Kitabı oku: «Comment on construit une maison», sayfa 11
«Mais nous donnons trop de saillie à vos bretêches pour qu’il soit possible de les porter en encorbellement.

Fig. 43.—Un window.
—Qu’est-ce que vous appelez un encorbellement?
–C’est une construction en saillie ne portant pas de fond, mais soutenue par des corbeaux, d’où lui vient le nom d’encorbellement. Le poids de la maçonnerie qui s’appuie sur la queue, ou la partie engagée des corbeaux, permet d’établir sur leur partie saillante une construction qui, étant moins lourde que celle reposant sur leur queue, est ainsi maintenue sans faire craindre une bascule. Encore faut-il calculer la longueur du bras de levier, c’est-à-dire le rapport de la saillie des corbeaux avec le poids qui maintient leur queue et celui qui repose sur leur tête. Bien entendu, plus les corbeaux sont saillants, plus le poids posé sur leur extrémité extérieure a d’action sur celui qui maintient la bascule. Si bien qu’un poids très minime posé à l’extrémité d’un corbeau très saillant pourrait faire basculer une construction lourde posée à la queue. Aussi a-t-on remplacé souvent les corbeaux par des trompes, c’est-à-dire par un système d’appareil qui reporte les poids extrêmes sur les murs.
L’architecte qui a composé le window que je viens de vous faire voir ne s’est pas préoccupé de ces combinaisons. Il a fait ce qu’on appelle un cul-de-lampe, c’est-à-dire une pyramide renversée, au moyen de trois assises en encorbellement, ou si vous voulez en saillie l’une sur l’autre, de manière à obtenir une portion d’un polygone. Sur ce plateau, il a élevé sa claire-voie qui n’a guère que 0m,24c d’épaisseur. Le cul-de-lampe étant engagé dans la construction du mur, supporte, à cause du poids de celui-ci, la claire-voie, sans basculer. On employait beaucoup ces sortes de balcons fermés pendant le moyen âge, parce qu’ils donnaient de la place dans les étages supérieurs sans empiéter sur le sol de la voie publique et parce qu’ils donnaient des vues de flancs. Si les règlements de voirie ne permettent plus d’établir ces saillies dans nos villes, rien n’empêche d’en ménager lorsque nous construisons à la campagne. Encore faut-il que ce soit motivé. Pour nous, dans le cas présent, ces constructions en encorbellement n’ont pas d’objet, et il nous en coûtera moins de faire porter nos bretêches de fond.»

Fig. 44.—Bretêche de la salle de billard.
Une heure plus tard, le grand cousin remettait à Paul le croquis ci-joint (fig. 44) donnant la disposition de la bretêche de la salle de billard, afin qu’il en étudiât la construction. Ce travail demanda beaucoup d’attention à notre inspecteur des travaux, et il ne put le mener à bonne fin qu’après avoir demandé bien des avis et renseignements au grand cousin.
CHAPITRE XIX
SUITE DES ÉTUDES THÉORIQUES
La saison, de plus en plus rigoureuse, ne permettait pas de reprendre les travaux. Les constructions commencées étaient cachées sous une couche épaisse de chaume et de terre que recouvrait un manteau de neige. Les journées se passaient à faire les détails qui devaient être remis au père Branchu et au charpentier lorsque le temps permettrait de reprendre les travaux. Pendant les longues soirées, on s’entretenait de questions théoriques, touchant l’art de bâtir, lorsque la famille était rassemblée et qu’on s’était mis au courant des nouvelles du moment. C’était pour Paul un moyen de s’instruire et pour la famille une distraction au milieu des préoccupations qui pesaient sur tous en ces tristes circonstances. Paul avait vu son cousin tracer dans la journée un certain nombre de profils, grandeur d’exécution; et comme lui-même avait des dessins à mettre au net, il ne s’était pas interrompu pour questionner le patron. Mais le soir, Paul demanda quel était le procédé à employer pour tracer ces profils.—«Vous voudriez toujours qu’on vous donnât des recettes, Paul, lui répondit le grand cousin. Or, il n’y a pas plus de recettes pour tracer des profils qu’il n’y en a pour toutes les autres parties de la construction. Il y a des conditions imposées par la destination, la nature des matériaux, la manière de les mettre en œuvre, l’usage et l’effet à obtenir. À ces conditions joignez le bon sens, l’observation et l’étude, vous tracerez des profils.
«Reprenons, si vous voulez, ces conditions une à une.
«La destination: Un profil est fait, vous le devez supposer, pour remplir un objet; si vous tracez une corniche, c’est pour couronner un mur, porter un chéneau ou l’avancée d’un toit; éloigner les eaux pluviales de ce mur; donc il faut que cette corniche soit assez saillante pour remplir cet objet.—La nature des matériaux: il est clair que, si vous possédez des pierres résistantes, tenaces, fournies en larges morceaux, ou des pierres menues et friables, vous ne pourrez donner le même profil à ces deux natures différentes de matériaux. La manière de mettre en œuvre ces pierres doit également influer sur la forme à donner à ce profil. S’il nous faut monter les pierres à l’aide de moyens très simples, primitifs, qui ne permettent pas d’élever des poids considérables à d’assez grandes hauteurs, ou si vous possédez ces moyens: dans le premier cas, il vous faudra éviter les profils qui exigent de grands blocs; dans le second, vous les pourrez adopter.—L’usage: Vous devez nécessairement tenir compte des usages de la localité où vous bâtissez, parce que ces usages résultent le plus souvent d’une observation judicieuse des conditions imposées par le climat, par les besoins, le mode de travail et la nature même des matériaux. J’entends par usages, non certaines méthodes importées qui sont affaire de mode, et ne sont pas la conséquence de ces conditions, mais bien celles qui sont fournies, comme je viens de le dire, par une observation longue et judicieuse.—L’effet à obtenir: L’architecte habile peut, à l’aide du tracé d’un profil, donner un aspect robuste ou délicat à une construction. Il doit toujours subordonner le tracé à l’échelle de cette construction et à celle des matériaux. Il est ridicule de prétendre obtenir de grands profils si l’on ne possède que des pierres basses de banc ou d’une nature peu résistante, comme il est absurde de profiler délicatement des pierres grossières et dont la taille est difficile.
«Vous voyez donc que la recette, en ceci comme en tout ce qui touche à l’art de bâtir, est d’abord de raisonner.
«Les Athéniens, qui ont bâti des monuments en marbre blanc, ont pu se permettre des délicatesses dans le tracé de leurs profils qui ne sauraient s’appliquer au calcaire grossier de nos pays. Et quand les Grecs ont bâti des édifices en pierres d’une nature poreuse ou à gros grains, ils ont eu le soin de revêtir les tailles d’un enduit très fin qui leur permettait de cacher la grossièreté de la matière. Mais, s’ils pouvaient employer ce procédé sous un climat doux où il ne gèle jamais, cela ne saurait être pratiqué chez nous, où le thermomètre descend en moyenne, pendant deux mois d’hiver, à 4° au-dessous de zéro, et où, à certains jours, comme en ce moment, il atteint 15°. Il faudrait refaire ces enduits tous les printemps.
«Nos architectes du moyen âge qui ne suivaient pas l’enseignement dit classique, que l’on professe aujourd’hui à notre École des Beaux-Arts, et qui n’allaient pas étudier l’art de bâtir propre à la France à Rome et à Athènes, avaient cherché le tracé des profils qui convient à nos matériaux et à notre climat, ce qui semble assez rationnel; or, ce tracé… ils l’ont très bien trouvé et appliqué. Je vais vous en fournir la preuve.
«D’abord, comme ils ne faisaient pas de ravalements, ainsi que je vous l’ai dit, mais qu’ils posaient les pierres toutes taillées sans qu’il y eût à y retoucher une fois en place, ils avaient dû, nécessairement, tracer chaque profil dans la hauteur d’une assise. Si celles-ci étaient hautes, leurs profils pouvaient être grands; si elles étaient basses, leurs profils étaient petits.
«Prenons, par exemple, un bandeau. On appelle bandeau une assise de pierre qui indique un plancher, un repos intermédiaire dans la hauteur d’un mur. Et ce n’est pas sans raison qu’au niveau d’un plancher on pose une assise qui forme saillie au dehors: 1º parce qu’il est bon de donner plus de force au mur à ce niveau qui reçoit des entailles; 2º parce qu’il faut arraser la construction à ce même niveau, la régler pour monter un nouvel étage. Mais il ne faut pas que cette assise arrête les eaux pluviales et provoque ainsi la pénétration de l’humidité dans les murs; au contraire, il faut qu’elle soit profilée de telle sorte que cette humidité soit éloignée, afin de ne pas pourrir les bois. Voici donc (fig. 45 en A) comment les architectes qui songeaient plutôt à satisfaire aux nécessités de la construction qu’à emprunter des formes à des édifices sans relations avec les conditions imposées par notre climat et notre genre de structure, profilaient habituellement un bandeau. Ils traçaient la ligne a b suivant un angle de 60°. Du point c ils abaissaient sur cette ligne a b une perpendiculaire c b. L’angle a b c était alors un angle droit. Prenant de b en d une longueur plus ou moins étendue, suivant la résistance de la pierre, ils évidaient la moulure e que nous appelons coupe-larme ou mouchette; de telle sorte que l’eau de pluie tombant sur la surface inclinée a b, ne s’y arrêtait pas, suivait la pente b d et tombait forcément en d sur le sol, puisqu’elle ne pouvait remonter dans la gorge. Donc, le parement du mur c f était garanti. S’agissait-il d’une corniche (voir en B), on établissait une première assise g destinée à supporter la saillie de la tablette h, puis on posait, en seconde assise, cette tablette h, en ayant soin de ménager un coupe-larme en i. Si cette tablette devait recevoir un chéneau de métal ou de pierre, on avait le soin de tailler une pente de j en k, en laissant le lit horizontal au droit des joints, ainsi que vous l’indique le tracé perspectif C. Le chéneau portait donc sur ces réserves l, et, s’il venait à laisser échapper les eaux par les joints, ces infiltrations trouvant la pente k j, la suivaient, arrivaient au coupe-larme i, et tombaient sur le sol sans pénétrer dans l’épaisseur du mur. Suivant que la pierre employée était dure ou tendre, les moulures étaient plus ou moins vives ou molles. Ainsi, je suppose ici que le profil a été taillé dans une pierre d’une dureté médiocre, tandis que, si cette pierre est très résistante, vous pourrez accentuer le profil comme je l’indique en D. Vous obtiendrez alors un effet plus vif, des ombres plus noires, des clairs plus brillants. Mais il faut toujours penser, en traçant les profils extérieurs, à la projection des rayons solaires.
Fig. 45.

«Si, par exemple, vous tracez un profil tel que celui-ci, en E, il est évident que les rayons solaires étant suivant la direction O P, toutes vos moulures demeureront dans l’ombre et ne produiront aucun effet. Mais dès que le soleil s’abaissera suivant une direction plus inclinée R S, toutes les moulures recevront des filets de lumière à peu près égaux, et le profil donnera une succession d’ombres et de clairs uniformes qui n’indiqueront point la saillie. Mais si vous tracez ce profil conformément à la figure F, les rayons solaires, suivant la même direction o’ p’, rencontreront les saillies n m qui seront lumineuses, et cette direction s’abaissant, vous aurez toujours des différences de rapport entre les ombres et les lumières. Je ne vous donne ici que des vues générales; c’est à vous d’observer et de tirer profit de vos observations quand vous aurez l’occasion d’étudier les monuments.
«Il est aussi fort important de subordonner le tracé des profils à la nature des matériaux employés. Vous ne pouvez donner à une matière moulée, coulée ou traînée comme le plâtre ou les ciments et mortiers, les profils qui conviennent à de la pierre. Ces matières enduites ne se prêtent qu’à un moulurage fin et peu saillant. De même, si vous donnez des profils pour des ouvrages de bois, il faut les tracer en raison de la qualité ligneuse et tenace de cette matière, éviter les trop larges surfaces; il ne faut pas perdre de vue que le bois se prête à un travail délicat, n’est mis en œuvre qu’en pièces relativement peu épaisses, et demande, pour être travaillé convenablement, l’emploi d’outils étroits, tels que les ciseaux, les rabots, la varlope, lesquels courent suivant le fil et ne sauraient engager des surfaces étendues en largeur. En tout ceci, l’économie est d’accord avec le sens commun et le bon effet produit; car, s’il vous plaît d’imposer un tracé de profil qui ne s’accorde pas à la matière mise en œuvre, vous provoquerez l’emploi de procédés inusités, difficiles, et par conséquent dispendieux, et votre œuvre paraît pénible, cherchée, laborieuse. Il est des architectes qui pensent étonner en adoptant ainsi des procédés qui ne concordent pas avec les matériaux qu’ils mettent en œuvre; qui, s’ils construisent en briques, s’évertuent à donner l’aspect d’une construction de pierre à leur bâtisse; qui prétendent simuler du marbre avec de la menuiserie, ou de la menuiserie avec des enduits; qui semblent enfin prendre à tâche de donner à chacune des matières employées les formes qui ne sont pas appropriées à leurs qualités. Rendez-vous compte de ces procédés fâcheux, pour les éviter toujours, si vous voulez être architecte. Le goût faussé chez la plupart des gens du monde qui se mêlent de faire bâtir, est souvent un obstacle à l’emploi des méthodes sensées, car malheureusement, chez nous, les études classiques ont poussé les artistes dans cette voie fausse, et, par suite, le public s’est pris de passion pour les tristes résultats auxquels elle conduit; si bien qu’il est difficile souvent de faire entendre raison aux clients et de procéder suivant ce que commande une juste observation de l’emploi des matériaux. N’importe, il est des questions sur lesquelles un architecte qui respecte son art ne doit jamais céder.
–C’est, en effet, dit M. de Gandelau, une étrange manie chez certaines gens qui font bâtir, de prétendre imposer les fantaisies les plus burlesques à leurs architectes; et cela ne date pas d’aujourd’hui, puisque Philibert Delorme s’en plaignait déjà de son temps.
–Philibert Delorme, répliqua Paul, est, je crois, l’architecte qui a bâti le palais des Tuileries.
–Oui, en partie du moins, reprit le grand cousin; mais vous avez son livre, me semble-t-il, dans votre bibliothèque?
–Certes; je vais vous le chercher.» M. de Gandelau ne tarda guère à rentrer au salon, muni du vénérable in-folio.
«Tiens, dit-il à son fils, je te le donne, et tu feras bien de méditer ces pages. Voici le titre de la Préface: «Singuliers advertissements pour ceux qui légèrement entreprennent de bastir sans l’advis et conseil des doctes architectes; et des faultes qu’ils commettent, et inconvénients qui en adviennent.» C’est le commencement de ta bibliothèque d’architecte, si tu dois choisir cette carrière; et tu ne pourrais avoir sous les yeux un ouvrage mieux fait pour inspirer des sentiments droits, le respect de la profession. Je ne saurais en parler au point de vue du métier, auquel je n’entends rien; mais en lisant quelques-unes de ces pages, je me suis du moins épargné cette prétention dispendieuse de certains propriétaires à vouloir diriger eux-mêmes leurs bâtisses.
–La sincérité de Philibert Delorme ne lui a pas été profitable, répliqua le grand cousin.
–Soit; mais il a laissé un livre qui le fait estimer comme homme, indépendamment de son mérite comme architecte, trois cents ans après la publication, puisqu’il est daté de 1576; cet avantage se paye par quelques désagréments pendant la vie, car on ne sait gré aux gens de dire des vérités que quand ils ne sont plus là pour recevoir de l’opinion le prix de leur sincérité.
–Hum… alors il ne faut pas être surpris si peu de personnes osent énoncer ces vérités, et si les architectes,… puisqu’ils sont sur le tapis, préfèrent à cette gloire posthume, le calme et le bien-être que leur procurent, leur vie durant, des complaisances envers leur clients, dussent-elles donner à ceux-ci des regrets tardifs, ou leur occasionner des dépenses inutiles.
–Allons, allons, dit M. de Gandelau, vous n’êtes pas de ces architectes, vous qui parlez, et cependant vous avez encore une belle et bonne clientèle; je ne sais si dans trois siècles on parlera de vous, mais je sais qu’on vous estime aujourd’hui.
–Alors votre jugement de tout à l’heure n’est pas absolu?
–Non, certes…; l’esprit de conduite est pour beaucoup en tout ceci, et il y a manière de dire des vérités… Convenez cependant que vous avez manqué plus d’une affaire pour avoir été trop sincère à ses débuts?
–Sans nul doute; il est même à croire que si je n’avais pas été servi par certaines circonstances favorables qui m’ont mis en rapport avec des clients habitués à traiter de grandes affaires, avec des hommes à l’esprit trop élevé et sérieux pour s’occuper des détails de notre métier, je n’aurais pas grand’chose à faire. À un point de vue général, vous avez raison, et la plupart des personnes qui font bâtir redoutent de s’adresser à des architectes sachant bien leur métier, mais d’un caractère indépendant. Ce qu’elles cherchent (et en ceci les femmes ont une influence souvent fâcheuse), ce sont des médiocrités complaisantes, qui se prêtent à toutes leurs fantaisies, quitte à s’en repentir peu après.
–Vous nous attaquez à tort, reprit Mme de Gandelau, les femmes n’ont pas la prétention de se connaître en architecture, et elles ne demandent qu’un bon aménagement des intérieurs; ce qui est assez naturel, puisqu’elles ont la direction des affaires de la maison et que, plus que personne, elles souffrent des distributions incommodes ou mauvaises des habitations.
–D’accord; mais, d’une part, les maîtresses de maison demandant des distributions à leur convenance, souvent compliquées et exigeant des dispositions particulières; et de l’autre, les maîtres voulant des dehors qui présentent tel style ou tel aspect dont ils sont férus, il est difficile, sinon impossible, de concilier ces deux exigences qui, souvent, se contrarient; le malheureux architecte, désirant contenter tout le monde, accorder des volontés contradictoires, n’obtient rien de bon, et, l’œuvre achevée, chacun de son côté lui jette la pierre. Combien de fois n’ai-je pas été appelé pour réparer les bévues, les malfaçons qui étaient la conséquence de ces tiraillements et des complaisances funestes de l’architecte? On voulait bien me dire alors qu’on était désolé de ne m’avoir pas pris pour diriger l’entreprise. Il était un peu tard, et cet exemple ne servait pas à d’autres.
–Que faire? reprit Mme de Gandelau. Si les choses se passent ainsi que vous le dites, vous offrez à Paul une carrière qui me semble n’être qu’une impasse; et à moins qu’il n’obtienne des travaux du gouvernement…
–Oh! c’est là une chance trop éventuelle, et une carrière qui dépend du gouvernement n’en est pas une. Il faut qu’un homme puisse se tirer d’affaire sans compter sur cet appui très précaire. Puis, les élus sont en petit nombre.
–Alors?
–Alors il faut enseigner, il faut faire pénétrer le savoir, la raison, l’habitude de réfléchir, partout, et surtout au sein des générations qui s’élèvent. Quand les gens du monde, quand les personnes qui font bâtir et qui, par conséquent, sont favorisées de la fortune, en sauront un peu plus qu’elles n’en savent, elles s’apercevront qu’il leur reste tout à apprendre en quelque branche que ce soit des connaissances, que le mieux est de s’en rapporter aux hommes spéciaux pour traiter des questions spéciales, et de les laisser faire. Il n’est personne qui, autour d’un blessé, se permette de donner un avis au chirurgien sur la manière de pratiquer une opération. Pourquoi chacun se mêle-t-il de donner son opinion à un architecte sur la façon dont il devra conduire une entreprise?
–Ce n’est pas tout à fait la même chose.
–À peu près; seulement, Madame, comme il s’agit de la vie, on ne souffle mot devant le chirurgien; et comme il ne s’agit que de la bourse, parfois de la santé, mais à échéance, devant l’architecte, chacun dit son mot.
–Nous voilà loin des profils,» dit M. de Gandelau en se levant.