Kitabı oku: «Le Visage de la Mort», sayfa 7

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Mais — qu’était-ce… ? Maintenant qu’il regardait de plus près… oui, elle devait s’être tournée, s’être poussée de l’endroit où elle était tombée en premier lieu. Et là, s’épanouissant dans une symétrie presque parfaite, le sang avait coulé de son cou. C’était… beau. Non, maintenant qu’il regardait d’encore plus près, c’était symétrique, un parfait épanouissement, comme une tache d’un test de Rorschach.

Une séquence.

Sa respiration commença à ralentir, à redevenir régulière, ainsi que les battements de son cœur emballé. Il y avait une séquence, même maintenant. Une séquence pour lui montrer que tout allait bien.

La fille n’avait pas tout gâché. Non, ce n’était qu’un petit écart par rapport au plan. Il avait toujours commis le meurtre à l’endroit précis qu’il avait prévu. Elle s’était enfuie en courant, mais elle était déjà morte dès l’instant où son fil était passé autour de son cou — elle avait été comme un poulet dont le corps bougeait toujours après que sa tête eut été coupée.

La séquence était toujours intacte.

C’était exactement comme le vieil homme, celui qu’ils n’avaient pas encore trouvé, à la ferme où personne ne l’avait vu depuis des jours. Il avait essayé de s’enfuir lui aussi. Cela n’avait rien changé au final. La séquence avait commencé là-bas et avait pu continuer ici. Comme une providence divine qui le maintenait sur le droit chemin, qui lui permettait de mener à bien sa tâche.

Son moment de célébration fut de courte durée. Maintenant qu’il savait que tout irait bien, il avait des étapes à accomplir. La séquence continuerait et cela signifiait qu’il ne pouvait pas laisser de preuves derrière lui qui leur permettraient de le trouver et de l’arrêter avant qu’il ne commette le meurtre du lendemain — ou celui du jour d’après, ou du jour encore après.

La première chose dont il devait s’occuper était la traînée de sang. S’il parvenait à régler cela, il pourrait partir avant le lever du soleil et personne n’en saurait rien.

Il se redressa, faisant craquer ses épaules, les faisant rouler vers son échine. Il avait du travail physique à faire de nouveau, chose qui ne le dérangeait pas du tout. Cela purifiait la scène, faisant de la séquence la seule chose qui restait. Retirer toute trace de sa présence était comme un artiste qui reculait et laissait une peinture parler d’elle-même. C’était un acte sans égo, une réitération de sa dévotion à la séquence, de sa croyance qu’elle était plus importante qu’il ne l’était lui-même.

Il trouva une branche morte non loin de là, les branchettes et les feuilles n’y tenant qu’à un fil, elle ne s’était cassée que récemment. Parfaite pour effacer les traces sur une scène de crime. Il la prit et commença à effacer ses empreintes autour du corps en faisant attention à marcher à reculons, suivant sa piste.

Il se raidit quand le doux bruissement de la branche fut interrompu par un autre bruit. Il se figea, immobilisant son corps entier pour écouter de nouveau, et appuya sur le bouton pour éteindre la lumière de son téléphone. Qu’était-ce ? Le cri d’un oiseau ?

Non — le bruit se fit de nouveau entendre : une voix humaine, il n’y avait pas d’erreur.

Il écouta attentivement, tournant la tête afin d’être dans le sens du vent, concentrant autant que possible ses sens. Il regarda devant lui, comme si voir la source du son pourrait le rendre plus clair. Il y avait des voix, très bien. Deux hommes. Ils s’approchaient peut-être. Lentement mais sûrement.

— Voilà, c’est ici, dit l’un des hommes.

L’autre répondit mais sa voix était trop basse pour qu’il puisse l’entendre.

— Oh arrête de râler. N’importe quelle bestiole dont la peau en vaut la peine sait déjà qu’on est ici. Elles nous entendent marcher. Un peu de bla-bla ne fera aucune différence. Je me tairai quand on sera sur la plateforme.

Il plissa les yeux, analysant les mots. Des chasseurs, très probablement. Qui prenaient position sur des plateformes dans les arbres pour attendre que les bois s’ajustent à leur présence, pour que les petites choses sans défense oublient qu’ils étaient là. Un long jeu d’attente.

Il ne pouvait pas attendre qu’ils s’en aillent.

Il devait partir, maintenant.

Ses traces étaient toujours intactes, la traînée de sang allant directement de sa voiture au corps. Mais il n’y avait rien qu’il puisse faire. Il devait partir avant qu’ils n’entendent une branchette qui craque ou le bruissement de son balais de fortune ou qu’ils le voient. Ou encore pire, qu’ils lui tirent dessus, le prenant pour une espèce d’animal. Il était temps de partir et il ne pouvait rien faire d’autre.

Il s’enfuit en direction de sa voiture, avançant à pas rapides et prudents, faisant attention à l’endroit où il mettait les pieds afin de ne pas trop s’approcher de la traînée de sang et de ne pas prendre le risque de marcher dedans et de laisser des empreintes derrière lui. Il s’écarta sur le côté pour jeter la branche loin du chemin qu’elle avait quitté, espérant que personne ne la remarquerait. Une branche cassée parmi toutes les autres branches cassées. Il n’avait absolument rien terminé — mais il devrait faire comme si il y était parvenu, ou alors il devrait arrêter maintenant, avant d’en avoir fini avec le reste.

Sa tâche était loin d’être accomplie. Il y en avait trois autres qui devaient mourir — et il n’allait pas s’arrêter jusqu’à ce qu’ils se soient tous vidés de leur sang sur le sol et que la séquence soit complète.

CHAPITRE ONZE

Zoe finit son premier café de la journée et jeta le gobelet en polystyrène dans la poubelle. Il rebondit contre le rebord arrière avec une satisfaisante irrévocabilité avant de tomber hors de vue pour reposer aux côtés de nombre de ses frères et sœurs.

— Le café est atroce ici, fit remarquer Shelley en fixant tristement son propre gobelet.

Zoe ne pouvait qu’être d’accord.

Elle se frotta les yeux, mettant toute sa volonté pour qu’ils restent ouverts. Commencer tôt le matin était toujours difficile après avoir fini tard le soir, mais elle s’y était habituée au fil des années. La routine était simple : il suffisait d’injecter assez de caféine dans son corps pour se mettre à bouger et le cerveau suivait.

Regarder les vidéos de surveillance qu’elles avaient récupérées dans tous les endroits dans un rayon de huit kilomètres de la station-service — ce qui n’était que très peu de fichiers étant donné l’endroit où elle se trouvait — était quand même un défi, même pour sa mentalité de lève-tôt. Soit ses yeux repéraient toutes sortes de nombres hors propos ou distrayants, soit ils voulaient se fermer en raison du pur ennui de ne rien voir pendant plusieurs minutes d’affilée.

Sa vision allait et venait sans cesse entre l’horodatage en bas de l’écran et la vue principale, regardant l’heure s’approcher lentement de celle du meurtre. Aucun véhicule n’avait pénétré ou quitté l’angle de vue du relais routier. Il était plus fréquenté que la station-service, même la nuit, mais les camions sur le parking s’étaient pour la plupart garés pour la nuit. Rien ne bougea.

Une voiture bleue passa à toute vitesse sur la petite partie de la route qui était visible à côté du parking. Elle allait vite et même avec le doigt sur le bouton pause, Zoe ne parvint à appuyer qu’après qu’elle fut partie.

Elle revint en arrière, image par image, jusqu’à ce que la voiture se trouve dans la petite section de l’écran où se trouvait la route. Elle vérifia l’horodatage. C’était parfaitement dans le créneau horaire. Le conducteur aurait eu le temps d’aller à la station-service, de commettre le meurtre et d’être parti en adéquation avec la chronologie qu’elles avaient établie.

Elle redémarra la vidéo et regarda le temps défiler. Les minutes se transformèrent en heures. Rien d’autre ne passa sur la voie qu’elle pouvait voir sur la vidéo.

Elle retourna en arrière au moment précis où la voiture pouvait être vue en entière. Zoe plissa les yeux, regardant de si près que son nez manqua de heurter l’écran tandis qu’elle essayait de lire la plaque d’immatriculation. Était-ce un O ou un D ? Elle fit des va-et-vient entre les images, essayant de discerner les lettres.

— J’ai quelque chose, dit-elle, attirant l’attention de Shelley. Une voiture a été filmée par la caméra de sécurité aux abords de la station-service. Le timing fonctionne et aucun autre véhicule ne semble être passé par-là pendant au moins une heure. J’ai la plaque d’immatriculation. Je dois simplement la rentrer dans la base de données.

Le visage de Shelley s’illumina d’enthousiasme tandis qu’elle se hâtait de faire le tour pour venir regarder l’image figée par-dessus l’épaule de Zoe.

— Ça pourrait être lui, Z, souffla-t-elle.

— Je vais afficher les détails, dit Zoe, arrêtant le fichier de lecture de la vidéo et ouvrant un programme qui lui permettrait de rentrer la plaque d’immatriculation dans la base de données nationale.

Son premier essai, avec le D, ne donna rien. Elle essaya avec le O et obtint un résultat.

— Jimmy Sikes, lut Shelley à voix haute avant de retourner à son ordinateur où le logiciel du FBI attendait déjà qu’elle y rentre des noms. Trouvé. Voyons voir… oh, waouh, il a un casier. Il est sorti de prison il y a quelques mois et est en liberté conditionnelle.

— Pour quoi ? demanda Zoe.

— Agression, lut Shelley, se tournant vers elle, les yeux écarquillés. Passé violent. Tu penses que ça pourrait être notre gars ?

Zoe arqua les sourcils alors qu’elle réfléchissait.

— Ça pourrait. Il était dans le coin et le fait qu’il ait un casier augmente les chances que ce soit lui. Il faut qu’on lui parle immédiatement.

— Son adresse de probation est au domicile de sa sœur. Est-ce que je devrais l’appeler ?

Zoe acquiesça d’un signe de tête et regarda Shelley chercher en toute hâte le téléphone de bureau et saisir le numéro avant de prendre une inspiration apaisante. Elle était enthousiaste. C’était encore une bleue, la perspective de résoudre une affaire l’exaltait toujours. Zoe aimait clore une affaire autant que n’importe qui, mais elle faisait cela depuis assez longtemps pour savoir qu’identifier un suspect était loin d’avoir résolu l’affaire.

— Bonjour, Manda Sikes ? dit Shelley dans le combiné, ses yeux se détournant de Zoe et se posant sur une page vierge de son bloc-notes alors qu’elle se concentrait. Bonjour, Manda. Je suis l’agent spécial Shelley Rose du FBI. Je vous appelle à propos de votre frère, Jimmy.

Elle marqua une pause quand Manda parla. Shelley hocha la tête bien que l’autre femme ne pût pas la voir, ouvrant et fermant la bouche plusieurs fois tandis qu’elle attendait de pouvoir parler.

— Non, je comprends. Ce n’est pas à propos de sa condamnation pour agression. À vrai dire, nous voulons lui parler d’une autre affaire.

Une autre pause. Plus longue cette fois. Shelley leva des yeux inquiets vers Zoe en entendant ce que disait Manda.

— Donc vous ne l’avez pas vu depuis ? Et c’était — d’accord, il y a cinq jours. Il ne vous a pas contactée du tout ? Vous avez essayé de l’appeler ? O.K.. D’accord. Est-ce que vous pourriez me donner son numéro de téléphone portable ?

Shelley prit des notes sur son bloc, écrivant un numéro en quelques rapides coups de stylo. Elle échangea quelques mots de plus avec Manda avant de raccrocher, puis elle regarda Zoe en arquant un sourcil.

— Jimmy Sikes n’est pas rentré chez lui depuis plusieurs jours ? demanda Zoe.

— Pas depuis notre premier meurtre. Manda dit qu’elle a essayé de l’appeler à maintes reprises mais que son téléphone portable est éteint. Au début, elle croyait qu’on était son officier de probation qui essayait de savoir où il était.

— Il semble donc qu’il est de plus en plus probable que Jimmy puisse être impliqué dans notre affaire. Je vais contacter l’équipe au QG pour tracer son téléphone et je vais voir si sa plaque d’immatriculation a été signalée.

Shelley hocha la tête et posa son stylo.

— Je vais finir de passer en revue les vidéos de surveillance que nous avons. On ne trouvera peut-être rien d’autre, mais au moins, on sera sûres que ce sera fait.

Zoe agit rapidement, passant les coups de téléphone nécessaire et saisissant les données sur son ordinateur connecté aux bases de données du FBI. C’était une affaire de haute priorité et avec un juge déjà prêt à signer des mandats de perquisition, les choses allaient aller vite pour elles. Elle mirent quand même certain nombre d’heures, d’impatients tapotages de stylos et d’agitations du genou, à obtenir les informations dont elles avaient besoin.

— Et voilà, dit Zoe, imprimant la carte et la tirant de l’imprimante presque avant qu’elle ait terminé. Voici nos points d’intérêts. Tous les endroits où nous avons pu localiser Jimmy Sikes ces derniers jours.

Shelley se pressa contre elle, épaule contre épaule, et elles étudièrent toutes les deux les repères sur la carte couverte de notes concernant l’heure et l’endroit exacts. Une connexion à des antennes-relais qui traversait différentes zones que les techniciens avaient réduite pour découvrir qu’elle suivait une autoroute en particulier de ville en ville. Tous les repères indiquaient des lieux proches de ceux où les corps avaient été trouvés. Un casino, un café-restaurant, un relais routier ici et là avec la plaque d’immatriculation du parking, traçant une vague forme avec de grands et longs écarts aux endroits où la technologie n’était pas assez avancée.

Zoe examina les repères, mettant toute sa volonté pour que la séquence devienne plus nette. Elle vit les lignes, presque parfaitement droites, en tenant en compte de la divergence des autoroutes et les courbes autour des collines et des points d’eau. Elles auraient pu tout aussi bien être tracées à la règle si on ignorait les routes et se concentrait uniquement sur les arrêts. Bien que les antennes-relais ne fussent pas parfaitement précises et qu’elles donnassent plutôt un rayon plus large où le téléphone devait être passé, elles permettaient au moins d’indiquer un déplacement délibéré à travers le pays.

Non seulement cela, mais il y avait des casinos à tous les points de cheminement. Zoe traça les motifs, les grilles et les courbes entre chacun d’entre eux, analysant ce que lui disaient les données jusqu’à ce qu’elle soit absolument sûre qu’il n’y ait pas d’autre option.

Jimmy Sikes ne se dirigeait que dans une seule direction — c’était clair. Zoe la suivit et vit une ligne parfaitement nette qui traversait la carte à vol d’oiseau jusqu’à ce qu’elle atterrisse au seul endroit qui soit logique.

Il ne savait pas qu’elles l’avaient trouvé, pas encore. Il ne chercherait pas à changer sa séquence afin de les induire en erreur. Elles l’avaient. Elle était prête à parier sa carrière qu’elle était certaine de savoir où Jimmy Sikes se rendait.

— Là, dit-elle en mettant son doigt sur l’endroit. Si on part maintenant, c’est là qu’on le trouvera.

Shelley regarda la carte.

— Le casino ? Comment peux-tu en être sûre ?

Zoe fut déchirée en son for intérieur entre le besoin de lui donner une explication plausible et celui de tout garder pour elle-même. Ce n’était pas vraiment le moment de révéler qu’elle pouvait lire les nombres et les séquences, même si elle avait eu l’intention de tout révéler — ce qui n’était pas le cas.

— Il aime jouer, finit-elle par dire. Regarde, tu vois ? Le premier endroit où il a été localisé il y a tout juste cinq jours était ce casino, pas loin du domicile de sa sœur. C’est là que tout a commencé. Il est aussi passé pas loin d’un autre casino à cet endroit, là, et bien que nous attendions toujours les vidéos de surveillance de l’intérieur, il semble probable qu’il soit entré, vu que sa voiture était sur le parking. Et là, c’est le casino suivant sur sa route. La distance qui les sépare est régulière — différents comtés, différents propriétaires. Il se rend dans chaque casino qu’il peut atteindre sans craindre d’être reconnu et jeté dehors. Je ne serai pas surprise s’il jouait contre la banque pour gagner de l’argent pour ses déplacements.

Shelley étudia les trois repères que Zoe lui avait montrés, retenant ses cheveux blonds par-dessus son épaule afin qu’ils ne tombent pas en avant et ne lui bloquent pas la vue. Elle leva un regard interrogateur vers elle mais sembla se raviser après en voyant l’expression déterminée sur le visage de Zoe. Après une pause, elle hocha la tête et se redressa.

— O.K., c’est toi qui commande. Tu fais ce genre de choses depuis plus longtemps que moi, donc je suppose que tu es plus apte à trouver ce genre de choses que moi.

Zoe n’aimait pas l’incertitude dans la voix de Shelley, mais il n’y avait rien qu’elle puisse faire à ce sujet pour le moment.

— Allez, dit-elle. On va y aller maintenant. Appelle la direction du casino pendant qu’on est sur la route et dis-leur de voir s’ils voient son véhicule et un homme qui correspond à sa description. Avec un peu de chance, on pourra l’attraper avant qu’il parte.

CHAPITRE DOUZE

Le casino était dans le Kansas, à deux pas de la frontière avec le Missouri. Ce n’était pas la première fois que Zoe était contente que l’autorité des agents du FBI ne soient pas limitée à un seul État.

Zoe regarda Shelley tapoter sur l’écran de son téléphone et afficher de nouveau les détails du véhicule. Une voiture bleue avec la plaque d’immatriculation que Zoe avait vue sur la vidéo. Assez simple à repérer — excepté que le casino était populaire et très fréquenté et que le parking était presque plein.

Elle se garèrent à leur tour, Zoe maudissant mentalement l’inévitable comportement humain qui n’avait laissé de disponibles uniquement les places les plus éloignées. Ceci dit, c’était peut-être une bonne chose, si cela signifiait qu’elles parviendraient à trouver la voiture pendant qu’elles se dirigeaient vers le casino.

— J’espère qu’il est toujours là, marmonna Shelley.

Elle s’agitait d’un pied sur l’autre et jouait avec le pendentif à son cou. Zoe sentit son énergie nerveuse, un besoin de passer à l’action qu’elle ressentait elle aussi. La deuxième voiture se gara à quelques places de la leur, leur renfort venant de l’équipe du shérif.

Elles n’avaient toujours pas entendu parler de corps ayant été trouvés durant la nuit. Soit quelque chose l’avait fait dévier de sa séquence pour une raison ou pour une autre, soit il avait si bien réussi son meurtre que la victime était toujours cachée quelque part. À attendre. Zoe n’aimait pas cette idée car chaque heure qui passait signifiait qu’il y avait plus de chances que la scène de crime se détériore ainsi que toute preuve qu’il avait peut-être accidentellement laissée derrière lui.

Zoe ne partageait pas les espoirs de Shelley pour la simple et bonne raison qu’elle n’avait aucun doute. Il serait là. Son historique des derniers jours lui avait dit tout ce qu’elle avait besoin de savoir. Jimmy Sikes était dans ce casino et elles allaient le trouver.

Non seulement cela, mais le personnel de sécurité du casino les avait rappelées et les avait averties de la présence de la voiture. Elle leur avait dit de surveiller la sortie et de s’assurer qu’il ne soit pas autorisé à partir. Cela aurait dû signifier qu’il était toujours à l’intérieur.

Excepté qu’elle venait de recevoir un appel disant que l’agent de sécurité avait été appelé au sujet de troubles et qu’il avait perdu leur homme de vue sur les caméras. Ils étaient censés rappeler dès qu’ils le voyaient de nouveau, mais en attendant, elles devaient s’assurer qu’il était encore à l’intérieur.

Elles sortirent de la voiture et Zoe fit un signe de tête à l’autre équipe. Ils avaient déjà reçu leurs ordres ; ils se déployèrent silencieusement, se déplaçant par deux entre les rangées de véhicules et vérifiant les plaques d’immatriculation et les types de véhicule. Ils étaient tous armés, prêts juste au cas où l’homme refuse d’obtempérer, et nerveux, sachant que la situation pourrait prendre cette direction.

Zoe et Shelley parcoururent leur rangée ensemble, marchant rapidement mais pas trop afin de ne pas se déconcentrer. Chaque seconde comptait. Plus vite elles le trouveraient, moins il y aurait de chance qu’il trouve un moyen de s’échapper.

Les yeux de Zoe remarquèrent des plaques de différents États, la plupart venant du Missouri ou du Kansas. Son esprit faisait le compte malgré elle, les nombres apparaissant à côté de chaque véhicule. Aucun d’entre eux n’était celui qu’elles cherchaient.

La radio dans la main gauche de Zoe grésilla et elle la leva pour écouter le message.

— On l’a trouvé. Rangée la plus à gauche, au milieu. Le véhicule est vide.

Zoe et Shelley levèrent les yeux, les têtes des membres des deux autres équipes se tournant en même temps vers la rangée de l’autre côté du parking. Une main s’agita brièvement en l’air, indiquant l’emplacement de la voiture.

Zoe leva la radio à sa bouche.

— On entre, dit-elle. Restez tous les deux avec le véhicule au cas où il revienne. Contactez-nous immédiatement s’il revient. Les autres, avec nous.

Ils se hâtèrent tous vers l’entrée, aux aguets, les yeux grands ouverts et le corps raide. Il y avait de la tension dans le groupe, le genre d’énergie nerveuse due au fait qu’ils savaient qu’une confrontation était à venir.

— Qu’est-ce qu’on fait ? demanda Shelley, s’inclinant devant l’expérience et les connaissances supplémentaires de Zoe.

Les moments comme celui-ci rappelaient à Zoe que sa partenaire n’était aussi chevronnée qu’elle en avait parfois l’air.

— Deux groupes, dit Zoe, regardant les autres pour s’assurer que tout le monde l’écoutait. La moitié avec moi, l’autre avec l’agent spécial Rose. J’entrerai par devant, et l’autre équipe entre par l’arrière. Ensuite, on se déploie. Une personne reste à chaque sortie. Vous avez tous vos documents ?

Les quatre policiers locaux, ainsi que Shelley, hochèrent la tête.

— Prenez encore une minute pour étudier de nouveau son visage avant qu’on entre, leur ordonna Zoe. Dès que vous le voyez, prenez votre radio et donnez-nous l’endroit précis où il se trouve. On convergera vers lui pour procéder à l’arrestation.

Des murmures de consent et de compréhension s’élevèrent du groupe tandis que chacun d’entre eux ouvrit son téléphone ou sortit une feuille de papier de sa proche afin de jeter un coup d’œil à la photographie de Jimmy Sikes.

Pendant ce temps, Zoe aborda un membre du personnel de sécurité du casino et lui montra rapidement sa plaque tout en s’assurant que les passants ne puissent pas la voir. Après un échange à voix basses, il prit une radio supplémentaire de ses mains et l’emporta en toute hâte au centre de contrôle.

Ensuite, ils se séparèrent, trois personnes dans chaque direction. Shelley jeta un rapide coup d’œil derrière elle vers Zoe comme pour se rassurer. Cette dernière lui fit un signe de tête et Shelley se tourna pour continuer.

Zoe prit une profonde inspiration pour se préparer tandis qu’elle s’approchait de l’entrée. L’autre équipe aurait besoin de plus de temps pour atteindre l’arrière du bâtiment. Ils n’avaient pas besoin de se dépêcher, pas encore.

Mais ce n’était pas la raison pour laquelle elle hésitait. Elle hésitait car elle avait déjà été dans un casino par le passé et elle savait quel effet cela avait sur elle. Ce qui était sur le point d’arriver à son esprit.

Elle jeta un rapide coup d’œil aux deux policiers à ses côtés pour vérifier qu’ils étaient prêts et avança, poussant les larges portes en bois et pénétrant dans le brouhaha et le chaos peu éclairé.

L’éclairage était faible, laissant délibérément la pièce dans l’obscurité afin de cacher les taches et de faire perdre la notion du temps aux clients. La pièce était large et longue, divisée en différentes sections, certaines hors de son champ de vision. Les machines à sous, dont certaines étaient grandes et tape-à-l’œil, cachait pratiquement tout ce qui se trouvait sur la droite. À gauche, il y avait les tables des jeux de cartes et d’autres jeux et un bar qui s’étirait dans la pièce et qui permettait aux clients d’aller s’acheter à boire quand ils le désiraient.

Et, bien évidemment, le classique des casinos : un chemin sinueux qui ne menait directement qu’au prochain jeu plutôt que de permettre de se déplacer clairement à travers la pièce.

Zoe inspira, essayant de ne pas perdre ses repères. Essayant de ne pas laisser les nombres, le bruit des machines, des gens et de la légère musique lounge et l’atmosphère de soirée capiteuse qui submergea presque immédiatement les souvenirs de la matinée ensoleillée à l’extérieur l’emporter sur elle. Ils étaient partout où elle se tournait. Elle passa à côté d’une table de blackjack, les calculs apparaissant dans son esprit quand elle vit les cinq jeux de cartes visibles aux yeux de tous et elle sut que le joueur assis à droite devait demander une carte car il avait quatre-vingt pourcents de chances de recevoir la carte de faible valeur dont il avait besoin pour faire monter son score qui était de seize points.

De l’autre côté, les nombres scintillants au-dessus d’une machine à sous annonçaient un énorme jackpot disponible sur un réseau inter-État qui atteignait presque un chiffre record. La femme qui y était assise et jouait un dollar à la fois avec une détermination résolue devait savoir aussi bien que Zoe que la machine était prête à exploser.

Elle regarda l’agencement de la pièce devant elle, vit quelles machines rapportaient le plus souvent de l’argent et qu’elles étaient placées à des endroits stratégiques pour exciter et encourager les autres joueurs. Le bruit sec et grinçant d’une bille de roulette qui roulait attira son attention et elle sut sans devoir attendre le résultat que l’homme qui avait misé tous ses jetons sur le quatorze noir n’allait pas gagner.

Zoe savait qu’elle était capable de tout rafler dans un endroit comme celui-ci. Elle pourrait se faire une fortune rien qu’aux tables de blackjack, mais les tables de poker — à sa gauche, quatre hommes sérieux en costume fixant intensément le croupier alors qu’il retournait un as de trèfle, donnant au deuxième joueur sur la droite environ soixante-quinze virgule cinq pourcents de chance d’obtenir une couleur — c’était là qu’elle pouvait tout gagner.

Elle l’avait presque fait une fois. Voilà des années, avant même qu’elle ait rejoint le FBI. Elle avait été invitée à un casino par un groupe de gens qu’elle avait rencontrés au travail ; des connaissances, vraiment, étant donné qu’elle ne s’était jamais assez rapprochée de beaucoup de gens pour les appeler des amis. Elle avait joué à plusieurs jeux et était toujours repartie avec au moins le double du nombre de jetons qu’elle avait au début.

La première fois, ils avaient ri, lui avaient tapé dans le dos et l’avaient félicité pour sa chance. La deuxième fois, elle avait apparemment été en veine.

La quatrième fois, ils lui avaient lancé des regards étranges.

Elle était partie après sa sixième partie, elle avait échangée ses jetons afin de pouvoir partir et de ne jamais avoir à repasser de son temps libre avec ces gens. Elle avait assez bien coupé les ponts. Quand ils l’avaient regardée comme si elle était une bête curieuse et avaient même commencé à murmurer des accusations de triche, elle avait su que c’était terminé.

Il y avait des choses qu’elle ne pouvait pas faire, des choses qui attiraient trop l’attention sur elle et sur les capacités qu’elle essayait de cacher. Jouer à des jeux d’argent était une de ces choses. Elle était rentrée chez elle après cela et avait donné l’argent à un hôpital, espérant que le bien que cela ferait au service pédiatrie apaiserait la culpabilité qu’elle ressentait quand elle utilisait ses capacités pour quelque chose comme cela. C’était mal de tricher et elle avait assurément triché.

Ce n’était pas qu’elle n’aurait pas aimé jouer de nouveau. Elle s’était amusée cette nuit-là — elle s’était beaucoup amusée, jusqu’à ce que les choses tournent au vinaigre. Non, c’était le risque et la culpabilité qui l’en empêchaient. Elle avait juré cette nuit-là de ne jamais jouer de nouveau et elle n’allait pas rompre ce serment ce jour-là.

Non pas qu’elle ait le temps de faire ce genre de choses, étant un agent spécial chargé de traquer un tueur en série.

Savoir cela ne signifiait pas qu’elle pouvait ignorer les nombres. Elle essaya de se concentrer sur les visages et les corps, pas sur les cartes et les paris. Il lui était inutile de savoir que le prochain tour de roulette serait gagnant ou lequel des joueurs de poker était un requin et lequel ne savait absolument pas comment parier. Rien de tout cela ne sauverait la prochaine cible du tueur.

Zoe suivit les méandres du chemin, seule à présent, ses deux ombres s’étant éloignées — un était resté à l’entrée et l’autre était à sa droite et se déplaçait lentement dans le labyrinthe de machines à sous. Elle fit le tour des tables de jeux de cartes, essayant d’avoir plus l’air d’une joueuse chevronnée à la recherche du bon jeu plutôt que d’un agent, bien qu’elle ne sût pas vraiment faire la différence. Tant qu’elle regardait les visages, tout allait bien. Mais quand elle laissait ses yeux descendre sur les tables pour sauver les apparences, les nombres la submergeaient à tel point que cela la distrayait presque de sa mission.

Un mouvement devant elle attira son attention et son regard alla se poser sur une autre table de roulette, où se trouvait une belle croupier blonde. La femme poussait des jetons en direction des vainqueurs et tirait les paris des perdants vers elle avant d’annoncer le prochain jeu. Un certain nombre de personnes étaient réunies autour d’elle, quatre — non cinq — personnes avec toute leur attention sur la grille de paris.

Et là, au milieu d’eux, le côté de son visage tourné vers elle — Jimmy Sikes.

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Litres'teki yayın tarihi:
15 nisan 2020
Hacim:
291 s. 2 illüstrasyon
ISBN:
9781094305639
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