Kitabı oku: «La Fille Aux Arcs-En-Ciel Interdits», sayfa 4

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“Qu’est-ce que tu fais ici?”

Je m’écartai brusquement les cheveux du front, en regrettant de ne les avoir pas attachés en chignon. Ils étaient longs sur la nuque, et déjà trempés de sueur.

“Je dois cueillir des roses pour Monsieur Mc Laine” répondis-je laconique.

Kyle me sourit, le même sourire plein de sous-entendus irritants. “As-tu besoin d’aide?”

Je trouvai une voie de fuite dans ces mots laissés aller, vides et ambigus, un raccourci inespéré, à prendre comme il était venu.

“En réalité c’est toi qui le devrait faire, mais tu n’étais là. Comme d’habitude” dis-je acide.

Un frémissement lui traversa le visage. “Je ne suis pas un jardinier. Je travaille assez”.

L’avoir entendu cette déclaration ne m’empêchait de rire. Je me portai une main à la bouche, comme à atténuer l’hilarité.

Il me regarda furibond. “C’est la vérité. Qui tu crois qui l’aide à se laver, à se vêtir, à se déplacer?”

Penser à Sébastian Mc Laine nu me provoqua presque un court-circuit. Le laver, le vêtir…Tâches que j’aurais déroulé très volontiers. L’idée suivante, c’est-à-dire qu’elles n’auraient jamais été ma responsabilité, me poussa à répondre aigrement.

“Toutefois pendant la plus grande partie de la journée tu es libre. Bien sûr, à disposition, toutefois tu es dérangé rarement” renchéris-je. “Viens aide-moi”.

Il se décida, encore contrarié. Je lui donnai les cisailles, en souriant. “Roses rouges” précisai-je.

“Ce sera fait” gargouilla, en se mettant au travail.

A la fin, quand le bouquet fut prêt, je lui escortai en cuisine où on prit un vase. Il me semblait plus pratique et aisé de nous partager la tâche. Il aurait porté le vase en céramique et moi les fleurs.

Mc Laine était encore en train d’écrire, passionné. Il s’interrompit seulement quand il nous vit rentrer, ensemble.

“Maintenant je comprends parce qu’il t’a pris autant de temps” il siffla à mon adresse.

Kyle partit à toute vitesse, en posant impoliment le vase sur le bureau. J’ai craint pendant un instant qu’il se serait renversé. Il avait été déjà sorti quand je m’apprêtai à ranger les roses dans le vase.

“Il était une tâche si difficile que tu devais te faire aider?” demanda-t-il, les yeux qui giclaient éclairs de colère incontrôlée.

J’haletai, comme un poisson qui a bêtement mordu l’hameçon. “Le vase était lourd” me justifiai-je. “La prochaine fois je ne le porterai avec moi”.

“Très sage”. Sa voix était faussement angélique. En réalité, avec le visage ombragé par une barbe de deux jours, il semblait un démon méchant, venant directement de l’enfer pour me tyranniser.

“Je n’ai pas trouvé madame Mc Millian” insistai-je. Un poisson qui encore mord l’appât, qui encore n’a pas compris qu’il s’agit d’un hameçon.

“Ah, oui, c’est son jour de repos” admit-il. Toutefois ensuite sa colère réapparait, seulement temporellement éteinte. “Je n’admets pas d’histoires d’amour entre mes employés”.

“Il ne m’était néanmoins passé pour la tête!” dis-je impulsivement, avec une telle sincérité à me mériter un sourire d’approbation de son côté.

“Je m’en réjouis”. Ses yeux étaient glaciaux malgré le sourire. “Naturellement cela n’est pas valable pour moi. Je n’ai rien contre l’avoir liaisons avec les employés, moi ”. Il appuya sur les mots, comme à souligner la moquerie.

Pour la première fois j’eus l’envie de lui frapper, et je compris qu’il n’aurait pas été la première fois. N’étant pas libre de me défouler sur celui que j’aurais voulu, mes mains firent pression encore plus fort sur le bouquet, en m’oubliant des épines. La douleur me prit par surprise, comme si j’avais été immune aux épines, étant occupée à en combattre des autres.

“Ahi!” Retirai-je la main brusquement.

“Tu t’es piquée?”

Mon regard méprisant fut plus éloquent que n’importe quelle réponse. Il allongea sa main, à chercher la mienne.

“Fais-moi voir”.

Je la lui tendis, comme un automate. La goutte de sang ressortait sur la peau blanche. Sombre, noire pour mes yeux anormaux. Rouge carmin pour les siens, normaux.

Je cherchai à retirer la main, mais son étroite était forte. Je lui observai, déconcertée. Son regard n’abandonnait jamais mon doigt, comme ravi, hypnotisé. Donc, comme d’habitude, tout finit. Son expression changea, au point que je n’aurais pas su la déchiffrer. Il semblait dégouté et il détourna le regard à la sauvette. Ma main fut laissée libre, et je portai le doigt à la bouche, pour en sucer le sang.

Sa tête se tourna encore en ma direction, comme s’il était conduit par une force inarrêtable et pas trop appréciée. Son expression était agonisante, souffrante. Toutefois, seulement pendant un instant. Bouleversant, et illogique.

“Le livre procède bien. J’ai retrouvé mon inspiration” dit-il, comme s’il répondait à une question non formulée. “Tu m’apporterais une tasse de thé, s’il-te-plait?”

Je m’accrochai à ses mots, comme une haussière lancée à un naufragé. “Je vais tout de suite”.

“Tu pourras faire ça toute seule, cette fois?” Son ironie fut presque agréable, après le regard effrayant d’avant.

“Je vais essayer” répondis-je, en jouant son jeu.

Cette fois je ne rencontrai pas Kyle, et j’en étais soulagée. Je me déplaçai par la cuisine avec une plus grande assurance que dans le jardin. En consommant tous les repas là, en compagnie de Madame Mc Millian, j’avais appris tous ses cachettes. Je trouvai aisément la bouilloire dans les placards à côté du frigo, et les sachets de the dans une boîte en fer dans un autre. Je revins à l’étage supérieur, le plateau entre les mains.

Mc Laine ne souleva pas le regard quand il me vit entrer. Evidemment ses oreilles, telles que d’antennes radar, avaient déjà capté que j’étais seule.

“J’ai porté le sucre et le miel, ne savant pas comme vous préférez le boire. Et même le lait”.

Il grimaça, quand il regarda le placard. “Il n’était pas trop lourd pour toi?”

“Je me suis débrouillée” dis-je dignement. Se défendre de ses blagues verbales devenait une habitude à laquelle je ne pouvais pas renoncer, sans doute préférable à l’expression tragique de quelques minutes avant.

“Monsieur...” Il était arrivé le moment de faire face à une affaire importante.

Il me fit un sourire plein de sincère bienveillance, comme un roi bien disposé vers un sujet loyal. “Oui, Mélisande Bruno?”

“Je voudrais savoir quel sera mon jour de repos ” dis-je d’un seul trait, intrépide.

Il ouvrit les bras et s’étirait, voluptueux, avant de répondre. “Jour de repos? Tu n’es pas encore arrivée bien, et tu veux déjà te débarrasser de moi?”

Je bougeai d’un pied à l’autre, tandis que je le regardais se verser une cuiller de lait et un de sucre dans le thé, et ensuite le siroter lentement. “Aujourd’hui c’est dimanche, monsieur. Le jour de repos de Madame Mc Millian. Et après-demain ce sera exactement une semaine de mon arrivée. Peut-être qu’il est le cas d’en parler, monsieur”. De son expression il semblait ne pas vouloir me concéder aucun jour de repos.

“Mélisande Bruno, tu es peut-être en train de penser que je ne veux pas te concéder jours de repos?” demanda-t-il moqueur, comme s’il avait lit dans mes pensées.

J’étais déjà en train de bafouiller que non, je ne me doutais pas de penser une chose pareille, fou après tout, quand il ajouta “...parce que tu aurais parfaitement raison”.

“Peut-être que je n’ai pas bien compris, monsieur. C’est un autre de vos blagues?”. J’avais la voix faible, en l’effort de la contrôler.

“Et s’il ne l’était pas?” répliqua-t-il, les yeux insondables comme l’océan.

Je lui regardai la bouche ouverte. “Mais Madame Mc Millian...”

“Kyle même n’a pas jours de repos” me rappela-t-il, avec un sourire sournois. J’eus l’aigue sensation qu’il était en train de s’amuser beaucoup.

“Il n’a pas un horaire de travail fixe tel que le mien” dis-je irritée. J’avais envie d’explorer le village et les alentours de la maison, et j’étais contrariée de devoir combattre pour ce mon droit.

Il ne broncha pas. “ Dans tout cas il est toujours à ma disposition”.

“Alors quand devrais-je sortir?” demandai-je, en haussant le ton. “Le nuit peut-être? Je suis libre du coucher de soleil à l’aube... Au lieu de dormir, pourrai-je aller vadrouiller? A différence de Kyle je vis ici, je ne reviens pas chez moi le soir”.

“Je t’interdis de sortir la nuit. Il est dangereux”.

Ses mots bas s’empressèrent dans ma conscience, en provoquant un faible frémissement de colère. “Nous sommes dans un cul-de-sac” dis-je, la voix glaciale comme la sienne. “Je veux visiter les alentours, toutefois vous ne me concédez un jour libre pour pouvoir le faire. Toutefois, d’autre part il me suggère menaçant de ne pas sortir la nuit, en le définissant dangereux. Qu’est-ce qu’il me reste à faire?”

“Vous êtes encore plus belle quand vous êtes en colère, Mélisande Bruno” observa mal à propos. “La colère te teint les joues d’un rose délicieux”.

Je me prélassai pendant un instant délicieux dans la joie de ce compliment, donc la colère prit le dessus. “Alors? J’aurai un jour libre?”

Il fit un sourire oblique, et ma colère disparut, remplacée par une excitation diverse et impensable.

“Ok, va pour le dimanche” accordât enfin.

“Le dimanche?” Il avait cédé si rapidement à me donner le tournis. Il était si rapide dans ses décisions à me faire douter d’être capable de le suivre. “Mais il est aussi le jour libre de Madame Mc Millian... Vous êtes sûr de...?”

“Millicent est libre seulement le matin. Vous pouvez avoir l’après-midi”.

J’hochai la tête, peu convaincue. Pour le moment je devais me contenter. “D'accord”.

Il indiqua le plateau. “Pouvez le porter en cuisine, s’il vous plait?”

J’étais déjà arrivée à la porte, quand une pensée me survint, tel que l’impact d’une météorite. “Pourquoi juste le dimanche?”

Je me tournai à le regarder. Il avait l’expression d’un serpent à sonnette, et je comprenais tout en un rien de temps.

“Parce qu’aujourd’hui est dimanche, et je devrai attendre sept jours ”. Une victoire de Pyrrhus. J’étais si en colère que j’ai eu la tentation de lui lancer le plateau.

“L’horloge tournera” il m’apaisa amusée. “Ah, ne claquez pas la porte, en sortant”.

J’aurais la tentation de le faire, mais j’étais entravée par le plateau. J’aurais dû poser par terre le plateau, et je renonçai. Probablement il se serait amusé encore plus.

Celle nuit, pour la première fois dans ma vie, je rêvai.

Chapitre cinquième

Je semblais un esprit presque spectral dans ma chemise de nuit volant au vent invisible. Sébastian Mc Laine me tendait la main, gentil. “Veux-tu danser avec moi, Mélisande Bruno?”

Il était à l’arrêt, immobile au pied du lit. Aucun fauteuil roulant. Sa figure était tremblante, déteinte, de la même consistance des rêves. Je remplis la distance que nous séparait, rapide comme une étoile comète. Il fit un sourire ravissant, comme celui qui ne doute pas de ton bonheur, puisqu’il reflète le sien.

“Monsieur Mc Laine... Vous pouvez marcher...” Ma voix était naïve, elle évoquait celle d’une petite fille.

Il me rendit mon sourire, les yeux tristes et sombres. “Au moins dans les rêves, oui. Tu ne veux pas m’appeler Sébastian, Mélisande? Au moins dans le rêve?”

J’étais gênée, récalcitrante à abandonner les formalités, même dans ce frangent fantastique et irréel.

“D'accord... Sébastian”.

Il entoura ma taille avec ses bras, une étreinte ferme et ludique. “Sais-tu danser, Mélisande?”

“Non”.

“Donc laisse-moi te conduire. Tu penses de le pouvoir faire?” Maintenant il me regardait prudent.

“je ne crois pas d’y réussir” admis-je sincère.

Il hoca sa tête, pas du tout dérangé par ma sincérité. “Néanmoins en rêve?”

“Je ne rêve jamais” répondis-je stupéfaite. Et pourtant j’étais en train de le faire. C’était un fait irréfutable, non? Il ne pouvait pas être réel. Moi en nuisette entre ses bras, la douceur de son regard, l’absence du fauteuil roulant.

“J’espère que tu ne te réveilleras pas déçue” dit-il pensif.

“Pourquoi je devrais?” objectai-je.

“Je serai l’objet du premier rêve de ta vie. Es-tu déçue?” Il me regarda sérieux, douteux.

Il s’écarta maintenant, et je lui plantai les doigts dans les bras, féroces comme des griffes. “Non, reste avec moi. S’il te plaît”.

“Tu me veux vraiment dans ton rêve?”

“Je ne voudrais personne d’autre” dis-je effrontée. J’étais en train de rêver, me répétai-je. Je pouvais dire tout ce qui me passait par la tête, sans aucun crante des conséquences.

Il me sourit encore, plus beau que jamais. Il me fit tournoyer, en accélérant le rythme peu à peu que j’apprenais les pas. C’était un rêve affreusement réel. Mes doigts percevaient, sous les pulpes, la douceur du cachemire de son pull-over, et encore plus en bas, la fermeté de ses muscles. A un moment donnée j’entendis un bruit, comme une pendule qui sonnait les heures. Cela me fit rire. “Même ici!”

Le bruit de la pendule ne m’était guère agréable, il était un son strident, angoissant, vieux.

Sébastian se détacha de moi, le front plissé. “Je dois aller”.

Je sursautai, comme si j’avais été touchée par une balle. “Tu dois vraiment?”

“Je dois, Mélisande. Même les rêves ont une fin”. Dans ses mots soumis il y avait tristesse, à la saveur de l’adieu.

“Tu reviendras?” Je ne pouvais pas le laisser aller de cette façon, sans lutter.

Il m’étudia attentivement, comme il faisait toujours pendant le jour, dans la réalité. “Comme pourrai-je ne pas retourner, maintenant que tu as appris à rêver?”

Celle promesse poétique apaisa le battement du cœur, déjà irrégulier à l’idée de ne le voir plus. Pas comme ça, au moins.

Le rêve s’éteint, comme la petite flamme d’une bougie. Et ainsi la nuit.

La première chose que je vis, en ouvrant les yeux, fut le plafond aux poutres apparentes. Ensuite la fenêtre entrouverte pour le chaud.

J’avais rêvé pour la première fois.

Millicent Mc Millian me fit un sourire gentil, quand elle me vit apparaitre dans la cuisine. “Bonjour chérie. Tu as bien dormi?”

“Comme jamais dans ma vie” répondis-je laconique. Le cœur risquait d’exploser dans ma poitrine, au souvenir du protagoniste de mon rêve.

“J’en suis heureux” dit la gouvernante, sans savoir à quoi je faisais référence. Elle se lança dans une histoire détaillée de la journée passée au village. De la Messe, à la rencontre avec des gens dont les noms ne me disaient rien. Je la laissai parler comme toujours, l’esprit occupé en rêveries décidément plus agréables, les yeux toujours fixés sur l’horloge, dans l’attente fébrile de le revoir.

Il était enfantin de penser qu’il aurait été une journée différente, qu’il aurait eu un autre comportement. Il avait été un rêve, rien d’autre. Mais j’étais si inexperte sur l’argument, que j’avais l’illusion qu’il aurait pu avoir une suite dans la réalité.

Quand j’arrivais dans le bureau, il était en train d’ouvrir des lettres avec un coupe-papier en argent. Il souleva à peine son regard, à mon apparition.

“Une autre lettre de mon éditeur. J’ai éteint le portable justement pour ne devoir pas le supporter! Je déteste les gens sans fantaisie... Ils n’ont pas l’idée du monde d’un artiste, de ses temps, de ses espaces...” Son ton rude me reporta avec les pieds par terre. Aucun salut, aucune reconnaissance spéciale, aucun regard doux. Bon retour à la réalité, je me saluai moi-même. Quelle idiote à penser le contraire! Voilà parce que je n’étais jamais réussie à rêver avant. Parce que je ne croyais pas, je n’espérais pas, je n’osais pas. Je dois être de nouveau la Mélisande d’avant de celle maison, d’avant de celle rencontre, d’avant de l’illusion.

Mais peut-être je le rêverai encore. Ma pensée me réchauffa plus que le thé de Madame Mc Millian, ou du soleil aveuglant au-delà de la fenêtre.

“Eh bien? Qu’est-ce que vous faites, ne restez pas comme ça telle qu’une statue? Asseyez-vous, mince alors”.

Je m’assis face de lui, docilement, le reproche brulant sur la peau.

Il me passa la lettre avec un air sérieuse. “Ecrivez-lui. Dites-lui qu’il aura son manuscrit à la date prévue”.

“Vous êtes sûr d’y réussir? Je veux dire... Vous êtes en train de réécrire tout...”

Il réagit tout froissé à celle qu’il jugea une critique. “Ce sont mes jambes à être paralysées, pas le cerveau. J’ai eu un moment de crise. Finie. Définitivement”.

Je maintins un silence prudent pendant tout le matin, tandis que je le voyais appuyer sur le clavier de l’ordinateur avec une énergie insolite. Sébastian Mc Laine était si susceptible, lunatique et difficile. Facile même à détester, considérai-je, en l’étudiant en cachette. Il est même beau. Trop, et conscient de l’être. Cela le rendait doublement détestable. Dans mon rêve il avait apparu un être inexistant, la projection de mes désirs, et non pas un homme réel, en chair et en os. Le rêve avait été menteur, merveilleusement mensonger.

A un moment donné il m’indiqua les roses. “Change-les, s’il te plait. Je déteste de les voir se flétrir. Je les veux toujours fraiches”.

Je retrouvai la voix. “Je le fais tout de suite”.

“Et fais attention à ne pas te piquer cette fois”. La dureté de son ton m’abasourdit. Je n’étais jamais adéquatement préparée à ses éclats de colère fréquents, chargés de destruction.

Pour ne pas prendre des risques je pris le vase entier, et je descendis dessous. A moitié de l’escalier je rencontrai la gouvernante qui se dépêcha à m’aider. «Qu’est-ce qu’il s’est passé?”

“Il veut de roses nouvelles” expliquai-je avec le souffle court. “Il dit qu’il déteste les voir flétrir”.

La femme leva les yeux au ciel. “Chaque jour il invente une nouvelle requête”.

Nous portâmes le vase dans la cuisine, et ensuite elle alla à prendre des roses fraiches, rigoureusement rouges. Je me laissai tomber sur une chaise, comme si j’avais été contaminée par l’atmosphère lugubre de la maison. Je ne pouvais oublier le rêve de celle nuit, en partie parce qu’il était le premier de ma vie, et j’avais encore le frisson de la découverte, en partie parce qu’il avait été si vivide, douloureusement vivide. Le son de la pendule mi fit sursauter. Il était si terrorisant que je l’avais senti même dans mon rêve. Peut-être qu’il avait été ce détail à le rendre si réel.

Les larmes m’inondèrent les yeux, irréfrénables et impuissantes. Un sanglot m’échappa de la gueule, plus fort que mon fameux autocontrôle. La gouvernante me trouva juste dans cet état, quand elle rentra dans la cuisine. “Voilà les roses fraiches pour notre monsieur et patron” dit-elle heureusement. Donc elle s’aperçut de mes larmes, et porta les mains à la poitrine. “Mademoiselle Bruno! Qu’est-ce qu’il s’est passé? Etes-vous malade? Il est pour l’engueulade de Monsieur Mc Laine? Il est un farceur, ombrageux comme un ours, et adorable quand il se souvient de l’être…Ne vous préoccupez pas, quoi qu’il vous ait dit, il l’aura déjà oublié ”.

“C’est ça le problème” dis-je avec la voix larmoyante, mais elle n’entendit pas, telle qu’elle était déjà lancée dans ses discours.

“Je vous prépare du thé, vous fera bien. Je me souviens qu’une fois, dans la maison où je travaillais avant...”

Je supportai en silence son lourd baratin, en appréciant la tentative manquée de me distraire. Je sirotai la boisson chaude, faisant semblant de me sentir mieux, et refusai son offre d’aide. J’aurais porté moi-même les roses. La femme insista pour m’accompagner au moins jusqu’au palier, et face à sa prise de position gentille, je n’osai pas de refuser. Quand je revins dans le bureau, j’étais la même Mélisande, les yeux secs, le cœur en hibernation, l’esprit résigné.

Les heures passèrent, lourdes comme le béton armé, dans un silence noir comme mon humeur. Mc Laine m’ignora pendant tout le temps, en m’adressant la parole seulement quand il ne pouvait pas l’éviter. Le désir spasmodique que le coucher du soleil arrivât était égal seulement à celui du matin de le revoir. Comme il était possible qu’ils fussent passés seulement quelques d’heures?

“Vous pouvez aller Mademoiselle Bruno” me congédia-t-il, sans me regarder dans les yeux.

Je lui souhaitai seulement la bonne soirée, respectueuse et froide comme lui.

J’étais en train de chercher Kyle, sur sa requête, quand je sentis un sanglot provenir du dessous d’escalier. J’écarquillai les yeux, incertaine sur quoi faire. Après beaucoup de titubances, j’atteignit la source de ce bruit, et ce que je vis fut stupéfiant.

Le visage dans l’ombre, la silhouette indistincte, occupé à renifler, il y avait Kyle. L’homme avait un mouchoir de papier en boule dans sa main, et il semblait seulement la pale copie du séducteur de quatre sous de jours avant. Je le regardai seulement, rendue muette par la stupeur.

Il s’aperçoit de ma présence, et il fit un pas en avant. “C’est par pitié? Ou puisque tu as l’envie de t’amuser un peu?”

Il me semblait d’avoir été surprise dans l’acte de l’espionner, telle qu’une voyeuse indiscrète. Je repoussai la tentation urgente de me justifier.

“ Monsieur Mc Laine te cherche. Il voudrait se retirer dans sa chambre pour le diner. Mais... Tu es bien? Puis-je faire quelque chose?”

Ses joues se remplirent de taches sombres, et je réalisai qu’il avait rougi par la gêne.

Je fis un pas en arrière, même métaphoriquement. “Non, excuse-moi, oublie ce que j’ai dit. Je ne fais que fourrer mon nez dans les affaires des autres”.

Il hoca la tête, inhabituellement galant. “Tu es trop délicieuse pour être une curieuse convaincante, Mélisande. Non, je... suis seulement bouleversé pour le divorce”. Seulement dans ce moment-là je me fus aperçu que dans la main il n’avait pas le mouchoir, mais un papier chiffonné. “C’est tout fini. Toutes mes tentatives d’assainir la rupture sont échoués”.

Pendant un instant cela me fit rire. Tentatives? Et de quelle façon il avait tenté? En faisant avances oscènes à la seule jeune femme dans les parages?

“Je le regrette” dis-je mal à l’aise.

“Moi aussi”. Il fit un autre pas en avant, en sortant de l’ombre. Son visage était rayé par les larmes, à démentir la mauvaise opinion que j’étais faite de lui.

Je restai incertaine à le regarder, très gênée. Qu’est-ce qu’il disait l’étiquette à propos des personnes venant de passer un divorce? Comment le consoler? Quoi dire sans courir le risque de les blesser? Oui, mais quand l’étiquette avait été rédigée, le divorce n’avait néanmoins admis.

“Je dirai à Monsieur Mc Laine que vous êtes malade” dis-je.

Il sembla paniqué. “Non, non. Je ne suis pas prêt à retourner dans le monde civil et je crains que Monsieur Mc Laine cherche seulement une excuse pour me chasser définitivement de Midgnight rose. Non, le temps de reprendre mes esprits et j’arrive”.

“Le temps de reprendre tes esprits, bien sûr” je lui fis écho, peu convaincue. Kyle avait vraiment un aspect terrible, les cheveux ébouriffés, le visage rougi par les larmes, l’uniforme blanche sale, comme s’il y avait dormi sur.

“D'accord, donc. Bonne nuit” je le saluai, aspirant seulement au refuge de ma chambre. Il avait été une longue journée, terriblement longue, et je n’étais pas d’humeur de consoler personne, qu’à moi-même.

Il me fit un signe avec la tête, comme s’il n’avait pas confiance en sa voix.

Je fis un petit tour dans la cuisine, avant de monter à l’étage supérieur. Je n’avais pas envie de diner, et il était mon devoir de renseigner la gentille Madame Mc Millian. Elle m’adressa un sourire radieux, et elle indiqua une casserole sur le feu. “Je suis en train de préparer une soupe. Je sais qu’il est chaud, toutefois on ne peut pas nous nourrir de salades jusqu’à Septembre ”.

Le remord me prit au col. Je changeai lâchement ma réponse, quand elle était déjà en train de pousser pour me sortir de la bouche. “J’adore la soupe, chaud ou non chaud”.

Avant qu’elle commençât à jacasser je lui racontai de Kyle, en laissant de côté les détails les plus sinistres.

“Il semblait vraiment bouleversé pour le divorce” considérai-je en m’asseyant à la table.

Elle hoca avec la tête, en continuant à remuer la soupe. “C’était un rapport destiné à finir. Sa femme s’est installée à Edimbourg il y a quelques mois, et la rumeur dit qu’elle ait déjà un autre homme. Vous savez comme elles sont les mauvaises langues... Il n’est pas un petit saint, toutefois il est attaché à ces lieux et il ne se sentait pas de quitter le village”.

Je me versai un verre d’eau de la carafe. “C’est pour cette raison qu’il ne se décide pas à s’en aller?”

La gouvernante servit la soupe dans les assiettes, et en un rien de temps je commençai à manger affamée. J’avais plus faim que ce que je pensais.

“Kyle ne s’arrête pas de dire qu’il en a assez de ce lieu, de la maison, de Monsieur Mc Laine, toutefois il se garde bien de s’en aller. Qui d’autre l’embaucherait?”

Je la regardai au-dessus de l’assiette, curieuse. “Il n’est pas un infirmier diplômé?”

Madame Mc Millian coupa en deux un petit pain, scrupuleusement. “Il l’est, bien sûr, toutefois il est médiocre et fainéant. Sans doute on ne peut pas dire qui se tue au travail. Et de souvent son haleine sent d’alcool. Je ne veux pas dire qu’il est un ivrogne, toutefois...” Sa voix laissait filtrer désapprobation.

“J’aime cette maison” dis-je, sans réfléchir.

La femme était surprise. “Vraiment, Mademoiselle Bruno?”

Je baissai les yeux sur l’assiette, les joues enflammées. “Je me sent chez moi ici” expliquai-je. Et elle comprit que j’étais en train de dire la vérité. Malgré les changements d’humeur de mon fascinant écrivain, j’étais à l’aise entre ces murs, loin des souffrances de mon passé écrasant.

Madame Mc Millian reprit à jacasser, et soulagée je finis mon plat. Mon esprit courait sur les voies déviées et irrégulières, et la destination était toujours, inéluctablement, Sébastian Mc Laine. J’étais déchirée entre le besoin irrépressible de le rêver encore, et le désir de me débarrasser de toutes les illusions.

Kyle apparut dans la cuisine quelques minutes après, plus sinistre que jamais. “Je déteste cordialement Mc Laine” commença-t-il.

La gouvernante s’interrompit à moitié d’une phrase pour le reprocher. “Il est honteux, parler à tort et à travers ainsi de celui qui te nourrit”.

“Il est mieux de mourir de faim que s’occuper de lui ” il fut la réplique énervée de l’autre. La rancœur dans sa voix me fit frémir. Il n’était pas un serveur dévot, cela je l’avais déjà deviné, mais sa haine était presque palpitante.

Kyle ouvrit le frigo et sortit deux canettes de bière. “Bonne nuit chères mesdames. Je vais dans ma chambre à fêter le divorce”. Un tic nerveux lui faisait trembler le coin droit de l’œil.

Moi et la gouvernante nous regardâmes en silence, jusqu’à ce qu’il fût sorti.

“Il a été vraiment indélicat à parler ainsi du pauvre Monsieur Mc Laine” furent ses premiers mots. Donc elle me regarda renfrognée. “Vous pensez qu’il veuille se suicider?”

Je ris, avant de réussir à me contrôler. “Il ne me semble pas ” je la tranquillisai.

“C’est vrai. Il est trop superficiel pour nourrir des sentiments profonds pour qui que ce soit” dit-elle avec dégout. La préoccupation pour Kyle éventa comme rosée au soleil, et passa à lister les avantages, à son avis, de vivre à la campagne, plutôt que dans la ville.

Je l’aidai à faire la vaisselle, et nous nous retirâmes. Moi au premier étage, elle dans une chambre peu loin de la cuisine, au rez de chaussé.

Je me retournai sans cesse pendant longtemps avant de m’endormir, donc je tombai dans un sommeil agité. Au matin j’avais les joues dures pour les larmes nocturnes que je ne me rappelai pas d’avoir versé.

Je ne rêvai pas Sébastian celle nuit.

Le jour après était mardi, et Mc Laine était déjà plissé de bonne heure.

“Aujourd’hui, ponctuel comme un exacteur des taxes, Mc Intosh viendra” dit-il sombre. “je ne réussis pas à le persuader de ne pas se présenter. Je les ai essayées toutes. Des menaces aux suppliques. Il semble qu’il est imperméable à toute ma tentative. Il est pire qu’un vautour”.

“Peut-être qu’il veut seulement s’assurer que vous êtes bien” observai-je, tant pour dire quelque chose.

Il colla son regard au mien, donc il éclata en un grand rire. “Mélisande Bruno, tu es un personnage... Le cher Mc Intosh vient puisqu’il le considère son devoir, non puisqu’il épreuve un attachement particulier à mon égard”.

“Devoir? Je ne comprends pas... A mon avis, son seul but est celui de faire une visite. Il doit avoir aussi des intérêts” dis-je têtue.

Mc Laine fit une grimace. “Ma chérie... Tu ne seras si ingénue à croire que tout est comme il apparait? Ce n’est pas tout blanc ou noir, il existe même le gris, tant pour en dire une”.

Je ne répondis pas, qu’est-ce que je pouvais lui dire? Qu’il était arrivé à la vérité sur moi? Que pour moi n’existe rien d’autre que le blanc et le noir, au point d’en avoir la nausée.

“Mc Intosh a des remords concernant l’accident, et il pense d’expier en venant me visiter régulièrement, même si cela ne me plait pas” ajouta-t-il malicieusement.

“Remords?” répétai-je. “Dans quel sens?”

Un éclair illumina la fenêtre à ses épaules, et ensuite il y eut le tonnerre, retentissant. Il ne se tourna pas, comme s’il ne fût pas capable de détacher ses yeux des miens.

“S’annonce un déluge torrentiel. Peut-être que cela détournera Mc Intosh du venir ici aujourd’hui”.

“J’en doute. C’est seulement un orage estival. Une heure et il sera tout fini” dis-je toute pratique.

Il me regardait avec une telle intensité à me provoquer des frissons subtils le long de ma colonne vertébrale. C’était un homme bizarre, mais si charismatique à effacer tout autre défaut.

“Voulez-vous que je mette en ordre les étagères restantes?” demandai-je nerveuse, en échappant la fixité de son regard.

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Yaş sınırı:
0+
Litres'teki yayın tarihi:
09 nisan 2019
Hacim:
382 s. 4 illüstrasyon
ISBN:
9788873045106
Tercüman:
Telif hakkı:
Tektime S.r.l.s.
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