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Kitabı oku: «L'éclaireur», sayfa 28

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– On ne se fait pas une idée comme ces Indiens sont effrontés, dit Bon-Affût en ricanant; et levant sa hache, le corps de l'Apache retomba au dehors, tandis que sa tête roulait en grinçant des dents jusqu'aux pieds de don Leo.

Plusieurs tentatives du même genre opérées sur divers points de l'enceinte furent repoussées avec un égal succès. Alors les Apaches, qui se flattaient de surprendre les blancs endormis, se voyant au contraire si mal reçus, poussèrent leur cri de guerre, et, se levant en tumulte du sol sur lequel ils avaient rampé jusqu'alors, ils se précipitèrent en bondissant contre le mur qu'ils cherchèrent à escalader de tous les côtés à la fois.

Une ceinture de flamme ceignit alors l'hacienda, et une grêle de balle les atteignit. Beaucoup tombèrent, sans que l'élan des assaillants fût ralenti. Une nouvelle décharge faite à bout portant fut impuissante à les repousser, bien qu'elle leur causa des pertes énormes. Bientôt les assaillants et les assaillis luttèrent corps à corps. Ce fut une mêlée atroce, un carnage horrible, où l'on ne lâchait prise que pour mourir, où le vaincu, entraînant souvent le vainqueur dans sa chute, l'étranglait dans une dernière convulsion. Pendant plus d'une demi-heure il fut impossible de se reconnaître; les coups de feu, les coups de lances, les flèches et les coups de machettes se froissaient et s'entrechoquaient avec une rapidité qui tenait du prodige. Enfin les Apaches reculèrent. Le mur n'avait pas été franchi. Mais la trêve fut courte. Les peaux-rouges revinrent presque immédiatement à la charge, et la lutte recommença avec un nouvel acharnement. Cette fois, malgré des prodiges de valeur inouïs, les aventuriers, débordés par la masse d'ennemis qui les assaillaient de toutes parts, furent contraints de se replier vers la maison en défendant le terrain pas à pas; mais maintenant la résistance ne pouvait pas être longue.

Tout à coup des cris se firent entendre sur les derrières des Indiens, et Balle-Franche roula sur eux comme une avalanche à la tête de sa troupe. Les peaux-rouges, surpris et épouvantés par cette attaque imprévue, se replièrent en désordre et se dispersèrent dans la campagne. Don Leo s'élança alors à la tête d'une vingtaine d'hommes pour soutenir son embuscade et achever la défaite des ennemis. Les aventuriers poursuivirent les Indiens qu'ils massacrèrent avec fureur. Tout à coup don Leo poussa un cri de surprise et de rage.

Pendant qu'il se laissait entraîner à la poursuite des Apaches, d'autres Indiens, surgissant subitement dans l'espace laissé libre, s'étaient élancés dans l'hacienda. Les gambucinos tournèrent bride et retournèrent sur leurs pas de toute la rapidité de leurs chevaux. Il était trop tard! L'hacienda était envahie.

Le combat devint alors un carnage horrible, une boucherie sans nom. Au milieu des Apaches, Atoyac, Addick et don Estevan semblaient se multiplier, tant leurs coups étaient pressés et leur fureur au comble. Sur la marche la plus élevée du perron conduisant dans l'intérieur de la maison, don Mariano et quelques gambucinos qu'il avait ralliés luttaient en désespérés contre les attaques répétées d'une foule d'Indiens. Soudain un voile sanglant s'étendit devant les yeux du jeune homme, une sueur froide inonda son visage: les Apaches avaient forcé l'entrée, ils inondaient la maison.

– En avant! En avant! hurla don Leo en se jetant à corps perdu dans la mêlée.

– En avant! répétèrent Balle-Franche et Bon-Affût.

En ce moment, les deux jeunes femmes parurent aux fenêtres poursuivies de près par des peaux-rouges, qui les saisirent dans leurs bras et les enlevèrent malgré leurs cris de désespoir et leur résistance. Tout était perdu!

Mais à cet instant suprême, le cri de guerre des Comanches vibra dans l'espace, et une nuée de guerriers, en avant desquels galopait l'Aigle-Volant, tomba comme la foudre sur les Apaches qui se croyaient vainqueurs. Cernés de tout les côtés à la fois, après une résistance héroïque, ceux-ci furent enfin forcés de plier et de chercher leur salut dans la fuite.

Les aventuriers étaient sauvés à l'instant où ils croyaient n'avoir plus qu'à se faire tuer pour ne pas tomber vivants entre les mains de leurs féroces ennemis.

Épilogue

Deux heures plus tard, le soleil éclairait à son lever une scène touchante dans cette hacienda qui venait d'être le théâtre d'une bataille aussi acharnée.

Les aventuriers et les guerriers comanches, arrivés si heureusement pour eux, s'étaient empressés de faire disparaître autant que possible les traces du combat. Dans un angle retiré du patio les cadavres de ceux qui avaient succombé dans la lutte étaient amoncelés et recouverts tant bien que mal avec de la paille; des sentinelles comanches gardaient une vingtaine de prisonniers apaches, et les aventuriers s'occupaient, les uns à panser leurs blessures, les autres à ouvrir de larges tranchées pour enterrer les morts.

Sous le zaguán de l'habitation, sur des bottes de paille recouvertes de zarapés, deux hommes et une femme étaient étendus. La femme était morte, c'était doña Luisa. La pauvre enfant, dont toute la vie n'avait été qu'une longue abnégation et un continuel dévouement, s'était bravement fait tuer par don Estevan, au moment où elle-même brûlait la cervelle à Addick, qui enlevait doña Laura.

Les deux hommes étaient don Mariano et Balle-Franche.

Don Leo et Laura se tenaient chacun d'un côté du vieillard, épiant avec inquiétude l'instant où il rouvrirait les yeux.

Bon-Affût, triste et le front pâle, était penché sur son vieux camarade qui allait mourir.

– Courage, lui disait-il, courage, frère, ce n'est rien!

Le Canadien essaya de sourire.

– Hum! Je sais ce qui en est, répondit-il d'une voix entrecoupée; j'en ai encore pour dix minutes au plus, et puis après, dam!

Il se tut un instant et sembla réfléchir.

– Dites moi, Bon-Affût, reprit-il, croyez-vous que Dieu me pardonnera?

– Oui, mon digne ami, car vous étiez une vaillante et bonne créature!

– J'ai toujours agi selon mon cœur. Enfin, on dit que la miséricorde de Dieu est infinie; j'espère en lui.

– Espérez, mon ami, espérez!

– C'est égal, je savais bien que les Indiens ne me tueraient jamais; vous le voyez, c'est ce don Estevan qui m'a blessé; mais je lui ai fendu le crâne à cet assassin de jeunes filles! Misérable! J'aurais dû le laisser mourir dans sa fosse! Comme un loup pris au piège.

Sa voix s'affaiblissait de plus en plus, son regard devenait vitreux, la vie se retirait à grands pas.

– Pardonnez-lui; maintenant il est mort, il ne pourra plus nuire.

– Dieu soit loué! J'ai enfin écrasé la vipère! Adieu, Bon-Affût, mon vieux camarade! Nous ne chasserons plus les daims et les bisons ensemble dans la prairie; nous ne pousserons plus notre cri de guerre contre les Apaches… où est l'Aigle-Volant?

– Il est à la poursuite des peaux-rouges.

– Oh! C'est un brave cœur; il était bien jeune quand je l'ai connu, c'était en 1845; je me rappelle que je revenais de…

Il s'arrêta. Bon-Affût, qui s'était penché le plus près possible de lui, afin d'entendre les paroles qu'il prononçait d'une voix de plus en plus faible, le regarda. Il était mort.

Le digne chasseur avait rendu son âme à Dieu, sans éprouver les cruelles angoisses de la mort. Son ami lui ferma pieusement les yeux, s'agenouilla près de lui, et, inclinant son front pâle. Il pria avec ferveur pour son vieux compagnon.

Cependant don Mariano était toujours dans le même état d'insensibilité apparente. Les deux gens lui tenaient chacun une main et interrogeaient son pouls avec inquiétude. Les deux vieux domestiques du gentilhomme pleuraient silencieusement réfugiés dans un angle de la pièce.

Tout à coup don Mariano poussa un profond soupir, une vive rougeur colora son visage, ses yeux s'ouvrirent, pendant quelques secondes il sembla chercher à rappeler ses idées troublées par les approches de l'agonie. Enfin il fit un effort suprême, se dressa à demi sur sa couche, et regardant tour à tour, avec une expression de bonté ineffable, les deux jeunes gens qui étaient tombés agenouillés, il ramena leurs mains vers lui et les réunit sur son cœur.

– Don Leo, dit-il d'une voix forte, veillez sur elle! Laura, tu l'aimes, sois heureuse! Mes enfants, je vous bénis! Mon Dieu! Pardonnez dans votre miséricorde au malheureux, cause de tous nos malheurs! Seigneur, recevez-moi dans votre sein! Mes enfants, mes enfants, au revoir!

Son corps fut soudain agité d'un tremblement convulsif, ses traits se contractèrent, et il retomba en arrière en exhalant un soupir suprême.

Il était mort!

Après avoir rendu les derniers devoirs à son vieux camarade, Bon-Affût suivit l'Aigle-Volant et ses guerriers. Depuis, on n'entendit plus parler de lui; la mort de Balle-Franche avait brisé en cet homme si fort toute énergie et toute volonté; peut-être traîne-t-il encore les restes de sa misérable existence au milieu des Indiens, parmi lesquels il s'était résolu à vivre.

Les recherches minutieuses faites plus tard par don Leo de Torres, après son mariage avec doña Laura de Real del Monte demeurèrent toutes sans résultat; le jeune homme dut, à son grand regret, renoncer à s'acquitter jamais envers cet homme au cœur si simple et si grand à la fois, auquel il devait tant de reconnaissance.

FIN DE L'ÉCLAIREUR
Yaş sınırı:
12+
Litres'teki yayın tarihi:
28 mayıs 2017
Hacim:
480 s. 1 illüstrasyon
Telif hakkı:
Public Domain
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