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Kitabı oku: «Périclès», sayfa 2

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SCÈNE III

Tyr. – Un vestibule du palais
Entre THALIARD

THALIARD. – Voici donc Tyr et la cour. C'est ici qu'il me faut tuer le roi Périclès; et si j'y manque, je suis sûr d'être tué à mon retour. C'est dangereux. Allons, je m'aperçois qu'il fut sage et prudent, celui qui, invité à demander ce qu'il voudrait à un roi, lui demanda de n'être admis à la confidence d'aucun de ses secrets. Je vois bien qu'il avait raison; car si un roi dit à un homme d'être un coquin, il est obligé de l'être par son serment. Silence. Voici les seigneurs de Tyr.

(Hélicanus entre avec Escanès et autres seigneurs.)

HÉLICANUS. – Vous n'avez pas le choix, mes pairs de Tyr, de faire d'autres questions sur le départ de votre roi. Cette commission, marquée de son sceau, qu'il m'a laissée, dit assez qu'il est parti pour un voyage.

THALIARD, à part. – Quoi! le roi est parti?

HÉLICANUS. – Si vous voulez en savoir davantage, comme il est parti sans prendre congé de vous, je vous donnerai quelques éclaircissements. Étant à Antioche…

THALIARD, à part. – Que dit-il d'Antioche?

HÉLICANUS. – Le roi Antiochus (j'ignore pourquoi) prit de l'ombrage contre lui, ou du moins Périclès le crut; et, craignant de s'être trompé ou d'avoir commis quelque faute, il a voulu montrer ses regrets en se punissant lui-même, et il s'est mis sur un vaisseau où sa vie est menacée à chaque minute.

THALIARD, à part. – Allons, je vois que je ne serai pas pendu, quand je le voudrais; mais, puisqu'il est parti, le roi sera charmé qu'il ait échappé aux dangers de la terre pour périr sur mer. – Présentons-nous. – Salut aux seigneurs de Tyr.

HÉLICANUS. – Le seigneur Thaliard est le bienvenu de la part d'Antiochus.

THALIARD. – Je suis chargé par lui d'un message pour le prince Périclès; mais depuis mon arrivée, ayant appris que votre maître est parti pour de lointains voyages, mon message doit retourner là d'où il est venu.

HÉLICANUS. – Nous n'avons aucune raison pour vous le demander, puisqu'il est adressé à notre maître et non à nous; cependant, avant de vous laisser partir, nous désirons vous fêter à Tyr, comme ami d'Antiochus.

(Ils sortent.)

SCÈNE IV

Tharse. – Appartement dans la maison du gouverneur
CLÉON entre avec DIONYSA et une suite

CLÉON. – Ma Dionysa, nous reposerons-nous ici pour essayer, par le récit des malheurs des autres, d'oublier les nôtres?

DIONYSA. – Ce serait souffler le feu dans l'espoir de l'éteindre; car celui qui abat les collines trop hautes ne fait qu'en élever de plus hautes encore. O mon malheureux père! telles sont nos douleurs: ici, nous ne ferons que les sentir et les voir avec des yeux humides; semblables à des arbres, si on les émonde, elles croissent davantage.

CLÉON. – O Dionysa! quel est celui qui a besoin de nourriture, et qui ne le dit pas? Peut-on cacher sa faim jusqu'à ce qu'on en meure? Nos langues et nos chagrins font retentir notre douleur jusque dans les airs, nos yeux pleurent jusqu'à ce que nos poumons fassent entendre un son plus bruyant encore, afin que, si les cieux dorment pendant que leurs créatures sont dans la peine, ils puissent être appelés à leur secours. Je parlerai donc de nos anciennes infortunes; et quand les paroles me manqueront, aide-moi de tes larmes.

DIONYSA. – Je ferai de mon mieux, ô mon père!

CLÉON. – Tharse, que je gouverne, cette cité sur laquelle l'abondance versait tous ses dons; cette cité, dont les richesses se répandaient par les rues, dont les tours allaient embrasser les nuages; cette cité, l'étonnement continuel des étrangers, dont les habitants étaient si parés de bijoux, qu'ils pouvaient se servir de miroir les uns aux autres; car leurs tables étaient servies moins pour satisfaire la faim que le coup d'oeil, toute pauvreté était méprisée, et l'orgueil si grand que le nom d'aumône était devenu odieux…

DIONYSA. – Cela est trop vrai.

CLÉON. – Mais voyez ce que peuvent les dieux! Ces palais délicats, que naguère la terre, la mer et l'air ne pouvaient contenter malgré l'abondance de leurs dons, sont maintenant privés de tout; ces palais, qui, il y a deux printemps, avaient besoin d'inventions pour charmer leur goût, seraient aujourd'hui heureux d'obtenir le morceau de pain qu'ils mendient. Ces mères, qui, pour amuser leurs enfants, ne croyaient pas qu'il y eût rien d'assez rare, sont prêtes maintenant à dévorer ces petits êtres chéris qu'elles aimaient. Les dents de la faim sont si cruelles, que l'homme et la femme tirent au sort pour savoir qui des deux mourra le premier pour prolonger la vie de l'autre. Ici pleure un époux, et là sa compagne; on voit tomber des foules entières, sans avoir la force de leur creuser un tombeau. N'est-ce pas la vérité?

DIONYSA. – Notre pâleur et nos yeux enfoncés l'attestent.

CLÉON. – Que les villes qui se désaltèrent à la coupe de l'abondance, et à qui elle prodigue les prospérités, écoutent nos plaintes au milieu de leurs banquets! le malheur de Tharse peut être un jour leur partage.

(Un seigneur entre.)

LE SEIGNEUR. – Où est le gouverneur?

CLÉON. – Ici. Déclare-nous les chagrins qui t'amènent ici avec tant de hâte; car l'espérance est trop loin pour que ce soit elle que nous attendions.

LE SEIGNEUR. – Nous avons signalé sur la plage voisine une flotte qui fait voile ici.

CLÉON. – Je m'en doutais: un malheur ne vient jamais sans amener un héritier prêt à lui succéder. Quelque nation voisine, prenant avantage de notre misère, a armé ces vaisseaux pour nous vaincre, abattus comme déjà nous le sommes, et faire de nous sa conquête sans se soucier du peu de gloire qu'elle en recueillera.

LE SEIGNEUR. – Ce n'est pas ce qu'il faut craindre; car leurs pavillons blancs déployés annoncent la paix, et nous promettent plutôt des sauveurs que des ennemis.

CLÉON. – Tu parles comme quelqu'un qui ignore que l'apparence la plus flatteuse est aussi la plus trompeuse. Mais advienne que pourra; qu'avons-nous à craindre? la tombe est basse et nous en sommes à moitié chemin. Va dire au commandant de cette flotte que nous l'attendons ici pour savoir ce qu'il veut faire, d'où il vient, et ce qu'il veut.

LE SEIGNEUR. – J'y cours, seigneur.

(Il sort.)

CLÉON. – Que la paix soit la bienvenue, si c'est la paix qu'il nous apporte; si c'est la guerre, nous sommes hors d'état de résister.

(Entre Périclès avec sa suite.)

PÉRICLÈS. – Seigneur gouverneur, car c'est votre titre, nous a-t-on dit; que nos vaisseaux et nos guerriers ne soient pas comme un signal allumé qui épouvante vos yeux. Le bruit de vos malheurs est venu jusqu'à Tyr, et nous avons appris la désolation de votre ville: nous ne venons point ajouter à vos larmes, mais les tarir; et nos vaisseaux, que vous pourriez croire remplis comme le cheval de Troie, de combattants prêts à tout détruire, ne sont pleins que de blé pour vous procurer du pain, et rendre la vie à vos corps épuisés par la famine.

TOUS. – Que les dieux de la Grèce vous protègent, nous prierons pour vous.

PÉRICLÈS. – Relevez-vous, je vous prie; nous ne demandons point vos respects, mais votre amour, et un port pour nous, nos navires et notre suite.

CLÉON. – Si ce que vous demandez vous était jamais refusé, si jamais quelqu'un de nous était seulement ingrat en pensée, quand ce seraient nos femmes, nos enfants, ou nous-mêmes, que la malédiction du ciel et des hommes les punisse de leur lâcheté! mais jamais pareille chose n'aura lieu; jusque-là du moins, vous êtes le bienvenu dans notre ville et dans nos maisons.

PÉRICLÈS. – Nous acceptons ce bon accueil; passons ici quelque temps dans les fêtes jusqu'à ce que nos étoiles daignent nous sourire de nouveau.

FIN DU PREMIER ACTE

ACTE DEUXIÈME

Entre GOWER

GOWER. – Vous venez de voir un puissant roi entraîner sa fille à l'inceste, et un autre prince meilleur et plus vertueux se rendre respectable par ses actions et ses paroles. Tranquillisez-vous donc, jusqu'à ce qu'il ait échappé à la nécessité. Je vous montrerai comment ceux qui, supportant l'infortune, perdent un grain de sable et gagnent une montagne. Le prince vertueux, auquel je donne ma bénédiction est encore à Tharse où chacun écoute ce qu'il dit comme chose sacrée, et, pour éterniser le souvenir de ses bienfaits, lui décerne une statue d'or; mais d'autres nouveautés vont être représentées sous vos yeux: qu'ai-je besoin de parler? -(Spectacle muet. -Périclès entre par une porte, parlant à Cléon, qui est accompagné d'une suite; par une autre porte entre un messager avec une lettre pour Périclès; Périclès montre la lettre à Cléon, ensuite il donne une récompense au messager. Cléon et Périclès sortent chacun de leur côté.) – Le bon Hélicanus est resté à Tyr, ne mangeant pas le miel des autres comme un frelon. Tous ses efforts tendent à tuer les mauvais et à faire vivre les bons. Pour remplir les instructions de son prince, il l'informe de tout ce qui arrive à Tyr, et lui apprend que Thaliard était venu avec l'intention secrète de l'assassiner, et qu'il n'était pas sûr pour lui de rester plus longtemps à Tharse. Périclès s'est embarqué de nouveau sur les mers, si souvent fatales au repos de l'homme; le vent commence à souffler, le tonnerre et les flots font un tel tapage que le vaisseau qui aurait dû lui servir d'asile fait naufrage et se brise; le bon prince ayant tout perdu est porté de côte en côte par les vagues; tout l'équipage a péri, lui seul s'échappe; enfin la fortune, lasse d'être injuste, le jette sur un rivage; il aborde, heureusement le voici. Excusez le vieux Gower de n'en pas dire davantage, il a été déjà assez long.

(Il sort.)

SCÈNE I

Pentapolis. – Plaine sur le bord de la mer
PÉRICLÈS entre tout mouillé

PÉRICLÈS. – Apaisez votre colère, étoiles furieuses du ciel; vent, pluie et tonnerre, souvenez-vous que l'homme mortel n'est qu'une substance qui doit vous céder, et je vous obéis comme ma nature le veut. Hélas! la mer m'a jeté sur les rochers, après m'avoir transporté sur ses flots de rivage en rivage et ne me laissant d'autre pensée que celle d'une mort prochaine. Qu'il suffise à votre puissance d'avoir privé un prince de toute sa fortune; repoussé de cette tombe humide, tout ce qu'il demande c'est de mourir ici en paix.

(Entrent trois pêcheurs.)

PREMIER PÊCHEUR. – Holà! Pilch.

SECOND PÊCHEUR. – Holà! viens et apporte les filets.

PREMIER PÊCHEUR. – Moi, vieux rapetasseur, je te dis!

TROISIÈME PÊCHEUR. – Que dites-vous, maître?

PREMIER PÊCHEUR. – Prends garde à ce que tu fais; viens, ou j'irai te chercher avec un croc.

TROISIÈME PÊCHEUR. – En vérité, maître, je pensais à ces pauvres gens qui viennent de faire naufrage à nos yeux, tout à l'heure.

PREMIER PÊCHEUR. – Hélas! pauvres âmes! cela me déchirait le coeur, d'entendre les cris plaintifs qu'ils nous adressaient quand nous avions peine à nous sauver nous-mêmes.

TROISIÈME PÊCHEUR. – Eh bien! maître, ne l'avais-je pas dit en voyant ces marsouins3 bondir. On dit qu'ils sont moitié chair et moitié poisson. Le diable les emporte! ils ne paraissent jamais que je ne pense à être noyé; maître, je ne sais pas comment font les poissons pour vivre dans la mer.

PREMIER PÊCHEUR. – Eh! comme les hommes à terre: les gros mangent les petits. Je ne puis mieux comparer nos riches avares qu'à une baleine, qui se joue et chasse devant elle les pauvres fretins pour les dévorer d'une bouchée. J'ai entendu parler de semblables baleines à terre, qui ne cessent d'ouvrir la bouche qu'elles n'aient avalé toute la paroisse, église, clochers, cloches et tout.

PÉRICLÈS. – Jolie morale!

TROISIÈME PÊCHEUR. – Mais, notre maître, si j'étais le sacristain, je me tiendrais ce jour-là dans le beffroi.

SECOND PÊCHEUR. – Pourquoi, mon camarade?

TROISIÈME PÊCHEUR. – Parce qu'elles m'avaleraient aussi, et qu'une fois dans leur ventre, je branlerais si fort les cloches qu'elle finirait par tout rejeter, cloches, clochers, église et paroisse. Mais si le bon roi Simonide était de mon avis…

PÉRICLÈS. – Simonide!

TROISIÈME PÊCHEUR. – Nous purgerions la terre de ces frelons qui volent les abeilles.

PÉRICLÈS. – Comme ces pêcheurs, d'après le marécageux sujet de la mer, peignent les erreurs de l'homme et de leurs demeures humides ils passent en revue tout ce que l'homme approuve et invente. – Paix à vos travaux, honnêtes pêcheurs.

SECOND PÊCHEUR. – Honnête!.. bonhomme, qu'est-ce que cela? – Si c'est un jour qui vous convienne, effacez-le du calendrier, et personne ne le cherchera.

PÉRICLÈS. – Non, voyez, la mer a jeté sur votre côte…

SECOND PÊCHEUR. – Quelle folle d'ivrogne est la mer, de te jeter sur notre chemin!

PÉRICLÈS. – Un homme que les flots et les vents, dans ce vaste jeu de paume, ont pris pour balle, vous supplie d'avoir pitié de lui; il vous supplie, lui qui n'est pas habitué à demander.

PREMIER PÊCHEUR. – Quoi donc, l'ami, ne peux-tu mendier? Il y a des gens dans notre Grèce qui gagnent plus en mendiant que nous en travaillant.

SECOND PÊCHEUR. – Sais-tu prendre des poissons?

PÉRICLÈS. – Je n'ai jamais fait ce métier.

SECOND PÊCHEUR. – Alors tu mourras de faim; car il n'y a rien à gagner aujourd'hui, à moins que tu ne le pêches.

PÉRICLÈS. – J'ai appris à oublier ce que je fus; mais le besoin me force de penser à ce que je suis, un homme transi de froid; mes veines sont glacées et n'ont guère de vie que ce qui peut suffire à donner assez de chaleur à ma langue pour implorer vos secours. Si vous me les refusez, comme je suis homme, veuillez me faire ensevelir quand je serai mort.

PREMIER PÊCHEUR. – Mourir, dis-tu? que les dieux t'en préservent. J'ai un manteau ici, viens t'en revêtir; réchauffe-toi: approche. Tu es un beau garçon; viens avec nous, tu auras de la viande les dimanches, du poisson les jours de jeûne, sans compter les poudings et des gâteaux de pomme, et tu seras le bienvenu.

PÉRICLÈS. – Je vous remercie.

SECOND PÊCHEUR. – Écoute, l'ami, tu disais que tu ne pouvais mendier?

PÉRICLÈS. – Je n'ai fait que supplier.

SECOND PÊCHEUR. – Je me ferai suppliant aussi, et j'esquiverai le fouet.

PÉRICLÈS. – Quoi! tous les mendiants sont-ils fouettés?

SECOND PÊCHEUR. – Non pas tous, l'ami; car si tous les mendiants étaient fouettés, je ne voudrais pas de meilleure place que celle de bedeau; mais notre maître, je vais tirer le filet.

(Les deux pêcheurs sortent.)

PÉRICLÈS. – Comme cette honnête gaieté convient à leurs travaux!

PREMIER PÊCHEUR. – Holà, monsieur, savez-vous où vous êtes?

PÉRICLÈS. – Pas trop.

PREMIER PÊCHEUR. – Je vais vous le dire: cette ville s'appelle Pentapolis, et notre roi est le bon Simonide.

PÉRICLÈS. – Le bon roi Simonide, avez-vous dit?

PREMIER PÊCHEUR. – Oui, et il mérite ce nom par son règne paisible et son bon gouvernement.

PÉRICLÈS. – C'est un heureux roi, puisque son gouvernement lui mérite le titre de bon. Sa cour est-elle loin de ce rivage?

PREMIER PÊCHEUR. – Oui-dà, monsieur, à une demi-journée; je vous dirai qu'il a une belle fille; c'est demain le jour de sa naissance, et il est venu des princes et des chevaliers de toutes les parties du monde, afin de jouter dans un tournois pour l'amour d'elle.

PÉRICLÈS. – Si ma fortune égalait mes désirs, je voudrais me mettre du nombre.

PREMIER PÊCHEUR. – Monsieur, il faut que les choses soient comme elles peuvent être. Ce qu'un homme ne peut obtenir, il peut légitimement le faire pour… l'âme de sa femme.

(Les deux pêcheurs rentrent en tirant leur filet.)

SECOND PÊCHEUR. – A l'aide, maître, à l'aide, voici un poisson qui se débat dans le filet comme le bon droit dans un procès. Il y aura de la peine à le tirer. – Ah! au diable! – Le voici enfin, et il s'est changé en armure rouillée.

PÉRICLÈS. – Une armure! mes amis, laissez-moi la voir, je vous prie. Je te remercie, fortune, après toutes mes traverses, de me rendre quelque chose pour me rétablir; je te remercie quoique cette armure m'appartienne et fasse partie de mon héritage; ce gage me fut donné par mon père avec cette stricte recommandation répétée à son lit de mort: Regarde cette armure, Périclès, elle m'a servi de bouclier contre la mort (il me montrait ce brassard); conserve-la parce qu'elle m'a sauvé; dans un danger pareil, ce dont les dieux te préservent, elle peut te défendre aussi. Je l'ai conservée avec amour jusqu'au moment où les vagues cruelles, qui n'épargnent aucun mortel, me l'arrachèrent dans leur rage; devenues plus calmes, elles me la rendent. Je te remercie; mon naufrage n'est plus un malheur, puisque je retrouve le présent de mon père.

PREMIER PÊCHEUR. – Monsieur, que voulez-vous dire?

PÉRICLÈS. – Mes bons amis, je vous demande cette armure qui fut celle d'un roi, je la reconnais à cette marque. Ce roi m'aimait tendrement, et pour l'amour de lui je veux posséder ce gage de son souvenir. Je vous prie aussi de me conduire à la cour de votre souverain où cette armure me permettra de paraître noblement, et, si ma fortune s'améliore, je reconnaîtrai votre bienveillance; jusqu'alors je suis votre débiteur.

PREMIER PÊCHEUR. – Quoi! voulez-vous combattre pour la princesse?

PÉRICLÈS. – Je montrerai mon courage exercé à la guerre.

PREMIER PÊCHEUR. – Prends donc cette armure, et que les dieux te secondent.

SECOND PÊCHEUR. – Mais, écoutez-nous, l'ami, c'est nous qui avons tiré cet habit du fond de la mer; il est certaines indemnités. Si vous prospérez, j'espère que vous vous souviendrez de ceux à qui vous le devez.

PÉRICLÈS. – Oui, crois-moi. Maintenant, grâce à vous, je suis vêtu d'acier; et, en dépit de la fureur des vagues, ce joyau a repris sa place à mon bras. Il me servira à me procurer un coursier dont le pas joyeux réjouira tous ceux qui le verront. Seulement, mon ami, il me manque encore un haut-de-chausse.

SECOND PÊCHEUR. – Nous vous en trouverons; je vous donnerai mon meilleur manteau pour vous en faire un, et je vous conduirai moi-même à la cour.

PÉRICLÈS. – Que l'honneur serve de but à ma volonté. Je me relèverai aujourd'hui, ou j'accumulerai malheur sur malheur.

(Ils sortent.)
3.Le docteur Malone considère ce pronostic comme une superstition des matelots; mais le capitaine Cook, dans son second voyage aux mers du Sud, dit aussi que les marsouins jouant autour du vaisseau annonçaient toujours un grand coup de vent.
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Litres'teki yayın tarihi:
28 eylül 2017
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