Kitabı oku: «De Feu Et De Flammes», sayfa 4

Elizabeth Johns
Yazı tipi:

Chapitre Cinq

Margaux dit au revoir à ces parents ce matin-là avec plus d’assurance qu’elle ne ressentait vraiment. La maison semblait vide sans eux. Ses parents lui manqueraient, mais leur désaccord n’avait jamais été personnel, réfléchit-elle. Il concernait ce qu’ils pensaient être le meilleur pour elle, combiné à un manque de prétendants attirants. Après avoir déterminé que l’orphelinat n’avait pas besoin de ses services ce matin-là, elle retourna à la maison afin de d’établir un plan. Elle s’était trompée, clairement. Il y avait moins de choses à faire pour occuper son temps que ce qu’elle avait présumé, mais elle n’allait pas perdre espoir alors que ses parents n’avaient même pas encore parcouru un kilomètre en direction de Londres.

Elle se sentait seule, aussi, elle devait l’avouer, au moins en privé, mais pas si seule qu’elle souhaitait rentrer à toute vitesse dans le sud. Sa sœur Jolie adorait le Ton, mais Margaux n’avait jamais plus pris plaisir aux regards fixes et aux commérages une fois ses fiançailles rompues. Évidemment elle avait été celle qui était revenue sur son accord avec Lord Vernon, mais ce n’était pas par choix. Elle avait peut-être de nombreux défauts, mais elle n’avait pas été capable de supporter de se marier avec Lord Vernon quand elle avait réalisé que son cœur appartenait à quelqu’un d’autre.

Elle devenait déjà morose. Elle ne devait pas paniquer. Si elle restait occupée, elle ne penserait plus sans cesse à ses déceptions. Elle parcourut la maison, cherchant des choses qui seraient utiles pour enseigner aux filles Douglas. Sauf si elle les trouvait dans la nursery du château, il lui faudrait peut-être envoyer quelqu’un chercher quelques fournitures. Elle n’avait pas discuté avec Lord Craig de quand les leçons devaient avoir lieu, mais elle ne pouvait pas simplement apparaître au château. Ou le pouvait-elle ? Elle plissa le visage, réfléchissant. Les règles étaient-elles aussi strictes à la campagne – au fin fond de l’Écosse – qu’à Londres ? Ils n’étaient pas en France.

Devait-elle trouver Tante Ida et la traîner dehors pour une petite course ? Elle pouvait y aller à cheval et poser la question discrètement à la gouvernante et repartir. De plus, si elle devenait vieille fille, elle n’aurait pas besoin de chaperon. Il lui fallait adopter son nouveau rôle dans la vie.

Cela était plus facile à dire qu’à faire. Elle ne pouvait pas effacer deux décennies d’éducation et d’endoctrinement scolaire quand on venait à une visite à un homme célibataire, en particulier sans être accompagnée. Elle se lança à la recherche de Tante Ida.

Margaux ne pouvait pas trouver sa tante, et le personnel ne semblait pas inquiet des déambulations, apparemment fréquentes, de Tante Ida. Elle revenait toujours de ses promenades, disaient-ils. Margaux s’assit à contrecœur et raccommoda plus de chaussettes jusqu’au retour d’Ida. Quand elle eut fini de raccommoder, elle prépara quelques leçons de français et nota quelques idées d’autres choses essentielles que les jeunes filles devaient apprendre. Cela ne l’occupa pas plus d’une demi-heure. Elle avança jusqu’à la fenêtre et regarda dehors, observant la beauté de la terre et de l’eau. Depuis ce côté de la maison, elle pouvait tout juste voir, au loin, le Firth of Clyde. De la fenêtre à côté, elle pouvait voir le loch. Elle prit une profonde inspiration relaxante. Cela était la raison pour laquelle était ici. Elle aurait besoin d’adapter son rythme de vie et ses attentes. Elle n’avait jamais excellé en étant désœuvrée, elle avait donc appris à gérer une maisonnée avec sa mère depuis très jeune. Il lui fallait savourer la beauté autour d’elle. Elle voulait être ici, mais il lui fallait trouver un moyen de chasser son agitation. Une fois qu’elle aurait passé le premier jour, elle était certaine que tout se mettrait en place.


Gavin se rendit au presbytère à cheval le lendemain matin pour rendre visite à la femme du pasteur. Le pasteur avait semblé être un homme maussade lors de l’enterrement, pas nécessairement quelqu’un avec qui il choisirait de passer beaucoup de temps, sans être trop repoussant. Il était prosaïque, au tempérament sévère, ce qui était fâcheux pour un homme d’église.

Gavin laissa son cheval à l’écurie et se rendit à la porte d’entrée. Une femme austère (elle ne pouvait être décrite autrement) répondit au coup qu’il avait toqué contre la porte. Elle était habillée toute de noir, sans ornementation, ses cheveux tirés en arrière en un chignon serré et son visage à l’air renfrogné semblait figé. Était-il au bon endroit ? Il jeta un coup d’œil en coin en direction de l’église pour s’en assurer. Il se tint là, attendant qu’elle parle, mais elle continua à le regarder fixement.

« Excusez-moi, mais je cherche la femme du pasteur. Madame Mulligan est-elle là ? »

Elle l’examina avec circonspection.

« Je suis le nouveau Lord Craig. Je suis venu lui demander de l’aide », expliqua-t-il.

La dame fronça les sourcils et marmonna dans sa barbe. Gavin ne pouvait pas bien comprendre ce qu’elle disait, mais il crut entendre les mots « pêcheur » et « repentir ».

« Le pasteur n’est pas chez lui, mais j’imagine que je peux écouter ce que vous avez à dire. » Elle recula et le mena jusqu’à un petit salon, puis s’en alla. Il se tint debout avec étonnement. Il avait visité des gens malades pendant des années, mais n’avait jamais été traité d’une telle manière ailleurs. Gavin se demanda s’il avait été seulement autorisé à rentrer car il était responsable de leur revenu. Il était certain que si cela n’avait pas été le cas, elle lui aurait claqué la porte à la figure. Il se tenait debout dans la pièce froide, qui était dépourvue de la moindre chaleur. Il n’y avait aucun des signes d’un foyer qui adornaient souvent un salon : pas de dessins, de fleurs, de couture, seulement quelques chaises, une petite table et une Bible.

Madame Mulligan revint avec une domestique, et resta à le fixer depuis le perron de la porte. Elle ne lui proposa pas de s’asseoir ou de prendre le thé, comme cela avait été la coutume à Alberfoyle. Cela semblait déplacé, dans un presbytère. Son frère avait-il toléré ceci ? Les personnes de la foi devraient avoir bon cœur, être accueillants, tendres ; pas des personnes auxquelles on avait peur de parler. N’étant pas du genre à se faire une opinion sans plus d’informations, Gavin espérait qu’elle était simplement de mauvaise humeur pour une quelconque raison.

« Merci de me recevoir, Madame Mulligan », commença-t-il, se sentant sans voix, à l’encontre de ses habitudes.

Elle hocha légèrement la tête.

« Comme vous le savez, mon frère et sa famille ont récemment péri et j’ai pris le relai. » Il prononçait une évidence.

« Oui. »

Gavin hésita. S’il n’était pas désespéré, il se serait excusé et serait parti. « Nous avons le bal du solstice annuel dans quelques semaines, et comme il n’y a pas de Lady Craig, j’espérais que vous pourriez m’aider. Ou suggérer quelqu’un qui serait volontaire. » Il laissa échapper un souffle.

Madame Mulligan le regarda d’un air désapprobateur, ses yeux se plissant encore plus.

« Vous comptez donc continuer à faire les choses comme votre frère ? Je n’approuve ni une telle frivolité, ni les fêtes païennes. »

« Je vois », dit-il à voix basse.

« Cependant, je parlerai de la situation avec le comité féminin. Peut-être pouvons-nous vous aider à préparer les paniers pour les métayers, mais je ne participerai en aucun cas au bal. »

« Je comprends. » Il ne comprenait pas vraiment, mais que pouvait-il dire d’autre ? Comment ce presbytère pitoyable était-il arrivé dans la paroisse de son frère ? Iain avait été l’une des personnes les plus joviales qu’il ait jamais connu.

« Je viendrai chez vous plus tard cette semaine, avec le pasteur, pour vous informer de la décision du comité », dit-elle sèchement.

« Très bien, je suis reconnaissant de votre aide. » Gavin s’inclina et prit congé, soulagé de s’être sorti d’une situation si absurde. Il aurait voulu pouvoir retirer ce qu’il avait dit. Il ne voulait pas de son aide. Il ne voulait plus jamais la voir. Il monta sur son rouan et reprit le chemin de sa propriété, secouant la tête.


Gavin se rendit à l’église le lendemain matin avec appréhension. Les filles n’étaient pas au courant du rare plaisir qui leur était réservé, pensa-t-il, quelque peu honteux. Il espérait pouvoir éviter Madame Mulligan, mais doutait qu’elle veuille discuter avec lui, elle aussi. Il espérait que la dame serait plus plaisante ce matin. Il trouvait en effet un peu étrange qu’aucun des membres de la maisonnée ne se soit attendu à ce qu’il se rende à la messe ce matin. Quand la famille d’Iain avait-elle arrêter d’y aller et pourquoi ? Cela n’avait aucun sens pour Gavin.

Catriona et Maili sautillaient devant lui au lieu de marcher par ce matin clair et lumineux. Les deux filles cueillaient des fleurs sauvages le long du chemin et les épagneuls trottaient à leurs côtés. Les chiens s’étaient attachés à Maili et la suivaient partout. Cela ne leur plairait pas de s’asseoir à l’extérieur de l’église, mais il ne pensait pas que le pasteur ou sa femme seraient favorable à la présence de chiens remplissant leurs bancs ou sur leur sol.

Ils n’étaient pas les premiers à arriver dans la petite église en pierre, et de nombreuses têtes se tournèrent avec des regards surpris à leur entrée. Gavin sourit et serra le main de ceux qu’il connaissait de décennies auparavant, et les présenta à ses pupilles. Il ferait la connaissance des autres avec le temps. Il trouva le vieux banc de sa famille et indiqua aux filles de s’asseoir. Bientôt, la foule commença à nouveau à murmurer et tourner leurs têtes. Cela ne pouvait que signifier que Lady Margaux et Lady Ida étaient arrivées, pensa-t-il. Il dut forcer son visage à rester impassible. Pour les semaines à venir, il y aurait des commérages au village à propos de la beauté s’isolant dans la campagne écossaise et proclamant sa vie de femme célibataire. Il soutiendrait sa décision du mieux qu’il le pourrait. Il savait que pour les femmes qui désiraient de l’indépendance, la vie était difficile.

Maili tirait sa manche. « Papa Craig », murmura-t-elle avec insistance.

« Shh, petite. » Le pasteur s’approchait du pupitre.

« Princesse ! » Criant presque le mot, Maili salua vigoureusement de la main son idole.

Gavin avait peur de la regarder, de peur que la congrégation interprète mal leur relation. Cependant, Maili avait sûrement déjà soufflé sur les braises. Il la regarda donc, contre sa raison, et là se tenait Lady Margaux, descendant l’allée gracieusement avec un sourire plaisant. Seule.

Sans chaperon. Elle semblait inconsciente des regards et des murmures. Ou peut-être y était-elle habituée partout où elle allait, de par sa beauté exotique. Elle était vêtue selon la plus stricte bienséance, dans une robe en mousseline bleu pâle parsemée de fleurs. Elle se tenait telle une rose parmi les épines.

Elle leur sourit et les salua rapidement et s’assit dans le banc de l’autre côté de l’allée, puis entreprit d’ouvrir son livre de prières, son attention concentrée sur le pasteur. Gavin savait, après son entretien avec la prude et rigide Madame Mulligan hier, que le futur de Lady Margaux ici ne présageait rien de bon. Peut-être Lady Ida était-elle malade, ou peut-être qu’elle ne se rendait pas aux messes du dimanche. Il espérait que la congrégation serait simplement reconnaissante que Lady Margaux soit présente, mais elle était jeune, belle et célibataire. Sans parler du fait qu’elle était française. Ces choses-là étaient des pêchés par elles-mêmes.

La messe fut insoutenable. Gavin ne pouvait se résoudre à se concentrer sur le monologue ennuyeux et interminable. Le Lévitique et le Halakha ne l’avait jamais bien éclairé sur les lois. Maili était agitée. Catriona s’était endormie. Gavin ne cessait de penser aux milliers de choses qu’il lui fallait faire pour subvenir aux besoins du domaine. Deux heures après, la congrégation fut enfin congédiée. Gavin se demanda désobligeamment comment ils faisaient pour que les bancs ne soient pas vides tous les dimanches.

Après la messe, nombre des paroissiens le saluèrent avec courtoisie et lui offrirent leurs condoléances. Personne ne s’adressa à Lady Margaux, mis à part Catriona et Maili. Les Londoniens appelleraient ça « recevoir le plus haut châtiment ». Lady Margaux s’en apercevait-elle ? Elle se tenait la tête droite tout en papotant et souriant aux filles. Il s’excusa et les rejoint pour la saluer.

« Bonjour, Lady Margaux. Lady Ida ne se sent-elle pas bien ? » Gavin parla un peu plus fort que d’ordinaire, car il savait qu’ils avaient un public captif. Il espérait que la congrégation réaliserait qu’elle ne vivait pas sans chaperon.

« Non, monsieur le Baron. » Elle lui sourit timidement. Elle se pencha vers lui et murmura : « Elle ne supporte pas le pasteur et sa femme. »

« Je compatis entièrement. » Cependant, cela n’aiderait pas à se faire plus apprécier des paroissiens. Il discuta de tout et de rien avec Lady Margaux, espérant que quelqu’un demanderait à ce qu’on la lui présente, mais personne ne vint. « Êtes-vous venue seule à cheval ? »

« J’ai été conduite dans le carrosse avec ma domestique, bien qu’elle ait refusé d’entrer. »

« Puis-je vous y raccompagner ? » proposa-t-il.

Elle hocha légèrement la tête. « Merci. »

Il ne pouvait pas manquer la petite lueur de déception dans ses yeux. Elle avait remarqué. Il l’escorta jusqu’au carrosse où un valet de pied et des cochers attendaient. Il l’aida à monter dans le véhicule.

« Nous vous verrons demain », dit-il, et il ferma la porte.

Il sourit et se retourna vers le jardin de l’église, y rencontrant des regards désapprobateurs. Il les ignora et ramena les filles à la maison, les épagneuls à leurs côtés.

Sur le chemin vers le château, le soleil fit irruption derrière les nuages, transformant le jour en un jour trop rare et glorieux pour le passer à l’intérieur.

« Les filles, et si nous allions faire un pique-nique au bord du loch ? Peut-être puis-je vous apprendre à pêcher ? »

Catriona l’observa avec circonspection.

« Devrons-nous toucher les poissons ? » demanda-t-elle prudemment.

« Oui. Et je vous montrerais comment mettre les appâts sur les hameçons. Cela faisait toujours plaisir à Seamus, et je pensais que cela vous ferait peut-être plaisir à vous, aussi. »

« Seamus adore tout un tas de choses dégoutantes », dit Catriona en plissant le nez.

Gavin eut un petit rire. « J’imagine que cela fait partie du métier. Et vous, Maili ? Êtes-vous partante pour un peu de pêche ? »

« J’aime bien les vers de terre », dit-elle fièrement. « Je n’ai pas peur de les toucher comme Catriona. »

« Très bien. Vous pouvez appâter les siens pour elle. »

« Papa Craig, » dit Maili. Elle commençait chaque pensée par son nom, remarqua-t-il.

« Oui, petite ? »

« Pourquoi est-ce que personne n’a parlé à la Princesse à l’église ? Elle paraissait triste, même si elle souriait. »

Gavin soupira. Parfois, les enfants étaient terriblement malins.

« Je ne sais pas, ma petite. J’étais triste que personne ne lui parle. »

« Notre pasteur disait toujours que nous devrions faire en sorte que tout le monde se sente le bienvenu dans la maison de Dieu », ajouta Catriona.

« Peut-être devrions-nous l’inviter à notre pique-nique pour la réconforter », suggéra Maili.

« C’est très gentil, ma petite. Peut-être le devrions-nous. »

Ils pénètrent dans le hall d’entrée et donnèrent leurs bonnets et chapeau à Tallach.

« Les filles, pourriez-vous s’il vous plaît demander à Cook de préparer un panier pique-nique pour nous, pendant que j’envoie un message invitant Lady Ida et Lady Margaux à se joindre à nous ? »

Les filles acquiescèrent avec excitation et filèrent s’exécuter.

Bientôt, Lady Ida et Lady Margaux arrivèrent dans un cabriolet, et elles suivirent la famille Craig vers le loch. La journée s’était réchauffée depuis leur départ de l’église, le groupe déplia donc leurs couvertures sous l’ombre d’un grand chêne.

« Je vous remercie de l’invitation, Lord Craig. C’est un très beau jour pour un pique-nique », dit Lady Margaux poliment.

Lady Ida sourit simplement quand il la salua.

« Il fait bien trop beau pour rester à l’intérieur. On ne sait jamais combien de jours comme celui-ci il y aura en Écosse », Gavin convint. « Devrions-nous d’abord manger ou pêcher ? »

« Je suis affamée ! » déclara Maili.

« Absolument, alors voyons donc ce qui a dans les paniers pique-nique », suggéra Lady Margaux, prenant les devants d’une manière aussi naturelle qu’elle était instinctive. « Pourriez-vous m’aider toutes les deux, s’il vous plait ? »

Catriona et Maili s’assirent impatiemment sur la couverture près de Lady Margaux et attendirent ses ordres.

« Devrions-nous commencer par pratiquer notre français ? C’est un bon moment après tout. » Elle sourit.

« Oui », dirent les petites filles.

« Oui1 », Margaux les corrigea.

« Oui2 », répétèrent-elles.

Elle leur passa des assiettes, l’argenterie, et des verres.

« Assiettes, argenterie, verres3 », leur enseigna Lady Margaux et les filles répétèrent après elle tandis qu’elle leur passait chaque objet.

« Jambon, fromage, pain4 », dit-elle avec un sourire tandis que les filles tentaient de plus ou moins prononcer jambon, fromage et pain. « Et, limonade5 », finit-elle en leur servant la limonade et la leur donnant.

« Merci6 », dit Gavin, plein de charme, alors qu’elles lui donnaient sa nourriture.

« Qu’est-ce que veut dire « mer-sie » ? » demanda Catriona.

« Cela veut dire « merci » », répondit Lady Margaux.

« Très bien7 », les congratula Lady Ida.

« Cela veut dire « très bien » », dit Gavin avant qu’elles ne le demandent. Son repas lui avait plu, et il aurait aimé que chaque jour soit aussi plaisant que celui-ci. Même les tâches simples semblaient plus faciles quand il n’était pas seul.

« Jusque-là, votre nouvelle maison vous plait-elle, les filles ? » demanda Lady Margaux.

Maili posa son doigt contre son menton et réfléchit. « Je l’aime bien, mais les gens d’Alberfoyle me manquent, aussi. »

« J’en suis certaine. Ma famille me manque quand nous sommes séparés, mais ceci est ma nouvelle maison, donc j’espère y trouver de nouvelles choses à aimer aussi. » Elle tendit le bras et tapota la main de Maili tendrement. « Et vous, Mademoiselle Catriona ? »

« Je veux rentrer à Alberfoyle. Je déteste vivre ici ! » dit Catriona, s’emportant comme elle le faisait rarement.

« Catriona, c’est déplacé de dire cela », dit Gavin calmement.

Catriona se leva précipitamment et s’enfuit en courant.

« Vraiment pas digne d’une lady, ma chère, » ajouta Lady Ida dans un rare moment de bavardage.

Voyant Gavin commencer à se lever, Lady Margaux déclara : « Donnez-lui quelques instants. Je me souviens ce que c’était, d’avoir son âge. Cela servira peu de lui parler pour le moment. »

« Très bien. J’imagine que vous en savez plus sur les femmes de cet âge que moi. »

« Oui, fut un temps mes parents avaient les trois d’entre nous à gérer en même temps ! » Elle rit. « Pourquoi n’emmenez-vous pas Maili pêcher, et je parlerai avec Catriona quand elle aura eu le temps de se calmer. »

« Merci », Gavin dit à voix basse. Il savait qu’il aurait dû s’occuper de Catriona, et devrait le faire éventuellement, mais il choisirait le chemin de la facilité cette fois-ci.

Gavin amena Maili sur son rocher préféré où il avait l’habitude de pêcher quand il était petit garçon, et lui apprit à appâter et à jeter sa ligne. Il observa Lady Margaux rejoindre l’endroit où Catriona était assise sur une balançoire en bois pendant d’un grand saule. La tête de l’enfant était contre sa poitrine.

Le temps que Maili ait attrapé et relâché un petit poisson, Gavin vit Lady Margaux revenir, son bras autour de Catriona, à l’endroit où Tante Ida faisait une sieste.

« Devrions-nous y retourner et nous vanter de votre premier poisson ? » demanda Gavin à Maili.

« Oui ! Je crois que j’aimerais bien aller sur la balançoire », dit-elle, abandonnant sa canne et courant vers le groupe.

« Ravie de voir que je n’ai pas perdu la main avec les dames », murmura-t-il sarcastiquement pour son propre bénéfice.

Le temps qu’il ait rassemblé les cannes à pêche et les ai rejoints, Catriona poussait Maili sur la balançoire.

« Vous devriez aller ramer avec Margaux dans votre bateau », suggéra Lady Isa, avec un clin d’œil manquant de subtilité.

Gavin sourit et regarda Lady Margaux, qui était aussi amusée par les manigances de sa tante. Elle haussa légèrement son épaule.

« Pouvons-nous ramer jusqu’à l’île que je vois là-bas ? » Elle pointa du doigt l’une des nombreuses îles du loch.

« Vous êtes sûre que cela ne vous dérange pas de surveiller les petites ? » demanda-t-il à Lady Ida.

Elle fit un vague geste de la main. « Je peux me débrouiller. Si elles se comportent mal, je les jetterai dans l’eau », dit-elle, son visage impassible. « Nous pouvons faire des guirlandes de pâquerettes. »

« Très bien. » Gavin rit. « Allons-y ? » Il offrit son bras à Lady Margaux.

Tandis qu’ils marchaient jusqu’au petit quai, Lady Margaux le rassura. « Rien ne leur arriva. Je ne pense pas qu’elle s’éloignera. »

Gavin baissa les yeux vers elle. « S’éloignera ? »

« Oui, elle a tendance à vagabonder toute la journée, mais elle finit toujours par revenir. »

« Étrangement, cela me réconforte. Je devrai ramer rapidement. Il semblerait qu’il y ait plus que ma fierté masculine en jeu », la taquina-t-il.

Elle lui tapota le bras, de manière condescendante. « Si vous fatiguez, je peux ramer. Je faisais souvent la course avec mon frère, Charles. »

Gavin eut un petit rire. « Je devrais peut-être vous prendre au mot. L’île semble bien plus proche qu’elle ne l’est. »

Ayant aidé Lady Margaux à monter dans la petite barque, Gavin poussa sur les rames et se dirigea vers l’île de Creinch, l’île la plus proche et la plus petite que le loch comptait. Tandis qu’il peinait à ramer sur un rythme régulier, Gavin songea que la situation dans laquelle il se trouvait maintenant était fort ironique. Une des plus belles et éligibles dames du royaume était dans une petite barque avec lui, dans un contexte que beaucoup considéreraient romantique, et il avait besoin d’une femme. Peu importe combien Lady Margaux pouvait penser qu’elle resterait célibataire, il était certain que ses parents ne lui donneraient satisfaction que pour un certain temps avant de la ramener à Londres. Cet après-midi lui avait presque complètement fait oublier qu’ils vivaient dans des mondes opposés. Pourtant ils partageaient des similarités qui rendaient la discussion avec elle confortable. Il aimait vraiment bien Lady Margaux.

« Vous semblez bien plongé dans vos pensées », dit-elle, l’observant d’un regard entendu.

« Je vous demande pardon », dit-il, sans masquer l’humour dans sa voix.

« Étiez-vous peut-être en train de réfléchir à l’absurdité de la situation ? »

« Quelle partie de la situation, exactement ? Il est certain que je vois l’ironie », remarqua-t-il.

« Nous avons tous les deux été rejetés par le même couple, aucun de nous deux ne souhaite se marier, et pourtant nous nous retrouvons ensemble au fin fond de l’Écosse ? »

« Quelque chose de ce genre », confirma-t-il, sentant les coins de ses yeux se plisser.

« Et que ce soit par défaut ou par compassion, vous vous retrouvez souvent en ma compagnie. »

« Ni l’un, ni l’autre. J’apprécie votre compagnie. »

Elle haussa un sourcil incertain dans sa direction, mais quand il ne développa pas, hocha la tête en remerciement.

« Ma mère pourrait bien s’évanouir à me voir ainsi. » Elle rit. « Je me demande ce qu’elle a dit à ma Tante pour la faire jouer aux entremetteuses. »

« C’était l’idée de Maili de vous inviter. »

« C’est vrai, mais auriez-vous pensé à m’amener faire une balade sur le loch sans sa suggestion ? »

« Peut-être. »

Lady Margaux regarda l’étendue d’eau et semblait plongée dans ses pensées.

« Pour quelle raison le monde pense-t-il qu’il est nécessaire de se marier pour être valide ? Il n’est nécessaire de se marier pour raisons financières ni dans vos circonstances ni dans les miennes. » Elle leva les bras au ciel. « Oubliez ma question. Les réponses ne feront que me frustrer. »

Elle rit.

« Au moins nous pouvons compatir l’un avec l’autre. »

« Oui, mais j’ai peur que cela ne dure pas », dit-il mélancoliquement.

Elle l’observa avec surprise. « Oh ? »

« Je dois prendre une épouse. »

« Vous le devez ? » demanda-telle dubitativement. « Oh, vous aurez besoin d’un héritier. S’il vous plaît, ne le dîtes pas à Maman. »

« Elle a déjà insinué que j’ai besoin d’une épouse. Tout comme mon intendant, ma gouvernante, les filles… »

« Je suis surprise que ma mère ne m’ait pas proposée comme épouse. » Elle rit.

« Elle a plutôt fait preuve de tact concernant toute cette situation », se rappela-t-il.

« Cela est en effet choquant », dit Lady Margaux.

« Mais il y a trop d’obligations à gérer pour moi seul. Peut-être que la situation serait différente si j’avais été élevé dans le but de gérer un grand domaine, Et peut-être, si je n’avais pas adopté les filles… » Il passa la main dans ses cheveux. « Mais peu importe. J’ai toujours voulu avoir une famille, et maintenant j’en ai une. »

« Je vous aiderai avec les petites. Vous n’avez pas besoin de sacrifier votre vie. Vous finirez par trouver un nouvel intendant et une gouvernante. » Son ton état rassurant.

« Combien de personnes souffriront en attendant ? Je suis tel un nouveau-né. Et bien que j’apprécie vos intentions, je ne peux pas m’attendre à ce que vous preniez en charge ces responsabilités. J’imagine qu’après un certain temps, vous en aurez assez d’être seule ici. »

« Non », dit-elle avec insistance. « Je ferai n’importe quoi pour ne pas être forcée à faire un mariage arrangé. »

Gavin était d’accord, il pensait que marier une inconnue lui serait tout autant déplaisant, mais il le ferait pour les filles et le domaine. Il jeta un coup d’œil au rivage pour vérifier si ses filles allaient bien. Lady Ida faisait la sieste sur la couverture.

« Je pense que son corps suit son cours naturel », dit Lady Margaux en suivant son regard, posé sur Catriona.

« Ah. Sa mère doit beaucoup lui manquer en ce moment, alors », dit-il, ressentant une vague de compréhension.

« Oui. Je pense qu’elle est embarrassée à l’idée de vous en parler, bien que vous soyez un docteur. »

« Je comprends le phénomène anatomique, mais je ne l’ai jamais vécu, bien sûr. Je vous suis très reconnaissant de lui avoir parlé. »

« À quoi d’autre servent les voisins ? »

« En effet. » Mais pour combien de temps encore ? se demanda-t-il à nouveau. Il devrait se satisfaire de l’aide qu’elle pouvait lui apporter pour le temps qu’elle serait autorisée à rester ici.

« Pensez-vous que le village accueille toujours si bien les étrangers ? » dit-il d’un ton sardonique.

« Je ne me souviens pas qu’ils aient été si désagréables auparavant. »

« Mais vous avez grandi ici », fit-elle remarquer.

« Oui. Ils changeront d’avis. Une fois que vous leur avez été présentée et qu’ils auront réalisé que vous comptez rester ici. »

« Je l’espère, » dit-elle à voix basse, en accord avec lui.

Gavin salua un autre bateau qui les passait tandis qu’ils ramaient à nouveau vers le rivage.

« Vous rencontrerez plus de membres de la société locale chez Squire demain soir. »

« Oui, il est difficile de critiquer les gens une fois qu’on les connait », dit-elle d’un ton acerbe.

Quand ils s’approchèrent du rivage, Lady Ida jouait à s’éclabousser avec les filles, leurs jupes attachées au-dessus de leurs genoux. Lady Margaux soupira lourdement. Il essaya de ne pas rire.

« Très distinguée, ma Tante », taquina Lady Margaux avec un humour non retenu.

« Devrions-nous regarder ce que Cook a préparé pour le dessert ? » suggéra Gavin.

Ils descendirent du bateau et entreprirent de se laisser tenter par les tartes à la confiture de Cook, avant que Maili ne s’endorme et qu’ils repartent chacun de leur côté.

1 En français dans le texte.

2 En français dans le texte.

3 En français dans le texte.

4 En français dans le texte.

5 En français dans le texte.

6 En français dans le texte.

7 En français dans le texte.

Ücretsiz ön izlemeyi tamamladınız.

₺139,87
Yaş sınırı:
0+
Litres'teki yayın tarihi:
27 mart 2021
Hacim:
270 s. 1 illüstrasyon
ISBN:
9788835419563
Tercüman:
Telif hakkı:
Tektime S.r.l.s.
İndirme biçimi:
epub, fb2, fb3, ios.epub, mobi, pdf, txt, zip

Bu kitabı okuyanlar şunları da okudu