Kitabı oku: «Le Ciel De Nadira», sayfa 8

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Roul en attendant, terminait la question et s’ajustait en se relevant. Conrad qui avant cherchait Roul, maintenant craignait d’être vu, plein de honte pour avoir violé par sa présence l’intimité d’un acte si néfaste. En plus, la femme regardait dans sa direction en haletant, une raison de plus pour l’inciter à se cacher de son regard. Ainsi, pendant que Roul sortait, Conrad se glissa derrière quelques planches en bois appuyées contre le mur.

“ Les rebelles de Qasr Yanna nous envahissent ! ” hurla quelqu’un de l’extérieur ; ça ressemblait à la voix de Tancred.

Un grand bruit entoura le village, des voix qui se mélangeaient à un son indiscernable. La femme alors du comprendre du certainement comprendre quelque chose grâce à ces voix puisqu’elle se leva et en courant vers l’extérieur, elle s’écria :

“ Fuad ! ”

Conrad s’accroupit dans un coin en tremblant. Cette fois, là dehors, la bataille était vraie : des bruits de ferrailles, des hurlements et un grand vacarme d’hommes qui couraient. Maintenant les voix qui provenaient de l’autre côté des parois de l’écurie parlaient arabe, exclusive-ment arabe.

En supposant que Roul allait partir, Conrad sorti de son refuge, il s’appuya contre la porte et jeta un coup d’œil à l’extérieur. Ils étaient nombreux, ils portaient de larges habits islamiques orientaux. Beau-coup, les armes à la main, se dirigeaient vers la vallée, inévitablement pour poursuivre leur agresseurs ; d’autres restaient dans la cour près de la grande maison.

Conrad retourna se réfugier derrière les planches dans l’espoir que l’obscurité qui avançait puisse le cacher. Il craignait cette femme, du moment qu’elle l’avait vu, mais il était sûr que Roul en s’apercevant de son absence, plus tard, serait revenu le chercher. Toutefois il ne com-prenait pas pourquoi l’intervention de ceux qui avaient chassé du village la compagnie normande rendait impossible toute opération de sauvetage. Et puis, Roul aurait d’abord du savoir où le chercher. Conrad était un jeune garçon et les jeunes garçons croient souvent que les adultes sont en mesure de tout résoudre… Conrad serait devenu adulte en une seule nuit, en ayant devant les yeux une réalité faite de limites et de déceptions.

Plus d’une heure plus tard, quelqu’un entra dans l’écurie, une torche à la main. Conrad entendit converser ; ils devaient être au moins deux. Il en entendit un qui s’approchait, pendant que l’autre circulait dans l’espace d’à côté. Il était clair qu’ils étaient en train de chercher quel-qu’un, le jeune garçon pointa donc son épée vers l’ouverture de sa tanière, craignant que la femme n’ait parlé. Le feu de la torche se rapprochait de plus en plus ; il lui sembla en sentir la chaleur. Le visage de l’homme apparut parmi les planches…. Les regards des deux se croisèrent pour la première fois. Ils restèrent quelques minutes immobiles, un à l’épée tendue et l’autre accroupi sur ses genoux. Conrad était convaincu qu’ils l’auraient tué, ou il aurait été capturé pour devenir l’esclave de quelqu’un.

Cet homme reposa enfin sa cimeterre et s’en alla comme il était venu.

Conrad soupira de soulagement ; mais était-il possible qu’il ne l’avait pas vu ?

Il aurait maintenant tenté la fuite dans le cœur de la nuit, quand il n’aurait plus entendu aucune voix. Il attendit donc quelques heures dans le noir, avec l’unique compagnie du mulet. Puis, quand il se déci-da à sortir, une force plus importante que la sienne le retint à l’intérieur. Son épée tomba de ses mains tandis que l’homme qui précédemment avait croisé ses yeux lui bouchait la bouche et le poussait contre le mur. Conrad se démena comme un fou, il lui mordit une main et le griffa au visage, avant que l’autre ne puisse l’immobiliser en lui tirant deux gifles bien visées. Ce type était juste un peu plus grand que lui mais il faisait valoir sa force physique d’adulte. Donc, pendant que Conrad était abouti au sol par un dernier coup de poing de ce dernier, l’autre lui jeta un burnus et lui indiqua de le porter avec le capuchon. Ce fut alors que Conrad vit le visage plein de compassion d’un homme qui s’était rendu compte d’une situation devenue plus grande que son jeune enne-mi. Conrad porta le manteau et après lui avoir mis une main sur l’épaule, il sortit de l’écurie. Il parcourut les rues du village en regardant vers le bas, et en se déplaçant dans les angles les plus obscurs sans se faire reconnaître.

Une icône de la Madonne marquait la maison où habitait le type, et où sur la porte l’attendait une femme qui regardait tout autour, préoccupée que quelqu’un ne puisse les voir. Par ailleurs les hommes qui quelques heures avant avaient repoussé l’attaque de la compagnie normande, en empêchant qu’ils capturent les femmes et pillent encore plus leurs maisons, étaient tous éveillés, aux portes du pays, dans leurs habitations et sur les rues principales, craignant que les agresseurs ne puissent retourner. C’était justement les hommes qui travaillaient dans les potagers ou qui gardaient les chèvres et que Roul avait déprécié qui avaient averti les milices de Qasr Yanna et contre-attaqué les armes à la main.

Conrad fut installé sur un tabouret. La maison démontrait le statut social de la famille… il s’agissait de chrétiens… de pauvres chrétiens vassales en semi-liberté d’un patron sarrasin. Le jeune garçon regardait autour de lui dépaysé, conscient toutefois de pouvoir faire confiance à ces personnes qui l’avaient accueilli.

“ Alfeo ” dit le chef de famille en indiquant soi même d’une main.

Puis il porta une main sur la tête du jeune garçon presque du même âge de Conrad et dit :

“ Michele. ”

Et encore, en indiquant son épouse :

“ Caterina. ”

Enfin une fillette d’à peine deux ans avança en arrachant le bord de la tunique de Conrad.

“ Apollonia. ” compléta le père.

En réponse, quand l’hôte fut invité à se présenter, ceux-ci répondirent en secouant la tête encore méfiants.

En camouflant l’étranger sous l’habit de son fils, Alfeo avait caché l’identité de Conrad, mais maintenant il fallait que les habitants du village ne soupçonnent pas le jeune garçon.

Une année passa, durant laquelle Conrad fut enfermé à l’intérieur de la maison, un temps durant lequel les visages des soldats qui avaient as-sailli le bourg furent oubliés.

Depuis le début le nouvel arrivé se senti enfermé, prisonnier de ces personnes desquelles il ne comprenait ni la langue ni les coutumes, puis les caresses de Caterina, son affection de mère, l’amitié de Michele et la vie de tous les jours de la famille adoucirent son cœur et le lièrent pour toujours à cette maison. Ce fut alors que Conrad devint Corrado, en étant baptisé à une autre culture, même s’il conservait la racine originale de ce nom inhabituel.

Les traits somatiques de Conrad étaient de toute façon trop particuliers, Alfeo créa donc l’histoire que parmi les montagnes de l’Iqlīm de De-mona, un de ses neveux y vivait, fils de sa sœur, qui ne parlait pas l’arabe, orphelin de guerre, qu’il avait recueilli chez lui comme un fils. Une personne seulement, fut surprise quand elle le vit la première fois dans les ruelles du village, cette femme rencontrée à la fin de l’été 1040 ; son nom était Jala et maintenant elle tenait dans les bras une enfant qui avaient de très beaux yeux.

PARTIE II – LA GUERRE DES QĀ’ID

Chapitre 15

Début 1061 (452 de l’hégire), dans les remparts de Qasr Yanna

Un matin de janvier, tandis que le brouillard s’éloignait, parmi les créneaux des remparts de Qasr Yanna, Le guetteur du rester sur pieds pour ne pas tomber par dessous, sous le poids d’un étourdissement. Sur les collines à est de la montagne, juste avant le Rabaḍ, Mahommed ibn al -Thumna avait disloqué son armée. Le Qā’id de Catane était le plus puissant et influent seigneur de la Sicile toute entière; il n’y avait donc rien d’étrange si cette armée dépassait toutes les attentes. Tandis que Ibn al-Ḥawwās pouvait compter sur l’appui du peuple qu’il contrôlait, indigènes convertis et personnes d’origine berbère dédiées à l’agriculture, ibn al-Thumna avait l’appui de la noblesse de rang arabe, et donc des hommes soumis à chacun de ses alliés ; même la gemā56 de Balarm, l’assemblée des nobles de cette ville, l’appuyait. Maintenant le Démagogue ne pouvait compter sur l’aide de personne, sinon sur l’aide du peuple, qui avait toujours été en sa faveur.

Durant le mois précédent, Umar avait plusieurs fois demandé une audience au Qā’id et il lui avait assuré encore une fois qu’il aurait fait l’impossible pour récupérer sa splendide épouse. Cependant, maintenant que ibn al-Thumna déplaçait l’assaut, il était clair, sans équivoque, que la diplomatie avait échoué. Il était clair qu’Ali n’aurait jamais écouté la requête de Mohammed en ce qui concerne le restitution de Maimuna.

Ibn al-Hawwās, de toute façon, avait de son côté des hommes en mesure d’interpréter les évènements et l’œuvre de l’ennemi. Ils comprirent immédiatement, de la manière dont Mohammed déployait son armée sur la colline, qu’il n’aurait pas attaqué immédiatement. Le Qā’id de Catane en effet, ne cachait rien à son rival, et exposait toute la force qu’il possédait. En outre, il n’assiégeait pas la ville, il restait là, immobile dans l’attente. C’était le signal du fait qu’il essayait uniquement de faire peur, terroriser Ali et mettre la population sous pression, pour qu’elle se révolte contre son émir et puisse le pousser à forcer sa volonté. Avant de lancer les mangonneaux contre les remparts de Qasr Yanna, Mohammed espérait encore avoir Maimuna en chair et os. Parvenir à récupérer son épouse aurait été une victoire encore plus grande que la défaite de son ennemi, car cela aurait rétabli son honneur, sa virilité, et sa respectabilité en face du reste de la noblesse, et de cette partie du peuple qui selon lui pouvait se moquer de lui pour la fuite de la femme.

Une poignée de soldats, les mêmes que les égorgeurs de l’assaut au Rabaḍ sorti des rangs, alla au delà du village et avança jusque sous les remparts, à peine dans les limites de la gamme des arches. Ils conduisaient quelqu’un, en le poussant à aller de l’avant sous la menace des armes. Nadira fut donc liée au tronc d’un figuier dépouillé, censurée et exposée aux hommes sur les remparts.

Les yeux de la jeune fille n’étaient pas visibles à cette distance mais sa corpulence était indiscernable. Enfin les égorgeurs s’éloignèrent d’une distance de vingt pas.

En attendant d’efficaces systèmes de défense de ibn al-Ḥawwās avaient déjà été mis en place : une traînée de fumée s’élevait en haut de la montagne et certains, montés sur leur chevaux partaient vers d’autres villes du domaine du Qā’id. En peu de temps, chaque ville qui s’appuyait contre une montagne ayant signalé l’alerte avait été avertie à son tour ; de Gergent à Qasr Nubu57, des hommes en armes se mobilisaient, ils auraient reçus des instructions supplémentaires à l’arrivée des hommes montés à cheval.

Ali monta en vitesse sur les remparts, il se pencha au delà des dentelures et commenta :

“ Il voudra conclure la chose avant le mois de Muḥarram58, quand l’interdiction de la guerre est en vigueur. ”

Ahmed, son général, était à côté de lui. ” Seigneur, tu sais bien ce qui arrivera. ”

“ Ils l’égorgeront sans pitié, Ahmed… sans pitié ! ”

Et soupirant :

“ Pauvre fille…. elle était si belle ! ”

Ali utilisait le passé comme si Nadira était déjà morte ; l’esquive de Mohammed ne provoquait aucun effet sur le Qā’id de Qasr Yanna, il conclut donc en mettant une main sur l’épaule de son général :

“ Je donnerai à sa famille le double de ce que j’avais promis. ”

En attendant Umar apprenait que Nadira était sous les remparts de la ville et il courait désespérément pour vérifier la véridicité de la nouvelle. Il rencontra Ali à la base des escaliers, tomba à genoux à ses pieds et supplia :

“ Mon Seigneur, il doit y avoir une solution. Convaincs ta sœur, je t’en pries ! ”

“ Et tu crois, Umar, que ibn al-Thumna traitera gentiment Maimuna si je la lui livrais ? ”

Umar éleva le regard et implora encore : ” Ma sœur n’y est pour rien ! ”

“ La tienne pour la mienne, Umar ; mais tu deviendras quand même riche pour ton service ! ”

Le plus jeune se mis debout et, terriblement vexé par les paroles de l’autre, il essaya d’attraper le Qā’id par les épaules et le poussa contre les remparts. Une paire d’hommes le bloquèrent à l’instant, en le frappant à l’estomac pendant que Ali s’éloignait.

A ce moment là, pendant que Umar se pliait en deux et cédait aux larmes, Ahmed, le général, s’approcha :

“ Mon garçon, s’il y a encore un espoir, c’est celui de les prendre de surprise de plusieurs côtés. Prépare-toi aux armes ; il faut vraiment quelqu’un qui ait des raisons comme les tiennes dans cette bataille. ”

“ Et si cela n’était pas efficace ? ”

“ Nous ne pouvons pas nous appeler à la volonté d’Allah. La vie et la mort de ta sœur sont liés au destin qui lui a été réservé avant qu’elle ne naisse. Dans ce cas, accepte-le ! ”

Ainsi Umar recevait le même traitement que lui même avait réservé à Apollo-nia, quand la jeune fille l’avait imploré par rapport à Corrado. Le Qā’id, celui qui l’avait élevé, l’abaissait maintenant au rand du dernier de ses sujets. Umar par ailleurs, était disposé à mendier l’aide de son seigneur afin de recevoir en échange un faible espoir auquel s’accrocher. Il repensait à quand Nadira lui avait confié qu’elle aurait été jusqu’à se jeter aux pieds de son tyran, si cela avait été nécessaire. Maintenant c’était lui qui se traînait aux pieds de son seigneur, il était disposé à tout pour sauver la vie de sa sœur, et effacer son déshonneur de n’avoir pas été à la hauteur de son rôle de protecteur.

Le lendemain la pauvre Nadira était encore là, liée à ce tronc d’arbre sans donner signe de vie… peut-être que son physique n’avait pas résisté à la nuit, Jala pleurait, désespérée pour cette fille offerte par injustice et par le mal enlevé.

Umar essaya de sortir hors des remparts de la ville, mais naturellement cela lui fut interdit. Ghadda, un peu plus loin berçait le nouveau né tandis qu’elle observait son mari qui recevait l’interdiction des gardes chargés de la surveillance des portes.

Le muezzin venait de réciter l’adhān de midi quand Ali se présenta accompagné d’une femme vêtue de noir, et au visage couvert ; elle était à cheval. Une foule de personnes la suivait, peut-être la ville toute entière qui désirait que cet assaut se termine avant même de commencer.

“ Umar, aujourd’hui est un jour heureux pour toi, Maimuna a décidé de racheter la vie de ta sœur. ” expliqua le Qā’id en s’arrêtant près du jeune garçon, qui restait assis et appuyé contre les remparts près des portes.

Umar se prosterna aux pieds de son seigneur et toujours le visage dans la poussière, il remercia celle qui avançait en embrassant les sabots de son cheval.

Les portes furent donc ouvertes, et une poignée de soldats escorta Maimuna jusqu’à la moitié de la rue dans la descente, entre le figuier dépouillé et les rem-parts de la ville. Plus d’une heure passa pendant laquelle Umar observa la scène, à côté d’Ali parmi les dentelures. Quand Nadira fut ensuite libérée par les égorgeurs qui l’avaient conduite le jour avant devant les remparts, elle tomba d’un coup sur le terrain. Ceux-ci l’obligèrent à se relever en la tirant par un bras, mais ils comprirent que la jeune fille était inconsciente. Ils la chargèrent donc, les membres pendants sur un de leurs chevaux et la conduisirent jusqu’à un certain point de la montée.

Umar anxieux, fixait la scène en espérant que Nadira fut seulement évanouie, il regarda donc Ali qui était sûr de lui et le regard fixé vers l’avant. Comment était-il possible qu’il puisse donner sa sœur, sans avoir la certitude que Nadira fut encore en vie ? Umar à ce moment là commença à douter de la sincérité du Qā’id…

Enfin Maimuna abouti dans les mains de l’égorgeur de ibn al-Menkūt et la bête sur laquelle se trouvait Nadira fut accompagnée à l’intérieur des remparts ; l’échange avait été complété. Umar descendit aux portes comme un fou.

Entassés dans les potagers près des remparts, ils regardaient tous la scène ; même Corrado et Apollonia restaient là parmi les dizaines de têtes regroupées près des portes.

Jala découvrit donc le visage de la jeune fille pendant que Umar la tenait dans ses bras.

“ Mon Seigneur ! ” s’exclama Umar en s’adressant à Ali. ” Ils ont pris jeu de vous…. Ça n’est pas Nadira ! ”

Les pleurs de Jala confirmaient bien les paroles de son fils.

Un soldat de la garde personnelle du Qā’id soutenu la pauvre malheureuse, ayant reçu l’ordre de la mettre en sécurité.

A ce point Ali cria aussi fort qu’il pouvait, il arracha sa veste à la hauteur de sa poitrine et en montant sur quelques marches, il dit :

“ Aujourd’hui Qasr Yanna reçoit l’infamie de celui qui ne connaît pas l’honneur ! Mohammed ibn al-Thumna nous doit, non pas une princesse, mais deux, car il a rendu vain le geste de ma sœur. Qui est avec moi ? ”

Un grand cri se leva de la part des présents, signe d’assentiment et de participation.

“ Ce renard n’arrêtera pas l’assaut maintenant qu’il connaît la haine de notre cœur! Qui est avec moi ? ”

Un cri partagé s’éleva, encore plus vigoureux qu’avant. “ Allahu Akbar ! ” invoqua Ali, et tous répétèrent.

“ Allahu Akbar ! ” répéta Ali et tous le hurlèrent en levant le doigt au ciel. Une fois le soir tombé le nombre d’hommes de Qasr Yanna enrôlés aux armes, était déjà au complet devant les portes. Les lumières des torches commençaient à apparaître sur les collines au nord, et au sud de la montagne de la ville, aux pieds de Qal'at Xibet59 et avançant vers la zone des marais salants. Ainsi ibn al- Ḥawwās avait l’intention de frapper le Qā’id assiégeant, en le renfermant dans une tenaille mortelle.

En attendant, excité par cette atmosphère de guerre, imprégnée de ferveur religieuse tant recherchée par Ali dans l’après-midi, des hommes d’armes commencèrent à viser les dhimmi de la ville. Ceux-ci, on le savait, ne combattaient pas, étant donné qu’un non croyant dans l’armée aurait signifié la désapprobation de la part d’Allah. Ils payaient la jizya et le kharāj60 pour leurs droits, toute-fois, maintenant que chacun avait été encouragé à combattre jusque la mort pour son propre Qā’id, et contre la tyrannie de Mohammed ibn al-Thumna, avoir des personnes qui n’empoignaient pas les armes était intolérable. Un iman, un certain Zayd, guida une foule de vauriens avec l’objectif d’obliger les dhimmi à se convertir à l’Islam, dans le but de s’enrôler dans l’armée. sous peine de l’expulsion de la ville pour eux et leur propre famille, et avec la menace d’être abandonnés dans la terre de personne comme des bouches inutiles. Parmi les ruelles et les escaliers de Qasr Yanna, Zayd et ses compagnons semèrent la terreur durant toute la nuit parmi les dhimmi, surtout chrétiens. Presque la moitié des maisons de la ville avaient un sanctuaire sur la façade en reconnaissance de la foi.

Il était donc clair que la contribution des convertis occasionnels pouvaient être un potentiel déterminant pour la défense. Beaucoup se réfugièrent dans une petite église délabrée, construite durant les années près des remparts.

Avec le danger qui avançait dans les rues de la ville, Corrado conduit sa fa-mille aux portes de la maison de Umar avec l’intention de recevoir cette faveur jamais reçue de la part de Jala. C’est ainsi que les seuls chrétiens du Rabaḍ réussirent à échapper à la colère du Zayd.

A la fin, très peu se soumirent à l’Islam et prirent les armes. Le matin tout le fanatisme de la nuit avait déjà diminué.

Toujours le matin, aux premières heures, Corrado quittait l’écurie de la mai-son où le Qā’id avait installé la famille de Nadira, pour se rendre chez le maréchal-ferrant. Il voulait une arme, pas pour se défendre des envahisseurs de ibn al-Thumna, mais pour régler ses comptes avant de quitter la ville. Il commanda donc au maréchal -ferrant la construction d’une hache, une comme celle que Roul maniait, une comme celle imprimée sur l’emblème des nobles de Rouge-ville. Vu les perplexités du forgeron sur la nature de l’objet décrit par Corrado, celui-ci répondit qu’il faisait froid et il fallait couper du bois.

Corrado avait en tête les évènements de la nuit, cette chasse à l’homme impitoyable, mise en place par Zayd et enflammée par ses sermons. Maintenant il espérait que ibn al-Thumna ait le dessus sur l’assaut, pour que tous ceux qui lui avaient fait fu mal paient leurs méfaits. Toutefois il n’aurait pas attendu que les lames de l’assiégeant fassent la volonté de Dieu sur la tête de ses ennemis, car il aurait lui même son propre bourreau : sur Umar qui l’avait humilié, sur Idris qui avait frappé sa sœur, et sur Zayd qui avait persécuté son pauvre peuple.

En attendant Ali préparait ses hommes devant les remparts de Qasr Yanna, prêts à attaquer l’armée déployée dans la vallée, il avait désormais déployé ses ailes de manière à contraster les renforts provenant du nord et du sud. En allongeant les lignes du front, Mohammed avait en effet évité de finir entouré par des défenseurs. En outre la bataille qui se préparait semblait lui assurer de meilleurs prévisions ; le nombre, la préparation des soldats et les armes fournies étaient des facteurs positifs avec lesquels ibn al-Thumna comptait gagner.

Une heure avant midi, la bataille entre les hommes de Qasr Yanna et l’avant-garde des assiégeants arriva.

Malgré le nombre, la préparation des soldats et les armes fournies à l’armée de Mohammed, les défenseurs avaient encore en tête les paroles d’Ali et ce feu qu’il avait su allumer dans leur cœur, au nom de l’injustice réservée à Maimuna et Nadira, nobles femmes de leur peuple. Personne, naturellement ne réservait dans la bataille plus de ferveur et de rage que Umar ; parmi les maisons de son Rabaḍ, le collecteur d’impôts du Qā’id massacra l’ennemi.

A un certain point le son de la corne s’éleva fort parmi les rangs des assiégeants. Certains s’arrêtèrent et regardèrent au ciel, comme si ce son provenait du Paradis. La retraite commença à une vitesse vertigineuse, de manière audacieuse, et ruineuse. Pour ibn al- Ḥawwās et les siens, rejoindre les gardes à l’arrière fit plus de victimes que la bataille en elle même. Chose incroyable, cette poursuite se conclu justement à peu de distance des portes de Catane.

La défaite de Mohammed avait été grave… honteuse….. humiliante.

56.Gemā: assemblée des citoyens composée des hommes les plus en vue.
57.Qasr Nubu: nom de l’actuelle localité de Castronuovo de Sicile dans la province de Palerme, durant la période arabe.
58.Muḥarrām: premier mois du calendrier islamique et un des quatre sacrés de l’année. Durant ce mois, descendre en guerre, était considéré tabou , en renonçant pour respecter l’Islam. Les mois du calendrier islamique étant lunaires, il n’a pas une position fixe à l’intérieur du calendrier grégorien.
59.Qal’at Xibet: nom de l’actuelle localité de Calascibetta, dans la province d’Enna, durant la période arabe.
60.Kharāj: impôt foncier que les dhimmi payaient aux autorités musulmanes.

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Yaş sınırı:
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Litres'teki yayın tarihi:
08 ekim 2020
Hacim:
540 s. 1 illüstrasyon
ISBN:
9788835411437
Telif hakkı:
Tektime S.r.l.s.
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