Kitabı oku: «Le Visage de la Mort», sayfa 13

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CHAPITRE VINGT

Il conduisait sans vraiment regarder, les yeux rivés sur son rétroviseur à la recherche gyrophares et la fenêtre ouverte à l’écoute des sirènes. L’air froid qui entrait par vagues par la fenêtre était la seule chose qui maintenait son esprit dans l’instant présent. Sa réalité était comme une gifle, le ramenant constamment assez lui pour l’empêcher d’avoir un accident.

Il aurait peut-être été perdu sans. Aussi perdu que la séquence lui semblait être maintenant qu’il n’avait aucune chance de la compléter.

Qu’allait-il faire ?

Il avait échoué — il allait échouer. La nuit n’était pas terminée, mais les policiers avaient su où le trouver. Ils savaient où il frapperait ensuite. C’était fini. Comment allait-il compléter la séquence à présent ?

Il mit son clignotant et se gara sur le côté de la route, se reposant un moment, le front sur le volant. Se pouvait-il que ce soit vraiment terminé, à un stade si avancé, si proche de l’achèvement ?

Il se redressa, réalisant quelque chose. Ils avaient procédé à une arrestation, non ? Il avait vu la femme du FBI pointer son pistolet et tirer, et les policiers d’État affluer pour arrêter cet autre homme et l’emmener. Quand il était parti, il les avait vus le malmener et lui crier dessus dans son rétroviseur.

S’ils avaient procédé à une arrestation, ils pensaient peut-être qu’ils l’avaient. Que le suspect de tous les meurtres était en garde à vue et que tout le monde était en sécurité.

Et s’ils pensaient que tout le monde était en sécurité, alors ils ne prendraient plus la peine de garder la foire.

Avec cette nouvelle pensée en tête, il redémarra la voiture et fit demi-tour en direction de la foire. Il y avait peut-être toujours une chance. Malgré tout ce qui s’était passé, il pouvait peut-être toujours reprendre cette nuit en main.

S’il y parvenait, alors il le devrait à la séquence.

Malgré l’excitation qui croissait dans son sang et pétillait dans ses veines avec une sensation d’espoir renouvelée, il continua de conduire de façon régulière et sans à-coups. Il respecta la limite de vitesse, restant juste en dessous tout le trajet, bien qu’il n’y eût plus aucun signe de la présence des forces de l’ordre sur la route. Il resterait calme, décontracté. Il s’approcherait prudemment, il ne se précipiterait pas sans réfléchir.

Quand il atteignit la zone où les voitures avaient attendu en groupe — le groupe qu’il avait supposé être constitué de policiers avec des voitures banalisées — quand il avait quitté la foire, il ne vit personne. Il ralentit, se garant sur l’herbe à côté de la route et éteignant le moteur. S’il se faisait prendre ici, si quelqu’un venait lui poser des questions, il pourrait simplement dire qu’il ne se sentait pas bien, qu’il s’était garé pour reprendre son souffle et laisser son estomac se remettre.

Mais personne ne vint et, tandis que les minutes s’écoulaient, il commença à être plus sûr que personne ne le regardait du tout.

Il sortit de la voiture, restant près d’elle dans l’ombre et se penchant même en avant pour mettre ses mains sur ses genoux quand un autre véhicule le dépassa en un éclat de phares. Il jouait son rôle. Et quand il ne vit toujours personne venir lui poser de problèmes, il prit une décision.

Il n’était pas trop loin de la foire. Il pourrait facilement se rendre au parking et le traverser à pieds jusqu’à l’entrée. La foire était fermée et ne laissait plus entrer de nouveaux visiteurs, mais il pourrait se faufiler par-dessus la barrière et voir ce qu’il y avait. Il y avait peut-être toujours un moyen de faire ce qu’il avait à faire

Il resta près des arbres, se cachant dans l’ombre, content de sa décision de porter des couleurs sombres. Ainsi, il pouvait rester sans être vu aussi longtemps que possible. S’il restait toujours qui que ce soit qui attendait dans le parking, il pourrait s’éclipser et retourner à sa voiture, où il ne pourrait pas être vu.

Le parking était vide. Il le vit dès qu’il atteignit la lisière des arbres, la barrière cassée qu’il avait observée plus tôt. Le parking semblait bien plus grand à présent, sans toutes les voitures pour le remplir. Il n’y avait personne en vue et même les lumières de la foire avaient été éteintes. Derrière l’entrée, il vit les hautes silhouettes des dinosaures se dessiner au loin, telles des sentinelles au-dessus de la foire vide.

Il n’y avait personne. La foire était fermée et tout le monde était parti.

Il avait manqué sa chance, après tout.

Il resta où il était, voulant mettre un coup de pied dans quelque chose ou s’arracher les cheveux, ravalant un cri de colère et de frustration. Qu’était-il censé faire à présent ? Il n’y avait personne ici — personne pour compléter la séquence. Il n’y arriverait jamais !

Comment avait-il pu être aussi stupide ? Il aurait dû mieux cacher ses traces — rendre la séquence moins évidente à voir. Il aurait peut-être dû plus déplacer les corps depuis le début étant donné que c’était le lieu du meurtre qui importait ! Pourquoi avait-il mis tant de temps à s’en rendre compte ? Et pourquoi avait-il attendu — assis dans sa voiture sans rien faire — au lieu de simplement aller à la foire pour attaquer plus tôt ?

Tout espoir était perdu. Il envisagea d’entrer dans la foire et de vérifier, simplement vérifier. Néanmoins, un poids lourd pesait dans son ventre et il ne savait pas s’il serait capable ne serait-ce que de bouger.

Une lumière brilla devant lui, balayant largement le parking de son rayon, et il se tourna, effrayé. Cette nuit empirait à chaque minute. Quand ses yeux se remirent de l’éclat aveuglant des phares, il discerna l’emblème de la police d’État peint sur le côté de la voiture.

— Est-ce que je peux vous aider, Monsieur ? demanda le policier en se penchant par la fenêtre.

Sa voix avait un ton accusateur. Ce n’était pas réellement une question pour l’aider. L’homme le comprenait. C’était une suspicion.

Il devait réfléchir rapidement — lui dire quelque chose qui ferait disparaître ses soupçons, qui ferait de lui une personne normale aux yeux du policier.

— Je suis venu plus tôt dans la journée et je crois que j’ai perdu mon portefeuille ici, dit-il rapidement tout en mettant ses mains dans ses poches pour tenter d’avoir l’air vaguement abattu. Je pensais pouvoir revenir et vérifier mais on dirait que c’est fermé pour la nuit.

Il attendit, tendu. Le policier était toujours dans sa voiture — pas une cible facile. Peut-être que s’il sortait, il aurait une chance. Il pourrait passer le fil autour de son cou, l’attraper, faire de lui la partie de la séquence de ce soir-là. Mais il avait voulu éviter les policiers depuis le début, éviter quiconque dont le meurtre ferait trop de bruit. Les policiers voulaient arrêter les tueurs de policiers plus que n’importe quel autre genre de tueurs.

L’autre problème était que le policier essayerait peut-être de l’arrêter, et dans ce cas, il devrait faire quelque chose. Sortir le garrot de sa poche et l’arrêter avant qu’il ne lui passe les menottes ou contacte des renforts par radio. L’homme ne parvenait pas à voir les yeux du policier ou à lire son expression faciale dans l’obscurité. Il ne savait pas ce qu’il ferait ensuite. Il n’arrivait même pas à voir quelle taille faisait le policier — et s’il était trop grand, trop fort ? Il prenait principalement des femmes pour cible et il avait une bonne raison pour cela. Le premier homme, près de la ferme, l’avait presque maîtrisé, avait presque failli s’enfuir. Il n’était pas certain que cela ne se reproduirait pas.

— Eh bien, dit le policier d’une voix traînante, prenant plus de temps que nécessaire et rendant l’homme vraiment nerveux. Vous feriez mieux de revenir demain matin, fiston. On patrouille la zone à cause d’une arrestation qu’on a effectuée tout à l’heure. Vous pourrez demander au personnel demain si quelqu’un a trouvé votre portefeuille.

L’homme se gratta l’arrière de la tête, laissant ses épaules se vouter.

— Oui, Monsieur, dit-il d’une voix plus grave et d’un air déçu. Je suppose que je ferais mieux d’espérer trouver un bon samaritain demain, dans ce cas.

Le policier referma sa fenêtre et commença à s’éloigner, et l’homme attendit que la voiture bouge pour faire comme s’il allait la suivre. Il se dirigea vers l’entrée du parking, à l’endroit qui menait à la route, comme s’il était sur le point de sortir et de retourner à sa voiture.

Il s’arrêta dès que la voiture de patrouille fut hors de vue, réticent à quitter le parking pour le moment. C’était là que cela devait se produire. Il n’y avait aucun doute là-dessus. La séquence était claire. Mais comment allait-il le faire sans aucune cible dans la zone ?

Il s’attarda, ne sachant pas quoi faire ou où aller. Il n’y avait rien pour lui ici, et pourtant, il se sentait contraint à rester. Toute la nuit, si nécessaire, jusqu’à ce que le soleil matinal se lève et que tout soit enfin terminé.

Mais il n’eut pas à attendre jusqu’à l’aube. À vrai dire, il n’eut pratiquement pas à attendre du tout.

Le policier d’État n’était parti que depuis quelques minutes quand un autre bruit se fit entendre. Le rire léger et la conversation de deux voix au loin, au début assez éloignées pour qu’il ne puisse entendre que les bruits sans distinguer les mots. Elles venaient de quelque part dans la foire et semblait se rapprocher.

Il retint son souffle afin de les entendre plus distinctement et avança sans un bruit vers l’entrée. Il resta près de l’ombre à la limite du parking, où les arbres envahissant le dissimulaient un peu. Son rythme cardiaque s’accéléra quand il réalisa qu’elles s’approchaient — assez pour qu’il puisse bientôt comprendre complètement leur conversation.

Deux femmes, une plus âgée que l’autre. Elles parlaient de leur journée, des visiteurs et de leur comportement et de combien la foire avait été bondée. L’une d’entre elles faisait tinter un trousseau de clé alors qu’elles marchaient. Elles semblaient tranquilles, calmes, joyeuses. Elles étaient probablement satisfaites à l’idée qu’une autre journée de travail soit terminée. Il les regarda quand elles contournèrent un des poteaux de la barrière et entrèrent dans son champ de vision, se dirigeant vers l’entrée de la foire avant d’en sortir.

— Laisse-moi juste verrouiller, dit l’une d’entre elles en se penchant légèrement afin de regarder le portail de plus près. Dieu qu’il fait sombre ici. J’aurais aimé qu’ils laissent au moins les lumières allumées ici afin qu’on puisse y voir quelque chose.

— Tu sais comment est Mark, rit l’autre. On a déjà de la chance qu’il nous paye pour faire la fermeture. S’il pouvait faire comme il voulait, il ne nous payerait que pour la journée et ensuite il nous ferait travailler gratuitement.

— Il rogne autant que possible sur les coûts pour faire des économies, convint la femme plus âgée.

L’autre alluma une lumière vive sur son téléphone portable et la dirigea vers le portail.

L’homme retint de nouveau sa respiration dans la lumière nouvelle tandis que la femme plus âgée insérait enfin la clé dans la serrure. Elle devait être en fin de vingtaine ou peut-être en début de trentaine, un pli concentré lui barrant le front alors qu’elle essayait d’achever le mouvement. L’autre n’était qu’une adolescente, c’était peut-être son tout premier travail à mi-temps. Le meilleur moyen de mettre un peu d’argent de côté avant d’aller à l’université.

Il y avait ici une occasion. L’homme n’avait jamais essayé de s’attaquer à deux personnes à la fois, mais c’était des femmes et aucune d’entre elles ne s’attendait à rencontrer quelqu’un d’autre. Il faisait noir comme dans un four sur le parking sans les lumières de la foire et elles étaient à pied, se dirigeant vers des voitures qui étaient peut-être garées plus loin, hors de la zone réservée aux clients.

Non seulement cela, mais elles avaient aussi la lueur éblouissante de la torche dans les yeux. Quand la femme plus âgée finit enfin sa tâche et fourra les clés dans son sac à main, l’homme sut que c’était sa chance. Une fois que la lumière serait éteinte, elles seraient pratiquement aveugles dans l’obscurité. Il les verrait et elles ne le verraient pas, lui.

C’était sa chance de faire continuer la séquence.

Il attendit que la lumière soit éteinte puis bondit de sa cachette pour frapper.

CHAPITRE VINGT-ET-UN

Zoe mit un coup de poing dans l’oreiller, essayant tant bien que mal de le rendre confortable même bien qu’elle eût l’impression que c’était un effort futile. Il n’y avait pas beaucoup d’espoir pour l’oreiller — si l’on pouvait même appeler cela un oreiller — fin et presque aussi dur qu’une brique. Il était aussi inconfortable que possible, l’exemple parfait du genre d’article fourni par ces motels à petit budget.

Zoe n’avait pas voulu essayer de dormir, mais Shelley lui avait fait remarquer qu’elles avaient besoin de repos avant ce qui serait probablement une autre longue journée le lendemain. Zoe avait voulu retourner à la salle d’enquête et travailler jusqu’au petit matin, mais Shelley, qui conduisait leur voiture, s’était garée à l’extérieur du motel et avait insisté.

Il était difficile de dormir quand on savait qu’on avait échoué. Quand on avait eu un tueur à portée de main et qu’on l’avait quand même manqué. Elle avait toujours du mal à comprendre comment elle avait pu faire cela. Tout avait été correct — la voiture correspondait aux traces de pneus, la couleur était la même que celle de la peinture retrouvée sous les ongles de la filles morte, tous les nombres étaient logiques. Le bon suspect pour l’affaire.

Mais il n’était pas le bon suspect et il était à présent impossible que Zoe s’accroche à cet espoir futile.

Elle avait échoué et quand elle fermait les yeux, elle voyait ces femmes mortes lui rendre son regard depuis les photos de scène de crime qu’elle avait passé tant de temps à étudier. Pas assez, semblaient-elles lui dire. Tu n’en as pas fait assez pour l’arrêter. Elle avait demandé des nouvelles aux patrouilles des policiers d’État, mais personne n’avait rapporté avoir vu quoi que ce soit.

Elle roula, changeant de côté. Les couvertures étaient déjà emmêlées autour de ses jambes après plus d’une heure passée à tourner et se retourner, incapable de trouver une position confortable ou de faire taire le bruit dans sa tête. Elle ne cessait de tout se repasser, la séquence, les nombres, les coordonnées sur la carte. Peu importe l’angle sous lequel elle regardait, elle savait qu’elle avait raison. Comme s’il était impossible qu’elle ait pu faire une erreur.

Et pourtant, le suspect s’était quand même avéré être le mauvais homme et le vrai tueur s’était échappé. Peut-être pour tuer quelqu’un d’autre. Certainement, dut-elle s’avouer. On n’allait pas si loin pour ensuite s’arrêter parce que les policiers étaient trop proches.

Zoe se força de nouveau à fermer les yeux, essayant de trouver en son for intérieur quelque chose de zen qui lui permettrait de se détendre et de s’endormir. Ce n’était pas simple. Les visages des femmes mortes défilaient devant ses yeux, la raillant sur son échec. Elle les avait laissées tomber. Elle avait laissé tomber quelqu’un d’autre, quelqu’un dont le visage les rejoindrait sous peu.

Elle ne pouvait pas penser à cela. Elle se tourna de nouveau et essaya de se forcer à dormir, fermant les yeux si fermement que son visage entier se crispa.

Un peu plus tard, elle devait s’être endormie. Elle ne voyait pas d’autres explications car sa mère n’était pas dans le Kansas et il était donc impossible qu’elle puisse se trouver penchée au-dessus du lit de Zoe.

— Maman ? murmura Zoe d’une petite voix aiguë, une voix d’enfant.

— Pourquoi n’as-tu pas prié pour demander pardon ? demanda sa mère d’un ton dur et cinglant. Je te l’ai dit, enfant démoniaque. Tu dois supplier Dieu de te changer.

— Mais j’ai prié, maman, protesta Zoe.

Elle avait prié. Toutes les nuits, les genoux à vif à cause du parquet à côté de son lit. Elle devait demandé à Dieu de la changer.

— Alors qu’est-ce que c’est que ça ?

Zoe sentit le poids de quelque chose qui avait été jeté sur les couvertures à côté d’elle et recula. Elle savait déjà ce que c’était. C’était des preuves — des signes qu’elle utilisait toujours son pouvoir, qu’elle voyait toujours les nombres. Elle n’aurait jamais dû écrire quoi que ce soit. Elle avait simplement voulu pouvoir se souvenir des calculs et peut-être s’en servir pour se fabriquer quelque chose. Jenny était la seule de sa classe à avoir les moyens d’avoir un robot jouet, mais Zoe avait vu toutes les pièces à l’intérieur et savait comment cela fonctionnait. Si elle pouvait simplement trouver les pièces…

— Tu es une enfant malfaisante, dit la mère de Zoe, son souffle chaud sur son visage. Lève-toi immédiatement et prie avec moi, Zoe. Nous allons prier toute la nuit, tu m’entends ? Nous prierons pour que tu ne nous couvres plus de honte et que tu ne nous déshonores plus. À genoux.

Zoe s’efforça de sortir du lit, laissant échapper un gémissement en sentant le bois dur contre sa peau sensible, et joignit fermement ses mains.

Un changement à peine visible eu lieu et se fut un autre jour, celui où elle avait commencé à empaqueter ses affaires, les mettant toutes dans deux boîtes en carton, toutes ses possessions au monde.

— Tu ne peux pas simplement partir comme ça, siffla sa mère telle une vipère dans l’embrasure de la porte. Nous sommes ta famille, Zoe. Qui a déjà entendu parlé d’un enfant faisant une telle chose à sa pauvre mère ?

— Tu n’es plus ma mère, dit Zoe, retirant une robe du cintre dans son armoire. Du moins, pas légalement. Je peux faire ce que je veux.

— J’ai acheté cette robe, dit sa mère, s’approchant et la lui arrachant des mains. Elle est à moi. Tu ne peux pas l’avoir, diable !

— Il n’y a pas de diable, répondit Zoe, lasse de cette conversation, lasse d’entendre la même chose encore et encore. Il n’y a que moi.

— Tu es le démon, lança sa mère en désignant son visage du doigt avant de s’avancer et d’empiéter sur son espace personnel. Tu es le diable, tu es le mal. Tu n’as jamais été mon enfant. J’ai donné naissance à un démon. Et tu ne me voleras plus jamais rien, démon !

La mère de Zoe mit un grand coup dans la boîte qu’elle avait dans les mains, l’envoyant s’écraser au sol. Des vêtements et des livres se renversèrent, le peu de choses que Zoe avait obtenues au fil des années et auxquelles elle tenait vraiment. De petits bonbons aux couleurs vivent s’éparpillèrent en une spirale de Fibonacci autour de tout. Des photographies de femmes mortes tombèrent des pages des livres. Elle mourrait d’envie de les prendre et de les retourner afin de voir ce qui était peut-être écrit au verso, mais elles appartenaient à la maison de sa mère à présent. Et ce n’était plus le foyer de Zoe.

Elle les regarda fixement un moment, sachant que sa mère allait devoir gagner au moins une partie de cette bataille. Légalement émancipée ou non, Zoe n’allait pas avoir recours à la violence physique. Tant qu’elle restait loin d’ici, cela suffirait.

— D’accord, dit-elle, se tournant et partant, rien de plus.

Et elle se réveilla en sueur, sentant le poids de la main de sa mère à l’arrière de sa tête et se sentant étourdie un instant avant de réaliser qu’elle était toujours dans un motel au Kansas.

* * *

La vibration d’un SMS tira une deuxième fois Zoe de sa sieste agitée, la forçant à ouvrir les yeux. Son visage était tourné vers l’horloge numérique et elle lut ce qu’elle affichait avec une sensation d’inéluctabilité morne. Elle n’avait évidemment pas réussi à dormir jusqu’au matin. Il n’était qu’un peu plus de cinq heures, seulement quelques heures s’étaient écoulées depuis qu’elle avait posé la tête sur l’oreiller dur comme de la pierre.

Zoe tendit la main et prit son téléphone. Elle ne dormait pas bien de toute façon, pas vraiment, et pendant une affaire comme celle-ci, un agent n’ignorait pas un SMS. Quoi que ce fût pouvait être crucial, opportun. Le genre d’information qui devait être sue immédiatement.

Elle lut le SMS et sentit son cœur se serrer encore plus qu’elle ne l’aurait cru possible.

— Non, dit-elle à voix haute. Non, non, non !

Shelley bougea sur l’autre lit et ouvrit les yeux.

— Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-elle, sa somnolence disparaissant tandis qu’elle se forçait à se réveiller.

— Les policiers d’État, dit Zoe, retenant dans sa gorge une boule de quelque chose qui menaçait de la submerger. Deux des employés de la foire ont été reportées comme ayant disparues par leurs familles. Ils vont diffuser un APB avec leurs descriptions et commencer une chasse à l’homme. On dirait qu’ils mobilisent tout le monde.

— Il les a enlevées, n’est-ce pas ? demanda Shelley avant de s’asseoir sur le lit, ses cheveux blonds ébouriffés par le sommeil tombant en désordre sur ses épaules. Notre tueur.

Zoe n’eut pas besoin de lui dire oui. Elles le savaient toutes les deux.

Elles n’avaient pas réussi à l’arrêter et maintenant, deux autres femmes le payeraient de leur vie.

Yaş sınırı:
0+
Litres'teki yayın tarihi:
15 nisan 2020
Hacim:
291 s. 2 illüstrasyon
ISBN:
9781094305639
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