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Kitabı oku: «Derniers essais de littérature et d'esthétique: août 1887-1890», sayfa 3

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En vérité, ils montrent très clairement de quelle manière l'épopée donna naissance au drame dans le développement de l'art grec.

Le plan tout entier du récit, le retour du héros sous un déguisement, la scène où il se fait reconnaître par son fils, la vengeance terrible qu'il tire de ses ennemis, et la scène où il est enfin reconnu par sa femme, nous rappellent l'intrigue de mainte pièce grecque, et nous expliquent ce qu'entendait le grand poète athénien, en disant que ses drames n'étaient que des miettes de la table d'Homère.

En traduisant, en vers anglais, ce splendide poème, M. Morris a rendu à notre littérature un service qu'on ne saurait estimer trop haut, et on a plaisir à penser que même si les classiques venaient à être entièrement exclus de nos systèmes d'éducation, le jeune Anglais serait encore en état de connaître quelque chose des charmants récits d'Homère, de saisir un écho de sa grandiose mélodie et d'errer avec le prudent Odysseus «autour des rives de la vieille légende».

Le Virgile de Sir Charles Bowen 13

La traduction, par Sir Charles Bowen, des Églogues et des six premiers livres de l'Énéide n'est guère l'œuvre d'un poète, mais malgré tout, c'est une traduction fort agréable, car on y trouve réunies la belle sincérité et l'érudition d'un savant, et le style plein de grâce d'un lettré, deux qualités indispensables à quiconque entreprend de rendre en anglais les pastorales pittoresques de la vie provinciale italienne, ou la majesté et le fini de l'épopée de la Rome impériale.

Dryden était un véritable poète, mais pour une raison ou une autre, il n'a point réussi à saisir le vrai esprit virgilien.

Ses propres qualités devinrent des défauts lorsqu'il assuma la tâche de traducteur.

Il est trop robuste, trop viril, trop fort. Il ne saisit point l'étrange et subtile douceur de Virgile et ne garde que de faibles traces de sa mélodie exquise.

D'autre part, le Professeur Conington fut un admirable et laborieux érudit, mais il était dépourvu de tact littéraire et de flair artistique au point de croire que la majesté de Virgile pouvait être rendue par la manière carillonnante de Marmion, et bien qu'Énée tienne beaucoup plus du chevalier médiéval que du coureur de brousse, il s'en faut de beaucoup que la traduction de M. Morris lui-même soit parfaite.

Certes, quand on la compare à la mauvaise ballade du Professeur Conington, c'est de l'or à côté du cuivre.

Si on la regarde simplement comme un poème, elle offre de nobles et durables traits de beauté, de mélodie et de force; mais elle ne nous fait guère comprendre comment l'Énéide est l'épopée littéraire d'un siècle littéraire.

Elle tient plus d'Homère que de Virgile, et le lecteur ordinaire ne se douterait guère, d'après le rythme égal et entraînant de ses vers, à l'allure si vive, que Virgile était un artiste ayant conscience de lui-même, le poète-lauréat d'une cour cultivée.

L'Énéide est, par rapport à l'Iliade, à peu près ce que sont les Idylles du Roi à côté des vieux romans celtiques d'Arthur.

Elle est de même pleine de modernismes bien tournés, de charmants échos littéraires, de tableaux agréables et délicats.

De même que Lord Tennyson aime l'Angleterre, Virgile aimait Rome: les grands spectacles de l'histoire et la pourpre de l'empire sont également chers aux deux poètes, mais ni l'un ni l'autre n'a la grandiose simplicité, ou la large humanité des chanteurs primitifs, et comme héros, Énée est manqué non moins qu'Arthur.

La traduction de Sir Charles Bowen ne rend guère ce qui fait la qualité propre du style de Virgile, et çà et là par une inversion maladroite, elle nous rappelle qu'elle est une traduction.

Néanmoins, à tout prendre, elle est extrêmement agréable à lire et si elle ne reflète pas parfaitement Virgile, du moins elle nous apporte bien des souvenirs charmants de lui.

Le mètre qu'a choisi M. Charles Bowen est une forme de l'hexamètre anglais, avec le dissyllabe final contracté en un pied d'une seule syllabe.

Certes il est marqué par l'accent, et non par la quantité, et bien qu'il lui manque cet élément de force soutenue que constitue la terminaison dissyllabique du vers latin, et qu'il ait, dès lors, une tendance à former des couplets, la facilité à rimer qui résulte de ce changement n'est pas un mince avantage.

Il semble que la rime soit absolument nécessaire à tout mètre anglais qui cherche à obtenir la rapidité du mouvement, et il n'y a pas dans notre langue assez de doubles rimes pour permettre de conserver ce pied final de deux syllabes.

Comme exemple du procédé de Sir Charles Bowen, nous choisirions sa traduction du fameux passage de la cinquième églogue sur la mort de Daphnis.

 
Toutes les nymphes allèrent pleurant Daphnis cruellement mis à mort:
Vous en fûtes témoins, bosquets et flots des rivières, de cette douleur,
Quand la mère, jetant un cri, étreignit le triste corps de son fils,
accusant de cruauté les Grands Dieux, de cruauté, les étoiles du ciel.
En ces jours sombres, personne ne conduisit ses bœufs repus
ô Daphnis, pour les désaltérer aux eaux du frais ruisseau. L'étalon
ne goûta plus aux ondes rapides, ne brouta plus un brin d'herbe dans la prairie.
Comme les lions de Carthage rugirent de désespoir sur la tombe,
Daphnis, les échos des monts sauvages et de la forêt le proclament:
Daphnis fut le premier, qui nous enseigna à conduire avec la rêne du chariot
les tigres de l'Arménie, à exercer le chœur pour Iacchus,
qui nous apprit à enlacer de feuillage mobile l'épieu flexible.
Ainsi que l'arbre a sa vigne pour parure, la vigne ses grappes,
le troupeau cornu son taureau, une fertile plaine son blé,
ainsi tu étais la beauté des tiens, et puisque le destin t'a ravi à nous,
Palès elle-même et Apollon ont fui de nos prés et de nos ruisseaux
Accusant de cruauté les Grands Dieux, de cruauté les étoiles du ciel
 

rend très heureusement ce vers: «Atque deos aique astra vocat crudelia mater.» Et il en est de même de «ainsi tu étais la beauté des tiens» pour: Tu decus omne tuis.

Voici encore un bon passage du quatrième livre de l'Énéide:

 
Et la nuit était venue. Les membres fatigués étaient repliés sur le sol pour le sommeil.
Le silence régnait sur les forêts et les vagues farouches; aux profondeurs du firmament,
à mi-chemin de leur course, roulaient les étoiles. Nul bruit n'émouvait les campagnes.
Toutes les bêtes des champs, tous les oiseaux au plumage de brillantes couleurs
qui hantent les lacs limpides, ou le désordre des broussailles épineuses,
s'abandonnaient au paisible sommeil dans le silence de la nuit; Tout,
Excepté la Reine, désolée. Pas un instant, elle ne cède au repos,
Elle n'accueille point la nuit tranquille sur ses paupières ou en sa poitrine lasses.
 

et un autre fragment du sixième livre mérite d'être cité:

 
«Jamais un jeune homme descendu de la race troyenne n'éveillera de nouveau de tels espoirs
en ses ancêtres du Latium, jamais un adolescent
N'inspirera plus noble orgueil dans l'antique terre de Romulus.
Ah! quel amour filial! quelle foi digne des premiers temps, quel bras
sans rival dans le combat, invulnérable, alors que l'ennemi se présente
et se dresse sur sa route, lorsqu'il fond à pied sur les rangs adverses,
ou quand il plonge l'éperon dans le flanc couvert d'écume de son coursier,
Enfant du deuil d'un peuple, si tu peux tromper les âpres décrets
du destin, et briser pour un temps ses barrières,
Il t'est réservé d'être Marcellus. Je t'en prie, apporte-moi
des lis à poignées que je puisse épandre en abondance des fleurs sur mon fils,
épandre au moins sur l'ombre de l'enfant qui naîtra, ces présents
que je rende au mort ce suprême, ce vain office.»
Il se tut
 

«Il t'est réservé d'être Marcellus» n'a guère la simplicité d'émotion du: Tu Marcellus eris, mais «Enfant du deuil d'un peuple» est un gracieux équivalent de: Ileu, miserande puer.

Il faut le dire, il y a bien du sentiment dans toute la traduction, et la tendance du mètre à se tourner en couplets, et dont nous avons déjà parlé, est atténuée jusqu'à un certain point dans le passage cité plus haut et emprunté aux Églogues, par l'usage incidentel du triplet, ainsi que, dans certains endroits, par l'emploi de rimes croisées, et non point successives.

Sir Charles Bowen doit être félicité du succès de sa traduction.

Elle se recommande à la fois par le style et la fidélité.

Le mètre, qu'il a choisi, nous semble mieux fait pour la majesté soutenue de l'Énéide que pour l'accent pastoral des Églogues.

Il est capable de nous rendre un peu de l'énergie de la lyre, mais il n'est guère fait pour saisir la douceur de la flûte.

Malgré tout, à bien des points de vue, c'est une traduction pleine de charme, et nous nous empressons de lui souhaiter la bienvenue, comme à une contribution très estimable à la littérature des échos.

L'unité des arts

Conférence à un Five o'clock. 14

Samedi dernier, l'après-midi, dans les Salons de Willis, M. Selwyn Image a fait la première de quatre conférences sur l'art moderne, devant un auditoire select et distingué.

Le point principal, sur lequel il s'est étendu, était l'Unité absolue de tous les arts, et dans le but d'exprimer cette idée, il a élaboré une définition assez large pour enfermer le Roi Lear de Shakespeare, la Création de Michel-Ange, le tableau de Paul Véronese représentant Alexandre et Darius, et la description par Gibbon de l'entrée d'Héliogabale dans Rome.

Il a envisagé toutes ces œuvres comme autant d'expressions des idées et des émotions de l'homme au sujet de belles choses, exprimées par des moyens visibles ou auditifs.

Partant de ce point, il a abordé la question du vrai rapport entre la littérature et la peinture, sans jamais perdre de vue le motif principal de son symbole: Credo in unam artem multipartitam, indivisibilem15, et en insistant sur les ressemblances plus que sur les différences.

Le résultat final auquel il est arrivé fut celui-ci:

Les Impressionnistes, avec leur franche et artistique acceptation de la forme et de la couleur comme choses absolument satisfaisantes par elles-mêmes, ont produit œuvre fort belle, mais la peinture a quelque chose de plus à nous donner que le simple aspect visible des choses.

Les hautes visions spirituelles de William Blake, le merveilleux roman de Dante Gabriel Rossetti, peuvent trouver leur parfaite expression en peinture. Chaque état d'esprit a sa couleur, chaque rêve sa forme.

La principale qualité de la conférence de M. Image est une loyauté absolue, mais ce fut son plus grand défaut pour une certaine partie de l'auditoire.

– La douceur dans la raison, dit quelqu'un, est toujours admirable chez un spectateur, mais de la part d'un guide, nous attendons quelque chose de plus.

– C'est tout simplement un commissaire-priseur qui admirerait toutes les écoles d'art, dit un autre.

Et un troisième soupirait sur ce qu'il appelait «la fatale stérilité de l'esprit critique» et exprimait une crainte tout à fait dépourvue de fondement, que la Century Guild ne devint raisonnable.

Car, avec une courtoisie et une générosité que nous recommandons vivement aux autres conférenciers, M. Image offrit des rafraîchissements à son auditoire après avoir terminé son discours, et il fut extrêmement intéressant d'entendre les différentes opinions exprimées par la Grande École de critique des Five o'clock, qui était largement représentée.

Pour notre compte, nous avons trouvé la conférence de M. Image extrêmement suggestive.

Il était parfois difficile de comprendre en quel sens exact il entendait le mot «littéraire» et nous ne pensons pas qu'un cours de dessin, d'après un moulage en plâtre du Gaulois mourant, put, si peu que ce soit, perfectionner le critique d'art ordinaire.

La véritable unité des arts doit être découverte, non point dans la ressemblance d'un art avec un autre, mais dans le fait que, pour une nature véritablement artistique, tous les arts ont la même chose à dire et tiennent le même langage, au moyen d'idiomes différents.

On aura beau barbouiller un mur de cave, on ne fera jamais comprendre à un homme le mystère des Sibylles de Michel-Ange, et il n'est point nécessaire d'écrire un seul drame en vers blanc pour être en état d'apprécier la beauté d'Hamlet.

Il faut qu'un critique d'art ait un tempérament susceptible de recevoir les impressions de beauté, et une intuition suffisante pour reconnaître un style, quand il le rencontre, et la vérité, lorsqu'elle lui est montrée, mais s'il lui manque ces qualités, il pourra faire de l'aquarelle à tort et à travers, sans arriver à se les donner, car si toutes choses restent cachées au critique incompétent, de même rien ne sera révélé au mauvais peintre.

L'art chrétien primitif en Irlande. 16

L'absence d'une bonne collection de manuels populaires sur l'art irlandais s'est fait longtemps sentir.

Les ouvrages de Sir William Petrie et d'autres sont un peu trop approfondis pour la moyenne des lecteurs studieux. Aussi sommes-nous heureux de constater l'apparition, sous les auspices du Comité du Conseil d'Éducation, de l'utile petit volume de Miss Margaret Stokes sur l'art chrétien primitif de son pays.

Il n'y a certes rien de bien original dans le livre de Miss Stokes. On ne saurait dire qu'elle écrit d'une façon attrayante et agréable, mais il serait injuste de demander de l'originalité à des livres qui se proposent d'initier des débutants et le charme des illustrations fait bientôt oublier ce qu'il y a d'un peu lourd, d'un peu pédantesque dans le style.

Cet art chrétien primitif de l'Irlande est plein d'attrait pour l'artiste, l'archéologue et l'historien.

Sous ses formes les plus rudes, depuis la petite sonnette de fer à poignée, le calice de simple pierre et la grossière crosse de bois, il nous ramène à la simplicité de l'Église chrétienne primitive, et, dans la période de son apogée, il nous offre les grands chefs-d'œuvres de l'incrustation celtique sur métaux.

Le calice de pierre fait alors place au calice d'argent et d'or; la clochette de fer possède son étui incrusté de gemmes, et la rude crosse, son enveloppe somptueuse.

De riches coffrets et de splendides reliures protègent les livres sacrés des Saints, et au lieu du symbole grossièrement taillé des premiers missionnaires, nous avons de magnifiques œuvres d'art, telles que la croix processionnelle de l'Abbaye de Cong.

Elle est vraiment belle cette croix avec son lacis délicat d'ornements, la grâce de ses proportions et sa merveilleuse finesse de travail.

Et il n'y a pas l'ombre d'un doute sur son histoire.

Les inscriptions qu'elle porte, et qui sont confirmées par les Annales d'Innisfallen et le Livre de Clonmacnoise, nous apprennent qu'elle fut ciselée, pour le roi Turlough, O'Connor par un artiste indigène, sous la direction de l'Évêque O'Duffy, et que sa destination première était de servir d'écrin à un fragment de la vraie Croix envoyé à ce roi en 1123.

Apportée à Cong quelques années plus tard, probablement par l'archevêque qui y mourut en 1150, elle fut cachée à l'époque de la Réforme, mais au commencement du siècle actuel, elle était encore la possession du dernier abbé.

A sa mort, elle fut achetée par le Professeur Mac Cullagh, qui en fit présent au Museum de l'Académie Royale d'Irlande.

Cette œuvre merveilleuse vaut, à elle seule, une visite à Dublin, mais le calice d'Ardagh n'est pas moins beau.

C'est une coupe d'argent à deux poignées, absolument classique dans la pureté parfaite de sa forme, décorée d'or, d'ambre et de cristal, avec des ornements d'émail cloisonné et champlevé.

Il n'est point fait mention de cette coupe, ni de la broche dite de Tara, dans l'histoire ancienne de l'Irlande.

Tout ce que nous savons à leur sujet, c'est que la première fut découverte fortuitement par un jeune garçon occupé à déterrer des pommes de terre, aux environs du Rath d'Ardagh, la seconde par un pauvre enfant qui la ramassa au bord de la mer. Mais ces deux objets datent probablement du dixième siècle.

On trouve d'excellentes figures représentant ces objets, ainsi que les écrins à clochettes, les couvertures de livres, les croix sculptées, les enluminures de manuscrits dans le manuel de Miss Stokes.

L'objet si intéressant, nommé le Fiachal Phadrig, ou reliquaire de la dent de Saint Patrice, aurait pu être représenté et donné comme un exemple remarquable de la persistance de l'ornement, et une des antiques miniatures du scribe ou de l'écriture de l'Évangéliste aurait accru l'intérêt du chapitre sur les Manuscrits Irlandais.

Mais en somme, l'ouvrage est merveilleusement bien illustré, et la moyenne des gens qui étudient l'Art sera en état d'en tirer quelques conclusions utiles.

A vrai dire, Miss Stokes, se faisant l'écho des aspirations de la majorité des grands archéologues irlandais, espère en une renaissance d'une école irlandaise indigène d'architecture, de sculpture, de travail du métal et de peinture.

Naturellement on ne peut que louer vivement une telle aspiration, mais ces résurrections sont toujours exposées au danger de n'être que des reproductions artificielles, et l'on peut se demander si le caractère particulier de l'ornementation irlandaise se prêterait assez docilement à l'interprétation de l'esprit moderne.

Un auteur récent, qui traitait de la décoration de l'habitation, a gravement donné à entendre que le propriétaire anglais devrait prendre ses repas dans une salle à manger qu'embellirait un dais chargé d'inscriptions en ogham.17

Des propositions aussi criminelles peuvent mettre sur leurs gardes tous ceux qui s'imaginent que la reproduction d'une forme implique nécessairement la renaissance de l'art qui a vivifié la forme, et qui ne veulent pas reconnaître de différence entre l'art et les anachronismes.

Miss Stokes propose une église aux ouvertures en forme d'arc, où le peintre des murs répétera les arcades et suivra la composition architecturale des grandes pages qui contiennent les canons Eusébiens dans le Livre de Kells, ce qui n'a sans doute rien de grotesque en soi; mais il n'est pas probable que le génie artistique du peuple irlandais doive trouver son expression la plus saine, la meilleure dans ces intéressantes imitations, même quand «le pays aura trouvé le repos».

Néanmoins, il est dans l'ancien art irlandais certains éléments de beauté que l'artiste moderne ferait bien d'étudier.

Le mérite des enluminures compliquées du Livre de Kells, a été beaucoup exagéré au point de vue de leur adaptation possible à des dessins modernes, à des matières modernes mais dans les antiques colliers, broches, épingles, boucles et autres objets analogues, l'orfèvre moderne trouvera un domaine riche, et relativement intact, et maintenant que l'esprit celtique est devenu le ferment de notre politique, on ne voit pas pourquoi il n'apporterait point sa contribution à notre art décoratif.

Toutefois, ce résultat ne sera pas obtenu par un patriotique abus des vieux motifs et le partisan le plus enthousiaste du Home-Rule ne doit point compter qu'on l'autorisera à décorer sa salle à manger d'un dais orné d'oghams.

L'art aux Salons de Willis 18

Déférant à une suggestion faite, la semaine dernière, par un critique bienveillant, M. Selwyn Image a commencé sa seconde conférence en expliquant plus complètement ce qu'il entendait par art littéraire, et il a fait remarquer la différence qui existe entre l'illustration ordinaire d'un livre et des œuvres créatrices et originales, telles que la fresque de Michel-Ange, l'Expulsion de l'Eden, et la Beata Beatrix de Rossetti.

En ce dernier cas, l'artiste traite la littérature, comme si elle était la vie même, et donne une nouvelle et charmante forme à ce que nous a montré un voyant ou un chanteur.

Dans le premier cas, nous avons tout simplement une traduction, à laquelle manque la musique et qui n'ajoute point à l'admiration.

Quant au sujet, M. Image a protesté contre l'argot d'atelier, d'après lequel un sujet n'est point nécessaire, en définissant le sujet comme l'idée, l'émotion ou l'expression à laquelle un homme se propose de donner un corps, par la forme ou la couleur, en acceptant les feux d'artifice de M. Whistler avec autant d'empressement que les anges de Giotto, et les roses de Van Huysum non moins que les dieux de Mantegna.

Ici, nous pensons que M. Image aurait pu marquer plus clairement le contraste entre le sujet, qui appartient purement à la peinture, et le sujet, qui renferme, entre autres éléments, soit des associations historiques, soit des souvenirs poétiques; en fait, le contraste entre l'art qui donne des impressions, et l'art qui, en outre, sert à l'expression.

Toutefois les sujets qu'il avait à traiter étaient si variés qu'il lui était sans doute difficile d'indiquer autrement que par des suggestions.

Du sujet, il est passé au style, qu'il a décrit comme «cette individualité maîtresse et enchaînée par laquelle un artiste se différencie d'un autre».

Pour les véritables qualités du style, il les a trouvées dans la contrainte, qui est la soumission à la loi; dans la simplicité, qui est l'unité de vision, dans la sévérité, car le beau est toujours sévère.

Le réaliste est défini par lui comme visant à reproduire les phénomènes extérieurs de la nature, tandis que l'idéaliste est l'homme qui imagine des choses intéressantes et belles.

Mais, en les définissant, il n'a point voulu les séparer.

Le véritable artiste est un réaliste, car il reconnaît un monde externe de vérité, et un idéaliste, car il fait un choix, il abstrait, il a la faculté d'individualiser.

Il est fatal de s'en tenir au dehors du monde de la nature, mais il n'est pas moins fatal de se borner à reproduire les faits.

L'art, en un mot, ne doit point se borner à présenter tout simplement un miroir à la nature, car il est re-création plutôt que reflet; il n'est point une redite, mais plutôt un chant nouveau.

Et quant au fini, il ne faut point le confondre avec le soin du travail.

Une peinture, dit M. Image, a du fini quand les moyens de forme et de couleur employés par l'artiste sont adéquats à l'expression de l'intention de l'artiste.

Sur cette définition et une péroraison en rapport avec la circonstance, il a clos cette conférence intéressante et intellectuelle.

Alors de légers rafraîchissements furent servis à l'auditoire, et l'école de critique five-o'clock tea se mit très en avant.

De certain côté, on commenta assez sévèrement la liberté absolue de M. Image à l'égard du dogmatisme, de l'affirmation personnelle, et un jeune gentleman déclara qu'une modestie aussi vertueuse que celle du conférencier pouvait aisément tourner à la pose la plus blâmable.

Néanmoins tout le monde fut extrêmement satisfait d'apprendre que l'art n'a plus désormais pour devoir de tenir le miroir à la nature, et les quelques Philistins, qui ne partageaient pas cette manière de voir, furent punis par ce châtiment qui est, de tous les châtiments le plus terrible, le dédain des gens de haute culture.

La troisième conférence de M. Image aura lieu le 21 janvier, et sans doute elle réunira un nombreux public, car les sujets annoncés sont pleins d'intérêt, et bien que la «raison unie à la douceur» ne convertisse pas toujours, toujours elle charme.

13.Pall Mall Gazette, 30 novembre 1887.
14.Pall Mall Gazette, 12 décembre 1887.
15.Je crois en un seul art en plusieurs parties, indivisible.
16.Pall Mall Gazette, 17 décembre 1887.
17.Écriture secrète irlandaise et celtique employée dans les inscriptions anciennes.
18.Sunday Times, 26 décembre 1887.
Yaş sınırı:
12+
Litres'teki yayın tarihi:
30 eylül 2017
Hacim:
210 s. 1 illüstrasyon
Tercüman:
Telif hakkı:
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