Kitabı oku: «Entretiens Du Siècle Court», sayfa 2
Peter Gabriel
Le lutin du Rock
à chacune de ses (rares) apparitions sur scène, le mythique fondateur et leader de Genesis confirme que son appétit pour toutes les formes dâexpérimentations musicale, culturelle et technologique ne connaît réellement pas de limites.
Pour cet entretien exclusif, jâai rencontré Peter Gabriel au cours de « Sonoria », manifestation musicale milanaise de trois jours, entièrement consacrée au rock. En deux heures de grande musique, Peter Gabriel a chanté, dansé et sauté comme un ressort, entraînant le public dans un spectacle qui, comme toujours, est allé bien au-delà dâun simple concert de rock.
à la fin du concert, il mâa invité à monter avec lui dans la limousine qui lâemmenait, et pendant nous filions vers lâaéroport, il mâa parlé de lui, de ses projets, de son engagement social contre le racisme et lâinjustice aux côtés dâAmnesty International, de sa passion pour les technologies multimédia et des secrets de son nouvel album, « Secret World Live », qui allait sortir dans le monde entier.
La fin du racisme en Afrique du Sud, la fin de lâapartheid ; câest aussi une victoire du rock ?
Ãa a été une victoire du peuple sud-africain. Mais je crois que le rock a contribué à ce résultat, quâil y a aidé dâune façon ou dâune autre.
De quelle façon ?
Je pense que les musiciens ont fait beaucoup pour élever le niveau de conscience des opinions publiques européenne et américaine vis-à -vis de ce problème. Jâai moi-même écrit des chansons comme "Biko", pour faire en sorte que les politiciens de nombreux pays soutiennent les sanctions contre lâAfrique du Sud, et exercent une pression. Ce sont de petites choses qui ne changeront pas le monde, câest sûr, mais ça fait une différence, une petite différence qui nous implique tous. Ce ne sont pas toujours les grandes manifestations, les gestes démonstratifs, qui viennent à bout de lâinjustice.
En quel sens ?
Je vous donne un exemple. Aux Ãtats-Unis, il y a deux petites vieilles du Midwest qui sont la terreur de tous les bourreaux dâAmérique latine. Elles passent leur temps à écrire aux directeurs des prisons, sans relâche. Et comme elles sont bien informées, leurs lettres sont souvent publiées dans les journaux américains, avec un fort impact. Et il arrive tout aussi souvent que les prisonniers politiques dont elles ont fait connaître les noms commencent, comme par miracle, à être laissés tranquilles. Câest ça que je veux dire, quand je parle de petites différences. Dans le fond, notre musique, câest la même chose quâune de leurs lettres !
Votre engagement contre le racisme est étroitement lié à lâactivité de votre label, Real World, qui promeut la musique ethniqueâ¦
Absolument. Câest une grande satisfaction pour moi de réunir des musiciens aussi différents, originaires de pays aussi lointains, de la Chine à lâIndonésie, de la Russie à lâAfrique. Nous avons produit des artistes comme les Chinois Guo Brothers, ou le Pakistanais Nusrat Fateh. Jâai senti une grande inspiration dans leur travail, comme chez tous les autres musiciens de Real World. Le rythme, les harmonies, les voix⦠Dâailleurs, jâavais commencé dès 1982 à mâinvestir dans ce sens, en organisant le festival de Bath, qui était aussi, dans le fond, la première apparition publique dâune association que je venais tout juste de fonder et qui sâappelait âWomad - World of Music Arts and Danceâ. Là -bas, les gens pouvaient participer activement à lâévénement, en jouant sur plusieurs scènes avec des groupes africains. Bref, ce fut une expérience exaltante et significative, qui, par la suite, a été reprise ailleurs dans le monde : au Japon, en Espagne, à Tel Aviv, en Franceâ¦
Câest pour ça que vous êtes considéré comme lâinventeur de la World Music ?
Real World et la World Music sont surtout une étiquette commerciale, qui publie la musique dâartistes du monde entier pour que cette musique puisse arriver dans le monde entier, dans les magasins de disques, aux stations de radios⦠Mais moi, jâespère que cette étiquette va vite disparaître, dès que les artistes qui enregistrent pour moi deviendront célèbres. En fait, je voudrais quâil se passe ce qui sâest déjà passé avec Bob Marley et le reggae : les gens ne disent plus « câest du reggae », ils disent « câest du Bob Marley ». Jâespère que petit à petit, personne ne demandera plus pour mes artistes : « Câest de la World ? »
Dernièrement, vous avez manifesté beaucoup dâintérêt pour les technologies multimédia. Votre cd-rom « Xplora 1 » a suscité un énorme intérêt. Comment tout cela sâarticule-t-il à lâactivité de Real World ?
On peut faire plein de choses avec ce cd-rom, comme choisir les morceaux de chaque artiste en cliquant sur la pochette du disque. Moi je voudrais faire beaucoup dâautres choses de ce genre, parce que lâinteractivité est un moyen pour amener vers la musique des personnes qui nâen connaissent pas grand chose. Finalement, ce que Real World essaie de faire, câest de combiner la musique traditionnelle, faite à la main, si on peut dire, et les nouvelles possibilités quâoffre la technologie.
Cela veut dire que pour vous, le rock ne se suffit plus à lui-même, maintenant, quâil a besoin dâune intervention de lâauditeur. Vous auriez envie que chacun puisse intervenir dans le produit-rock ?
Pas toujours. Par exemple, moi, la plupart du temps, jâécoute de la musique en voiture, et je ne veux pas avoir besoin dâun écran ou dâun ordinateur pour pouvoir le faire. Mais quand un artiste mâintéresse, ou que je veux en savoir plus sur son histoire, dâoù il vient, ce quâil pense, qui câest, le multimédia me propose un matériel visuel qui me convient. En fait, je voudrais que tous les cd aient, dans le futur, ces deux niveaux dâentrée : être écoutés, simplement, ou être âexplorésâ, littéralement. Avec âXplora1â, nous avons voulu construire un petit monde dans lequel les gens puissent se déplacer et décider, prendre des initiatives et interagir avec lâenvironnement et la musique. On peut faire un tas de choses dans ce cd, comme faire une visite virtuelle des studios dâenregistrement de Real World, assister à de nombreux événements (la remise des Grammy Awards ou le Womad Festival, entre autres), écouter des extraits de concert, reparcourir ma carrière de Genesis jusquâà aujourdâhui, et, enfin, remixer mes chansons autant quâon veut.
Et aussi fouiller dans votre garde-robe, toujours de façon virtuelle, sâentendâ¦
Câest vrai ( il rit ). On peut même fouiller dans la garde-robe de Peter Gabriel !
Tout ça semble être à des années-lumière de lâexpérience de Genesis. Que reste-t-il de ces années-là ? Vous nâavez jamais eu envie de refaire un opéra-rock comme « The lamb lies down on Broadway », par exemple ? Tout ça est derrière vous ?
Ce nâest pas facile de répondre. Je pense que certaines de ces idées mâintéressent encore, mais de façon différente. Dâune certaine manière, ce que jâessayais de faire dans ma dernière période avec Genesis était lié au multimédia. à cette époque, la sensibilité du son était limitée par la technologie dâalors. Maintenant, je voudrais aller encore bien plus loin dans cette directionâ¦
Pour revenir à votre engagement politique et humanitaire, après la fin de lâapartheid, quels sont vos autres projets en ce sens, les causes dâinjustice contre lesquelles lutter dans le monde ?
Il y en a beaucoup. Mais actuellement, je pense que le plus important est dâaider les gens à produire des témoignages. De donner à tout le monde la possibilité de filmer avec une caméra, par exemple, ou de disposer dâinstruments de communication, comme le fax, lâordinateur, etc. Je crois, en somme, quâil existe aujourdâhui la possibilité dâutiliser la technologie des réseaux de communication pour renforcer la défense des droits humains.
Câest très intéressant. Vous pouvez me donner un exemple concret ?
Je veux atteindre de petits objectifs tangibles. Par exemple transformer la vie dâun village par des moyens de communication : des lignes téléphoniques, vingt ou trente ordinateurs, et ainsi de suite. On peut installer des âpaquetsâ de ce genre dans nâimporte quel village du monde, en Inde, en Chine, sur une montagne⦠Comme ça, dans un délai de trois à cinq ans, on pourrait apprendre aux gens de ces villages à devenir des créateurs dâinformations, à les gérer, à les traiter. Ãa permettrait, avec un effort modeste, de transformer lâéconomie de nombreux pays en leur donnant la possibilité de passer de lâéconomie agraire à une économie basée sur lâinformation. Ce serait très positif.
Quels sont vos projets immédiats ?
Des vacances ( il rit ). Ãa fait des mois et des mois que nous sommes en tournée. On sâest arrêtés une fois, mais je crois que jâai besoin de décrocher. Dans une tournée, on est toujours stressé, par le temps, le voyage⦠et lâimpossibilité de faire du sport. Je joue beaucoup au tennis, par exemple. En ce qui concerne le travail, je suis en train de penser à une nouvelle chose du type du cd-rom. Pour lâinstant, jâai fini mon nouvel album âSecret World Liveâ, un double cd enregistré en public au cours de cette très longue tournée, justement. En fait, il sâagit dâun résumé de tout ce que jâai fait jusquâà aujourdâhui, une sorte dâanthologie, avec un seul morceau quâon pourrait définir comme semi-inédit, âAcross the Riverâ. Dans le fond, cet album est aussi une manière de remercier tous ceux qui ont joué avec moi sur cette tournée éreintante. Des âhabituésâ comme Tony Levin ou David Rhodes à Billy Cobham et Paula Cole, qui mâont aussi accompagné à Milan, le premier à la batterie et la seconde comme choriste.
Vous avez un désir, un rêve ?
Je voudrais que les Ãtats-Unis dâEurope existent déjà .
Pourquoi ?
Parce quâil est désormais clair que dans lâéconomie mondialisée les petits pays ne peuvent plus compter. Il faut un organisme qui les représente vis-à -vis du reste du monde, des marchés futurs, en préservant leur identité culturelle. Il faut avoir une représentation économique groupée, une union commerciale pour survivre, et surtout pour être compétitif avec ces pays où la main-dâÅuvre ne coûte pas cher. Et puis casser cette vision du monde en deux modèles, celui de lâEurope blanche, historique, et celui des pays pauvres quâon peut exploiter. Il faut célébrer les différences entre les gens de tous les pays, et pas chercher à les rendre tous pareils.
3
Claudia Schiffer
La plus belle de toutes
Elle a été la plus belle du monde, la plus payée, et, tout compte fait, la plus sévèrement punie. « Je suis la seule dont on nâa jamais vu la poitrine » avait-t-elle déclaré fièrement. Même son mirobolant contrat avec Revlon lui interdisait de se montrer sans voiles.
Du moins jusquâà ce que deux photographes espagnols de lâAgence Korpa ne fassent tomber ce dernier rempart, et que le monde puisse admirer au grand jour la poitrine parfaite de la mythique Claudia Schiffer. Ces photos firent le tour du monde et la presse internationale se fit largement lâécho de cet événement . Il nây eut que lâhebdomadaire allemand Bunte pour la mettre en couverture habillée. Pour mieux lui consacrer, hypocritement, de nombreuses pages intérieures avec les photos poitrine dénudée. Et la nouvelle Bardot protesta, furieuse, promettant des plaintes et des demandes de dommages et intérêts astronomiques.
Grâce à certains contacts privilégiés dans le monde de la mode, je décidai de cueillir au vol cette vague dâintérêt provoquée par les âphotos-scandaleâ pour essayer de lâinterviewer pour lâhebdomadaire Panorama . Ce fut très difficile : coups de fil innombrables, puis longues négociations avec son agente, qui bloquait toute tentative dâapproche journalistique. Mais ma persévérance paya, et, en août 1993, jâobtins enfin le rendez-vous : Claudia était en vacances avec sa famille, aux Baléares, et il fallait donc que je mây rende pour lâinterview.
Il sâagissait dâun authentique scoop , une interview absolument exclusive : la belle Claudia nâavait jamais accordé dâinterview à la presse italienne et, surtout, aucun journaliste nâavais jamais mis les pieds dans lâintimité familiale de sa résidence secondaire. à lâendroit où les photos-scandale avaient été prises, qui plus est, sur lâîle de Majorque, à Puerto de Andratx, une discrète petite baie au sud de Palma où la famille Schiffer possédait depuis des années une maison de vacances.
Cette année-là , Claudia avait une raison supplémentaire dâaller sây reposer. Elle venait juste de finir de jouer son propre rôle dans un long film documentaire consacré à sa vie : Around Claudia Schiffer, de Daniel Ziskind, ex-assistant de Claude Lelouch, tourné en France, en Allemagne et aux Ãtats-Unis. Le tournage sâachevait à peine et les télévisions du monde entier se battaient déjà pour en acheter les droits.
Peu avant de partir, en discutant avec un de mes proches amis de lâépoque, plutôt à lâaise , issu dâune famille propriétaire dâune célèbre société qui produit des outils professionnels, je laissai échapper (je me suis peut-être un peu vanté...) que jâallais partir à Palma de Mallorca pour la rencontrer. Sur quoi mon ami me dit de ne pas réserver dâhôtel : « Mon yacht est amarré là » (un magnifique voilier de trente-deux mètres) me dit-il aussitôt. « Il y a cinq marins à bord, plus le cuisinier, qui sont payés à ne rien faire, dans le port de Palma. Vas-y toi, comme ça ils travailleront un peu ! Et tant que tu y es, fais-toi amener à Puerto de Andratx en bateau, comme ça tu fais une belle croisière par la même occasion !»
Je ne me le fis pas répéter deux fois, et câest ainsi que le jour convenu pour lâinterview je débarquai dans le petit port, à deux heures de mer de Palma, en sautant du voilier de mon ami. Après avoir salué les marins, je me rendis au Cafè de la Vista, en face du môle encombré de yachts, le lieu convenu pour le rendez-vous, prévu à trois heures et demi.
A coup sûr lâentrée en scène la plus spectaculaire dont ait jamais bénéficié un journaliste pour une interview !
*****
Une Audi 100 immatriculée à Düsseldorf arrive, légèrement en avance : ce sont eux. Devant, deux hommes, à lâarrière, Aline Soulier, son inséparable agente. Une petite déception : où est-elle ? Ãa nâest quâun instant. Un nuage blond apparaît derrière Aline et se penche en avant sur le siège. « Ciao, Claudia » dit-elle ; elle me tend la main, et sourit. Un charme qui étourdit, quelque part entre Lolita et la Madone.
Aucun dâeux ne descend de voiture. « Les paparazzis sont partout » murmure son agente pendant le rapide trajet vers la maison, une villa basse, couleur brique, à un étage. En me précédant, Claudia tient à préciser que jusquâà ce jour, aucun journaliste nâétait jamais entré chez les Schiffer, puis elle fait les présentations : « Mon petit frère, ma sÅur Caroline, ma mère ». Une dame très distinguée, très Allemande, les cheveux blonds courts, qui dépasse le mètre quatre-vingt-un de sa fille. Seul le père manque à lâappel ; avocat à Düsseldorf, il est le véritable metteur en scène et artisan, dans lâombre, du succès de sa fille, disent les gens bien informés. Est-ce à lui que lâon doit la création dâun tel mythe de la beauté ?
Tout a commencé dans une discothèque de Düsseldorfâ¦
Jâétais très jeune. Un soir, le propriétaire de lâagence Metropolitan sâest approché de moi, et il mâa demandé de travailler pour luiâ¦
Quelle a été votre réaction ?
« Si câest du sérieux » ai-je répondu « va en parler demain avec mes parents ». Vous savez, il y a tellement de techniques de drague en discothèque, ça pouvait en être une, et pas spécialement nouvelleâ¦
Vous êtes très liée à votre famille ?
Ãnormément. Câest une famille qui a les pieds sur terre. Mon père est avocat et ma mère lâaide pour lâadministratif. Ils ne se sont pas laissés impressionner par mon succès. Ils sont difficiles à étonner. Ils sont très fiers de moi, ça oui, mais pour eux ce nâest rien dâautre que mon métier, et ils attendent de moi que je le fasse le mieux possible.
Et vos frères et sÅurs, ils ne sont pas jaloux ?
Mais non ! Ils sont fiers de moi, au contraire. Et surtout mon petit frère, qui a douze ans. Jâai une sÅur de dix-neuf ans qui va à lâuniversité, il nây a donc aucune rivalité entre elle et moi. Et puis jâai un frère de vingt ans : un ami.
Vous venez toujours à Majorque avec eux, pour les vacances ?
Depuis que je suis toute petite. Jâadore cet endroit.
Mais maintenant que vous êtes grande, on dirait que vous avez du mal à vous promener par iciâ¦
Effectivement, il y a des paparazzis partout, dans les arbres⦠câest gênant. Chacun de mes mouvements est observé, étudié, photographié⦠De ce point de vue ce nâest pas vraiment des vacances ! (Elle rit ).
Câest le prix de la célébritéâ¦
Eh oui, câest exactement ça. Mais je fais souvent faire du bateau avec maman, et mes frères et sÅur. En mer, je me sens tranquille.
Tout à fait tranquille ?
Ah, pour les photos en topless ? Je ne comprends vraiment pas comment ils ont pu faire. Jâétais en bateau avec maman et ma sÅur Carolina. On était amarrés pour prendre le soleil. Il y avait aussi Peter Gabriel, qui est un ami procheâ¦
On lâa vuâ¦
Oui, câest vrai. Il est sur ces photos, lui aussi. De toute façon je préfère ne pas en parler... Et puis jâai engagé des avocats pour les dommages et intérêtsâ¦
On dit que vous voudriez être actrice.
Jâaimerais essayer, câest tout. On me propose des scénarios, et plus jâen lis, plus jâai envie de tenter. En ce moment, jâai envie de faire un film. Très envie.
Mais nous ne jouerez pas pour Robert Altman, lâan prochain, dans âPrêt-à -porterâ, consacré au monde de la mode ?
Câest vraiment incroyable. La presse du monde entier continue à en parler, mais ce nâest absolument pas vrai. Et puis je ne voudrais pas faire un film dans lequel je joue encore mon propre rôle.
Si vous deviez choisir entre top model et actrice ?
Top model, ça ne dure pas toute la vie. Câest un métier pour les filles très jeunes, quâon fait peu de temps, comme jouer au tennis, ou nager⦠Il faut en profiter tant quâon peut, en somme. Ensuite, jâaimerais retourner à lâuniversité et faire des études dâhistoire de lâart.
Vous avez toujours dit vouloir préserver votre vie privée à tout prix. Ce nâest pas contradictoire de tourner ce film sur votre vie, chez vous, chez vos parents ?
Je ne pense pas. Les moments vraiment privés le sont restés. On ne voit dans le film que ce que jâai volontairement décidé de montrer au public : ma famille, mes amis, mes vacances, mes hobbys⦠Les choses que jâaime, en somme. Et puis les voyages, les défilés, les photographes avec lesquels je travaille, les agences de presseâ¦
Vous vivez entre Paris et Monte-Carlo ?
En fait jâhabite à Monte-Carlo, et je ne rate jamais lâoccasion dây retourner quand je ne travaille pas : les week-ends, par exemple.
Vous voyagez toujours avec votre agente ?
Normalement non. Jâai besoin dâelle quand je dois travailler dans des pays que je ne connais pas. Argentine, Japon, Australie ou Afrique du Sud. Dans ces cas-là , il y a énormément de fans, et puis des journalistes, des paparazzisâ¦
Câest pénible, tous ces voyages ?
Non, parce que jâadore lire, et avec un livre le temps passe toujours, même en avion. Et puis câest un travail, pas des vacances !
Quel genre de livres lisez-vous ?
Surtout des livres dâart. Ce que je préfère, câest lâimpressionnisme et le Pop art. Jâaime aussi beaucoup lâhistoire, les biographies des grands hommes. Jâai lu celle de Christophe Colomb. Incroyable !
On a dit de vous que vous êtes mi-Brigitte Bardot et mi-Romy Schneider-Sissi. Vous vous reconnaissez dans ces deux modèles ?
Oui. Mais pas tellement pour le physique. Jâai plutôt lâimpression dâavoir certains traits de caractère en commun avec elles, un style de vie⦠Je trouve Bardot extraordinaire, en plus dâêtre très belle : quel caractère ! Et puis jâai une sorte dâadoration pour Romy Schneider. Jâai vu tous ses films, et quand elle est morte, ça a été terrible. Une telle malchance dans une vieâ¦
Si on excepte les malheurs, vous voudriez être la nouvelle Romy Schneider ?
Encore un beau compliment ! Ressembler à une telle, à une autre, ou encore à telle autre belle femme. Ce sont de très beaux compliments, tout ça, mais je veux surtout être moi-même. Je fais tout pour être moi-même.
Quâest-ce que vous vouliez faire, quand vous étiez petite ?
Je ne pensais absolument pas à devenir top model. Jâaurais voulu être avocate.
Comme votre père ?
Oui, jâaurais volontiers travaillé dans son étude. Et puis tous mes projets ont sauté. Quand je me suis rendue compte de la chance que jâai eue, jâai décidé de renoncer.
On dirait que votre histoire est une fable des années quatre-vingt-dix. Et les moments difficiles ?
Il y en a, bien sûr. Mais je me sens toujours à ma place, par exemple.
Quel est votre secret ?
Beaucoup de discipline. Et puis la capacité à être avec les autres. Jâaime être avec les gens. Jâaime répondre rapidement aux tirs croisés des journalistes, pendant les conférences de presse. Câest comme un défi. Je nâai pas peur, voilà .
Ce nâest quâune question de discipline ?
Il faut aussi beaucoup dâéquilibre. Pour ça, lâéducation que jâai reçue est fondamentale : ça mâa beaucoup aidée. Elle a forgé mon caractère en me donnant sécurité, pragmatisme et équilibre. Elle mâa habituée à ne pas perdre le contrôle de la situation dans les moments les plus compliqués. Si aujourdâhui je peux parler en public sans timidité, par exemple, tout le mérite en revient à mes parents.
Dâaprès les médias, vos amours naissent et changent rapidement, Albert de Monaco aujourdâhui, Julio Boca [6] demain. Qui est la vraie Claudia ?
La vraie Claudia est une jeune femme qui a beaucoup dâamis. Le prince Albert est lâun dâentre eux, Julio Boca en est un autre. Mais il y a aussi Placido Domingo ou Peter Gabriel, et beaucoup dâautres personnalités. Dès que je suis photographiée avec lâun dâentre eux, la presse du monde entier nous transforme instantanément en fiancés ! Mais ce nâest pas vrai.
Mais, dans votre vie future, il y a un fiancé, un mari, des enfants ?
Je suis tout à fait disposée à tomber amoureuse, et même vite. Mais pour lâinstant je nâai aucun compagnon, pour la simple raison que je ne suis amoureuse de personne.
Que regardez-vous le dâabord chez un homme ?
Je nâai pas dâidéal esthétique. La première chose que je regarde, câest le caractère, et surtout le sens de lâhumour. Je demande à un homme dâavoir du charme, de me conquérir par son intelligence, par son esprit, en somme. Quâil sache ce quâest lâhumour et quâil puisse me lâapprendre. Si on ne peut pas rire, dans la vieâ¦
Câest difficile, dâêtre votre fiancéâ¦
Tous les compagnons des personnes célèbres doivent avoir un caractère fort. Moi, jâaime les hommes de caractère, mais il faut aussi quâils soient sensibles. Pour se promener avec moi, il faut supporter le vacarme, les intrusions, les ragots, les journalistesâ¦
Vous ressentez de la culpabilité ?
Câest-Ã -dire ?
Eh bien, il me semble que vous avez tout : beauté, célébrité, richesseâ¦
Je sais que jâai de la chance, ça oui, et je remercie Dieu et mes parents qui mâont fait naître comme ça. Câest pour ça que quand je peux, jâessaie de faire quelque chose dâutile, de social.
Mais dans la mode, il nây a pas que des bons sentiments. Il y a aussi la drogue, lâalcool, les rivalitésâ¦
La drogue et lâalcool ne mâintéressent pas. Les jalousies, si, par contre, mais je ne les comprends pas. Les tops ont des physiques, des caractères et des mentalités tellement différents que, pour moi, chacune a sa place. Et puis ce nâest pas la peine dâêtre très belle. Chaque femme a quelque chose de beau. Il faut juste le mettre en valeur.
Que faut-il pour percer ?
Du caractère, surtout, parce quâil y a plein de belles femmes, dans le monde. Et puis avoir une formation, une personnalité, et de la discipline.
Discipline alimentaire, aussi ?
Pas trop. Je ne fume pas et je ne bois pas dâalcool, mais câest seulement parce que je nâaime pas ça. Je ne mange pas beaucoup de viande parce que je crois que ce nâest pas bon pour la santé, et je fais attention aux graisses. Mais jâadore le chocolat⦠Ah ! Et le Fanta, bien sûr ! (Elle rit ).
Quel rapport avez-vous à lâargent ?
Ce nâest pas le plus important, mais il me permettra, plus tard, de faire ce que jâai envie. Lâargent, câest la liberté.
Que signifie le mot sexe, pour vous ?
Pour moi ? (Elle est vraiment étonnée ).
Oui, pour vous.
Eh bien, câest quelque chose qui se passe naturellement entre deux personnes amoureuses lâune de lâautre. Rien dâautre.
Vous pensez avoir une grande force érotique, ou sensuelle, plutôt ?
Absolument.
Absolument pas ?
Si, absolument !
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