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VIII
Diane de France à Charlotte de Bourbon. 17 février 1576
(Archives de M. le duc de La Trémoille.)
»A madame la princesse d'Orange.
»Madame, j'ai esté infiniment aise d'avoir ceste occasion pour vous pouvoir très humblement remercier de l'honneur qu'il vous a pleu faire à monseigneur de Montmorency de vous souvenir de nous, et de l'entière démonstration qu'il vous plaist nous faire de vostre bonne volonté; ce que j'estime un plus grand heur que je sçaurois jamais recevoir, et vous supplie croire, madame, que vous ne ferez jamais ceste faveur à personne qui s'en sente plus obligée, ne qui ait l'affection plus dédiée à vostre service, que je l'auray toute ma vie. Et combien que je n'aye veu monseigneur de Montmorency depuis que, par le commandement du roy, il partist de ceste ville pour aller trouver la royne, si est-ce que je ne laisseray de vous donner pareille asseurance de luy que de moy mesmes, estant certaine qu'il n'est en rien moins affectionné à vostre service que je suis; et suis bien marrie que je ne l'ay pu voir, comme je m'y attendois, au retour de Sa Majesté, pour luy faire particulièrement entendre l'honneur qu'il vous plaist de luy faire, ce qu'il ne m'a esté possible par autres moyens que par lettres, estant demeuré par le commandement de la royne, avec monsieur vostre père, près la personne de monseigneur, pour la négociation de la paix, qui me fait vous supplier très humblement, en son absence, recevoir les offres de son service, comme sy c'estoit luy mesmes, vous asseurant, madame, que, toutes les fois qu'il vous plaira nous honorer de vos commandemens, nous serons toujours prests de vous y servir d'aussi bonne et entière volonté, qu'après vous avoir très humblement baisé les mains je supplie le Créateur, madame, qu'il vous donne, en très parfaite santé, très heureuse et très longue vie.
»De Paris, ce 17e jour de febvrier 1576.
»Madame, je vous supplie me permectre de présenter mes bien humbles recommandations à la bonne grâce de monsieur le prince, et le remercier de la bonne souvenance qu'il luy plaist avoir de monseigneur de Montmorency et moy; estant marrie qu'il n'est icy pour luy offrir son service, auquel je le supplie croire que luy et moy serons toujours prests à nous employer.
»Vostre très humble et obéissante à vous faire service.»Diane L. de France.»
IX
Lettre de Charlotte de Bourbon à son frère. 28 août 1576. (Bibl. nat., mss. f. fr., vol. 3.415, fo 78.)
$1onsieur, je vous ay escript depuis quinze jours, par un nommé le capitaine Avalon, par lequel je vous faisois entendre le contentement que j'avois reçu de la dernière lettre que m'aviés faict cest honneur de m'escrire, qui m'a esté rendue il n'y a point longtemps, vous asseurant, monsieur, que celuy qui se passe sans que j'aye cest heur et bien de sçavoir de vos nouvelles, m'est fort ennuieux, pour n'avoir point plus grant plaisir que quand je puis estre certaine de la bonne santé de vous, de madame ma sœur et de monsieur mon nepveu, dépeschant ce porteur exprès pour vous aller trouver là part où vous serez. Il vous meine quatre chiens de Vaterland, que j'avois prié, il y a bien longtemps, au gouverneur de choisir les meilleurs qu'il pourroit trouver, et les faire bien dresser, ce qu'il m'a asseuré d'avoir faict; mais ce n'a pas esté si promptement que j'eusse bien désiré, à cause des incommoditez que nous avons quand le passage de la mer est entre deux, le vent ne pouvant, aucunes fois, servir à venir de Waterland en Hollande et de Hollande en ces quartiers-cy. Si ceste guerre pouvoit prendre une bonne fin, j'aurois tant meilleur moyen de faire mon debvoir et bonne espérance d'estre encore si heureuse, une fois en ma vie, d'avoir cest honneur de vous revoir, que je desire de tout mon cœur, et qu'il vous plaise me donner aussi bonne part en vostre bonne grâce, comme d'aultre fois je me suis asseurée d'estre si heureuse de le voir, et feray encore qu'un jour je m'y verrai en pareil ranc; et n'y a, ce me semble, que l'absence qui me retarde ce bien; et, en ceste assurance, je vous vais présenter mes très humbles recommandations, et supplie Dieu vous donner, monsieur, en très bonne santé, très heureuse et longue vie.
»A Middlebourg, ce 28 d'aoust.»Vostre très humble et très obéissante sœur,»Charlotte de Bourbon.»
«Monsieur le prince m'a commandé de vous supplier très humblement de l'excuser si sa lettre est de vieille date; car, à cause qu'il craint que le vent se change, il n'a point sceu prendre le loisir de la refaire; avec ce qu'il court icy ungue fiebvre dont tous nos secrétaires sont malades; et, si nous eûssions remis ceste dépesche à ungue aultre fois, c'eust esté pour ung mois ou deux à faire, sy le vent se fust changé.»
X
§ 1
Lettres-patentes en faveur de Charlotte de Bourbon et de ses enfants. 4 mai 1577
(L'original de ces lettres-patentes, sur vélin, avec sceau en cire rouge, fait partie de notre collection de documents historiques.)
»Guillaume, par la grâce de Dieu, prince d'Orange, conte de Nassau, de Catzenellenboghen, de Vianden, de Dietz, de Bueren, de Furdaem, seigneur et baron de Bréda, de Diestz, de Grimberghen, d'Arlon, de Auzerow, et vicomte héréditaire d'Anvers et de Besançon, gouverneur et lieutenant général d'Hollande, Zélande, West-Frize et d'Utrecht, à tous ceux qui ces présentes lettres verront ou lire orront, salut.
»Comme ainsi soit que, dès le mois d'aoust 1574, l'abbaïe de Saint-André des Ramières située en nostre principauté d'Orange seroit vacante par le trespas de feu dame Polixène de Grasse, dernière abbesse et possesseresse d'icelle, et que les religieuses auroient abandonné ladicte abbaïe, estans les unes décédées et les aultres changées de profession; au moïen de quoy estant ladicte abbaïe demeurée vuide, le bien temporel aussi d'icelle se trouve vacant, et venant le droit à nous appartenir, pour d'icy en avant disposer ainsi que nous plaira;
»A cause de quoy, et pour le desir que nous avons de en tout ce que nous pouvons gratifier notre très chère et très aimée femme et compaigne, dame Charlotte de Bourbon, en contemplation de nostre mariage, et des enfans qu'il a pleu desjà à Dieu et luy plaira encore par cy-après nous donner, avons donné comme nous donnons par cestes à ladite dame Charlotte de Bourbon, en usufruit, sa vie durant, et en après aux enfans desjà procrées et à procréer de nostredict mariage, en succession et propriété à perpétuité, sçavoir est tout le bien temporel et revenu de ladite abbaïe de Saint-André des Ramières et ce qui en peut dépendre,
»Voulons aussi et entendons bien expressément qu'en cas qu'en la jouissance tant de l'usufruit que de la propriété susdite, soit donné par cy-après à ladite dame Charlotte de Bourbon, nostre très aimée femme, ou à ses enfans, trouble, empeschement ou destourbier quelconque par mes enfans procréés des précédens mariages, ou aultres, lors ils aient aultant en propriété et usufruit, que l'effect de ceste donation peult porter sur tous et chacuns mes aultres biens, de quelque condition et en quelque lieu qu'ils soyent situés; à quoy nous les avons desjà dès à présent affectez et affectons par cestes.
»En tesmoing et confirmation de quoy avons signé la présente patente de nostre main et y fait appendre le sceau de nos armes.
»En la ville de Leyden, le 4e jour de may, l'an de grâce 1577.»Guillaume de Nassau.»
§ 2
Mandement pour l'exécution des lettres-patentes ci-dessus. 22 juin 1577
(Archives de M. le duc de La Trémoille.)
«Guillaume, par la grâce de Dieu prince d'Orange, conte de Nassau, etc., etc., à vous, Guillaume de Barchon, escuyer, gouverneur et lieutenant-général de nostre principauté d'Orange, ensemble à tous noz officiers de nostredite principauté, et autres à qui ces présentes toucheront, salut.
»Comme ainsi soit que pour certaines considérations, et pour gratifier nostre très chère et très aimée femme et compaigne, dame Charlotte de Bourbon, nous, de nostre bon gré et propre mouvement luy avons donné en usufruit, sa vie durant, et en après à noz enfans desjà procréés et à procréer de nostre mariage, en succession et propriété, à perpétuité, tout le bien temporel et revenu de l'abbaye de Saint-André des Ramières et ce qui en peut dépendre, assiz en nostre dite principauté; desirons que nostre dite très chère et très aimée femme et compaigne en jouisse doresnavant en la forme et manière portée par noz lettres-patentes de donation à elle sur ce expédiées, du 4e de may de cette année 1577, nous vous ordonnons et commandons bien expressément par ceste, que vous ayez à mettre nostre dite très chère et très aimée compaigne, dame Charlotte de Bourbon, en la rélle, entière et effectuelle possession de tout le bien et revenu de ladite abbaye de Saint-André et de ce qui en dépend, et l'en laisser jouir par tel ou telle que bon luy semblera de commettre et constituer en la recepte ou perception d'iceulx, et à cet effet luy faire donner ou à celuy ou icelle que luy plaira commettre pour ses agens et procureurs, par nostre recepveur-général de nostredicte principauté ou aultres, tous les congés, mandemens et documens servant en l'éclaircissement desdits biens et revenus, pour en faire une perception et part, et au surplus de luy donner, ou à ses agens, en tout ce qui dépendra de ce que dit est, toute ayde, adresse et service à vous possible; car ainsi nous le voulons. Tesmoing ceste signée de nostre main et confirmée de nostre scéel.
»Faict en la ville de Leyden, le 22e jour de juin, l'an de grâce 1577.»Guillaume de Nassau.»
XI
Note du 21 juillet 1577
(Coustureau, Vie du duc de Montpensier, p. 225. – Bibl. nat., mss. f. fr., vol. 3.182, fo 54.)
»Monseigneur le duc de Montpensier prie monsieur le président Barjot se ressouvenir, estant à Paris, d'envoyer quérir monsieur de Beauclerc, son secrétaire, logé en la rue de la Coustellerie, près le carrefour Guillery, pour luy donner les lettres que ledit seigneur luy escrit, et suivant icelles, retirer de monsieur André les pièces qu'il luy mande mettre entre les mains dudit sieur président; lequel, icelles receues, assemblera tous ceux auxquels mondit seigneur escrit, à tel jour et en tel lieu qu'il advisera, à sa commodité et à la leur, et leur fera entendre comme par la crainte que mondit seigneur a de laisser quelque trouble en sa maison, après sa mort, pour raison du partage que madame la princesse d'Orange, sa fille, pourroit demander, il desire sçavoir si, sans offenser Dieu en sa conscience, il pourra de son vivant, assigner dot et partage à ladite dame princesse équipolent au mariage qu'ont eu mesdames ses sœurs, moyennant lequel elle renoncera tant aux biens délaissez par feu madame sa mère, qu'à la succession de mondit seigneur, son père, et ce, au profit de monseigneur le prince Dauphin, son frère, et de monseigneur le prince de Dombes, son nepveu, et leursdits enfans; parceque ladite dame princesse a esté religieuse, professe, et abbesse en l'abbaye de Jouarre, par l'espace de quatorze ans ou environ, n'en est sortie qu'après l'âge de vingt-cinq ans accomplis, et s'est après mariée, sans le sceu de mondit seigneur, son père, à monsieur le prince d'Orange, qui avoit encores sa femme vivante (bien est vray que, pour s'estre forfaite en son mariage, elle avoit esté reléguée et confinée en certain lieu où elle a vescu assez longuement, et tant qu'avant sa mort, il seroit issu dudit mariage dudit prince d'Orange et de sadite fille trois enfans): et si ne pouvant ledit seigneur redresser et convertir sa fille à la religion catholique, par les admonestemens qu'il lui a faicts et pourra faire, ne aussi la ranger à vouloir obtenir de nostre saint-père le pape les dispenses qui luy sont nécessaires pour estre libérée de ses vœux, et pour le faict dudit mariage, il suffira, pour la descharge de ladite conscience de mondit seigneur, desdits admonestemens avec protestations qu'il n'entend et ne veut la favoriser, supporter ne gratifier en son erreur: et si ledit conseil est d'advis dudit dot, mondit sieur le président fera, s'il luy plaist, dresser la minute des lettres et contracs qu'il sera besoing d'estre passé et stipulé pour ce regard entre mondit seigneur et ladite dame princesse, et la procuration nécessaire pour aller stipuler ledit contract au nom de mondit seigneur, faire accepter ledit dot à ladite dame, et lui faire faire ainsi lesdites renonciations ci-dessus et autres que ledit conseil jugera estre nécessaires.
Et envoyera mondit sieur le président à mondit seigneur ladite consultation écrite et signée, avec les minutes de contract et procuration, le plus tost que faire se pourra.
»Faict à Champigny, le 21e jour de juillet, l'an 1577.»Loys de Bourbon.»
XII
Lettre de Brunynck au comte Jean de Nassau. 13 août 1577
(Groen van Prinsterer, Correspondance, 1re série, t. VI, p. 131.)
»Monseigneur, arrivant dimanche, sur le soir, en ceste ville, je n'ay failly de dépescher doiz hier messaigier exprès devers Son Excellence (le prince d'Orange) pour l'advertir de tout le succès de mon voyage jusques à présent, et aussy de la délibération de vostre seigneurie pour venir avecq madamoiselle d'Orange en Hollande; chose dont je sçay Son Excellence recepvoir bien grand plaisir. Je suis adverty de certain marchant venu d'Hollande, que Son Excellence attend, de jour en jour, l'arrivée de ses enfans illecq, qui fait que je luy ay escript que mademoiselle partira sans faute, dans quatre ou cinq jours, de Dillanbourg, et que descendrons ainsy le Rhyn jusques à Emmeryck, et delà peult-estre au logis de monsieur le conte van Berch, dont ne passerons oultre sans avoir premièrement nouvelles de Son Excellence, ne sçaichant quels changemens ces altérations et nouvelles émotions en Brabant, peuvent avoir apporté… Or, monseigneur, comme je suis asseuré que Son Excellence desire entièrement la venue de ses enfans en Hollande, je supplie très humblement vostre seigneurerie que madamoiselle d'Orange puisse partir de Dillanbourg pour le temps qui a esté préfixé, assavoir samedy ou dimanche prochain, et que puissions ainsy aller jusques à Emmeryck pour illecq entendre la résolution de Son Excellence, combien que je tiens qu'il n'y a aucun dangier. Je donne cependant icy ordre à tout ce qui est besoing pour le voyage de vos seigneuries, ayant desjà loué les batteaulx et faict aultres apprests. En cas que vostre seigneurie ne pourroit estre sitost preste, si est-ce qu'il vaut mieux que madamoiselle attende à Emmeryck qu'en ces quartiers icy, à cause de la mortalité qui augmente tous les jours; aussy la belle saison se passe et le mauvais temps est proche. J'espère, m'aydant Dieu, de partir dans un jour ou deux de ceste ville vers Mulheim pour, avecq ma femme, y attendre la venue de madamoiselle et y faire tous les autres préparatifs nécessaires. Coulongne, ce 13e jour d'aoust 1577.
De vostre seigneurie bien humble et obéissant serviteur.»Nicolas Brunynck.»
XIII
§ 1
Le duc d'Anjou à ses agents. 28 mars 1578
(Bibl. nat., mss. f. fr., vol. 3.277, fo 7.)
«Instruction de monseigneur aux sieurs de La Rochepot et Despruneaux, conseillers et chambellans ordinaires de mondit seigneur, envoyez de sa part vers les sieurs des estats généraux, prince d'Orange, et comte de Lalaing, et autres seigneurs des Pays-Bas.
»Premièrement, lesdits sieurs remonstreront auxdits sieurs des estats généraux, prince d'Orange, comte de Lalaing et aultres seigneurs desdits Pays-Bas, comme mondit seigneur a tousjours eu en singulière affection les secours et ayde de tous les moyens que Dieu luy a donnez pour pourveoir à la seureté et conservation de l'estat dudit païs, les rédimer d'oppression et violence et les maintenir en leurs anciens privilèges et droicts dudit païs; ce qu'il a cy-devant démonstré, et encores à présent, recognoissant la nécessité des affaires, il désire plus que jamais obliger à luy lesdits estats généraux, princes et seigneurs dudit païs par bons offices, prenant leur faict en sa protection et sauvegarde.
»Satisfaisant aux lettres que ledit sieur comte de Lalaing a escrites à Son Altesse et instructions à elle envoyées de sa part par le sieur de Linsart, mondit seigneur envoyé lesdits sieurs de La Rochepot et Despruneaux, ses conseillers et chambellans ordinaires, pour l'assurer, en premier lieu, de son affection et bonne volonté en son endroict, et recevoir les villes que ledit sieur comte a promis délivrer et mettre ès mains de mondit seigneur; ce qu'il désire estre promptement effectué afin de pourveoir aux remèdes nécessaires pour le soulagement dudit comte et conduite de l'armée que mondit seigneur entend y amener, deux mois après la délivrance desdites villes et places, ladite armée composée de, etc., etc., etc.
»Mondit seigneur entend, lorsque lesdites villes seront en sa possession, mettre dans icelles les garnisons qu'il avisera bon estre, et y établir les gouverneurs à sa dévotion; demeurant néantmoins ledit comte de Lalaing, lieutenant-général de mondit seigneur, audit pays…
»Et, pour le regard de monsieur le prince d'Orange, lesdits sieurs de La Rochepot et Despruneaux l'asseureront de l'affection et bonne volonté que Son Altesse luy porte, ne desirant rien plus, en ce monde, que de le maintenir et conserver en sa religion, et tous autres qui en font profession, et avec telle liberté et asseurance qu'ils sçauroient désirer pour la manutention et exercice d'icelle, et mesme d'entretenir, garder et faire garder inviolablement le traité et accord fait avec luy à Gand, etc., etc., etc.
»Lesdits sieurs de La Rochepot et Despruneaux appèleront avec eux, en leurs négociations, lesdits sieurs de Mondoucet et Dalfiéran, qui sont instruits, de longue main, des affaires dudit païs.
»Lesdits sieurs de La Rochepot et Despruneaux feront instance à ce que mondit seigneur soit esleu et déclaré souverain desdits païs; et où ilz ne vouldroient accorder ledit titre, après plusieurs remonstrances à eux faites pour les persuader de l'honorer de ce titre, comme chose qu'ils désirent, mondit seigneur se contentera du titre de protecteur dudit païs.
Fait à … le 28e jour de mars 1578.»Françoys.»
§ 2
Guillaume de Nassau à Despruneaux. 26 avril 1578
(Bibl. nat., mss. f. fr., vol, 3,277, fo 14.)
Monsieur, je désireroys bien aussi de pouvoir privément communiquer avec vous de ce qui me semblerait convenir pour le bien et repos des consciences, dont je pense que principalement dépend la tranquillité de ce pays, comme aussy de la France; à quoy je sçay qu'il n'y a prince, en la chrestienté, qui nous y peut tant ayder que monseigneur d'Alençon. Ce n'est pas une opinion qui soit d'un jour ou de deux crue en mon esprit; car il y a jà longtemps que j'en suis résolu; et encores à présent je demeure en la mesme opinion. Je vous remercye cependant de la bonne assurance que vous me donnez de la volonté de Son Altesse. De ma part, pour l'humble service que je désire faire, toute ma vie, à mondit seigneur, je m'emploieray très volontiers à tout ce que Son Altesse jugera estre pour l'advancement de sa grandeur et le bien de ce pays; vous remerciant affectueusement de ce qu'il vous a pleu m'envoyer visiter et m'escrire; vous asseurant que je seray tousjours bien prest de vous faire plaisir et service, où il vous plaira de m'emploier, tant pour l'amour de monseigneur, vostre maistre, que pour l'amour de vous en particulier; qui sera l'endroict où, après m'estre recommandé affectueusement à voz bonnes grâces, je prieray Dieu, monsieur, de vous donner, en santé, bonne et longue vie. De Anvers, ce 26 avril 1578.
»Vostre très affectionné amy, à vous faire service,»Guillaume de Nassau.»
§ 3
Despruneaux à Guillaume de Nassau. 22 juin 1578
(Groen van Prinsterer, Correspondance, 1re série, t. VI, p. 399.)
»… Monseigneur, vous croirés que tout ce que j'ay dans mon cœur est franc, et que le fondement de tout ce de quoy je me mesleray jamais sera premièrement à la gloire de Dieu (car, si je ne cuidois Son Altesse dutout induicte au repos et résolue à la conservation de l'une et l'autre religion, toutes les puissances ne m'en feroient mesler), et après à la grandeur et maintien de vous et de vostre maison. Je suis marry que je n'ay pu estre crû comme sincèrement j'ay parlé sur les trois faits alléguez, le premier pour la gloire de Dieu, le second pour la gloire de mon maistre, et le tiers pour la vostre… Monseigneur, je désireroys que Son Altesse vous envoyast quelques-uns des siens qui vous fûst plus agréable que je ne suis, mais il ne pourroit un plus homme de bien et qui vous parlast plus franchement. Il y a maintenant près de Son Altesse monsieur de Lanoue, je serois très ayse qu'il fûst icy, je ne doubte qu'il ne vous soit plus agréable avecq très grande suffisance. Je serai très ayse, très content et satisfait, quand, par qui que ce fust, cest affaire se puisse acheminer au bien que je désire… Je ne me puys départir d'icy, combien que j'en eûsse occasion, pour l'espérance que j'ay que Son Altesse viendra, et que vous serez celuy qui luy ayderez luy mestre trois couronnes sur la teste, après avoir esté cause de l'avoir fait venir. – Mons, 22 juin.
§ 4
Guillaume de Nassau à Despruneaux. 26 juin 1578
(Bibl. nat., mss. f. fr., vol. 3.277, fo 42.)
«Monsieur, la venue de M. de Dampmartin, envoïé de la part de monseigneur d'Anjou, m'a empesché de vous respondre, combien qu'à sa venue, je fusse sur le point de vous escrire. Quant à ce que vous m'escripvez par les premières et secondes lettres, je ne puis le trouver mauvais, venant de votre part, m'assurant que vous désirez, faisant le service de monseigneur, vostre maistre, me faire aussy plaisir. Mais je crois qu'il y a autant d'occasions, de vostre part, de se plaindre de ce que nous n'avons pas esté crus, que vous estimez en avoir occasion, de vostre costé. Quant à ce qui me touche, je vous prie de croire que, partout où je verrai, faisant service aux estats, avoir moïen de monstrer combien j'ai envie de faire cognoistre à mondit seigneur que je luy suis affectionné serviteur, je serai toujours très aise de le faire. Ledit sieur de Dampmartin a esté ouï, aux estats, et on a requis qu'il donne par escript ce qu'il a proposé; ce que j'espère qu'il fera, et que messieurs les estats luy donneront responce dont il aura occasion de se contenter. A tant, après m'estre affectueusement recommandé à vos bonnes grâces, je prieray Dieu, monsieur, de vous tenir en sa saincte et digne garde.
»En Anvers, ce 26 juin 1578.»Vostre bien bon amy, à vous faire service,»Guillaume de Nassau.»
§ 5
Le duc d'Anjou à Guillaume de Nassau. 13 juillet 1578
(Groen van Prinsterer, Correspondance, 1re série, t. VI, p. 404.)
«Mon cousin, j'estime qu'avez souffisamment esté adverty des levées que j'ay faictes en France, pour assister, secourir et ayder messieurs des estats généraux de ces pays, en leur juste querelle; qui me gardera vous en escrire aultre chose. Je vous diray seulement que, estant mes forces prestes à marcher, j'ay donné charge à ung de mes plus spéciaux serviteurs, que cognoissez, de les assembler en corps d'armée; et cependant je me suis achemyné par delà avec aucuns de mes plus confidens et spéciaux serviteurs; espérant que mes susdites forces me suyvront de près; de quoy je vous ay bien voulu advertir incontinent, et prier me faire sçavoir de vos nouvelles, qui me seront tousjours fort agréables, et surtout quand me donnerez quelque espérance de vous veoir et conférer avec vous des moyens qu'il fauldra doresnavant user pour réprimer l'audace et insolence insupportable de l'ennemy; vous assurant, mon cousin, que si vostre commodité pouvoit permettre de faire un voïage en ceste ville, me semble, soubs vostre prudent advis, que les affaires se pourroient beaucoup mieux et plus facilement achemyner, au gré et contentement de l'un et de l'autre… surtout, mon cousin, je desire que nous ayons bonne intelligence et correspondance ensemble, afin que marchant d'un mesme pied et zèle, nous ostions à l'ennemy toute l'espérance qu'il a fondée sur la division qu'il tâche par tous subtils moyens et inventions de faire naistre entre nous, laquelle, si ainsy estoit, ne sçaurait apporter que l'entière ruine et subversion de tout ce pauvre pays, la conservation et salut duquel dépend, après Dieu, de nostre mutuelle intelligence, très parfaite union et vraye concorde; de quoy nous pourrions amplement traiter et discourir, et plus en présence que par nulle aultre voye; ce que, comme dict est, je remectrai à vostre très saige et prudent advis, etc.
»Vostre bien bon cousin,»Françoys.»
§ 6
Promesse faite par le duc d'Anjou à Guillaume de Nassau. 18 août 1578
(Bibl. nat., mss. f. fr., vol. 3.277, fo 65.)
«Nous, Françoys, fils de France, frère unique du roy, duc d'Anjou et d'Alençon, en satisfaisant à la promesse faicte par nostre cher et bien-aimé le sieur de Bussi, premier gentilhomme de nostre chambre, à monsieur le prince d'Orange, du 9 aoust dernier, promettons, avant que le traité encommencé entre nous et les sieurs des estats des Pays-Bas se parface et conclue, que nous n'entreprendrons aucune chose et nous opposerons à ce qu'on entreprenne contre ledit sieur prince, ny autres faisant profession de la religion réformée, à cause de ladite religion, ainsi que nous nous emploierons pour les maintenir également comme ceux qui font profession de la religion catholique romaine; comme aussi ledit sieur s'emploiera à ce qu'il ne soit fait aucune violence par ceux de la religion réformée contre ceux qui font profession de ladite religion catholique romaine; faisant promesse, advenant que les estats généraux de ces pays ordonnent qu'en quelques provinces de ce païs soit permis l'exercice libre de la religion réformée, nous nous emploierons à ce que les autres provinces qui, pour certaines raisons, n'auroient pu recevoir ladite religion, ne se séparent et disjoignent des autres provinces pour cest effect; au contraire procurerons et emploierons nostre autorité à ce que toutes les provinces de ces païs se tiendront jointes et unies comme elles ont esté par cy-devant et premièrement; en quelque état de prééminence que nous puissions parvenir, nous emploierons nostre autorité et moïens pour retirer le comte de Buren, fils dudit sieur prince, de la captivité en laquelle il est détenu, en Espagne, contre les droits et privilèges de Brabant, en le remettant en sa pleine liberté. Et pour confirmation de ce que dessus, avons escript et signé ces présentes de nostre main et scellées de nos armes.
»Donné à Mons, le 18e jour d'aoûst 1578.»François.»