Kitabı oku: «Essais d'un dictionnaire universel», sayfa 12
Nombre en Musique, en Poësie, en Rhetorique, se dit de certaines mesures, proportions, ou cadences qui rendent agréable à l'oreille un air, un vers, une période. Il y a un certain nombre qui rend les périodes harmonieuses: les vers sont composez d'un certain nombre de pieds ou de syllabes. Toute musique a un certain nombre de notes.
Nombre en termes de Grammaire, se dit du singulier & du plurier, & du duel chez les Grecs & les Hebreux. Il faut que le substantif & l'adjectif s'accordent en genre, en cas, & en nombre.
Nombre d'or, est un terme du comput Ecclésiastique, qui est une période de dix-neuf ans, inventée par Methon Athenien, au bout de laquelle on void arriver les mêmes lunations, & la même Epacte, quoi que cette période ne soit pas tout à fait juste. Et on dit figurément en ce sens, qu'un homme entend le nombre d'or, quand il a trouvé l'art d'amasser beaucoup de bien.
En Théologie on appelle le Livre des Nombres un des Livres du Pentateuque, qui contient les cérémonies de la Loi de Moïse.
En agriculture on appelle un nombre de gerbes, douze gerbes: Il faut trois nombres de bled pour faire un septier de grain. On a fourni trente nombres de gluis pour recouvrir cette bergerie.
Nombrer. v. act. Compter sçavoir le nombre. Il y avoit une quantité de peuple si prodigieuse qu'on ne la pouvoit nombrer. On met dans tous les Contracts, cette somme a été comptée & nombrée en presence des Notaires.
Nombreux. euse. adj. en grand nombre. La France est habitée par un peuple fort nombreux; l'assemblée étoit fort nombreuse.
Nombreux, signifie aussi agréable à l'oreille, harmonieux. Cette période est fort nombreuse, ces vers sont fort nombreux.
Nombreusement. adv. en grand nombre. Le peuple vint nombreusement & en foule faire ses plaintes au Roi, &c.
Nombril s. m. C'est une partie du corps de l'animal composée de quatre vaisseaux umbilicaux, sçavoir une veine, deux artéres, & l'ouraque qui s'unissent ensemble, & sont renfermez comme dans un canal long, nerveux, tortillé; qu'on appelle cordon, lacet, ou petit intestin; c'est par où le fœtus prend sa nourriture dans le ventre de la mere, & quand l'enfant est né, ces quatre vaisseaux ayant fait leur fonction, dégénérent en un ligament qui fait comme un nœud au milieu du ventre, qu'on appelle le nombril. La veine du nombril est le lien du foye, quand elle est coupée il tombe & tire quand & soi le diaphragme. Ce mot vient de umbilicus Latin, & celui-ci de umbo, qui signifie bouton, ou bosse qui est au milieu d'un bouclier.
Nombril de Venus, est une plante que les Grecs appellent cotyledon, les Latins umbilicus Veneris, myrepsus, cymbalium; d'autres cymbalaria, & d'autres scatuucellus.
En Botanique on appelle le nombril, ou l'œil, dans les poires, les pommes, & autres fruits semblables l'endroit où sont enfermez les pepins.
En termes de Blason, on appelle le nombril de l'écu un point qui est au milieu du dessous de la fasce, & qui la separe de la pointe. Il portoit d'or à un écusson de gueules mis au nombril.
NORD. s. m. Terme de Marine dont on se sert sur la mer Oceane pour signifier le pole arctique, ou Septentrional, qui est élevé sur nôtre horison. L'étoile du Nord est la derniére de la queuë de la petite ourse, qui est à deux degrez du pole. On a fait virer le cap au Nord. La boussole est ce qui marque le Nord. Depuis le Nord jusqu'au Sud. Le vent est tourné au Nord. Le Soleil revient en Eté vers le Nord.
Nord, signifie aussi la partie du monde qui est Septentrionale, à l'égard de quelque autre païs. L'Angleterre est au Nord de la France. Les Princes du Nord sont la Suéde, le Danemark, la Lapponie, &c. Les peuples du Nord aiment bien à boire. Les Navires Hollandois qui n'osent entrer dans la Manche sont contraints de prendre leur route par le Nord d'Ecosse.
Nord, est aussi le nom qu'on donne à un des quatre vents cardinaux, qui vient du côté du Septentrion, qu'on appelle autrement la bise, & sur la Mediterranée tramontane. Le Nord qui souffloit avec violence nous empêcha d'aborder; le Nord est un vent froid & sec. Ces mots de nord, sud, est, & oüest sont de vieux mots François dont on se servoit du temps de Charlemagne, qu'on dit être celui qui leur a donné ces noms; qui passent aujourd'hui pour Allemans.
Nordest, est un quart de vent entre l'Orient & le Septentrion, que sur la Mediterranée on appelle galerne: Nordoüest, est un quart de vent entre le Septentrion & l'Occident, sur la Mediterranée on l'appelle maëstral.
Nort nordest, nordnord quart au nordest, sont des subdivisions de vent entre l'Orient & le Septentrion; on fait la même subdivision à l'égard du Nordoüest.
Nordester. v. n. Terme de Marine qui se dit de l'aiguille aimantée, lors qu'elle décline du Nord vers l'Est, ou l'Orient; & Nordoüester se dit quand elle décline du même point vers l'Oüest, ou l'Occident.
NOTA. s. m. Terme Latin dont on use au Palais & dans l'Ecole, pour signifier une marque qu'on met en quelque endroit d'un livre ou d'un écrit, quand il y a quelque chose de remarquable, & dont on veut se souvenir.
Nota, se dit aussi d'une explication, d'une restriction, ou d'une observation que font les Auteurs d'un Livre, ou ceux qui en font faire l'édition, soit dans le texte, soit dans la glose, pour empêcher que le Lecteur ne se trompe: ou pour l'avertir de quelque chose. Cet article de compte est alloüé, mais il y a un nota qui montre qu'il en faut faire la reprise.
Nota, se dit dans le discours ordinaire pour tenir lieu de parenthese. Cet importun me vouloit encore conter son procés, nota qu'il étoit deux heures, & que j'étois à jeun.
Notables. adj. m. & f. & s. qui est excellent, rare, singulier, remarquable, considerable; on le dit premiérement des personnes. L'élection des Echevins se fait par les notables Bourgeois qu'on mande à la Ville pour cet effet. On a fait autrefois une Assemblée des notables à Roüen, des personnes considerables de l'Etat.
On le dit aussi des choses. Nous avons eu un avantage notable sur les ennemis. Ce Marchand a fait une perte notable dans ce naufrage. Il est engagé pour une somme notable dans cette banqueroute. Plutarque a fait un traité des Dits notables des Lacedemoniens. Les Arrêts notables ont été recueillis par les Arrestographes.
Notablement. adv. d'une maniére considerable. On a interessé notablement ce Favori en une telle affaire, pour la faire réüssir. Cet homme a été notablement blessé dans une telle mêlée.
Notaire. s. m. Officier dépositaire de la foi publique, qui garde les nottes & minutes des Contracts que les parties ont passé par devant lui, & qui en delivre des expeditions qui sont authentiques & obligatoires, & portent hypotéques. Les Notaires du Châtelet ont maintenant la qualité de Conseillers du Roy & Gardenottes. Les Secretaires du Roy s'appellent Conseillers, Notaires & Secretaires du Roy. Il y a quatre Notaires & Secretaires du Parlement. Ragueau fait une distinction entre les Notaires & Tabellions, & dit qu'en plusieurs Villes les Notaires reçoivent & passent seulement les minutes & nottes des Contracts, & les peuvent délivrer aux parties en Brevet; mais qu'ils sont tenus de les porter aux Tabellions pour les garder & delivrer en grosse aux parties si elles le requérent pour avoir une execution parée; & il se fonde sur des Edits de François Premier dés années 1542. & 1543. mais ces Tabellions ont été supprimez par le Roy Charles IX. en l'Ordonnance d'Orleans; & maintenant on appelle Notaires tous les Officiers Royaux qui reçoivent, & qui delivrent des grosses de toutes sortes de Contracts & conventions, & Tabellions ceux qui font la même chose dans les Seigneuries & Justices subalternes. On appelle maintenant l'étude des Notaires. On disoit autrefois boutique, & on le dit encore en plusieurs Provinces.
Les Notaires ont été ainsi appellez, parce qu'anciennement ils écrivoient par nottes ou écritures abregées, une lettre signifiant un mot entier; cela a donné occasion à Valerius Probus de travailler à l'explication des nottes des Anciens, comme il a fait trés-utilement. Magnon fit un traité des abbreviations du Droit dés le temps de Charles le Chauve; & Pierre Diacre en fit un plus ample au temps de l'Empereur Conrad; & Goltzius en a fait un pour l'intelligence des legendes des médailles.
Notaire Apostolique, est un Notaire qui reçoit & expedie des actes en matiére spirituelle & beneficiale, comme les résignations de Benefices, concordats de permutation, &c. Il a une commission du Pape confirmée & approuvée par l'Evêque diocesain, & il est opposé à Notaire Royal.
On dit proverbialement quand un homme est en réputation de garder sa parole, c'est autant que si tous les Notaires y avoient passé. On dit aussi Dieu nous garde d'un &c. de Notaires, parce qu'ils font quelquefois six rolles pour expliquer ces trois mots de leurs minutes, promettant, &c. obligeant, &c. renonçant, &c.
Notamment. adverb. particuliérement: On a donné ordre à ce Sergent de contraindre tous les cottisez, & notamment tels & tels.
Notariat. s. m. Qualité, charge, fonction de Notaire. On ne doit admettre au Notariat que des gens d'une vertu integre, d'une fidélité inviolable.
NOTTE. s. f. terme de pratique, minute d'un Acte qu'on passe chez un Notaire; il n'est plus en usage que dans le composé en cette phrase, les Notaires sont créez Gardenottes du Roy.
Notte, marque qu'on fait à quelque feüillet ou passage d'un livre pour le retrouver au besoin. J'ai lû ce livre, & j'ai fait des Nottes avec un crayon, avec des coups d'ongle. On met un, hic, ou une Notte à la marge d'un Contract pour en remarquer la clause décisive, ou importante.
Notte. Est aussi une remarque ou explication qu'on met à la marge, ou au bas de la page d'un livre, d'un écrit, pour en faciliter l'intelligence. Le textuaire de Droit avec les nottes de Godefroy est estimé. Les nottes de Dumoulin sur la Coûtume de Paris. Les nottes de Cujas, &c. Cette Bible est imprimée avec des nottes marginales.
Notte, se dit aussi de ce qui marque quelque défaut, ou imperfection. Dans un Dictionnaire on doit mettre une notte à un mot quand il est vieux ou particulier à quelque art ou science; quand il est dans l'usage commun il n'y faut point de notte. Cette fille a épousé un honnête homme, mais il est bâtard, c'est une grande notte. Quand quelqu'un est pendu, c'est une notte pour toute sa famille. On appelle aussi notte d'infamie, celle dont une personne est marquée par sa profession, ou par quelque jugement. Le métier de Comedien porte avec soi une notte d'infamie. Toute condamnation à peine afflictive emporte notte d'infamie.
Nottes. Sont aussi des caractéres ou abreviations qu'on fait, soit pour écrire promptement, soit pour signifier quelque chose. Herigone a fait cinq tomes d'un cours de Mathematique en nottes, qu'il prétend être une langue universelle, & pouvoir être entenduës de tout le monde. Les Jurisconsultes ont des nottes, comme §. paragrapho, ff. digestis. E. extra. Scto. senatus consulto. Les Romains avoient des nottes pour leurs inscriptions, S. P. Q. R. Senatus, populusque Romanus, p. p. pater patriæ. Ce sont ces nottes anciennes qu'a expliqué Valerius Probus. Les Chimistes ont leurs nottes a, a, a, Amalgamer, s, s, s, stratum super stratum. L'Algebre a aussi ses nottes expliquées à Algebre.
Les Medecins, Chirurgiens & Apoticaires se servent de nottes ou caracteres, pour marquer le poids & les doses de leurs Ordonnances.
NOTTE, en termes de Musique se dit des caracteres qui marquent les tons, les élevations ou les abaissemens de la voix, & ses mouvemens vîtes ou lents; enfin toutes les variations qui y doivent faire de l'harmonie.
La notte maxime est figurée par un quarré long avec une queuë, elle vaut 8 mesures, quoi que le Pere Mersenne la fasse de 12. La longue est un quarré avec une queuë qui en vaut la moitié, ou quatre mesures: la bréve est un quarré sans queuë, qui vaut deux mesures; la semi-bréve est un quarré sans queuë, qui est posé sur ses angles, ou en losange, qui vaut une mesure, ou le lever & le baisser de la main; la minime est une losange avec une queuë, qui vaut la moitié d'une mesure; la noire a la même figure; mais elle est pochée & vaut un quart de mesure; la crochuë est la même figure avec un croc par en bas, qui vaut un huitiéme de mesure, & la double crochuë un seiziéme.
Il y a aussi des nottes ou caracteres pour signifier les pauses, les repos ou silences qui marquent qu'il faut se taire aussi long-temps qu'on est à chanter la notte qui précéde; elles se font avec des points ou des lignes qui traversent d'un réglet à l'autre.
Les Grecs faisoient leurs nottes de musique avec des lettres simples ou doublées, droites ou renversées, comme on prouve par les Livres de Bacchius, d'Alipius, de Porphire & de Boëce.
On dit en ce sens qu'un homme chante sur la notte, pour dire à livre ouvert sur un Livre notté, ou qu'il fait des accords sur la notte, sans avoir étudié ce qu'il chante.
Note, se dit aussi pour signifier le ton. Il y a sept notes en Musique qu'on appelle ut, re, mi, fa, sol, la, si; les six premiéres ont été inventées en l'an 1024. par Guy Aretin Moine Benedictin, qui les trouva à Pompose dans le Duché de Ferrare, sous le Pape Jean XX. lequel les reçût avec si grand applaudissement, qu'il commanda de mettre cette maniére de chanter en usage; aussi est-elle si facile, qu'on apprend plus de Musique en un jour avec cette méthode, qu'on ne faisoit autrefois en un an avec celle des Grecs, dont on s'étoit servi jusques alors. Il intitula Micrologue le livre où il publia cette invention. Aretin a pris les nottes ut, re, mi, fa, sol, la, de l'Hymne des Vêpres de S. Jean Baptiste, Ut queant laxis, &c.
La septiéme notte a été inventée de nos jours par le Maire, qui est un, si, qui differe d'un demi ton du, la; il sert à éviter la difficulté des muances qui étoient restées dans la gamme de Guy Aretin; cette syllabe est plus haute d'un demi ton que le, la, & quand on voudra avoir un ton entier, on mettra une diése au dessous.
On peut faire 720 variétez des six nottes de Musique sans repeter la même deux fois; & on peut faire 40820 airs differens des nottes de chaque octave. Il y a des Organistes qui font 32 nottes dans la mesure binaire, qui dure seulement une seconde de minute.
Notte, se dit proverbialement en ces phrases: on dit d'un Menêtrier qu'il ne sçait qu'une notte, qu'il n'aura qu'un double, pour dire qu'il ne sçait qu'une chanson. On dit aussi qu'un homme change de notte, quand il parle d'une autre maniére qu'il n'avoit fait, quand il supplie au lieu de menacer. On dit aussi de celuy qui ne sçait rien de la matiére dont on l'interroge, qu'il n'en sçait notte, qu'il n'en a pas retenu une notte.
NYMPHE. s. f. Fausse divinité que les Payens croyoient présider aux eaux, fleuves & fontaines. Quelques-uns en ont étendu la signification, & les ont prises pour Déesses des montagnes, des forêts, & des arbres, qu'on appelle particuliérement, Oreades, Dryades, Hamadryades & Napées, la Nymphe de la Seine, de la Loire.
Nymphe. Dans les Romans se dit des Dames de condition qu'on introduit, à qui on donne un rang au dessus des Bergeres, comme dans l'Astrée la Nymphe Galathée.
Nymphe se dit en ce sens des Maîtresses, que chacun se fait, en une compagnie, ou qu'on meine en une promenade. En cette partie de divertissement chacun avoit sa Nymphe, chacun fit danser sa Nymphe à ce Bal.
Nymphes, en termes de Medecine sont de petits aîlerons, ou parties molles & spongieuses qui sortent & avancent hors les lévres de la matrice; elles servent à guider l'urine, & à la conduire comme entre deux parois, ce qui leur a donné le nom de Nymphes, comme qui diroit Dames des eaux, ou du conduit d'où l'urine coule comme d'une source. On les appelle aussi aîles.
Les Naturalistes appellent Nymphe la petite coque des vers à soye qui reste aprés qu'on en a devidé le cocon; c'est une pellicule jaune dans laquelle sont enfermez leurs œufs; ils l'appellent en Latin nympha aurea, autrement chrysalis. Tous les insectes volans, comme papillons, mouches & chenilles ont de semblables nymphes, mais qui ne sont pas si sensibles. Voyez Swammerdam, qui en a fait un excellent volume.
O
OBLAT. s. m. Est un Moine lay que le Roi mettoit cy-devant en chaque Abbaye ou Prieuré dépendant de sa nomination, auquel les Religieux étoient obligez de donner une portion monachale, à la charge qu'il sonneroit les cloches, qu'il balayeroit l'Eglise & la court. Ces places étoient destinées à des soldats estropiez & invalides. Cette prestation s'est convertie en argent, qui étoit taxée à vingt écus, puis à 100 livres, & enfin on l'a augmentée jusqu'à 150 livres. Depuis on a transferé tous ces oblats avec leurs pensions, à l'Hôtel des Invalides à Paris. Pasquier dit que les oblats commencerent à avoir lieu du temps des Capets, & que le Roi se départant du droit qu'il avoit d'assister à l'élection des Abbez, se réserva le privilege d'aumôner une place de Religieux à un pauvre soldat impotent; & alors il donna de ces Oblats dans les Monasteres électifs seulement.
OBTUS, s. m. Terme de Geometrie. Angle qui a plus de 90 degrez ou d'un quart de cercle. Un triangle obtus est celuy qui a un de ses angles obtus.
Obtus se dit figurément d'un esprit qui n'est point subtil ni pointu, qui est émoussé. C'est un homme qui a l'esprit obtus.
OBTURATEURS. adj. Terme de Medecine qui se dit de deux muscles de la cuisse, parce qu'ils bouchent le trou qui est entre l'os pubis & celuy de la hanche.
OGIVE. s. f. Terme d'Architecture. C'est le trait d'une voute qui au lieu d'être en berceau ou en plein ceintre, trace une diagonale en forme d'arrête.
Les deux ogives diagonales en se croisant forment la clef de la voute. Les arcs en berceau d'où les ogives sortent, s'appellent arcs doubleaux; & ce qui est entre les ogives & les arcs doubleaux, s'appelle le pendentif de la voute. Les parties des ogives qui sont en saillie, s'appellent les nerfs.
OGOESSES. Terme de Blason qui se dit des tourteaux de sable pour les distinguer des autres qui se nomment Gulpes, quand ils sont de pourpre; quand ils sont de geules, guses; quand ils sont d'azur, heurtes; & quand ils sont de sinople, pommes ou volets, quoy qu'ils retiennent tous en général le nom de tourteaux.
OIGNEMENT. s. m. Action par laquelle on oint, on parfume. Le lavement & l'oignement des pieds étoit une honnêteté que les juifs faisoient à leurs hôtes, à ceux qu'ils vouloient honorer, comme celuy que fit la Madelaine au Sauveur.
OISEAU. s. m. Animal qui s'éleve en l'air, qui le traverse, qui s'y tient suspendu par le secours de ses plumes & de ses aîles. Le Phenix, s'il y en a, passe pour le Roi des oiseaux. C'est une erreur de croire que les oiseaux de paradis volent toûjours, ils ont des pieds avec lesquels ils s'attachent aux branches pour dormir. Les Romains observoient avec soin le vol des oiseaux. A l'arrivée des Européans dans les Isles de l'Amerique, tous les oiseaux, à ce qu'on dit, étoient privez parce qu'on ne leur faisoit point la guerre. Ce mot vient d'Avicellus, ou Aucellus, dont les Italiens ont fait aussi Augello. Ménage & Du Cange.
On appelle en termes de Fauconnerie, oiseaux de proye, les gros oiseaux qui vivent de grip, de rapt & de rapine, qu'on dresse & qu'on apprivoise. On appelle oiseaux niais ceux qui sont pris au nid. Oiseau branchier celuy qui n'a encore que la force de voler de branche en branche. Un oiseau sor, celuy qui n'a point encore mué, il ne se dit que des oiseaux de passage, & non du niais & du branchier. Un oiseau hagard, celuy qui a été à soi, qui est plus farouche. Un oiseau de bonne ou de mauvaise affaire, celuy qui est docile ou farouche. On appelle parement de l'oiseau, la maille qui luy couvre le devant du col; manteau d'oiseau, le plumage des épaules, du dos & du dessus des aîles. Serres d'oiseau, ce sont leurs griffes. Mains d'oiseau, ce sont leurs pieds. La couronne de l'oiseau, c'est le duvet qui couronne, qui joint le bec à la tête. On appelle train de l'oiseau, son derriére, ou son vol.
On appelle oiseau de poing, celuy qui étant reclamé, fond sur le poing sans entremise de leurre, comme l'autour & l'éprevier; oiseau de leurre, celuy qui fond sur le leurre, quand on le luy jette, & delà sur le poing. On en compte dix ordinaires, faucon, gerfaut, sacre, lanier, aigle, tagarot, émerillon & hobereau, le faucon & le sacre bâtards, oiseau de montée, est celuy qui s'éleve fort haut, comme le milan, le heron, &c. Il y a des oiseaux pour la haute & pour la basse volerie. Oiseau pillard celui qui pille & détrousse un autre; oiseau chariard, qui dérobe sa perdrix; oiseau bas & tenu par le Bec, c'est à dire, en faim. L'oiseau Bâtard est, par exemple, un faucon né d'un tiercelet de faucon & du lanier; ou un sacre né du sacret & du lanier.
On appelle oiseaux vilains, poltrons & tripiers ceux qui ne suivent le gibier que pour la Cuisine, qu'on ne peut affaiter ni dresser, comme les milans & les corbeaux, qui ne combattent que les poulets, lesquels n'ont ni vol ni défense. Un oiseau dépiteux, qui ne veut pas revenir, quand il a perdu sa proye. Un oiseau attrempé est celuy qui n'est ni gras ni maigre. Un oiseau âpre à la proye, bien armé de bec & d'ongles. Un oiseau fort à Delivre, qui n'a point de corsage qui est quasi sans chair, comme le heron. On appelle oiseau allongé, celuy dont les pennes sont bien entieres, qui ont toute la longueur qu'elles doivent avoir; un oiseau trop en corps, celuy qui est trop gras. On dit aussi un oiseau de bonne aire, un oiseau de grand travail & de bon guet, un oiseau de bonne compagnie, un oiseau pantois ou asthmé, un oiseau égalé, quinteux, escartable, rebuté, un oiseau d'échappe. Un oiseau bon chaperonier. Il y a aussi des oiseaux de nuit, de mauvais augure, de voirie, des oiseaux de jour, oiseaux de parade, de babil, & cageolleurs, oiseaux sauvages, passagers, de combat, de volerie, de marais, de marine, qui rasent les étangs, & sont bons poissonniers, &c.
Les oiseaux de leurre doivent avoir les mahutes hautes, les reins larges, bien croisez, bas assis, cour-jointez, les mains longues. On dit aussi apoltronir un oiseau, l'acharner, l'abecher, l'abattre, l'abaisser, l'entraver, l'essimer, & plusieurs autres phrases qui sont expliquées à leur ordre.
On appelle oiseaux de riviére, les canards, sarcelles & autres aquatiques qui aiment les eaux. Oiseaux de bois, les gelinottes, les faisans. Oiseaux passagers, les beccasses, les cailles, les guignards. Oiseaux domestiques, les poulles, les canes, oyes. On appelle oiseaux de voliére, ceux qu'on garde en cage pour leur chant, leur ramage, leur gazoüillement, comme rossignols, serains, linottes, chardonnerets, &c.
Il y a des oiseaux qui ne sont bon qu'à mettre à l'engrais, comme les coqs qu'on chaponne, qui perdent leur chant. Il y a des oiseaux qui ne volent jamais, comme l'Autruche & le casuel. Kircher dit qu'il y a un oiseau en la Chine qu'on appelle hoang cio yu, qui change de nature deux fois l'an; il est oiseau tout l'Eté & se transforme en poisson durant l'hiver. Ce nom veut dire poisson jaune.
On appelle tirer à l'oiseau, quand on dispute le prix en s'exerçant à tirer de l'arc ou du fusil sur un oiseau de bois qu'on nomme le papegay.
Les oiseaux de leurre en terme de Blason témoignent la noblesse, parce qu'ils sont des marques d'hommage & de redevance; ce qui a fait que dans les sceaux anciens on a representé les Chevaliers avec une épée nuë à la main droite & un oiseau de leurre à la gauche. Les Poëtes ont appellé l'Aigle l'oiseau de Jupiter, le paon l'oiseau de Junon, le hibou l'oiseau de Pallas, le pigeon l'oiseau de Venus, & le peuple appelle maintenant un bœuf oiseau de S. Luc.
Oiseau de Limosin est une espece de vaisseau qui sert à porter le mortier dans les ateliers: il est composé de deux ais joints d'un côté en équerre & arrondis par l'autre extrêmité, il se porte sur les épaules.
Oiseau se dit proverbialement en ces phrases: Petit à petit l'oiseau fait son nid, en parlant des choses qui se font lentement & peu à peu. On dit que la belle plume fait le bel oiseau. On dit aussi: Ce n'est pas viande pour vos oiseaux, pour dire, Cela ne vous est pas destiné, c'est pour des gens d'une plus grande qualité. On dit qu'un homme a battu les buissons, & qu'un autre a pris les oiseaux, pour dire qu'il a travaillé, & que les autres en ont profité. On dit qu'un homme est comme l'oiseau sur la branche, quand il n'a point de logement d'employ, de fortune assurée.
On dit aussi qu'un homme est battu de l'oiseau, quand il lui est arrivé plusieurs malheurs, plusieurs pertes qui lui ont abattu le courage. On dit aussi d'un prisonnier qu'on a manqué, ou qui a brisé les prisons, que l'oiseau s'en est envolé. On dit aussi: Voilà une grande cage pour un petit oiseau, quand un homme de peu de considération est logé dans un logis magnifique. On dit qu'un oiseau en a dans l'aîle, quand il a reçû un coup qui l'empêche de voler; on le dit figurément des hommes, dont la santé ou la fortune sont ruinées. On dit aussi ironiquement qu'un homme est un bel oiseau, pour témoigner un grand mépris de sa personne.
Oiseler. v. act. terme de Fauconnerie qui signifie dresser un oiseau; oiseler un faucon pour le faire Bon gruyer, bon heronnier, l'affaiter, le leurrer & assurer, commencer à le mettre dedans & l'employer à voler. On dit aussi mettre l'oiseau à poil, pour dire le dresser à voler gibier à poil.
Oiselerie s. f. métier de prendre, d'élever & de vendre des oiseaux.
OISELET ou OISILLON s. m. petit oiseau.
OISELEUR. s. m. celui qui prend des oiseaux. On le dit particuliérement de ceux qui prennent des oiseaux de chasse au passage. Ménage a fait une belle Eglogue intitulée l'Oiseleur.
OISELIER. s. m. celui qui vend des oiseaux de voliére, qui les éleve en cage.
OMBELLE. s. f. Terme de Blason qui se dit d'une espece de parassol que le Doge de Venise met sur ses Armes par une concession d'Alexandre III. quand il se réfugia à Venise en fuyant la persecution de Federic. Elle est quelquefois sur les Armes de la République.
Ombelle en termes de Botanique est une partie de la plante, dont le bout de la tige se divise en plusieurs autres moindres tiges, lesquelles portent des bouquets ou graines; comme le fenoüil & l'anet sont des plantes à ombelle. Ce mot vient de ce que ces petites tiges s'ouvrent & sont disposées de la même maniére que les bâtons qui supportent un parassol, ou ombelle.
OREILLE. s. f. partie double de la tête des Animaux qui leur sert à ouïr, à entendre les sons qui la frappent. Pour la perfection de l'ouïe la Nature nous a donné une oreille exterieure & une interieure: l'exterieure est d'une substance membraneuse, & cartilagineuse, c'est à dire, mitoyenne entre l'os & la chair. Sa figure est presque en demi cercle, & creuse par dedans, comme une petite caverne; le haut de l'oreille s'appelle l'aîle ou l'aîleron; l'extrêmité de son tour enfoncé du devant au dedans s'appelle gibbeuse, le trou & le creux de dedans s'appelle la petite coquille, ou conque, parce qu'elle ressemble à l'entrée de la coquille d'un limaçon; la cavité qui est auprés du conduit de l'oreille, en laquelle s'amassent ses ordures, s'appelle Ruche; & cette glu ou ordure qu'on en tire avec un cure-oreille, s'appelle le suif, & par quelques-uns la cire; le bout ou tendon qui est plus gras & charnu, s'appelle lobe, ce bout-là rougit d'ordinaire, quand on a de la honte; & tout le circuit de l'oreille se nomme helix, c'est à dire, tour ou tortis. Le conduit de l'oreille est formé de parties cartilagineuses & osseuses. Les animaux couverts de plumes ou d'écailles n'ont point d'oreilles exterieures, mais ils ont un trou ouvert pour ouïr.
L'oreille interne est située en l'os pierreux derriére l'apophyse mamillaire, dans la partie écailleuse de l'os des temples, & est separée de l'organe externe de l'ouïe par la membrane du tambour: Elle est composée de quatre conduits; le premier qui est tourné vers le dehors, & toûjours ouvert, est celui qui donne passage au son, il est tortueux, biaisant, long & étroit, au bout duquel il y a cette membrane qu'on nomme tambour, qui est mince & seche, déliée & qui a le sentiment extrêmement vif. Ceux qui l'ont trop dense & épaisse dés leur naissance sont des sourds incurables. Derriére cette membrane on trouve une seconde cavité, que quelques-uns appellent la quaisse du tambour, & d'autres le bassin, dans laquelle est contenu un certain air naturel & interne, que les anciens Medecins ont appellé implanté, qui selon eux, reçoit aisément l'impression de celui de dehors, & ils tiennent qu'il sert à l'ouïe, comme le crystalin à la vûë. Là on découvre trois petits os à qui on a donné le nom de leur figure; le premier est fait comme un petit marteau, le second comme une enclume, & le troisiéme qu'on nomme étrier, est triangulaire, comme étoient les étriers antiques. M. du Vernay en a découvert un quatriéme sur la tête de l'étrier; & ce qui est à remarquer, c'est qu'ils sont aussi gros & aussi grands aux enfans qu'aux hommes d'âge. Ils sont placez dans la cavité de la quaisse. Il y a une corde fort deliée qui passe derriére la peau du tambour, de même que le tymbre qui fait resonner un tambour de guerre. On doute si c'est une veine, un nerf ou une artere, tant elle est petite. Du Vernay dit que c'est un nerf. Il y a aussi des muscles dans cette cavité, dont deux servent au mouvement du marteau, & l'autre à celui de l'étrier. Ils sont si déliez qu'à peine les peut-on voir. Ils servent au flux & au reflux, ou au double mouvement du marteau: il y a aussi deux petites fenêtres, dont la plus haute s'appelle ovale, à cause de sa figure. La seconde est sans nom; & il y a un conduit qui va jusques dans le palais. La troisiéme cavité qui est creusée dans l'os pierreux, s'appelle le labyrinthe, pour ce qu'il y a plusieurs trous & chambrettes cachées. Elle est faite comme une coquille d'escargot. Sa premiére partie s'appelle le Vestibule, qui a 9. ouvertures, & la derniére le limaçon ou trou aveugle, parce qu'il est sans bout & issuë. Il est composé d'une lame spirale montante, qui separe en deux un canal demi ovallaire, qui fait deux tours & demi au tour du noyau du limaçon toûjours en diminuant, & forme comme deux rampes d'escalier. C'est dans cette partie que du Vernay met l'organe immédiat de l'ouïe. Enfin on trouve le nerf de l'ouïe qu'on nomme le nerf auditif, qui prend son origine de la cinquiéme conjugaison suivant les Anciens, & la septiéme suivant les Modernes. Il y en a aussi un rameau de la seconde paire vertebrale, qui porte les images de tous les sons au sens commun. Enfin il y a un petit conduit cartilagineux, qui va de l'ovale dans le palais de la bouche, qu'on nomme aqueduc, & qui est fermé par une petite valvule, ou sous pape: de là vient que les sourds entendent un peu par la bouche, & qu'en leur faisant prendre le manche d'un luth avec les dents, ils en entendent l'harmonie. Dessous & derriére les oreilles il y a des glandules qu'on appelle parotides, qui sont des émonctoires par où le cerveau se décharge, & quand elles sont trop humectées, il s'y fait des tumeurs que le peuple appelle orillons ou oripeaux. Ce mot d'oreille vient du Latin auris, que Dulaurens dérive de haurire, qui signifie tirer ou puiser, parce que les oreilles tirent & reçoivent la voix & les sons dans leurs cavitez. Quelques Medecins ont crû que quand les oreilles étoient coupées, les hommes devenoient stériles, & que de là est venuë la coûtume de couper les oreilles aux larrons de peur qu'ils n'engendrassent de petits larronneaux.