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Kitabı oku: «Charlotte de Bourbon, princesse d'Orange», sayfa 18

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APPENDICE

I

«L'esprit de Mme Jaquette de Longwy, duchesse de Montpensier, à la Royne, mère du roy.»
(Bibl. nat., mss. f. fr., vol. 22.560, fos 94 à 97.)
 
«… Que Vostre Majesté du service s'enqueste
Et de l'honneur de Dieu qui n'est point adoré,
Où le peuple ignorant adresse sa requeste.
Vous trouverez, madame, en faisant bonne enqueste,
Qu'il a monstré en quoy il veut estre honoré,
En quoy il est seroy, en quoy deshonoré,
Comment la vie et gloire immortelle s'acqueste.
S'il a sa volonté laissée par escrit,
Le temps ne sçauroit rien contre elle avoir prescrit
Qu'en son premier estat et force il ne remette.
A jamais durera l'éternelle bonté;
L'usaige n'obtiendra contre sa volonté,
Et de le soustenir qui vouldra s'entremette.
 
 
Gardez-vous de penser comme Hérode, le sire
Et roy du peuple juif, que, le règne advenant
De Jésus-Christ, tous roys et règnes maintenant
Viennent de vostre filz la puissance destruire.
Ceste erreur feit jadis les innocens occire
A Hérode, et pourrait vous nuyre maintenant,
Si vous n'allez tousjours ce propos retenant
Que Dieu fait et maintient tout règne et tout empire.
C'est le roy souverain de tout le genre humain
Qui a mis la couronne et le sceptre en la main
De Charles, vostre filz qui domine la France.
Si Dieu veut que son peuple entende à le servir,
Qui diroit qu'il voulust le sceptre au roy ravir
Blasphémeroit le nom du Seigneur à outrance.
Asseurez-vous que Dieu, qui l'autorité donne,
Pays, peuples, subjects et dominations,
Princes, roys, empereurs, sur toutes nations,
N'a garde de ravir la puissance à personne;
Et qui de tel meffait Sa Magesté soupçonne,
Juge de l'Éternel selon ses passions,
De qui les voyes sont grâces, compassions,
Bénignité, pitié, mercy, volonté bonne,
Voire à ceux qui ont cœur de se renger soubz luy
Et qui ne cerchent force au bras qu'en son appuy
Qui doit contre l'effort de tous hommes suffire,
Car, quelque grands qu'ils soyent et de ses biens saoullez,
Comme gresse seront tout soudain escoulez.
Si Sa Magesté vient les reprendre en son ire.
 
 
La faveur qu'autrefoys j'ay en vous rencontrée,
Et l'amour grand duquel il vous pleust de m'aymer,
Dont chacun me souloit heureuse renommer
Faisoit parler de moy en plus d'une contrée;
Mais ces records au ciel vous donneront entrée
S'il vous plaist si avant au cœur les imprimer,
Qu'en vos faits la vertu vous puissiez exprimer,
Qui aux enfans de Dieu de tout temps s'est montrée.
 

II

Lettre du duc de Montpensier à l'électeur palatin, 28 mars 1572
(Bibl. nat., mss. f. fr., vol. 3,193, fos 65, 66.)

«Monsieur mon cousin, tout ainsy que la vertu des saiges enfans est matière de grande consolation aux pères et mères, aussi puis-je porter bon tesmoignage que leur désobéissance tient le lieu du plus extrême desplaisir qui sçauroit assaillir leur vieillesse. Je le dictz pour ce que, m'estant proposé beaucoup de contentement de leur saincte et chrestienne nourriture, de celle qui s'est retirée en vostre maison, il faut, à mon grand regret, que j'en ressente à présent tout le crève-cœur qui se pourroit dire; car, l'ayant aimée, secourue et assistée en toutes ses affaires, autant qu'il estoit du debvoir d'un très bon et très affectionné père318, elle s'est néanmoins tant eslongnée du sien, que, sans avoir esgard à sa qualité et profession et à ceux à qui elle avoit l'honneur d'appartenir, elle s'est absentée de ce royaume pour chercher ung lieu où elle se peust faussement douloir de ce dont elle ne s'est jamais plaincte pendant qu'elle a esté pardeçà319. Aussi, monsieur mon cousin, ne suis-je pas si cruel envers mon propre sang, quand elle m'eust fait entendre, ou par elle-mesme, ou par aultruy, le peu d'envye qu'elle avoit de continuer ses jours dans un monastère320, que je ne n'eusse moy-mesme cherché moïens honestes pour l'en retirer, et avec le moins de scandale qu'il eust esté possible, la mettre en ung estat plus conforme à ses affections.

»Mais qui eust jugé, après avoir demeuré en son abbaye, portant qualité et tiltre d'abbesse, par l'espace de treize ou quatorze ans, donné l'habit et fait faire profession à plusieurs ses religieuses, et, en ma présence et hors d'icelle, satisfait ordinairement à tous les aultres actes et exercices de piété convenables à ceste charge, qu'elle en eust desdaigné l'estat?

»Aussi, suis-je certain que le désir d'avancer l'honneur de Dieu, ainsi que m'escrivez par vos lettres du 17e jour de ce présent moys, ne l'a point tant sollicitée en ce faict, comme la menée d'aucuns, avec une liberté qui ne sent aultre chose de sainteté que le monde et la chair321; ce qu'elle a fait aisément paroistre, ne s'estant accompaignée, en ce voyage, que de deux ou trois coquins, vicieux et mauvais garnemens, congneuz par ceulx avec lesquelz ilz ont eu habitude d'aussi scandaleuse vie qu'il s'en feust peu choisir322; ce que néanmoins je ne trouve pas par trop estrange, parce qu'il estoit bien raisonnable d'exécuter la conduite d'une telle et si malheureuse entreprise par personnaiges de sac et de corde comme ceux-là, et ce qui ne valoit rien de soy feust manyé par le conseil et industrie de gens de cette qualité.

»Cela est cause que je ne me puys pas accorder avec vous, en ce que vous dictes l'avoir receue bien volontiers en vostre maison, pour la bonne affection que vous avez congneue qu'elle a, tant à la gloire de Dieu, que à me rendre tout debvoir d'obéissance et service; car je n'ai jamais entendu la gloire de Dieu estre advancée pour faulcer un serment et vœu qui luy a volontairement et franchement esté rendu323, ne que les prédécesseurs roys, roynes, princes et princesses de ceste couronne ayent acquis le nom de très chrestiens par une voie si extraordinaire et damnable. Mais elle a voulu estre la première de sa race qui, mesprisant son honneur et la sainte religion de ses prédécesseurs, a trouvé bon de porter l'habit de religieuse par l'espace de dix-huit ans ou plus, faire profession d'icelle, jouyr du tiltre et proffict d'abbesse, treize ou quatorze ans, et puis tout soudain, sans en communiquer à père, frère, sœur, ne parente, habandonner le tout, voire son roy et son pays, pour en aller chercher en Allemagne324.

»Si vous puis-je assurer, pour vous lever l'opinion que on m'a dict qu'elle s'efforce de vous donner d'avoir esté forcée en sa profession, qu'elle a esté faicte hors ma présence et en l'absence semblablement de la feue duchesse de Montpensier, ma femme325, que Dieu absolve, voire sans que nous fûssions plus près d'elle que de quatrevingts lieues, ne que autres y assistassent pour nous et de nostre part, que monseigneur Ruzé, à présent évesque d'Angiers, et pour lors précepteur de mon fils le prince daulphin; qui est bien pour faire paroistre, joinct l'approbation qu'elle en a faict par le long temps qu'elle a depuis demeuré en ladite abbaye, sans s'en estre plainte ny à moy, ni à aucun de ses supérieurs, que ceste présupposée force qu'elle porte dedans la bouche n'est que un masque dont elle cuyde couvrir sa témérité326.

»Encore use-t-elle d'une plus grande indiscrétion de mettre en jeu l'obéissance et service qu'elle me veut rendre, veu que ceste seule folye en est si eslonguée, qu'elle donnera matière à tout le monde de croire que, de sa vie, elle n'en eût déjà la volonté. Aussy la sainteté dont elle s'arme s'est toujours fait cognoistre par la désobéissance et rebellion; et ont ordinairement ceux de son party commencé leur renouvellement de vie par tels fruits et actions327.

»Je tiendrois les vostres dignes d'un prince de vostre nom et de la parentelle de nos maisons, si, luy remonstrant ce que dessus, vous luy faisiez entendre que vous ne voulez les lieux de vostre obéissance servir de retraite aux enfans fugitifs de la présence de leurs pères, et particulièrement d'elle, qui ne sçauroit remarquer une seule rudesse que je luy aye jamais faicte, mais qui au contraire ressent bien en son âme, si elle n'est la plus ingrate du monde, que je n'ay oublié office de paternité, amitié, privauté et services dont je n'aye usé en son endroit328.

»Et tant s'en fault que j'aye le cœur si cruel que d'y avoir failly, que mesme, à cette heure, et après la lourde faute qu'elle a commise, je l'embrasserois volontiers et chercherois les moyens de la faire revenir pour la bien traicter et aymer comme ma fille, si je sçavois que Dieu luy feit la grâce de vouloir suyvre ce conseil329. Pour le moins ne me puis-je garder de vous dire et prier que je tiendrois à beaucoup d'obligation, si vous le luy persuadiez. En quoy je ne vous veulx remettre devant les yeux aultre office que celuy que vous me demanderiez en pareille fortune, comme chose très raisonnable, que nous fassions à aultruy la mesme justice que nous desirerions qui nous fust faite.

»Il n'estoit point de besoing que vous prinsiez la peine de faire entendre aux majestez du roy et de la royne les occasions qui l'ont fait aller pardelà, parcequ'elles n'en estoient que trop informez et n'en peuvent estre contentes et satisfaites, comme vous vous promettez. Si, contre leur naturelle piété et bonté, ilz n'ont, depuis que les ay veuz, apprins à favoriser le vice pour la vertu, et se contenter de ce qui doit apporter mescontentement et horreur à toute âme bien naye qui cognoit et réclâme notre Dieu; voilà pourquoy il ne fault point mettre en avant, au moins en la faveur de ceste mal advisée, combien peut la force de conscience330; car j'ose dire, et me pardonnera la majesté de mon roy, s'il luy plaist, qu'il n'y a province en l'Europe où elle soit tenue plus libre à toutes sortes de gens qu'elle est en ceste-cy, ne où ce que nous ressentons de la religion dedans nos âmes soit moins recherché ou empesché331.

»Je ne scay pas quel fruit il en proviendra, ni quelles opinions en pourront avoir les étrangers, nos voisins; mais je sçay bien que telz importunent et font instance envers leurs majestez de souffrir et permettre diverses nouvelles opinions en ce royaulme, qui, aux lieux où ils commandent absolument n'en souffrent ne n'en vouldroient souffrir aultre que celle qu'ils tiennent, et que beaucoup d'eulx, qui ont tousjours par cy-devant esté inférieurs à ceste couronne, obéy et receu les lois de ceux qui l'ont portée, sont montez en telle arrogance, que de vouloir forcer la bonté de nostre prince en cecy et luy faire accorder ce que les polices de leurs pays tesmoignent assez qu'ils blasment et mesprisent de leur part. De la mienne, je tiens la religion que mes prédécesseurs ont entretenue et continuée depuis le temps que Dieu leur a fait la grâce de leur avoir donné cognoissance de son saint nom; et tout ainsy qu'ils y sont morts, je suis résolu par sa bonté d'y continuer et user mes jours, portant en ma conscience un très certain tesmoignage que c'est celle qu'il nous a aprinse par son fils Jésus-Christ, et qui aiant été baillée à son église, est parvenue jusques à nous, sans avoir este réprouvée ne condamnée par aucuns conciles généraux, ne peut estre atteinte par les hérésies qui l'ont traversée et assaillie continuellement; cela m'apporte une indicible consolation et me tient si ferme en ma créance, que je ne recognoistray jamais ceux-là pour mes enfans, qui s'en seront désunitz et retranchez332.

»Aussy ay-je tousjours désiré leur estre autant père et exemplaire de religion, comme j'ay esté, prenant soin de ce qui a regardé leur vie et nourriture temporelle; de quoy je pensois avoir si bien accommodé celle qui est avec vous, qu'elle ne devoit rechercher ne vous ne aultre, pour demander aucune chose en ma succession333, de laquelle je trouverois bien estrange qu'elle voulust faire estat, premier qu'elle fûst advenue; car, comme elle sçait, sa défunte mère luy a delaissé si peu de moïens, qu'il n'en reviendroit pas en sa part pour rendre la moitié de ce qu'elle a prins injustement, au lieu dont elle est partie334. D'ailleurs elle y a renoncé au profit de son frère, auquel par conséquent elle se debvroit adresser, si elle y pouvoit ou y debvoit estre restituée, ayant, quant à moy, très bonne espérance de donner tel ordre à mes affaires, qu'elle, ne aultre de semblable religion, ne se vantera jamais d'avoir esté récompensée de sa désobéissance, sur les biens qui resteront après ma mort, ou de recueillir profit sur mon bon mesnage, du travail, peine et desplaisir qu'elle donne à ma vieillesse, laquelle je m'attends, leurs majestez, qui en cecy doibvent estre aultant justement offensées, comme le scandale en est publicq et dommageable, vouldront tant réputer avec mes longs, fidèles et loïaux services, qu'ilz ne feront jamais édictz, qui me frustent de mes intentions, ne qui astreignent mes héritiers à chose si injuste et déraisonnable.

»Je me tiens certain aussi que vous ne me vouldriez conseiller d'en user aultrement, et que, mettant la main à vostre conscience, vous confesserez bien que vous en feriez tout de mesme, si ma cousine, vostre fille, avoit de semblable façon contrevenu à voz volontez. Je supplie Dieu, de tout mon cœur, dresser et réformer si bien celles de la mienne, que, recognoissant sa faulte, elle se remecte semblablement en son debvoir; à quoy, s'il vous plaist, vous tiendrez la main et m'osterez toute juste occasion de me douloir qu'elle ayt trouvé avec vous support en sa folye335, qui est et se trouvera telle par tous les princes et potentats de l'Europe, qui en considéreront l'importance, qu'ils ne vouldroient me faire tant de tort que de luy donner retraite en leur pays; et me tenant certain que vous vous y comporterez en parent et amy, je vais achever cette longue et ennuieuse lettre par mes humbles recommandations à vos bonnes grâces, et en priant Dieu vous donner, monsieur mon cousin, l'heur et contentement que vous desirez.

»Votre humble et obéissant cousin,
»Loys de Bourbon.
»A Aigueperse, ce XXVIIIe jour de mars 1572.»

III

Petrus Forestus, médecin distingué, qui, maintes fois, fut appelé à soigner le prince d'Orange dans ses maladies, a rédigé un récit fort circonstancié de celle dont il fut atteint, lors du siège de Leyde, et un exposé précis du traitement, au moyen duquel il eut le bonheur d'amener son rétablissement. Ce récit et cet exposé, que contient la collection des œuvres de l'habile médecin (Petri Foresti opera omnia, F. r. c. f., 1660, in-fo) ont été reproduits par M. Fruin, dans la très intéressante notice biographique sur P. Forestus qu'il a publiée en 1886. (Voy. Bijdragen voor Vaderlansche Geschiedenis en Oudheid-Kunde Verzameld en Uitgegeven Vroeger door M. Is. An. Nijhoff en P. Nijhoff thans door Dr R. Fruin Hoogleeraar te Leiden. – Derde Reeks. Derde Deel, eerste stuk. – 's Gravenhage, Martinus Nijhoff, 1886.)

Parlant à Maurice de Nassau des relations qu'il s'honorait d'avoir eues avec le prince, son père, P. Forestus disait:

«Patris tui in me benevolentiam et merita re ipsa expertus sum. Ingratitudinis igitur merito arguar, nisi amicitiam qua ille me, ego illum arcissima complexus sum, etiam ad posteros ejus ultro transferam. Ut enim nominis gentilitii et bonorum hœreditas exstat, ita et amoris successionem esse oportere veteres censuerunt. Valetudinem suam, imo et vitam ipsam, parens tuus mihi credidit. Roterodami enim quum ad desperationem aliorum ex morbo decumberet, me Delphis ad se vocavit; a prima mox collocutione, quum causam, indolem morbi ejusque medendi rationem propius ei exposuissem, dixit amicis: Medicus iste corporis mei statum, morbi vim atque potestatem probe perspectam habet; in eo mihi spes post Deum; permittam me illi totum nec opinione sua aut fiducia falsus est. Dei enim auxilio (in quem sanationis laudem libenter transcribo) restitui optimum principem reipublicæ, tibi ac fratribus optatissimum parentem.»

Voici maintenant en quels termes s'exprimait Forestus sur la maladie du prince et sur le traitement suivi:

«Illustrissimus princeps Auraicus, cùm per totam hyemem quartam laborasset, ac multis laboribus, tum curis, sollicitudinibusque continuis consumptus esset, ob fratris Ludovici, comitis ac militis strenuissimi mortem, mœrore quoque afflictus, deinde etiam haud exigua melancholia correptus propter obsidionem urbis Leidanæ, quo tempore in ea liberanda plurimum laborabat et defatigabatur, in principio mensis Augusti, anno 1574, Roterodami agens, in febrem biliosam, eamque valde malignam incidit. Quæ quidem febris cùm quotidie invaderet, medicus ei domesticus quotidianam febrem esse existimabat, quamvis potius tertianam duplicem referebat. At cùm venæ sectio adhibita in homine jam prius per hyemalem quartanam et curis continuo extenuato, ac idem pilulas ex aloë et agarico deglutisset, et præterea clyster unus atque alter injectus esset, flexus biliosus obortus est, cum magna virium defectione, etiam febre magis magisque increscente. Quæ adeo Excellentiam suam affligere cœpit, ut a continua vix discrepare videretur: nam una accessione desinente, altera statim subintrabat; imo si potum vel juleb aliquod sumeret, cùm maxima siti premeretur, mox febris eum invadebat, ita ut hœc febris ex genere febrium subintrantium biliosarum esset. Cùm jam quasi pro deplorato haberetur, tandem per æconomum ejusdem, ex Philippi Vanderani viri nobilis consilio, ad ejus Excellentiam accitus fui. Ubi vero illum graviter decumbentem vidissem, et præter febrem malignam etiam symptomata gravissima conspexissem, nempe fluxum ventris biliosum vires dejicientem et calorem febrilem excedentem, et sitim intolerabilem, adeo ut vires ita collapsæ essent ut ex lecto vix amoveri posset sine syncope, dum is reparabatur. Evenit enim, cùm in sede paulisper collocatus esset, ac magister supplicum libellorum camdem accessisset, ut iisdem libellis, multoque tempore reservatis, subsignaret, Excellentia sua in defectionem animi graviorem incidit, ita ut astantes nobiles principem jam morti destinatum putarent; sed frictionibus adhibitis, et aqua per nos digitis in eadem instinctis, et in faciem conspersa, ad se rediit, et statim in lectum collocatus, melius respirare cœpit. Cæterum, cùm victus rationem observarem, qua Excellentia sua uteretur, intellexi quod hæc ipsa magis morbum auxerat, nam alimenta quædam calida eidem concessa erant, similiter et quædam exiccantia: bibebat enim vinum rubrum, in febre biliosa, a qua urina valde quoque tincta erat et inflammata, quæ mihi spectanda offerebatur. Hæc, cùm diligent examine advertissem, inprimis victum omnino immutandum esse suasi, et ut præcipue a vino gallico, quo solo perperam utebatur abstineret. Quod ubi Excellentia audisset, ad me conversus, inquiens: Quid aliud, quæso, biberem, cùm fluxum alvi vehementiorem habeam? Cui mox modeste respondi, habet et Excellentia sua febrem acutissimam satisque malignam, quæ vini potione ita augebitur, quæ licet nunc sit salubris, facile in lethalem febrem transibit, calore ob vini potionem magis aucto. Ideo aquam bordei bibendam consului vel aquam cinnamomi, si hac magis delectaretur. Et ita ratione inductus, aquam cinnamomi elegit: et cùm eam ultra octo dies bibisset, statim urina aliquo modo fuit immutata, et calor febrilis ex parte cœpit mitigari, quamvis febris eumdem minime reliquerit, ut una febris alteram subintraret, antequam præcedentis febris perfecte fieret declinatio: in quibus febribus subintrantibus, licet sub declinationem postea sudaret, valde vires dejiciebantur: et cùm cibum sumeret, vel potum, aut syrupum, vel juleb, ut prius dictum est, febris eumdem apprehendebat, aliquando cum levi rigore, modo cum levi refrigeratione digitorum, at assumpto cibo, non aliter ac hectica invadere solet, quam etiam timebam, in homine exiccato, præcedente quartana, tum aliis curis ac laboribus Excellentiam suam extenuantibus, et vires ejusdem dejicitienbus. Propterea, cùm vires debiles essent, et ne in hecticam incideret, victu humectante refrigeranteque subinde usi sumus, ac reficiente; aliquando vero et parum restringente, ob fluxum biliosum concitatiorem, qui et vires labefactabat. Cùm autem Adrianus Junius, medicus ille doctissimus ac nostri amantissimus, tunc temporis forte Roterodami esset, Excellentiam suam ultro bis terve invisit, cum quo ac alio medico domestico præscripsimus emplastrum ex malis cotoneis paratum, quod ventriculo exterius apponebatur, ad ejusdem ventriculi roborationem, ob bilem quoque ad stomachum confluentem et fluxum concitantem, refrenandam. At Junius ipse in febrem tunc incidens, Middelburgum remeavit, cum eodem tempore ibidem commorabatur. Discedens vero de curatione Excellentiæ suæ satis anxius erat, uti et alius medicus. De saluteta men Domini nequaquam contra opinionem multorum animum abjeci; cumque una in curatione cum medico domestico permanerem, tempusque calidum esset, imperavimus ne frequens introitus tam nobilium qua maliorum, in cubiculum ægrotantis fieret, ut antea solebat. Præterea cùm cubiculum in quo Excellentia sua decumbebat in horto Sagittariorum situm esset, undique sole illustratum, et maxime calidum, tabulsi ligneis stratum, in altiore loco positum, cùmque alias locus commodus non esset, nec transferri posset ob virium debilitatem, jussimus ut aqua frigida ad majorem refrigerationem conspergeretur, hinc inde frondibus quoque herbarum viridium ac herbis ipsis frigidioribus dispersis. Remediis ex conf. ros. acetos. perlis, sy. de limonibus, cotoneorum, fluxu bilioso ut cumque represso; et siti, cerasis, rob. de riber extincta; somnum quoque hord. conciliavimus, et febre mitiore facta, eaque cum sudore benigno declinante, aquam cinnam. reliquimus, ut viribus consuleremus, cerevisiam tenuem cum vino et pauco zacch. injecto, qua princeps delectabatur, concessimus, et in fine adhibitis cibis restaurantibus, alteratis cum agresta, succo limonum, capis distillatis, confectionibus, et conditis ex pistaciis, et utentes nutrientibus humectantibusque, tandem præter omnium hominum opinionem, tum hostium quoque qui illum mortuum ex peste dixerant, curatus fuit. Et ab eo tempore, post mortem etiam medici sui domestici, illustrissimus princeps, dum in Hollandia permanent, ac aliquo morbo detineretur, mea opera semper usus est.»

Il est aussi parlé de la maladie du prince d'Orange dans les lettres suivantes:

1o De Fl. de Nyenheim et de N. Brunynck au comte Jean de Nassau, du 22 août 1574 (Groen van Prinsterer. Corresp., 1re série, t. 5., p. 38);

2o Des mêmes au même, du 28 août 1574 (ibid., p. 43 à 45);

3o De N. Brunynck au comte Jean, du 28 août 1574 (ibid., p. 45 à 47);

4o Du même au même, du 2 septembre 1574 (ibid., p. 51, 52);

5o De Guillaume de Nassau au comte Jean, du 7 septembre 1574 (ibid., p. 52 à 57).

6o De G. Mortens au comte Jean, du 17 septembre 1574 (ibid., p. 57).

318.Était-ce aimer en père, que tyranniser la conscience de Charlotte?
319.Assertion formellement démentie par les doléances et les supplications réitérées de Charlotte.
320.C'est précisément ce que, maintes fois, Charlotte fit entendre.
321.Outrage révoltant, qui jamais n'eût dû sortir de la bouche d'un père.
322.Nouvel outrage et allégation d'un fait faux; car Charlotte, d'accord avec sa sœur la duchesse de Bouillon, et avec la reine de Navarre, favorables à sa sortie de Jouarre, et en ayant prudemment assuré les suites immédiates, avait été accompagnée jusqu'à Heydelberg par un homme honorable, François Daverly, seigneur de Minay, dont l'électeur palatin, Frédéric III, apprécia si bien le caractère et la rectitude de procédés que, plus tard, il se fit représenter par lui dans une imposante solennité qui concernait personnellement la jeune princesse; solennité dont il sera parlé plus tard.
323.Le duc se laisse entraîner ici à une imposture; car c'était par son ordre même et par celui de la duchesse qu'un simulacre de serment et de vœu avait été extorqué à leur fille le 17 mars 1559.
324.Il y a là une vile accusation d'hypocrisie qui tombe devant la loyauté dont la conduite et le langage de Charlotte de Bourbon portèrent toujours l'empreinte.
325.Qu'importait l'absence du père et de la mère, lorsque la profession eut lieu? Tous deux n'en avaient pas moins été les instigateurs de la violence qui imposa cette profession à Charlotte de Bourbon.
326.Les répugnances et les plaintes de la jeune fille prouvent surabondamment qu'il n'y eut de sa part ni hypocrisie quand elle obéissait à la voix de sa conscience, ni approbation de la violence qu'elle subissait.
327.Ainsi, selon le duc, sa fille ne pouvait le respecter réellement et échapper à l'accusation de désobéissance et de rébellion qu'en se pliant à l'injonction d'avoir la même religion que lui; comme si jamais le respect filial pouvait surgir des bas-fonds de la servilité religieuse.
328.Quelle absurde insistance que celle du duc à se faire passer pour un excellent père, quand il n'avait été jusque-là pour Charlotte de Bourbon qu'un mauvais père!
329.Les beaux sentiments dans l'étalage desquels se complaît ici le duc, avec plus d'affectation que de sincérité, n'étaient en réalité que des effusions de paroles frappées de stérilité par son altière intolérance. Il exigeait, en effet, que pour réussir à se concilier les bonnes grâces paternelles, Charlotte de Bourbon commençât par abdiquer, en matière religieuse, ses convictions personnelles.
330.Nouvel outrage à la conscience de Charlotte de Bourbon.
331.Le duc tombe ici dans d'absurdes déclamations, en contradiction manifeste avec l'ensemble des faits attestés par l'histoire.
332.Cette déclaration est celle d'un stupide fanatique, d'un père dénaturé; et celui qui ose la faire ose aussi se dire un homme religieux! Il est difficile d'insulter plus arrogamment à la sainteté de Dieu et à celle de ses commandements.
333.Ici le duc déraisonne en s'étendant sur un sujet tel que celui de sa succession, dont l'électeur palatin ne lui avait pas dit un mot dans sa lettre, et en fulminant, ab irato, contre sa fille Charlotte une menace d'exhérédation.
334.Ainsi, voilà Charlotte de Bourbon accusée par son père de détournements commis au préjudice de l'abbaye de Jouarre, et cela sans qu'un fait quelconque soit allégué à l'appui de l'accusation. Ce seul trait donne la mesure de la bassesse de caractère du duc, et le relègue au rang infime des pires calomniateurs. – De son côté, dom Toussaint Duplessis (Histoire de l'église de Meaux, t. Ier, p. 374) dit: «Qu'il est sûr que Charlotte de Bourbon, qui méditoit depuis longtemps sa sortie, ne se fit aucun scrupule d'amasser, pour ce sujet, une grande somme d'argent aux dépens du monastère;» mais il ose formuler cette odieuse imputation sans pouvoir l'appuyer d'une seule preuve. Il prétend qu'en échangeant un immeuble de l'abbaye de Jouarre contre un immeuble du comte de Chaulnes, Charlotte de Bourbon aurait reçu de ce seigneur, à titre de soulte, une somme qu'elle se serait appropriée; mais Toussaint Duplessis n'en est pas moins réduit à l'impossibilité de démontrer le fait même du prétendu détournement. Son assertion sur ce point demeure donc à l'état de véritable calomnie. – Ceci posé, il est regrettable qu'un écrivain sérieux, M. Thiercelin (Histoire du monastère de Jouarre, publiée en 1861, p. 66, 67), se soit laissé entraîner à croire sur parole Toussaint Duplessis, alors qu'en y regardant de près il eût pu facilement se convaincre de la fausseté de l'accusation formulée par cet annaliste, en l'absence de tout élément de preuve.
335.L'électeur palatin est ainsi, à son tour, accusé d'un méfait par le duc; car n'est-ce pas un véritable méfait que d'avoir osé donner asile à Charlotte de Bourbon, à cette folle, à cette coupable, que tous les princes et potentats bien pensants de l'Europe auraient refusé d'accueillir?
Yaş sınırı:
12+
Litres'teki yayın tarihi:
01 ağustos 2017
Hacim:
441 s. 3 illüstrasyon
Telif hakkı:
Public Domain
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