Kitabı oku: «AntiAmerica», sayfa 4

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Usurpation

Alanna s'est réveillée à la sonnerie de son iPhone. Son cou se raidit alors qu'elle soulevait sa tête du coussin du canapé. Tellement idiot. S'évanouir dans une stupeur provoquée par la drogue ne faisait pas partie du plan. Lorsque la sonnerie a cessa, elle jeta un coup d'œil à Brayden, qui était allongé face contre terre sur le côté du canapé. Elle sortit de sa brume pour arracher son téléphone de son sac à main par terre. Après l'avoir tiré jusqu'à son visage, elle vit que l'appelant avait laissé un message vocal.

L’agent Palmer. Il se manifestait pour lui assurer qu'au delà de l'intérêt de son équipe pour Javier, sa sécurité à elle était une préoccupation majeure. Il l'a avertie qu'AntiAmerica était composé de fanatiques antigouvernementaux capables de recourir à la violence pour arriver à leurs fins. À la fin du message, il avait déclaré que si elle sentait que sa vie était en danger, elle devrait l'appeler, de jour comme de nuit.

Elle se leva de son canapé avec le téléphone à la main. Il avait l'air sympa. Pas comme cette bimbo fasciste. Mais même les racailles semblaient agréables. Jusqu'à ce qu'ils veuillent quelque chose. Ensuite, ils se préoccupaient moins de votre bien-être et plus du leur. Ce n'était qu'une question de temps avant que tu ne deviennes un moyen de parvenir à une fin. Le côté laid de la nature humaine. Tout le monde l' enterrait mais il c'était là, prêt à jaillir.

Un bip de son iPhone. Un texte lui est parvenu alors qu'elle s'était évanouie. Elle haleta lorsque le numéro de téléphone portable de Javier apparut sur l'écran. L'UFCC lisant ses messages, elle avait dû se soucier des textes contenant des informations dommageables sur elle ou Javier. Elle toucha rapidement l'écran pour lire son contenu :

>Alanna. J'ai un secret à partager avec toi. Viens me retrouver. Je vais tout te raconter.

Trois messages textes en trois jours. Javier n'avait pas envoyé de messages énigmatiques comme ceux-ci auparavant. S'il n'avait pas son portable, alors qui envoyait des SMS ? L'agent McBride et l’UFCC ? Le premier message texte avait pu être écrit pour convaincre Alanna de devenir un informateur. Peut-être envoyaient-ils plus de SMS comme motivation supplémentaire pour retrouver Javier. Qui que ce soit, l'expéditeur devait savoir qu'elle ne se ferait pas avoir comme une bleue. Elle concocta une réponse.

> Prouve que tu es bien Javier. Qu'est-ce que tu m'as apporté pour mon dernier anniversaire ?

Cinq minutes s'écoulèrent avant qu'elle ne reçoive une réponse. Le message n'avait pas de mots. Uniquement une pièce jointe en JPEG. Elle ouvrit un gros plan d'elle-même vêtue de son bikini noir. La photo lui provoqua la chair de poule. Elle l'avait partagée avec une seule: personne : Javier. Un autre message texte fut reçu peu de temps après :

> Je suis Javier. Si tu veux que je partage plus de tes secrets, c'est possible. Viens me retrouver. Ou je te retrouverai.

L'agent McBride n'avait rien à gagner en lui envoyant cette photo. Elle n'aurait pu être volée qu'à trois sources possibles :

Javier, l'UFCC ou le propre disque dur d'Alanna.

En tout cas, ce type était un putain de bon hackeur. Ce devait être un gars. La photo du bikini était un signe immanquable. Le dark web était plein de pervers comme lui, publiant des photos de nu et des flux de disques durs infectés et de webcams.

Le voyeurisme était pour eux comme des préliminaires. L'humiliation était le but final. Cette saloperie prendrait sans aucun doute son pied à la moindre indication de souffrance ou d'impuissance de sa part. Elle fourra le téléphone dans sa poche. Une réponse imprégnée de colère lui ferait savoir qu'il était entré dans sa tête. Son regard se tourna vers la porte alors qu'elle imaginait Bogdan, l'UFCC ou le texteur faire irruption à tout moment. Elle se précipita vers son sac de sport, puis enleva l'ordinateur portable de secours.

Pendant le démarrage, elle éteignit le GPS sur son iPhone avant d'effacer le cache de localisation. Elle ne pouvait pas laisser ce malade la suivre à chaque mouvement. La photo a été infectée par un virus. Elle en était sûre. Mais les messages textes et le GPS désactivé allaient forcément attirer l'attention de L'UFCC. Elle devait terminer son travail avec Brayden puis foutre le champ.

Il était toujours évanoui, la tête près du bord du canapé. Après avoir cliqué sur l'application du kit de piratage sur son écran d'ordinateur portable, elle se glissa à côté de lui. Son smartphone était posé sur le coussin du canapé à côté de sa main gauche. Tout en étirant le bras pour tenter de l'atteindre, elle vérifia que ses yeux étaient fermés. Une fois le téléphone en main en toute sécurité, elle se dirigea sur la pointe des pieds vers son ordinateur portable, puis tapa un message texte sur le clavier pour le livrer à son numéro de portable.

Après qu'elle ait cliqué sur le lien dans le message, le pourriciel fut téléchargé vers son téléphone à lui. Les préparatifs du plan B étaient terminés. Elle effaça le message texte. Le texte suivant le plus récent indiquait un numéro inconnu. Sa curiosité l'emporta. Lorsque les mots s'affichèrent à l'écran, elle se couvrit la bouche avec les doigts. Brayden claqua des lèvres. Elle se dépêcha de fourrer son téléphone jetable et son ordinateur portable dans le sac avant de retourner de son côté du canapé.

Quand elle le secoua par les épaules, il se redressa les yeux mi-ouverts.

— Qu'est-ce que tu fais ?

Elle poussa son téléphone dans sa main.

— Il nous faut foutre le camp.

— Pourquoi ? Que s’est-il passé ?

—Je n’ai pas le temps. Je vais t'expliquer dehors.

Brayden l'injuria alors qu'elle le harcelait pour qu'il se lève. Elle se cramponna à son bras pour le soutenir alors qu'elle l'aidait à se remettre surs ses pieds puis le précipita vers la porte. De la main, elle soutenait son omoplate alors qu'il traînait les pieds dans le couloir. En passant à côté du bar, elle surprit Natalya les regarder tous les deux alors qu'elle mélangeait une boisson avant de de dire sans un son «désolée» en guise de réponse.

Alanna regarda autour de la partie centrale de la salle. La musique Trance grondait depuis les haut-parleurs. La foule était un mélange international d'élégants représentant s de la génération Y qui s'habillaient comme s'ils pouvaient se permettre les boissons hors de prix. Aucun siège n'était vide. La moitié des gens étaient debout. La brume dans l'air était beaucoup plus épaisse que lorsqu'elle était arrivée. Elle écarta de la main les effluves des chichas parfumées qui emplissaient ses narines.

Brayden sourit en faisant des rotations de hanches au rythme de la musique. Elle lui lança un œil mauvais puis lui cria à l'oreille de se hâter de sortir par l'entrée principale pendant qu'elle sortait par l'arrière. Il leva le menton en signe de compréhension, puis descendit précautionneusement la passerelle principale vers la petite foule rassemblée au centre. Quand une cliente se frotta contre lui, il perdit pied.

Il tomba sur un canapé en cuir à côté d'un mec d'Europe de l'Est habillé avec élégance et sa compagne. Puis il commença à rire. Alanna jeta un coup d'œil à Natalya, qui fronça les sourcils et lui fit signe d'une légère inclinaison de la tête qu'il lui fallait remédier à la situation. L’Européen de deux mètres de haut et à la barbe de chaume, se leva, les poings serrés. Brayden rayonna - inconscient de la menace à laquelle il faisait face - tandis qu'elle se précipitait à ses côtés. Tout en le soulevant par le bras, elle s'excusa auprès de l'Européen, qui fronça les sourcils.

Elle plaça son bras autour de sa taille puis le dirigea vers l'entrée principale. Il gloussa alors qu'ils se frayaient un chemin à travers la foule sur le plancher bondé. Ils étaient à mi-chemin de la porte lorsque le videur parut sur leur chemin. Il se moqua d'eux, les yeux fumants. Alanna demanda de bien vouloir excuser Brayden, puis expliqua qu'ils partaient. Le videur fulmina avant de leur ordonner à tous les deux de ficher le camp à cette seconde.

Elle hocha la tête à plusieurs reprises avant de trainer Brayden jusqu'à la porte d'entrée, le videur sur les talons. Tous les yeux étaient rivés sur eux jusqu'à l'entrée. Le videur leur tint la porte ouverte, puis hurla à Brayden de ne plus jamais mettre les pieds dans ce club. Dehors, elle appuya son épaule contre le mur à côté de l'entrée avant de sortir la tête dans la rue. Elle regarda au delà de la poignée de traînards près du club, toutes les personnes sur le trottoir. Il tira sur sa manche droite par derrière.

— Dis-moi seulement ce qu'il se passe.

Lorsqu'elle fut convaincue qu'aucune menace ne se cachait, elle désigna le Starbucks en bas de la rue.

— Plus tard. Attends-moi là-bas, à l'intérieur.

— Tu me parleras.

Elle grogna en le soulevant par le bras. Lorsqu'il fut bien debout sur ses pieds, elle le poussa par derrière.

—Je serai juste derrière toi.

Brayden se balança mais bougea de manière suffisamment stable pour marcher sans aide. Elle n'avait pas de bonnes options. Prendre le risque que les autorités ne le voient avec elle. Ou laisser son ami complètement stone et seul. Après avoir attendu cinq minutes, elle garda l'œil ouvert pour détecter quiconque serait en train de l'espionner tout en suivant ses traces. Deux gars en âge d'aller à l'université la regardait de la tête aux pieds. Pendant qu'ils se pavanaient en passant devant elle, elle évitait le contact visuel.

À l'intérieur du Starbucks, presque toutes les tables et les chaises en cuir étaient occupées. Elle aperçut Brayden assis sur l'un des tabourets hauts en bois qui étaient alignés le long de la vitre. Son coude droit était posé sur le dessus de table allongé, sa main portant tout le poids de sa tête. Les gens autour de lui étaient trop occupés avec leur café et leurs ordinateurs portables pour lui prêter attention. Alanna lui tapota l'épaule puis lui tendit la main.

— Donne-moi ton téléphone !

Quand elle agita les doigts, il sortit le téléphone de sa poche avant.

— Que veux-tu en faire ?

Elle le lui arracha puis commença à parcourir ses applications.

— Je t'appelle un Uber.

— Je peux conduire...

— Tu ne peux même pas marcher droit sans tomber sur de parfaits inconnus.

Il leva la main droite dans sa direction.

— C'était de ta faute, ça. Pourquoi diable me poussais-tu vers la porte ?

— J'ai reçu un SMS menaçant du téléphone portable de Javier.

— Ça disait quoi ?

Elle entra son emplacement dans l'application, faisant mine de ne pas avoir entendu la question. Ses lèvres se retroussèrent en un ricanement alors qu'il reculait et se cognait dans le dessus de la table.

— Il te faut apprendre la différence entre mystérieuse et grossière.

Alanna était moins préoccupée par la photo que par le commentaire sur le partage d'informations privées. Elle ne menaçait pas de partager des secrets de Brayden. Elle n'avait jamais mis en lumière son histoire personnelle avec lui ou quelqu'un d'autre. Malgré le fait qu'il était son ami le plus proche qui était là pour elle à son plus bas et à chaque fois depuis lors. Ils ne pourraient probablement ne pas rester amis proches s'il était au courant de son passé. Elle lui rendit son téléphone.

— Tu te sens mieux ?

Il plissa brièvement les yeux.

— Oui. Mon cerveau s'éclaircit.

— Tu ferais mieux d'attendre dehors. Ta voiture sera là d'une minute à l'autre. Puis-je te faire confiance pour éviter les ennuis ?

Il s'éloigna de la table pour se tenir debout sur ses deux pieds.

— Peux-tu me faire confiance ? À toi de me le dire.

La mâchoire d'Alanna trembla. La réplique l'avait prise au dépourvu. Quand il se précipita vers l'entrée, elle laissa échapper les seuls paroles d'adieu qu'elle pouvait trouver.

— Appelle-moi quand tu auras des nouvelles de Javier.

Elle commanda un café au lait glacé au comptoir pendant que Brayden attendait à côté d'un panneau de signalisation. Après avoir récupéré son verre, elle le vit entrer dans une Civic blanche. Elle but une gorgée de sa tasse en plastique réfrigérée tout en retournant jusqu'à sa place de parking. Alors qu'elle traversait la rue vers sa Corolla, une camionnette noire démarré son moteur à l'autre bout du pâté de maison. Elle s'arrêta une minute pour fouiller dans son sac à la recherche de ses clés avant de jeter un coup d'œil vers la camionnette. Elle était en train de s'éloigner imperceptiblement du trottoir.

Alanna demeura calme en entrant dans son véhicule. Elle éloigna sa Corolla du trottoir avant d'appuyer sur le champignon pour couper la route à une voiture qui s'approchait. Tout en accélérant sur la voie de droite, elle jeta un coup d'œil au rétroviseur toutes les cinq secondes. La camionnette noire traînait derrière quelques voitures. Elle était prête à parier que c'était l'UFCC. Mais elle ne prendrait aucun risque.

La camionnette l'a suivit sur plusieurs pâtés de maison de plus avant qu'elle ne se heurte à une circulation plus lente. Elle accéléra dans la voie de gauche qui était dégagée. Une jeep s'engouffra dans l'espace derrière elle. La camionnette rattrapa son retard puis se plaça derrière la Jeep. Les voitures à côté d'elle ralentirent alors que le feu tricolore devant elle passait à l'orange. Elle serra les dents avant de griller le feu au moment même ou il virait au rouge.

Il n'y avait aucun signe de son poursuivant lorsqu'elle emprunta la bretelle d'accès vers la A1A, en direction de l'ouest. Une fois qu'elle rejoignit la chaussée, son iPhone sonna de nouveau avant qu'elle ne l'éteigne. Elle ne parlerait à personne tant qu'elle n'était pas en sécurité dans son appartement. Si l’UFCC le lui demandait, elle expliquerait son comportement en disant être paniquée par les messages texte. Ça ne nécessiterait pas un grand talent de comédienne de sa part.

La circulation fluide et la brise chaude de l'océan le long de la baie de Biscayne n'aidèrent pas à alléger son humeur lorsqu'elle dépassa le centre-ville en direction de la voie express du Dauphin. Son pied reposa sur l'accélérateur pendant tout le trajet jusqu'à la rue menant à son immeuble de briques oranges. Elle appuya sur le frein à la vue de quelqu'un qui descendait sur la chaussée, au milieu de la route. Ses phares de voiture éclairèrent l'agent McBride. Après s'être arrêtée à côté d'elle, Alanna baissa la vitre. Avant qu'elle ne puisse sortir un mot, l'agent McBride agrippa la portière puis se rapprocha.

— Pourquoi diable ne répondais-tu pas à ton téléphone ?

— Je l'avait éteint.

— Tu n'as pas vu les messages texte ?

Elle fit claquer une masse de gomme à quelques reprises avant de répondre.

— Ouais.

— La prochaine fois que ton petit ami te contactera, fais mieux, pour ce qui est d'obtenir des informations.

Alanna agrippa le bord de son siège d'auto.

— Ce n'était pas Javier.

— C'était son numéro de portable.

— Il n'a pas pu répondre à la question concernant mon anniversaire.

Les doigts de l'agent McBride tapèrent contre la portière.

— Il t'as donné une preuve. La photo.

— C'est un autre pirate faisait semblant d'être lui.

Alanna pensa au début que le numéro avait peut-être été usurpé. Avec une application de clonage comme celle qu'elle avait téléchargée sur son téléphone jetable un peu plus tôt, les données de l'expéditeur pouvaient être modifiées pour afficher n'importe quelle adresse e-mail ou numéro qu'il voulait. Mais il avait pu envoyer et recevoir des SMS du même numéro, ce qui signifiait qu'il avait probablement accès au téléphone portable de Javier.

— Alors quoi - tu as désactivé ton GPS à cause d'un SMS effrayant ?

Les yeux d'Alanna se plissèrent après avoir vu l'expression suffisante de l'agent McBride.

— J'ai désactivé le GPS parce que mon téléphone est infecté par un virus.

— Réagis-tu toujours de manière excessive chaque fois que tu reçois des messages étranges ?

— Je connais son genre. Des comme lui, j'en côtoie nuit et jour.

L'agent McBride détourna les yeux puis secoua la tête.

— C'est ça. Tu as raison. Qui d'autre que ton petit-ami prendrait la peine d'infecter ton téléphone ?

— AntiAmerica.

— Qu'est-ce qui te rend si sûre qu'il n'est pas AntiAmerica? S'il l'est, tu devrais avoir peur à en perdre la tête. Ce sont des tueurs de sang-froid. Nous avons des témoins qui placent ces gens dans l'appartement de Paul avant que son colocataire ne soit battu à mort.

— Avez-vous la preuve que Javier fasse partie d'AntiAmerica ?

— Pourquoi le protège-tu encore ?

Elle éleva la voix.

— Il a menacé de venir te chercher. Il connaissait ton numéro. Avait ta photo. Et a dit qu'il pourrait partager plus de secrets. De quels secrets parlait-il ?

Exactement la conversation qu'Alanna ne voulait pas avoir avec elle.

— Comment diable suis-je censée le savoir ? Je m'en fiche si vous me croyez ou non. Quelqu'un d'autre que Javier a envoyé ce texto. Et a infecté mon téléphone avec des logiciels malveillants.

— Ou tu répands plus de mensonges. Qu'est-ce qui te rend si sûre que ton téléphone soit infecté ?

— Quiconque est assez bon pour voler cette photo peut l'infecter avec un virus sans problème.

— Je parie que ton petit ami est assez bon.

Elle roula des yeux.

— Vous devriez pourchasser Paul. Pas Javier.

— Mon enquête, c'est mon problème, pas le tien. Les deux ont travaillé ensemble. Nous enquêtons sur les deux.

— Vous allez m'écouter, oui ? Paul est en train de piéger Javier.

— Je ne suis pas l'agent Palmer. Je ne suis pas intéressé par les excuses que tu as inventées. Tu mens depuis le moment où tu as ouvert la bouche. Ton petit ami est la seule raison pour laquelle tu n’es pas en prison. Fais ton travail et trouve-le.

— Et le téléphone ?

L'agent McBride tendit la main droite.

— Donne-le-moi. Nous allons y jeter un œil.

Alanna lui tendit le téléphone depuis le siège passager.

— Que suis-je censée faire sans téléphone ?

L'agent de l’UFCC secoua la tête.

— Je le jure, vous autres, gosses, la technologie a fait de vous des incapables. Montes à ton appartement. Attends que nous te contactions. Jusqu'à ce que ton téléphone soit remplacé, nous ne pouvons pas te pister si ton malade de petit ami essaye quoi que ce soit.

Alanna perdait patience avec cette tête d'épingle.

— On dirait que vous avez déjà décidé qu'il était coupable.

— Ai-je demandé votre avis ? Pensez à vous-même.

Elle pinça les lèvres avant de parler.

— En avons nous terminé ?

— Non. La prochaine fois que tu veux faire quelque chose de radical, comme éteindre ton GPS, tu me demandes d'abord la permission. C'est compris ? Je ne serai pas aussi polie la prochaine fois que je devrai te traquer.

Alanna répondit en appuyant sur le bouton pour ouvrir la vitre. Sans prendre la peine de voir la réaction de l'agent McBride, elle changea de vitesse puis se dirigea vers le parking. Après avoir garé dans le premier espace libre, elle hurla de toute la force de ses poumons. Elle en avait assez des gens qui passaient leur temps à tenter de l'intimider. Le pire, c'est qu'elle ne pouvait pas riposter.

— Promets-moi quoi qu'il arrive, tu ne finiras pas impuissant comme moi - une victime.

Elle cogna l'arrière de son crâne contre l'appui-tête. Les paroles de son père évoquèrent des souvenirs d'affrontements entre sa mère et lui. À son meilleur jour, Alanna n'était pas la moitié de la manipulatrice qu'elle était. Sa mère la soumettait à toutes sortes d'abus émotionnels à moins qu'elle ne s'aligne sur son programme d'ascension sociale. Les violences verbales que son père endurait étaient bien pires.

Le souvenir gravé dans son cerveau était le moment où sa mère avait tenté de la dresser contre lui. Après s'être disputée au sujet du manque d'argent pour déménager dans un quartier plus agréable, elle s'était adressée à Alanna quand il était parti en trombe.

— Ton père est fou. Le savais-tu ? Un psychiatre lui a diagnostiqué un trouble de la personnalité limite. Tu le vois, n’est-ce pas ? Qu’il ya quelque chose qui ne va pas chez lui ?

Quand elle demeura là, silencieuse, sa mère roula les yeux.

— Pourquoi je te le demande ? Tu es exactement comme lui. Je parie que tu es folle toi aussi.

Alanna ne perdait pas une seconde à regretter son enfance passée à grandir sous le même toit que cette tempête parfaite de cynisme égoïste à la langue acérée sans filtre. Elle ouvrit les yeux puis retira la clé USB et les papiers de Jessica de la boîte à gants. En sortant de la Corolla avec son sac à main et son sac de sport, elle a elle fit très attention à tous ceux qui ressemblaient de près ou de loin à des fédéraux à l’intérieur du parking.

Son cœur battait très fort à chaque pas du chemin jusqu’à l’ascenseur. Tout au long de sa course, elle a tambouriné ses doigts contre sa cuisse gauche. C'était un peu mauvais pour ses nerfs, être en train de trimbaler avec elle une preuve d’usurpation d'identité alors qu’elle était sous surveillance fédérale. Elle ne pouvait s’empêcher de penser que l’agent McBride ou un de ses potes de l’UFCC se cachait dans l’ombre, prêt à bondir.

Une fois à l’intérieur de son appartement, elle tira brutalement l’ordinateur portable de son sac, puis voltigea le reste du contenu du sac sur la table basse en chêne à côté de son canapé. Une carte en plastique glissa de la pile sur le tapis sombre. La tache de sang le long de la tranche de la carte provoqua des frissons chez Alanna. Son premier permis de conduire. Elle le fourra sous le reste de la pile. Pas le temps de ressasser des souvenirs douloureux.

Même sans ses rappels inattendus et soudains, le virus de la nostalgie piquait un max depuis sa rupture avec Javier. Depuis quelques semaines, elle pensait plus à sa famille qu'elle ne l'avait fait pendant tout le temps qu'elle avait passé dans le sud de la Floride. Contrairement à son père, elle rejetait généralement toute envie de déterrer le passé, surtout les moments les plus terribles. Ses squelettes ne restaient pas là, pendus dans un placard. Ils demeuraient enterrés profondément en terre sacrée, pour ne plus jamais être piétinés.

Elle était assise au bout du canapé avec l’ordinateur portable de secours allumé sur la table basse. Elle n’avait rien fait avec, à part télécharger quelques fichiers et applications il six mois auparavant. Cet ordi et le téléphone jetable devraient, en principe, être encore sécurisés. Il fallait que ça dure. Ses données devaient demeurer cryptées. Les fichiers non essentiels seraient stockés ailleurs. La navigation et la messagerie seraient limitées aux sources en lesquelles elle avait confiance.

Elle copia le contenu de sa clé USB sur son ordinateur portable. Les dossiers de Jessica. Des comptes bancaires et des comptes de cartes de crédit. Puis elle s’assura que toutes ses données étaient sauvegardées en déplaçant toutes les données qu’elle avait déjà sur son ordinateur portable vers la clé. C'était mieux d’avoir ces données à portée de main pour le cas où son accord avec les fédéraux prendrait l'eau. Puis elle montrerait à l’agent McBride à quel point la technologie l’avait rendue incapable en disparaissant juste sous son nez.

Mais une évasion d’urgence ne serait pas nécessaire aussi longtemps qu’elle pourrait joindre Javier. Elle allait le convaincre de combler les trous concernant toutes ses questions sans réponse. Et avec un peu de chance, il allait l'aider à se débarrasser de l’agent McBride et du reste des fédéraux. Elle ouvrit l’application de spoofing sur son téléphone jetable. Si Brayden mentait quand il parlait de ses contacts avec Javier, elle avait déjà un plan B.

Alanna cessa de taper sur son clavier d’ordinateur, puis elle pris une grande respiration. Elle soupçonnait Brayden de lui cacher des choses. ça lui avait fait mal de l’entendre remettre en question sa loyauté et exprimer sa méfiance. Mais elle n'avait jamais imaginé tomber sur le SMS qu’elle avait lu sur son téléphone :

> Arranges-toi pour que cette salope me lâche. Ou tu ne seras pas payé.

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Yaş sınırı:
0+
Litres'teki yayın tarihi:
26 ocak 2021
Hacim:
280 s. 1 illüstrasyon
ISBN:
9788835417620
Tercüman:
Telif hakkı:
Tektime S.r.l.s.
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