux, quoique je sois demeuré trop tard pour cette saison de malaria157, sous le maigre croissant d'une jeune lune, et que je sois descendu de cheval pour me promener dans une avenue avec une signora pendant une heure. Je pensais à vous et à ces vers:

 
Quand sur le soir tu rôdes
À la lueur des étoiles, tu aimes158.
 

Note 157: (retour) Mauvais air.

Note 158: (retour)

 
When at eve thou rovest
By the star, thou lovest.
 

Mais je ne fus point du tout romantique, comme j'eusse été autrefois; et pourtant c'était une femme nouvelle (c'est-à-dire, nouvelle pour moi), et à qui j'aurais du faire l'amour. Mais je ne lui dis que des lieux communs. Je sens, comme votre pauvre ami Curran le disait avant sa mort, «une montagne de plomb sur mon coeur»; c'est un mal que je crois constitutionnel, et qui ne se guérira que par le même remède.»

LETTRE CCCCLXI

A M. MOORE

6 octobre 1821.

«Je vous ai envoyé par le courrier de ce jour mon cauchemar, destiné à contrebalancer le rêve où Southey célèbre par une impudente anticipation l'apothéose de Georges III. J'aimerais que vous jetassiez un regard sur la pièce, parce que je pense qu'il y a deux ou trois passages qui pourront plaire à «nos pauvres montagnards.»

»Ma fièvre ne me rend visite que tous les deux ou trois jours, mais nous ne sommes pas encore sur le pied de l'intimité. J'ai, en général, une fièvre intermittente tous les deux ans, quand le climat y est favorable, comme ici; mais je n'en éprouve aucun mal. Ce que je trouve pire, et dont je ne puis me délivrer, est l'affaissement progressif de mes esprits sans cause suffisante. Je vais à cheval; – je ne commets point d'excès dans le boire ou le manger, – et ma santé générale va comme à l'ordinaire, sauf ces légers accès fébriles, qui me font plutôt du bien que du mal. Cet abattement doit tenir à ma constitution; car je ne sache rien qui puisse m'abattre plus que de coutume.

»Comment vous arrangez-vous? Je crois que vous m'avez dit à Venise que vos esprits ne se soutenaient pas sans un peu de vin. Je peux boire, et supporter une bonne quantité de vin (comme vous l'avez vu en Angleterre); mais par-là je ne m'égaie pas, – mais je deviens farouche, soupçonneux, et même querelleur. Le laudanum a un effet semblable; mais je puis même en prendre beaucoup sans en éprouver le moindre effet. Ce qui relève le plus mes esprits (cela semble absurde, mais cela est vrai), c'est une dose de sels, – je veux dire dans l'après-midi, après leur effet. Mais on ne peut en prendre comme du Champagne.

»Excusez cette lettre de vieille femme; mais ma mélancolie ne dépend pas de ma santé; car elle subsiste au même degré, que je sois bien ou mal, ici ou là.»

LETTRE CCCCLXII

A M. MURRAY

Ravenne, 9 octobre 1821.

»Vous aurez la bonté de donner ou d'envoyer à M. Moore le poème ci-inclus. Je lui en ai envoyé un double à Paris; mais il a probablement quitté cette ville.

»N'oubliez pas de m'envoyer mon premier acte de Werner, si Hobhouse peut le trouver parmi mes papiers; – envoyez-le par la poste à Pise..... ..................

»Une autre question! – l'Épître de saint Paul, que j'ai traduite de l'arménien, pour quelle raison l'avez-vous retenue en portefeuille, quoique vous ayez publié le morceau qui a donné naissance au Vampire? Est-ce que vous craignez d'imprimer quelque chose en opposition avec le jargon de la Quarterly sur le manichéisme? Envoyez-moi une épreuve de cette épître. Je suis meilleur chrétien que tous les prêtres de votre bande, sans être payé pour cela.

»Envoyez-moi les Mystères du Paganisme, de Sainte-Croix (le livre est peut-être rare, mais il faut le trouver, parce que Mitford y renvoie fréquemment).

»Plus, une Bible ordinaire, d'une bonne et lisible impression (reliée en cuir de Russie). J'en ai une; mais comme c'est le dernier présent de ma soeur (que probablement je ne reverrai jamais), je ne puis m'en servir qu'avec grand soin, et rarement, parce que je veux la conserver en bon état. N'oubliez pas cela, car je suis un grand liseur et admirateur des livres saints, et je les avais lus et relus avant l'âge de huit ans, – je ne parle que de l'Ancien-Testament, car le Nouveau me fit l'impression d'une tâche, et l'Ancien d'un plaisir. Je parle comme un enfant, d'après mes souvenirs d'Aberdeen, en 1796.

»Tous les romans de Scott, ou les vers du même. Item, de Crabbe, Moore, et des élus; mais plus de votre maudit rebut, – à moins qu'il ne s'élève quelque auteur d'un mérite réel, ce qui pourrait bien être, car il en est tems.»

LETTRE CCCCLXIII

A M. MURRAY

20 octobre 1821.

«Si les fautes sont dans le manuscrit, tenez-moi pour un âne; elles n'y sont pas, et je me soumets de grand coeur à telle pénalité qu'il vous plaira si elles y sont. D'ailleurs l'omission de la stance (oui, d'une des dernières stances) était-elle aussi dans le manuscrit?

»Quant «à l'honneur», je ne crois à l'honneur de personne en matière de commerce. Je vais vous dire pourquoi: l'état de commerce est «l'état de nature» de Hobbes, – «un état de guerre.» Tous les hommes sont de même. Si je vais trouver un ami, et que je lui dise: «mon ami, prêtez-moi cinq cents livres», il me les prête, ou dit qu'il ne le peut ou ne le veut. Mais si je vais trouver le susdit, et que je lui dise: «un tel, j'ai une maison, ou un cheval, ou un carrosse, ou des manuscrits, ou des livres, ou des tableaux, etc., etc., etc., dont la valeur est de mille livres, – vous les aurez pour cinq cents.» Que dit l'homme? Hé bien! il examine les objets, et avec des hum! des ah! des humph! il fait ce qu'il peut pour obtenir le meilleur marché possible, parce que c'est un marché. – C'est dans le sang et dans les os de l'espèce humaine; et le même homme qui prêterait à un ami mille livres sans intérêt, ne lui achètera un cheval à moitié prix, qu'autant qu'il n'aura pas pu le payer moins cher. C'est ainsi que va le monde; on ne peut le nier; par conséquent je veux avoir autant que je puis, et vous, donner aussi peu que possible; et finissons-en. Tous les hommes sont essentiellement coquins, et je ne suis fâché que d'une chose, c'est que, n'étant pas chien, je ne puisse les mordre.

»Je suis en train de remplir pour vous un autre livre de petites anecdotes, à moi connues, ou bien authentiques, sur Shéridan, Curran, etc., et tous les autres hommes célèbres avec qui je me souviens d'avoir été en relation, car j'en ai connu la plupart plus ou moins. Je ferai tout mon possible pour que mes précoces obsèques préviennent vos pertes.

»Tout à vous, etc.»

LETTRE CCCCLXIV

A M. ROGERS

Ravenne, 21 octobre 1821.

«Je serai (avec la volonté des dieux) à Bologne samedi prochain. C'est une réponse curieuse à votre lettre: mais j'ai pris une maison à Pise pour tout l'hiver; toutes mes affaires, meubles, chevaux, carrosses, etc., y sont déjà transportés, et je me prépare à les suivre.

»La cause de ce déménagement est, pour le dire en une phrase, l'exil ou la proscription des personnes avec qui j'avais contracté ici des amitiés et des liaisons, et qui sont aujourd'hui toutes retirées en Toscane à cause de nos dernières affaires politiques; partout où elles iront, je les accompagnerai. Si je suis resté ici jusqu'à présent, c'était seulement pour terminer quelques arrangemens concernant ma fille, et pour donner le tems à mon bagage de me précéder. Il ne me reste ici que quelques mauvaises chaises, des tables, et un matelas pour la semaine prochaine.

»Si vous voulez pousser avec moi jusqu'à Pise, je pourrai vous loger aussi long-tems qu'il vous plaira. On m'écrit que la maison, le Palazzo-Lanfranchi, est spacieuse; elle est sur l'Arno, et j'ai quatre voitures et autant de chevaux de selle (aussi bons qu'ils peuvent l'être dans ces contrées), avec toutes autres commodités, à votre disposition, ainsi que le maître même de la maison. Si vous faites cela, nous pourrons au moins traverser les Apennins ensemble, ou, si vous venez par une autre route, nous nous rencontrerons, j'espère, à Bologne. J'adresse cette lettre poste restante (suivant votre désir). Vous me trouverez probablement à l'albergo di San-Marco159. Si vous arrivez le premier, attendez que je vienne, ce qui sera (sauf accident) samedi ou dimanche au plus tard.

Note 159: (retour): Auberge, hôtel de Saint-Marc.

»Je présume que vous voyagez seul. Moore est à Londres incognito, suivant les derniers avis que j'ai reçus de ces lointains climats. ...................

»Laissez-moi deux lignes de vous à l'hôtel ou auberge.

»Tout à vous pour la vie, etc.»

B.

160Au mois d'août, Mme Guiccioli avait rejoint son père à Pise, et elle présidait alors aux préparatifs que l'on faisait dans la casa Lanfranchi, – un des plus anciens et des plus spacieux palais de cette ville, – pour la réception de son noble amant. «Il était parti de Ravenne, dit-elle, avec un grand regret, et avec le pressentiment que son départ serait pour nous la cause de mille maux. Dans toutes les lettres qu'il m'écrivait alors, il m'exprimait le déplaisir qu'il éprouvait à quitter Ravenne. – Si votre père est rappelé d'exil (m'écrivait-il), je retourne à l'instant même à Ravenne; et s'il est rappelé avant mon départ, je ne pars pas.» Dans cette espérance, il différa de plusieurs mois de partir; mais enfin, ne pouvant plus espérer que nous revinssions prochainement, il m'écrivait: – «Je pars fort à contre-coeur, prévoyant des malheurs très-grands pour vous tous, et surtout pour vous: je n'en dis pas davantage; mais vous verrez. – Et dans une autre lettre: – Je laisse Ravenne de si mauvais gré, et dans une telle persuasion que mon départ ne peut que nous conduire de malheurs en malheurs de plus en plus grands, que je n'ai pas le courage d'écrire un mot de plus sur ce sujet. – Il m'écrivait alors en italien, et je transcris ses propres paroles; – mais comme ses pressentimens se sont depuis vérifiés161!!!

Note 160: (retour)Footnote 160: La lettre 465 a été supprimée.

Note 161: (retour) Egli era partito con molto riverescimento da Ravenna, et col pressentimento che la sua partenza da Ravenna ci sarebbe cagione di molti mali. In ogni lettera che egli mi scriveva allora, egli mi esprimeva il suo dispiacere di lasciare Ravenna. – «Se papa è richiamato (mi scriveva egli), io torno in quel istante a Ravenna, e se è richiamato prima della mia partenza, io non parto. – » In questa speranza egli differi varii mesi a partire. Ma, finalmente, non potendo più sperare il nostro ritorno prossimo, egli mi scriveva: – Io parto molto mal volentieri prevedendo dei mali assai grandi per voi altri e massime per voi; altro non dico-lo vedrete.» – E in un altra lettera: «Io lascio Ravenna così mal volentieri, e cosi persuaso che la mia partenza non può che condurre da un male ad un altro più grande, che non ho cuore di scrivere altro in questo punto.» Egli mi scriveva allora sempre in italiano e trascrivo le sue precise parole, – ma come quei suoi pressentimenti si verificarono poi in appresso!»

Après avoir décrit le genre de vie de Byron durant son séjour à Ravenne, la noble dame procède ainsi:

«Telle fut la vie simple qu'il mena jusqu'au jour fatal de son départ pour la Grèce; et les déviations peu nombreuses qu'il se permit peuvent être uniquement attribuées au plus ou moins grand nombre d'occasions qu'il eut de faire le bien, et aux actions généreuses qu'il faisait continuellement. Plusieurs familles, surtout à Ravenne, lui durent le peu de jours prospères dont elles aient jamais joui. Son arrivée dans cette ville fut regardée comme un bienfait public de la fortune, et son départ comme une calamité publique; et c'est là cette vie qu'on a essayé de diffamer comme celle d'un libertin. Mais le monde doit enfin apprendre comment, avec un coeur si bon et si généreux, Lord Byron, capable, à la vérité, des passions les plus fortes, mais en même tems des plus sublimes et des plus pures, comment, dis-je, payant tribut dans ses actes à toutes les vertus, il a pu fournir matière d'accusation à la malice et à la calomnie. Les circonstances, et probablement aussi des inclinations excentriques (qui néanmoins avaient leur origine dans un sentiment vertueux, dans une horreur excessive pour l'hypocrisie et l'affectation) contribuèrent peut-être à obscurcir l'éclat du caractère exalté de Byron dans l'opinion du grand nombre. Mais vous saurez bien analyser ces contradictions d'une manière digne de votre noble ami et de vous-même, et vous montrerez que la bonté de son coeur n'était pas inférieure à la grandeur de son génie162.»

À Bologne, suivant le rendez-vous convenu entre eux, Lord Byron et M. Rogers se rencontrèrent, et celui-ci a même consigné cette entrevue dans son poème sur l'Italie163.

Sur la route de Bologne, Byron avait rencontré son ancien et tendre ami lord Clare; et dans ses Pensées détachées, il décrit ainsi cette courte entrevue.

Note 162: (retour)Moore regrette beaucoup d'avoir égaré le texte original de cet extrait. (Note du Trad.)

Note 163: (retour) Moore donne les vers de Rogers relatifs à cette entrevue, la traduction en eût été peu intéressante pour nos lecteurs. (Note du Trad.)

Pise, 5 novembre 1821.

«Il y a d'étranges coïncidences quelquefois dans les petits événemens de ce monde, Sancho,» dit Sterne dans une lettre (si je ne me trompe), et j'ai souvent vérifié cette remarque.

»Page 128, article 91 de ce recueil, j'ai parlé de mon ami lord Clare dans les termes que mes sentimens m'inspiraient. Une semaine ou deux après, je le rencontrai sur la route entre Imola et Bologne, pour la première fois depuis sept ou huit ans. Il était hors d'Angleterre en 1814, et revint à l'époque même de mon départ en 1816.

»Cette rencontre anéantit pour un instant toutes les années d'intervalle entre le moment actuel et les jours de Harrow-on-the-hill. Ce fut pour moi un sentiment nouveau et inexplicable, comme sorti de la tombe. Clare aussi fut très-ému, – beaucoup plus en apparence que je ne fus moi-même; car je sentis son coeur battre jusque dans le bout de ses doigts, à moins cependant que ce ne fût mon propre pouls qui me causât cette impression.

Il me dit que je trouverais un mot de lui à Bologne, ce que je trouvai en effet. Nous fûmes obligés de nous séparer pour gagner chacun le but de notre voyage, lui Rome, et moi Pise, mais avec la promesse de nous revoir au printems. Nous ne fûmes ensemble que cinq minutes, et sur la grand'route; mais je me rappelle à peine, dans toute mon existence, une heure équivalente à ces minutes. Il avait appris que je venais à Bologne, et y avait laissé une lettre pour moi, parce que les personnes avec qui il voyageait ne pouvaient attendre plus long-tems.

»De tous ceux que j'ai jamais connus, il a sous tous les rapports le moins dévié des excellentes qualités et des tendres affections qui m'attachèrent si fortement à lui à l'école. J'aurais à peine cru possible que la société (ou le monde, comme on dit) pût laisser un être si peu souillé du levain des mauvaises passions.

»Je ne parle pas que d'après mon expérience personnelle, mais d'après tout ce que j'ai entendu dire de lui par les autres, en son absence et loin de lui.»

Après être resté un jour à Bologne, Lord Byron traversa les Apennins avec M. Rogers, et je trouve la note suivante concernant la visite que les deux poètes firent ensemble à la galerie de Florence.

«J'ai de nouveau visité la galerie de Florence, etc. Mes premières impressions se sont confirmées; mais il y avait là trop de visiteurs pour permettre à personne de rien sentir réellement. Comme nous étions (environ trente ou quarante) tous entassés dans le cabinet des pierres précieuses et des colifichets, dans un coin d'une des galeries, je dis à Rogers que «nous étions comme dans un corps-de-garde.» Je le laissai rendre ses devoirs à quelques unes de ses connaissances, et me mis à rôder tout seul-les quatre minutes que je pus saisir pour mieux sentir les ouvrages qui m'entouraient. Je ne prétends pas appliquer ceci à un examen fait en tête-à-tête avec Rogers, qui a un goût excellent et un profond sentiment des arts (deux qualités qu'il possède à un plus haut degré que moi; car, pour le goût surtout, j'en ai peu); mais à la foule des admirateurs ébaubis qui nous coudoyaient et des bavards qui circulaient autour de nous.

»J'entendis un hardi Breton dire à une femme à qui il donnait le bras, en regardant la Vénus du Titien «Bien; c'est réellement très-beau,» – observation qui, comme celle de l'hôte «sur la certitude de la mort,» était (comme l'observa la femme de l'hôte) «extrêmement vraie.»

»Dans le palais Pitti, je n'ai pas omis la prescription de Goldsmith pour un connaisseur, c'est à savoir «que les peintures auraient été meilleures si le peintre avait pris plus de peine, et qu'il faut louer les oeuvres de Pietro Perugino.»

Yaş sınırı:
12+
Litres'teki yayın tarihi:
03 temmuz 2017
Hacim:
390 s. 1 illüstrasyon
Tercüman:
Telif hakkı:
Public Domain

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