Kitabı oku: «Le petit Cheval bossu», sayfa 3
“Hé! App’lez-moi vite l’Idiot!”
Tout de suite, les domestiques
Courent pour l’ordre monarchique,
Pourtant, ils se heurtent au coin,
Et tombent tous par terre enfin.
Le roi rit sans prendre garde
Des coliques. On lui regarde
Ce qui le fait rire; les gens
Clignent de l’oeil et tombent devant
Le roi pour faire encore rire
Tant que ça puisse le suffire.
D’un chapeau, le roi content
Leur fait pour ça le présent.
Puis, les nobles de cour sortent
Pour am’ner sous bonne escorte
Chez le roi le pauvre Ivan,
Sans faire des frasques, à présent.
Enfin, aux étables, ils viennent,
Ouvrent les portes et les tiennent
Grandes ouvertes, avec leurs pieds,
Poussent Ivan à ses côtés.
Ils le font presqu’une d’mie-heure
En vain, il dort (qu’ils en pleurent!).
Un soldat, par un balai,
Le réveille pour ces valets.
“A qui est cette valetaille? –
Dit Ivan, se lève et bâille. –
Mais je vais vous tous fouetter,
Pour que vous ne réveilliez
Pas Ivan qui dort, sans cause ”.
Les valets lui disent telle chose:
“Le roi nous a ordonné
Au palais de t’amener”. –
“Le roi?.. Ça va. Je vais mettre
Tout c’ qu’il faut pour y paraître,” –
Leur dit notre brave Ivan.
Il met son meilleur caf’tan,
Ensuite, il met sa ceinture,
Se lave et fait sa coiffure,
Accroche au côté son fouet,
Comme une cane, passe au palais.
Chez le roi, faisant la tête,
Il arrive, fait ses courbettes,
Glousse deux fois pour demander:
“Pourquoi m’as-tu réveillé?”
En clignant les yeux, pour faire
Peur, le roi crie en colère,
Se levant: “Silence! L’Idiot,
Réponds-moi vite comme il faut!
Tu caches de moi, par quel ordre? –
Mon trésor, – n’ose pas me tordre
Le sens de ça, – dans quel lieu? –
La plume de l’Oiseau-de-feu!
Suis-je roi, seigneur ou noble?
Réponds, le Tatar ignoble! ”
Brandillant sa main, Ivan
Dit alors au roi: “Attends!
Mais je n’ai pas pu te rendre
Mon chapeau. Tu viens d’apprendre,
Comment? Tu es prophète, donc?
Ça va! Mets-moi en prison!
Pas de plume – baste! Ordonne,
Si tu veux, qu’on me bâtonne!..”
“Réponds! Ou je te fouett’rai!..” –
“Clairement, je te dirai:
Pas de plume! Dis, sans débacles,
Où trouver un tel miracle?”
Le roi saute vite du lit,
Ouvre son écrin et dit:
“Voilà! Tu oses contredire?
Mais non, mon cher! Tu n’en tires!
C’est quoi? Hein?” Alors, Ivan
Tressaille comme un papier blanc,
Son chapeau tombe des mains lasses.
“Tu es dans une mauvaise passe! –
Dit le roi. – Mon gars, attends!..” –
“De grâce! C’est ma faute, vraiment!
Pardonne à Ivan sa faute,
Je ne f’rai plus de blagues sottes”.
Il s’env’loppe de son pan et
Se prosterne sur le plancher.
“Cette fois est la première,
Je pardonne, comme un père, –
Dit le roi à notre Ivan. –
Mais je suis fâché tell’ment!
Et si la colère m’emporte,
J’ôte ta tête, les ch’veux qu’elle porte,
Je suis comme ça! En gros,
On dit que, sans trop de mots,
Pour ma chambre monarchique,
Tu trouv’ras l’Oiseau magique,
Si je veux te l’ordonner;
Tu te vantes de l’apporter.
Tu ne peux pas t’en dédire,
Trouve-le comme tu viens de dire!”
Ivan saute comme une toupie.
“Je ne te l’ai jamais dit! –
Crie-t-il, en sentant le pire. –
Je ne peux pas me dédire
De la plume, mais à propos
De l’Oiseau-de-feu – c’est faux”.
Le roi branle la barbe en rage:
“Aux disputes, tu m’engages? –
Crie-t-il à haute voix. – Vois ça,
Si tu, dans deux s’maines ou trois,
Ne trouves pas l’Oiseau magique
Pour ma chambre monarchique, –
Sur ma barbe, je jur’rai:
Même sous l’eau, je te trouv’rai
Partout, pour que je t’empale!
Va-t’en, serf!” Ivan, très pâle,
Pleure, va à la grange des foins,
Où son p’tit Cheval se tient.
En flairant Ivan, il danse
A la russe, plein d’impatience.
Mais, voyant que l’Idiot pleure,
Son Ch’val perd sa bonne humeur.
“Tu n’es pas gai au visage,
Ou tu as perdu courage? –
Pose le p’tit Ch’val cette question,
Se tournant près des talons. –
Ne cache pas ce qui se passe,
Et de quoi ton âme est lasse.
Je suis tout prêt à t’aider.
Tu n’es pas de bonne santé?
Un gredin t’as pris en piège?”
Lui l’embrasse au cou: “Où vais-je? –
Dit Ivan à son p’tit Ch’val, –
Tu sais, j’ai un très grand mal –
Le roi veut l’Oiseau magique
Pour sa chambre monarchique.
Que dois-je faire, mon petit
Cheval?” Celui-ci lui dit:
“C’est mal, je dis sans débattre,
Mais je me mettrai en quatre,
J’aid’rai. Ton malheur est grand
Parce que tu ne m’entends
Pas: rappelle-toi bien qu’en brume,
Toi, tu as trouvé la plume;
J’ai prié pour ton bonheur
De laisser la plume, d’ailleurs!
Parce que cette plume amène
Bien beaucoup de grandes peines.
Tu as su de toute façon,
Si j’avais eu la raison.
A vrai dire sans malice,
C’est encore un p’tit service.
Le service nous attend!
Va chez le roi maintenant,
Je veux bien que tu lui dises:
“Il faut deux auges pour la prise
De l’Oiseau, du millet blanc,
Du vin d’outre-mer, – pour en
Remplir l’une.” Dis qu’il se presse,
Car demain, à l’aube, on laisse
Notre ville pour s’en aller”.
Donc, Ivan va déclarer
Tout au roi comme à sa guise:
“Il faut deux auges pour la prise
De l’Oiseau, du millet blanc,
Du vin d’outre-mer pour en
Remplir l’une. Dis qu’on se presse,
Car demain, à l’aube on laisse
Notre ville pour s’en aller.”
Le roi crie pour ordonner
A ses nobles domestiques
De trouver tout en pratique.
Il dit: “Tu es brave, Ivan!
Bon voyage, mon gars, maint’nant!”
A l’aube, le p’tit Ch’val réveille
Ivan et dit: “Maître, veille!
Ne dors pas, car il nous faut
Accomplir la tâche plus tôt. ”
Notre Ivan se lève, se lave,
Se met en route, sans entraves,
Prend ce qui est préparé:
Les auges, le vin, le millet.
Il s’habille chaud’ment d’avance,
Monte à son p’tit Ch’val qui danse,
Pour manger, il prend un pain
Et part à l’Orient très loin
Pour trouver l’Oiseau magique.
On va huit jours en pratique.
Enfin, on arrive tout près
D’une clairière au bois épais.
Le p’tit Ch’val s’arrête pour faire
Ce discours: “C’est une clairière
Avec un mont au milieu;
Ici les Oiseaux-de-feu
Viennent toujours avant l’aurore
Pour boire de l’eau douce encore.
Et au bord de ce ruisseau,
Nous prendrons ces beaux oiseaux”.
Sitôt qu’il finit de faire
Ce discours, – à la clairière,
Il arrive. Ce petit champ
D’émeraude est si charmant;
Au-dessus, une brise légère
Sème des feux à la clairière;
Sur le vert, on voit pousser
Des fleurs de toute la beauté.
Au milieu de la clairière,
Comme un tas de nuages éclaire
Là, un mont s’élève, très grand,
Tout est fait de pur argent.
Le soleil d’été y brille,
Couvre de feux, en scintille;
Comme l’or, court en replis,
Brûle en haut comme une bougie.
Le p’tit Ch’val court à mi-côte
Du mont, monte à la cime haute.
Il fait deux milles à peu près
Et s’arrête pour dire après:
“Bientôt la nuit, Ivan, tombe.
Tu dois y faire une ronde.
Verse dans une auge le vin,
Mélange-le au millet bien.
Pour que nul ne te découvre,
Par une autre auge tu te couvres.
Regarde à la dérobée,
Ne dors pas, tu dois veiller.
Ces oiseaux viendront encore
Avant que revienne l’aurore,
Se mettront à becqueter
Le millet et à crier.
Qui est proche, tu le rattrappes
Et le tiens sans qu’il s’échappe.
L’ayant, crie comme un perdu,
Comme pour faire du chahut.
Je viendrai à toute allure”. –
“Si, après, j’ai des brûlures? –
Lui demande notre Ivan,
En ôtant son beau caf’tan, –
Contre ce grand feu, dirais-je,
Il faut des moufles qui protègent.”
Le p’tit Ch’val va se cacher,
Notre Ivan geind pour glisser
Sous son auge en bois de chêne,
Où il s’étendra à peine.
Tout à coup, quand il fait nuit,
Sur le mont, tout s’éclaircit,
La lumière du jour est pleine –
Les Oiseaux-de-feu y viennent,
Et ils se mettent à crier,
Courir, prendre du millet.
Sous l’auge, notre Ivan se garde,
Par une fente, il les regarde,
De sa main, fait des mouv’ments
Et se dit, en s’étonnant:
“Pouah, quelle force diabolique!
Que de créatures magiques!
Cinquante bêtes sont, à peu près.
Prendre toutes, je le voudrais!
On aurait un gain, sans dire!
Des pattes rouges, des queues – pour rire:
Ces oiseaux sont tous très beaux,
Infin’ment, sans dire un mot!
Aucune poule n’y ressemble.
La lumière, comme il me semble,
Est comme du four de papa!”
L’ayant dit, notre Ivan va
A grand-peine de l’embuscade.
Sans les mettre en débandade,
Il rampe vers l’auge au millet
Et arrive à attrapper
Un oiseau par la queue: “Vite!
Viens, ou j’ai les mains toutes cuites!
J’ai saisi, donc, cet oiseau!” –
Au p’tit Ch’val crie notre Idiot.
Le p’tit Ch’val bossu vient vite:
“Bien, mon maître, tu es quitte
De cette tâche! – dit son p’tit Ch’val, –
Pour ne pas te faire du mal,
Mets-le dans le sac et serre
Par un noeud. Prends tes affaires,
Il nous faut vite retourner”. –
“Permets de les effrayer! –
Dit Ivan. – Ils s’époumonnent,
Regarde un peu, – je leur donne
Des coups!”. Il saisit son sac,
Aux oiseaux, donc, il le braque,
Crie aux bêtes, les bat pêle-mêle.
La volée secoue les ailes,
S’enroule comme un cercle de feu,
Disparaît vite dans les cieux.
Notre Ivan l’Idiot agite
Tell’ment ses moufles à la suite
Des oiseaux, il crie si haut,
Comme s’il est arrosé d’eau
Alcaline. Ensuite, ils prennent
Le trésor de roi et viennent,
Après leur voyage très long
De retour, à la maison.
Les voilà, en capitale.
“Où est cette merveille bestiale?” –
Demande le roi à Ivan,
Fixant le valet, tout blanc
D’ennui, qui mord, comme en transe,
Ses mains d’ une grande impatience.
“J’ai trouvé l’Oiseau, voilà”, –
Dit Ivan alors au roi.
“Où est ça?” – “Il faut attendre
Un peu, donc, et dans ta chambre,
Fermer f’nêtres, portes – tout,
Pour faire la pleine nuit partout”.
Alors tous les domestiques
Courent pour l’ordre monarchique.
Ivan tire le trésor:
“Allez, vite, allez, encore!”.
On voit une telle lumière
Qu’on voile les yeux pour les faire
Sauver! Le roi pousse des cris:
“Mon Dieu, c’est une incendie!
App’lez des pompiers plus vite!
De l’eau, ou bien, on nous fritte!” –
“Aucune incendie, c’est mieux, –
Ainsi brille l’Oiseau-de-feu, –
Dit Ivan, se met à rire, –
Voilà ce qui t’amuse, sire,
C’est pour toi, ce beau trésor!” –
Dit Ivan au roi alors.
“J’aime l’ami Ivan, sans blâme!
Tu as soulagé mon âme!
Tu s’ras mon, – ma joie est telle, –
Palefrenier personnel!”
Le valet désagréable,
Ancien supérieur d’étables,
L’ayant vu, se dit douc’ment:
“Non, mon blanc-bec, tu attends!
Donc, il arriv’ra, je pense,
Que tu n’aies plus de la chance.
Je jou’rai un mauvais tour,
Mon ami, sois sûr toujours!”
Un beau soir, dans trois semaines,
Donc, dans la cuisine, se tiennent:
Serviteurs de cour, valets
Domestiques et cuisiniers;
Du bon hydromel, ils boivent
Et lisent de bons contes, nos braves
Gens. Soudain, un serviteur
Dit: “Ce jour, j’ ai pris, d’ailleurs,
Au voisin un petit livre!
Pour un temps, il me le livre.
Avec cinq contes, à peu près.
Mais ces contes sont, je dirais,
Etonnants, quand on va lire,
C’est génial de les écrire!”
Tout le monde dit: ”Sois ami!
Raconte-les, ne fais pas fi!” –
“Mais qu’est-ce que je vous raconte?
Attendez que je les compte:
Un castor est au premier,
Un roi est au deuxième, et
Il s’agit, donc, au troisième …
D’une grande dame d’Orient même;
Ensuite, du prince Bobyl; et
Au cinquième… j’ai oublié!..
Il s’agit … d’une chose bien faite…
Cela trotte dans ma tête…” –
“Laisse-le!” – “Attends, attends!..” –
“D’une belle?.. Tu penses longtemps!” –
“Oui, vraiment, c’est cela même!
C’est la Fille-reine au cinquième.
Quel est le conte, mes amis,
Que, selon vous, je choisis?” –
“Celui où est la Fille-reine! –
Crient tous. – On a toute la pleine
Collection de divers rois!
Parle des belles! C’est mieux, ça!”
Et le serviteur raconte,
Avec la portée, le conte:
“Près des terres, soi-disant,
Etrangères, un océan
Se trouve. Les barbares passent
Là, ils sont seuls qui le fassent;
Des terres chrétiennes purement,
N’y arrivent ni paysans,
Ni bourgeois, de plus, ni nobles,
Sur cet océan ignoble.
On entend des voyageurs
Qu’une Fille y vit, belle comme fleur;
Elle n’est pas simple, elle est une
Des enfants de la belle Lune,
Son frère est le beau Soleil.
Cette Fille n’a pas sa pareille:
Elle porte un manteau rouge,
Part dans une barque d’or qu’elle bouge
Par une grande godille d’argent
Qu’elle dirige elle-même vraiment;
Elle joue la musique et chante
De divers chansons charmantes…”
Le valet saute donc d’un coup,
Il prend ses jambes à son cou, –
Et court très vite, pour paraître
Au palais, devant son maître;
Il frappe à terre par son front
Et commence sa chanson:
“Mon roi, je m’avoue coupable,
Et si tu peux être aimable
De ne pas m’exécuter,
Ordonne-moi de te parler”. –
“Parle et ne me trompe guère!” –
Crie le roi du lit. – “Mon père, –
Dit le vil valet rusé, –
Nous avons été tous et
Avons bu à la cuisine,
Pour que tu aies bonne mine.
Par un conte, un serviteur
A bien amusé nos coeurs;
Il s’agit, comme il raconte,
D’une Fille-reine dans ce conte.
Alors ton palefrenier
Prétend qu’il connaisse assez
Cet Oiseau, et qu’il le prenne, –
Ainsi nomme-t-il la Fille-reine, –
Qu’au palais, il puisse l’am’ner,
Si tu veux lui ordonner”.
Par son front, le valet frappe
Le plancher. “Que l’on m’attrappe
L’écuyer!” – crie notre roi.
Derrière le four, le pante va.
Et les nobles de cour sortent
Pour am’ner sous bonne escorte
Ivan, ils le trouvent dormant;
En seule ch’mise, ils mènent Ivan.
Le roi lui dit: “Je t’annonce,
Cher Ivan, qu’on te dénonce:
Tu te vantes d’amener,
Si je veux te l’ordonner,
Un Oiseau plus exotique,
La Fille-reine, princesse mystique…” –
“Que dis-tu, mon Dieu, assez! –
Commence le palefrenier. –
A moitié dormant, je pense,
J’ai fait cette confidence.
Finasse bien comme tu voudras,
Je ne suis pas si jeune, moi”.
Le roi branle la barbe en rage:
“Aux disputes, tu m’engages? –
Crie-t-il à haute voix. – Vois ça,
Si tu, dans deux s’maines ou trois,
Ne trouves pas la Fille-reine
Pour que, chez moi, tu l’amènes, –
Sur ma barbe, je jur’rai:
Même sous l’eau, je te trouv’rai
Partout, pour que je t’empale!
Va-t’en, serf!” Ivan, très pâle,
Pleure, va à la grange des foins,
Où son p’tit Cheval se tient.
“Tu n’es pas gai au visage,
Ou tu as perdu courage? –
Doit son Ch’val lui demander. –
Tu n’es pas de bonne santé?
Un gredin t’as pris en piège?”